Les facteurs favorisants l'utilisation des activités d'un centre de conseil et dépistage volontaire dans la ville de Bukavu. Cas spécifique du centre de conseil et dépistage du centre hospitalier FARDC( Télécharger le fichier original )par Bertrand TULIZANA NAMEGABE Université officielle de Bukavu - Licencié en santé publique 2010 |
V.2 DISCUSSION DES RESULTATSNotre étude portant sur les facteurs favorisants l'utilisation des activités d'un centre de conseil et dépistage volontaire dans la ville de Bukavu. Cas spécifique du centre de conseil et dépistage de l'HMRB nous a donnée des résultats qui nous donnent une vue partiel sur le profil de cette structure. L'objectif général de notre étude consiste à étudier les facteurs qui expliquent la faible utilisation ou accessibilité des services de CDV du VIH par la population de l'HMRB dans la ville de Bukavu. Au cours de la discussion, les résultats seront confrontés avec ceux d'autres études en vue de faire ressortir des similitudes ou des écarts. Au regard des résultats ci-dessus, et en tenant compte des éléments de la revue de la littérature et du cadre conceptuel, la discussion sera menée autour de nos hypothèses de recherche qui sont :
42 TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2 Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011 Les personnes enquêtées dont l'âge est compris dans la tranche d'âge 18 et 24 ans sont plus nombreuses avec 53% par rapport { d'autres tranches d'âge, avec moyenne d'âge de 27ans (Ecart type : 8,4) et aussi cette tranche d'âge est plus active sexuellement ce qui l'expose { être plus infectée par rapport aux autres. La relation entre la tranche d'âge et l'utilisation des services de CDV en acceptant oui ou non de faire le test de dépistage n'est pas statistiquement significative p=0,6133670 (OR : 1,21 IC de 0,65-2,25). C'est une population relativement jeune et cela pourrait être un atout pour la compréhension des messages de promotion de l'utilisation des services de CDV. La moyenne d'âge est supérieure à celle qu'avait trouvée SAWADOGO J.N. dans son étude (12 SAWADOGO Jean Noël, Dépistage sérologique volontaire du VIH : connaissances et attitudes des jeunes dans la commune de Kaya, mémoire de fin d'études, ENSP, 2003, 105 pages) qui est de 24 ans. Dans cette population d'enquête, nous pouvons nous attendre à des comportements différents vis-à-vis de l'utilisation des services de CDV. Mais pour notre étude, le lien entre l'âge et l'utilisation des services de CDV en acceptant oui ou non de faire le test de dépistage n'est pas statistiquement significatif. L'âge semble ne pas être un facteur limitant l'utilisation des services de CDV de l'HMRB en particulier et à Bukavu en général. Les hommes fréquentent plus le CDV et représentent 62,5% par rapport aux femmes. Cela a également été observé dans une étude menée au Burkina Faso dans la ville d'Ouagadougou sur les facteurs limitant la faible utilisation des services de conseil dépistage volontaire par les personnes exerçant dans le secteur informel. La majeure partie des sujets enquêtés (53,6%) est de sexe masculin. Contrairement aux résultats trouvé par SAWADOGO J.N. dans son étude (12) est inférieur à celui où il affirme que 63% des enquêtés sont de sexe féminin. Dans la relation homme/femme, des rôles asymétriques leur sont confiés dans nos sociétés : autonomie, indépendance, pouvoir de décision à l'homme et passivité, soumission et négation de soi à la femme. Au regard de ces rôles, l'on devrait s'attendre à ce que les hommes utilisent plus les services de CDV que les femmes. Heureusement, cette inégalité sociale ne se traduit pas à travers les résultats de notre étude. En effet, la relation entre le sexe et l'utilisation des activités de CDV n'est pas statistiquement significative. Nous ne pouvons pas dire que les hommes utilisent plus les services de CDV que les femmes ou inversement. Le sexe semble ne pas être un facteur entravant l'utilisation des activités de CDV à l'HMRB. Néanmoins, cet état de fait, nous pensons qu'au-delà du traditionnel discours de prévention du VIH utilisant la méthode ABC (pratiquer l'Abstinence, Bâtir une relation fidèle, utiliser le Condom), il convient de promouvoir l'utilisation des services de CDV en mettant l'accent sur l'égalité entre hommes et femmes dans la prise de décision en la matière. Cela éviterait que la majorité des PVVIH ne soit de sexe féminin comme l'ont constatée OUEDRAOGO T. L. et al. dans leur étude32. (32) OUEDRAOGO T.L. et al. Infection à VIH et modification des relations sociales : étude auprès de 188 personnes infectées par le VIH à Ouagadougou, cahier santé n°4, Ouagadougou, 2001, 4 pages. http:// www.john-libbey-eurotext.fr/fr/revues/santé.pub La majorité des sujets enquêtés 49,2% est célibataires. SAWADOGO J.N. a trouvé un résultat presque similaire car il affirme dans son étude12 que 78% des enquêtés sont des célibataires. Le mariage semble être un atout pour la maîtrise de la transmission du VIH car il est la vitrine des bons comportements sexuels contrairement au célibat où il n'y a pas de contraintes morales et sociales en matière de changements de partenaires sexuels. Même s'il faut mettre un bémol à nos propos, compte tenu de l'infidélité au sein de certains couples 44 46 48 TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2 Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011 C'est pour cela que ROUAMBA G. affirme dans son étude28 que le mariage ne protège pas les femmes contre l'infection à VIH car les femmes ne peuvent pas contrôler la sexualité de leurs conjoints. Dans un tel contexte, pouvons-nous dire que les mariés utilisent plus les services de CDV que les non mariés ? Nous nous réservons à donner une réponse à cette question, aussi Notre étude ne nous permet pas de répondre à cette question par l'affirmative. En effet, de nos résultats, Il y a de lien statistiquement significatif entre le statut matrimonial des enquêtés et l'utilisation des services de CDV en acceptant oui ou non de faire le test de dépistage. p=0,0000021 (OR 0,11 ; I.C 0,03-0,32). Nous pouvons donc affirmer que les non mariés utilisent plus les services de CDV que les mariés ou inversement à l'HMRB. Le statut matrimonial semble être un obstacle à l'utilisation des services de CDV en acceptant oui ou non de faire le test de dépistage à l'HMRB. ZONGO K. D. est parvenu à une conclusion contraire dans son étude26 car il affirme que le statut matrimonial et l'acceptabilité du test de dépistage ne sont pas significativement liés. Avec un niveau d'instruction du niveau secondaire soit 48,4% de nos sujets enquêtés. Le croisement entre les << Non instruits » et les <<instruits » donne alors, les résultats suivants : OR : 0,66 (0,38-1,15); p=0,14. Il n'existe pas un lien statistiquement significatif entre le niveau d'instruction des enquêtés et l'utilisation des services de CDV en acceptant oui ou non de faire le test de dépistage. Cela pourrait être handicapant pour l'utilisation des services de CDV par les populations de l'HMRB car, l'instruction (scolarisation et alphabétisation) est un moyen de parvenir à un résultat pour que celles-ci comprennent et s'approprient les messages de sensibilisation sur le VIH et sur le CDV. La promotion de la santé en général et de l'utilisation des services de CDV en particulier passe donc par une éducation des populations à travers l'une de ses composantes qui est l'instruction. Car il ressort des données globales sur le dépistage du VIH de l'année 2006 que ceux qui fréquentent les services de dépistage sont majoritairement instruits. Ce constat corrobore nos résultats qui révèlent que le lien entre le niveau d'instruction et l'utilisation des services de CDV en acceptant oui ou non de faire le test de dépistage n'est pas statistiquement significatif. En d'autres termes, nous pouvons conclure que ceux qui ne sont pas instruits semblent utiliser le plus les services de CDV que ceux qui le sont pas à l'HMRB. Le fait d'être non instruit ne semble pas être un obstacle à l'utilisation des services de CDV au CH FARDC. SAWADOGO J.N. ne partage pas cette idée car il affirmait dans son étude12 que la scolarisation des jeunes est un atout pour qu'ils servent de relais à la diffusion de l'information reçue sur le CDV. Cependant, ZONGO K. D. a conclu dans son étude26 que la relation entre le niveau scolaire et l'acceptabilité du test de dépistage du VIH par les femmes enceintes du district sanitaire du secteur 30 d'Ouagadougou n'est pas statistiquement significative. Les personnes de la confession catholique sont plus nombreuses soit 46.6%. Dans nos sociétés, la religion est le creuset de la promotion des valeurs morales et de régulation des comportements des croyants. C'est pour cela que la religion véhicule souvent des messages qui sont en faveur ou contre certaines prestations des services de santé. Par exemple, l'église catholique adhère plus à l'abstinence avant le mariage qu'à l'utilisation du préservatif. La majorité des sujets enquêtés (73,1%) est de religion chrétienne. Les résultats de la présente étude montrent qu'il n'y a pas de lien statistiquement significatif entre la religion et l'utilisation des services de CDV en acceptant oui ou non de faire le test de dépistage. Ce qui signifie que nous ne pouvons pas conclure que les chrétiens utilisent plus les services de CDV en acceptant oui ou non de faire le test de dépistage que les sujets d'obédience musulmane. TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2 Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011 La religion semble ne pas être un facteur limitant l'utilisation des services de CDV à l'HMRB. ZONGO K. D. est parvenu à une conclusion semblable car il affirme dans son étude26 qu'il n'y a pas de lien statistiquement significatif entre la religion et l'acceptabilité du test de dépistage du VIH par les femmes enceintes au district sanitaire du secteur 30. Bon nombre des sujets enquêtés sont constitués de 33.3% des militaires des sexes confondues représentant. Le critère qui a guidé cette codification est l'accès facile à l'information que semble avoir le groupe des « avec profession ». Parmi les 244 personnes qui sont « avec profession », 166 ont utilisé les services de CDV en se faisant le test. Il n'y a pas de lien statistiquement significatif entre la profession des enquêtés et l'utilisation des services de CDV en acceptant oui ou non de faire le test de dépistage. p=0,37 (OR 0,74 ; I.C 0,39-1,37). Le critère qui a guidé cette codification est l'accès facile à l'information que semble avoir le groupe des « FONCTIONNAIRES ». Une étude menée par ZONGO K. D. est parvenu dans son étude26 à la conclusion selon laquelle la profession n'est pas significativement liée à l'acceptabilité du test de dépistage du VIH par les femmes enceintes au district sanitaire du secteur 30 d'Ouagadougou. SAWADOGO J.N. trouve dans son étude12 que les élèves et les étudiants sont les plus nombreux à venir se faire dépister au CHR de Kaya. La profession ne semble pas être un facteur limitant l'utilisation des services de CDV en acceptant oui ou non de faire le test de dépistage au CH FARDC. La quasi-totalité des personnes interrogées (93,5%) a déjà entendu parler du VIH/SIDA. Des résultats semblables ont été trouvés par TRAORE F. dans son étude27 où elle affirmait que la majorité des enquêtés (70,7%) a connu au moins une personne malade de ce qu'elle pensait être le SIDA. L'information sur le VIH/SIDA a donc atteint la majorité de la population et cela constitue un atout pour la lutte contre ce fléau. La connaissance de l'existence du VIH/SIDA s'accompagne d'une connaissance des voies de transmission du VIH. La majorité des enquêtés (84,1%) connaît qu'une personne apparemment saine peut avoir le VIH dans son organisme. Toutefois, 15,9% des sujets interrogés affirment qu'une personne apparemment bien portante ne peut pas avoir le VIH/SIDA dans son corps. Les résultats de TRAORE F. confirment les nôtres car elle a trouvé dans son étude27 que près de 50% des enquêtés ne savent pas que l'on peut porter le VIH et être en bonne santé. Nos résultats illustrent bien ces propos car l'étude a établi une relation statistiquement significative entre la connaissance de la notion de séropositivité et l'utilisation des services de CDV. Nous tirons la conclusion selon laquelle, ceux qui connaissent la notion de séropositivité semblent utiliser plus les services de CDV que ceux qui ne la connaissent pas. La méconnaissance de la notion de séropositivité semble être un facteur entravant l'utilisation des services de CDV au CH FARDC. Il serait impérieux donc, de combler le manque d'informations des populations de Bukavu en général et de l'aire de santé de l'HMRB sur la séropositivité, si l'on voudrait améliorer l'utilisation des services de CDV par celles-ci. En cela, la majorité soit 47,1% disent que seul le test
de dépistage peut le révéler et cela par
les TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2 Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011 par le biais des médias et des formations sanitaires seraient nécessaires pour faire connaître davantage le test de dépistage du VIH et par ricochet améliorer l'utilisation des services de CDV à Bukavu et de l'HMRB en particulier. Cela est d'autant plus vrai que 7,3% des sujets citent les centres de santé tandis que 37,5% mentionnent la radio/télévision comme sources de leur information sur le test de dépistage du VIH. En effet, la majorité des enquêtés (57,3%) savent que le VIH/SIDA se transmet par voie sexuelle a un niveau de connaissance satisfaisant de celles-ci. En effet, SAWADOGO J.N. avait trouvé dans son étude12 que 40% des jeunes ne connaissaient pas les voies de transmission du VIH. Quant à TRAORE F. elle a trouvé dans son étude27 que 47,1% des enquêtés ont une mauvaise connaissance des voies de transmission du VIH. Ces résultats ne sont pas favorables à l'éviction de l'infection à VIH par les populations et à l'utilisation des services de CDV. En ce sens que la connaissance des voies de transmission rime avec mesure des risques encourus et conduit à une demande des services de CDV afin de voir si l'on est infecté ou pas par le VIH. Nos résultats traduisent mieux cette idée car la relation entre la connaissance des voies de transmission du VIH et l'utilisation des services de CDV en acceptant oui ou non de faire le test de dépistage à l'HMRB est statistiquement significative. En d'autres termes, nous pouvons dire que ceux qui ont un niveau de connaissances satisfaisant sur les voies de transmission semblent utiliser le plus les services de CDV que les autres. L'insuffisance de connaissances des voies de transmission du VIH semble être un facteur limitant l'utilisation des services de CDV à l'HMRB. Un effort supplémentaire doit donc être fourni pour informer la population de Bukavu en général et de l'aire de santé de l'HMRB sur les voies de transmission du VIH pour espérer l'amélioration de l'utilisation des services de CDV. Même si la majorité des enquêtés (98,2%) connaît les moyens de prévention surtout sur l'ABC, dont la fidélité est la meilleur et efficace (42,2%) et le port du préservatif (38%) reste le moyen potentiel. Pendant les séances de sensibilisation, la prévention est l'élément le plus retenu par les sujets enquêtés (46,6%). En effet, ZIGANI Z. révélait dans son étude25 que 70% des sujets enquêtés connaissent seulement le port du préservatif comme moyen de prévention du VIH. ROUAMBA G. quant à lui, percevait dans son étude28 que la moitié des sujets enquêtés connaît le port de condom comme seul moyen de se préserver contre le VIH et qu'aucun n'a évoqué le dépistage volontaire du VIH comme moyen de prévention du VIH. Cependant, la connaissance d'au moins deux moyens de prévention nous semble primordiale afin de permettre à chaque personne de jeter son dévolu sur le moyen qui lui convient. Il y a donc une nécessité de combler le déficit de connaissances des populations de l'aire de santé du CH FARDC sur les moyens de prévention du VIH. Bon nombre des enquêtes soit 67,1% savent que le test de dépistage se passe au centre de dépistage avec Cent quatre-vingt quatorze (194) sujets enquêtés (50,5%) ont affirmé qu'ils ne connaissent pas de lieu de dépistage volontaire du VIH à kaya et 190 (49,5%) enquêtés ont déclaré qu'ils connaissent un lieu de dépistage du VIH à Kaya TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2 Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011 Les lieux de dépistage du VIH sont connus par la plupart des enquêtés (67,1%). D'autres études avaient trouvé des résultats contraires. En effet, Family Health International en juin 2001 a montré à travers une étude22 que l'un des obstacles au CDV est l'ignorance des clients potentiels concernant l'existence des services de CDV. Quant à ROUAMBA G. il affirmait dans son étude28 que la moitié des femmes interrogées ignore l'existence du CCDV de Manga depuis sa création en 2002. La majeure partie des sujets enquêtés (72,8%) a déclaré que le test de dépistage du VIH est le procédé qui permet de savoir que l'on a le VIH dans son organisme. D'autres études avaient trouvé des résultats similaires. En effet, SAWADOGO J.N. affirmait dans son étude12 que 45,9% des jeunes ont reconnu que le test de dépistage du VIH permet de savoir que l'on a le VIH dans son organisme. Quant à ZIGANI Z., il affirmait que la majorité des enquêtés (97%) de son étude25 connaît que le test de dépistage du VIH permet de savoir si l'on a le VIH ou pas dans son organisme. La comparaison de nos résultats avec ceux de ZIGANI Z. permet de constater que l'information sur le test de dépistage du VIH a atteint une proportion importante de sujets en milieu rural même si celle-ci reste faible par rapport à celle de la ville. Bon nombre d'entre eux soit 45% éviteraient de se faire dépister par peur de la détérioration de leur santé. En revanche, certains enquêtés (38,6%) de la présente étude affirment qu'ils refuseraient le test de dépistage du VIH. Parmi ceux-ci, nombreux sont ceux qui évoquent la peur (43,1%) et l'absence de traitement curatif (48,1%) comme motifs de refus. Cette réticence n'est pas compatible avec une démarche efficace de prévention du VIH. Nous convenons que le traitement curatif du VIH est un défi pour le monde scientifique à l'heure actuelle. Cependant, se dépister tôt permet aux individus de ne pas évoluer vers le stade SIDA d'une part et d'autre part d'éviter de s'infecter ou de se réinfecter. SWEAT et al. soutiennent cette idée puisqu'ils affirmaient dans leur étude30, que la fréquentation des services de CDV avait permis d'éviter 1104 infections liées au VIH au Kenya et 985 infections liées au VIH en République Unie de Tanzanie. Les résultats de l'étude de Siméon montrent que 30,5% des enquêtés ont déj{ vu une personne qui a été rejetée à cause de sa sérologie VIH positive. Ce phénomène de rejet a été dans la plupart des cas l'apanage des membres de la famille de la PVVIH comme le soulignent 47,9% des enquêtés. OUEDRAOGO T. L. et al. sont également parvenus à un résultat similaire à celui de Siméon SAWADOGO car ils ont affirmé dans leur étude32 que l'évènement le plus vécu par les personnes interrogées est le rejet franc par la famille de la PVVIH. TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2 Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011 La famille, jadis considérée comme un lieu de socialisation des enfants, une entité indissociable et de contrôle social, est devenue avec l'avènement du SIDA un lieu où s'exercent les rapports sociaux les plus contrastés : d'un côté les PVVIH qui cherchent un soutien moral et psychologique et de l'autre côté, les personnes non infectées qui les culpabilisent, les humilient et les marginalisent. Ces réactions qui proviennent de parents proches de la PVVIH sont révélatrices de la persistance de la stigmatisation. Dans un contexte où les PVVIH sont considérées comme des personnes qui font la honte de la famille, les spécialistes de la débauche sexuelle et ceux qui fait l'éloge de l'infidélité, comment ne pas avoir peur de découvrir sa sérologie VIH ? Un grand nombre de répondants soit 55,5% disent que face à la séropositivité du proche et/ou partenaire préfèrent le test et la prise de précaution. Face { l'attitude de la séropositivité de votre partenaire, la majorité soit 71,5% préfèrent continuer à vivre ensemble avec son partenaire quelque soit son état sérologique. La discrimination liée { la présence du SIDA dans l'organisme qui est, selon les répondants, surtout pratiqué par les voisins (48,8%) et les amis (42,7%) et un nombre non négligeable (8,5%) de ceux qui sont rejetés par leur famille. Difficile, en témoignent nos résultats qui
révèlent que 43,1% des sujets enquêtés refuseraient
de Enfin, nous avons remarqué que par rapport à la connaissance sur le VIH/SIDA: Les sujets non instruit sont plus informés sur la connaissance du VIH/SIDA que ceux instruit. Le croisement entre les << Non instruits » et les <<instruits » donne alors, les résultats suivants : OR : 1,05 (0,36- 2,90); p=0,88>0.05. Toute l'importance et la nécessité d'être instruit sont traduites à travers les propos de J. J. ROUSSEAU qui dit en substance que : << tout ce que nous n'avons pas à notre naissance et dont nous avons besoin étant grands, nous est donné par l'éducation. Cette éducation nous vient de la nature, ou des hommes, ou des choses. Le développement interne de nos facultés et de nos organes est l'éducation de la nature ; l'usage qu'on apprend à faire de ce développement est l'éducation des hommes ; et l'acquis de notre propre expérience sur des objets qui nous affectent est l'éducation des choses39 ». Une étude CAP pourrait bien être utile pour expliquer ces phénomènes. Il n'existe pas un lien statistiquement significatif entre le sexe (p=0,95 >0.05) et le niveau d'instruction des enquêtés (p=0,88>0.05) par rapport à la connaissance sur le VIH/SIDA. Cela pourrait être handicapant pour l'utilisation des services de CDV par les populations de l'HMRB car, l'instruction est un moyen de parvenir à un résultat pour que celles-ci comprennent et s'approprient les messages de sensibilisation sur le VIH et sur le CDV. Par rapport à la participation à une séance de sensibilisation du VIH/SIDA: Les sujets de la religion musulmane sont plus participants à une séance de sensibilisation que les chrétiens. Ceci s'expliquerait par le fait que la religion est faite de principes, pratiques et croyances qui joueraient sur l'utilisation d'un CDV. Cependant il n'existe pas une différence statistiquement significative pour le sexe et la religion car leur P-Valeur respectivement p=0,11>0.05 et p=0,50>0.05 par rapport à la participation à une séance de sensibilisation du VIH/SIDA. La TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2 Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011 majorité des enquêtés (78,4%) affirme qu'elle n'a pas assisté à une séance de sensibilisation sur le CDV. Des résultats semblables ont été trouvés par ZIGANI Z. dans son étude25 où il affirmait que 91% de ses enquêtés, n'ont pas assisté à une séance de sensibilisation sur le CDV. Ce résultat indique le complément d'efforts à fournir pour informer les populations sur le CDV. Par rapport { d'autres études menées avant, nous amène { croiser une fois de plus la sensibilisation et l'acceptation de faire le test si une fois ce dernier est proposé aux sujets de notre étude. Les résultats auxquels nous sommes parvenus, renforcent cette idée car l'étude a établi un lien statistiquement significatif entre la sensibilisation sur le CDV et l'acceptation de faire le test de dépistage, si on vous le proposait, car p=0,01 inférieur { 0,05. C'est qui contredit celle mené par le croisement de la sensibilisation par rapport au sexe et la religion. De ce fait, nous tirons la conclusion selon laquelle ceux qui ont déjà assisté à une séance de sensibilisation sur le CDV semblent utiliser plus les services de CDV que ceux qui n'ont pas assisté à l'HMRB. Le fait de n'avoir pas assisté à une séance de sensibilisation semble être un facteur limitant l'utilisation des services de CDV à l'HMRB. Les célibataires connaissent plus le lieu où passer le test de dépistage que les mariés. Il n'existe pas une différence statistiquement significative pour le sexe et l'état matrimonial car leur PValeur respectivement p=0,79>0.05 et p=0,19>0.05 par rapport à la connaissance du lieu où passer le test. La majorité des sujets enquêtés (50,0%) ne connaît pas son statut sérologique du VIH. Cependant, 69,5% de ces sujets sont disposés à le connaître, si on le leur proposait. D'autres études affermissent ce constat. Une autre étude25 menée par ZIGANI Z. révélait que 75% des personnes interrogées sont disposées à faire le test de dépistage du VIH. DAMESYN et al. ont révélé aussi dans leur étude30 que 95% des participants affirment qu'ils accepteraient le test de dépistage du VIH si on le leur proposait. En revanche, certains enquêtés (30,5%) de la présente étude affirment qu'ils refuseraient le test de dépistage du VIH. Parmi ceux-ci, nombreux sont ceux qui évoquent la détérioration de la santé (45,0%) ; la discrimination (23,3%), la baisse du poids (2,5%) et mort (29,2%) comme motifs de refus. Cette réticence n'est pas compatible avec une démarche efficace de prévention du VIH car nous convenons que le traitement curatif du VIH est un défi pour le monde scientifique à l'heure actuelle. Cependant, se dépister tôt permet aux individus de ne pas évoluer vers le stade SIDA d'une part et d'autre part d'éviter de s'infecter ou de se réinfecter. Il n'existe pas une différence statistiquement significative pour le sexe et la profession car leur P-Valeur respectivement p=0,16>0.05 et p=0,30>0.05 par rapport { l'acceptation de faire le test. Pour ce qui du facteur lié { la gratuité du test par rapport au sexe et la religion, il n'existe pas une différence statistiquement significative pour le sexe et la religion car leur P-Valeur respectivement p=0,38>0.05 et p=0,08>0.05 par rapport au facteur lié à la gratuité du test. De plus, la présente étude a permis
d'établir un lien statistiquement significatif entre la TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2 Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011 connaissent l'existence de la stigmatisation semblent utiliser le moins les services de CDV que les autres. OUEDRAOGO T. L. et al corroborent ce constat, puisqu'ils concluaient dans leur étude32 que si le recours au dépistage volontaire du VIH reste faible, c'est bien parce que les gens ont peur des réactions négatives de leur entourage. L'existence de la stigmatisation liée au VIH s'avère être un facteur entravant l'utilisation des services de CDV au DSK. Nous pensons alors, qu'il faudrait développer une communication adaptée à l'endroit des familles des PVVIH afin de créer un climat de solidarité, de fraternité et de confiance dont les PVVIH ont besoin ; même si la plupart des enquêtés (41,9%) affirment qu'ils vont continuer de vivre avec leur proche infecté par le VIH. Compte tenu des insuffisances de connaissances et des attitudes des populations constatées, les résultats de notre étude confortent alors, notre hypothèse selon laquelle les facteurs liés aux populations de 15 à 49 ans limitent l'utilisation des services de CDV au DSK. L'hypothèse est donc confirmée. |
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