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TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2 Santé
Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO MINISTERE DE
L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
Université Officielle de Bukavu
Scientia splendet et conscientia
B.P. 570/ BUKAVU
FACULTE DE MEDECINE ET PHARMACIE DEPARTEMENT DE
SANTE PUBLIQUE
d'un centre de conseil et dépistage volontaire
dans
la ville de Bukavu.
Les facteurs favorisants l'utilisation des
activités
Cas spécifique du centre de conseil et
dépistage du centre hospitalier FARDC
Travail de mémoire présenté et
défendu publiquement pour l'obtention du diplôme de
Licencié en Santé Publique
Option : Gestion des institutions de
santé
Présenté par : TULIZANA NAMEGABE
Bertrand
Promotion : L2 Santé Publique
Dirigé par : Prof.
MACHINI NGONGO
Encadré par : MPH Willo
TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
PLAN DU TRAVAIL
Prélude
Remerciements
Résumé
Sigles et abréviations 0. INTRODUCTION 0.1 Etat de
la question 0.2 Problématique
0.3 Questions de recherche 0.4
Hypothèses
0.5 Objectif général
0.6 Objectifs spécifiques 0.7 Cadre conceptuel 0.8
METHODOLOGIE CHAP I. GENERALITES
I.1. Présentation du milieu d'étude
I.2. Définition des concepts
I.3. Etapes de conseil et dépistage
I.4. Objectif du conseil
I.5. Les avantage du CDV
I.6. Le diagnostic de laboratoire de l'infection
à VIH
I.7. Les obstacles à l'utilisation des services
de CDV du VIH
CHAP II. ROLE D'UN CENTRE DE DEPISTAGE
VOLONTAIRE
CHAP III. FACTEURS INFLUENÇANT L'UTILISATION D'UN
CDV
III.1. Facteurs liés à la
communauté d'étude
III.2. Facteur liés aux services de
dépistage
III.3. Facteur liés aux services de prise en
charge
III.4. Facteur liés aux
stigmatisation/discrimination associées au VIH
CHAPIV. L'UTILISATION DES CDV
IV.1. DANS LE MONDE
IV.2. EN AFRIQUE
IV.3. EN R.D.Congo CHAP V. PRESENTATION ET DISCUSSION
DES RESULTATS
CONCLUSION
SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS
ANNEXES
« Les jeunes porteurs du VIH ont toujours des rêves
pour l'avenir et de nombreuses
années devant eux. Que vont devenir ces rêves?
Combien de temps pourront-ils s'imposer de nouveaux comportements? Nous
devons les aider à faire face à la situation.»
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SIGLES ET ABREVIATIONS
% : Pourcentage
ARV : Anti-Rétro Viral
BIT : Bureau International du Travail
CDV : Conseil Dépistage Volontaire
CFDS : Centre de Formation en Développement
Socio-sanitaire
CIC Doc : Centre dinformation de Conseil et de Documentation
CMCM
Cmd : Commandement
ELISA : Enzyme Linked Immuno-Sorbent Assay
FAZ : Forces Armées du Zaïre
FL : Formule Leucositere
GE : Goute Epaisse
HB : Hémoglobine
HMRB : Hôpital Militaire de Référence de
Bukavu
IST : Infection Sexuellement Transmissible
MPR : Mouvement Populaire de la Révolution
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONU SIDA : Programme commun des Nations Unies sur le SIDA
PAMAC : Programme d'Appui au Monde Associatif et Communautaire
PMI : Protection Maternelle et Infantile
PNLS : Programme National de Lutte contre le SIDA
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PTME : Prévention de la transmission mère-
enfant
PV/VIH : Personnes Vivant avec le VIH
RH : Ressources Humaines
SESSIO : Section d'Études Supérieures en Soins
Infirmiers et Obstétricaux
SFSSIO : Service de formation en Soins Infirmiers et
Obstétricaux
SIDA : Syndrome de l'Immuno Déficience Acquise
SMI : Santé Maternelle et Infantile
SP/CNLS- IST : Secrétariat Permanent du Conseil National
de Lutte contre le SIDA et les IST SSP : Soins de santé Primaire
TSTC
U.O.B : Université Officielle de Bukavu
UC : Urine Culot
UFR : Unité de Formation et de Recherche
USA : United State of America: Etats-Unis d'Amérique
USD : United State Dollars of America
VIH : Virus de l'Immuno déficience Humaine
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CHAP.0 INTRODUCTION
L'épidémie liée { l'infection par le VIH
bien que revêtant par son étendue une gravité
particulière dans les pays en voie de développement frappe
aujourd'hui tout les pays du globe.
En effet malgré l'engagement des politiques
l'augmentation de fond alloué { la recherche et le progrès de la
médecine dans ce domaine le nombre de PVV ne cessent de croitre et de
nouvelle zone d'épidémie continuent d'apparaitre en Asie et en
Europe orientale. L'humanité est aujourd'hui confrontée à
un grand fléau appelé VIH/SIDA.
Au nombre des mesures entreprises pour freiner sa progression,
le test de dépistage occupe une place importante en ce sens qu'il est
situé au carrefour de la prévention des nouvelles infections et
de la prise en charge des malades
0.1. Etat de la question
Du simple problème de santé, l'infection
à VIH est devenue un véritable problème de
développement bouleversant la vie sociale et économique de la
plupart des nations, des communautés et des individus.
Malgré la mise au point des tests de dépistage
en 1985, la communauté scientifique mondiale n'a encore trouvé ni
médicament capable de la guérir ni vaccin capable de la
prévenir.
Alors contre la progression fulgurante du VIH, la seule arme
efficace reste la prévention. Celle-ci vise à réduire
cette propagation par un changement de comportement. Avant de changer le
comportement, il est fondamental de connaître son statut
sérologique c'est-à-dire faire le test de dépistage. Le
test de dépistage s'impose donc comme la première étape
d'une prévention efficace et durable.
Le conseil dépistage volontaire (CDV) est actuellement
reconnu comme une stratégie efficace située au centre de la
prévention et de la prise en charge du VIH/SIDA. Les recherches
conduites au Kenya, en Tanzanie et à Trinidad par Family Health
International en collaboration avec l'ONU SIDA, l'OMS et le Center for AIDS
Prévention Studies de l'université de Californie à San
Francisco (USA) ont donné la preuve que le CDV est une stratégie
à la fois efficace et économique dans le cadre de la facilitation
du changement de comportement.
Ces résultats ont suscité au sein des
organisations internationales y compris les programmes nationaux de lutte
contre le SIDA (PNLS) de nombreux pays et les donateurs l'intérêt
et le soutien du CDV en tant que composante valable de tout programme de lutte
contre le VIH/SIDA compréhensible. (Burkina Faso, Ministère de la
santé, (février 2003) : Normes et directives
nationales de conseil dépistage volontaire et anonyme du VIH,
SP/CNLS-IST, 61 pages)
O.2. PROBLEMATIQUE
La fin du XXème siècle est marquée par
l'apparition de nouvelles maladies infectieuses souvent d'origine virale dites
maladies émergentes. Au nombre de celles-ci, figure le syndrome
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TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
de l'immunodéficience acquise (SIDA). Causé par
le virus de l'immunodéficience humaine (VIH), le SIDA a
été décrit pour la première fois en 1981 par des
médecins américains.
Depuis cette date, l'infection à VIH continue de se
propager dans le monde à un rythme alarmant. Le programme commun des
Nations Unies sur le VIH/SIDA estime à environ 14.000 le nombre de
nouvelles infections chaque jour et entre 34 et 46 millions celui de personnes
vivant avec le VIH (PV/VIH) dans le monde.
Selon KOFFI ANNAN, Le SIDA est « la véritable
arme de destruction massive » (Afrique Relance, Interview
accordée par KOFFI ANNAN à la radio BBC, Vol.174, janvier 2004,
page 4.), car il tue plusieurs millions de personnes dans le
monde. En effet, 39,5 millions de personnes vivaient avec le VIH dans le monde
en 2006 dont 2,9 millions en sont mortes au cours de la même
année. Parmi ces 2,9 millions de décès, 2,1 millions de
personnes sont de l'Afrique subsaharienne. Ces décès
représentent près de trois quarts de l'ensemble de ceux survenus
dans le monde en 2006. (ONUSIDA, le point sur l'épidémie du
VIH/SIDA en 2006, Genève, Suisse, décembre 2006, 96
pages)
Le VIH/SIDA est aujourd'hui la quatrième cause de la
mortalité dans le monde, et la maladie ou des effets catastrophiques
pour des millions d'enfants ainsi que leur famille et communauté. Il est
alarmant de constater que le VIH/SIDA frappe une population de plus en plus
jeune. Toutes les 14 secondes, une personne de 14 à 24 ans contracte le
VIH, soit 600 jeunes par jour. Cela représente plus de la moitié
de tous les nouveaux cas de séropositivité dans le monde.
(Unicej rapport annuel, 2002. P18) Le point sur
l'épidémie du SIDA, http: //
Www. Unaids.
Org / wad / 2003 / Epiupdate 2003- fr /
Epi03- 03- fr. Htm; 5 pages)
Dans le monde, 2002 uniquement, au moins 5 millions de
personnes ont contractées les virus, ce qui représente 13699
contaminations par jour. Depuis le début de l'épidémie,
environ 60 millions de personnes ont contractées le VIH. Plus de 21,8
millions sont déjà décédées, dont 3,1
millions en 2002. Plus de 75% des contaminations ont eu lieu par voie
hétérosexuelles. (SIDA INFORMATION SUISSE, ce que chacun devrait
savoir sur le SIDA, 2000,2è édition 2005)(Dépliant)
Le SIDA est d'ores et déjà la principale cause
de décès dans le monde parmi les individus d'âge de 15 { 49
ans ; rien qu'en 2003 ; 2,9 millions de personnes sont mort du SIDA et l'on a
constaté 4,8 millions des nouveaux cas d'infections par le VIH. Plus de
90% des PVV habitent dans les pays en développement. Et bien que le
problème soit tout particulièrement grave en Afrique
subsaharienne, les taux de prévalence sont en hausse dans les autres
parties du monde. En Afrique subsaharienne, on doit au VIH/SIDA une
augmentation de la mortalité infantile, un recul spectaculaire de
l'espérance de vie et des millions d'orphelin. (Unicej
Situation des enfants dans le monde, 2005, P10)
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TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
Le sida est la maladie émergeante la plus grave.
Environ 20 millions de personnes vivent actuellement avec la maladie.
(MUHAYA, Cours d'écologie humaine et santé
approfondie, UOB 2010-2011)
Le VIH et le sida ont de profonde répercutions sur le
droit des enfants environ 15 millions d'enfants ont perdus leurs parents {
cause du VIH/SIDA et de millions ont vue leur vulnérabilité
s'accroitre car leur virus exacerbe la pauvreté, les conflits
armés, l'ignorance et la discrimination sexiste. Fournir d'avantage des
traitements aux enfants et aux mères n'est qu'un aspect des efforts des
grandes envergures qui sont requiers pour combattre véritablement les
ravage de la maladie au des enfants dans des très nombreux pays.
(Rapport annuel Unicef 2004 VIH/SIDA)
La région Australe de l'Afrique avec des taux de
séroprévalence pouvant dépasser les 30% dans certains pays
est la partie du continent la plus atteinte par l'infection.
La conférence internationale tenue à Alma Ata
(Kazakhstan), le 12 septembre 1978 a incité les gouvernements { tout
mettre en oeuvre pour assurer l'accès aux soins de santé primaire
dans le monde entier, avec pour objectif « la santé pour tous
en l'an 2000 ». Cette déclaration indique que la santé
constitue un devoir des Etats, afin de permettre l'accès { un niveau
social satisfaisant et de contribuer à un meilleur développement
économique.
En 2007, environ 40 millions de personnes étaient
séropositives au VIH, dont 24,7 millions vivaient en Afrique
Subsaharienne. 1 650 000 recevaient des antirétroviraux alors que les
besoins étaient évalués { 6 800 000. Selon l'Organisation
mondiale de la santé(OMS), moins de 10 % des enfants ayant besoin d'ARV
en bénéficiaient en 2005. En Russie, 90 % des personnes vivant
avec le VIH étaient des usagers de drogue avec moins de 10 % sous
traitement.2 La région Australe de l'Afrique avec des taux de
séroprévalence pouvant dépasser les 30% dans certains pays
est la partie du continent la plus atteinte par l'infection. Le Burkina Faso
qui a officiellement reconnu l'existence du SIDA en 1986 avec une
déclaration de 10 cas à l'Organisation Mondiale de la
Santé (OMS) vient en deuxième position des pays les plus
touchés par l'infection en Afrique de l'Ouest. De 7,17% en 1997, le taux
de séroprévalence du VIH au Burkina a tendance à se
stabiliser et est aujourd'hui estimé à 4,2% selon les
dernières estimations de l'ONU SIDA 2003. (ONUSIDA,
décembre 2003) :
Bien que les médicaments antirétroviraux
permettent de retarder l'évolution de la maladie et des
décès dus au VIH SIDA ; on estime que dans le PVD, seul 12% des
PVV qui ont besoin de ce traitement en bénéficient. Pour 2,2
millions d'enfants du monde qui sont séropositifs, ont les chances de
recevoir le traitement antirétroviral est encore plus faible chez les
enfants que pour les adultes. Le traitement des enfants atteint du VIV SIDA se
heurte à des obstacles complexes. (Unicef ; rapport annuel
2004 VIH SIDA)
TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
L'Afrique subsaharienne est la région la plus
touchée par le SIDA. Fin 2002, on y trouvait plus de 28,5 millions de
personnes infectées au cours de l'année précédente.
A noter que plus de 90% de ces personnes ignorent qu'elles sont
contaminées. (Barbara ChristieDevers, SIDA ce que les jeunes
doivent savoir, 2007, P18)
En 2008, les statistiques ont rapportés 2,5 millions de
nouveaux cas, 2,1 millions de décès du VIH/SIDA et prêt de
33 millions de PVV.
Dans notre pays la RDC, la prévalence est de 4,1% ;
à Goma (Nord-Kivu) de 3,5% et à Bukavu (Sud-Kivu) elle est de
3,3% (Revue Karibu n°120, mai 2009 page 17)
0.3 Question de recherche.
Quels sont les facteurs influençant l'utilisation des
services de conseil dépistage volontaire (CDV) du VIH par les
populations de l'aire de santé de l'HMRB?
0. 4. Hypothèses de recherche
L'insuffisance de connaissance des militaires de la
10ième Région militaire sur le VIH/SIDA et le test de
dépistage volontaire du VIH explique la faible
utilisation des services de CDV du VIH.
Il existe des facteurs liés aux services de CDV et de
prise en charge du VIH qui sont à la base de la faible utilisation des
services de CDV du VIH.
L'existence de la stigmatisation / discrimination
associées au VIH/SIDA dans la communauté explique la faible
utilisation des services de CDV du VIH.
0.5. Objectif général
Étudier les facteurs qui expliquent la faible utilisation
ou accessibilité des services de CDV du VIH par la population de l'HMRB
dans la ville de Bukavu.
0.6. Objectifs spécifiques
· Apprécier le niveau de connaissance des militaires
et de la communauté sur le VIH/SIDA et le test de dépistage
volontaire du VIH.
· Identifier les facteurs liés aux services de
dépistage volontaire et de prise en charge du VIH qui pourraient
expliquer la faible utilisation des services de CDV du VIH par les militaires
de et la communauté de l'aire de santé.
· Vérifier l'existence de la stigmatisation /
discrimination associées au VIH/SIDA dans la communauté.
· Apprécier les opinions et les attitudes de la
communauté sur le VIH/SIDA et le test de dépistage volontaire du
VIH.
· Recueillir les suggestions des animateurs des services de
dépistage sur les actions à entreprendre pour améliorer
l'utilisation des services de CDV du VIH.
TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
· Formuler des recommandations susceptibles
d'améliorer l'utilisation des services de CDV du VIH par les populations
de l'aire de santé de l'HMRB.
0.7. Limites de l'étude
Pendant la réalisation du présent travail, nous
nous sommes heurtés à certains obstacles ayant conduit à
une certaine limitation de notre recherche.
Non disponibilité d'un même plan de travail
proposé par l'université aux étudiants, cela a fait que
chacun travaille selon un plan donné et discuté par son
encadreur.
Le refus d'être accueilli dans certaines structures
suite { la formelle interdiction d'accéder aux dossiers de malades
à cause de la confidentialité de données, il était
nécessaire que les prestataires eux-mêmes soient des
enquêteurs, moyennant une motivation financière pour
l'enquête, ce qui a exigé de disposer d'assez de ressources
financières et temporelles pour la collecte.
Etant donné que toute oeuvre humaine ne manque pas de
faille, certaines erreurs peuvent s'être glissées dans cette
étude que nous vous prions de bien vouloir excuser et corriger.
0.8 Méthodologie
1. Méthode de recherche
A. Type d'étude
Notre étude est transversale à visée
descriptive car nous voulons identifier et décrire les facteurs qui
expliquent la faible utilisation des services de dépistage du VIH par
les militaires de la 10iémé Région militaire dans la ville
de Bukavu. Elle nous a permis de recueillir des données qualitatives et
quantitatives. Notre étude prend la période allant de
décembre 2010 au décembre 2011, soit une année civile.
B. Population d'étude
La population de notre étude est de deux catégories
:
· La population de l'aire de santé FARDC
: C'est l'ensemble des personnes âgées d'au moins
18 ans sans distinction de sexe, n'ayant pas encore fait le test de
dépistage et qui exercent l'activité de petit commerce.
· Les prestataires assurant les services de CDV dans le
CCDV parce qu'ils offrent les prestations de CDV aux populations de l'aire de
santé de l'HMRB dans la ville de Bukavu. La réussite de
l'activité de promotion du conseil dépistage volontaire du VIH
dépend en grande partie du dévouement des prestataires.
C. Site d'étude
Notre étude est menée dans l'aire de
santé de l'HMRB dans la ville de Bukavu. Pour être en contact avec
notre cible, nous allons nous diriger dans le centre de conseil et
dépistage volontaire de l'HMRB.
10
11
D. Critères d'inclusion
· Pour la communauté de l'HMRB
Être militaire de la 10ième
Région militaire
Être installé dans l'aire de santé de l'HMRB
dans la ville de Bukavu.
Être âgé d'au moins 18 ans révolus.
Avoir ou pas fait le test de dépistage volontaire du
VIH.
· Pour les responsables des centres de dépistage
:
Être un prestataire assurant les services de conseil et
dépistage volontaire du VIH dans l'aire de santé de l'HMRB.
2. Echantillon / Echantillonnage
2.1. Taille de l'échantillon.
Pour la première population de l'aire de santé de
l'HMRB, leur nombre est de 16644 habitants. Nous avons déterminé
la taille de l'échantillon à partir de la formule de SCHWARTZ
suivante:
La taille de notre échantillon est de 384 trouvée
par la formule de Schwartz :
n=Z2 .p.q. /d2
Z = écart réduit;
P= prévalence de la maladie ;
Q = 1-P; I= Marge
d'erreur
Etant donné que nous ne connaissons pas la
prévalence de la maladie au sein de la population d'étude, nous
prenons P = 50%. En prenant Z = 1,96; P =0,5; Q =0,5; I=0,05.
n = (1,96)2 X 0,50 X 0,50
n = 384 personnes
Les 384 enquêtés seront questionnés par
ordre d'arrivée { la structure du lundi au vendredi de la période
de collecte.
Pour les responsables des centres de dépistage, nous avons
4 centres. De ce fait, nous avons pris tous les responsables de ces centres.
2.2. Méthode d'échantillonnage
Pour avoir les éléments de notre
échantillon, nous avons opté pour un échantillonnage
raisonné car l'échantillon est obtenu sans probabilité
fixée d'avance c'est à dire qu'il n'est pas possible d'attribuer
à chaque élément la probabilité de figurer dans
l'échantillon.
Il est accidentel car nous avons pris les personnes que nous
avons trouvées et qui ont bien voulu participer à l'étude
si elles répondaient aux critères de la population
d'étude, et ce jusqu'à atteindre la taille désirée
de l'échantillon.
3. Méthode, techniques et instruments de collecte
des données.
3.1. Méthode de collecte des données
Au cours de notre étude, nous avons utilisé
l'enquête pour collecter nos données.
TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
3. 2. Techniques et instruments de collecte des
données
Pour la première population de notre étude {
savoir la population de l'aire de santé de l'HMRB, nous avons
utilisé l'entretien individuel structuré comme technique et un
Questionnaire autoadministré comme instrument de collecte de
donnée.
Pour la deuxième population à savoir les
prestataires des services des conseils et de dépistage volontaire, nous
avons utilisé un Questionnaire auto-administré comme instrument
de collecte de donnée.
3.3. Techniques d'analyse des résultats
> La statistique descriptive
Elle nous a servi à la détermination des
fréquences ou des moyennes de nos variables Selon leur type discret ou
continu.
> La statistique analytique
Elle nous a permis d'analyser les différents
résultats de notre enquête afin de pouvoir infirmer ou confirmer
nos hypothèses.
> Les logiciels.
Nous avons utilisés le logiciel d'exploitation
Microsoft WINDOWS XP ; les logiciels d'utilisation Word, Excel, Power point et
Internet exploré ainsi que le logiciel d'analyse des données Epi
Info Version... qui nous ont permis de faire la collecte de certaines
données, leur saisie, leur encodage et leur analyse.
0.9 Cadre conceptuel
Les facteurs favorisants
l'utilisation des services de CDV
Ressources insuffisantes et/ou la gratuité
des prestations non assurée
Existence de la stigmatisation et discrimination
associé au VIH/SIDA. (2)
Sensibilisation insuffisante sur les différents
modes de transmissions, les méthodes préventives et
l'évolution de l'épidémie
Stigmatisation et discrimination de PVV
par l'entourage.
Les opinions et attitudes de la population de l'A.S CH
FARDC sur VIH/SIDA, le test et le statut sérologique du patient
Entorses à la confidentialité et a
l'anonymat de résultat aux tiers
Non respect des conditions d'accessibilité au
CDV
Appréciation des opinions et attitude de
la communauté sur le VIH/SIDA. (3)
Liberté des choix de l'un des types de tests
n'est pas garantie.
Niveau de connaissance des militaires et communautaire
sur le VIH/SIDA et le test de dépistage. (1)
Manque des connaissances suffisantes sur l'existence
et les avantages que présente le test de dépistage
Méconnaissance de l'existence d'une prise
en charge adéquate, présence des médicaments (ARV)
et des infections opportunistes.
0.10 PROTOCOLE RECOMMANDE POUR LE C.D.V
Intention de passer le test de
dépistage
Counseling avant le test Explication
du test Conséquences du test Evaluation des risques et
prévention Manières de réagir au résultat du
test
Décision de passer le test
Counseling sur la prévention
OUI
NON
Counseling après le test
Séronégativité Annonce
du résultat Plan de réduction des risques Discussion sur la
divulgation de l'état sérologique
Séropositivité Annonce
du résultat Plan de réduction des risques Discussion sur la
divulgation de l'état sérologique
13
Soutien et counseling de suivi
Soins médicaux Soutien
émotionnel Assistance sociale
14
CHAP. I GENERALITES
I.1. Présentation du milieu d'étude
L'hôpital militaire régional de Bukavu est l'une
des unités d'appui logistique de la 10é région militaire,
il fonctionne dans un bâtiment de l'Etat sis avenue de la
résidence N°11 en commune d'Ibanda dans le quartier Nyalukemba.
I.1.1 HISTORIQUE
Les origines de l'HMRB remonte de l'époque coloniale,
depuis même l'existence d'une force républicaine vers 1950,
lorsque le bâtiment de l'HMRB abritait un dispensaire privé
appartenant à un sujet belge appelé PYRON.
Ce fut le deuxième dispensaire privé qui
existait dans la ville, un autre était logé dans le
bâtiment abritant le service d'hygiène { la botte pendant qu'en
ville il n'y avait que deux hôpitaux notamment l'hôpital actuel de
MUHANZI (clinique universitaire de Bukavu) qui soignait uniquement les blancs
(évolués) et l'hôpital général provincial qui
soignait les noirs (hôpital des indigènes).
En 1959, monsieur PYRON abandonne son dispensaire au profit
des forces publiques de l'époque qui l'utilisera comme dispensaire, pour
soigner ses policiers (gendarmes de l'époque), ce qui ne fit que de
courte durée, car deux ans après la gendarme va l'occuper pour
abriter l'Etatmajor jusqu'en 1964, en cette même année, elle le
remet pour l'usage antérieur du dispensaire. En 1967, avec le Mouvement
Populaire de la Révolution (MPR), on l'appellera dispensaire des FAZ
dirigé par un médecin militaire du grade de lieutenant
colonel.
C'est en 1980 qu'il a été élevé au
rang de centre de santé sous la direction du docteur ILAKA relayé
par le docteur lieutenant colonel LEPELE.
En 1996, élevé au rang d'un centre hospitalier
sous le commandement du docteur BAGUMA BASHIZI et RANYMBO NYABUHANGA (tous de
civils).
En 2008, élevé au rang d'un hôpital militaire
régional du sud Kivu sous le commandement du major docteur KIKOBYA
SAMBILI Dénis selon les nouvelles réorganisations des FARDC.
I.1.2. SITUATION GEOGRAPHIQUE DU CH FARDC
Avec la nouvelle reforme institutionnelle en RDC, la survie
médicale est devenue une direction générale et
dépend directement du ministère de la défense et
sécurité, des centres médicaux chirurgicaux, des centre de
santé et une zone de santé militaire est en gestation.
L'hôpital militaire régional de Bukavu
déploie ainsi des centres médicaux chirurgicaux militaires (CMCM)
à UVIRA, KAMITUGA,.... Il a des centres de santés { BAGIRA,
NYAMUNYUNYE, NYANGEZI, FIZI-KILEMBWE, MINEMBWE, couvre aussi l'aire de
santé de NYAWERA avec une population de 16644 habitants et toute la
population militaire de la 10é Région Militaire ainsi que leurs
dépendants.
15
TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
Situé dans la commune d'Ibanda, l'HMRB se trouve sur
l'avenue de la résidence et son aire de santé urbain rayonne sur
des avenues : HYPODROME, PAYSAGE I et II, IRAMBO I et ii, CAMP SAIO, CERCLE
HIPPIQUE, QUARTIER LATIN, AVENUE DU GOUVERNEUR, SINELAC et NYOFU. Il est
limité :
· A l'Est par le CS de la Croix Rouge du Congo { Nguba ;
· A l'Ouest par le CS MALKIA WA AMANI ;
· Au Sud par le CS MUHUNGU ;
· Au Nord par le Lac Kivu
Il couvre une population hétérogène, les
militaires et leurs dépendants d'une part et la population civile de son
aire de santé de l'autre part.
I.1.3 STATUT JURIDIQUE DE L'HMRB
Comme unité d'appui logistique des FARDC { la
10é Région militaire, l'HMRB est régi par les textes
réglementaires régissant en même temps les FARDC, citons la
loi récente N°04/023 du 12 novembre 2004 portant organisation
générale de la défense et des forces armées
à sa section X, Art. 124-129 complétée par plusieurs
dispositions réglementaires.
I.1.4. REGLEMENT D'ORDRE INTERIEUR DE L'HMRB
Comme susdit, l'HMRB est régi par le règlement
d'ordre intérieur régissant en même temps les FARDC. A ce
fait, on n'a pas accédé { des données fiables à cet
effet pour raisons de convenance militaire dans le cadre de leur secret
professionnel.
I.1.5. OBJECTIF ET DOMAINE D'INTERVENTION DE L'HMRB
Dans le cadre de prise en charge sanitaire de la population
militaire, v s'assigne de manière brève les objectifs suivants
:
1. Dispenser les soins aux membres et personnel civil de la
FARDC ;
2. Conserver et récupérer les troupes au
combat.
Ainsi, l'HMRB intervient dans les domaines suivants :
· Hospitalisation des patients,
· Gynéco-obstétrique pour les accouchements
et examens gynécologiques,
· PMI pour les soins préventifs, curatifs et
promotionnels.
· CDV et PEC IST/SIDA pour les conseils et dépistage
volontaire du test de VIH et la prise en charge médicale des PVVIH et
les IST.
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17
I.1.6. ORGANIGRAMME ET FONCTIONNEMENT DE L'HMRB
I.1.6.1. FONCTIONNEMENT DE L'HMRB
La position de l'HMRB au niveau régional nous a permis
de constater que la structure existante { son sein a été
planifié { l'avance par la hiérarchie militaire même si
certains postes restent toujours { pourvoir, ce peut être par manque
d'une main d'oeuvre pourvue (qualifiée pour l'occuper). Il s'organise de
la manière suivante :
A. La direction des services de santé du
commandement de l'HMRB C'est l'organe de direction de l'HMRB, qui a
à sa tête un médecin directeur, contrôlé
directement par le service de santé de la 10é Région
militaire. Il travail en collaboration avec le responsable du nursing par le
secrétaire administratif.
B. La direction de nursing
C'est l'organe qui contrôle les services des soins
infirmiers. Il est dirigé par un infirmier de niveau A1.
Les services du nursing sont :
a. Le service d'hospitalisation
Ce service travail en collaboration avec le service d'accueil et
de consultation. Ce service regorge la médecine interne pour homme et
femme, la pédiatrie et la chirurgie.
b. Le service de
gynéco-obstétrique
Il s'y déroule des accouchements eutociques et
dystociques, les examens gynécologiques et quelques soins des femmes en
période post partum.
c. Le service de bloc opératoire
Il s'y déroule des interventions chirurgicales, les
différents pansements, plâtrages et quelques cas des
césariennes.
d. Le service de laboratoire
Ce service travaille en collaboration avec le service de
consultation. Un bon de laboratoire est donné au patient { partir de la
salle de consultation qui se dirige au laboratoire où l'on
prélèvera les échantillons pour les différents
examens de routine tels que les selles, les urines, crachant, le sang : USFL,
TSTC, HB, GE, FV, FU, WIDDAL.
e. PMI (Prévention Materno-Infantile)
Ce service s'occupe des soins préventifs et
promotionnels, celui-ci organise les activités de CPN, CPON et CPS.
f. Le service d'urgence
C'est le service de surveillance des cas des personnes gravement
malades.
g. Le service de CDV et PEC IST/SIDA
Ce service s'occupe des conseils pour le dépistage
volontaire du test du VIH et la prise en charge médicale des PVVIH et
les IST.
C. L'ADMINISTRATION
C'est l'organe responsable de l'administration, qui est
constitué de :
a. Le dépistage général :
il gère tout les biens de l'hôpital (les biens
matériels, financier et la paie des agents).
b. La pharmacie : elle contrôle toutes
les entrées et sorties des médicaments ainsi que la distribution
de ces derniers dans les différents services des soins. Bref, elle
assure le dépôt détaillé de ces
médicaments.
c. Le service social : il s'occupe de la
nutrition des patients militaires internés { l'hôpital, et joue le
rôle de dépôt des différents matériels et de
l'entretien.
Ainsi nous essayerons tout d'abord d'appréhender les
définitions du concept de conseil dépistage, de décrire
les étapes de CDV, et donner les avantages du CDV. Nous terminerons par
l'examen des facteurs qui ont constitué des obstacles à
l'utilisation des services de CDV du VIH tel que décrits par certains
auteurs.
TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB,
2010-2011 I.1.6.2. ORGANIGRAMME DE l'HMRB (Source rapport 2010 de
l'HMRB)
Comdt HMRB
2nd Comdt HMRB
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Staff médical
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Secrétaire Administratif
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Adm. Fin. Log.
NURSING
Cellule Projet
Imagerie
Cmd CMCM
Pharmacie
C.S
CMCM
Cellule IST/VIH SIDA
RH Cpté
fin.
Recept triage
Logistique
Service social Buanderie
Eau Electricité Gestion de déchets
Bloc Op-Chir
Hospitalisation Dispensaire
Gynéco.
SSP/PMI
Labo CDV
Urgence
Chariot
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20
I.2. Définition des concepts
a) Le Conseil :
Pour Peter PIOT et al. Le conseil consiste en un face à
face au cours duquel, une personne aide une autre à prendre des
décisions et à agir en conséquences.
Dans le cadre de la lutte contre le VIH/SIDA, le conseil
consiste à donner des renseignements qui permettent à l'individu
de prendre des décisions susceptibles de réduire le risque de
transmission. Il peut ainsi s'adresser au conjoint, à la famille, aux
amis et à tous ceux qui s'occupent de la personne infectée, qu'il
s'agisse de séropositifs ou de personnes qui s'estiment exposées
au risque d'infection. (PIOT Peter et al. (1993) : SIDA en
Afrique manuel du praticien, OMS Genève ; 131
pages)
b) Le dépistage :
Selon le dictionnaire de médecine Flammarion (1992),
le dépistage est une recherche systématique chez un sujet ou au
sein d'une collectivité, d'une affection latente au moyen de techniques
simples et peu coûteuses, mais suffisamment fiables.
Ici c'est le fait de rechercher l'infection à VIH.
c) Le consentement :
Il correspond à la notion de libre choix et signifie
que le test ne doit être fait sans l'accord de la personne
concernée à qui toutes les informations sur les avantages et les
possibles inconvénients du dépistage doivent être
exposés. (Burkina Faso Institut National de la Statistique
et de la Démographie (1987) : Enquête sur le secteur
informel, ONPE. 25 pages)
d) Le principe du volontariat :
Il signifie que tout individu a le droit de refuser de se
soumettre au test sans que l'on ne puisse l'y obliger. Tout test de
dépistage doit être précédé par le
consentement éclairé de la personne, lequel doit être
valide aux yeux de la loi. C'est donc dire que seuls les clients ayant atteint
l'âge de la majorité devant la loi peuvent donner un consentement
éclairé. Pour les autres, il faudra une autorisation parentale ou
des tuteurs légaux. En général, les personnes ayant au
moins 18 ans sont considérées comme majeures aux yeux de la loi.
(Burkina Faso Institut National de la Statistique et de la
Démographie (1987) : Enquête sur le secteur informel,
ONPE. 25 pages)
e) La confidentialité :
C'est le fait de garder un secret, et dans le cas particulier
du conseil dépistage, de garantir le caractère intime et
personnel des entretiens. Dans la relation d'aide, elle traduit le fait qu'une
personne plaçant sa confiance en une autre susceptible de l'aider lui
confie son secret. Cette dernière se trouve dans l'interdiction de le
divulguer sans consentement.
TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
La confidentialité est valable aussi bien en interne
entre collègues qu'en externe avec d'autres personnes. Elle ne peut
être levée qu'en cas de référence et lorsque cela
s'inscrit dans l'intérêt du client. Dans ce cas, son avis est
indispensable à la levée de la confidentialité.
(Burkina Faso Institut National de la Statistique et de la
Démographie (1987) : Enquête sur le secteur informel,
ONPE. 25 pages)
f) Le principe de l'anonymat :
L'anonymat est un modèle d'organisation mis en place dans
les centres de CDV pour renforcer la confidentialité.
Le nom du client est remplacé par un numéro de
code qu'il garde tout au long du processus de découverte de sa
sérologie. Seul le conseiller a accès au résultat et au
client lui-même. Cela permet donc d'exclure les autres acteurs dans la
gestion de la confidentialité des résultats, puisse qu'ils ne
peuvent connaître le numéro de code et la personne à la
fois. (Burkina Faso Institut National de la Statistique et de la
Démographie (1987) : Enquête sur le secteur informel,
ONPE. 25 pages)
g).Le conseil dépistage volontaire du
VIH :
Pour Alice Desclaux et al (1997), le CDV est un «
acte de prévention qui permet de personnaliser l'information pour
que chaque personne conseillée puisse adopter un changement de
comportement et prenne la décision de se soumettre en toute connaissance
de cause et soit bien informée des conséquences personnelles,
médicales et sociales en cas de résultat positif ».(
Alice DESCLAUX et Claude RAYNAUD, le dépistage du VIH et le conseil en
Afrique au sud du Sahara : aspect médicaux et sociaux, 1997, 328
pages)
L'OMS définit le conseil dépistage volontaire du
VIH comme un dialogue confidentiel entre un consultant et un conseiller en
vue de permettre au consultant de surmonter le stress lié au test de
dépistage et de prendre des décisions personnelles en rapport
avec le VIH/SIDA (SP/CNLS-IST, conseil dépistage du VIH
en milieu de soins, manuel de référence, Ouagadougou, 2006, 171
pages)
En somme, le conseil dépistage consiste en un dialogue
confidentiel entre un consultant et un conseiller en vue de permettre au
consultant de surmonter le stress lié au test de dépistage et de
prendre des décisions personnelles en rapport avec le VIH/SIDA. Le
processus du conseil englobe l'évaluation du risque personnel de
transmission du VIH et la discussion sur les modes de prévention. Il
aborde en particulier les problèmes d'ordre affectif et social
liés à une infection à VIH éventuelle ou
réelle et au SIDA.
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22
I.3. Etapes de conseil et dépistage
Plusieurs étapes sont identifiées dans la conduite
du dépistage:
a. Le conseil pré-test qui cherche un consentement
éclairé au dépistage du VIH et une préparation
à l'annonce des résultats du test ;
b. la réalisation du test (prélèvement et
analyse) qui permet le diagnostic biologique de l'infection à VIH ;
c. Le conseil post test qui comprend l'annonce du
résultat, la gestion psychosociale des réactions du client, les
conseils de prévention et en cas de sérologie positive ;
d. L'orientation vers un réseau de prise en charge
psychosociale et biomédicale ; Le suivi post test qui est une approche
personnalisée des problèmes du client et une recherche avec lui
des solutions appropriées. (Burkina Faso Institut National
de la Statistique et de la Démographie (1987) : Enquête sur
le secteur informel, ONPE. 25 pages)
I.4. Objectif du conseil
a) Le conseil pré-test :
- Demander à la personne ce qui l'amène à
effectuer cette démarche aujourd'hui.
- Aider la personne à identifier son niveau d'exposition
à un ou plusieurs risques ainsi que leur contexte (relation, usage
d'alcool, de drogue, évènements négatifs).
- Vérifier les connaissances de la personne sur les modes
de transmission et de prévention ainsi que sur le test.
- Évaluer avec la personne son degré d'exposition
au risque.
- Aider la personne à faire le point sur les
stratégies de prévention qu'elle a déjà
utilisées. - Explorer l'impact de sa démarche de test sur son
entourage.
- Anticiper les émotions liées au
résultat.
- Demander à la personne d'évaluer les avantages
et les inconvénients de sa démarche de test. - Aider la personne
à prendre ou à confirmer sa décision.
- Indiquer à la personne tous les numéros utiles
dont elle pourrait avoir besoin pendant l'attente des résultats.
b) Le conseil post test positif :
· Donner le résultat.
· Laisser la personne le temps d'exprimer ses
émotions.
· S'assurer que la personne a compris les
résultats.
· Évaluer les besoins immédiats de la
personne (soutien médical, social, personnel administratif,
financier).
· Informer la personne sur les stratégies
thérapeutiques existantes.
TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
· Évaluer ce qui l'inquiète le plus (A qui
aimerait-elle en parler ? A qui pense-t-elle qu'elle devrait en parler ?)
· Valider la personne dans ses sentiments et ses
émotions et l'aider à anticiper les différentes phases du
vécu de la séropositivité.
· En fonction des données recueillies dans
l'évaluation de la situation de la personne, l'informer sur les moyens
et options possibles qu'elle peut utiliser pour éviter une sur
contamination ou réduire la transmission de l'infection à VIH.
· Envisager avec la personne toutes les ressources dont
elle dispose pour faire face à la situation.
· Voir avec la personne si elle a besoin d'aide pour la
notification à sa partenaire.
· Mettre à la disposition de la personne les
ressources du réseau mis en place par le centre de dépistage.
c) Le conseil post test négatif :
· Donner le résultat.
· Vérifier la compréhension des
résultats.
· Demander à la personne ce qu'elle pense et ce
qu'elle ressent.
· Envisager avec elle les moyens qu'elle compte utiliser
pour rester séronégative.
· Discuter et explorer en profondeur toute
procédure de prévention présentée par la personne
(intentions, degré d'expérience ou non, problèmes
rencontrés précédemment dans l'utilisation de ce moyen,
anticipation éventuelle des difficultés, alternatives et
solutions envisagées).
· Aider la personne à concevoir ou confirmer un
plan idéalisé de réduction des risques.
· Donner l'adresse des réseaux et associations et
toute information utile de prévention (Dépliants).
(ONUSIDA (2003b) : Conseil et test volontaires : une voie d'accès
à la prévention et aux soins.
http://WWW.counseling
vih.org/action/index_outilsdepistage.php,6
pages)
I.5. Le diagnostic de laboratoire de l'infection
à VIH
La détection d'anticorps constitue la meilleure
méthode de laboratoire pour poser le diagnostic d'une infection à
VIH.
On distingue d'une part les épreuves initiales et d'autre
part les épreuves complémentaires. a) Les épreuves
initiales :
Pour Peter PIOT et al. L'épreuve sérologique
initiale la plus utilisée pour rechercher les anticorps anti-VIH, est
l'épreuve ELISA.
24
TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
Bien qu'ELISA soit relativement simple, son utilisation
à grande échelle est sérieusement limitée dans de
nombreux pays en développement par le coût des réactifs,
l'investissement initial en équipement de laboratoire et l'obligation
d'une source d'électricité stable.
Face à cette situation, on a mis au point des
épreuves plus simples qui n'exigent aucun appareil, sont plus rapides et
a priori moins onéreuses. Ces épreuves pourraient avantageusement
remplacer les techniques actuelles d'ELISA, ce sont les tests simples/rapides.
(PIOT Peter et al. (1993) : SIDA en Afrique manuel du
praticien, OMS Genève ; 131 pages)
Pour le docteur Gaby VERCAUTEREN, chercheur au
département de blood safety and clinical technology de l'OMS à
Genève, les tests simples rapides ne nécessitent pas
d'électricité et sont faciles à pratiquer et à
interpréter. De plus, la réalisation du test dure moins de vingt
(20) minutes et est d'un coût peu élevé. Ils ont une bonne
durée de conservation et sont capables de résister à des
températures de 30 à 40 degrés celcius et avoir un minimum
de perte.
Au nombre de ces types de test, certains ne nécessitent
ni laboratoire, ni équipement spécifique, ni expérience
particulière. Il s'agit des chromatographic membrane test qui sont le
Serotrip, le Doublecheck, le Determine. Elle termine en disant qu'il est
probable qu'avec une organisation et une gestion appropriée, ces tests
pourront être utilisés à grande échelle.
(Coopération britannique pour le développement, DFID
(2001) : Conseil et dépistage volontaire : approches
communautaires, Durban Afrique du sud 6 octobre 31 pages)
b) Les épreuves complémentaires
:
Elles sont utilisées pour confirmer un diagnostic
positif aux épreuves initiales. La plus utilisée est le
Western-blot. (PIOT Peter et al.: SIDA en Afrique manuel du
praticien, OMS Genève; 1993; 131 p)
C. Les obstacles à l'utilisation des services de
CDV du VIH.
Les travaux antérieurs relatifs aux obstacles à
l'utilisation des services de CDV des auteurs consultés identifient deux
principaux groupes d'obstacles:
Les obstacles liés aux services (services de
dépistage et de prise en charge du VIH) et ceux liés à la
communauté.
I.6. Les obstacles à l'utilisation des services
de CDV du VIH
1' Les obstacles liés aux services :
Pour les différents auteurs que nous avons
consultés, ces obstacles sont:
Pour Family Health International (juin 2001) dans le cadre de
la mise en oeuvre d'un projet de prévention et de soins, les obstacles
liés au CDV dans les pays en développement sont dus au manque de
personnel qualifié, au manque de respect de la confidentialité,
à l'ignorance des clients potentiels concernant l'existence des services
de CDV et au manque des ressources
TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
financières pour couvrir le fonctionnement des services.
(Family Health International (juin 2001) : Conseil et
dépistage volontaire du VIH, Cadre stratégique, 15 pages
11)
Une étude réalisée par DAMESYN et al. En
1998 portant sur des jeunes couples en zone rurale du Kenya occidentale a
montré que 95% des participants accepteraient le test s'il était
gratuit. S'ils devaient payer le service, 31 à 40% ont indiqué
qu'ils paieraient le montant demandé. (ONUSIDA (2002),
Impact du conseil et test volontaire: aperçu à
l'échelle mondiale des avantages et des difficultés,
Genève, 101 pages. 13)
L'analyse du rapport coût-efficacité a montré
que le CDV présente des avantages en particulier dans le domaine de la
prise en charge et de la qualité de la vie.
En effet, SWEAT et al. en 1998 et 2000 utilisant une cohorte
de dix mille (10 000) personnes fréquentant le CDV, ont estimé
que l'intervention avait permis d'éviter 1104 infections à VIH au
Kenya et 985 infections en République Unie de Tanzanie.
Le coût du CDV par client a été de 29 USD
en Tanzanie et de 27 USD au Kenya. Le montant par infection
évitée a été en moyenne de 346 US Dollars en
Tanzanie et de 249 US Dollars au Kenya. (ONUSIDA (2002),
Impact du conseil et test volontaire: aperçu à
l'échelle mondiale des avantages et des difficultés,
Genève, 101 pages. 13)
Des études ont montré que lorsque les individus
peuvent obtenir les résultats de leur test VIH en quelques heures
grâce aux techniques simples/rapides, les taux de fréquentation
des centres de dépistage s'améliorent.
En effet, selon le résultat d'une étude
réalisée au Malawi par MSOWOYA et al. en 2000 sur la
fréquentation des centres de CDV, celle-ci était au départ
faible mais a quadruplé quand les tests simples/rapides ont
été introduits. (ONUSIDA (2002), Impact du
conseil et test volontaire: aperçu à l'échelle mondiale
des avantages et des difficultés, Genève, 101 pages.
13)
1' Les obstacles liés à la
communauté :
De la lecture des ouvrages, il ressort que la
stigmatisation/discrimination associées au VIH/SIDA est le seul obstacle
lié à la communauté qui explique la faible utilisation des
services de CDV.
La stigmatisation plonge ses racines dans le passé.
Elle a été décrite comme une caractéristique qui
« discrédite significativement» un individu aux yeux des
autres. A ce titre, le sociologue américain Erving Goffman soutient que
l'individu soumis à la stigmatisation est une personne à
l'identité « altérée » qui est « rendue
indigne» aux yeux des autres.
Une bonne part de la stigmatisation associée au VIH
s'appuie sur des pensées négatives déjà
implantées et les renforce.
Les PV/VIH SIDA sont considérées comme celles
qui ont mérité ce qui leur arrive car elles ont fait quelque
chose de mal. Les hommes infectés peuvent être
considérés comme des clients des prostituées, les femmes
comme étant de moeurs légères ou comme des
prostituées.
TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
La stigmatisation que s'infligent à elles-mêmes
les PV/VIH ou la honte qu'elles ressentent lorsqu'elles intériorisent
les réactions des autres sont aussi manifestes. Cette forme de
stigmatisation peut entraîner la dépression, le repli et des
sentiments d'inutilité. Elle réduit au silence des individus et
des communautés déjà diminuées et pousse les gens
à se sentir responsable de leur situation.
La discrimination, quant à elle se produit lorsqu'on
fait une distinction entre des personnes, qui a pour effet que ces individus
soient traités de manière inégale et injuste parce qu'ils
appartiennent à un groupe particulier. Les causes de la
stigmatisation/discrimination.
Pour l'ONU SIDA, elles sont provoquées par toutes
sortes de facteurs notamment une mauvaise compréhension de la maladie. A
celle-ci s'ajoutent les mythes concernant la transmission du VIH, les
préjugés, l'insuffisance de traitement, le fait que le SIDA soit
incurable, les craintes sociales concernant la sexualité, les peurs
liées à la maladie et à la mort. (ONUSIDA
(2003a) : Cadre conceptuel et base d'action ; Stigmatisation et
discrimination associées au VIH / SIDA, Genève, 23 pages
14)
L'impact de la stigmatisation/discrimination sur la
prévention.
La stigmatisation/discrimination compromet l'action de la
prévention en ce sens que les gens par crainte d'avoir à les
subir, ont peur de connaître leur statut VIH et reculent face à
l'adoption des mesures préventives.
Cette crainte de la discrimination empêche les gens de
consulter pour bénéficier d'un traitement contre le SIDA. Ils
peuvent être dissuadés de recourir aux services de CDV piliers des
programmes de prévention, de traitement et de soins. Les PV/VIH peuvent
ainsi se retrouver isolées, privées de soins et de l'appui qui
pourrait atténuer l'impact de l'épidémie.
L'Association SIDA Info Service a réalisé un
sondage du 20 octobre au 07 novembre 2003 auprès de 166 personnes
séropositives habitant les régions Iles de France Provence,
Alpes-côte d'Azur et Aquitaine en France, et a obtenu les
résultats suivants :
La majorité des personnes 63% ont été
victimes des discriminations. Dans la moitié des cas, celles-ci sont
survenues dans les relations amoureuses (conjoints, partenaires sexuels) soit
50% et amicales 50% des cas. L'environnement familial avec 38,2% et le
voisinage 25% des cas sont également évoqués par nombre de
personnes qui considèrent que, finalement, dans ce contexte, ne pas
dévoiler sa séropositivité demeure la seule solution pour
ne pas être rejetées.
C'est le même résultat qui a été
obtenu par BAGGALEY et al. En 1998 en Zambie dans une étude où
sur 465 jeunes interrogés sur l'intérêt porté au
test, la majorité d'entre eux ne tenaient pas à se décider
pour le test par crainte d'être séropositifs. (ONUSIDA
(2002), Impact du conseil et test volontaire: aperçu à
l'échelle mondiale des avantages et des difficultés,
Genève, 101 pages.)
26
TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
Odette ROUAMBA, dans son étude a montré que 52,7%
des enquêtées pensent qu'elles seront rejetées en cas de
séropositivité.
Pour elle, la peur du rejet social qui se traduit par la perte
du respect dont jouissait le séropositif et même jusqu'à sa
mort où il n'aura pas les honneurs dus à une personne de
respectable, la perte du foyer conjugal pour les femmes séropositives
est l'un des obstacles au test de dépistage. (Odette
ROUAMBA, (1994), Dépistage du VIH et remise des résultats au
Burkina Faso, Mémoire de Maîtrise des Sciences et Techniques
de Santé Publique, Université de Bordeaux II, UFR de Santé
Publique, 29 pages)
Nous constatons à la lumière des points de vue
les auteurs que nous avons pu consulter que les facteurs pouvant expliquer la
faible utilisation des services de CDV du VIH existent et sont variés.
Ce sont l'ignorance de l'existence de ces services, leurs avantages, le prix du
test, le manque de confidentialité dans les prestations de CDV, Le
délai d'obtention des résultats, l'insuffisance de la
disponibilité et de l'accessibilité de la prise en charge des
PV/VIH/SIDA, la stigmatisation/discrimination associées au VIH/SIDA.
Plusieurs obstacles au CDV sont imputables aux populations
mais il n'en demeure pas moins que certains aspects lié à
l'organisation et au fonctionnement des services entravent l'utilisation des
services de santé en général et des services de CDV en
particulier.
I.7. Les qualités d'un prestataire des services
de CDV
Un prestataire doit : être accueillant ; maîtriser
les aspects du VIH/SIDA ; avoir des aptitudes à la communication
interpersonnelle ; maîtriser les techniques du counseling ; être
accessible et disponible ; savoir gérer les réactions du client ;
être cohérent et exact ; savoir reconnaître ses limites ;
avoir une bonne connaissance juridique pour répondre aux multiples
sollicitations du client.
27
CHAP II. ROLE D'UN CENTRE DE DEPISTAGE VOLONTAIRE
II.1. Rôle d'un CDV
Pour l'ONUSIDA, le CDV joue un rôle important dans la
prévention du VIH car il aide les individus à modifier leurs
comportements sexuels afin d'éviter, s'ils sont séropositifs, de
transmettre le VIH à leurs partenaires sexuels ou de rester
séronégatifs s'ils ne sont pas infectés. L'autre
rôle primordial du CDV est de faciliter le recours précoce et
adéquat des personnes séropositives ou
séronégatives au VIH aux services tels que la prise en charge, la
planification familiale, le soutien psychologique et social, l'assistance
juridique et le conseil en matière de vie positive. Le CDV est
également crucial pour permettre aux femmes et à leurs familles
de profiter des interventions visant à prévenir la transmission
du VIH de la mère à l'enfant.
Un accès accru au CDV, permet en outre de contribuer
à combattre la stigmatisation et la discrimination, à promouvoir
la sensibilisation et à soutenir les droits de l'homme
(ONUSIDA, impact du conseil et test volontaire : aperçu
à l'échelle mondiale des avantages et des difficultés,
Genève, 2002, 101 pages).
Pour Peter Piot et al. Les avantages du CDV pour la
communauté sont la prévention de la transmission du VIH
grâce à un changement éclairé de comportement et
l'identification des candidats potentiels aux essais de médicaments et
de vaccins (OMS, PIOT P. et al. SIDA en Afrique, manuel du
praticien, Genève, Suisse, 1994, 131 pages)
Le CDV participe au niveau national à une meilleure
surveillance épidémiologique et une meilleure planification des
politiques et des stratégies de lutte contre le VIH/SIDA mais surtout
à une prise en charge précoce et efficace de l'infection à
VIH.
En effet, Family Health International en juin 2001 a
montré dans une étude que parmi les obstacles au CDV dans les
pays en voie de développement, il y a l'ignorance des clients potentiels
concernant l'existence des services de CDV. (Family Health
International, conseil dépistage du VIH en Afrique, cadre
stratégique, 2001, 15 pages)
II.2. Les avantages du Conseil Dépistage
Volontaire
Pour l'ONUSIDA, le CDV joue un rôle important dans la
prévention du VIH, car il aide les individus à modifier leurs
comportements sexuels afin d'éviter s'ils sont séropositifs de
transmettre le VIH à leurs partenaires sexuels ou de rester
séronégatifs s'ils ne sont pas infectés. L'autre
rôle primordial du CDV est de faciliter le recours précoce et
adéquat des personnes séropositives ou
séronégatives au VIH aux services tels que la prise en charge
médicale, la planification familiale, le soutien psychologique et
social, l'assistance juridique et le conseil en matière de vie
positive.
Le CDV est également crucial pour permettre aux femmes et
à leurs familles de profiter des interventions visant à
prévenir la transmission du VIH de la mère à l'enfant.
TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
Un accès accru au CDV permet en outre de contribuer
à combattre la stigmatisation et la discrimination, à promouvoir
la sensibilisation et à soutenir les droits de l'homme.
(ONUSIDA (2002), Impact du conseil et test volontaire:
aperçu à l'échelle mondiale des avantages et des
difficultés, Genève, 101 pages.)
Pour Peter PIOT et al. Les avantages du CDV pour la
communauté sont la prévention de la transmission du VIH
grâce à un changement éclairé de comportement et
l'identification des candidats potentiels aux essais de médicaments et
de vaccins. (PIOT Peter et al. (1993) : SIDA en Afrique manuel
du praticien, OMS Genève ; 131 pages)
En résumé, le CDV permet de mieux combattre
l'infection à VIH tant au niveau individuel, communautaire que
national.
29
CHAP III. FACTEURS INFLUANCANT L'UTILISATION D'UN
CDV
III.1. Facteurs liés à la
communauté d'étude
Il s'agit de la connaissance de la communauté militaire et
civil sur le VIH/SIDA, le test de dépistage volontaire, de leurs
opinions et attitudes vis à vis du test de dépistage
1. 1. La connaissance.
C'est la faculté d'avoir une idée plus ou moins
juste sur quelqu'un ou quelque chose; de savoir de façon plus ou moins
précise quelqu'un ou quelque chose. (ZAGARE Athanase et al.;
Problématique du Dépistage volontaire et anonyme au Burkina
: le cas du CIC Doc, Juin 2001 56 pages)
Si les communautés militaires et civiles ont une
idée sur le VIH/SIDA, sur l'existence du test de dépistage, et
ses avantages, des centres de dépistage (conditions d'accès,
localisation), cela pourrait les amener à utiliser le service de
dépistage du VIH.
1. 2. Opinions.
Selon le dictionnaire universel de poche, l'opinion est un
jugement personnel, un avis émis sur un sujet. L'opinion publique
désigne la manière de penser la plus répandue au sein
d'une collectivité.
Les opinions sont, l'ensemble des croyances philosophiques,
politiques, religieuses, d'une personne ou d'un groupe.
Ainsi ce que la communauté militaire et civil pensent,
entendent dire sur le VIH/SIDA, le test de dépistage, le statut de
séropositif va forcement influencer leur désir de faire le test
de dépistage. 1 .3. Attitudes
Dans les sciences sociales, le terme désigne une
disposition profonde durable et d'intensité variable à produire
un comportement donné.
Elle implique un état dans lequel l'individu est
prêt d'une certaine manière à une certaine stimulation.
Elle n'est pas innée, elle est construite à partir de la
perception de l'objet en cause laquelle perception peut être directe ou
mentale. L'utilisation du service de dépistage est fonction de
l'attitude de la communauté militaire et civil face au test et à
l'infection à VIH.
III.2. Facteur liés aux services de
dépistage
Il s'agit de la sensibilisation, du coût des
prestations, des exigences du fonctionnement, de la prise en compte de la
communauté militaire et civil dans les plans d'action, de la
confidentialité du processus du dépistage et des types de tests
utilisés dans le cadre du dépistage du VIH.
2. 1. La sensibilisation :
C'est une stratégie de communication qui consiste à
apporter des messages à une ou plusieurs personnes afin de (l') ou les
amener à changer d'attitude face à une situation.
30
TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
Elle est la principale action de lutte contre la
stigmatisation/discrimination associées au VIH/SIDA.
La sensibilisation à travers des campagnes
d'information du public devra avoir pour but de susciter une
compréhension précise de l'infection à VIH : modes de
transmission, méthodes de prévention et évolution. Une
implication des personnes vivant avec le VIH aidera les individus à
comprendre qu'il est possible de vivre avec le VIH. De plus ces campagnes
devront faire savoir aux communautés que le SIDA se soigne et les mettre
au courant des progrès scientifiques dans ce domaine.
De ce fait, si la communauté militaire et civil sont
sensibilisées sur le VIH / SIDA et le test de dépistage
volontaire du VIH, leur attitude face à ces derniers pourrait changer et
elles pourraient ainsi accepter d'utiliser les services de dépistage du
VIH.
2. 2. Le coût des prestations.
La plupart des centres de dépistage offrent des
prestations gratuites, si les communautés militaires et civiles pensent
qu'elles n'ont pas les ressources nécessaires pour payer ces
prestations, cela peut réduire leur accès au test de
dépistage.
2. 3. Les exigences de fonctionnement.
Le fonctionnement des centres de conseil dépistage
volontaire est organisé d'une certaine manière qu'il peut imposer
des contraintes notamment les jours et heures d'ouverture aux utilisateurs. Si
les communautés militaires et civiles n'arrivent pas à se
conformer à ce mode de fonctionnement, leur accès au test de
dépistage peut être réduit.
2. 4. La planification des activités.
Pour être conforme aux principes de base de la gestion,
toute action doit être planifiée. (ZAGARE Athanase et
al.; Problématique du Dépistage volontaire et anonyme au
Burkina : le cas du CIC Doc, Juin 2001 56 pages)
Ainsi la planification des activités des centres de
dépistage prenant en compte la communauté militaire et civil
pourrait faciliter leur accès au test de dépistage.
2. 5. La confidentialité.
Pour que les services de conseil dépistage volontaire
et anonyme soient acceptés, il faut garantir la confidentialité.
Si les communautés militaires et civiles pensent que le résultat
de leur test sera porté à la connaissance des autres personnes
à leur insu, elles ne vont pas utiliser les services de CDV du VIH.
En conséquence il faut mettre en place un système
pour éviter des entorses à la confidentialité afin de
permettre une meilleure utilisation de ces services.
TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
2. 6. Le délai d'obtention du résultat du
test de dépistage.
Le délai d'attente pour l'obtention des
résultats d'un test de dépistage à l'heure actuelle est de
trois (03) jours. Cependant il existe des types de tests permettant d'obtenir
le résultat le même jour en quelques heures. Ce sont les tests
dits simples et/ou rapides.
L'option pour l'un ou l'autre type de test peut influencer
l'utilisation des services de dépistage de la communauté
militaire et civil.
III.3. Facteur liés aux services de prise en
charge
La prévention du SIDA par le dépistage volontaire
du VIH doit nécessairement intégrer la prise en charge
médicale adéquate si l'on veut que plusieurs femmes en âge
de procréer y adhèrent. Malgré ces obstacles, plusieurs
auteurs révèlent que les populations sont disposées
à faire le test de dépistage du VIH.
A ce propos, SAWADOGO Jean Noël (2003) indique dans son
étude que 80% des enquêtés accepteraient le test de
dépistage du VIH si on le leur
proposait12.
Une étude semblable réalisée par DAMESYN
et al en 1998 portant sur des jeunes couples en zone rurale du Kenya occidental
a montré que 95% des participants accepteraient le test s'il
était gratuit. S'ils devaient payer le service, 31% à 41% ont
indiqué qu'ils paieraient le montant
indiqué30.
La connaissance de l'existence de la prise en charge,
notamment en ce qui concerne les médicaments anti-rétro viraux
(ARV) et des infections opportunistes leur disponibilité et
accessibilité sont des éléments qui pourraient influencer
l'utilisation du service de dépistage par la communauté militaire
et civil, car plus elles savent qu'elles pourraient accéder facilement
à la prise en charge plus elles seront disposées à
utiliser le service.
III.4. Facteur liés aux
stigmatisation/discrimination associées au VIH
Il s'agit principalement de l'existence des personnes ayant
été victimes de la stigmatisation/discrimination à cause
de leur statut de séropositif ou de malade de SIDA.
Certes, le CDV comporte de nombreux avantages mais les
études révèlent que l'existence de la stigmatisation
liée au VIH empêche les populations d'en
bénéficier.
En effet, OUEDRAOGO T.L. et al. (2001) dans leur étude
dont le thème est : << infection à VIH et modifications des
relations sociales : étude auprès de 188 personnes
infectées par le VIH à Ouagadougou > indiquent que
l'évènement le plus vécu par les personnes
interrogées est le rejet franc par la famille de la PVVIH. Ils ajoutent
que les malades du SIDA sont considérés comme des <<
pestiférés >, la matérialisation de la honte et de la
mauvaise conduite. Ils concluent que si le recours au test de dépistage
volontaire du VIH reste faible, c'est bien parce que les gens ont peur des
réactions négatives de leur entourage.
32
TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
Selon la même étude, les sujets interrogés
affirment que ces réactions se traduisent par la séparation de
lit dans le couple, le divorce, le rejet par la famille, la décision
personnelle de s'isoler, les moqueries/critiques/mépris, les exclusions
des prises de décision au sein de la famille, l'isolement et
l'interruption des visites par les parents. (OUEDRAOGO T.L. et al.
Infection à VIH et modification des relations sociales : étude
auprès de 188 personnes infectées par le VIH à
Ouagadougou, BF, cahier santé n°4, 2001, 4
pages.
www.john-libbeyeurotext.fr)
ZIGANI Z. (2004) précise aussi dans son étude
que la majorité des personnes qui sont à l'origine du rejet d'une
PVVIH appartient à la famille de celle-ci qui doit pourtant être
son premier soutien25.
Si la stigmatisation est présentée comme un
écueil à l'utilisation des services de CDV par divers auteurs, il
en est de même de la méconnaissance de l'existence des services de
CDV et de l'existence d'une prise en charge médicale par les ARV
à coût réduit par les populations.
Si la communauté militaire et civil ont
déjà vu des personnes qui ont été rejetées
parce qu'elles portent en elles le virus du SIDA celèrent peut les
conduire à ne pas utiliser les services de dépistage par crainte
de subir le même sort si leur résultat s'avérait
positif.
TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
CHAPIV. L'UTILISATION DES CDV
IV.1. DANS LE MONDE
IV.2. EN AFRIQUE
Dans le cadre des Enquêtes démographiques et de
santé (EDS) réalisées au Kenya et au Zimbabwe, plus de 60
% des quelque 6.000 jeunes interrogés (garçons et filles
âgés de 15 à 19 ans) et n'ayant jamais
fréquenté de services de CDV ont déclaré qu'ils
aimeraient se soumettre au test de dépistage. (Kenya
Demographic and Health Survey 1998. Calverton, MD: National Council for
Population and Development and Macro International, Inc., 1999; Zimbabwe
Demographic and Health Survey 1999. Calverton, MD: Central Statistical Office
and Macro International, Inc., 2000.)
Une autre enquête menée auprès de jeunes
des deux sexes âgés de 14 à 21 ans a
révélé qu'environ 90 % des 210 Ougandais et 75 % des 122
Kenyans consultés souhaitaient bénéficier de services CDV
auxquels ils n'avaient jamais eu accès. (Horizons Program,
Kenya Project Partners, Uganda Project Partners. HIV Voluntary Counseling and
Testing among Youth: Results from an Exploratory Study in Nairobi, Kenya, and
Kampala and Masaka, Uganda. Washington, DC: Population Council,
2001.)
Mais ces enquêtes, comme d'autres études, ont
montré que les jeunes craignent parfois de se faire tester. Certains ont
peur que le résultat soit positif.
D'autres s'inquiètent de la confidentialité de
leurs résultats, d'une possible rupture avec leur partenaire, du
coût des services ou encore de la difficulté à se rendre au
centre de dépistage. En Ouganda, une étude a été
conduite auprès de 369 jeunes de 14 { 21 ans ayant décidé
d'aller dans un centre de CDV. Les jeunes femmes voulaient surtout passer le
test quand elles étaient sur le point de se marier, quand elles
bénéficiaient du soutien de leur partenaire et quand elles
savaient que ce dernier paierait pour les prestations. Près des deux
tiers d'entre elles ont déclaré que leur partenaire les avait
encouragées à se soumettre au test. Les jeunes gens, par contre,
avaient plutôt tendance { se décider seuls et { payer de leur
poche. Un tiers d'entre eux ont indiqué que leur décision d'aller
dans un centre de CDV avait été influencée par leur
partenaire, un autre tiers par des amis et le dernier tiers par personne.
(Juma M, McCauley a, Kirumira E, et al. Gender variation in uptake
of VCT services among youth in Uganda. The XIV International Conference on
HIV/AIDS, Barcelona, Spain, July 7-12, 2002.)
IV.4. EN R.D.Congo
La situation actuelle de l'épidémie en RDC
montre { suffisance que le dispositifs actuels du lutte contre le VIH/SIDA et
IST ne produisent pas des réponses attendues à la mesure du
désastre causé au sein des familles, des communautés et
des secteurs formels et informels. Ayant souscrit à la résolution
AIR/RC 45/R1 du 11 septembre 1995 sur la lutte contre le VIH/SIDA et IST
dans
34
TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
la région africaine, la RDC prend en compte la lutte
contre le VIH/SIDA/IST dans son programme de reconstruction nationale. La
politique de la RDC en matière de lutte contre les IST/SIDA consiste
à développer les mécanismes nécessaires visant
à réduire la transmission du VIH et des IST et à minimiser
leurs impacts dans l communauté. Pour accomplir cette mission, tous les
partenaires impliqués dans la lutte doivent respecter un certain nombre
des principes régissant l'organisation du PNLS, { savoir :
1' La coordination
1' La décentralisation
1' L'appropriation de la lutte
1' Processus gestionnaire
L'objectif de la politique est des contribuer au
développement du pays en freinant la propagation de
l'épidémie { VIH/SIDA et en réduisant son impact sur
l'individu, la famille et la communauté. En matière de
l'éthique, droit et VIH/SIDA, le counseling et le dépistage
volontaire sont accessibles et les droits fondamentaux des personnes sont
garantis en RDC, quelque soit son état sérologique. Prendre des
mesures de protection des PVV contre les pratiques
discriminatoires. (Politique Nationale de lutte contre le SIDA et
les IST ; PNLS, Ministère de la Santé, 2003)
TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2 Santé
Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
CHAPV. PRESENTATION ET DISCUSSION DES RESULTATS
V.1 PRESENTATION DES DONNEES
TABLEAU I : Effectifs des répondants selon
l'âge, le sexe, l'état matrimonial, le Niveau Instruction, la
religion et la profession.
Age
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
18 à 24 ans
|
205
|
53
|
25 à 31 ans
|
71
|
18,4
|
32 à 38 ans
|
72
|
18,8
|
39 à 45 ans
|
19
|
5,2
|
46 à 52 ans
|
17
|
4,4
|
Etat matrimonial
|
|
|
Célibataire
|
189
|
49,2
|
Marié
|
178
|
46,4
|
Veuf (ve)
|
17
|
4,4
|
Niveau Instruction
|
|
|
Supérieur
|
109
|
28,4
|
Secondaire
|
186
|
48,4
|
Primaire
|
70
|
18,2
|
Alphabétisés
|
17
|
4,4
|
Non instruits
|
2
|
0,5
|
Religion
|
|
|
Musulmane
|
42
|
10,9
|
Protestante
|
141
|
36,7
|
Catholique
|
179
|
46,6
|
Réveil
|
22
|
5,7
|
Sexe
|
|
|
Masculin
|
240
|
62,5
|
Féminin
|
144
|
37,5
|
Profession
|
|
|
Fonctionnaire
|
35
|
9,1
|
Commerçant
|
84
|
21,9
|
Militaire
|
128
|
33,3
|
Etudiante
|
70
|
18,2
|
Autres
|
34
|
8,9
|
Sans
|
33
|
8,6
|
Les personnes enquêtées dont l'âge est
compris entre 18 et 24 ans sont plus nombreuses avec 53% par rapport { d'autres
tranches d'âge, avec moyenne d'âge et de 26,9ans (Ecart type :
8,4). Les hommes fréquentent plus le CDV et représentent 62,5%
par rapport aux femmes. Ces sont plus les célibataires en raison 49,2%
qui ont acceptés de répondre à notre questionnaire Une
36
TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
minorité des enquêtés (4,4%) est veuve. En
vue de vérifier si le lien entre le statut matrimonial des
enquêtés et l'utilisation des services de CDV en acceptant oui ou
non de faire le test de dépistage est statistiquement significatif, le
variable << statut matrimonial >> a été
codifiée en variable bimodale : les sujets mariés et les sujets
célibataires regroupant les célibataires, les veuf (ves) et les
mariés. Il y a de lien statistiquement significatif entre le statut
matrimonial des enquêtés et l'utilisation des services de CDV en
acceptant oui ou non de faire le test de dépistage.
p=0,0000021 (OR 0,11 ; I.C 0,03-0,32). Avec un niveau
d'instruction du niveau secondaire soit 48,4% de nos enquêtés.
Afin de voir s'il existe un lien statistiquement significatif entre le niveau
d'instruction des enquêtés et l'utilisation des services de CDV,
le variable << niveau d'instruction >> a été
codifiée en variable bimodale à savoir les << Non instruits
>> constitués des enquêtés qui sont
alphabétisés, non instruits et ceux qui ont un niveau primaire et
les <<instruits >> qui regroupent ceux qui ont fait des
études secondaires et supérieurs. Le croisement donne alors, les
résultats suivants : OR : 0,66 (0,38-1,15);
p=0,14. Il n'existe pas un lien statistiquement significatif
entre le niveau d'instruction des enquêtés et l'utilisation des
services de CDV en acceptant oui ou non de faire le test de dépistage.
Les personnes de la confession catholique sont plus nombreuses soit 46.6%. Dans
le souci de vérifier si la relation entre la profession des
enquêtés et l'utilisation des services de CDV en acceptant oui ou
non de faire le test de dépistage est statistiquement significative, une
recodification de la variable << profession >> a été
faite. Ainsi, les étudiants et sans ont été
regroupés sous l'appellation << SANS FONCTION >> et les
fonctionnaires, les commerçants, les militaire et les autres ont pris le
nom de << AVEC FONCTION >> Il n'y a pas de lien statistiquement
significatif entre la profession des enquêtés et l'utilisation des
services de CDV en acceptant oui ou non de faire le test de dépistage.
p=0,37 (OR 0,74 ; I.C 0,39-1,37). Le critère
qui a guidé cette codification est l'accès facile à
l'information que semble avoir le groupe des << FONCTIONNAIRES >>.
Bon nombre des sujets sont constitués des militaires des sexes
confondues représentant 33.3%. Le critère qui a guidé
cette codification est l'accès facile à l'information que semble
avoir le groupe des << avec profession >>. Parmi les 244 personnes
qui sont << avec profession >>, 166 ont utilisé les services
de CDV en se faisant le test. Il n'y a pas de lien statistiquement significatif
entre la profession des enquêtés et l'utilisation des services de
CDV en acceptant oui ou non de faire le test de dépistage.
p=0,37 (OR 0,74 ; I.C 0,39-1,37). Le critère
qui a guidé cette codification est l'accès facile à
l'information que semble avoir le groupe des << FONCTIONNAIRES
>>
TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011 TABLEAU
II (a) : Fréquence selon connaissance, sensibilisation
opinions, attitudes vis-à- vis du CDV
Fréquence Pourcentage
Les Moyens de prévention du VIH/SIDA
|
Fidélité
|
162
|
42,2
|
Port du préservatif
|
146
|
38,0
|
Usage d'instrument stérile
|
7
|
1,8
|
Abstinence
|
69
|
18,0
|
Retenu de la sensibilisation
|
|
|
Voie de transmission
|
97
|
29,3
|
Prévention
|
155
|
46,8
|
Signes du SIDA
|
35
|
10,6
|
Soutient aux PVVIH
|
44
|
13,3
|
La personne bien portante peut-elle avoir le VIH/SIDA
?
|
|
Oui
|
323
|
84,1
|
Non
|
61
|
15,9
|
Comment peut-on savoir si elle a le VIH dans son
organisme ?
|
|
Test de dépistage
|
340
|
88,5
|
Analyse du sang
|
1
|
0,3
|
Consultation médicale
|
43
|
11,2
|
Source d'information
|
|
|
Télévision
|
85
|
22,1
|
Radio
|
59
|
15,4
|
CS
|
28
|
7,3
|
Amis
|
7
|
1,8
|
Séances de sensibilisation
|
181
|
47,1
|
Lycée et collèges
|
24
|
6,3
|
Lieu où se fait le dépistage
|
|
|
Dispensaire
|
20
|
5,8
|
CH
|
2
|
0,6
|
CS
|
24
|
6,9
|
Centre de dépistage
|
232
|
67,1
|
Hôpital
|
68
|
19,7
|
Avantage du dépistage
|
|
|
Connaitre son statut sérologique VIH/SIDA
|
276
|
72,8
|
Prise en charge à temps
|
31
|
8,2
|
Réduction de la mortalité
|
18
|
4,7
|
Eviter la propagation du VIH
|
54
|
14,2
|
38
TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011 TABLEAU
II (b) : Fréquence selon la connaissance sur l'information, prise en
charge
médicale associée au coût et
stigmatisation et discrimination sur le VIH/SIDA
Fréquence
Les voies de transmission du VIH/SIDA
|
Pourcentage
|
Sexuelle
|
220
|
57,3
|
Sanguine
|
148
|
38,5
|
Materno-foetale
|
16
|
4,2
|
Connaissance sur l'information
|
|
|
Oui
|
359
|
93,5
|
Non
|
25
|
6,5
|
Baisse du poids
|
5
|
2,5
|
La mort
|
59
|
29,2
|
Coût du test
|
|
|
Gratuit
|
286
|
74,5
|
Appréciation de ce cout du test
|
|
|
Abordable
|
290
|
98,3
|
Peu abordable
|
5
|
1,7
|
Si non, ne vont-ils pas se faire dépistage
?
|
|
|
Absence des médicaments
|
19
|
5,7
|
Pert d'être séropositif et mourir vite
|
284
|
85,0
|
Délai d'attente des résultats est long
|
31
|
9,3
|
Qui a été à l'origine de cette
discrimination ?
|
|
|
Famille
|
21
|
8,5
|
Amis
|
106
|
42,7
|
Voisins
|
121
|
48,8
|
Rejet de la personne à cause de la
séropositivité
|
|
|
Aucun changement
|
163
|
43,7
|
Test et prise de précaution
|
207
|
55,5
|
Test et séparation
|
3
|
0,8
|
Attitude face à la séropositivité de
votre partenaire sexuel
|
|
Faire une séparation de lit
|
26
|
6,8
|
Divorcé
|
23
|
6,0
|
Se moquer de la victime
|
11
|
2,9
|
Le critiquer
|
12
|
3,1
|
L'exclure de la famille
|
4
|
1,0
|
L'isolée
|
33
|
8,6
|
Continuer à vivre ensemble
|
274
|
71,5
|
Connaissance du statut sérologique
|
|
|
Oui
|
192
|
50,0
|
Non
|
192
|
50,0
|
Existences des médicaments
oui
|
337
|
88,0
|
Non
|
46
|
12,0
|
Au niveau de la connaissance, bon nombre de sujet ont
déjà entendu parler du VIH/SIDA soit 93,5% et 57,3% savent que
le VIH/SIDA se transmet par voie sexuelle et pour eux soit 42,2% la
TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
meilleur prévention serait la fidélité
mais aussi le port du préservatif soit reste le potentiel soit 38%. La
prévention de la transmission du VIH est l'élément de
sensibilisation le plus retenu par les personnes enquêtées (46,6%)
et la majorité d'eux soit 84,1% disent que même une personne bien
portante peut être porteur du virus de VIH/SIDA dans son corps ; en cela,
trois cent quarante (340) sujets enquêtés (88,4%) citent le test
dépistage du VIH comme procédé pour savoir que l'on a le
VIH dans son organisme. La majorité soit 47,1% disent que les
séances de sensibilisation restent leur source d'information sur le
VIH.
Bon nombre des enquêtes soit 67,1% savent que le test de
dépistage se passe au centre de dépistage avec comme avantage
déclare par les répondants soit 72,8% est de connaitre leur
état sérologique. Bon nombre d'entre eux soit 45% et 23,3%
respectivement éviteraient de se faire dépister par peur de la
détérioration de leur santé et la discrimination
liée à la présence du SIDA dans l'organisme qui est, selon
les répondants, est surtout en pratique par les voisin (48,8%) et les
amis (42,7%). Un grand nombre de répondants soit 55,5% disent que face
à la séropositivité du proche et/ou partenaire
préfèrent le test et la prise de précaution. Face {
l'attitude de la séropositivité de votre partenaire, la
majorité soit 71,5% préfèrent continuer à vivre
ensemble avec son partenaire quelque soit son état sérologique.
Une minorité des enquêtés (1,3%) affirme qu'elle exclurait
leur proche des décisions familiales en cas de
séropositivité.
Tableau III. Facteurs d'entendre parler du VIH/SIDA
liés au sexe et au niveau d'instruction.
Variables Entendre
parler du VIH/SIDA
Sexe
|
Pas entendu parler du VIH/SIDA
|
OR (I.C à 95%)
|
P-valeur
|
Masculin 224
|
16
|
|
|
Féminin 135
|
9
|
0,93(0,37-2,32)
|
0,95
|
Niveau d'instruction
|
|
|
|
Instruits 276
|
19
|
|
|
Non instruits 83
|
6
|
1,05 (0,36-2,90)
|
0,88
|
Il n'existe pas une différence statistiquement
significative pour le sexe et le niveau d'étude car leur P-Valeur
respectivement 0,95 et 0,88 est inferieur à 0,05 par rapport à la
connaissance sur le VIH/SIDA.
40
TABLEAU IV : FACTEURS SUR LA SENSIBILISATION LIE A LA RELIGION
ET AU SEXE
Variables
|
Participer à une séance
de sensibilisation du
|
Ne pas participer à une séance
de sensibilisation du
|
OR (I.C à 95%)
|
P-valeur
|
|
VIH/SIDA
|
VIH/SIDA
|
|
|
Religion
|
|
|
|
|
Musulmane
|
38
|
4
|
0,61 (0,18-1,91)
|
0,50
|
Chrétiens
|
292
|
50
|
|
|
Sexe
|
|
|
|
|
Masculin
|
212
|
28
|
|
|
Féminin
|
118
|
26
|
1,67 (0,90-3,09)
|
0,11
|
A la lumière de ce tableau, nous remarquons qu'il
n'existe pas une différence statistiquement significative pour le sexe
et la religion car leur P-Valeur respectivement 0,11 et 0,50 est
supérieure à 0,05 par rapport à la sensibilisation.
TABLEAU V CONNAISSANCE SUR LE LIEU OU PASSERTEST DU VIH/SIDA
Variables Connaissance Pas de OR (I.C à 95%)
P-valeur
sur le lieu où Connaissance sur
passer le test du le lieu où passer le
VIH/SIDA test du VIH/SIDA
Sexe
|
|
|
|
|
Masculin
|
215
|
25
|
|
|
Féminin
|
131
|
13
|
0,85(0,40-1,81)
|
0,79
|
Etat-matrimonial
|
|
|
|
|
Célibataire
|
166
|
23
|
0,60(0,2-1,25)
|
0,14
|
Marie
|
180
|
15
|
|
|
Les célibataires connaissent plus le lieu où passer
le test de dépistage que les mariés. Iin'existe pas
une différence statistiquement significative pour le sexe et
l'état matrimonial car leur P-Valeur respectivement 0,79 et 0,19 est
supérieur à 0,05 par rapport à la connaissance du lieu
où passer le test.
TABLEAU VI ACCEPTATION DE FAIRE LE TEST
Variables
|
Acceptation de faire le test
|
N'accepte pas de faire le test
|
OR (I.C à 95%)
|
P-valeur
|
Sexe
|
|
|
|
|
Masculin
|
133
|
67
|
|
|
Féminin
|
88
|
30
|
0,68(0,39-1,16)
|
0,16
|
Profession
|
|
|
|
|
Avec fonction
|
166
|
78
|
|
|
Sans fonction
|
55
|
19
|
0,74(0,39-1,37)
|
0,30
|
Il n'existe pas une différence statistiquement
significative pour le sexe et la profession car leur P-Valeur respectivement
0,16 et 0,30 est supérieur à 0,05 par rapport à
l'acceptation de faire le test.
TABLEAU VII : Facteur lié à la gratuité du
test
Variables Religion
|
Gratuit
|
Non gratuit
|
OR (IC à 95%)
|
P-valeur
|
Chrétiens
|
185
|
143
|
|
|
Musulmane
|
22
|
30
|
1,76(0,97-3,32)
|
0,08
|
Sexe
|
|
|
|
|
Masculin
|
127
|
108
|
|
|
Féminin
|
80
|
55
|
0,81(0,51-1,27)
|
0,38
|
Il n'existe pas une différence statistiquement
significative pour le sexe et la religion car leur PValeur respectivement 0,38
et 0,08 est supérieur à 0,05 par rapport au facteur lié
à la gratuité du test.
TABLEAU VIII FACTEUR DISCRIMINATION
Variables Sexe
|
Rejet par la société
|
Non rejet par la société
|
OR (IC à 95%)
|
P-valeur
|
Masculin
|
73
|
67
|
|
|
Féminin
|
54
|
89
|
1,80 (1,09-2,97)
|
0,02
|
Profession
|
|
|
|
|
Avec fonction
|
73
|
207
|
|
|
Sans fonction
|
54
|
49
|
0,32 (0,19-0,53)
|
0,0000022
|
Il existe une différence statistiquement significative
pour le sexe et la profession car leur P-Valeur respectivement 0,02 et
0,0000022 inférieur à 0,05 par rapport à la discrimination
et stigmatisation.
V.2 DISCUSSION DES RESULTATS
Notre étude portant sur les facteurs favorisants
l'utilisation des activités d'un centre de conseil et dépistage
volontaire dans la ville de Bukavu. Cas spécifique du centre de conseil
et dépistage de l'HMRB nous a donnée des résultats qui
nous donnent une vue partiel sur le profil de cette structure.
L'objectif général de notre étude
consiste à étudier les facteurs qui expliquent la faible
utilisation ou accessibilité des services de CDV du VIH par la
population de l'HMRB dans la ville de Bukavu. Au cours de la discussion, les
résultats seront confrontés avec ceux d'autres études en
vue de faire ressortir des similitudes ou des écarts. Au regard des
résultats ci-dessus, et en tenant compte des éléments de
la revue de la littérature et du cadre conceptuel, la discussion sera
menée autour de nos hypothèses de recherche qui sont :
· L'insuffisance de connaissance des militaires de la
10ième Région militaire et la communauté sur le
VIH/SIDA et en matière du dépistage volontaire du
VIH expliquant la faible utilisation des services de CDV du
VIH.
· Il existe des facteurs liés aux services
de CDV et de prise en charge du VIH qui sont à la base de la faible
utilisation des services de CDV du VIH.
· L'existence de la stigmatisation / discrimination
associées au VIH/SIDA dans la communauté explique la faible
utilisation des services de CDV du VIH.
42
TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
Les personnes enquêtées dont l'âge est
compris dans la tranche d'âge 18 et 24 ans sont plus nombreuses avec 53%
par rapport { d'autres tranches d'âge, avec moyenne d'âge de 27ans
(Ecart type : 8,4) et aussi cette tranche d'âge est plus active
sexuellement ce qui l'expose { être plus infectée par rapport aux
autres. La relation entre la tranche d'âge et l'utilisation des services
de CDV en acceptant oui ou non de faire le test de dépistage n'est pas
statistiquement significative p=0,6133670 (OR : 1,21 IC de
0,65-2,25).
C'est une population relativement jeune et cela pourrait
être un atout pour la compréhension des messages de promotion de
l'utilisation des services de CDV.
La moyenne d'âge est supérieure à celle
qu'avait trouvée SAWADOGO J.N. dans son étude (12
SAWADOGO Jean Noël, Dépistage sérologique volontaire
du VIH : connaissances et attitudes des jeunes dans la commune de Kaya,
mémoire de fin d'études, ENSP, 2003, 105
pages) qui est de 24 ans. Dans cette population
d'enquête, nous pouvons nous attendre à des comportements
différents vis-à-vis de l'utilisation des services de CDV. Mais
pour notre étude, le lien entre l'âge et l'utilisation des
services de CDV en acceptant oui ou non de faire le test de dépistage
n'est pas statistiquement significatif.
L'âge semble ne pas être un facteur limitant
l'utilisation des services de CDV de l'HMRB en particulier et à Bukavu
en général.
Les hommes fréquentent plus le CDV et
représentent 62,5% par rapport aux femmes. Cela a également
été observé dans une étude menée au Burkina
Faso dans la ville d'Ouagadougou sur les facteurs limitant la faible
utilisation des services de conseil dépistage volontaire par les
personnes exerçant dans le secteur informel. La majeure partie des
sujets enquêtés (53,6%) est de sexe masculin. Contrairement aux
résultats trouvé par SAWADOGO J.N. dans son étude (12) est
inférieur à celui où il affirme que 63% des
enquêtés sont de sexe féminin. Dans la relation
homme/femme, des rôles asymétriques leur sont confiés dans
nos sociétés : autonomie, indépendance, pouvoir de
décision à l'homme et passivité, soumission et
négation de soi à la femme. Au regard de ces rôles, l'on
devrait s'attendre à ce que les hommes utilisent plus les services de
CDV que les femmes. Heureusement, cette inégalité sociale ne se
traduit pas à travers les résultats de notre étude.
En effet, la relation entre le sexe et l'utilisation des
activités de CDV n'est pas statistiquement significative. Nous ne
pouvons pas dire que les hommes utilisent plus les services de CDV que les
femmes ou inversement.
Le sexe semble ne pas être un facteur entravant
l'utilisation des activités de CDV à l'HMRB. Néanmoins,
cet état de fait, nous pensons qu'au-delà du traditionnel
discours de prévention du VIH utilisant la méthode ABC (pratiquer
l'Abstinence, Bâtir une relation
fidèle, utiliser le Condom), il convient de promouvoir
l'utilisation des services de CDV en mettant l'accent sur
l'égalité entre hommes et femmes dans la prise de décision
en la matière. Cela éviterait que la majorité des PVVIH ne
soit de sexe féminin comme l'ont constatée OUEDRAOGO T. L. et al.
dans leur étude32. (32)
OUEDRAOGO T.L. et al. Infection à VIH et
modification des relations sociales : étude auprès de 188
personnes infectées par le VIH à Ouagadougou, cahier
santé n°4, Ouagadougou, 2001, 4 pages.
http://
www.john-libbey-eurotext.fr/fr/revues/santé.pub
La majorité des sujets enquêtés 49,2% est
célibataires. SAWADOGO J.N. a trouvé un résultat presque
similaire car il affirme dans son étude12
que 78% des enquêtés sont des célibataires.
Le mariage semble être un atout pour la maîtrise
de la transmission du VIH car il est la vitrine des bons comportements sexuels
contrairement au célibat où il n'y a pas de contraintes morales
et sociales en matière de changements de partenaires sexuels. Même
s'il faut mettre un bémol à nos propos, compte tenu de
l'infidélité au sein de certains couples
44
46
48
TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
C'est pour cela que ROUAMBA G. affirme dans son
étude28 que le mariage ne protège pas
les femmes contre l'infection à VIH car les femmes ne peuvent pas
contrôler la sexualité de leurs conjoints. Dans un tel contexte,
pouvons-nous dire que les mariés utilisent plus les services de CDV que
les non mariés ? Nous nous réservons à donner une
réponse à cette question, aussi Notre étude ne nous permet
pas de répondre à cette question par l'affirmative.
En effet, de nos résultats, Il y a de lien
statistiquement significatif entre le statut matrimonial des
enquêtés et l'utilisation des services de CDV en acceptant oui ou
non de faire le test de dépistage. p=0,0000021 (OR 0,11 ;
I.C 0,03-0,32). Nous pouvons donc affirmer que les non
mariés utilisent plus les services de CDV que les mariés ou
inversement à l'HMRB. Le statut matrimonial semble être un
obstacle à l'utilisation des services de CDV en acceptant oui ou non de
faire le test de dépistage à l'HMRB.
ZONGO K. D. est parvenu à une conclusion contraire dans
son étude26 car il affirme que le statut
matrimonial et l'acceptabilité du test de dépistage ne sont pas
significativement liés.
Avec un niveau d'instruction du niveau secondaire soit 48,4%
de nos sujets enquêtés. Le croisement entre les << Non
instruits » et les <<instruits » donne alors, les
résultats suivants : OR : 0,66 (0,38-1,15);
p=0,14. Il n'existe pas un lien statistiquement significatif
entre le niveau d'instruction des enquêtés et l'utilisation des
services de CDV en acceptant oui ou non de faire le test de dépistage.
Cela pourrait être handicapant pour l'utilisation des services de CDV par
les populations de l'HMRB car, l'instruction (scolarisation et
alphabétisation) est un moyen de parvenir à un résultat
pour que celles-ci comprennent et s'approprient les messages de sensibilisation
sur le VIH et sur le CDV.
La promotion de la santé en général et de
l'utilisation des services de CDV en particulier passe donc par une
éducation des populations à travers l'une de ses composantes qui
est l'instruction. Car il ressort des données globales sur le
dépistage du VIH de l'année 2006 que ceux qui fréquentent
les services de dépistage sont majoritairement instruits. Ce constat
corrobore nos résultats qui révèlent que le lien entre le
niveau d'instruction et l'utilisation des services de CDV en acceptant oui ou
non de faire le test de dépistage n'est pas statistiquement
significatif. En d'autres termes, nous pouvons conclure que ceux qui ne sont
pas instruits semblent utiliser le plus les services de CDV que ceux qui le
sont pas à l'HMRB. Le fait d'être non instruit ne semble pas
être un obstacle à l'utilisation des services de CDV au CH FARDC.
SAWADOGO J.N. ne partage pas cette idée car il affirmait dans son
étude12 que la scolarisation des jeunes est
un atout pour qu'ils servent de relais à la diffusion de l'information
reçue sur le CDV. Cependant, ZONGO K. D. a conclu dans son
étude26 que la relation entre le niveau
scolaire et l'acceptabilité du test de dépistage du VIH par les
femmes enceintes du district sanitaire du secteur 30 d'Ouagadougou n'est pas
statistiquement significative. Les personnes de la confession catholique sont
plus nombreuses soit 46.6%. Dans nos sociétés, la religion est le
creuset de la promotion des valeurs morales et de régulation des
comportements des croyants. C'est pour cela que la religion véhicule
souvent des messages qui sont en faveur ou contre certaines prestations des
services de santé. Par exemple, l'église catholique adhère
plus à l'abstinence avant le mariage qu'à l'utilisation du
préservatif. La majorité des sujets enquêtés (73,1%)
est de religion chrétienne. Les résultats de la présente
étude montrent qu'il n'y a pas de lien statistiquement significatif
entre la religion et l'utilisation des services de CDV en acceptant oui ou non
de faire le test de dépistage. Ce qui signifie que nous ne pouvons pas
conclure que les chrétiens utilisent plus les services de CDV en
acceptant oui ou non de faire le test de dépistage que les sujets
d'obédience musulmane.
TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
La religion semble ne pas être un facteur limitant
l'utilisation des services de CDV à l'HMRB. ZONGO K. D. est parvenu
à une conclusion semblable car il affirme dans son
étude26 qu'il n'y a pas de lien
statistiquement significatif entre la religion et l'acceptabilité du
test de dépistage du VIH par les femmes enceintes au district sanitaire
du secteur 30.
Bon nombre des sujets enquêtés sont
constitués de 33.3% des militaires des sexes confondues
représentant.
Le critère qui a guidé cette codification est
l'accès facile à l'information que semble avoir le groupe des
« avec profession ». Parmi les 244 personnes qui sont « avec
profession », 166 ont utilisé les services de CDV en se faisant le
test. Il n'y a pas de lien statistiquement significatif entre la profession des
enquêtés et l'utilisation des services de CDV en acceptant oui ou
non de faire le test de dépistage. p=0,37 (OR 0,74 ; I.C
0,39-1,37). Le critère qui a guidé cette
codification est l'accès facile à l'information que semble avoir
le groupe des « FONCTIONNAIRES ». Une étude menée par
ZONGO K. D. est parvenu dans son étude26
à la conclusion selon laquelle la profession n'est pas significativement
liée à l'acceptabilité du test de dépistage du VIH
par les femmes enceintes au district sanitaire du secteur 30 d'Ouagadougou.
SAWADOGO J.N. trouve dans son étude12 que
les élèves et les étudiants sont les plus nombreux
à venir se faire dépister au CHR de Kaya. La profession ne semble
pas être un facteur limitant l'utilisation des services de CDV en
acceptant oui ou non de faire le test de dépistage au CH FARDC.
La quasi-totalité des personnes interrogées
(93,5%) a déjà entendu parler du VIH/SIDA. Des résultats
semblables ont été trouvés par TRAORE F. dans son
étude27 où elle affirmait que la
majorité des enquêtés (70,7%) a connu au moins une personne
malade de ce qu'elle pensait être le SIDA. L'information sur le VIH/SIDA
a donc atteint la majorité de la population et cela constitue un atout
pour la lutte contre ce fléau.
La connaissance de l'existence du VIH/SIDA s'accompagne d'une
connaissance des voies de transmission du VIH.
La majorité des enquêtés (84,1%)
connaît qu'une personne apparemment saine peut avoir le VIH dans son
organisme. Toutefois, 15,9% des sujets interrogés affirment qu'une
personne apparemment bien portante ne peut pas avoir le VIH/SIDA dans son
corps.
Les résultats de TRAORE F. confirment les nôtres car
elle a trouvé dans son étude27 que
près de 50% des enquêtés ne savent pas que l'on peut porter
le VIH et être en bonne santé.
Nos résultats illustrent bien ces propos car
l'étude a établi une relation statistiquement significative entre
la connaissance de la notion de séropositivité et l'utilisation
des services de CDV.
Nous tirons la conclusion selon laquelle, ceux qui connaissent
la notion de séropositivité semblent utiliser plus les services
de CDV que ceux qui ne la connaissent pas. La méconnaissance de la
notion de séropositivité semble être un facteur entravant
l'utilisation des services de CDV au CH FARDC. Il serait impérieux donc,
de combler le manque d'informations des populations de Bukavu en
général et de l'aire de santé de l'HMRB sur la
séropositivité, si l'on voudrait améliorer l'utilisation
des services de CDV par celles-ci.
En cela, la majorité soit 47,1% disent que seul le test
de dépistage peut le révéler et cela par
les séances de sensibilisation. Nous pensons alors, que l'information
et l'éducation des populations
TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
par le biais des médias et des formations sanitaires
seraient nécessaires pour faire connaître davantage le test de
dépistage du VIH et par ricochet améliorer l'utilisation des
services de CDV à Bukavu et de l'HMRB en particulier.
Cela est d'autant plus vrai que 7,3% des sujets citent les
centres de santé tandis que 37,5% mentionnent la
radio/télévision comme sources de leur information sur le test de
dépistage du VIH.
En effet, la majorité des enquêtés (57,3%)
savent que le VIH/SIDA se transmet par voie sexuelle a un niveau de
connaissance satisfaisant de celles-ci.
En effet, SAWADOGO J.N. avait trouvé dans son
étude12 que 40% des jeunes ne connaissaient
pas les voies de transmission du VIH.
Quant à TRAORE F. elle a trouvé dans son
étude27 que 47,1% des enquêtés
ont une mauvaise connaissance des voies de transmission du VIH.
Ces résultats ne sont pas favorables à
l'éviction de l'infection à VIH par les populations et à
l'utilisation des services de CDV. En ce sens que la connaissance des voies de
transmission rime avec mesure des risques encourus et conduit à une
demande des services de CDV afin de voir si l'on est infecté ou pas par
le VIH. Nos résultats traduisent mieux cette idée car la relation
entre la connaissance des voies de transmission du VIH et l'utilisation des
services de CDV en acceptant oui ou non de faire le test de dépistage
à l'HMRB est statistiquement significative. En d'autres termes, nous
pouvons dire que ceux qui ont un niveau de connaissances satisfaisant sur les
voies de transmission semblent utiliser le plus les services de CDV que les
autres.
L'insuffisance de connaissances des voies de transmission
du VIH semble être un facteur limitant l'utilisation des services de
CDV à l'HMRB. Un effort supplémentaire doit donc être
fourni pour informer la population de Bukavu en général et de
l'aire de santé de l'HMRB sur les voies de transmission du VIH pour
espérer l'amélioration de l'utilisation des services de CDV.
Même si la majorité des enquêtés
(98,2%) connaît les moyens de prévention surtout sur l'ABC, dont
la fidélité est la meilleur et efficace (42,2%) et le port du
préservatif (38%) reste le moyen potentiel. Pendant les séances
de sensibilisation, la prévention est l'élément le plus
retenu par les sujets enquêtés (46,6%).
En effet, ZIGANI Z. révélait dans son
étude25 que 70% des sujets
enquêtés connaissent seulement le port du préservatif comme
moyen de prévention du VIH.
ROUAMBA G. quant à lui, percevait dans son
étude28 que la moitié des sujets
enquêtés connaît le port de condom comme seul moyen de se
préserver contre le VIH et qu'aucun n'a évoqué le
dépistage volontaire du VIH comme moyen de prévention du VIH.
Cependant, la connaissance d'au moins deux moyens de
prévention nous semble primordiale afin de permettre à chaque
personne de jeter son dévolu sur le moyen qui lui convient. Il y a donc
une nécessité de combler le déficit de connaissances des
populations de l'aire de santé du CH FARDC sur les moyens de
prévention du VIH.
Bon nombre des enquêtes soit 67,1% savent que le test de
dépistage se passe au centre de dépistage avec Cent quatre-vingt
quatorze (194) sujets enquêtés (50,5%) ont affirmé qu'ils
ne connaissent pas de lieu de dépistage volontaire du VIH à kaya
et 190 (49,5%) enquêtés ont déclaré qu'ils
connaissent un lieu de dépistage du VIH à Kaya
TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
Les lieux de dépistage du VIH sont connus par la plupart
des enquêtés (67,1%). D'autres études avaient trouvé
des résultats contraires.
En effet, Family Health International en juin 2001 a
montré à travers une étude22
que l'un des obstacles au CDV est l'ignorance des clients potentiels concernant
l'existence des services de CDV.
Quant à ROUAMBA G. il affirmait dans son
étude28 que la moitié des femmes
interrogées ignore l'existence du CCDV de Manga depuis sa
création en 2002.
La majeure partie des sujets enquêtés (72,8%) a
déclaré que le test de dépistage du VIH est le
procédé qui permet de savoir que l'on a le VIH dans son
organisme. D'autres études avaient trouvé des résultats
similaires.
En effet, SAWADOGO J.N. affirmait dans son
étude12 que 45,9% des jeunes ont reconnu que
le test de dépistage du VIH permet de savoir que l'on a le VIH dans son
organisme.
Quant à ZIGANI Z., il affirmait que la majorité
des enquêtés (97%) de son
étude25 connaît que le test de
dépistage du VIH permet de savoir si l'on a le VIH ou pas dans son
organisme. La comparaison de nos résultats avec ceux de ZIGANI Z. permet
de constater que l'information sur le test de dépistage du VIH a atteint
une proportion importante de sujets en milieu rural même si celle-ci
reste faible par rapport à celle de la ville.
Bon nombre d'entre eux soit 45% éviteraient de se faire
dépister par peur de la détérioration de leur
santé. En revanche, certains enquêtés (38,6%) de la
présente étude affirment qu'ils refuseraient le test de
dépistage du VIH. Parmi ceux-ci, nombreux sont ceux qui évoquent
la peur (43,1%) et l'absence de traitement curatif (48,1%) comme motifs de
refus. Cette réticence n'est pas compatible avec une démarche
efficace de prévention du VIH.
Nous convenons que le traitement curatif du VIH est un
défi pour le monde scientifique à l'heure actuelle. Cependant, se
dépister tôt permet aux individus de ne pas évoluer vers le
stade SIDA d'une part et d'autre part d'éviter de s'infecter ou de se
réinfecter.
SWEAT et al. soutiennent cette idée puisqu'ils
affirmaient dans leur étude30, que la
fréquentation des services de CDV avait permis d'éviter 1104
infections liées au VIH au Kenya et 985 infections liées au VIH
en République Unie de Tanzanie.
Les résultats de l'étude de Siméon
montrent que 30,5% des enquêtés ont déj{ vu une personne
qui a été rejetée à cause de sa sérologie
VIH positive. Ce phénomène de rejet a été dans la
plupart des cas l'apanage des membres de la famille de la PVVIH comme le
soulignent 47,9% des enquêtés.
OUEDRAOGO T. L. et al. sont également parvenus à
un résultat similaire à celui de Siméon SAWADOGO car ils
ont affirmé dans leur étude32 que
l'évènement le plus vécu par les personnes
interrogées est le rejet franc par la famille de la PVVIH.
TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
La famille, jadis considérée comme un lieu de
socialisation des enfants, une entité indissociable et de contrôle
social, est devenue avec l'avènement du SIDA un lieu où
s'exercent les rapports sociaux les plus contrastés : d'un
côté les PVVIH qui cherchent un soutien moral et psychologique et
de l'autre côté, les personnes non infectées qui les
culpabilisent, les humilient et les marginalisent. Ces réactions qui
proviennent de parents proches de la PVVIH sont révélatrices de
la persistance de la stigmatisation. Dans un contexte où les PVVIH sont
considérées comme des personnes qui font la honte de la famille,
les spécialistes de la débauche sexuelle et ceux qui fait
l'éloge de l'infidélité, comment ne pas avoir peur de
découvrir sa sérologie VIH ?
Un grand nombre de répondants soit 55,5% disent que
face à la séropositivité du proche et/ou partenaire
préfèrent le test et la prise de précaution. Face {
l'attitude de la séropositivité de votre partenaire, la
majorité soit 71,5% préfèrent continuer à vivre
ensemble avec son partenaire quelque soit son état
sérologique.
La discrimination liée { la présence du SIDA
dans l'organisme qui est, selon les répondants, surtout pratiqué
par les voisins (48,8%) et les amis (42,7%) et un nombre non négligeable
(8,5%) de ceux qui sont rejetés par leur famille.
Difficile, en témoignent nos résultats qui
révèlent que 43,1% des sujets enquêtés refuseraient
de connaître leur statut sérologique du VIH à cause de
la peur. Cette crainte de la discrimination empêche les gens de
consulter pour bénéficier d'un traitement contre le SIDA.
Enfin, nous avons remarqué que par rapport à la
connaissance sur le VIH/SIDA: Les sujets non instruit sont plus informés
sur la connaissance du VIH/SIDA que ceux instruit. Le croisement entre les
<< Non instruits » et les <<instruits » donne alors, les
résultats suivants : OR : 1,05 (0,36- 2,90);
p=0,88>0.05. Toute l'importance et
la nécessité d'être instruit sont traduites à
travers les propos de J. J. ROUSSEAU qui dit en substance que : <<
tout ce que nous n'avons pas à notre naissance et dont nous avons
besoin étant grands, nous est donné par l'éducation. Cette
éducation nous vient de la nature, ou des hommes, ou des choses. Le
développement interne de nos facultés et de nos organes est
l'éducation de la nature ; l'usage qu'on apprend à faire de ce
développement est l'éducation des hommes ; et l'acquis de notre
propre expérience sur des objets qui nous affectent est
l'éducation des choses39 ». Une
étude CAP pourrait bien être utile pour expliquer ces
phénomènes. Il n'existe pas un lien statistiquement significatif
entre le sexe (p=0,95 >0.05) et le niveau d'instruction des
enquêtés
(p=0,88>0.05) par
rapport à la connaissance sur le VIH/SIDA. Cela pourrait être
handicapant pour l'utilisation des services de CDV par les populations de
l'HMRB car, l'instruction est un moyen de parvenir à un résultat
pour que celles-ci comprennent et s'approprient les messages de sensibilisation
sur le VIH et sur le CDV.
Par rapport à la participation à une
séance de sensibilisation du VIH/SIDA: Les sujets de la religion
musulmane sont plus participants à une séance de sensibilisation
que les chrétiens. Ceci s'expliquerait par le fait que la religion est
faite de principes, pratiques et croyances qui joueraient sur l'utilisation
d'un CDV. Cependant il n'existe pas une différence statistiquement
significative pour le sexe et la religion car leur P-Valeur
respectivement p=0,11>0.05 et
p=0,50>0.05 par rapport à la participation
à une séance de sensibilisation du VIH/SIDA.
La
TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
majorité des enquêtés (78,4%) affirme qu'elle
n'a pas assisté à une séance de sensibilisation sur le
CDV.
Des résultats semblables ont été
trouvés par ZIGANI Z. dans son
étude25 où il affirmait que 91% de
ses enquêtés, n'ont pas assisté à une séance
de sensibilisation sur le CDV. Ce résultat indique le complément
d'efforts à fournir pour informer les populations sur le CDV.
Par rapport { d'autres études menées avant, nous
amène { croiser une fois de plus la sensibilisation et l'acceptation de
faire le test si une fois ce dernier est proposé aux sujets de notre
étude. Les résultats auxquels nous sommes parvenus, renforcent
cette idée car l'étude a établi un lien statistiquement
significatif entre la sensibilisation sur le CDV et l'acceptation de faire le
test de dépistage, si on vous le proposait, car p=0,01 inférieur
{ 0,05. C'est qui contredit celle mené par le croisement de la
sensibilisation par rapport au sexe et la religion.
De ce fait, nous tirons la conclusion selon laquelle ceux qui
ont déjà assisté à une séance de
sensibilisation sur le CDV semblent utiliser plus les services de CDV que ceux
qui n'ont pas assisté à l'HMRB. Le fait de n'avoir pas
assisté à une séance de sensibilisation semble être
un facteur limitant l'utilisation des services de CDV à l'HMRB.
Les célibataires connaissent plus le lieu où
passer le test de dépistage que les mariés. Il n'existe pas une
différence statistiquement significative pour le sexe et l'état
matrimonial car leur PValeur respectivement
p=0,79>0.05 et
p=0,19>0.05 par rapport à la connaissance
du lieu où passer le test. La majorité des sujets
enquêtés (50,0%) ne connaît pas son statut
sérologique du VIH. Cependant, 69,5% de ces sujets sont disposés
à le connaître, si on le leur proposait.
D'autres études affermissent ce constat. Une autre
étude25 menée par ZIGANI Z.
révélait que 75% des personnes interrogées sont
disposées à faire le test de dépistage du VIH.
DAMESYN et al. ont révélé aussi dans leur
étude30 que 95% des participants affirment
qu'ils accepteraient le test de dépistage du VIH si on le leur
proposait.
En revanche, certains enquêtés (30,5%) de la
présente étude affirment qu'ils refuseraient le test de
dépistage du VIH. Parmi ceux-ci, nombreux sont ceux qui évoquent
la détérioration de la santé (45,0%) ; la discrimination
(23,3%), la baisse du poids (2,5%) et mort (29,2%) comme motifs de refus. Cette
réticence n'est pas compatible avec une démarche efficace de
prévention du VIH car nous convenons que le traitement curatif du VIH
est un défi pour le monde scientifique à l'heure actuelle.
Cependant, se dépister tôt permet aux individus de ne pas
évoluer vers le stade SIDA d'une part et d'autre part d'éviter de
s'infecter ou de se réinfecter. Il n'existe pas une différence
statistiquement significative pour le sexe et la profession car leur P-Valeur
respectivement p=0,16>0.05 et
p=0,30>0.05 par rapport { l'acceptation de faire
le test.
Pour ce qui du facteur lié { la gratuité du test
par rapport au sexe et la religion, il n'existe pas une différence
statistiquement significative pour le sexe et la religion car leur P-Valeur
respectivement p=0,38>0.05 et
p=0,08>0.05 par rapport au facteur lié à la
gratuité du test.
De plus, la présente étude a permis
d'établir un lien statistiquement significatif entre la connaissance
de l'existence de la stigmatisation liée au VIH et le sexe et la
profession avec un P- Valeur respectivement 0,020 et 0,0000022
inférieur à 0,05. Ce qui signifie que ceux qui
TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
connaissent l'existence de la stigmatisation semblent utiliser
le moins les services de CDV que les autres.
OUEDRAOGO T. L. et al corroborent ce constat, puisqu'ils
concluaient dans leur étude32 que si le
recours au dépistage volontaire du VIH reste faible, c'est bien parce
que les gens ont peur des réactions négatives de leur entourage.
L'existence de la stigmatisation liée au VIH s'avère être
un facteur entravant l'utilisation des services de CDV au DSK.
Nous pensons alors, qu'il faudrait développer une
communication adaptée à l'endroit des familles des PVVIH afin de
créer un climat de solidarité, de fraternité et de
confiance dont les PVVIH ont besoin ; même si la plupart des
enquêtés (41,9%) affirment qu'ils vont continuer de vivre avec
leur proche infecté par le VIH.
Compte tenu des insuffisances de connaissances et des attitudes
des populations constatées, les
résultats de notre étude confortent alors, notre
hypothèse selon laquelle les facteurs liés aux
populations de 15 à 49 ans limitent l'utilisation des
services de CDV au DSK. L'hypothèse est
donc confirmée.
CONCLUSION
SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS ANNEXES
50
52
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
Dans le cadre de notre formation en santé publique,
chaque étudiant doit élaborer un mémoire de fin
d'étude. C'est dans cette perspective, que nous effectuons cette
étude dont le thème est : « Les facteurs favorisants
l'utilisation des activités d'un centre de conseil et dépistage
volontaire dans la ville de Bukavu. Cas spécifique du centre de conseil
et dépistage du centre hospitalier FARDC ». Vos
réponses seront d'un grand apport pour la rédaction de ce
mémoire. Nous vous rassurons que la confidentialité et l'anonymat
des vos informations seront garanties. Nous vous promettons aussi les
résultats de notre étude. Merci de faire vôtre, notre
travail.
I. L'IDENTIFICATION DE L'ENQUETE
N° de la fiche
Nom du village
Date de l'enquête
II. LES CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES DES
PERSONNES ENQUETEES
1. L'âge ............
2. Le sexe
1. Masculin 2.Féminin
3. L'état matrimonial.
1. Célibataires 2. Marié(e) 3. Veuf (Ve)
4. Niveau d'instruction.
1. Supérieur 2. Secondaire 3. Primaire
4. Alphabétisés 5. Non instruits
5. La religion
1. Musulmane 2. Protestante 3. Catholique 4. Réveil
II. CONNAISSANCES SUR LE VIH/SIDA
6. Avez-vous déjà entendu parler du VIH/SIDA
?
1. Oui 2. Non
7. Quelles sont les voies de transmission du SIDA que vous
connaissez ?
1. Sexuelle 2. Sanguine 3. Materno-foetale
8. Quels sont les moyens de la prévention du VIH que
vous connaissez ?
1. Fidélité 2. Port du préservatif 3. Usage
d'instruments stériles 4. Abstinence
III. SENSIBILISATION SUR LE VIH/SIDA
9. Avez-vous déjà assisté à une
séance de sensibilisation sur le SIDA ?
1. Oui 2.Non
10. Si oui, qu'avez-vous retenu de cette sensibilisation
?
1. Voie de transmission 2. Prévention 3. Signes du SIDA 4.
Soutien aux
PV/VIH
IV. OPINIONS/ATTITUDES SUR LE VIH/SIDA
11. Une personne apparemment bien portante peut-elle avoir le
virus du SIDA dans son corps ? 1. Oui 2. Non
12. Comment une personne peut-elle savoir qu'elle a le VIH dans
son organisme ?
1. test de dépistage 2.analyse du sang 3.consultation
médicale 4.confession a
l'église
13. Quelle est votre source d'information ? (Si la réponse
précédente est test de dépistage) 1.
Télévision 2.Radio 3. Centre de santé
4. Amis 5. Séance de sensibilisation 6. Lycée et
collèges
14. Connaissez-vous des lieux où vous pourrez faire le
test de dépistage du VIH ?
1. Oui 2. Non
15. Si oui, où peut-on le faire ?
1. Dispensaire 2. Centre Hospitalier 3. Centre de santé
4. Clinique privée 5. Centre de dépistage
6.Hôpital
16. Quels sont les avantages du conseil dépistage
volontaire du VIH ?
1. Connaître son statut sérologique VIH 2.Prise en
charge à temps
3. Réduction de la mortalité 4.Evite la propagation
du VIH
V. LES ATTITUDES DES PERSONNES VIS-A-VIS DU CDV
17. Connaissez-vous votre statut sérologique VIH ?
1. Oui 2. Non
18. Si non, accepteriez vous de faire le test de
dépistage, si on vous le proposait ?
1. Oui 2. Non
19. Si non, pourquoi ?
1. Détérioration de ma santé
2.Discrimination 3.Baisse du poids 4.La mort
VI. LES CONNAISSANCES SUR LA PRISE EN CHARGE MEDICALE
DU VIH
20. Savez vous qu'il existe des médicaments permettant
à une personne qui a le VIH de ne pas évoluer vers la maladie
?
1. Oui 2.Non
21. Avez-vous déjà entendu parler du coût du
test ? 1. Oui 2. Non
22. Si oui, quel est son coût ?
1. Gratuit 2. 500 FC 3. Inférieur à 500 FC 4.
Supérieur à 500 FC
23. Comment trouvez-vous ce coût ?
1. Abordable 2. Peu abordable 3. Pas abordable
24 Pensez-vous que si le test était gratuit les gens
allaient accepter de le faire ?
1. Oui 2. Non
25 Si non, pourquoi?
1. Absence de médicaments 2. Peur d'être
séropositif et mourir vite
3. Délai d'attente des résultats long
VII. CONNAISSANCE SUR LA PRISE EN CHARGE
26. Savez-vous qu'il existe les médicaments qui
permettent à une personne séropositive de ne pas mourir vite ?
1. Oui 2. Non
27. Si oui, avez-vous entendu parler du coût de ces
médicaments ?
1. Oui 2. Non
28. Si oui, comment trouvez-vous ce coût ? 1. Très
abordable 2.Abordable 3. Peu abordable 4. Pas abordable
VIII. STIGMATISATION/DISCRIMINATION
29. Avez-vous vu une personne qui a été
rejetée parce qu'elle a le VIH/SIDA au cours de l'année en cours
?
1. Oui 2. Non
30. Si oui qui a été à l'origine de cette
pratique ? 1. Famille 2. Amis 3.Voisins
53
TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2
Santé Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
31. Pensez-vous que les personnes de votre entourage peuvent
rejeter une personne si elles savent qu'elle a le VIH ?
1. Oui 2. Non
32. Que ferez-vous face à la séropositivité
de votre partenaire sexuel ?
1. Aucun changement 2. Test et prise de précautions 3.
Test et séparation
33. Quelle serait votre attitude face à la
séropositivité de votre proche ?
1. Faire une Séparation de lit 2.Divorcer 3. Se Moquer de
lui (d'elle) 4. le critiquer 5. L'exclure de la famille 6. L'isoler 7.
Continuer à vivre ensemble
Je vous remercie d'avance pour votre contribution. Que
Dieu vous bénisse
GUIDE D'ENTRETIEN ADRESSE AUX PRESTATAIRES DE SERVICES
DE CDV
Dans le cadre de notre formation en santé publique,
chaque étudiant doit élaborer un mémoire de fin
d'étude. C'est dans cette perspective, que nous effectuons cette
étude dont le thème est : « Les facteurs favorisants
l'utilisation des activités d'un centre de conseil et dépistage
volontaire dans la ville de Bukavu. Cas spécifique du centre de conseil
et dépistage du centre hospitalier FARDC ». Vos
réponses seront d'un grand apport pour la rédaction de ce
mémoire. Nous vous rassurons que la confidentialité et l'anonymat
des vos informations seront garanties. Nous vous promettons aussi les
résultats de notre étude. Merci de faire vôtre, notre
travail.
I. identification de l'enquêté
Identification de
h'enquêté
Date
Nom de la formation sanitaire
Qualification
Ancienneté dans le poste
I. Les connaissances des prestataires sur he CDV
1. Qu'est ce que le conseil dépistage volontaire du VIH
?
2. Quelles sont les étapes du conseil dépistage
volontaire du VIH ?
1. Conseil pré test
2. Le test de dépistage
3. Conseil post test
4. La référence
3. Quels sont les objectifs du pré test ?
4. Quels sont les objectifs du post test ?
5. Quels sont les qualités d'un prestataire de CDV ?
1. Etre accueillant Etre courtois
2. Savoir gérer les émotions du client Etre
disponible
3. Avoir des aptitudes de communication interpersonnelle
4. Connaître les techniques du counseling
5. Autres
6. Quels sont les principes de bases d'un conseil
dépistage volontaire du VIH ? 1. Le consentement éclairé
2. Le respect de la confidentialité 3. Le statut sérologique
4.les références socioculturelles
7. Qu'est ce que la communication interpersonnelle dans le cadre
du CDV?
8. Qu'est ce que la communication de masse dans le cadre du CDV
?
9. Quels sont les obstacles de la communication interpersonnelle
?
10. quelles sont les éléments du processus de
communication interpersonnelle ?
11. quelles sont les méthodes de la communication de
masse dans le cadre du CDV ? TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2 Santé
Publique ; Mémoire ; UOB, 2010-2011
II. L'organisation des services et le fonctionnement
des services de CDV
12. Avez-vous bénéficié d'une formation en
conseil dépistage volontaire du VIH ? 1. Oui 2.non
Si oui à quand remonte la dernière formation ?
13. Avez-vous reçu des supervisions sur le CDV de la part
de l'ECD depuis que vous assurez les services de CDV?
1. Oui 2.non
14. Y a-t-il un système de motivation des prestataires
des services de CDV ?
1. Oui 2.non
15. Quelles sont les heures d'ouverture et de fermeture de votre
formation sanitaire de CDV ?
16. Quels sont les jours réservés à l'offre
de service de CDV dans votre structure ?
17. Avez-vous un système de permanence pour assurer les
services de CDV ? 1. Oui 2.non
Si oui comment est elle organisée ?
18. Organisez vous des réunions d'échanges entre
conseillers ?
1. Oui 2.non
19. avez-vous un système d'approvisionnements en
réactifs et consommables ?
1. Oui 2.non
Si oui comment vous vous approvisionnez ?
20. avez-vous connu des ruptures de réactifs (tests
rapides) au cours de l'année 2006 ? 1. Oui 2.non
Si oui quelles étaient les raisons de cette rupture ?
21. y a-t-il un circuit du client dans votre formation sanitaire
? 1. Oui 2.non TULIZANA NAMEGABE Bertrand, L2 Santé Publique ;
Mémoire ; UOB, 2010-2011
Si oui, pouvez-vous le décrire ?
III. Les difficultés rencontrées dans
l'exécution des activités de CDV
22. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans
l'exécution de vos activités de CDV ?
IV. Les suggestions des prestataires pour
améliorer l'utilisation des services de CDV
23. Quelles sont les suggestions que vous pouvez faire pour
améliorer l'utilisation des services de CDV ?
MERCI DE VOTRE COOPERATION
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