SIGLES ET ABREVIATIONS
BEAU : Bureau d'Etudes d'Aménagement et
d'Urbanisme
OCA : Office des Cités Africaines
POS : Plan d'Occupation de Sol
SDAU : Schéma Directeur d'Aménagement et
d'Urbanisme
RDC : République Démocratique du Congo
OTRACO : Office de Transport Congolais
OCC : Office Congolais de Control
OCI : l'Office des Cités Indigènes
O.M.S : Organisation Mondiale de la Santé
ONATRA : Office Nationale de Transport
ZAC : Zone d'Auto Construction
PNA : Programme National d'Aménagement
INS : Institut National de Statistique
INTRODUCTION
0.1 PROBLEMATIQUE
L'Urbanisation est un phénomène universel et a
connu une accélération particulière en Afrique. Cette
croissance forte s'est faite dans un contexte économique particulier
marqué, ces dernières années par des politiques de
rigueur.
L'Afrique présente un taux d'urbanisation faible (37%
en 2000)1(*), mais c'est
aussi un continent où les villes se développent le plus
rapidement (+ 4,4% par an)2(*). Deux facteurs majeurs expliquent cette poussée
urbaine: l'exode rural (le manque de terres, les conditions de
vies difficiles ; l'absence d'encadrement médical et scolaire
incitent les paysans à rejoindre les villes) et l'accroissement
naturel (la population urbaine est globalement jeune, le taux de
natalité élevée).
Kinshasa capitale de la République Démocratique
du Congo n'est pas épargnée de ces facteurs. Cette
dernière comptait jadis plus ou moins 400 000 habitants (1960),
compte à ces jours plus de 8 042 455 habitants3(*).
Naguère, l'urbanisation de la ville répondait au
plan d'aménagement régulièrement élaboré et
approuvé par le service spécialisé de la colonie. Dans
l'entre temps, on suivait l'évolution et la croissance
démographique de la ville ; en contrôlant le mouvement de la
population, pour maintenir l'équilibre. Mais après l'accession du
pays à l'indépendance, un climat d'insécurité a
régné dans toute la République. Ce qui a occasionné
l'exode rural et la ville va connaitre une croissance rapide de la population
urbaine. Cette explosion démographique a entrainé une extension
considérable de la ville en dehors d'un cadre d'organisation
préalablement défini.
Depuis 1975, le Bureau d'Etude d'Aménagement et
d'Urbanisme (B.E.A.U.) avait élaboré des plans
d'aménagement pour toutes les villes de la République et celle
de la ville de Kinshasa en particulier. Ces plans avaient pour mission
d'orienter et de maitriser le développement urbain. Dans ce plan, le
B.E.A.U. avait déterminé les différentes zones
d'implantation et leurs activités. Au cours des années, les
difficultés sociales provoquées par la crise économique et
politique donnent une nouvelle dimension à la question de logement pour
la population dans la capitale.
Ce problème de logement dans la ville de Kinshasa se
pose avec acuité, dans ce sens que ce secteur n'est pas structuré
pour devenir un des secteurs clés de l'économie nationale.
En effet, l'économie nationale
n'intègre pas le secteur de logement dans les structures
génératrices des recettes, et capable de créer des
débouchés pour des emplois nouveaux, comme dans nombre de pays
à travers le monde. Les pays comme la France, le Canada, les USA,
l'Espagne, I' Australie, l'Afrique du Sud et bien d'autres mobilisent plus de
50% des ressources budgétaires dans le secteur de logement. Ils ont
ainsi conclu de véritables politiques d'habitation pour diriger l'action
politique de leurs gouvernements et créer de grandes banques
d'investissements pour soutenir les secteurs immobiliers.4(*)
Par l'absence de cette politique de logement dans la ville, la
gestion de l'espace organisé et urbanisé en RDC pose
problème. L'Etat congolais ne fait aucun effort pour aménager ses
villes. Depuis le départ des colonisateurs, aucun changement
considérable n'est enregistré dans la réhabilitation des
infrastructures immobilières héritées de la colonisation.
Les villes gardent leur aménagement des années 50 et 60, alors
que la pyramide des âges a complètement changé. Ainsi, on
voit apparaître dans nos villes et plus particulièrement dans la
ville de Kinshasa un nouveau
phénomène: « Les
constructions anarchiques ».
Les besoins croissants en logement justifient la crise de
celui-ci dans la ville de Kinshasa. La réponse partielle et inefficace
à cette crise se trouve dans des constructions anarchiques sans impact
réel dans le social des congolais. A cette crise s'ajoute :
l'absence d'une planification concertée qui en compte la
réalité socio-économique, l'absence de revenus et
d'emplois, l'inexistence d'une banque d'investissement immobilier, ainsi que la
concentration de la population dans un espace très renduit, avec un taux
d'encombrement et de promiscuité.
Les constructions anarchiques constituent donc une
réponse partielle et inefficace à la crise de logement, qui
sévit plus dans les milieux des catégories des personnes ayant
un pouvoir d'achat faible et limité. C'est ainsi que ces constructions
anarchiques vont en s'accélérant rapidement sur tout le long
des grandes routes, des chemins de fer, des lignes à hautes tensions et
des abords de cours d'eau.
Cette situation va entrainer l'apparition des catastrophes
naturelles comme les inondations, les érosions, les ensablements,...
qui résultent d'une part, des constructions et occupations
désordonnées sans tenir compte des normes urbanistiques
élémentaires.
Le désengagement de l'autorité en place en
distribuant les parcelles partout sans tenir compte de l'affectation
prévue dans le schéma directeur, dans le but lucratif ; le
manque de vulgarisation de la loi en matière d'Urbanisme et même
d'accompagnement pour faire respecter la loi, rendent l'Etat congolais
responsable de l'anarchie que nous déplorons tous.
Kinshasa est traversée par une série de
rivières en direction Sud- Nord se jetant dans le fleuve Congo. La
rivière Kalamu qui fait l'objet de l'étude, est l'unique cours
d'eau qui traverse les communes du Nord et du Sud et provoque des inondations
pendant des fortes pluies. De ce fait elle se trouve dans un état de
vulnérabilité avancée, elle constitue une zone de
concentration des eaux où il y a absence des infrastructures de
canalisation et d'assainissements du milieu. Pire, l'occupation dans la berge
de la rivière a été faite par des chefs des terres au
mépris des toutes règles urbanistiques.
Il y a donc eu violation des servitudes de cours d'eau, qui a
fait qu'on a même construit parfois à moins de 5 mètres
de berge sans que l'autorité locale réagisse ou prenne des
mesures prévues par la loi. Ce fut une façon d'exposer la
population à des risques symbolisées parfois par la pollution,
l'insalubrité, les maladies hydriques causées par les
inondations. Ainsi la berge de la rivière s'est taudifiée avec
des constructions non assistées, avec tous leurs corollaires.
0.2. HYPOTHESE DE TRAVAIL
Les établissements humains précaires sur les
berges de la rivière Kalamu sont dus à l'urbanisation
anarchique ; étant victimes d'inondations, le curage
régulier de la rivière serait une solution pour sauvegarder les
vies humaines.
0.3. CHOIX ET INTERET DU SUJET
L'intérêt du sujet se justifie d'avantage pour
les autorités en général et particulièrement pour
un aménageur (urbaniste) parce que les constructions anarchiques
constituent un sujet d'actualité à Kinshasa à cause de
leurs multiples conséquences sur l'environnement, l'habitat et la
santé humaine à travers la ville. Ainsi nous avons choisi ce
sujet à cause de l'occupation anarchique des zones riveraines de la
rivière Kalamu plus précisément dans les quartiers
Kimbangu I et Yolo nord III en vue d'étudier les conséquences qui
en résultent sur la dégradation du cadre et de la qualité
de vie de la population riveraine déjà pauvre et aussi des
inondations dans cette partie de la capitale qui attirent l'attention de tous
les kinois, société civile et pouvoirs publics, pendant la saison
des pluies.
Les résultats de cette recherche auront un
intérêt pratique dans la mesure où ils peuvent
éclairer et orienter les décideurs politiques, les urbanistes,
les aménageurs et les environnementalistes dans leurs décisions.
0.4. DELIMITATION DE L'ETUDE
L'étude aurait voulu analyser le problème des
constructions anarchiques tout le long de la rivière Kalamu, mais pour
des raisons pratiques et de disponibilité des données, nous nous
sommes limités dans le quartier Kimbangu I et Yolo Nord III, dans la
commune de Kalamu, le tronçon compris entre l'avenue Bongolo jusqu'au
niveau de l'avenue Monpono dans le quartier Kimbagu I ; toujours dans le
même secteur d'étude, dans le quartier Yolo-nord III, le
tronçon compris entre l'avenue Bongolo jusqu'à l'avenue
Kapela ; la frontière séparant le quartier Yolo-nord III
et Yolo-nord II.
0.5. OBJECTIF DU TRAVAIL
Le travail s'assigne les objectifs suivants :
Etudier les quartiers Kimbangu I et Yolo nord III, les étapes de
l'occupation des berges de la rivière Kalamu des quartiers Kimbangu I
et Yolo nord III, les problèmes d'inondation, de l'environnement, de
décrire les équipements sociocommunautaires par quartier ainsi
que les caractéristiques de l'habitat.
0.6. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE
0.6.1. La documentation
La documentation avec les travaux de fin de cycle,
mémoires, revues, rapports administratifs etc. lus dans
différentes bibliothèques de Kinshasa a permis d'enrichir cette
étude.
0.6.2. Les enquêtes
L'étude a été menée à
partir des enquêtes sur le site. Pour ce faire, un questionnaire a
été élaboré et regroupé sous forme des
modules :
v Le premier module concernait l'habitat (nombre de personnes
dans le ménage, statu d'occupation, type de matériaux,
...), l'eau de boisson (source d'approvisionnement, ...),
l'électricité (mode d'éclairage, ...), etc.
v Le deuxième module concernait l'assainissement du
milieu (localisation des toilettes, mode d'évacuation des ordures
ménagères, ...), etc.
v Le troisième module concernait la situation du terrain
pendant le moment de crue (faible crue ; moyenne crue et forte
crue) ;
v Le quatrième module s'est intéressé
à la santé des enfants (0 à 59 mois) ayant souffert au
cours de dernier mois (la diarrhée, le paludisme, fièvre
typhoïde, ...). L'utilisation des moustiquaires
imprégnés ; type de personnes consultées pour le
traitement ;
v Et enfin le sixième module s'est
intéressé au souhait de population riveraine de quitter ou de
rester vivre dans le site.
0.6.3. La taille de
l'échantillon
Etant donné les difficultés aussi bien
matérielles que financières, il n'était pas facile
d'enquêter la totalité de la population concernée. C'est
pourquoi, il était nécessaire d'extraire de la population
mère un échantillon représentatif. Ainsi, sur 279
parcelles qui constituent notre périmètre, 200 parcelles ont
été enquêtées. Etant donné que la population
occupe les deux rives, nous avons considéré 100 parcelles sur la
rive gauche et 100 autres sur la rive droite. Ceci représente environ 80
% de parcelles enquêtées. Pour ce faire, l'enquête a recouru
à la méthode aléatoire qui consiste à donner
à chaque ménage la chance égale d'être tirée
dans la population ciblée.
Les chefs de ménages enquêtés
étaient repartis de la manière suivante : 30% des
enquêtés étaient des hommes ; 55% étaient des
femmes et 15% étaient des jeunes. Le faible taux de sexe masculin
s'explique par le fait que, pendant la journée les hommes sortent le
matin pour aller « travailler » ailleurs et reviennent le
soir. Chacun a sa destination.
a) Difficultés rencontrées
Pendant les recherches sur le terrain, les difficultés
majeures ont été celles de transport, de rareté d'ouvrages
spécifiques sur les constructions anarchiques, des difficultés
d'ordre financier et matériel, le refus de livrer des informations par
certaines personnes du quartier
0.7. STRUCTURE DE TRAVAIL
Cette étude est subdivisée en quatre
chapitres :
· Le premier chapitre est consacré aux
définitions des différents concepts des bases ;
· Le second chapitre est consacré sur la
croissance urbaine de la ville de Kinshasa et sur la présentation de la
commune de Kalamu ainsi que l'aire d'étude, c'est-à-dire les
quartiers Kimbangu I et Yolo-nord III;
· Le troisième chapitre est consacré sur
l'état des lieux des constructions anarchiques le long de la
rivière Kalamu.
· Et enfin, le quatrième chapitre est
consacré sur les conséquences de ces constructions anarchiques
ainsi que la perspective d'aménagement
En marge de ces chapitres, le travail comprend l'introduction,
et la conclusion.
CHAPITRE
I. DEFINITION DES CONSEPTS DE BASES
Ce chapitre, nous explique les termes techniques qui sont
couramment utilisés dans ce travail. Il s'agit de :
a. Habitat :
« L'Habitat » est le cadre et condition de vie
d'une population en générale ; en particulier, c'est le mode
de groupement des établissements humains, par ailleurs l'habitat n'est
pas un logement, ni une habitation encore moins une maison, c'est un ensemble
plus complexe, c'est donc le mode d'organisation et de peuplement par l'homme
du milieu où il vie.
b. Logement : Un
logement est un lieu d'habitation. C'est un local, un
appartement ou une
maison et plus
généralement tout endroit où une ou plusieurs personnes
peuvent s'abriter, en particulier pour se détendre, dormir, manger et
vivre en privé.
c. Construction : Dans un projet de
bâtiment
ou de
travaux publics,
selon l'Encyclopédie Encarta (2009), la construction est le fait
d'assembler différents éléments de l'édifice en
utilisant les matériaux et les techniques appropriés.
d. Environnement : L'environnement est
défini comme « l'ensemble des éléments
(biotiques ou abiotiques) qui entourent un individu ou une
espèce et dont
certains contribuent directement à subvenir à ses
besoins »[], ou encore comme « l'ensemble des
conditions naturelles (physiques, chimiques, biologiques) et culturelles
(sociologiques) susceptibles d'agir sur les organismes vivant et les
activités humaines ».
La notion d'environnement naturel, souvent
désignée par le seul mot environnement, a beaucoup
évolué au cours des derniers siècles et des
dernières décennies. On peut aujourd'hui définir
l'environnement comme l'ensemble des composants naturels de la
planète Terre, comme l'
air, l'
eau, l'
atmosphère,
les
roches, les
végétaux,
les
animaux, et l'ensemble des
phénomènes et interactions s'y déroulant ; c'est
à dire, comme tout ce qui entoure l'
Homme et ses
activités. Au
XXIe siècle,
la
protection
de l'environnement est devenue un enjeu majeur. La préservation de
l'environnement est un des trois piliers du
développement
durable et a été choisi comme étant l'un des huit
objectifs
du millénaire pour le développement. (Source :
Encyclopédie Encarta 2009).
e. Anarchie :
L'anarchie (du
grec
-anarkhia-, du an-, préfixe privatif : absence
de, et arkhê, commandement, ou « ce qui est
premier ») désigne la situation d'une société
où il n'existe ni
autorité, ni
pouvoir, ni
domination, ayant un
caractère coercitif. L'anarchie peut étymologiquement
également être expliquée comme le refus de tout principe
premier, de toute cause première, et comme revendication de la
multiplicité face à l'unicité.
Le mot « Anarchie », selon
l'Encyclopédie Encarta (2009), est aussi souvent
employé comme un repoussoir par des personnes considérant
essentiel le principe fondamental d'
autorité pour
indiquer une situation de désordre, de
désorganisation,
de
chaos, sur la base de
l'hypothèse implicite que l'
ordre
nécessiterait une
hiérarchie.
La définition de l'anarchie comme « absence
de gouvernement, et par suite désordre et confusion ». Par
extension ce sont toutes les formes de trouble et de désordre qui sont
appelées anarchie ; c'est cette façon d'employer le mot qui
prévaut dans l'usage courant, comme dans la plupart des dictionnaires.
Le poète Armand Robin (1912-1961) définit
"l'anarchiste" comme celui qui est "purifié
volontairement, par une révolution intérieure, de toute
pensée et de tout comportement pouvant d'une façon quelconque
impliquer la domination sur d'autres consciences"
f. Conséquence : Couramment, une
conséquence est le résultat
logique d'une
cause ou d'une action.
idem.
g. Servitude : Selon le dictionnaire
juridique : La "servitude" ou
"service foncier" est une
charge
qui est imposée à un fonds dit "fonds servant" pour le profit
d'un fond bénéficiaire dit " fond dominant". Il en est ainsi, par
exemple, de la servitude de passage au profit d'un fonds enclavé.
Elle ne pèse pas sur les propriétaires mais sur
l'immeuble auquel elle s'applique et ce, en quelque mains. L'institution d'une
servitude résulte, soit de la loi, soit de
conventions
entre voisins, soit de la décision du propriétaire qui l'a
créé pour l'usage d'une terre qui a été
ultérieurement divisée.
Fig. 01 : Dessin illustrant la servitude de passage
entre le fond dominant et le fond servant
h. Quartier : Portion de terre, c'est
aussi la division administrative d'une ville.
i. Rivière : C'est toute
espèce de cours d'eau abondant et particulièrement qui se jette
dans un fleuve.
j. Berges : Ce sont les bords d'un cours
d'eau à son niveau naturel.
k. Cours d'eau : Mouvement des eaux
d'une rivière ou d'un cours d'eau. C'est aussi le trajet parcouru par un
cours d'eau.
l. Inondation : C'est le
débordement des eaux recouvrant une étendue ou une surface
terrestre.
m. Erosion : Processus physique et
chimique naturel par lequel le sol et les roches de la croute terrestre
sont continuellement soumis à une abrasion et à une corrosion. La
majeure partie de l'érosion provient des actions combinées de
différents facteurs, comme la chaleur, le froid, le gaz, la
gravité et la vie végétale.
n. L'Exode rural : est le
déplacement de population des zones rurales vers les zones urbaines. Ce
phénomène est caractéristique de l'époque de la
Révolution
industrielle, dès le
XVIIIe siècle
en
Grande-Bretagne et
à partir du
XIXe siècle
dans de nombreux pays en voie d'
industrialisation
et d'
urbanisation comme l'
Allemagne puis la
France. L'exode rural s'est
généralisé aux
pays en
développement dans la seconde moitié du
XXe siècle
o. L'Urbanisme : est un champ
disciplinaire et professionnel recouvrant l'étude du
phénomène
urbain, l'action d'
urbanisation et
l'organisation de la
ville et de ses territoires.
Il a pour vocation d'organiser le cadre de vie dans un souci de respect de l'
environnement des
villes et du milieu rural qu'il cherche à aménager et à
organiser pour obtenir un meilleur fonctionnement et améliorer les
rapports sociaux.
p. L'
Architecture :
est à la fois le
métier et l'
art de concevoir et
réaliser des
édifices,
des
villes, des villages mais
aussi d'aménager l'espace avec les
architectes paysagistes
ou des
navires avec les
architectes
navals.
q. Salubrité : La
salubrité englobe la protection contre l'humidité, les
infiltrations, les radiations, les substances et les organismes polluants ou
dangereux ainsi que la présence et le bon fonctionnement des
équipements sanitaires : eau fournie et évacuée de
façon sûre et sanitaire, disposition sanitaire des
déchets.
r. Stabilité : La
stabilité de l'habitat découle du bon état de ses
éléments structuraux tels que les matériaux de murs, de la
toiture et du pavement.
s. Sécurité : La
sécurité de l'habitat implique la prévention des accidents
dans les usages courants et la protection contre les intrusions et les
sinistres.
t. Confort : Le confort est fondé
sur la tranquillité (insonorisation intérieure et
extérieure), la luminosité (ensoleillement et éclairage),
l'ambiance « climatique » adéquate, la
présence et le bon fonctionnement des équipements
mécaniques et électriques et l'existence d'un espace
extérieur privatif.
u. Durabilité et
flexibilité : Ils permettent le maintien de la valeur
d'usage dans le temps, l'économie de l'énergie et l'adaptation du
logement aux changements de vie.
v. Bonne apparence : Elle implique
l'attrait, la qualité du design et la personnalisation du logement.
CHAPITRE
II. CROISSANCE URBAINE DE KINSHASA ET PROBLEMATIQUE DES INONDATIONS
II.1. Bref historique de l'occupation Urbanistique de
Kinshasa
Lorsqu'il avait atteint pour la première fois le pool
Malebo en 1877, à la tête d'une caravane de porteurs lassés
par des mois de marche harassante à travers le Bas-Congo, Henry Morton
STANLEY, journaliste reporteur, d'origine irlandaise, naturalisé
américain et au service du souverain Belge Léopold II, avait
découvert une région habitée et en plein activité
et non « un continent des ténèbres ».
Contrairement à ce que l'on racontait, il y existait des structures
stables et bien articulée ayant permis à Stanley de voyager de
l'océan à la source du Congo sans être
« bouffé » et sans s'égarer. Le point
d'intersection choisie par Stanley reliait la partie navigable du fleuve Congo
où s'exerçait depuis des lustres un commerce florissant entre des
peuples en amont et en aval, notamment les LELE, les TIO, les NGALA, les TEKE,
etc.
Autour du marché appelé MPUMBU,
s'aggloméraient des villages tels que INSASA, INTAMBO, INGABUA, NKUNGA,
NGOMBE, MBANZA-LEMBA,... Ces villages s'étendraient le long du fleuve
que couvraient les palmiers borassus (ou MALEBO) qui donneront le surnom
à la ville (Kin MALEBO) et le nom Pool (MALEBO). Le site était
idéal pour que Stanley y plante, à son deuxième voyage une
station coloniale.
Revenu donc en 1881, il conclut un pacte avec le maitre du
lieu, le chef Ngaliema qui régissait la rive gauche. Stanley s'installa
à INSASA ou NSASA, situé au flanc de coteau du Mont NKONZO
NKULU (devenu plus tard Mont Stanley et aujourd'hui Ngaliema) ;
situé par 4°19'' latitude sud et 15°18 longitude et, la
cité s'étendait en 1889 sur 115 ha et comptait plus ou moins 500
habitants. L'ethnie dominante était celle des BATEKE. Il y avait aussi
les HUMBU (BAHUMBU) et les BAFUNGA.5(*)
Jaloux de leur race, les BATEKE n'admettaient la
présence d'éléments étrangers. Ainsi pour la
création, l'exploitation et l'entretien du poste, Stanley et ses
collaborateurs durent recourir aux Zanzibarites, Sénégalais et
Costmes (ouest africains) amenés comme porteurs. Les
« Ouestafs » vont s'installer à la lisière de
la cité européenne, à Barumbu (CITAS) où ils
développèrent une culture et un mode de vie propre (islam,
commerce, etc.) différents des autochtones.
La ville s'installa petit à petit à la station.
Un événement capital donna une impulsion à cette
occupation. Il s'agit de l'inauguration en 1898 du chemin de fer
Matadi-Léopold ville avec l'arrivée à la gare d'Usoke de
la locomotive pilotée par Nicolas CITO après un parcours
héroïque de 4-5 jours. Cet exploit mit fin à des
années de portage à dos d'hommes. Le premier tracé des
rails à Léopoldville, venant du Bas-Congo passait par la
chaussée de Kimwenza à Yolo où fut installé un
camp d'OTRACO (Kauka) puis par l'avenue de l'université, Limete, Ndolo
et la gare de Kilosa à la cité. En ville, le tracé avait
suivi le Boulevard du 30 juin actuel jusqu'à Kintambo (Léo II),
à partir de l'Hotel Régina, jusqu'en 1932.
En 1884, les missionnaires protestants avaient bâtis les
maisons sur pilotis au bord du fleuve où l'on retrouve un reste
d'épave du bateau de Stanley « En avant » et en 1887
leur premier temple « SIMS ». De 1907 à 1912.
Le commissaire de District G. MOULAERT réunit les agglomérations
de Léo, Kalina, et Ndolo en traçant les routes : Avenue
VANGELE(Lukusa), VALKE (de la Justice), ENGELS (Colonel MONDJIBA).
En 1909 fut construite la première Banque du Congo sur
l'avenue du Ring. En 1920 fut construit le premier aérodrome
situé alors sur les deux allées qui logent le bâtiment de
la Fonction Publique en face du Mausolée Laurent Désiré
KABILA.
En 1921, MOULART créa le port de Kinshasa. Avec le
port, l'aérodrome et le rail se développent les activités
de la ville. Suite au premier accident d'avion survenu en 1921, en face de
l'actuel OCC (Avenue des Aviateurs), l'aérodrome fut
déplacé quelques années plus tard vers le site de Ndolo.
Pour amener les pilotes blancs de Ndolo au camp Léopold où ils
résidaient, on construit la première route asphaltée de la
cité Indigène, Kabinda qui délimité la cité,
du cimetière (voix du peuple).
Entre 1920 et 1950 furent construits plusieurs
bâtiments publics. Mentionnons le premier Hôtel en 1930
appelé ABC (Appartement à l'alimentation du Bas-Congo en sigle),
repris plus tard par l'OTRACO (ONATRA), construit sur le modèle des
arcades métalliques rappelant la tour Eiffel de Paris (France). En 1946
fut inauguré le premier building d'Afrique centrale, FORESCOM (NIOKI)
avec 9 étages dominés par des cloisonnements de bois congolais.
Il est l'oeuvre du grand Architecte Urbaniste Français le Corbusier.
A proximité fut creusé le grand collecteur
central destiné à recueillir les eaux de pluie et de
ménage de l'ensemble de la cité européenne et des
environs. Il fut relié au second collecteur creusé sur l'actuel
site du bâtiment central du camp Lufungula dans la commune de
Linguala.
Le premier marché des blancs s'installa sur le
Boulevard, celui des indigènes était placé dans le site
« African lux », à proximité de l'Hôtel
de ville. A l'autre bout des rails, à Kintambo fut construit un
hôpital pour les blancs (Actuel « commune de Ngaliema), un
autre hôpital pour les noirs (actuel hôpital de la rive) ainsi que
des bâtiments administratifs et résidentiels (à
proximité de l'IBTP). Toujours aux alentours de 1920, quelques
cités indigènes vinrent le jour. Notamment les camps des
travailleurs de l'OTRACO (camp OLSEN à Barumbu), camp CITO à
Kauka, etc., les HCB (Huileries du Congo Belges) à Linguala, camp
TEXAF, TISSACO, CHANIC (à Kitambo) et autres.
Les cités ont commencé à se peupler
à Barumbu, Kinshasa et Linguala appelé « ancienne
cité ». La première voie traversant la cité fut
l'avenue des palmiers (devenue le deuxième voie asphaltée de la
cité sous le nom d'avenue « prince Baudouin »
aujourd'hui avenue KASA-VUBU). Au départ, cette voie était
destinée à faciliter l'accès des prêtres de la
paroisse Saint Anne (Ville) à la nouvelle paroisse Saint Pierre sur
l'avenue Kongolo dans la commune de Kinshasa. Durant cette période fut
construite le deuxième stade appelé « Reine
Astrid », après le stade
« Vélodrome » de Léo II. « Reine
Astrid » fut inauguré en 1946 à l'occasion de
l'ordination des premiers prêtres kinois Albert MALULA et Eugene MOKE. Ce
dernier reçut la direction de la nouvelle école primaire
construite en étage au camp OLSEN (Barumbu) en 1953. Le stade Roi
Baudouin (du 20 mai, Tata Raphaël) vit le jour en 1954. Il fut l'oeuvre du
Révérend Père Raphaël de la Kéthule,
fondateur aussi du collège Saint Anne (collège Elykia) et
bâtisseur du stade Reine Astrid (aujourd'hui Stade Cardinal MALULA).
Après 1954, la population kinoise a connu un boum
spectaculaire. Un quartier commercial fut construit à la nouvelle
cité avec le Fon social belge (FONCOBEL, actuel Kimbangu).6(*)
L'accroissement rapide de la population amena
l'autorité colonial à construire des logements standards
après le lotissement des nouvelles cités construites par les Fond
d'Avance à DENDALE (Kasa-Vubu), Ngiri-Ngiri et N'djili. Les nouvelles
constructions standards édifiées par l'office des Cites
Africaines (OCA) et l'Office des Cités Indigènes (OCI)
furent : Renkin(Matonge), Bandalungwa, Lemba Matete. Ce qui amena le
législateur à ériger Léopold, au statut de Ville
avec personnalité civil et des zones annexes. En 1956 fut la
construction de l'Université Lovanium et du Petit séminaire de
Mikondo en 1957. En cette année furent organisées les
premières élections communales avec 11 communes dont
Léopoldville, Barumbu, Saint-Jean(Lingwala), Dendale, Ngiri-Ngiri,
Ngaliema, etc. Les élections ont révélées quelques
noms des bourgmestres tels que Joseph Kasa-Vubu, Arthur Pinzi, Pierre Canon,
Petit Petit, Albert Delvaux, Gaston Diomi.
En 1959 furent créées les communes de Matete et
de N'djili. Les troubles de 1959 avaient amené la population à
envahir des terrains, provoquant l'émergence des cités
satellites mal squattées : Camp luka, makala, selembao,
kitokimosi.
On reproche à la ville de Kinshasa de concentrer les
services administratif, grand marché et centre commercial dans un seul
site ; ce qui complique aujourd'hui les transports.
La résidence du gouverneur était située
à l'actuel Hôtel du Gouvernement ou Primature. La Banque centrale
occupait l'actuel Bibliothèque National. Vers 1958 débuta la
construction du palais de la Nation au départ destiné à
recevoir le Prince Albert pour ses vacances à la colonie. Avec la vague
de l'indépendance, il devint siège du Parlement.
Le bureau de gestion des indigènes appelé
« population noire » était (et existe encore)
à la place où se dresse le Stade des Martyrs, près du
pont Kasa-Vubu (ex. CABU).
II.2 Cadre physique
II.2.1. Données
bioclimatiques
La ville de Kinshasa connaît un climat tropical et
humide, caractérisé par une saison sèche très
marquée de 4 mois de mi-mai à mi-septembre, relayée
d'octobre à mai par une saison de pluie avec un creux fluctuant de
décembre à février.
II.2.2. L'humidité
moyenne mensuelle de l'air
Tableau n° 01 Humidité (%) relative
moyenne mensuelle de l'air à la station de Kinshasa N'djili
1986-1995
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Hr%
|
81
|
80
|
80
|
82
|
80
|
77
|
73
|
71
|
71
|
77
|
81
|
82
|
Source/ Mettelsat (1997)
Selon Van Caillié (1983) cité Lokwisha (1996),
la ville de Kinshasa connaît une humidité relative (Hr)
très élevée, soit une moyenne de 80%. L'humidité
atmosphérique de la ville de Kinshasa est toujours voisine du point de
saturation pendant toute l'année du moins aux heures de première
relevée synoptique.
II.2.3. Température
La moyenne mensuelle des températures de la ville de
Kinshasa pendant la période allant de 1986 à 1995 est reprise
dans le tableau 2.
Tableau n° 02 Température moyenne du
Quartier
1986-1995
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
N
|
D
|
T°mm (c)
|
25,5
|
25,8
|
26,1
|
25,5
|
23,6
|
22,5
|
23,5
|
25,4
|
25,4
|
25,2
|
25,3
|
Source : Mettelsat (1997)
Ces données montrent qu'en saison de pluie, la
température oscille autour de 25° C et atteint la valeur la plus
élevée en mars avec 26,4° C. Cependant, pendant la saison
sèche, la température diminue jusqu'à atteindre 22,5°
C au mois de juin. Il faut noter aussi que l'amplitude thermique annuelle est
faible, oscille autour de 3%
II.2.4. Les précipitations
Les données relatives aux précipitations pour la
décennie 1986-1995 sont contenues dans le tableau ci- après.
Tableau n°03 : Les précipitations
moyennes mensuelles (mm) à la station de Kinshasa N'djili
1986-1995
|
J
|
F
|
M
|
AV
|
Mai
|
Juin
|
Juil.
|
Août
|
Sep
|
Oct
|
Nov
|
Dec
|
P( mm)
|
148,1
|
176,8
|
176,9
|
193,9
|
185,0
|
3,9
|
2,1
|
14,7
|
37,2
|
164,6
|
268,1
|
155,6
|
Source: Bullot (1997)
Le régime pluvial de la ville de Kinshasa jouit d'une
double périodicité. Le mois de novembre, plus pluvieux,
enregistre plus de 200 mm. Ainsi que le mois d'avril, après
l'équinoxe de septembre et de Mars ; tandis que le minimum se situe
en juin et juillet après solstice, ce qui est en accord avec les
données de Mettelsat.
II.2.5. Le couvert végétal
D'après Van Caillée(1993), la région de
Kinshasa a comme végétation naturelle composée de la
forêt Guinéenne qui est une forêt intermédiaire
située entre le type Guinéen et le type Zambézien. Du
point de vue phytogéographique Kinshasa se trouvait naguère, dans
le domaine de forêt caducifoliée subéquatoriale que George
p (1974) a appelé `'Savane boisée''. Actuellement, cette
forêt est presque inexistante sur l'ensemble de site à couse de
l'urbanisation rapide de la ville.
II.2.6. Géologie, morphologie et sols
La morphologie de Kinshasa présente trois grands
ensemble : le pool malebo, la grande plaine et les collines.
II.2.7.Géologie
On distingue deux domaines :
Les terrains de couverture qui sont constitués des
formations récentes d'âges postérieurs au
paléozoïque et où nous retrouvons :
-Les grès tendre d'âge mésozoïque
- Les grès polymorphe d'âge
gésozaîque
- Les limons et les argiles d'âges quaternaires
Le socle est constitué de grés fends pathique et
de la série d'Inkinsi, d'âge pré combien surmonté
par une couche de grès polymorphe par endroit. Le substratum
géologique de la région est homogène dans son ensemble.
II.2.8. Pédologie
Les sols de la région de Kinshasa sont essentiellement
constitués de sable fin plus au moins argileux, de sable moyen et de
sable grossier.
II.3. Cadre humain et urbain
II.3.1. Evolution démographique
Tableau N° 04 L'évolution
démographique de la population de Kinshasa
Source:
Populstat,
World
Gazetteer
(**) Estimation
Le tableau N°04 montre que
Kinshasa connaît effectivement une démographique galopante.
Malheureusement, cette croissance ne se fait pas accompagner d'une politique de
l'habitat et d'un développement des infrastructures.
II.3.2. Habitat et infrastructures
Kinshasa était fondée le 03 novembre 1881 par
Henry Montor Stanley. Elle est devenue la capitale de la République
Démocratique du Congo en 1923. C'est une ville située à
4° sud et elle couvre une superficie de 10.000 Km2. La ville
s'est étendue d'abord dans la plaine sur la rive gauche du fleuve Congo
à partir du site original du Mont Ngalièma et elle a
progressée par la suite vers le Sud et Sud-est sur les collines.
Du point de vue administratif, Kinshasa est une entité
décentralisée dotée d'une personnalité juridique
particulière. Elle se subdivise en 24 communes celles-ci sont
regroupées en quatre « districts » non officielle
qui sont Lukunga, Mont- Amba, Funa et Tshangu.
A l'époque coloniale, Kinshasa était
subdivisée en deux secteurs distincts. Le premier secteur situé
au Nord de la ville était appelé centre ville. C'est là
où se trouvaient les quartiers européens, quartiers
politico-administratif, le centre commercial, les quartiers des ambassadeurs,
les théâtres, les hôtels- bars- restaurants, etc. Il fallait
traverser une zone neutre (espace vert, rivière, bâtiments publics
et camps militaires) pour atteindre les quartiers africains et les populeuses
communes africaines. Celle-ci était, Barumbu, Kinshasa et Lingwuala
crées au début du siècle dernier.
Aujourd'hui à Kinshasa, il existe deux types d'habitat.
Selon pain (1975), il y a les cités planifiées et les zones
d'auto- constructions (ZAC). Les cités planifiées regroupent des
habitations semblables.
Ces cités ont l'administration et des promoteurs
immobiliers privés avec terrains et la location ventent des
habitations. Ainsi par exemple, l'office des cités africaines (OCA) a
construit plusieurs habitations dans la plaine de Kinshasa. Il s'agit de
communes de Matte, Lemba, Bandalungwa, Kalamu (Babylon), Ndjili (Q1à
Q7)
Les promoteurs privés comme les entreprises ont
construits les camps des travailleurs (Utex, Otraco, Olsen). L'Etat a construit
les camps militaires et policiers comme les camps KOKOLO et Lufungula. L'office
National de Logements après l'indépendance remplacera L'OCA.
L'entreprise Logec construira dans les années 70, la Cité Verte
et la Cité Maman Mobutu, la CNECI construira la Cité Salongo. Les
zones d'auto constructions quant à elles sont des habitations qui sont
construites à l'initiative populaire après l'acquisition des
terrains auprès de l'Etat ou encore des chefs coutumiers. Il s'agit de
plusieurs extensions périphériques comme Bumbu, Selembao, Ngaba,
Makala, Masina, Kinmbanseke, Ngalièma, Mont- ngafula, Kisenso etc. C'est
l'une des plus vastes communes périphériques de Kinshasa. Elle
est aujourd'hui la commune la plus peuplée de Kinshasa. Elle s'est
développée sur la plaine à l'Est de la ville mais ses
extensions grimpent aussi sur les collines lointaines de l'Est de Kinshasa.
En conclusion, la densification des quartiers de Kinshasa est
liée à trois types de phénomènes que nous
retenons dans travail :
- La construction de bâtiment à plusieurs portes
dessinées à abriter plusieurs locataires dans une même
parcelle.
- Le morcellement des parcelles « en demi-
parcelle » permettant l'acquisition de logement auprès du
propriétaire.
- Et en fin l'exode rural.
Tout cela a comme conséquence la croissance
démographique et spatiale de Kinshasa. Quant aux infrastructures, il
faut signaler que la ville de Kinshasa était conçue pour abriter
plus au moins 500.000 habitants en 1960. Quarante ans plus tard, sa population
a été multipliée pour plus de 10, mais rien n'a
été construit pour faire face à cette explosion
démographique.
Figure 2. Structure administrative de la ville de Kinshasa
Figure 3. Kinshasa : la typologie des
quartiers
Figure 4. Evolution spatiale de la ville de Kinshasa
II. 4 PROBLEMATIQUE DES INONDATIONS A KINHASA
La ville de Kinshasa est confrontée à un
sérieux problème d'environnement, parmi lequel il y a les
inondations. C'est une catastrophe régulière pendant la saison
des pluies. Elle a un impact sur le bien-être de la population et souvent
les quartiers se trouvant aux abords des rivières en subissent.
Kinshasa occupe une vaste plaine qui constitue le centre d'une
cuvette bordée des collines, cette plaine occupe la parti nord, centrale
et l'Est de la Ville et possède deux types de rivières qui se
rencontrent à savoir les rivières allogènes comme N'djili
et N'sele, partie Est de la ville et les rivières locales dont les
sources se situent dans la ville même, les plus importantes sont
Makelele, Kalamu, Funa, Yolo, Bumbu, Lubudi, Tshangu etc.. Qui traversent les
Communes telles que : Bandalungwa, Kalamu, Kasa-Vubu, Lingwala, Kinshasa,
Barumbu, Gombe, Limete, Lemba (une partie), Matete, Makala, Ngaba, Ndjili,
Masina, Kimbanseke, Maluku, Ngiri-Ngiri (une partie), Kitambo (une partie), et
N'sele.
Pendant la session pluvieuse, les rivières
reçoivent beaucoup d'eaux qui coulent et qui rependent au creux des
larges vallées ; sites d'intenses activités
maraîchères de la Ville (Funa, pépinière de
Bandalungwa, N'djili, Cecomaf, Mayimbi, etc..). Ces rivières
constituent des sites inondables et parmi ces sites, il y a la région
de Pool qui est la plus vaste plaine lacustre inondable des côtes 300
et 320 m qui correspond à l'élargissement du lit fluvial entre
Kinshasa et Brazzaville.
Parmi les inondations désastreuses qui ont
touché la Ville de Kinshasa, il y a notamment les inondations de
1990 dans la vallée Lubudi (rivière Makelele Kinshasa -Ouest),
les crues de 24 Janvier 1989 à Lemba et Matete (rivière Matete),
celles qui ont eu lieu du 18 au 19 mai 2001 à Lalu (Mbinza Delvaux). Et
enfin celle qui a eu lieu récemment dans la rivière Kalamu du 31
décembre 2009 au 01 janvier 2010 dans la Commune de Kalamu. (Bureau du
quartier Kimbangu)
D'après KASHAMA (2001), les sites inondables
d'interventions potentielles à Kinshasa sont repérés dans
la Ville ancienne et sa banlieue-sud. Ainsi ces sites sont
disséminés ça et là dans la Ville dont les
principaux sont :
1. Dans la Commune de Limite, non loin de l'aérodrome
de N'dolo un site a été localisé dans la partie non
planifiée.
2. A Matete 3 sites sont qualifiés d'inondables et la
population qui y habite éprouve des difficultés d'ordre
sanitaire.
3. La Commune de Makala compte 2 sites inondables.
4. A Masina et à Ngaba, on compte respectivement 3 et 6
sites où les populations qui ont construit rencontrent
énormément des problèmes de santé dus aux
inondations.
5. Le tronçon Mompono-Bongolo, Victoire-Lumumba, et
Victoire-Bongolo. Dans la commune de Bandalungwa nous avons le site de la
vallée de lubundi autrement appelé Makelele
Plusieurs facteurs expliquent les inondations à
Kinshasa parmi les quels il y a le déboisement de versant, un bon nombre
de grand collecteur d'eau de Kinshasa se dirigent vers les rivières,
l'urbanisation accélérée des lits majeurs, l'ensablement
des lits mineurs et majeurs par le phénomène d'érosion
anthropiques sur les versants des collines en amont, l'occupation des terrains
anarchiquement sans la notion de viabilité du sol ; l'accumulation
des ordures ménagères dans lits majeurs et mineurs.
En ce qui concerne les conséquences de cette
calamité naturelle qui est l'inondation, il y a les conséquences
sur l'environnement comme la destruction de l'habitat. Il y a les
conséquences sur le plan social comme les pertes en vie humaine et
des biens. Il y a les conséquences sur la santé dues
à l'humidité permanente remarquée dans certaines maisons,
la stagnation d'eau dans le lit majeur ainsi que des maladies
préjudiciables à la santé humaine.
Suite à une croissance démographique galopante,
la spéculation locative est telle que les gens se permettent de
construire anarchiquement sans tenir compte de normes d'urbanisme. On assiste
à une urbanisation accélérée aux lits
au-delà des berges.
Les débordements des rivières dus à
l'influence des pluies sur le bassin versant. Plus les pluies sont
fréquentes et régulières, plus les sols sont
saturés. Il en découle des crues qui entraînent des
inondations. Non seulement les pluies provoquent les crues dans la
rivière Kalamu, mais elles sont génératrices des eaux de
ruissellement, et des eaux stagnantes.
L'envahissement du fond de lits par le dépôt des
divers déchets occasionne la montée du niveau de la
rivière d'un à plusieurs mètres et provoque le
rétrécissement des lits. La topographie du milieu joue
également un rôle très important dans le
déclenchement du phénomène d'inondation. L'insuffisance
des réseaux d'assainissement, notamment les collecteurs. Il faut ajouter
l'infiltration très réduite des eaux des pluies dans le sol. En
ce qui concerne les conséquences de cette calamité, il faut
retenir les :
- les conséquences sur l'environnement : la
végétation fixant les berges a été
enlevée ; l'extraction intensive du sable dans ce secteur ;
l'environnement immédiat de la population devient impraticable et
pollué ; la naissance des marécages, etc.
- les conséquences sur le plan social : la perte
en vie humaine et des biens ; les habitations s'enfoncent sous
l'accumulation de sable et d'autres sont emportées lors des crues de la
rivière ; les dégâts matériels innombrables,
etc.
- les conséquences sur la santé :
l'humidité permanente remarquée dans certaines maisons ; la
prolifération des moustiques et des mouches qui sont des vecteurs de
certaines maladies endémiques contre la santé humaine suite aux
stagnantes.
Il faut noter que les maladies ou des pathologies liées
à l'eau sont dangereuses, comme le souligne Bouvier (1990). Les
pathologies associées à l'eau en milieu urbain sont soit les
maladies virales (Typhoïdes, choléra, hépatite, etc.), soit
vectorielles (paludisme).
Les communes de la plaine de Kinshasa, en particulier le
milieu inondable, est pollué surtout par les déchets solides et
liquides. Les petits Larousse définit les déchets (1980)
« commune étant une diminution en quantité ou en valeur
de certain produit. C'est ce qui se perd dans l'emploi d'une
matière ». Ces déchets sont jetés dans la
rivière.
CHAPITRE III : LES
CONSTRUCTIONS ANARCHIQUES LE LONG DE LA RIVIERE KALAMU ET LES INONDATIONS DES
QUARTIERS
III.1 PRESENTATION DE LA COMMUNE DE KALAMU
La commune de Kalamu est née du plan de Van Malleghen
de 1950. Et est régie par les ordonnances loi n°82-006 et 82-008
du 25 février 1982 portant respectivement organisation territoriale,
politique et administrative de la République Démocratique du
Congo, qui morcelle la ville de Kinshasa en communes, quartiers et
localités ainsi que leur dénomination. Bien que régie par
les ordonnances précitées, sa création remonte au 12
octobre 1957 par le décret royal n°21/249.
III.2. Situation
géographique
La commune de Kalamu se trouve à l'Ouest de la ville de
Kinshasa. Elle se limite : au nord, par la tranchée du pont
Kasa-Vubu jusqu'à la rivière Funa ; au Sud, par l'avenue
Kikwit et la rue Luanza, à l'Ouest par l'avenue Kasa -Vubu et Elengesa,
à l'Est, par la commune de Limete.
III.2.1 Aspects Administratifs
et humains
III.2.2 La population
La commune de Kalamu est habitée par une population
estimée à 175.850 habitants
disséminés à travers les différents quartiers par
km² dans une superficie de 6,60 km² (service état civil
et population, 2008). Elle est dirigée par un Bourgmestre qui, à
la fois, est le représentant du gouverneur et l'autorité locale.
Elle est subdivisée en circonscriptions administratives appelés
« quartiers » qui sont dirigés par les chefs des
quartiers. Selon les informations du Bureau d'Urbanisme de la maison communale,
la commune regroupe à son sein 18 quartiers repartis dans le tableau
ci-dessous.
Fig. n° 4 : Subdivision administrative de la commune
de Kalamu
N°
|
QUARTIERS
|
SUPERFICIE EN m²
|
NOMBRE DE RUES
|
NOMBRE DE PARCELLES
|
POPULATION
|
1
|
MATONGE I
|
441.331
|
12
|
558
|
8.014
|
2
|
MATONGE II
|
381.327
|
15
|
699
|
8.270
|
3
|
MATONGE III
|
401.909
|
18
|
733
|
8.587
|
4
|
IMMO CONGO
|
576.103
|
38
|
290
|
4.051
|
5
|
KAUKA I
|
452.232
|
32
|
1.101
|
16.157
|
6
|
KAUKA II
|
147.893
|
11
|
319
|
4.283
|
7
|
KAUKA III
|
263.348
|
31
|
957
|
7.041
|
8
|
YOLO NORD I
|
262.348
|
21
|
610
|
10.463
|
9
|
YOLO NORD II
|
170.962
|
33
|
725
|
7.114
|
10
|
YOLO NORD III
|
334.490
|
43
|
1.199
|
10.782
|
11
|
YOLO SUD I
|
448.570
|
42
|
667
|
14.267
|
12
|
YOLO SUD II
|
219.680
|
21
|
506
|
8.344
|
13
|
YOLO SUD III
|
277.897
|
11
|
685
|
12.083
|
14
|
YOLO SUD VI
|
210.318
|
10
|
262
|
8.542
|
15
|
PINZI
|
231.298
|
10
|
424
|
6.464
|
16
|
KIMBANGU I
|
466.478
|
26
|
666
|
13.757
|
17
|
KIMBANGU II
|
595.561
|
20
|
833
|
14.730
|
18
|
KIMBANGU III
|
251.127
|
15
|
567
|
8.365
|
|
TOTAL
|
|
409
|
11.291
|
175.850
|
Tableau n° 05 : Rapport annuel
d'activités exercice 2008 de la commune de Kalamu
Source : Service de la population de la commune de
Kalamu
III.2.3 Aspects Physiques
La commune de Kalamu se trouve en partie dans une
vallée, c'est-à-dire dans un relief plat, facile à
contenir l'eau si la vitesse de l'infiltration est inférieure à
celle de la chute des gouttelettes d'eau des pluies. La topographie de la
commune de Kalamu est l'un des facteurs importants des inondations. Du point de
vue hydrographie, la commune de Kalamu est drainée par la rivière
Kalamu, avec une longueur de 16km environ. Celle-ci traverse plusieurs communes
de la capitale.
Avec une population riveraine d'environ 1/3 des habitants de
cette commune, elle tire sa source sur les flancs de Mont Amba et Mont
Ngafula dans la commune de Lemba. Elle a deux affluents importants : la
rivière Yolo sur la rive droite et la rivière Bumbu sur la rive
gauche et le tout déverse dans le fleuve Congo à la hauteur de
l'état major de Forces navales (Mavungu, 1999).
III.2.4 Modes d'occupations et d'acquisition parcellaire
à Kalamu
Les quartiers de Kinshasa sont souvent
stratifiés et classifiés. Kalamu possède des quartiers. Ce
sont des quartiers cadastrés, planifiés, dotés des
commodités urbaines. Les canalisations sont vieilles et sous-
dimensionnées. La population a un niveau de vie moyen. La densité
est très forte : 350 hab. /hab. (Lelo Nzuzi, 2004). Les emplois
informels sont très importants.
La circulation piétonne est très importante.
L'OCA a construit en partie des maisons il y a déjà 50 ans et ces
maisons sont vétustes et surpeuplées. Elles étaient
conçues pour un couple avec deux enfants. Aujourd'hui, elles en logent 7
en moyenne dans des parcelles qui ne dépassent pas 300 m². L'autre
partie de l'espace est constituée des autos constructions. Comme Le
besoin croissant d'avoir un lopin des parcelles s'est aggravé, la
population est allée construire aux sites impropres à la
construction sans normes urbanistiques, tout le long de la rivière en
majorité habités par des gens à faibles revenus.
A l'époque, ces sites étaient occupés par
des espaces verts qui n'existent plus actuellement. Il est fortement
étonnant de voir d'autres gens construire dans les berges après
l'avoir remblayé par des ordures et par des masses de terre. Les
infrastructures sont saturées et dégradées. Le
système de canalisation des eaux ménagères est inexistant.
Là où il existe, il est défectueux et hors d'usage. Les
quartiers de Kalamu sont très animés tant le jour que la nuit.
C'est ainsi que nous avons par exemple la célèbre cité
d'ambiance Matonge.
III.3 Aperçu historique des quartiers Kimbangu
et Yolo
A. Quartier Kimbangu (ex
FONCOBEL) : Un centre commercial et des fermes appartenant aux blancs de
toutes nationalités étaient implantés dans ce site. On
retrouve à proximité de ce centre des maisons à dos des
tortues abritant les services de Premier Chef de cité noire, Monsieur
Henri BONGOLO. Un site qui deviendra au fil des années un lotissement
occupé par la population indigène à l'accession de notre
Pays à l'indépendance.
B. Quartier Yolo : Ce site
connaitra une transformation rapide par les constructions en fibrociment
bâties par l'Office des Cités Africaines et fut jadis
peuplé par des autochtones TEKE-UMBU déplacé vers
Ngiri-Ngiri. La partie Sud est l'extension de Yolo construite quelques
années plus tard.
III.3.1 Evolution de la population des quartiers Kimbangu
I et Yolo-nord III
Tableau n° 06 :
N°
|
Quartiers
|
Sup. par m²
|
Nombre de rues
|
Nombre de parcelles
|
Population
|
01
|
Kimbangu I
|
466.478
|
26
|
666
|
13.757
|
02
|
Yolo-nord I
|
448.570
|
42
|
667
|
14.267
|
03
|
Total
|
915.048
|
68
|
133
|
28.024
|
Source : Rapport annuel d'activités
exercice 2008 de la commune de Kalamu
III.4 Les emprises de la rivière Kalamu dans
les Quartiers Kimbangu I et Yolo Nord III
Le périmètre
d'étude couvre une superficie de 1,907 km2
et une distance de 830 m de longueur comprise entre l'avenue
Bongolo et l'avenue Monpono et Kapela.
Figure 5. Présentation de la zone d'étude
Photo 1 : Kimbangu I et Yolo-nord III , Vues
satelitaires extraites de Google Earth
Photo 2 : Kimbangu I et Yolo-nord III , Vues
satelitaires extraites de Google Earth
III.5.1 La qualité de l'habitat
La qualité de l'habitat est une notion à
caractère évolutif. Les exigences et les perceptions à
l'égard des conditions d'habitation évoluent
nécessairement en fonction du développement technique,
économique et social ; et elles accompagnent également
l'évolution conséquente des types d'habitats, des modes de vie et
des perceptions socioculturelles qui leur sont associés. D'une part, il
est indispensable de dissocier le logement du milieu de vie où il doit
s'inscrire ; d'autre part, les critères traditionnels de la
qualité de l'habitat basés presque exclusivement sur des
indicateurs commodes sont de plus en plus marginalisés.
C'est ainsi que l'on tient de plus en plus compte de nouveaux
problèmes de salubrité, notamment la dégradation
sérieuse de la qualité de l'air intérieur de certains
logements, résultant de la conjonction d'une
étanchéité accrue et de la toxicité de certains
matériaux. Par ailleurs, des problèmes de bruits pouvant
atteindre l'acuité d'une menace à la santé sont
également considérés.
La notion de la qualité de l'habitat est donc
englobant. Elle rassemble tous les attributs du logement, situés dans
son environnement, sans se limiter à des exigences minimales. Parler de
la qualité de l'habitat implique une analyse des facteurs
suivants :
III.5.2. Morphologie des logements
L'analyse de la morphologie des logements dans notre site
d'étude, s'effectue selon la typologie des quartiers. Cette
dernière propose une division des quartiers en
A. Nature des murs par quartier
Tableau n°7 : Nature des
mûrs
Nature des mûrs
|
Kimbangu 1
|
Yolo Nord 3
|
Moyenne
|
Dur
|
65%
|
55%
|
60
|
Planche
|
15%
|
15%
|
15
|
Tôle
|
20%
|
30%
|
25
|
Total
|
100%
|
100%
|
100
|
Source : Enquêtes sur le terrain (2009)
Le tableau n° 7 montre
que 60% des ménages ont de murs en dur, 25% sont en tôles et
15% sont en planches. Ces résultats n'étonnent guère car
c'est la caractéristique des espaces occupés anarchiquement.
B. Nature des toits par quartier
Tableau n° 08 : Nature des
toits
Nature des toits
|
Kimbangu 1
|
Yolo Nord 3
|
Moyenne
|
Tôle galvanisée
|
70%
|
75%
|
72,5
|
Matériaux de récupération
|
30%
|
5%
|
17,5
|
Eternit
|
0%
|
20%
|
10
|
Total
|
100%
|
100%
|
100
|
Source : Enquêtes sur le terrain (2009)
Les données du tableau n° 08
renseignent qu'en ce qui concerne le type de matériau de la toiture, la
tôle galvanisée est le modèle le plus répandu sur le
site et est utilisée dans 72 ,5% des logements , 17 ,5%
des logements utilisent des matériaux de récupérations et
10% seulement ont utilises l'éternite.
III.5.3 Commodité
des logements
Il est question d'analyser ici la commodité des
logements par les moyens par lesquels on accède à l'eau et
à l'électricité.
A. Accès à l'électricité
par quartiers
Tableau n°9 : Mode
d'éclairage
Mode d'éclairage
|
Kimbangu 1
|
Yolo Nord 3
|
Moyenne
|
Electricité
|
70%
|
68%
|
69
|
Lampe à pétrole
|
13%
|
15%
|
14
|
Bougie
|
17%
|
17%
|
17
|
Total
|
100%
|
100%
|
100
|
Source : Enquêtes sur le terrain
(2009)
Le tableau n°09 montre que 69%
d'habitations sont éclairées par l'électricité, 17%
par des bougies et 14% par les lampes à pétrole. Cette
électricité permet tout simplement d'éclairer les
habitations et aussi d'allumer les appareils (radio, TV et ventilateur) et non
les réchauds, congélateurs, frigos, etc. Il faut aussi se
demander si ce branchement électrique n'est pas frauduleux. Les
enquêtes n'ont pas élucidé si ce branchement
électrique était officiel ou anarchique. L'usage des bougies et
des lampes à pétrole est très dangereux pour ces
habitations construites en planches. Le risque d'incendie est énorme. A
Kinshasa, beaucoup de maisons brûlent avec des raccordements
électriques sauvages. Il en découle des dégâts
humains et matériels énormes.
B. Source d'approvisionnement en eau
Tableau n° 10 : Source principale
d'eau
Source principale d'eau à boire
|
Kimbangu 1
|
Yolo Nord 3
|
Moyenne
|
Eau de robinet dans le logement
|
35%
|
60%
|
47,5
|
Eau achetée chez les voisins
|
65%
|
40%
|
52 ,5
|
Total
|
100%
|
100%
|
100
|
Source : Enquêtes sur le terrain (2009)
Le tableau n°10 montre
que 47,5% des ménages puisent l'eau de robinet chez les
voisins et 35% des ménages puisent de l'eau de robinet dans le
logement, c'est-à-dire dans leur propre parcelle.
III.5.4 Mode d'acquisition
Selon les propos recueillis au niveau de service de
l'Urbanisme et de l'habitat de la commune de Kalamu, la population qui occupe
la berge de la rivière Kalamu s'établissait d'une manière
spontanée. Et cette occupation a débuté vers les
années 1970 , une occupation qui n'a pas tenue compte des normes
urbanistiques prévus par la loi en ce qui concerne les servitudes de
cours d'eau dans son arrêté interministériel n° 0021
du 29 octobre 1993.
III.5.5 Statut d'occupation par quartiers
Tableau n° 11 : Statut
d'occupation
Statut d'occupation
|
Kimbangu 1
|
Yolo Nord 3
|
Moyenne
|
Propriétaire
|
56%
|
45%
|
50,5
|
Locataire
|
38%
|
46%
|
42
|
Logé gratuitement
|
6%
|
9%
|
7 ,5
|
Total
|
100%
|
100%
|
100
|
Source : Enquêtes sur le terrain
(2009)
Les études menées au site démontrent
que la moitié de la population sont des propriétaires. En
s'intéressant aux titres d'occupations des parcelles dans cette partie
de la commune de Kalamu, l'étude a relevé qu'elle est
essentiellement habitée par des propriétaires des parcelles soit
50,5%, 42% sont des locataires, tandis que 7,5% sont logés gratuitement.
En effet, le nombre important des propriétaires dans
notre site se justifie par le fait que la berge de la rivière Kalamu
dans le quartier Kimbangu I est le résultat d'une des occupations assez
récentes et anarchiques sur un site inondable non aedificandi. Un site
qui n'intéresse pas les services des affaires foncières. Les
occupants se permettent de s'approprier des lopins de terre sans se conformer
aux normes des titres fonciers. Beaucoup ont d'ailleurs occupé ces
lopins de terre anarchiquement car le site se situe dans une zone
marécageuse où les gens construisent sans avoir l'autorisation
des autorités.
III.5.6 Nombre de personnes dans le ménage
Tableau n°12 : Nombre des personnes
dans un ménage
Nombre des personnes dans un ménage
|
Kimbangu 1
|
Yolo Nord 3
|
Moyenne
|
1 à 9
|
81%
|
85%
|
83
|
10 à 14
|
18%
|
15%
|
16 ,5
|
17
|
1%
|
0%
|
1
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
Source : Enquêtes sur le terrain
(2009)
Le tableau n°12 indique que 83%
de ménages sont habités par 1 à 9 personnes, 16,5% de
ménages abritent 10 à 14 personnes. C'est cette
promiscuité dont on a fait allusion plus haut, qui est à la base,
dans certains cas de plusieurs maux : maladies, incestes, etc.
Vu l'état des maisons (cases) dans ce site, ces
chiffres sont inquiétant du fait que la plupart des maisons ont une
seule pièce alors que dans la même pièce habitent plusieurs
personnes de sexes différents : parents, enfants et les membres de
familles élargies.
III.5.7 Cadre de l'environnement du quartier
Tableau n°13 :
Localisation des toilettes
Localisation des toilettes
|
Kimbangu 1
|
Yolo Nord 3
|
Moyenne
|
Dans la parcelle/ cours
|
49%
|
52%
|
50,5
|
En dehors de la parcelle (au bord de la
rivière)
|
51%
|
48%
|
49,5
|
Total
|
100%
|
100
|
100
|
Source : Enquêtes sur le terrain
(2009)
Le tableau n°13 montre que
50,5% des ménages ont de toilettes en dehors de la parcelle, 49,5% soit
moins de la moitié ont des toilettes dans la cour/parcelle. Ces
résultats ramènent à conclure que plus de la
moitié de la population n'a pas des toilettes dans la parcelle. Elle
utilise le caniveau, la rivière Kalamu et les « pots à
pipi » pour se soulager des ses besoins. Ceci s'observe sur tout le
long de la rivière Kalamu.
Les enfants sont donc exposés à des diverses
maladies. De plus, si les ménages disposent des toilettes, les tuyaux
d'évacuation des excréments sont carrément orientés
dans la rivière Kalamu. Or, c'est dans cette même rivière
que la majorité des jeunes garçons font leurs coups de main
d'extraction des sables jaune pour la construction.
Les douches ne se prennent que pendant la nuit parce que les
ménages ne disposent pas des salles de bains : l'une des sources
majeures des nuisances. Le souci sur l'hygiène publique est
relégué au second plan et les gens pensent que c'est
l'affaire de l'Etat et que ça ne les concerne pas directement.
a. La salubrité
· Evacuation des ordures ménagères
Tableau n°14 : Mode
d'évacuation des ordures ménagères
Mode d'évacuation des ordures
ménagères
|
Fréquence
|
%
|
Enfouissement
|
10
|
10
|
Rejet dans la rivière
|
85
|
85
|
Rejet rue
|
5
|
5
|
Total
|
100
|
100
|
Source : Enquêtes sur le terrain
(2009)
Le tableau
n°14 montre que 85% d'ordures ménagères sont
jetées dans la rivière Kalamu, 10% d'ordures
ménagères sont enfuis dans des parcelles et 5% seulement
d'ordures ménagères sont jetées dans la rue. Le
pourcentage élevé d'évacuation d'ordure dans la
rivière (85%) s'explique par le fait que notre site s'est
installé le long de la rivière Kalamu et que chaque
ménage/parcelle jette ses ordures ménagères dans la
rivière. Il faut signaler également l'absence des
équipements de décharge d'ordures ménagères. Ceux
qui habitent le long de notre périmètre d'étude, en
profitent pour jeter les ordures directement dans la rivière. Pour la
population qui enfouit souvent les ordures dans la parcelle (10%),
contrairement dans la partie où l'on jette dans la rivière, cette
dernière préfère cette pratique dans le but
assécher les marécages dans le milieu où ils vivent.
Photo 3.
Photo 4. Une parcelle abandonnée
dans le quartier Yolo- r
Nord
à cause des inondations
Photo 5.
Photo 6.
Photo 7. Exemple types des installations hygiéniques
Photo 8. La me gestion des déchets liquides et solides
CHAPITRE IV. LES
CONSEQUENCES DES INONDATIONS DANS LES QUARTIERS
Aujourd'hui, le drame de ces faits donne à
réfléchir sur l'importance des dangers de constructions
anarchiques le long de la rivière Kalamu et de la prolifération
de l'habitat non-réglementaire. Plus de 200 ménages, soit 1400
citoyens, souffrent de l'habitat insalubre
En dépit de tous ces efforts consentis par les
différentes études dans le domaine de l'habitat, la situation
reste préoccupante, d'autant plus que des milliers de personnes vivent
encore dans des lieux qui ne disposent d'aucune infrastructure
nécessaire : Pauvreté, manque d'hygiène, maladies,
analphabétisme, prostitution, insécurité et
délinquance se mêlent pour former un quotidien de vie amer.
La construction anarchique et l'habitat insalubre ont
proliféré au mépris des règlements et des normes
requis, sous différents prétextes et justifications
inconsistants.
IV.1 Du point de vue Urbanistique
Un seul mot qualifie l'état actuel de ce site sur le
plan urbanistique : c'est le désordre. Un seul
comportement c'est l'Anarchie. Quelques conséquences
des ces constructions anarchique s'y dégagent: un surpeuplement excessif
et une extension démesurée de la population, la destruction de
l'environnement s'aggrave au jour le jour par ses constructions anarchiques,
après chaque pluie, le site se transforme en une véritable marre,
le logement est un casse-tête avec des parcelles surpeuplées
(#177;50 personnes), des pièces étroites (promiscuité), la
mauvaise qualité des habitations, la non assurance d'un bon
épanouissement spirituel, l'absence des espaces verts, le mauvais
état des rues, la carence générale des équipements
sociocommunautaires
IV. 2 Du point de vue environnemental ou
écologique
L'environnement est un des facteurs essentiels de la
qualité de la vie. S'il est précaire, il compromettra cette
dernière. C'est le cas de ce site où les ordures jonchent toutes
les rues et influe sur la santé des enfants.
Les constructions anarchiques dans la ville de Kinshasa et
particulièrement le long de la rivière Kalamu dans les quartiers
Kimbangu I et Yolo nord III ont des effets néfastes
sur le plan environnemental et sur l'homme. Le premier souffrira des
bouleversements, parfois irréversibles, subis par les
déséquilibre de ses écosystèmes (à cause de
l'implantation des constructions anarchiques sur des sites non
appropriés, tels la proximité de lits des zones inondables, des
terres fertiles...). Le second, soit l'habitant lui-même des quartiers
anarchiques, pâtira de la détérioration de sa
qualité de vie due à l'absence de réseaux d'assainissement
et d'infrastructures diverses, à l'insuffisance de l'alimentation en eau
ou des services de ramassage des ordures.
Les constructions anarchiques sont donc un réel
fléau principalement pour les habitants eux-mêmes de ces types de
quartiers, et secondairement pour les villes qui l'abritent, du fait de son
existence.
Les problèmes écologiques le long de la
rivière Kalamu en générale et dans notre
périmètre d'étude en particulier sont et restent encore la
pollution, les inondations, l'augmentation des eaux en cas d'une forte pluie,
pour lesquels il faudra établir un plan d'intervention. Les
décharges des immondices dans la rivière par les occupants de la
berge, voir même ceux qui viennent de très loin
Après inondation les terrains restent gorgés
d'eau et maintenant nous avons un environnement très malsain et humide,
dont les conséquences font parfois mourir la population. Dans son cours
d'écologie urbaine, le professeur BINZANGI, dit « l'homme nait
ecologicus - economicus, c'est-à-dire
écologiste-économiste, malheureusement, au cours de sa vie, il
ne développe que sa dimension d'économiste au détriment de
celle d'écologiste ». Or pour être en harmonie avec
l'environnement et le bien être, il doit concilier les deux et les
développés à la fois.
Globalement, les conséquences des constructions
anarchiques se résument en ceci :
· Inondations et ses corollaires ;
Le débordement d'eau qui submerge la berge entraine des
conséquences graves, sur tout le plan
· Pollution multiforme des eaux de la rivière
Kalamu ;
- La coloration des eaux de la rivière, qui
dégagent des gaz nauséabondes dans certains endroits
insalubres ;
- La prolifération de site par des moustiques qui sont
responsable de plusieurs maladies infantiles juvéniles
- L'insalubrité due notamment à : la
désuétude et la vétusté de la loi d'hygiène
publique ; le manque des mesures élémentaires visant
à prévenir les maladies et d'assurer les soins sanitaires ;
un mauvais système d'évacuation des déchets et l'absence
d'un réseau d'assainissement du milieu pèsent sur l'environnement
avec comme conséquences : la détérioration de la
santé publique, la détérioration de l'environnement
social et les maladies d'origines hydriques dans la berge.
En effet, la multiplication des maladies d'origine hydrique
est due au manque de réseau d'assainissement adéquat et
l'effondrement des services d'hygiène dans la ville de Kinshasa en
générale et en particulier dans le secteur sous étude.
- L'inaccessibilité dans cette parie de la commune de
Kalamu est due à plusieurs facteurs. Toutefois les principales
sont :
· L'occupation anarchique des servitudes de la
rivière, la zone de recul déterminée par
l'arrêté n° 0021 du 29 octobre 1993, permettant
l'accès facile sur les emprises et berges
· Le manque d'aménagement des servitudes par les
services de travaux publics et du PNA
Figure 6. Situation de la zone d'étude pendant le
moment des crues
Les observations de terrain et les enquêtes
auprès des ménages font ressortir que le site se trouve dans un
milieu malsain qui subit des inondations chaque année au mois de
décembre. La mauvaise pratique de gestions de déchets constitue
l'un de grands foyers d'insalubrité dans ses quartiers.
IV.3 Situation du terrain pendant le moment des crues
Tableau n°15 : Situation des crues
dans les quartiers
|
Yolo Nord 3
|
%
|
Kimbangu 1
|
%
|
Moyenne
|
Forte Crue
|
80
|
54%
|
76
|
54%
|
54
|
Moyenne Crue
|
20
|
13%
|
10
|
8%
|
10,5
|
Faible Crue
|
49
|
33%
|
44
|
36%
|
34,5
|
Total
|
149
|
100%
|
130
|
100%
|
100
|
Source : Enquêtes sur le terrain
(2010)
Il ressort du tableau n° 15 sur
le 100% soit 279 parcelles enquêtées, que 54% des parcelles
sont inondées au moment de crues, 10,5% des parcelles connaissent une
moyenne crue et 34,5% des parcelles connaissent une faible crue pendant le
moment des pluies
IV.4 LE NON ACCES A L'ASSAINISSEMENT ET CONSEQUENCES
SUR LA SANTE PUBLIQUE DES ENFANTS
La population de Kalamu habitant
le long de la rivière est exposée à différentes
maladies dues à la prolifération des insectes, vecteurs et autres
rougeurs attirés par les inondations entassées le long de la
rivière et par des odeurs suffocantes. Cette population court des
risques énormes non seulement en cas des crues mais aussi à ceux
qui vont se baigner dans la rivière.
Il s'agit ici d'examiner les différents types des
maladies dont ont souffert les enfants au cours du dernier mois avant les
enquêtes et le non accès aux soins de santé de ces
enfants.
Tableau n°
16 : Enfants ayant souffert au cours du dernier mois
Résultat sur la souffrance des enfants au cours du
dernier mois.
|
MALADIES
|
Paludisme
|
Fièvre
typhoïde
|
diarrhée
|
bilharziose
|
Masc.
|
Fém.
|
Masc.
|
Fém.
|
Masc.
|
Fém.
|
Masc.
|
Fém.
|
Effectif des enfants ayant souffert
|
98
|
68
|
54
|
43
|
42
|
28
|
18
|
8
|
Effectif des enfants n'ayant pas souffert
|
35
|
27
|
79
|
52
|
91
|
67
|
115
|
87
|
% enfants ayant souffert
|
73,7
|
71,6
|
40,6
|
45,3
|
31,6
|
29,5
|
13,5
|
8,4
|
Total
|
133
|
95
|
133
|
95
|
133
|
95
|
133
|
95
|
Source : Enquête sur terrain (2010)
Le paludisme est un fléau qui menace la population en
général et en particulier les enfants. De toutes les maladies
dont ont souffert les enfants dans notre site au cours du dernier mois avant
les enquêtes, la malaria présente un taux élevé des
cas. Comme indique le tableau n° 16, 74% des
enfants de sexe masculin en ont souffert contre 72% des enfants de sexe
féminin cette situation peut s'expliquer par la présence d'une
large zone marécageuse et des eaux stagnantes observées partout
dans notre site.
La fièvre typhoïde vient en deuxième
position parmi les maladies des enfants avec des taux de 41% pour les enfants
de sexe masculin et 45% des enfants de sexe féminin. La proportion
élevée de cas de typhoïde est due surtout à
l'état non hygiénique des récipients de conservation d'eau
et à l'état d'insalubrité. Le cas des enfants ayant
souffert de la diarrhée et de la bilharziose pour les deux sexes sont
respectivement de 61% et de 22%.
IV.5 Utilisation des
moustiquaires imprégnés
Tableau n°17: Utilisation de moustiquaires
traitées
Valide
|
Fréquence
|
%
|
Oui
|
47
|
88 ,7
|
Non
|
4
|
7 ,5
|
NSP
|
2
|
3,8
|
Total
|
53
|
100
|
Source : Enquêtes sur le terrain
(2010)
Le tableau n°17 montre que 88,7%
des ménages utilisent les moustiquaires imprégnées, 7,5%
ne les utilisent pas, 3,8% ne savent pas si leurs moustiquaires sont
imprégnées ou non. La proportion des ménages utilisant les
moustiquaires reste élevée par le fait qu'en 2008 l'Action pour
la Santé Familiale (ASF) en partenariat avec le Ministère de la
santé a distribué ses moustiquaires gratuitement. Mais la plupart
de ces moustiquaires ne sont plus imprégnées à cause de
leur état de délabrement. Ce qui explique le taux
élevé de cas du paludisme parmi les maladies que les enfants ont
souffert durant le dernier mois.
Tableau n° 18:
Soins médicaux et personnes consultées pour le
traitement
Pers. consultées pour le
traitement
|
Centre de santé du site
|
Centre de santé hors du site
|
tradipraticien
|
Pasteur (Eglise)
|
Auto médication
|
Utilisation des moustiquaires
|
Rien (aucun médicament)
|
|
Masc.
|
Fém.
|
Masc.
|
Fém.
|
Masc.
|
Fém.
|
Masc.
|
Fém.
|
Masc.
|
Fém.
|
Masc.
|
Fém.
|
Masc.
|
Fém.
|
Eff oui
|
25
|
21
|
19
|
9
|
2
|
4
|
2
|
1
|
52
|
44
|
37
|
33
|
30
|
16
|
Eff non
|
101
|
70
|
107
|
82
|
124
|
87
|
124
|
90
|
74
|
47
|
89
|
58
|
96
|
75
|
% oui
|
19.8
|
23.1
|
15.1
|
9.9
|
1.6
|
4.4
|
1.6
|
1.1
|
41.3
|
48.4
|
29.4
|
36.3
|
23.8
|
17.6
|
total
|
126
|
91
|
126
|
91
|
126
|
91
|
126
|
91
|
126
|
91
|
126
|
91
|
126
|
91
|
Source : Enquête sur le terrain
(2010)
Le tableau n°18 indique que
l'automédication reste l'unique pratique d'accès utilisé
par les ménages dans notre site pour les soins de leurs enfants. 89,7%
de ménages utilisent cette pratique suivie de consultation dans les
centres de santé qui se trouve aux environs soit 43%.
Les enquêtes montrent que 25% des enfants ont
reçu leurs soins et consultations dans les centres de santé
situés en dehors du site simplement, parce que la pris en charge a
été faite par un membre de famille.
Les consultations et les soins auprès de tradi
praticiens et pasteurs des églises représentent respectivement 6%
et 3%.
41,4% de ménages n'ont pas la possibilité de
faire soigner leurs enfants malades ni de les faire consulter ni encore de
s'acheter des moustiquaires.
En résumé, l'environnement dans notre
périmètre d'étude tel que présenté dans
la photo N° 03, 04, 05, 06, 07,08
représente un milieu propice pour la propagation des maladies.
D'après l'organisation Mondiale de la Santé
(2005), le minimum des conditions auxquelles une maison doit satisfaire pour
favoriser une bonne santé sont : une toiture étanche, des
murs et des portes en bon état protégeant des intempéries
et des intrusions d'animaux, des moustiquaires (treillis) aux portes et aux
fenêtres, une avancée de toit au-dessus des murs pour les
protéger du rayonnement solaire par temps chaud.
En jetant un coup d'oeil sur l'ensemble des habitations, 98%
des maisons ne respectent pas les quatre conditions de l'OMS
énumérées ci haut. Les enfants sont à la
portée des intempéries et à l'insécurité
totale.
D'après les témoignages, les enfants qui
abandonnent l'école se livrent à la prostitution et au
vagabondage et nombreux d'entre eux deviennent des enfants de la rue. Ces
derniers se livrent dans des vols à la sauvette, à des
avortements forcés, à l'alcoolisme, tabagisme, etc.
IV.6 PERSPECTIVE D'AMENAGEMENT
IV.6.1 Présentation
Dans ce point, il est question de donner les pistes de
solutions pour l'aménagement de notre site. Les études et les
enquêtes sociodémographiques effectuées ont fourni le
résultat sur le souhait de la population de rester ou de quitter la
berge de la rivière Kalamu dans notre périmètre
d'étude. Il apparaît opportun de présenter dans ce point le
plan local d'aménagement et les pistes cohérents orientés
vers l'avenir de notre site. Les solutions apportées par les
études doivent donc obligatoirement aboutir sur des
éléments favorables au développement durable de notre
espace.
Ce site est composé actuellement d'une juxtaposition de
bâtiments vétustes encore en activités constitue à
la fois une entrave et un potentiel pour la commune en générale
et le quartier en particulier; son implantation empêche la
réalisation des connexions "naturelles" et est une nuisance visuelle
d'impact dans la lecture de la ville. En outre, il s'agit d'un site
pollué
Notre périmètre d'étude couvre une
superficie totale de 1,907 km2 et une distance de
830 m de longueur comprise entre l'avenue Bongolo et l'avenue
Monpono et Kapela ; repartis en deux, du fait qu'elle est traversée
par la rivière Kalamu, la zone gauche de la rivière c'est le
quartier Kimbangu I et la zone droite c'est le quartier Yolo-Nord III.
Chaque zone est limitée par une voie le séparant
des habitations, les deux zones sont reliés par des ponts il s'agit du
pont Bongolo en amont ; le pont Monpono en aval et un pont
intermédiaire reliant l'avenue Bukavu dans le quartier Yolo-Nord III et
14ème rue dans le quartier Kimbangu I. Dans chaque zone nous
avons plantés la pelouse et les arbres nous avons construit aussi des
paillottes en laissant la circulation à l'intérieur de chaque
zone aménagée pour une meilleure agrémentation, ensuite
nous avons prévues des toilettes publiques. Les zones sont
traversées par des voies qui sont le prolongement des rues des
habitations pour permettre un accès à la rivière
Les objectifs du projet sont :
· Améliorer la qualité de vie de la
population environnante, attirer de nouveaux habitants et moderniser l'image du
site afin de promouvoir son développement économique, social,
environnemental.
IV.6.2 Intérêt du projet en matière
développement pour le quartier
· Enjeux environnementaux : il
s'agit de créer un véritable éco-quartier,. Cette norme a
été retenue pour être la base d'une nouvelle directive en
préparation et qui concerne les quartiers durables
· Enjeux de mobilité : le
projet privilégie la hiérarchie suivante des flux :
piéton-cyclistes. Une attention particulière est portée
à la gestion des flux liés à la circulation
piétonne.
Tableau n°19
: Raisons d'habiter ou de quitter la berge de la rivière Kalamu par
la population
Raisons d'habiter par la
population.
|
Fréquence
|
% valide
|
Gérer les choses de la famille
Je suis propriétaire
Manque de financement
Nous sommes calmes
Tout près de mon emploi
Vie moins chère
|
2
26
27
3
3
2
|
2, 0
26, 0
27, 0
3, 0
3, 0
2, 0
|
Raison de quitter par la population
|
Fréquence
|
% valide
|
Condition de vie médiocre
Dérangement dans le quartier
Environnement dégradé
Prostitution, rancune, sorcellerie
Eaux d'inondation
Les enfants toujours malades
Mentalité médiocre
Milieu est trop reculé
Pas d'écoles
Rentrer dans mon milieu d'origine
S'installer en Europe
Décision de mon époux
Parcelle de ...
Total
|
8
1
3
1
4
7
1
6
1
2
1
1
1
100
|
8, 0
1, 0
3, 0
1, 0
4, 0
7, 0
1, 0
6, 0
1, 0
2, 0
1, 0
1, 0
1, 0
100, 0
|
Source : Enquête sur le terrain
(2010)
Le tableau N°19 prouve que c'est la
pauvreté qui est à la base des occupations de site non
aedificandi, car en posant la question de savoir les raisons d'habiter la berge
de la rivière Kalamu dans notre périmètre d'étude,
27 % des ménages ont affirmé leur position par manque de
financement et 26 % des ménages ont déclaré qu'ils sont
propriétaires. Le même tableau montre la proportion de la
population qui souhaite quitter la berge pour aller ailleurs.
Tableau N°20
: Souhait de la population
Souhait de la pop. De quitter ou de rester dans le
site
|
Fréquence
|
% valide
|
Oui
|
54
|
54,0
|
Non
|
44
|
44,0
|
Sans avis
|
02
|
2,0
|
Total
|
100
|
100,0
|
Source : Enquête sur le terrain
(2010)
Le tableau n°20 indique que 54 %
des ménages préfèrent rester vivre dans la berge de la
rivière Kalamu et 44 % des ménages acceptent de quitter. Presque
plus de la moitié de ménages enquêtés
préfère quitter la berge pour les raisons suivantes :
conditions de vie très médiocres, environnement malsain,
problème d'inondations, les enfants tombent toujours malades, milieu
invivable, manque d'infrastructures publiques, habitat indécent, les
vecteurs de nuisance, la promiscuité, les pollutions sonores et du sol,
insalubrité généralisée, les voies d'accès
impraticables, et autres (problèmes de moeurs, prostitution,
banditisme,...).
A cela, nous proposons ce qui suit :
· Que l'Etat puisse prendre ses responsabilités de
suivre les effets et l'évaluation de l'environnement après la
réalisation d'un travail tel que le curage de la
rivière ;
· La démolition des logements bâtis près
des rivières mais avec les mesures de compensation pour éviter
l'occupation anarchique des sites non aedificandi ;
· Que les pouvoirs publics élaborent des lors, des
règles sanctionnant ceux qui jettent les ordures dans les berges et dans
la rivière, en outre ceux qui rendent le sol nu.
· Que le Ministère de l'urbanisme et de l'habitat
remplisse pleinement et efficacement son rôle notamment en
élaborant et en réactualisant l'organisation de l'espace urbain,
en améliorant les infrastructures et les systèmes de
drainage ;
· Que l'Etat élabores des études ou des
stratégies à long et à moyen terme pour la mise en place
de la politique de la promotion immobilière et foncière en
distribuant les terrains urbanisés aux populations riveraines en
crédit ;
· En matière de la protection des berges, le bureau
d'urbanisme doit être en collaboration parfaite avec la population pour
planter des arbres tout le long de la rivière et pourquoi pas
aménager les berges par des blocs de ciment ;
· L'Etat peut créer des stratégies pour
maîtriser la croissance démographique en créant des villes
satellites avec des logements, des équipements et d'emplois ;
Figure 7. Proposition d'aménagement
IV.7 CONCLUSION ET PERSPECTIVE D'AVENIR
L'objectif visé de cette étude était
d'évaluer l'impact environnemental et social des constructions
anarchiques le long de la rivière Kalamu dans les quartiers Kimbangu I
et Yolo-nord III en vue d'étudier les conséquences qui en
résultent sur la dégradation du cadre et de la qualité de
vie de cette population.
Cette étude a démontré clairement que la
plupart des problèmes urbains, particulièrement en ce qui
concerne les constructions anarchiques dans la ville de Kinshasa,
découlent de la désuétude de la loi et les règles
en matière d'urbanisme et de l'environnement. Tous les textes et
règlements qui ce sont succédés après
l'indépendance n'ont aucun effet concret sur le terrain ;
l'application de ce dernier n'est pas visible. S'ajoute à cela
l'explosion démographique, la pauvreté et l'émergence des
antivaleurs. Il est donc urgent d'implanter des structures appropriées
pour assurer une bonne gestion de l'espace.
L'expérience mondiale a montré que
l'institutionnalisation de la bonne gouvernance repose sur la
démocratisation et la participation. Pour y parvenir, il faut combler le
fossé entre les gouvernants et les gouvernés et favoriser la
confiance, l'interdépendance, la réciprocité, la
sensibilité et la responsabilité en matière de
gouvernance.
En effet, pour mener une politique de réorganiser notre
site d'étude, la préoccupation est d'engager la science dans une
collaboration interne entre les aménageurs urbains, les urbanistes, les
architectes, les ingénieurs, les économiques, les administratifs,
...
A cela, le coût très élevé de
déplacer cette population ne rend évidemment pas très
facile l'application du plan de réorganisation de notre site. C'est un
problème beaucoup plus considérable pour qu'on ne puisse laisser
qu'à l'Etat seul, les soins de le résoudre.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
I. OUVRAGES
1. DDK et FNUAP, 1998, La question démographique en RDC,
Faculté des sciences Economique, UNIKIN.
2. Bureau d'Etudes d'Aménagement et d `Urbanisme
(BEAU), les villes secondaires diagnostic et propositions, gestion urbaines
économie urbaine, équipement, Kinshasa, B.E.A.U, Mai 1991. 24
pages
3. HAVEL J.F. (1964): Habitat et logement. Ed. QSJ. Paris
4. K. IMHOFF (2964) : Manuel de l'assainissement urbain,
Ed. DUNOD, Paris.
5. BOUVIER. C (1990) : Analyse et modélisation des
écoulements en milieu urbain Africain, ORSTON, Paris, 313p
6. Marc Pain, Kinshasa, la ville et la cité, Ed.
de l'ORSTOM, Paris, 1984
7. Evolution des modes d'habitat et des politiques
d'urbanisation en République Démocratique du Congo, pages
11-47.
8. MBUMBA N., Kinshasa 1881-1981 : 100 ans après
Stanley, éd. CRP, Kinshasa, 1982
II. NOTE DES COURS, REVUE ET AUTRES
PUBLICATIONS
9. KASHAMA KOMBAN (2001) : Projet ZAÏ/97/016. Cellule
nationale de réhabilitation des infrastructures et de promotion de
l'habitat. PNUD - CHUEH, Kinshasa.
10. NZUZI LELO (2004): La pauvreté urbaine à
Kinshasa.
11. LUBOYA K.M. et al (1999) : Rivière à
Kinshasa : poubelles publiques et égouts à ciel ouvert, un
acte du premier colloque sur la problématique des déchets dans la
Ville de Kinshasa, pp. 73-79
12. Ministère de l'environnement (1996) ; Etat
actuel de l'environnement au Zaïre (Congo), 246p.
13. L'Encyclopédie Encarta 2006 de Microsoft.
14. Atlas de Kinshasa, Ed. Jeune Afrique, 2000
15. Les annales de l'IBTP N° 5, Kinshasa Décembre
2005
16. Les annales de l'IBTP N° 7, Kinshasa octobre
2008
17. Lutte contre la pollution des eaux marines relevant de la
juridiction congolaise Par Justin DANDILA Docteur en droit
III. SITE INTERNET
0
http://www.wikipédia.fr/wiki/kinshasa.htm.
1 http://
www.urbanisme.equipementgouv.org
2
http://www.wikipedia.org/wiki/Kinshasa
3 http://www.logement.equipement.gouv.fr
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE.............................................................................................................................................I
DÉDICACE..............................................................................................................................................II
AVANT
PROPOS.....................................................................................................................................III
SIGLES ET
ABREVIATIONS....................................................................................................................1
INTRODUCTION.........................................................................................................................................2
3.1
PROBLEMATIQUE.............................................................................................................2
3.2 HYPOTHESE DE
TRAVAIL...............................................................................................5
3.3 CHOIX ET INTERET DU
SUJET.........................................................................................5
3.4 DELIMITATION DE
L'ETUDE...........................................................................................5
3.5 OBJECTIF DU
TRAVAIL....................................................................................................6
3.6 METHODES ET TECHNIQUES DE
RECHERCHE............................................................ 6
0.6.1. La
documentation................................................................................................6
0.6.2. Les
enquêtes.........................................................................................................6
0.6.3. La taille de
l'échantillon.......................................................................................7
a. Difficultés
rencontrées.......................................................................................7
0.7. STRUCTURE DE
TRAVAIL............................................................................................7
CHAPITRE I : DEFINITIONS DES CONCEPTS DE
BASES.....................................................................8
CHAPITRE II : CROISSANCE URBAINE DE KINSHASA ET
PROBLEMATIQUE
DES
INONDATIONS.............................................................................................................................12
II.1. Bref historique de l'occupation Urbanistique de
Kinshasa......................................................12
II.2 Cadre
physique..............................................................................................................................12
II.2.1. Données
bioclimatiques............................................................................................................15
II.2.2. L'humidité moyenne mensuelle de
l'air....................................................................................16
II.2.3.
Température..................................................................................................................16
II.2.4. Les
précipitations.........................................................................................................16
II.2.5. Le couvert
végétal.........................................................................................................17
II.2.6. Géologie, morphologie et
sols.......................................................................................17
II.2.7.Géologie..........................................................................................................................17
II.2.8.
Pédologie.......................................................................................................................17
II.3. Cadre humain et
urbain..................................................................................................18
II.3.1. Evolution
démographique............................................................................................18
II.3.2. Habitat et
infrastructures.............................................................................................18
II. 4 PROBLEMATIQUE DES INONDATIONS A
KINHASA....................................................23
CHAPITRE III : LES CONSTRUCTIONS ANARCHIQUES LE LONG DE
LA RIVIERE KALAMU ET LES INONDATIONS DES
QUARTIERS.....................................................................................26
III.1 PRESENTATION DE LA COMMUNE DE
KALAMU..........................................................26
III.2. Situation
géographique....................................................................................................26
III.2.1 Aspects Administratifs et
humains...............................................................................26
III.2.2 La
population.................................................................................................................26
III.2.3 Aspects
Physiques........................................................................................................29
III.2.4 Modes d'occupations et d'acquisition parcellaire
à Kalamu.....................................29
III.3 Aperçu historique des quartiers Kimbangu I et
Yolo-nord III......................................30
III.3.1 Evolution de la population des quartiers Kimbangu I
et Yolo-nord III....................30
III.4 Les emprises de la rivière Kalamu dans les
Quartiers
Kimbangu I et Yolo Nord
III....................................................................................................30
III.4.1 La qualité de
l'habitat..................................................................................................30
III.4.2. Morphologie des
logements.......................................................................................33
A. Nature des murs par
quartier.....................................................................................33
B. Nature des toits par
quartier.......................................................................................34
III.4.3 Commodité des
logements..........................................................................................34
A. Accès à l'électricité par
quartiers........................................................................................34
B. Source d'approvisionnement en
eau...................................................................................35
III.4.4 Mode
d'acquisition........................................................................................................36
III.4.5 Statut d'occupation par
quartiers...............................................................................36
III.4.6 Nombre de personnes dans le
ménage.......................................................................37
III.4.7 Cadre de l'environnement du quartier
......................................................................37
CHAPITRE
IV : LES CONSEQUENCES DES INONDATIONS DANS LES
QUARTIERS................................................................................................................................40
IV.1 Du point de vue
Urbanistique...........................................................................................40
IV.2 Du point de vue environnemental
...................................................................................40
IV.3 Situation du terrain pendant le moment des
crues.........................................................44
IV.4 LE NON
ACCES A L'ASSAINISSEMENT ET CONSEQUENCES SUR LA SANTE PUBLIQUE DES ENFANTS
..................................................................................................................................45
IV.5 Utilisation des moustiquaires
imprégnés......................................................................46
IV.6 PERSPECTIVE D'AMENAGEMENT
................................................................................................48
IV.6.1
Présentation.................................................................................................................................48
IV.6.2 Intérêt du projet en matière
développement pour le
quartier.............................................. .49
IV.7 CONCLUSION ET PERSPECTIVE
D'AVENIR.................................................................................54
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES......................................................................................................55
TABLE DES
MATIERES.........................................................................................................................
.57
* 1 ONU 2002
* 2 Idem
* 3 Léon de saint Moulin,
2006
* 4 Crise de logement en
République Démocratique du Congo ; Digital congo.net 2009
* 5 Lumenganeso
* 6 Kolonga Molei (Kinshasa, ce
village d'hier)