I.2.1. Les prénoms mixtes
Nous nous désignons par prénom mixte, le
prénom composé d'une partie du prénom du père et
d'une autre partie du prénom de la mère. Au lieu que le
père donne son prénom entier, il l'associe à celui de la
mère pour semble t-il prouver aux gens que l'enfant leur appartient
à tous les deux : c'est le cas de Patricia et Jérémie
qui prénomment leur enfant Jérécia.
Les prénoms mixtes formulés par les parents
à l'égard de leurs enfants étaient avant la crise
sociopolitique, un phénomène redondant auquel
s'intéressait les parents pour formuler l'union du couple. Cette
situation s'est modifiée sensiblement pendant la crise sociopolitique.
L'attribution du prénom mixte a constamment reculé pour les
filles et pour les garçons. En revanche, les nouveaux prénoms
donnés par les parents à leurs propres enfants restent un
phénomène important qui fait progresser les prénoms.
L'association des deux prénoms, formulée
à travers les prénoms des parents géniteurs, est la
pratique la plus dominante avant et après la guerre civile. La pratique
d'attribuer deux prénoms à un enfant était
également très utilisée et en plus cette pratique garde
toute son importance avant et après la crise sociopolitique avec un
rééquilibrage entre les deux sexes. Le taux des enfants
nés avant la crise tendait à hausser le pourcentage des
prénoms mixtes. Or, nous savons que l'attribution d'un prénom
unique transmis par les parents a toujours été plus
fréquente chez les parents notamment ceux qui sont nés pendant
les années soixante. Il faut reconnaître que les parents
géniteurs en associant leurs prénoms pour prénommer leurs
enfants ressentent, d'après ce qui se dit dans les milieux sociaux et
culturels, une satisfaction. Et souvent, cette satisfaction paraît plus
marquante dans l'union. L'association des deux prénoms, celui de la
mère et du père simplifie l'interprétation. Dans ce cas,
le problème se pose quand le prénom est très long. Les
prénoms mixtes constituent aujourd'hui un moyen susceptible
d'éclairer un certain nombre de sentiments et de créer une
harmonie du couple. La représentation de ce phénomène a
connu des progrès considérables dans les années d'avant la
crise sociopolitique. Nous remarquons aussi que le mixage des prénoms du
père et de la mère peut être considéré comme
une addition qui symbolise l'harmonie dans le foyer.
I.2.2. Rôle et importance du prénom.
Souvent nous avons constaté, dans la
société congolaise, que beaucoup de personnes se tissent des
relations du fait de porter le même prénom surtout dans les
administrations à partir de la période coloniale. Cela peut
parfois avoir de l'influence sur certains aspects de la vie correspondant aux
types de prénoms. Le prénom est représenté dans la
société congolaise comme un indicateur psychologique qui a une
influence capitale sur l'individu. Deuxième élément
d'identification après le nom, le prénom a une dimension
explicative sur l'individu. Il apparaît comme instructeur et
révélateur d'un environnement, et pour la plupart des gens
porteurs de prénoms comme "Chancel", bénéficient de
l'image du bonheur que se représentent les parents et sont leurs
espoirs car ce prénom montre que durant toute sa vie, l'enfant sera
chanceux et souvent ces prénoms dans les représentations
permettent à ceux qui les portent d'échapper à des
situations malencontreuses, des situations qui peuvent leur causer des
ennuis. De même que pour les noms l'influence
étant très significative dans les perceptions collectives, les
prénoms sont aussi, d'une grande importance dans la
société sur les images qui leur sont donnés dans la
société. A cet effet, prénommer un enfant, c'est
créer une relation directe entre le prénom et la personne qui le
porte. Le prénom a un rapport avec la dimension sociale qui crée
le rapport didactique entre le prénom et la projection de la
personnalité qui est une institution qui va imposer un comportement
social dans l'homme qui le porte. Le prénom porte en soi un double
message : il identife la personne à la première vue, mais
aussi cache un message que voulaient exprimer les parents dans son
caché.
Du reste, on assiste à une nouvelle image des
prénoms dans la société congolaise.
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