République du Sénégal Un Peuple - Un
But - Une Foi
UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR FACULTE DES SCIENCES
ECONOMIQUES ET DE GESTION
(FASEG)
MEMOIRE DE MAITRISE
Option: Analyse et Politique
Economique
THEME:
Le financement des PME pour la Création
d'Emplois et la Réduction de la
Pauvreté
ANNEE UNIVERITAIRE: 2010/ 2011
Présenté par : Sous la Direction de
:
KHADIM NGOM M. ABOU KANE
1
Table des Matières
Remerciements~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.~~.3
Dédicaces~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~..~ 4
Sigles et
Abréviations~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~. ~~5
Introduction
Générale~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.~.6 CHAPITRE
I : Le financement des PME au Sénégal~~~~~~~~~~~~~~..~.8
SECTION I : Analyse de la demande de financement des
PME~~~~~~~~~~. 8
1- Comment la PME est-elle définie au
Sénégal 9 8
2- Quelles sont les caractéristiques de la PME au
Sénégal 9 9
3- Quelles sont les besoins des PME au Sénégal
9 9
a- Les besoins financiers~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~...10
b- Les besoins non financiers 10
4- Quelles sont les contraintes inhérentes aux PME au
Sénégal 9 10
SECTION II : la faiblesse des capacités
de financement des PME~~~~~~~~.~ 11
SECTION III : les difficultés de
financement des PME sénégalaises~~~~~~~. ~13
SECTION IV : les contraintes liées au
financement des PME~~~~.~~~~~ 15
a- La réticence des établissements de
crédit~~~~~~~~~~~~~~.~. ~ 15
b- Un environnement financier encore
morose~~~~~~~~~~.~~~~~~16
c- Les obstacles à l'accès des PME au financement
et au crédit~~~~.~~~~~.16
- L'accès au financement~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.~~~.~ 16
- L'accès au crédit....17
-- Une offre de crédits á la PME
par la réglementation prudentielle~~.~~~~.~ 17
SECTION V : Etude de l'offre et de la demande de
financement~~~~~~. ~~~~19
1- Etude de l'offre de services
financiers~~~~~~~~~~~~~..~~~~~19
2- Etude de la demande de financement~~~~~~~~~~~~~. ~~~~~.19
CHAPITRE II : le marché de l'emploi dans
la perspective des PME 21
SECTION I : les politiques nationales face
à la création d'un système d'information sur le
marché de l'emploi~~~~~~~~~~~~~~~~~. ~~~~~~~~~ ~ 21
1- Les politiques nationales face à la création de
l'emploi ~~~~~~~~~..~ . 21
2- L'établissement d'un système d'information sur
le marché de l'emploi~~~~~ 22 SECTION II :
création d'emplois au Sénégal~~~~~~~~~~~~~~~~~.~23
- - L'équation des entreprises formelles 23
1- Une croissance économique
déséquilibrée 23
2- La relance de la productivité du
travail~~~~~~~~~~~~~~~~~~.24
3- La double stratégie pour la relance de l'emploi 24
4- Création d'emplois selon les bailleurs de fond 25
SECTION III : Stimulation de l'emploi 26
I- Le rôle des conseils économiques et sociaux au
Sénégal...................... 26
II- La situation de l'emploi au Sénégal 27
A- Dans la perspective des PME 27
B- Les caractéristiques de l'emploi en milieu rural 27
C- Les caractéristiques de l'emploi en milieu urbain
28
III- Les contraintes de la mise en oeuvre du Pacte Mondial pour
l'Emploi au
Sénégal 28 SECTION IV : les
mécanismes d'ajustement de l'emploi de la dernière
décennie 30
A- La création d'emploi dans le secteur formel 31
B- La création d'emploi dans le secteur informel
32 CHAPITRE III : le diagnostic de la pauvreté et
l'impact du financement des PME a la
réductionde la
pauvreté..........................................................................
33
SECTION I : le diagnostic de la pauvreté
33
I- Définition de la pauvreté 33
a- Perception de la pauvreté 33
b- Profil de pauvreté 34
c- Manifestation de la pauvreté 37
II- Déterminants de la pauvreté 38
1- Environnement économique/ insuffisance des revenus
38
2- Chômage et pauvreté 39
3- Les enfants occupés 39
4- Le travail des jeunes de 15 à 24 ans
........................................................ 40
5- Le sous emploi 41
III- Stratégie de lutte contre la pauvreté
42
SECTION II : L'impact des PME a la
réduction de la pauvreté 43
a- La création d'emploi : secteur
informel.................................................. 43
b- La création de richesse
43 CONCLUSION.................................................................................
........45
BIBLIOGRAPHIE....................................................................................46
REMERCIEMENTS
Au début ; je témoigne tous mes
remerciements, ma reconnaissance et ma gratitude aux chères personnes,
qui ont contribué de près ou de loin, de par leur courtoisie et
soutien ont accepté de m'orienter et de m'apporter leur assistance et
leur aide inestimable durant toutes mes études du primaire jusqu'aux
supérieures. Je cite :
Mon père Serigne Ngom et ma
mère Rouba Dièye que j'aime beaucoup A mes chers
frères Birame et Cheikh ;
A mon professeur encadreur M. Abou Kane
qui n'a ménagé aucun effort pour le suivi, l'accomplissement et
la réussite de ce travail. De par sa gentillesse, sa modestie et surtout
sa disponibilité, cela était un grand plaisir pour moi
d'être parmi ses étudiants (encadrés).
A tous les enseignants sans exception qui
ont participé à ma formation intellectuelle ;
A l'Agence Nationale de la
Statistique et de la Démographie
(ANSD) et plus particulièrement au service de la
documentation.
Et à tous mes camarades étudiants avec qui on a
vécu ensemble de quatre (4) longues années d'études ; le
chemin n'était pas du tout facile mais grâce à Dieu on a pu
à arriver là.
DEDICACES
Je dédie ce mémoire à :
Mes chers parents Serigne et Rouba
Dièye sans vous je ne serais pas là entrain
d'écrire un mémoire, vous m'avez donné la vie, nourri et
éduqué. Longue vie à vous, je vous adore.
Mes frères Birame et Cheikh qui n'ont
jamais arrêté de me soutenir pour la réussite de mes
études.
Ma grand-mère Khoury Ndao qui vient
juste de nous quitter, que la terre de Touba lui soit légère
Amine.
Mes frères et soeurs : Penda,
Ndiaré, Thiaw, Pape, Dior, Ndéye yacine, Adji, Serigne
Mbacké, Mbéry, Matar, Maty, Ass, Ndongo, Tapha, Alla, Cheikh
Mbacké, Ndioufa, Diarra, Ngoné Thiao, Mounas ;
Mes neveux : Maniaw, Mor, Adama, Moustapha, Papa et
Bébé Serigne, Aliou Fall, Ahmet Laye, Adjia ; ma tante
Ya Fatou
Ma 2ème famille à Pikine :
ma tante Ndella, Diarra Diop, Ndéye Marème, Amadou,
saliou, Djily et Awa ;
Mes amis(es) : Lamane, El' hadji A Gueye, Massylla
Ngom, Papa Diouf, Couro Diallo, Fatou Ciss, Ndella
Léye, pour ne citer que ça.
Et spécialement à Khady Ndoye
qui représente beaucoup pour moi.
Tous les étudiants de la promotion 2011
et particulièrement ceux de l'option Analyse
et Politique Economique pour leur
solidarité fraternelle.
Mon guide spirituel, Serigne Saliou
mbacké. Vous avez été un guide exemplaire et
modèle, qu'ALLAH vous accueille dans son paradis éternel.
SIGLES ET ABREVIATIONS
BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique
de l'Ouest BDEF: Banque de Données Economiques et
Financières BOAD: Banque Ouest Africaine de
Développement
CGA: Centre de Gestion Agréée
CPI: Conseil Présidentiel de
l'Investissement
CREA: Centre de Recherches Economiques
Appliquées DSRP: Document de Stratégie et de
Réduction de la Pauvreté ESAM: Enquête
Sénégalaise Auprès des Ménages
ESPS: Enquête de Suivi de la
Pauvreté au Sénégal IMF: Institution de
Micro Finance
MPME: Micro et Petites et Moyennes
Entreprises
NINEA: Numéro d'Identification Nationale
des Entreprises Agréées
OCDE: Organisation pour la Coopération et
le Développement Economique OIT: Organisation
Internationale du Travail
OMD: Objectifs du Millénaire pour le
Développement
ONECCA: Ordre Nationale des Experts Comptables
et Comptables Agréés PIB: Produit
Intérieur Brut
PME: Petites et Moyennes Entreprises
PMe : Pacte Mondial pour L'emploi
PMI: Petites et Moyennes Industries
QUID: Questionnaire Unifié des
Indicateurs de Développement
RGPH3: Recensement Général de la
Population et de l'Habitat
SDF: Sans Domicile Fixe
SFI: Société Financière
Internationale
SIMIT: Insuffisances du Système
d'Information sur le Marché du Travail SONACOS:
Société Nationale du Commerce au
Sénégal
USAID: Agence des Etats-Unis pour le
Développement International
INTRODUCTION GENERALE:
Dans un contexte de crise financière qui plombe
davantage les efforts que l'Etat doit consentir dans la mise en place de
conditions nécessaires au développement notamment la
création d'infrastructures et la création d'emplois et
l'investissement dans les secteurs sociaux, une intervention des entreprises
dans l'activité économique est de plus en plus requise.
D'ailleurs le secteur privé est considéré aujourd'hui
comme un levier important de croissance économique et de lutte contre la
pauvreté, surtout dans les pays en développement, ou il est
composé principalement des Petites et
Moyennes Entreprises (PME).Les PME forment
l'armateur de toutes les économies et sont une source essentielle de
croissance économique, de dynamisme et de flexibilité aussi bien
dans les pays industrialisés avancés que dans les
économies émergentes et en développement.
Certaines études montrent que les PME ont
été confrontées à un problème de
financement. La première étude s'est pensée sur l'offre de
services financiers, la détermination du niveau de financement et
l'identification des mécanismes et des services financiers novateurs
capables d'être mis en marché pour accroitre le volume de
crédits ainsi que la rentabilité des PME au plan d'accès
au financement et d'apprécier la qualité et la diversité
de l'offre financière destinée à la PME au
Sénégal.( elle a été menée par le cabinet VA
CONSEILS en avril 2010)
La deuxième a porté sur la demande de
financement des PME au Sénégal. Elle a permis de collecter des
données objectives et les appréciations des entrepreneurs
installés dans des raisons du Sénégal sur la situation
actuelle des PME dans le domaine de l'accès au financement et leur plan
de développement. (Cabinet VA CONSEILS, avril 2010)
Si les petites entreprises ne deviennent pas des
multinationales, elles sont confrontées au même problème au
cours des premiers jours : trouver de l'argent qui leur permettra de se lancer,
de croitre et de tester leurs produits ou services. Il est plus difficile pour
les PME que pour les entreprises les plus grandes d'emprunter de l'argent
auprès des banques ou de trouver des investissements privés.
Compte tenu du fait que les petites entreprises et notamment les PME innovantes
sont de plus en plus vitales pour le développement économique et
la création d'emplois à mesure que l'économie
fondée sur la connaissance se développe, ces questions ont leur
importance.
Les autorités doivent agir sur un levier pour
encourager la demande de travail émanant des entreprises formelles. Il
leur fait stimuler certaines activités économiques porteuses
d'emploi sans tomber dans le panneau de la création artificielle
d'emplois. Mais bien en mettant en place les conditions favorables à cet
effort, c'est en tout cas l'ambition affichée de la stratégie de
croissance accélérée. Elle doit surtout chercher à
favoriser l'essor des PME, lesquelles sont
les principales créatrices d'emploi, et ce dans une
perspective dynamique, en réduisant leurs coûts de création
et de fonctionnement.
Cette étude s'intéresse à l'un des
Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) qui est la
réduction de la pauvreté à travers le financement des PME
et la création de l'emploi. Elle s'articule autour de trois
chapitres.
Le premier traite le financement des PME au
Sénégal : (1) la faiblesse des capacités des PME, (2) les
obstacles à l'accès des PME au financement et (3) les solutions
à la problématique du financement des PME.
Le deuxième chapitre met l'accent sur le marché de
l'emploi dans la perspective des PME.
Le troisième chapitre présente d'une part le
diagnostic de la pauvreté et d'autre part l'impact du financement des
PME à la réduction de la pauvreté.
CHAPITRE I : Le financement des PME au
Sénégal
Selon la charte des Petites et Moyennes Entreprises, le
concept de PME englobe, d'une part, la petite entreprise qui inclut la micro
entreprise et la très petite entreprise et d'autre part la moyenne
entreprise. La dite charte définit la PME par rapport aux quatre
critères à savoir l'effectif, le chiffre d'affaire annuel hors
taxes, la transparence dans la tenue de la comptabilité et
l'investissement.
Au Sénégal les PME constituent la base du tissu
économique. Elles représentent 80 à 90% du tissu
industriel et contribuent à hauteur de 20% du PIB et 30% à la
création d'emploi dans le secteur moderne et occupe l'essentiel des
secteurs porteurs notamment l'agro-industrie, le tourisme, la pêche, les
télécommunications, le bâtiment, les travaux publics
etc.
Cependant elles sont confrontées à de nombreuses
contraintes relatives à l'accès au financement et au
marché à un environnement juridique et institutionnel, à
la faiblesse de leurs capacités technique et organisationnelle, à
la rigidité du marché du travail (condition de licenciement
encore rigide, qualifications de la main d'oeuvre).Ces obstacles à
l'émergence d'un secteur privé fort sont encore plupart dans le
secteur informel, qui renferme la population la plus importante des PME.
En définitive, ces dernières, bien que
dynamiques n'offrent pas de réelles garanties d'une croissance pro
pauvre. Fort à ce constat, le gouvernement du Sénégal
à pris de nombreuses initiatives pour développer le secteur
privé plus particulièrement les PME. Il s'agit, notamment de la
mise en place de structures d'appui et de financement du secteur privé
de l'adoption de la charte des PME et de la lettre de politique sectorielle des
PME, de la mise en place du FPE, des fonds de contrepartie etc. En outre le
gouvernement du Sénégal a pris des mesures conséquentes
tendant à améliorer l'environnement des affaires dans le cadre du
conseil présidentiel de l'investissement (CPI).
Malgré ces nombreuses initiatives, le
développement des PME demeure encore timide, à cause
principalement de des difficultés, d'accès au financement. Ce
problème majeur, surtout dans un contexte de crise économique et
financière risque de prendre des ampleurs plus inquiétantes. Au
Sénégal les PME ont certes des atouts considérables mais
elles sont confrontées à des faiblesses énormes leur
empêchant de jouer véritablement leur rôle dans le
développement économique et social du pays.
SECTION1 : ANALYSE DE LA DEMANDE DE FINANCEMENT DES
PME
1. Comment la PME est-elle définie au
Sénégal ?
Les petites entreprises (PE) regroupent les micro-entreprises et
les très petites entreprises répondant aux critères et
seuils suivants :
- Effectif compris entre un (01) et vingt (20) employé;
- Tenue d'une comptabilité allégée ou de
trésorerie certifiée par un Centre de
Gestion Agréé (CGA) selon le système
comptable en vigueur au Sénégal ;
- Chiffre d'affaires hors taxe annuel n'atteignant pas les
limites suivantes définies dans le cadre de l'impôt «
synthétique » :
· 50 millions de FCFA pour les PE qui effectuent des
opérations de livraison de biens ;
· 25 millions de FCFA pour les PE qui effectuent des
opérations de prestation de services ;
· 50 millions de FCFA pour les PE qui effectuent des
opérations mixtes telles que définies par les textes relatifs
audit impôt.
Les moyennes entreprises (ME) répondent aux
critères et seuils suivants :
- Effectif inférieur à deux cent cinquante (250)
employés ;
- Tenue d'une comptabilité selon le système
normal en vigueur au Sénégal et certifiée par un membre
inscrit à l'Ordre National des Experts Comptables et Comptables
Agréés (ONECCA) ;
- Chiffre d'affaires hors taxes annuel compris entre les limites
fixées ci-dessus et 15 milliards de FCFA ;
- Investissement net inférieur ou égal à 1
milliard de FCFA.
2. Quelles sont les caractéristiques de la PME au
Sénégal ?
Au Sénégal, le segment de marché des PME
comporte plusieurs caractéristiques, notamment: -Manque de
diversification vers les créneaux porteurs et mimétisme,
d'où une saturation rapide des créneaux exploités ;
-Difficulté à trouver des débouchés
internes (concurrence de produits importés) et externes ; -Faible
qualité des produits et problèmes de finition ;
-Faiblesse/inadéquation des équipements de
production (artisanat, transformation, agriculture etc.) ;
-Faible niveau de formalisation, absence de comptabilité
fiable et de documents financiers; -Difficulté à présenter
des garanties acceptables pour la Banque.
3. Quels sont les besoins des PME au Sénégal
?
Les PME sénégalaises expriment plusieurs types de
besoins, à savoir :
a) BESOINS FINANCIERS :
Le besoin de financer l'implantation, précisément
celui de financer,
l'investissement et le fonds de roulement de départ ;
-Le besoin de financer le développement de
l'activité, c'est-à-dire le besoin de financer l'acquisition
d'équipements nouveaux ;
-le besoin de financer le fonds de roulement ordinaire ;
-le besoin de financer des marchés spécifiques,
l'entreprise doit trouver les ressources permettant de produire et d'effectuer
les livraisons avant d'obtenir
-le règlement ;
-le besoin d'autres services financiers tels que la caution sur
marché, la caution d'avance de démarrage ;
-Le besoin de trouver des garanties et des partenaires
financiers capables de
-fournir des ressources longues à des taux avantageux
;
-Le besoin d'identifier toutes les sources de financement
disponibles et mobilisables ; Le besoin de réduire les délais de
financement et de refinancement.
Le niveau de ces besoins financiers est très variable,
mais ils sont généralement de trois types : les crédits
d'investissement, les crédits à court terme (crédit de
trésorerie), les engagements par signature (cautions).
b) BESOINS NON FINANCIERS :
Les PME sénégalaises expriment une batterie de
besoins de services non financiers, notamment en termes de :
- Renforcement des capacités des ressources humaines,
précisément en formation technique et en formation en gestion
d'entreprise ;
- Promotion des produits et services (encadrement à la
recherche de débouchés, participation aux foires ou à
d'autres manifestations commerciales, information sur le calendrier des
manifestations commerciales, bons de commande ou de travaux, participation aux
appels d'offres etc.) ;
- Amélioration de la qualité des produits (brevet,
certification, normalisation des produits, manuel de procédures, ...)
;
- Consulting (encadrement et assistance conseil) ;
- Relations de partenariat (inscription dans les chambres de
métier, adhésion à une organisation professionnelle).
4. Quelles sont les contraintes inhérentes aux PME au
Sénégal ?
Au Sénégal, en dépit des réponses
apportées pour couvrir les risques de financement des PME celles-ci
restent confrontées à un certain nombre de contraintes les
empéchant d'avoir accès à des financements. Parmi
celles-ci, on peut noter :
- manque de transparence dans la gestion du fait de la
défaillance du système d'information et de gestion ;
- problème de gouvernance ;
- opacité des procédures de gestion
financière et sociale ;
- faible niveau des fonds propres, donc bas degré de
capitalisation ;
- exigence, par certaines institutions financières,
d'importantes garanties --notamment physiques -- dont la plupart des PME ne
disposent pas ;
- environnement juridique peu favorable ;
- financement inadapté à leurs besoins ;
- système de gestion peu orthodoxe ;
- insuffisance des infrastructures de soutien à leurs
activités ;
- faiblesse du marché de services aux entreprises ;
- inefficacité de certaines structures d'appui ;
- non maîtrise des sources d'approvisionnement en
matières premières ;
- difficultés d'accès au marché ;
- vétusté des équipements ;
- ignorance des normes de qualité.
SECTION 2: La faiblesse des capacités de
financement des PME
La faiblesse des PME en Afrique s'explique par
l'étroitesse des marchés locaux dans un contexte
d'intégration peu poussée et un environnement
général des affaires hostiles : lourdeurs administratives ;
infrastructures déficientes ; manque de crédibilité de
l'appareil judiciaire ; indétermination financière insuffisante
et des régimes fiscaux dés incitatifs. De nombreuses technologies
simples qui n'imposent pas l'utilisation intensive des infrastructures. Leur
petite taille les protège également des recours en justice.
Les grandes entreprises ont les moyens de contourner les
contraintes juridiques et financières. Elles ont un pouvoir de
négociation supérieur et souvent un bon traitement
préférentiel. Elles dépendent moins de
l'économie locale car elles ont accès au financement, à la
technologie et
au marchés étrangers, notamment via les maisons
mères dont elles sont souvent des filiales. Elles peuvent se substituer
plus facilement aux services publics qui font défaut.
Au Sénégal, la majeur partie des PME
évoluent dans le secteur informel, ne tiennent pas une
comptabilité conforme aux normes et sont donc dans
l'impossibilité de fournir le minimum d'informations financières
exigées par les préteurs. Méme pour les PME du secteur
formel, la situation n'est pas des meilleures. Le capital, souvent faible,
reste concentré entre les mains d'un seul propriétaire qui n'a
généralement pas une culture de management. Ainsi la plupart des
PME ne disposent pas de plan d'entreprises leur permettant d'évaluer
leur coüt d'investissement et de fonctionnement, de parfaire leurs outils
de production et de définir des stratégies de
pénétration des marchés, de valorisation des ressources
humaines et de recherches de capitaux suffisants. Cette absence de vision est
la principale cause de la faiblesse des fonds propres et de l'insuffisance de
trésorerie nécessaire au bon fonctionnement de l'entreprise. Ces
comportements antagoniques aux méthodes modernes de gestion des
entreprises rendent les établissements de crédit plus
réticents à financer les PME.
A cela s'ajoute l'insuffisance des débouchés
pour la production inhérente à la faible
compétitivité des entreprises à l'étroitesse des
marchés national et régional, à la
défectuosité des infrastructures routières et aux
nombreuses barrières tarifaires et non tarifaires.
On le voit donc l'insuffisance de financement du secteur
privé, en général et des PME en particulier, relève
de la responsabilité des entreprises, des établissements de
crédits et des pouvoirs publics.
La résolution de cette situation suggère que ces
principaux acteurs ont encore un rôle à ajouter dans la promotion
du financement des PME.
Malgré leur importance numérique, les PME sont
marquées par la faiblesse de leur valeur ajoutée industrielle.
Elles n'ont pas un impact considérable sur le PIB. On se rend compte que
cette catégorie d'entreprises ne contribue qu'à 30% des emplois,
25% du chiffre d'affaire et 20% de la valeur ajoutée nationale.
En outre les PME sont confrontées à des besoins
énormes en matière d'équipements technologiques. Leur
processus à caractère artisanal ne leur permet pas
d'améliorer leur production. La démarche qualité,
indispensable à la compétitivité, est de ce point de vue
quasi-inexistant. Les dirigeants des petites et moyennes entreprises manquent
souvent de formation appropriée et de compétences
managériales et techniques. Cette situation s'explique par
l'inefficacité du système d'éducation de base par rapport
aux exigences du secteur privé.
Le secteur informel qui attire un nombre important de PME
représente un poids énorme dans le tissu économique. Ce
secteur non structuré bien que dynamique, n'offre pas les garanties d'un
développement soutenu.
Les PME rencontrent des difficultés énormes
d'accès au marché du fait de la qualité inférieure
de leurs produits, de l'emballage, des problèmes de logistique et de
marketing.
Les petites et moyennes entreprises sont également
confrontées à un problème de financement et d'accès
au crédit. Elles ne peuvent que rarement et marginalement compter sur le
système bancaire pour leur expansion. Les banques
sénégalaises n'acceptent pratiquement que des crédits
à court terme.
Toute fois la rationalisation des structures d'appui et la
mise en place d'un environnement réglementaire, juridique et fiscal
favorable constitue un gage à la promotion des PME et à leur
développement.
SECTION 3 : Les difficultés de financement des
PME sénégalais
Face au développement économique et social, les
pouvoirs publics ont misé entre autre prérogative, sur la
promotion de la petite et moyenne entreprise (PME). A ce titre la PME a
été assimilé comme des piliers indispensables en ce sens
que les effets sur le reste de l'économie en termes de création
d'emploi, de diversification de la production, d'utilisation des ressources
productives locales sont réels.
D'après une étude menée par le cabinet VA
Conseils pour le compte de la direction, de la PME, on a un défaut de
financement de la PME par le système bancaire classique. Les PME sont de
plus en plus exclues du système bancaire au détriment des
opérations sur les titres de créances qui ont connu une
accélération considérable dans le bilan des banques.
Pour parier à ce défaut de financement, le
Sénégal à opter de privilégier les projets d'appui
à la création et au développement de la PME. Cette
initiative vise d'une part, amener la sphère bancaire à assister
la PME en contribuant à la réduction du risque de crédit
face à cette clientèle particulière qui ne remplit pas
généralement les conditions exigées par les banques (nous
pouvons citer l'absence de garanties réelles) ; d'autre part mettre
à la disposition des PME des guichets pouvant gérer directement
leur besoin de financement en tenant compte de leurs faiblesses.
On a assisté durant ces dernières années
à la croissance rapide des intermédiaires financiers de
proximité encore appelé systèmes financiers
décentralisés ou institutions de partenaires
extérieurs.
En d épit de tous ces efforts, la question de la
création et du développement de la PME n'est pas encore
résolue et cela pour deux principales raisons :
- Au niveau des business, on a plutôt assisté
à une absence de diversification, à une méconnaissance des
créneaux porteurs à un certain manque d'imagination, à une
reproduction à l'identique et en masse d'activités dans des
créneaux souvent saturés provoquant ainsi une forte concurrence
et une diminution de la rentabilité du secteur. La surproduction et la
commercialisation en interne (niveau local) qui semble être
l'activité privilégiée des PME, favorise la concentration
et abat inéluctablement les prix, par conséquent ne concourent ni
à la performance, ni à la compétitivité. On
retrouve alors face à une insuffisance de financement aussi bien pour la
création que pour le financement dudit secteur.
- Le secteur de la micro finance, malgré sa croissance
est en proie à un certain nombre de faiblesses qui constituent autant de
contraintes à sa capacité à appuyer la PME
(difficulté d'accéder à des ressources financières
stables et suffisantes, manque d'expérience dans le secteur
d'activité, ressources humaines parfois insuffisamment formées,
manque de professionnalisme).
Mais il semble que c'est le secteur de la micro finance qui
est le mieux approprié pour la résolution de toutes ces
faiblesses. Pour les institutions financières on développe des
politiques telles que la proximité les produits appropriés,
l'amélioration des conditions et modalités d'accès etc.
Au niveau des renforcements des capacités dans le
secteur privé, le poids marqué par les PME a permis l'Etat
sénégalais ainsi que les autorités monétaires et
les partenaires au développement de mettre en place un ensemble de
dispositif institutionnel et de soutien des initiatives privées.
Les différentes stratégies mises en oeuvre ont
accordé une place à la problématique du financement de la
PME.
La première difficulté à l'accès
au financement réside dans le niveau de rentabilité des
activités des PME.
Pour les institutions financières la décision
d'octroyer dépend avant tout de la viabilité du projet à
financer. L'exigence de la garantie, souvent cité comme la raison
principale d'un rejet de la demande de crédit, ne serait pas le
déterminant principal, mais répond à la
nécessité de se prémunir contre le risque
d'insolvabilité lorsque la viabilité du projet n'est pas
démontrée. Elle permet aussi de se conformer à la
réglementation bancaire.
Le deuxième facteur de blocage réside dans la
méfiance des entrepreneurs. En effet, les PME jugent les institutions de
financement, notamment les banques peu accessibles de par leur mode de
fonctionnement. En outre, elles trouvent le cout du financement trop
élevé. Cette problématique est évoquée sans
que les entrepreneurs fassent la part réelle entre le taux de
d'intérêt souvent récriminé et le cout global
effectif. La contrainte réside dans les couts cachés qui en
définitive pèse lourdement sur la trésorerie des
entreprises qui ont bénéficié de concours bancaires et des
SDF. Selon une étude menée par le compte de la DPME, taux
d'emprunt souhaités par les entrepreneurs interrogés (autour de
11%) n'est loin des conditions actuelles de marché. Ceci confirme que le
taux d'intérêt n'est pas un point de blocage majeur. Peu de
transactions soient bancarisées.
L'espace reste le mode de règlement
privilégié des entreprises informelles.
Enfin la faible intervention des Banques et des structures de
micro finance dans le financement de la PME trouve son explication dans le fait
que ces institutions de crédit sont généralement
localisées à Dakar et leur nombre ne permet pas de couvrir toutes
les entreprises installées sur le territoire sénégalais
ayant un besoin de financement.
SECTION 4 : Les contraintes liées au financement
des PME
Un contraste a toujours existé entre « la
surliquidité » des banques et autres institutions de financement et
les besoins de financement des entreprises. En effet, une étude
récente sur le financement des PME en Afrique révèle que
les prêts destinés au financement de ces types d'entreprises ne
représentent que 5,4% du total des prets bancaires en Afrique. Au
Sénégal, la part des crédits accordés au secteur
privé par rapport au PIB est de 21,8%, en 2007, tandis qu'en Afrique du
Sud et en Ile Maurice, la proportion est de 75,3% et de 76,7%.
Les contraintes d'accès des PME aux sources de financement
s'expliquent notamment par :
· La réticence des établissements de
crédit ;
· La morosité de l'environnement financier.
a. La réticence des établissements de
crédit
Les établissements de crédits évitent de
prendre des risques élevés en matière de prêts aux
PME. Pour se prémunir contre les risques de non remboursement, ils
exigent des garanties réelles que la quasi-totalité de ces
entreprises est dans l'incapacité d'offrir. Ce qui les exclut de ce type
de financement. Pour remédier à cette situation des partenaires
au développement tels que l'Agence Française de
développement, la société financière internationale
(SFI), la BOAD et l'USAID ont mis en place des fonds de garantie. Cependant,
ces mécanismes sont
peu utilisés du fait, principalement, de leur faible
divulgation auprès des potentiels bénéficiaires.
Les normes prudentielles exigées par les
autorités monétaires aux banques fait que, ces dernières
s'orientent plus vers le financement des grandes entreprises
Disposant d'une plus grande rentabilité et de
garanties süres. Ainsi elles ont peu d'expérience dans le domaine
des prêts à la PME et ne parviennent, souvent pas à faire
la distinction entre le bon et le mauvais client (PME). En effet,
l'asymétrie d'information entre emprunteurs et établissements de
crédit entrave l'instauration d'une confiance entre ces deux acteurs.
Souvent, il n'existe pas d'outils permettent aux prêteurs de cerner les
risques des PME. Au Sénégal, le registre public institue pour
faciliter la supervision bancaire et le suivi du risque systématique, ne
fournit pas aux institutions de crédit, l'information requise pour
développer des analyses de risques d'une manière précise.
D'ailleurs, l'indicateur «obtention prêt » du Doing business
2009 de la Banque mondiale, visant à estimer les dispositifs
privés et publics destinés à diminuer les risques des
prêteurs (incluant le dispositif légal de protection des
créanciers en cas de faillites, ainsi que le fonctionnement du
système d'information sur la solvabilité des emprunteurs) classe
le Sénégal au 145ème rang au niveau mondial sur
un total de 181 pays.
Le faible taux de couverture des centrales de risques
reflète davantage le l'acuité des difficultés de
financement des PME.
Pour contrebalancer les risques élevés encourus
au niveau des PME, les établissements de crédit, en plus des
garanties exigées, fixent d'une manière élevée les
taux d'intérêt et les frais appliqués aux prêts.
« Les banques d'Afrique imposent par exemple des taux proches en moyenne
15,6%à leurs meilleurs clients parmi les PME, alors que ces taux
dépassent à peine 11% dans les autres pays en
développement ». Les ressources qu'elles prêtent sont
à court terme et ne peuvent financer les besoins de moyen et long terme
des entreprises.
b. Un environnement financier encore morose
Le faible développement du marché financier
régional et les exigences de transparence financière, de
capitalisation boursière, de marché et de diffusion d'une part du
capital dans le public rendent impossible l'accès des PME au dit
marché et inhibent les possibilités de refinancement de ces types
d'entreprises par les établissements de crédit.
Par ailleurs au Sénégal, le crédit-bail,
réglementé depuis 1971 par le décret 71-458 du 22 avril
1971, est faiblement développé alors qu'il est l'un des
instruments de financements les plus adaptés aux PME. Cette situation
est due, d'une part, à des contraintes légales et
réglementaires qui empêchent la récupération des
biens et d'autre part, à des difficultés
d'ordre comptable, fiscale, économique et financier.
Les autres établissements de financement tels que les
sociétés d'investissement à capital risque sont peu
développés au Sénégal et en Afrique de l'ouest.
« La plupart des fonds de capital risque présents sur le continent
semblent en réalité davantage s'apparenter à des fonds
d'investissement classiques. Les faiblesses et les confusions institutionnelles
constatées dans bon nombre de pays d'Afrique n'aident en rien à
stimuler le gout du risque indispensable pour investir les PME.
Le faible développement des marchés financiers,
l'asymétrie d'information et ses effets collatéraux ainsi que
l'insuffisance de dispositifs efficaces d'appui au secteur privé ne sont
pas les seuls obstacles qui empéchent le développement des PME au
Sénégal. D'autres facteurs propres à ces entreprises
empêchent leur financement.
c. Les obstacles à l'accqs des PME au financement
et au credit
> L'acc~s au financement
Les difficultés que rencontrent les PME lorsqu'elles
tentent d'accéder à des financements peuvent être dues
à des au caractère incomplet de la palette de produits et
services financiers, à des rigidités réglementaires ou des
insuffisances du cadre juridique, ou un manque d'information de la banque comme
de l'entreprise. Il peut arriver que les banques évitent de financer
certains types de PME, en particulier les jeunes pousses et les très
jeunes entreprises qui, bien souvent, ne présentent pas les garanties
suffisantes, ou les entreprises dont les activités offrent certes
d'excellentes perspectives de rentabilité, mais présentent un
risque de perte lui aussi substantiel.
De part leur nature même, les PME présentent
plutôt un profil de croissance et de rentabilité bien plus
irrégulier, et aux fluctuations plus grandes, que les grandes
entreprises. Leur taux de survie est inférieur à celui de ces
dernières : un analyste a constaté que les entreprises
manufacturières employant moins de personnes avaient cinq fois plus de
chance de connaitre l'échec, au cours d'une année donnée,
que leurs homologues de plus grande taille. Ainsi par rapport aux entreprises
plus grandes et plus anciennes, les PME se trouvent particulièrement
désavantager dans leur recherche de financements.
Il peut aussi s'avérer difficile, pour des
créanciers et des investisseurs potentiels, de distinguer la situation
financière de l'entreprise de celle de ses propriétaires.
Il se peut par exemple que l'entrepreneur est
hypothéqué son domicile pour disposer du capital
d'amorçage de l'entreprise.
La PME peut avoir plusieurs parties prenantes, mais à
la différence d'une grande entreprise, il est probable qu'il s'agisse
d'amis et de proches du propriétaire. Que se passe t- il si l'un
d'eux
décide de récupérer son apport ? Les
autres actionnaires vont-il investir pour compenser, chercher un nouvel
investisseur autour d'eux ou demander un nouveau concours à la banque ?
Les circonstances financières sont très différentes de
celles que connaissent les banques lorsqu'elles traitent avec de grandes
entreprises solides, de sortes que leur évolution globale du risque est
tout à fait autre. Les banques et les autres sources traditionnelles de
crédit peuvent décider que les PME représentent un risque
plus élevé. Les PME connaissent alors davantage des
difficultés pour emprunter que les grandes entreprises, et peuvent
même ne plus pouvoir emprunter du tout en raison d'un cout de
crédit trop élevé.
Si les entrepreneurs ne peuvent accéder à un
financement par les circuits traditionnels, il se peut qu'ils ne lancent pas
leur entreprise ou qu'ils la ferment une perte potentielle pour
l'économie. Mais l'autre danger est qu'ils se détournent
carrément des mécanismes officiels et opèrent dans
l'économie informelle, esquivant taxes et règlement et
contribuant ainsi incomplètement à la connaissance
économique et à la création d'emplois.
> L'accès au crédit
Dans la plupart des pays, les banques commerciales sont les
principales sources de financement des PME ; l'accès au crédit
bancaire est donc une condition essentielle de l'éclosion de ce
secteur.
Le déficit global de financement des PME et un
problème particulièrement pressant dans les pays non membre de
l'OCDE, qui signalent le plus souvent une vaste pénurie de financement
pour toutes les catégories des PME. Alors même qu'elles
présentent une large part des entreprises et sont synonymes d'emplois
potentiels et de croissance économique dans les économies
émergentes, les PME ne bénéficient que d'une proportion
très faible des crédits accordés. De ce fait, elles sont
pour la plupart privées de tout accès aux marchés
officiels de capitaux. Les caractéristiques du système bancaire
des marchés sont souvent préjudiciables au crédit visant
les PME. La plupart des banques appartiennent à l'Etat, et leurs
concours peuvent être alloués sur la base de garanties publiques
ou en application d'une politique publique de ciblage de certains secteurs. Les
banques sont fréquemment soumises à un plafonnement des taux
d'intérêt facturables, ce qui ne facilite pas une tarification du
crédit conforme au risque que représente l'activité de
préts aux PME. De nombreuses banques peuvent avoir des participations
croisées ou d'autres liens avec des intéréts industriels
et auront ainsi tendance à favoriser des entreprises affiliées.
Sur les marchés où les banques peuvent afficher une
rentabilité acceptable dans d'autres activités de crédit,
elles ne développeront pas les compétences nécessaires
à l'octroi de crédits aux PME.
Les activités bancaires de marché, au titre
desquelles les banques sont tenues à une rentabilité
élevée au profit des actionnaires et au maintien des normes
prudentielle élevées, recueillent une adhésion mondiale
croissante. Ce modèle crée un marché concurrentiel
où les banques sont davantage incitées à préter aux
PME, mais de nombreux marchés émergents n'ont appliqué ce
modèle qu'avec une certaine lenteur relative
> Une offre de crédits à la PME
limitée par la réglementation prudentielle
Le dispositif prudentiel de la BCEAO limite les actions
commerciales des banques qui deviennent de plus en plus sélectives dans
la définition de leur stratégie. En effet, les banques sont
tenues de respecter un certain nombre de ratios prudentiels et de
réglementation parmi lesquels le ratio de couverture des risques, le
ratio de structure du portefeuille ou encore celui de la couverture des emplois
à moyen et long terme par des ressources stables et à la
règle de provisionnement des créances douteuses.
SECTION 5: Etude de l'offre et de la demande de
financement
1. Etude de l'offre de services financiers
L'étude de l'offre de services financiers vise
à réaliser un diagnostic des services financiers existants, fixer
la situation des PME aux plans de l'accès au financement et
apprécier la qualité et la diversité de l'offre
financière destinée à la PME. Il s'agit également
de proposer les véhicules et instruments susceptibles d'améliorer
de manière significative, l'accès au financement des PME au
Sénégal.
L'approche méthodologique adoptée s'appuie sur
:
· L'exploitation des rapports annuels de la BCEAO, de la
commission bancaire et ceux des banques, y compris les notes de conjoncture de
la BCEAO.
· L'exploitation du dernier rapport de la BDEF (Banque de
Données Economiques et Financières) de l'Agence Nationale de la
Statistique et de la Démographie.
· Des entretiens directs, questionnaire à
l'appui, avec quelques exploitants ou gestionnaire de clientèle de
banques et IMF, spécialisés dans la gestion des comptes PME de la
place de Dakar.
2. Etude de la demande de financement
De façon spécifique, l'étude de la demande
vise à :
· Déterminer le niveau d'accès aux services
financiers et de manière accessoire, les services non financiers des
MPME, en collectant des données objectives et des
appréciations sur l'offre de services financiers, leurs
besoins et leurs plans d'investissements sur les trois prochaines années
;
· Permettre de disposer de données objectives pour
servir à la formulation des politiques et action d'envergure nationale
;
· Servir de données de base pour la constitution
d'une base de données.
Les données ont été collectées
par enquête sur base de questionnaires auprès de 703 entreprises
tirées, au hasard dans les régions de Dakar, Kaolack,
Thiès, Saint Louis et Ziguinchor. Une stratification a été
effectuée en tenant compte du secteur d'activité, le milieu
d'implantation, la représentativité des secteurs (formels et
informels), la zone d'implantation (urbaine et rurale). L'étude a
couvert tous les types de MPME, toutes les régions et tous les secteurs
d'activités du pays. Les résultats peuvent donc servir à
la formulation de au niveau national.
CHAPITRE II : Le marché de l'emploi dans la
perspective des PME
Depuis plusieurs années, le Sénégal
s'est engagé dans un processus de transaction économique et
politique, notamment vers l'économie de marché d'une part et
d'autre part la démocratie participative et représentative que
symbolise la décentralisation régionale et locale.
Ainsi la mise en place d'un dispositif de suivi de l'emploi
et du secteur informel aidera le Sénégal à produire des
statistiques pertinentes, actuelles et bonne qualité, permettant de
suivre en temps réel l'évolution de la situation
économique et de mesurer l'impact des politiques, projets et programmes
de développement et de réduction de la pauvreté. Outre les
objectifs plus globaux de convergence pour un développement
intégré, le suivi de questions de l'emploi occupe une place de
choix dans la définition des politiques économiques. Dans un tel
dispositif, l'enquête emploi vise au renforcement des outils permettant
le suivi des conditions d'activités des ménages et du
fonctionnement du marché du travail. En effet, dans un pays où la
majorité de la population tire son revenu du travail dans le cadre d'une
politique économique fondée principalement sur la
réduction de la pauvreté, il est naturel de disposer d'un
dispositif permanent de suivi, intégré au système
statistique national.
L'objet du présent chapitre est de traiter d'abord en
première section l'établissement d'un système
d'information sur le marché de l'emploi ensuite en deuxième
section on traite la création d'emplois au Sénégal :
l'équation des entreprises formelles
SECTION I : Les politiques nationales et
l'établissement d'un syst~me d'information sur le marché de
l'emploi
1) Les politiques nationales face à la
création d'emplois :
La politique de l'emploi est un processus continu qui doit
impliquer de plus en plus largement les décideurs et les acteurs des
politiques nationales qu'elles soient macroéconomique ; de portée
générale ou sectorielle. Cette nécessité doit
emmener le gouvernement à s'interroger sur l'efficacité d'emplois
de ces politiques et sur les moyens d'y intégrer de plus en plus les
préoccupations pour faire de l'emploi un des paramètres majeurs
des analyses, des choix et des décisions nationales.
Il s'agit d'une tache qui devrait etre permanente et qui
permettra de donner de l'ampleur à la politique de l'emploi. Dans cette
perspective et pour le court et moyen terme, il apparait que plusieurs
thèmes d'action devraient mobiliser l'attention des pouvoirs publics et
se traduire en programmes d'action dans un avenir rapproché. A ce titre,
on peut retenir:
> Le renforcement des politiques initiatives ;
> L'amélioration de la
productivité dans les entreprises ;
> La nécessité de valoriser l'emploi dans les
choix techniques ;
> La rationalisation et la dynamisation des types
d'interventions antérieures ciblés sur l'emploi ;
> La promotion de l'auto-emploi et la correction des
discriminations dans l'accès à l'emploi et à
l'égard des groupes ciblés défavorisés sur le
marché de l'emploi.
2) L'établissement d'un syst~me d'information sur
le marché de l'emploi :
Rassembler une information qui soit non seulement
collectée de manière systématique, régulière
et prompte, mais aussi analysée et publiée sous une forme
facilement utilisable par tous ceux qui sont intéressés par la
gestion du marché de l'emploi est une nécessité :
décideurs, chercheurs, organisations, employeurs et travailleurs etc.
Les mutations que connait le monde du travail, l'orientation
professionnelle de diverses catégories de demandeurs d'emplois, la
recherche de meilleures relations entre la formation et l'emploi requiert,
entre autre, une telle information.
De méme, la politique de l'emploi suppose, pour sa
conception, sa mise en oeuvre et son évolution, l'analyse du contenu et
de l'impact des politiques macroéconomiques. A cet effet le
système d'information doit se doter de capacités de suivi des
performances en matière d'emploi. C'est pourquoi il lui faudra
appréhender les mutations, émettre un diagnostic sur la situation
de l'emploi et le marché du travail, être en mesure d'analyser les
causes et les facteurs déterminants de l'évolution de la main
d'oeuvre et des emplois.
La stratégie de mise en place d'un système
d'information sur le marché de l'emploi doit procéder d'une
démarche progressive. Il s'agira d'établir un programme d'action
en matière d'organisation de l'information sur l'emploi qui
ménage des étapes et élargit progressivement le champ du
système au fur et à mesure qu'il consolide ses premières
positions et surtout une fois que la mobilisation de toutes les ressources
humaines et financières sont sécurisées.
Les différentes activités dans la mise en oeuvre
d'un système d'information consiste à :
> Développer des outils conceptuels et
méthodologiques du système d'information sur le
marché de l'emploi dans le domaine de l'information
statistique et documentaire, de
l'information de la promotion de l'observatoire de l'emploi,
etc.
> Asseoir un système d'information unifié au
niveau interne ;
> Développer l'observatoire de l'emploi ;
> Assurer les relations fonctionnelles avec les divers
partenaires externes.
> Entreprendre des enquêtes périodiques, des
études et des recherches sur le marché de l'emploi.
> Offrir des services de qualité aux partenaires.
SECTION II : Création d'emplois au
Sénégal :
L'équation des entreprises
formelles1
Chaque année près de 100000 personnes trouvent
un emploi au Sénégal. Or 3000 d'entre elles seulement
déclarent un emploi stable occupé dans une entreprise formelle ou
dans l'administration publique. Les autres travailleurs sont le secteur
informel, ce qui n'est pas surprenant ni dans les campagnes ni dans les villes
en raison de l'exploitation du commerce et des services domestiques.
Pourquoi n'y a-t-il pas davantage d'emplois créés
par le secteur formel de l'économie sénégalaise ? Comment
motiver ces entreprises à embaucher davantage ?
1) Une croissance économique
déséquilibrée :
La première réponse pointant à l'esprit
est que le faible développement de l'emploi dans le secteur formel
provient du manque d'expansion de ses entreprises. Pourtant, au cours de la
dernière décennie, leur croissance a dépassé en
moyenne 4%, à savoir pratiquement autant que celle du secteur informel.
Par conséquent, si les entreprises formelles sénégalaises
n'ont guère embauché (pour chaque point de pourcentage de
croissance, la hausse de l'emploi n'a été que de 0,06%), c'est
quelles ont préféré investir dans de nouvelles machines et
technologies, reflétant en cela la tendance de l'économie
mondiale. En d'autres termes, la croissance, meme si elle est
nécessaire, ne s'est pas avérée etre une condition
suffisante pour créer de nombreux emplois formels au
Sénégal.
Un examen plus attentif nuance quelque peu cette
première impression pour au moins deux raisons. D'abord, l'emploi a
montré, dans certains secteurs, une sensibilité relativement
forte à la croissance ou plutôt au manque de croissance. C'est
ainsi que la crise rencontrée dans le secteur industriel- restriction de
la SONACOS et du secteur textile a entrainé des pertes d'emplois
significatives dans le secteur formel au Sénégal.
La deuxième raison est que le développement de
l'emploi mentionné plus haut masque deux flux agissant en sens
inverse. Chaque année, le marché du travail a été
en mesure de créer 12500 nouveaux emplois formels, même si, en
parallèle, 9500 disparaissaient. Contrairement
1 Source : extrait du magazine : « les
échos de la Banque mondiale » n°6 novembre 2007.
à l'idée reçue, les travailleurs sont
des mobiles, au travers d'un mécanisme de « création
destructive », notamment dans les petites et moyennes entreprises (PME)
où la mobilité apparait deux fois plus importante que dans les
grandes entreprises. Ce n'est pas la mobilité au sein des PME qui
distingue le Sénégal d'autres pays émergents, mais bien le
poids marginal ne dépassant pas 20% aujourd'hui de ces dernières
au sein de l'emploi formel. La politique de relance de l'emploi devrait donc
viser la création de PME et leur développement par un
allégement des contraintes administratives tout en facilitant leur
accès au capital, à la technologie, à la formation et aux
réseaux d'information.
2) La relance de la productivité du travail2
Ce serait, cependant, une erreur de croire que la suggestion
ci-dessus suffirait à relancer l'emploi. Si une entreprise embauche un
travailleur, c'est parce qu'elle lui rapporte plus qu'il ne lui coüte ou
qu'elle n'a pas la possibilité de la remployer par un autre facteur de
production plus rentable.
Cette évidence basic pointe du doigt que les
entreprises formelles sénégalaises n'ont pas embauché de
travailleurs car elles ont vu leur coüt unitaire de travail s'accroitre de
2,5% par an entre 1995 et 2004. En d'autres termes, les gains de
productivité n'ont pas compensé les hausses salariales, en
particulier dans les secteurs stratégiques identifiés dans la
stratégie de croissance accélérée, tels que
l'électronique et le textile. Cette évolution défavorable
à l'emploi s'est trouvée exacerbée par la politique
fiscale qui a favorisé le capita, expliquant que les entreprises
sénégalaises aient vu le ratio de leur investissement par rapport
à leur valeur ajoutée passer de 24 à 41% dans les
périodes 1980-94 et 1995-2004.
Il est urgent de chercher à accroitre les gains de
productivité du travail au sein de l'économie
sénégalaise pour induire une hausse de la
compétitivité des entreprises sans baisser les salaires.
Aujourd'hui, ces gains ne dépassent pas en moyenne 2% l'an, loin
derrière les taux de 5-7% affichés dans les pays
émergents. La productivité du travail au Sénégal
est, aujourd'hui à la fois inférieure à celle du Botswana,
alors qu'elle était 2 fois supérieure en 1960. L'écart est
encore plus considérable avec Corée ? Le défi est à
la hauteur de l'urgence.
3. La double stratégie pour la relance de l'emploi
:
Les autorités sénégalaises doivent agir
sur deux leviers pour encourager la demande de travail émanant des
entreprises formelles. D'abord, il leur faut stimuler certaines
activités
2 Source : extrait du magazine : « les
échos de la Banque mondiale » n°6 novembre 2007.
économiques porteuses d'emplois. Sans tomber dans le
panneau de la création artificielle d'emplois ! Mais bien en mettant en
place les conditions favorables à cet essor. C'est en tout cas,
l'ambition affichée de la stratégie de croissance
accélérée. Cette action peut reposer sur les grands
chantiers qui, selon la théorie keynésienne traditionnelle, sont
sources d'emplois, du moins temporaires. Elle doit, surtout, chercher à
favoriser l'essor des PME, lesquelles sont les principales créatrices
d'emplois, et ce dans une perspective dynamique, en réduisant leurs
coûts de création et de fonctionnement.
Ensuite, il est impératif de débrider la hausse
de la productivité du travail. Ceci permettant de diminuer les
coüts unitaires du travail, sans baisser les salaires, et d'accroitre, de
la sorte, la compétitivité des entreprises
sénégalaises. Voici esquissées trois actions
complémentaires qui vont dans cette direction.
La première vise à optimiser les
complémentarités entre investissements en capital physique et
qualification des travailleurs. En d'autres termes, il faut encourager les
entreprises y compris celles opérant dans le secteur informel, à
investir dans les nouvelles machines et technologies, en s'assurant toutefois,
que les entrepreneurs forment leur main d'oeuvre pour une exploitation efficace
de ces nouvelles acquisitions et développent ainsi des effets
d'entrainement au sein de l'économie sénégalaise.
La deuxième action consiste à accroitre le
nombre de travailleurs qualifiés disponibles pour les entreprises
privées. Aujourd'hui, non seulement le nombre de
sénégalais dotés d'une éducation supérieure
ne dépasse pas 5% de la population active, mais, de plus, ces personnes
éduquées travaillent, pour la plupart dans l'administration
publique, les agences de développement où à
l'étranger. La proposition est donc de développer une
stratégie favorisant le retour des travailleurs (qualifiés)
sénégalais déployant leurs talents à
l'étranger ainsi que des mesures visant à limiter l'attraction,
souvent biaisée par des critères non financiers comme le prestige
de la fonction, exercée par le secteur public et les agences de
développement au détriment des entreprises privées
prêtent à embaucher.
Enfin, il est indispensable d'améliorer les canaux
d'information facilitant la quête de personnel compétent. Les
entreprises sénégalaises sont contraintes de recourir à
des réseaux informels dont l'utilité est, certes,
avérée, mais qui rallongent leurs temps de recherche (plus de 4
semaines pour trouver un ouvrier qualifié) et privilégient des
critères autres que la compétence. Pour qu'un marché de
l'emploi fonctionne bien, une information homogène doit être mise
à la disposition de tous, afin de réduire ces temps de recherche
et à éliminer les
situations de rente dont jouissent certaines
catégories de travailleurs tels que les expatriés et les
personnels (dans le secteur informel) capables d'obtenir des redistributions
salariales supérieures à leur productivité.
4. Création d'emplois selon les bailleurs de
fond
Les bailleurs de fond jugent « insuffisant » la
contribution de l'ordre de 30% des Petites et Moyennes Entreprises en
matière de création d'emplois. Les PME apparaissent comme un
facteur déterminant de croissance économique et constituent un
puissant levier de lutte contre la pauvreté et le sous --emploi.
Cependant, des efforts importants restent à faire pour améliorer
les performances globales des PME. En effet, selon les données
disponibles, les PME au Sénégal génèrent
près de 30% des emplois, alors que ces taux atteint 65% dans les pays de
l'organisation pour la coopération et le développement
économique (OCDE).
SECTION III : Stimulation de l'emploi :
I- Le rôle des conseils économiques et
sociaux du Sénégal
Le monde est confronté depuis des décennies
à des problématiques majeures pour faire face à la crise
économique et sociale qui frappe de plein fouet tous les Etats en
général et de façon aigue, les pays en
développement. Parmi ces problématiques figure en bonne place la
question de l'emploi décent dont la résolution conditionne
l'avenir de l'humanité si l'on tient compte de son impact, politique,
économique et social. La crise financière qui a secoué le
monde à partir de 2007 s'est traduite par un ralentissement de la
croissance, entrainant ainsi des pertes d'emplois à ses corollaires, le
chômage et la pauvreté dans le monde.
Avec 190 millions de chômeurs en 2007, c'est cinq
millions de nouveaux chômeurs qui seront comptabilisés chaque
année sur le marché mondial avec un taux de chômage environ
6,1% à partir de 2009 selon les prévisions de l'organisation
internationale du travail (OIT).
C'est ainsi que la 98ème session de la
conférence internationale du travail regroupant les représentants
des gouvernements, des employeurs et des travailleurs a adopté le 19
juin 2009 à Genève, à l'unanimité le Pacte
Mondial pour l'Emploi (PME) instrument mondial conçu pour
remédier à l'impact de la crise financière et
économique internationale sur la société et l'emploi. Il
préconise une relance productive axée sur l'investissement,
l'emploi et la protection sociale.
Les Etats africains à l'instar de tous les pays
sous-développés faisaient face, avant même la crise
financière internationale de 2007, à des défis majeurs de
création et de consolidation
d'emplois décents dans un contexte économique
et sociale marqué par la rareté des ressources, la destruction du
tissu industriel, l'exode rural, l'analphabétisme, la démographie
galopante, le chômage, la pauvreté etc.... pour surmonter la crise
de l'emploi, les chefs d'Etats et de Gouvernements africains ont adopté
lors du sommet Extraordinaire de l'Union Africaine sur l'Emploi et la
réduction de la pauvreté en Afrique, en septembre 2004, à
Ouagadougou (Burkina Faso), un plan d'actions et un mécanisme de suivi
qui placent l'emploi et le travail décent au coeur du
développement en Afrique.
Au Sénégal, le marché de l'emploi est
encore très restreint avec un taux de chômage d'environ 6,8%. La
situation de l'emploi se caractérise par la part importante de
l'économie informelle (70% des emplois), le chômage des jeunes et
des femmes (plus de 8%). Au total, il y'aurait quelques deux cent cinquante
mille (250000) emplois recensés dans le secteur formel dans un millier
d'entreprises.
II-La situation de l'emploi au Sénégal
A) Dans la perspective des PME
Dans la perspective des PME, il convient d'identifier ce que
font les travailleurs âgés de 15 à 64 ans au
Sénégal. D'emblée, il apparait que les
caractéristiques de l'emploi varient énormément suivant le
milieu de résidence (rural ou urbain). Ci-dessous nous allons donner les
caractéristiques générales puis nous allons passer en
revue les principales divergences entre le marché du travail en milieu
rural et urbain.
Le marché du travail se caractérise par
:
· Une croissance de la demande d'emploi résultant de
la poussée démographique (2,5% par an, ce qui entraine un
doublement de la population tous les 25 ans).
· Une diminution de la population active rurale induite par
le phénomène de l'exode rural ;
· Une insuffisance sectorielle de l'offre avec d'une
part, un secteur moderne en quasi-stagnation, et d'autre part une
économie informelle absorbant une grande partie de la population active
;
· Des mouvements migratoires d'une grande ampleur se
traduisant par une urbanisation accélérée, un
déséquilibre spatial et une forte poussée de la migration
internationale.
B/ Les caractéristiques de l'emploi en milieu
rural
L'emploi dans le milieu rural compte pour environ 59% des
personnes qui travaillent au Sénégal selon le dernier
recensement de la population en 2002. Si cette proportion peut paraitre
à priori élevée, elle a diminué au cours du temps
en raison de la forte émigration
rurale et aujourd'hui largement inférieure à
celle observée dans les autres pays africains, comme le Mali, le Burkina
Faso, l'Ethiopie ou la Tanzanie. D'une manière générale,
la Banque mondiale estime que l'emploi en zone rurale compte pour presque 70%
de l'emploi en Afrique sub-saharienne.
Les principales caractéristiques de l'emploi en milieu
rural au Sénégal, quoi émergent de l'enquête des
ménages (ESAMII) sont les suivantes :
· Les travailleurs sont en actif plus longtemps que dans
les villes, surtout les jeunes et les ainés. L'on y constate que
près d'un enfant sur deux a déjà rejoint le marché
du travail avant l'âge de 15 ans et que près de 9 ainés de
plus de 64 ans sur 10 continuent á travailler.
· L'emploi est concentré autour du secteur
primaire dans des exploitations de petites tailles. Environ 8 travailleurs sur
10 ont une occupation principale dans l'agriculture, l'élevage ou
l'exploitation forestière. Presque toute la force de travail prend place
en outre des exploitations de types familiale ou individuel á savoir
dans les Petites Entreprises (PE)
C/ Les caractéristiques de l'emploi en milieu
urbain
Les caractéristiques de l'emploi en milieu urbain,
surtout à Dakar sont différentes de celles en milieu rural.
L'emploi n'y apparait plus autant que homogène puisqu'il existe une plus
grande diversification des occupations, y compris autour des services et du
commerce, une formalisation partielle et des taux de participation moins
élevés. La particularité du Sénégal par
rapport aux autres pays de la sous-région ne se trouve pas dans
l'existence de deux marchés du travail distincts entre les villes et les
campagnes mais plutôt dans leur taille relativement égale.
A la différence du monde rural où le secteur
primaire captait la presque totalité des emplois, la principale
occupation en milieu urbain se trouve être le commerce qui
représente environ 1/3 des emplois (jusqu'à 2/3 pour les femmes).
Celui-ci est suivi selon un ordre décroissant par les autres services
marchands, l'agriculture (et l'élevage), les transports et la
communication, et le BTP, qui compte dans leur ensemble pour environ 2/3 des
emplois en milieu Urbain. Il est intéressant de noter que la structure
de l'emploi est identique entre Dakar et les autres villes du
Sénégal, à l'exception du poids de l'administration
publique qui compte pour environ 8% du total des emplois dans la capitale,
alors qu'elle est négligeable dans les autres villes du
Sénégal.
Le 3ème Recensement Général de
la Population et de l'Habitat (RGPH3) effectué en 2002 montre que la
population potentiellement en âge de travailler ( 15 á 64 ans)
atteint environ 5,3
millions d'habitants et que celle qui déclare etre active
est de 3,1 millions, soit respectivement 53,4% et 32% de la population
totale.
Les taux de chômage et d'activités suivants sont
respectivement enregistrés en milieu urbaine et rural :
· Dakar-urbain : de 18,4% et de 61,1%
· Autres urbains : de 15,2% et de 55,8%
· Zones rurales : de 9 ,8% et de 61,8%
Le chômage et le sous-emploi frappent plus les jeunes
que les adultes sans distinction de sexe. Auprès des ménages
(ESAM II), plus de 5 jeunes sur 10 (56,5%) sont présents sur le
marché de l'emploi soit en situation d'occuper (40,5%) soit en
qualité de demandeur, c'est-à-dire aux nouveaux
diplômés, sans expérience professionnelle qui arrivent sur
le marché du travail.
III/ Les contraintes pour la mise en oeuvre du Pacte
Mondial pour l'Emploi au Sénégal
Malgré l'élaboration d'une politique Nationale de
l'Emploi au Sénégal en 2010, des contraintes majeures subsistent
à plusieurs niveaux :
· Les insuffisances de la politique de formation
professionnelle et technique et le faible niveau de qualification des
travailleurs. Cette situation impacte négativement sur
l'adéquation, Formation/Emploi (les profits de sorties des Ecoles de
formation ne sont pas souvent adaptés aux besoins du marché du
travail) et sur la productivité du travail qui est une condition sine
qua non pour favoriser la croissance et développer les entreprises ;
· Les insuffisances du syst~me d'information sur
le marché du travail (SIMIT). Il s'agit de l'incapacité
à rendre compte des tendances et du dynamisme sur le marché du
travail et de la formation professionnelle. Les instruments actuels disponibles
ne permettent pas d'obtenir une bonne lecture des dynamiques réelles du
marché (faible visibilité du marché de l'emploi,
données disponibles souvent incomplètes et
désuètes). Cette situation s'explique en partie par l'existence
de plusieurs sources publiques, parapubliques et privées de statistiques
sur l'emploi, la formation et la sécurité sociale.
· L'insuffisance de la coordination des
différentes interventions de l'Etat. la dispersion des actions
et des ressources posent avec acuité l'efficacité des
programmes
et projets tout en entrainant une absence de leadership
institutionnel des départements en charge des questions au sein de
l'appareil gouvernemental.
· L'environnement des affaires fait face
à d'énormes difficultés relatives au recouvrement
des créances, la faiblesse consécutive á la baisse du
pouvoir d'achat, au coût élevé des impôts, á
la concurrence déloyale et á la fraude.
Par ailleurs, le manque de flexibilité à
l'embauche constitue une enclave majeure pour le développement des
PME et la création d'emplois.
· La faible expansion des PME/PMI
Les PME/PMI apparaissent, aujourd'hui, comme des leviers
importants de la croissance économique nationale et constituent par
conséquent un instrument essentiel de lutte contre la
précarité, le chômage et le sous emploi. Elles
représentent á elles seules prés de 90% des entreprises
sénégalaises et emploient 30% des ressources humaines. Cependant,
elles ne parviennent toujours pas à s'imposer et leur niveau
d'intégration au système commercial reste faible en raison de
leur manque de compétitivité.
· L'expansion de l'économie informelle.
L'économie informelle crée certes beaucoup d'emplois
(70% des emplois au Sénégal) mais participe parallèlement
à déstructurer toute forme de protection sociale et fait perdre
à l'Etat des ressources financières inestimables qui auraient pu
être utilisées pour promouvoir l'emploi formel, stable et
sécurisé tout en participant au développement des
affaires.
SECTION IV : Les mécanismes d'ajustement de
l'emploi au cours de la derni~re décennie
Jusqu'à présent nous avons cherché
cerner les principales caractéristiques du marché de l'emploi au
Sénégal en nous focalisant sur la situation actuelle. Afin de
compléter ce diagnostic, il nous faut encore identifier les
mécanismes d'ajustement qui ont pris place au cours de la
dernière. En effet, la création d'emploi se doit de prendre place
dans les secteurs dynamiques où les gains de productivité peuvent
garantir la pérennité de la croissance économique. Il est
donc important de s'assurer que les mécanismes d'ajustement aient permis
une allocation optimale de la force de travail sénégalaise au
cours du temps.
Dans cette vision, l'objectif de cette section est de
répondre aux deux questions suivantes :
(i) Comment à évolué l'emploi sur la
période 1995-2004 en cherchant á distinguer les ajustements sur
le marché global de l'emploi et les ajustements sectoriels ?et
(ii) Quelle a été la variation de l'emploi dans
les secteurs formels et informels et leurs mécanismes d'ajustement ?
Cette démarche nous permettra de mettre en
évidence trois résultats principaux concernant l'ajustement de
l'emploi au Sénégal pendant ces 10 dernières années
:
· L'économie sénégalaise a
été capable d'abordé le surplus de main d'oeuvre, puisque
la croissance de l'emploi a été presque égale à
celle de la population active tant dans les villes que dans les campagnes.
· Cette absorption s'est surtout réalisée par
une croissance rapide dans le secteur informel y compris en zone urbaine
à travers une croissance du secteur du commerce.
· Enfin la quasi-stagnation de l'emploi dans le secteur
formel ne provient pas du manque d'expansion économique, qui en a
moyenne dépassé 4% pour l'ensemble de ce secteur mais
plutôt de la préférence des entreprises en faveur de
l'investissement en capital physique au détriment de l'embauche des
travailleurs supplémentaires. Toutefois, nous constaterons que le
marché de l'emploi formel au sein de PME a été
relativement actif à travers l'entrée et la sortie de
travailleurs.
A) la création d'emplois dans le secteur
informel
L'absorption de l'offre de travail par l'économie
sénégalaise a été portée a la
création d'emplois dans le secteur informel (défini comme les
entreprises qui ne possèdent pas de NINEA ou un numéro de
contribuable).
Les entreprises y compris l'auto-emploi ont compté pour
96% de la croissance de l'emploi entre 1995 et 2004. Le résultat
était étendu dans les campagnes où l'information est
quasi-universelle, alors qu'en milieu urbain il provient de la croissance de
l'emploi dans le secteur du commerce où plus d'un quart des emplois
crées ont pris place au cours de la période 1995-2004.
La prépondérance de l'emploi informel n'est pas
un phénomène propre au Sénégal car il se retrouve
dans la majorité des pays du continent. Il traduit en partie l'aspect
contre-cyclique de cette forme d'emploi qui a tendance à augmenter
lorsque les conditions économiques freinent l'embauche par les
entreprises formelles cette substituabilité entre l'emploi formel et
informel est mise en évidence dans la corrélation négative
entre ces deux variables dans la période 1980-2004.pour une diminution
de 10% de l'emploi formel, nous avons trouvé que l'emploi informel
augmente de 16%. Autrement dit, c'est quand les travailleurs sont incapables de
trouver des emplois dans des entreprises formelles qu'ils se réfugient
dans le secteur informel(en plus du chômage) comme l'ont suggère
les approches
théoriques sur le marché du travail qui mettent
l'accent sur la présence d'un « marche »de l'emploi dans les
pays en développement.
B/ La création d'empois dans le secteur formel
Le principal défi est de comprendre pourquoi la demande
d'emplois dans le secteur formel n'a que faiblement augmenté pendant la
dernière décennie du alors que les emplois dans le secteur
informel ont explosé. En effet, la création nette d'emploi dans
le secteur formel s'est située autour de 11% par an entre 1995 et 2004,
uniquement stimulée par expansion des secteurs de l'éducation et
de la santé. Contrairement à l'argument qui est parfois
avancé la faible création d'emplois dans le secteur moderne n'a
pas été le résultat de l'expansion modérée
de ce secteur qui a rapporté dans son ensemble une croissance annuelle
autour de 4%, équivalente à la performance du secteur informel,
depuis 1995. Il semble plutôt que ce secteur s'est
caractérisé par une relative inélasticité de
l'emploi, qui n'a pas dépassé en moyenne 0,06 pendant la
période 1995-2004. Ce taux est non seulement environ 10 fois plus fin
que celui associé au secteur informel, mais il a encore sensiblement
diminué au cours du temps.
La faible élasticité de l'emploi par rapport
à une hausse de l'activité économique. Elle traduit un
changement de structures et de fonctions de production au sein des entreprises,
qui doivent faire face à des techniques plus sophistiquées en
faisant appel à des investissements massives en capital physiques. Le
ratio de l'investissement par rapport à la valeur ajoutée au sein
du secteur moderne sénégalaise a d'ailleurs augmenté de
24% à 41% entre la période 1985-2004 et la période
1995-2004(ce comportement n'a pas fais place dans le secteur informel ce qui
explique la relative stagnation de l'investissement privé au niveau
macroéconomique).
CHAPITRE III: Le diagnostic de la pauvreté et
l'impact des PME à la réduction de la pauvreté
Section 1 : le diagnostic de la pauvreté
I. Définition de la pauvreté
La pauvreté est l'insuffisance des ressources
matérielles, comme la nourriture, l'accès à l'eau potable,
les vêtements, le logement, et les conditions de vie en
général, mais également des ressources intangibles comme
l'accès à l'éducation l'exercice valorisant le respect
reçu.
D'autre part la pauvreté est un phénomène
multidimensionnel. C'est pourquoi, le Sénégal a pris en compte
d'une part la perception de la pauvreté, et d'autre part l'analyse du
profil basée sur une information quantitative résumée
à travers un indicateur monétaire ou non monétaire.
a) Perception de la pauvreté
Les populations s'auto désignent pauvres ou non pauvres
selon des critères qui leur sont propres. A cet égard, un
proverbe recueilli lors du processus participatif définit la
pauvreté comme « l'absence d'avoir, de savoir et de pouvoir
».L'absence d'avoir peut s'interpréter comme une insuffisance de
revenus et patrimoines physiques, tandis que l'absence de savoir et de pouvoir
peuvent s'interpréter respectivement comme une insuffisance de capital
humain et de capital social.
Cette définition qui fixe les déterminants, de
la pauvreté est finalement plus large que celle des économistes ;
c'est elle qui fonde la stratégie du Sénégal. Elle
découle de la culture qui renvoie à la nature des d'organisations
sociale et politique des communications locales aux stratégies
sous-jacentes. Aussi importe t-il d'investir dans la culture qui
détermine la manière de vivre des populations et qui
subséquemment influence la méthode à utiliser pour
combattre la pauvreté.
Le pauvre vie dans un dénouement total,
économique et social : il est sans soutien et ne compte que sur l'aide
que lui apporte son entourage pour survivre. Il est souvent qualifié de
déclassé social et plonge dans un état de misère
quasi-permanent. Son trait dominant est qu'il s'auto exclue lui-même du
tissu social, préférant ainsi évaluer dans l'anonymat le
plus total. Quant aux ménages pauvres ils disposent de sources de
revenus assez précaires qui ne permettent pas de couvrir
entièrement les besoins en alimentation.
b. Profil de pauvreté
Pour caractériser la pauvreté, une ligne de
pauvreté a été définie comme un seuil en
deçà duquel le ménage (ou l'individu) est
considéré comme pauvre (ESAM I 1994/1995 ; ESAM II 2001/2002 ;
QUID).
Les résultats de la deuxième Enquête
Sénégalaise Auprès des Ménages (ESAM II), montre
que l'incidence de la pauvreté reste élevée méme si
elle a baissé de façon significative dans la période
1994-2002 : la part de la population vivant en dessous du seuil de
pauvreté est ainsi tombée de 67,9% en 1994/95 à 57,1% en
2001/2002, soit une réduction de pauvreté de 10,8 points de
pourcentage en termes absolus et de 16% en termes relatifs.
Tableau 1 : Pauvreté et
inégalité, 1994-1995
|
Ménages
|
Individus
|
Niveau National
|
Dakar
|
Autres Zones urbaines
|
Milieu Rural
|
Niveau National
|
Dakar
|
Autres
zones urbaines
|
Milieu Rural
|
1994-95
|
Incidence de la pauvreté(%)
|
61,4
|
49,7
|
62,6
|
65,9
|
67,9
|
56,4
|
70,7
|
71,0
|
Profondeur de
la pauvreté (%)
|
20,5
|
15,4
|
21,4
|
22,3
|
23,6
|
17,7
|
24,4
|
25,3
|
Gravité de la
pauvreté (%)
|
9,1
|
6,4
|
9,5
|
10,0
|
10,6
|
7,4
|
10,8
|
11,7
|
Coefficients de Gini
|
38,6
|
45,8
|
39,7
|
31,7
|
32,6
|
36,7
|
34,0
|
29,4
|
2001-02
|
Incidence de la pauvreté (%)
|
48,5
|
33,3
|
43,3
|
57,5
|
57,1
|
42,0
|
50,1
|
65,2
|
Profondeur de
la pauvreté (%)
|
14,8
|
9,5
|
13,4
|
17,8
|
18,3
|
12,0
|
16,1
|
21,4
|
Gravité de la
pauvreté (%)
|
6,2
|
3,7
|
5,7
|
7,5
|
7,9
|
4,7
|
6,9
|
9,4
|
Coefficient de
Gini
|
37,4
|
41,9
|
38,3
|
29,9
|
34,2
|
37,3
|
35,2
|
30,1
|
Source: ESAM II, 2001/2002, ESAM I, 1994/1995
Au niveau ménage, l'incidence de
pauvreté est passée de 61,4% (1994/95) à 48,5% (en
2001/02), correspondant à une baisse relative de 16%, mais ces
taux sont largement en dessous de l'incidence de pauvreté du point de
vue de l'approche subjective basée sur la perception des chefs de
ménages. En effet, les résultats de cette approche indiquent que
65% des ménages interrogés se considèrent comme pauvres et
23% d'entre eux se déclarent méme très pauvres. En outre,
à l'opposé des mesures objectives qui montrent une
réduction de la pauvreté, les mesures subjectives indiquent une
augmentation dans la même période. Près de deux
ménages sur trois (64%) estiment que la pauvreté s'est
aggravée au cours des cinq dernières années contrairement
aux mesures objectives qui indiquent une réduction de 16%. La
pauvreté est plus répandue au sein des chefs de ménage
dont le niveau d'instruction est le plus bas. Près de 55% des
chefs de ménage sans instruction sont pauvres contre 46% pour ceux qui
ont le niveau primaire. De plus l'incidence de la pauvreté baisse plus
sensiblement dans les ménages où le chef a atteint le niveau
secondaire (26%) ou supérieur (12,5%). Le faible niveau d'instruction
des femmes accentue davantage cette pauvreté au sein des
ménages.
L'incidence de la pauvreté augmente avec la
taille du ménage. La taille moyenne des ménages des 20%
les plus pauvres est de plus de 10 personnes alors que parmi les 20% les plus
riches, elle est de 8 personnes. Du point de vue de la consommation, on note
selon l'ESAM II, que les ménages de 1 à 4 personnes ont une
consommation par an et par personne deux fois plus élevée que
celle des ménages de 5 à 10 personnes et trois fois plus que
celle des ménages de 10 à 14 personnes. Cette corrélation
positive entre la taille du ménage et la pauvreté met en
évidence les interrelations existant entre variables et pauvreté
au Sénégal. Ainsi, la forte fécondité (5,3 enfants
par femme) caractérisant les ménages de taille
élevée contribue à la baisse du taux de la consommation
par personne exposant les membres du ménage à des privations
pouvant affecter de manière durable leurs capacités
d'accès à l'avoir, au savoir et au savoir-faire et
au-delà, créer les conditions d'une persistance du
phénomène de pauvreté.
Dans les ménages où le chef de famille dispose
d'un revenu relativement bas, on rencontre un taux de dépense
très élevé. Dans la plupart des cas, les membres
secondaires sont sans revenus et continuent à être entretenus.
Cette situation est le reflet du rapport élevé de
dépendance induit par la proportion importante de jeunes au sein de la
population sénégalaise. Pour ces jeunes représentants 58%
de la population, la transition vers l'age adulte est ardue du fait des
problèmes d'insertion professionnelle, de la précarité de
l'emploi et des conditions difficiles d'accès au logement.
Même si la pauvreté, de manière
générale, touche plus les femmes que les hommes, l'incidence de
la pauvreté est plus faible parmi les ménages dirigés par
une femme. En effet, les données de l'ESAM II montrent que la
pauvreté est moins répandue dans les ménages
dirigés par une femme (37% contre 51% pour les ménages pauvres
dirigés par un homme). A Dakar où le statut de la femme est plus
favorable (autonomie, participation, capital humain et social), la
différence de niveau de pauvreté entre les ménages
dirigés par des femmes et ceux dirigés par des hommes est
même très négligeable (33,7% contre 32,1%).
Cet avantage apparent peut être dû à une
différence dans composition des ménages des deux
catégories, à la taille et à l'importation des transferts
plus favorables aux ménages dirigés par des femmes. Par ailleurs,
les femmes chefs de ménage sont plus autonomes, plus entreprenantes et
ont un meilleur accès aux ressources que les autres femmes.
Environ 56% des ménages dirigés par une personne
de troisième âge sont touchés par la pauvreté dont
ils contribuent à hauteur de 19% (alors que les personnes du
troisième âge ne représentent que 6% de la population). Les
personnes de cette tranche d'fige (plus de 60 ans) rencontrent de nombreuses
difficultés dont : la faible participation à la
citoyenneté et aux instances de décisions, l'insuffisance
d'organisation et de système de prise en charge, le cofit
élevé des consultations, l'accès difficile au
crédit bancaire ou à un fonds spécial d'appui et de
réinsertion, mais également à la terre et au logement.
La vulnérabilité des ménages
dirigés par des personnes du troisième âge est
également imputable aux problèmes auxquels les jeunes
générations sont confrontées pour accéder à
l'autonomie financière et assurer la relève.
La réduction de l'incidence de la
pauvreté est plus marquée en milieu urbain qu'en milieu
rural. En milieu rural, 65,2% des individus et 57,5% des
ménages vivant en dessous du seuil de pauvreté. Ces pourcentages
sont plus faibles dans les autres villes (respectivement 50,1% et 43,3%) et
nettement plus bas à Dakar (42,0% et 33,6%). Ainsi, le milieu rural
contribue à hauteur de 65% à la pauvreté, pour une
population de moins de 55% du total. En revanche, Dakar qui compte près
d'un quart de la population y contribue pour moins de 18%. Les régions
de Ziguinchor et de Kolda, confrontées pendant plusieurs années
à la crise casamançaise, (insécurité), de
l'enclavement, enregistrent les taux les plus élevés de
pauvreté (supérieure à la moyenne nationale) :
respectivement 67,1% et 66,5%. Ces régions sont suivies de Kaolack
(65,3%) et Diourbel (61,5%), qui se situe au coeur du bassin arachidier et qui
subissent les effets du déclin des activités économiques
liées à l'arachide dans un contexte d'absence d'activités
économiques alternatives et Tambacounda (56,2%). Les régions
moyennement pauvres de Thiès (48,6%), Fatick (46,3%), Saint Louis/Matam
(42,1%)
disposent de plus de revenus du fait des activités dans
les secteurs touristiques, les cultures irriguées, la pêche, les
transferts des émigrés (surtout pour Matam), la présence
d'industries agroalimentaires (en particulier pour Saint Louis) et extractives
(Thiès). Enfin, les deux régions les moins pauvres que sont Dakar
(33,6%) et Louga (36,6%) connaissent d'importants flux de transferts. Par
ailleurs, Dakar constitue un pôle économique, industriel,
administratif, intellectuel et culturel alors que la région de Louga
dispose de richesses liées à l'élevage.
c. Manifestation de la pauvreté
Le manque de moyens propres est un facteur déterminant
dans la détérioration des conditions de vie qui aggrave les
inégalités et mène, à terme à
l'extrême pauvreté. En l'absence d'une politique de ciblage et
d'assistance de la puissance publique et sans une solidarité
communautaire soutenue liée à la transformation des
repères ethniques et culturels, cette dynamique conduit à une
rupture des liens sociaux et à l'exclusion des couches les plus
défavorisées. Get état de fait pousse certains individus
aux pratiques ci-après :
La violence et la délinquance. Les
personnes détenues sont pour la plupart des jeunes. Les statistiques de
la justice les plus récentes indiquent un taux de criminalité
d'environ 2% marqué par une progression rapide des infractions et une
forte présence des jeunes parmi la population carcérale. Gette
montée de la délinquance des jeunes peut être imputable au
relâchement des efforts des parents dans la prise en charge de
l'éducation des adolescents en perte de repères. En outre, la
violence faite aux femmes est devenue un fait courant dans les quartiers
pauvres et dans les familles démunies conduisant souvent à des
drames.
La mendicité. Les talibés et
mendiants (qui sont surtout des enfants et adolescents) sont estimés
à pus de 1% de la population. Ge phénomène des
talibés, en quête quotidienne de nourriture et d'argent, tant pour
leur propre survie que pour l'entretien de leur marabout, et repérables
aux niveaux des carrefours, des marchés, des mosquées, des
banques et autres endroits publics des centres urbains, est un véritable
problème social et une atteinte aux droits humains.
La violence faite aux enfants. Du fait de la
pauvreté des ménages, beaucoup d'enfants sont victimes de
violences telles que les mariages précoces et forcés, les
conflits (enfants victimes de mines en Gasamance). En milieu urbain, la
recrudescence dans l'usage et le trafic des stupéfiants est en
étroite corrélation avec la situation de pauvreté et elle
génère aussi la violence au sein des familles et
communautés.
Le travail des enfants. Le travail des enfants
est définitif ici comme l'exercice d'une
activité économique par les jeunes de moins de 15 ans. Environ
32,5% des enfants de 10 à 14 ans ont entamé leur vie
professionnelle. Les petites filles entre 10 à 14 ans sont
employées comme
domestiques ou vendeuses de denrées alimentaires, pour
contribuer au soutien des ménages pauvres. Des femmes et jeunes filles
pauvres quittent leur terroir en quête d'un travail (domestique, pileuse,
lavandière, petit commerce) surtout en période de soudure et son
exposées à la prostitution, à l'exploitation, au viol et
à l'infanticide.
Milieu de résidence
|
Ensemble
|
Garçons
|
Filles
|
Ensemble
|
32,5
|
37,4
|
27,6
|
Milieu urbain
- Dakar
- Autres villes
|
8,4
|
11,2
|
5,7
|
6,2
|
8,3
|
4,2
|
10,3
|
14,0
|
7,1
|
Milieu rural
|
47,1
|
52,4
|
47,1
|
II) Déterminants de la pauvreté
1-Environnement Economique/ insuffisance de revenus
De 1960 à 1993, la croissance annuelle moyenne de
l'économie à environ 2,7% par an, soit en dessous du taux de
croissance démographique (2,9% l'an sur la période). Cette faible
croissance s'est traduite par une baisse des revenus réels par
tête et de l'emploi ainsi que par une augmentation des
inégalités. Cette situation de crise économique et sociale
a amené, le Sénégal et ses partenaires de l'Afrique de
l'ouest et du centre à réviser la parité de leur monnaie
commune par rapport au franc français.
Après la dévaluation du franc CFA intervenue en
1994, l'économie a renoué avec la croissance par une progression
moyenne du PIB d'un peu moins de 5% l'an de 1994 à 2002, dans un
contexte de maitrise de l'inflation et de réduction continue des
déficits publics. Ce redressement de la croissance est imputable au
regain de compétitivité de certains produits d'exploitation
notamment les produits halieutiques, les produits arachidiers, les phosphates
etc. Comme énoncé précédemment, la part des
ménages pauvres a diminué de 61,4% à 48,5%, soit une
baisse en terme relatif de l'incidence de la pauvreté de 16%.
L'impact de croissance sur l'incidence de la pauvreté
des populations a été cependant atténué par
l'inefficacité des politiques de redistribution. Ainsi les performances
économiques et financières enregistrées ces
dernières années restent encore insuffisantes pour réduire
de façon plus significative la pauvreté en vue d'atteindre les
objectifs du millénaire pour le développement (OMD), notamment la
réduction de l'incidence de la pauvreté de moitié à
l'horizon 2015.
2/ Chômage et pauvreté
La population habituellement en chômage : cette
population est constituée des personnes qui n'ont pas travaillé
de façon continue pendant 3 mois au cours des 12 derniers mois et qui
sont à la recherche ou en attente d'un emploi la plupart du temps dans
la période de référence.
On remarque également que le chômage est surtout
le fait des citadins, en général. En effet, on observe que la
majorité des chômeurs réside en milieu rural. Cette
tendance se dégage quelque soit le sexe.
Sur la base de la définition qui précède,
le taux de chômage ou rapport du nombre de chômeurs à la
population active (les occupés et les chômeurs) est estimé
à 10,0% au niveau national. Pour mieux appréhender la question du
chômage, l'ESPS a essayé de ressortir la raison principale qui
explique l'inactivité de l'individu à travers les trois
modalités qui suivent : non disponibilité de travail,
inactivité saisonnière et rémunération trop
insuffisante. Sur la base de cette approche qui intègre ces
personnes-ci, le taux de chômage s'établirait à 23,7% au
niveau national.
3/ Les enfants occupés
Est enfant travailleur toute personne de 6 à 14 ans
ayant travaillé au cours des 7 derniers jours précédant la
date d'interview. Le tableau ci-dessous montre que 6,8% des enfants ont
travaillé durant cette période. Cette proportion varie selon le
milieu de résidence et le genre. Le travail des enfants est plus
fréquent en milieu rural (8,4% des enfants) et moins répandu dans
les autres villes (3,7%). Au niveau national, 9% des garçons travaillent
contre la moitié chez les filles. Quel que soit le milieu de
résidence la proportion d'enfants qui travaillent est plus
élevée chez les garçons : 5,1% contre 3,1% à Dakar,
5,8% contre 1,6% dans les autres villes et 11,0% contre 5,7% en milieu
rural.
Milieu de résidence
|
Masculin
|
Féminin
|
Ensemble
|
Dakar
|
5,1
|
3,1
|
4,1
|
Autres villes
|
5,8
|
1,6
|
3,7
|
Rural
|
11,0
|
5,7
|
8,4
|
Ensemble
|
9,0
|
4,5
|
6,8
|
Source : Enquête de Suivi de la
Pauvreté au Sénégal (ESPS 2005-2006), ANSD, Dakar,
Sénégal
4/ Le travail des jeunes de 15 à 24 ANS
Sur la population potentiellement active de 15 à 24
ans, près de quatre sur dix (38,5%) travaillent ou sont à la
recherche d'un emploi : 32,8% occupent un emploi et 5,7% en cherchent. Au
niveau national, le taux de chômage des jeunes au sens strict du BIT est
estimé à 14,8%. Ce qui signifie que sur 100 personnes actives de
15 à 24 ans, près de 15 sont en chômage. Le chômage
des jeunes est plus sévère à Dakar (21,7%) et dans les
autres villes (15,2%) qu'en milieu rural (10,6%). Comparés à
leurs aînés, les jeunes sont défavorisés. En effet,
la situation de l'emploi semble plus favorable pour la population de 25 ans et
plus : parmi elle, plus de la moitié travaille et le taux de
chômage n'est que de 8,1% au niveau national, soit sept points de
pourcentage de moins. Quel que soit le milieu de résidence, l'avantage
des aînés est maintenu : le taux de chômage des plus
âgés est de 13,7% à Dakar, 9,6% dans les autres villes et
de 4,4% en milieu rural (contre 21,7%, 15,2%, et 10,6% respectivement pour les
jeunes).
Répartition des jeunes de 15 à 24 ans selon
la situation par rapport à l'emploi et la strate
Population de 15 à 24 ans
|
Dakar
|
Autres villes
|
Rural
|
Ensemble
|
Effectifs
|
Occupés
|
244590
|
132522
|
471931
|
849044
|
Chômeurs
|
67617
|
23685
|
56244
|
147546
|
Inactifs
|
405202
|
305067
|
836710
|
1591979
|
Total
|
717409
|
506274
|
1364885
|
2588568
|
Actifs
|
312207
|
156207
|
528175
|
996589
|
|
Pourcentage
|
Propriétés
|
43,5
|
30,9
|
38,7
|
38,5
|
|
34,1
|
26,2
|
34,6
|
32,8
|
|
21,7
|
15,2
|
10,6
|
14,8
|
Source : Enquête de Suivi de la
Pauvreté au Sénégal (ESPS, 2005-2006), ANSD, Dakar,
Sénégal.
5/ Le sous emploi
Le sous emploi revêt plusieurs aspects
généralement classés en deux types : le sous-emploi
visible et le sous emploi invisible. Le sous-emploi visible estimé en
termes de temps de travail compare le temps effectivement consacré
à l'activité à une norme spécifiée
(fixée par la loi ou la pratique) tandis que le sous emploi invisible
est analysé du point de vue de l'inadéquation entre l'emploi et
les qualifications professionnelles d'une part, et l'inadéquation entre
l'emploi et le revenu d'autre part. L'ESPS a mesuré le second aspect du
second type, à savoir le sous emploi invisible comme mesure de
l'insuffisance du revenu tiré de l'activité. Selon cette
approche, « les personnes qui ont cherché à augmenter leurs
revenus dans les 7 derniers jours qui ont précédé
l'enquête et qui se sont déclarées prétes, pour
prendre un emploi dans les quatre semaines qui suivent l'interview, sont en
situation de sous emploi invisible ». Sous ce rapport, le taux de sous
emploi invisible ou rapport entre le nombre de personnes en
situation de sous emploi et l'ensemble des personnes occupées,
s'établit à 22,5% au niveau national. Cela signifie que sur 100
personnes occupées, plus de 22 sont en situation de sous emploi
invisible. Ce taux est variable selon le milieu de résidence : le sous
emploi est plus marqué en milieu rural (28,7%) et plus faible à
Dakar (13,6%) et dans les autres villes (16,8%). Ce taux varie aussi selon le
sexe. Il est plus important chez les hommes (25,3%) que chez les femmes
(17,3%). Globalement les indicateurs du marché du travail semblent avoir
enregistré une amélioration au cours des quatre dernières
années. Cela s'est traduit par une baisse du taux de dépendance
et celui du chômage, accompagnée d'une augmentation du taux
d'activité et du taux d'occupation. Toutefois, la différence dans
la période de collecte pourrait expliquer les différences dans le
niveau de certains indicateurs. Au vu des résultats de l'enquête,
on peut affirmer que le principal problème du marché du travail
sénégalais, comme pour la plupart des pays d'Afrique, c'est plus
le sous emploi que le chômage.
III) Stratégie de lutte contre la
pauvreté
L'analyse des causes, déterminants, manifestations et
vécu de la pauvreté au Sénégal montre que la forte
croissance nécessaire pour réduire de manière durable la
pauvreté nécessite au préalable un cadre
macroéconomique sain et une gestion saine et transparente des ressources
publiques qui passe par une bonne gouvernance économique et judiciaire.
Cette croissance n'est cependant pas suffisante pour atteindre les objectifs,
si elle ne s'accompagne pas d'une réduction des inégalités
de revenus et des discriminations dans l'accès aux services sociaux
entre milieu rural et urbain, le renforcement du capital humain, le
renforcement de la
décentralisation et la participation des acteurs dans
la formulation et la mise en oeuvre des politiques et stratégies. Par
ailleurs, les événements vécu ces dernières
années ont montré que les acquis en matière de croissance
et de renforcement du capital humain sont souvent remis en cause du fait de
l'occurrence de chocs de diverses natures (catastrophes, accidents) et
d'absence de protection contre les risques sociaux.
Pour prendre en charge de manière harmonieuse et
cohérente ces différents défis, le Sénégal a
retenu une stratégie axée sur quatre leviers fondamentaux :
1. La création de richesse
2. L'accélération de la promotion de
l'accès aux services de base
3. La protection sociale et prévention et gestion des
risques et catastrophes.
4. La gouvernance et le développement
décentralisé et participatif. En ce qui concerne la
création de richesse, différentes études
statistiques révèlent une forte corrélation entre le
revenu national par tête et les indicateurs de pauvreté qu'ils
soient monétaires ou non monétaires.
Au Sénégal, les analyses faites sur les
déterminants de la pauvreté montrent biens l'importance du
facteur « insuffisance de revenu » et justifient amplement que la
promotion de la création dans un cadre macro économique sain et
stable, constitue encore le premier pilier dans le but de favoriser
l'émergence et le renforcement de l'emploi productif. L'analyse des
indicateurs du cadre macro économique et des contraintes à la
croissance montre que le Sénégal doit relever les défis
suivants : comment augmenter les exportations de manière durable en
appuyant des secteurs à forte valeur ajoutée où le
Sénégal dispose d'avantages comparatifs sur le marché ?
Comment répondre à la demande intérieure en biens et
services par la production intérieure en vue de garantir la
sécurité alimentaire ?
Pour relever ces défis, le Sénégal mettra
simultanément en oeuvre une stratégie de croissance
accélération, une stratégie d'appui aux secteurs
productifs de substitution à l'importation en particulier dans le
domaine agricole pour garantir la sécurité alimentaire. Le
Sénégal a retenu l'accélération de la promotion de
l'accès aux services sociaux de base comme second pilier de sa
stratégie en vue notamment de relever le stock de capital humain, base
d'une croissance durable, répondre à la demande sociale et
favoriser l'attente des objectifs du millénaire pour le
développement (OMD).
Les ménages aussi bien en milieu urbain, sont
exposés à une variété de chocs
(sécheresse, inondations, accidents, maladies fluctuations des prix
des produits de base....) qui empêchent d'accumuler les biens et le
capital humain susceptible de les aider à sortir de la
pauvreté.
C'est pourquoi le Sénégal met l'accent sur la
nécessité de faire l'action sur la protection sociale, en
particulier des groupes vulnérables, un des piliers de sa
stratégie pour assurer une réduction durable de la
pauvreté.
Enfin, un des jeux principaux de la lutte contre la
pauvreté est la nécessité de toucher toute la population
sénégalaise ciblée en répondant à ses
besoins spécifiques et en assurant la célébrité et
la transparence dans la formulation, le pilotage, l'exécution et le
suivi évaluation des politiques publiques et des programmes de
développement. A cet effet, le Sénégal a inscrit la bonne
gouvernance et la décentralisation dans les priorités de lutte
contre la pauvreté, confirmant le consensus, exprimé par les
acteurs de la vie socio-économique, sur le rôle important du
capital dans la croissance à long terme.
Section 2 : l'impact des PME sur la réduction de
la pauvreté
-Sur le marché du travail :
l'ajustement structurel s'est traduit par un accroissement de l'offre
de travail. Dans les pays d'Afrique noire francophone en particulier le
Sénégal, non seulement le taux de création d'emploi a
diminué, mais l'emploi total dans le secteur moderne s'est trouvé
sensiblement réduit dü par des licenciements massifs de
fonctionnaire et de salariés. L'entrée dans le secteur informel
constitue la seule alternative au chômage pour les travailleurs
licenciés du secteur moderne et les nouveaux arrivants sur le
marché de l'emploi. Ainsi, l'activité des PME du secteur informel
s'exerce dans un environnement concurrentiel et cet concurrence s'identifie du
fait de la pression accrue sur le marché du travail avec les
salariés et fonctionnaires licenciés du secteur moderne et les
nouveaux arrivants et chercheurs d'emplois en quête de revenu
complémentaire. Il s'en suit une multiplicité des unités
informelles (croissance extensive et lieu d'intensive) au cours des
dernières années qui se traduit avec la montée en
puissance du secteur informel comme mode d'insertion privilégié
de la main d'oeuvre en période de crise pour réduire la
pauvreté.
a. La création d'emploi : secteur
informel
Au Sénégal comme dans la quasi-totalité
des pays d'Afrique francophone, le secteur informel représente une part
importante de l'emploi tout particulièrement en milieu urbain. La
composition de cette population varie beaucoup selon les secteurs
considérés.
b. La création de richesse
A partir de données des deus enquêtes
sénégalaises auprès des ménages (ESAM I et II), le
centre de recherches Economiques Appliquées (CREA) de
l'université Cheikh Anta Diop de Dakar a établi que l'incidence
de la pauvreté par rapport au taux de croissance du revenu réel,
sous l'hypothèse que l'inégalité des revenus ne change
pas, était de -1,88. Une croissance
robuste et mieux répartie est donc un pré requis
fondamental pour une réduction simplificatrice de la pauvreté.
La stratégie de création de richesse reposera
sur une croissance économique forte, suffisante pour avoir un impact
quantitatif substantiel sur la prévalence nationale et régionale
de la pauvreté.
Il serait ainsi recherché :
1- une croissance soutenue par des acteurs qui
ont un impact important et durable sur l'amélioration des revenus en
milieu rural et urbain.
2- une croissance génératrice
d'emplois, portée de l'investissement et les exportations.
Cette stratégie repose sur un scénario de croissance qui augmente
les revenus des pauvres, c'est-à-dire une croissance qui favorise les
secteurs et les régions où les pauvres vivent et utilisent les
facteurs de production qu'ils possèdent. Jusqu'à présent
la majorité des pauvres sont localisés en milieu rural et
dépendent en majeure partie directement de l'agriculture et les facteurs
de production qu'ils possèdent et qu'ils utilisent le plus se
résument à la terre, en travail et très rarement au
capital. Une croissance favorable aux pauvres (croissances et pro pauvres)
devra mettre l'accent sur les zones rurales, la hausse de la
productivité et des revenus de l'agriculture et etre très
intensifié en travail.
CONCLUSION :
La place des Petites et Moyennes Entreprises dans
l'économie sénégalaise a été clairement
rappelé dans la charte des PME, qui précise que les PME sont non
seulement la clé de la croissance, mais également un levier
puissant du secteur privé et un facteur clé du positionnement du
Sénégal dans le cadre de la mise en oeuvre des politique de
développement. Le financement des PME constitue une préoccupation
majeure pour différent responsable d'entreprise et pour les
autorités politiques dans nos économies. Et il est méme
fréquent, qu'il fasse l'objet d'un volet spécifique dans les
politiques économiques.
Vu l'importance qu'elles occupent dans l'économie et
particulièrement dans le tissu industriel surtout dans un pays en voie
de développement comme le Sénégal, les PME largement
répandues d'après les études souffrent beaucoup plus de
faiblesses de ceux pour plusieurs raisons, sont internes, c'est-à-dire
propre à l'entreprise, soit externes liés à son
environnement. Alors il faut encourager les PME, cependant le principal
obstacle qui entrave son développement reste le problème de
financement, soit par la faiblesse des moyens de financement, soit par la
complexité des procédures à suivre pour octroyer des
crédits.
Il est donc indispensable de recréer une dynamique de
l'espoir au Sénégal. Cela passe par de multiples facteurs, comme
l'accès aux infrastructures de base et à de meilleurs soins de
santé. Pour que ce mouvement soit durable, comme le relève
l'enquête des ménages, il dépendra surtout de la
capacité à créer des emplois. Pour sortir de la
pauvreté, il faut en effet pouvoir compter sur un revenu. Ce défi
a bien été compris par les autorités
sénégalaises ; puisqu'il constitue le premier le premier pilier
du DSRP (et a donné naissance à la stratégie de la
croissance accélérée.
BIBLIOGRAPHIE
L'Agence de développement des petites et moyennes
entreprises (ADPME)
ANSD (service de la documentation)
DASP : Direction de l'Appui au Secteur
PrivéMinistère de l'économie et des finances
(Bureau des Archives) : " Document de Stratégie et de Réduction
de la Pauvreté II ", juin 2006
Ministère des PME
Magazine : « les échos de la Banque Mondiale "
www.ansd.sn (ESAM I 1994/1995 et ESAM
II 2001/2002; ESPS 2005/2006; QUID 2001/Sénégal)
www.pnud.org : Enquête sur la
pauvreté et le chômage/ Sénégal
www.ocde.org (création
d'emplois)
www.bceao.org: (accès au
financement des PME)
Banque Mondiale : Rapport sur le Développement
www.microfinancesenegal.org
Direction des Structures Financières
Décentralisées (DSFD), « Les faits marquants de la micro
finance en 2003 ", BCEAO
DPS, 2003. « Le secteur Informel dans l'agglomération
de Dakar : Performations, insertion et perspectives », Phase 2 de
l'Enquête 1-2-3
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