INTRODUCTION
I. PROBLEMATIQUE
Depuis plus d'une décennie, l'économie
congolaise est caractérisée par une prévalence d'une crise
aigue qui a contraint la plupart des petites et Moyennes Entreprises à
mettre la clé sous le paillasson. L'instabilité politique, les
pillages ainsi que les différentes guerres d'agression en sont les
causes. Cette crise a conduit à la fragilisation du système
financier congolais1(*).
Depuis les années septante, il est
démontré que les petites et moyennes entreprises sont les
vecteurs principaux du développement des nations. Qu'il s'agisse des
pays industrialisés ou des économies émergeantes et en
développement, elles constituent les sources essentielles de la
croissance économique, de dynamisme et de flexibilité de
l'économie de ces pays
L'environnement dans lequel évolue ces petites et
moyennes entreprises est devenu très compétitif, et oblige qu'une
attention toute particulière soit accordée à celles-ci
pour leur promotion ainsi que leur épanouissement. Dans cet
environnement instable, les entreprises sont amenées à concevoir
des produits nouveaux ou à modifier ceux existants afin de donner
satisfaction aux attentes et besoins même les plus latents de leurs
clients. Et investir dans des nouveaux sites de production afin
d'étendre leurs activités.
Cette situation délicate oblige les entrepreneurs
à chercher le financement nécessaire pour la réalisation
ou la mise en oeuvre de leurs projets. Si les PME ne peuvent trouver de
financement dont elles ont besoin pour leurs projets, des idées
brillantes peuvent être abandonnées en cours de route ; ce
qui représente une déperdition de la croissance économique
potentielle2(*).
Les Petites et Moyennes Entreprises en Afrique en
général et en République Démocratique du Congo en
particulier souffrent d'un accès au financement limité qui
contraint ainsi leur émergence et leur développement
ultérieur. Selon l'enquête réalisée auprès
de micros entreprises de Kinshasa par E. KINTAMBU MAFUKU, l'autofinancement et
le crédit informel restent les principales sources de financement de
celles-ci3(*). Ces
mécanismes sont cependant, peu fiables, peu prévisibles,
limités et ne garantissent pas de ce fait, l'épanouissement de
ces entreprises à cause de la modicité des sommes
prêtées et des échéances de remboursement
très courtes.
La difficulté des petites et moyennes entreprises
à accéder aux financements bancaires décriée
partout en Afrique et dans le monde n'a pas épargné celles de la
RDC. C'est pourquoi, consciente du rôle majeur que joue les PME dans
l'économie du pays et préoccupée par la difficulté
d'accès au financement et aux marchés publics, la
République Démocratique du Congo s'est
engagée «... à favoriser l'accès des PMEA
au financement par la simplification des différentes procédures
et conditions de fond y relatives en accord avec les institutions
bancaires,... ».4(*)
Malgré l'existence des textes, il est important de
signaler que les petites et moyennes entreprises dans notre pays
éprouvent d'énormes difficultés pour évoluer et
même pour survivre par manque de financement. Ainsi l'activité
financière est en train de devenir un véritable enjeu
économique pour le développement des Petites et Moyennes
Entreprise en RDC.
De tout ce qui précède, il sied de s'interroger
sur ce à quoi est due la difficulté des PME à
accéder au financement. En d'autres termes, nous nous posons la question
de savoir pourquoi en RDC, les PME n'ont pas accès facile au financement
bancaire?
II. HYPOTHESE
Pour répondre à la question
précédente, nos recherches partiront de l'hypothèse selon
laquelle la difficulté des petites et moyennes entreprises à
accéder au financement serait due :
v Au manque d'informations sur la capacité de
remboursement des entreprises (PME) par les institutions de
crédit ;
v Aux conditions aussi complexes que les institutions de
crédit imposent aux PME pour accéder aux crédits ;
v Au manque de confiance de la part des institutions de
crédit suite à l'insolvabilité des petites et moyennes
entreprises.
III. OBJECTIFS DU TRAVAIL
Ce présent travail poursuit comme objectif principal la
redynamisation des activités des petites et moyennes entreprises par la
facilitation à l'accès au crédit. Ce qui aura une certaine
répercussion sur l'économie congolaise.
Les objectifs spécifiques que nous poursuivons au terme
de notre travail sont :
v Identifier les problèmes qui font que les PME ne
trouvent pas facilement du financement au près des institutions de
crédit ;
v Formuler une appréciation globale du financement des
activités des PME par les institutions de crédit dans notre
pays.
IV. INTERET DU SUJET
La République Démocratique du Congo est
aujourd'hui classée parmi les pays pauvres du monde. La grande
entreprise, héritage de la colonisation, sur laquelle reposait son
économie, ne peut plus, à elle seule, garantir un avenir
prospère au pays. Sa contribution au revenu national demeure en
deçà des attentes de l'Etat. Elle offre de moins en moins des
possibilités d'emploi, et est généralement contrainte de
procéder à la réduction des effectifs.
C'est pourquoi une grande importance à ce jour
doit être accordée aux petites et moyennes entreprises. Car les
PME innovantes dotées d'un fort potentiel de croissance ont joué,
ces dernières années, un rôle central dans l'accroissement
de la productivité et le maintien de la compétitivité de
plusieurs pays industrialisés et à économie
émergeante.5(*)
Notre étude revêt une grande importance du fait
qu'elle fournit l'essentiel d'informations aux entrepreneurs sur le financement
de leurs activités tout en mettant en exergue les obstacles auxquels ils
doivent faire face pour trouver du financement facile au près des
institutions de crédit et formule aussi quelques propositions tout en
ouvrant les pistes de solution pour l'amélioration de l'accès
des PME au financement.
V. DELIMITATION DU SUJET
Notre travail se limite à l'identification des vraies
causes de la non accessibilité des petites et moyennes entreprises de la
ville de Kinshasa au financement auprès des institutions
financières pendant la période de temps couverte par notre
enquête soit de Août 2008 à Décembre 2009.
VI. METHODOLOGIE DU TRAVAIL
Pour arriver à atteindre nos objectifs et tester notre
hypothèse, nous avons choisi :
Ø La méthode statistique :
cette méthode nous a permis de pouvoir quantifier les données de
notre enquête afin de faciliter leur traitement.
Les techniques étant des instruments, des moyens et des
procédés qui permettent à un chercheur de rassembler des
informations originales ou de seconde main sur un sujet donné6(*), nous en avons choisi deux
à savoir :
Ø La technique documentaire :
elle nous a permis de recueillir toute la littérature en rapport avec
notre travail ;
Ø La technique d'enquête :
elle nous a permis de recueillir les données au près des sujets
de notre étude afin de pouvoir les quantifier ;
Ø La technique d'analyse de
contenu : elle nous a permis de quantifier toutes les
données qualitatives afin de pouvoir les interprétées.
VII. CANEVAS DU TRAVAIL
Outre l'introduction et la conclusion générale,
notre travail comprend quatre chapitres qui traitent respectivement
de :
Ø Cadre Conceptuel
Ø Système Financier Congolais ;
Ø La méthodologie ;
Ø L'Analyse et L'interprétation des
données.
CHAPITRE PREMIER
CADRE CONCEPTUEL
Ce chapitre comporte deux sections : la première
porte sur le financement de l'entreprise et la deuxième sur les Petites
et Moyennes Entreprises.
SECTION I : FINANCEMENT DE L'ENTREPRISE
Les problèmes de finance dans une entreprise comportent
des enjeux vitaux puisque leur résolution est une condition
nécessaire pour sa survie, ses perspectives d'avenir, ses performances
présentes et futures ainsi que pour l'autonomie de ses
propriétaires et de ses dirigeants.
Ainsi, pour financer ses besoins, l'entreprise dispose d'une
diversité des ressources provenant de différentes sources.
Fondamentalement, on distingue trois sources de financement constituées
de fonds propres, des dettes et autres modes alternatif de financement.7(*)
I.1. LE FINANCEMENT PAR RESSOURCES PROPRES
Les fonds propres peuvent être d'origine interne et/ou
externe. Les ressources internes proviennent des excédents que
l'entreprise engendre durant l'exercice par l'ensemble de son
activité.8(*) Les
ressources externes correspondent aux ressources qui ont été
effectivement apportées par les actionnaires : ce sont les apports
des créateurs à l'initiation de la société ou les
apports des actionnaires ultérieurs, à l'occasion des
augmentations du capital.
I.1.1. Les ressources propres d'origine interne :
l'autofinancement
I.1.1.1. Définition
L'autofinancement est la part de la capacité
d'autofinancement qui restera à la disposition de l'entreprise pour
être réinvestie.9(*) Il constitue de façon générale le
pivot du financement des entreprises et, pour certaines d'entre elles, la
source exclusive du financement dans les phases décisives de leur
développement.
Le caractère fondamental de cette ressource tient au
fait qu'elle ne vient pas seulement s'additionner à des ressources
externes d'un montant déterminé mais constitue
« l'amorce », le pivot à partir duquel le
financement externe pourra être sollicité et attiré par
l'entreprise.10(*) Ceci
est justifié pour deux raisons fondamentales :
v Son montant fournit une indication relative aux performances
de l'entreprise : un autofinancement élevé rassure les
apporteurs des capitaux externes sur les possibilités de
rémunération et de mise en valeur des fonds qu'ils peuvent
fournir ;
v C'est l'autofinancement qui crée la capacité
de remboursement de l'entreprise. Il donne ainsi une mesure du risque de non
recouvrement que les apporteurs de capitaux supportent du fait de
l'entreprise.
I.1.1.2. Importance de l'autofinancement
L'autofinancement constitue l'une des ressources de
financement les plus utilisées par les entreprises. Son importance
réside dans le fait que11(*) :
v Il traduit la capacité ou aptitude de l'entreprise
à assurer la reproduction des capitaux qui lui sont confiés. Il
permet seul de constituer un financement indépendant, stable et capable
de sécréter des fonds grâce aux quels seront
remboursés les emprunts souscrits. A ce titre, il constitue la fondation
sur laquelle pourra s'édifier une politique de financement
viable ;
v Son niveau actuel et son évolution récente
sont parmi les éléments essentiels que les apporteurs des
capitaux externes chercheront à prendre en compte avant d'accepter de
s'engager dans l'entreprise. Un niveau satisfaisant d'autofinancement
apparaît ainsi comme la condition fondamentale pour l'obtention d'autres
sources de financement. Ainsi, le financement externe apparaît comme un
complément et non comme un substitut des ressources procurées par
l'autofinancement.
I.1.1.3. Limites de l'autofinancement
Au de là de toutes ces considérations, il
convient toute fois de faire remarquer les limites de
l'autofinancement :
Premièrement, l'autofinancement à lui seul, ne
peut pas être suffisant pour les besoins de développement de
l'activité. Il faut alors envisager d'autres sources de financement car
en ne se fiant qu'aux possibilités qu'offre l'autofinancement,
l'entreprise peut ainsi passer à coté d'investissements
rentables.
Deuxièmement, c'est leurre que de croire que
l'autofinancement n'a pas de coût. Le coût explicite est en effet
nul, mais il s'agit d'un coût d'opportunité qui est, par essence,
difficile à évaluer. Les fonds réinvestis dans
l'entreprise auraient pu avoir usage alternatif sur le marché financier.
La distribution de la totalité ou d'une partie sous forme de dividende
est une autre alternative et peut répondre mieux aux exigences de
rentabilité des nouveaux actionnaires. L'autofinancement ne contribue
à la richesse de l'actionnaire que si la rentabilité des nouveaux
investissements est supérieure à la rentabilité
exigée par les actionnaires. Ces derniers pouvant trouver ailleurs, sur
le marché financier, par exemple un meilleur usage de leur part des
bénéfices, l'autofinancement a un coût implicite, qui est
l'exigence de rentabilité minimum des actionnaires.
I.1.1.4. Calcul de la capacité
d'autofinancement
La capacité d'autofinancement se calcule à
partir du compte de résultat. Elle est la différence entre les
produits encaissables (sauf produit des cessions d'éléments
d'actifs) et charges décaissables. Les produits encaissables sont des
produits qui génèrent de recettes (chiffre d'affaires, revenus
financières, etc.) et les charges décaissables sont celles qui
entraînent des dépendances (achats, charges externes, charges de
personnel, etc.).
La capacité d'autofinancement se calcule selon deux
méthodes : soustractive et additive12(*) :
1. Méthode soustractive :
Excèdent brut d'exploitation (ou insuffisance brute
d'exploitation)
+ Transferts de charge (d'exploitation)
+ Autres produits (d'exploitation)
- Autres charges (d'exploitation)
+ Produits financiers sauf reprises sur provisions
- charges exceptionnelle sauf dotation aux
amortissements et
aux provisions financières.
+ Produits exceptionnels sauf :
o Produits des cessions d'immobilisation
o Quôtes - parts des subventions d'investissement
virées
au résultat de l'exercice ;
o Reprises sur provisions exceptionnelles
- charges exceptionnelles sauf :
o Valeur comptable des immobilisations cédées
o Dotation aux amortissements et provisions
exceptionnelles
- participation des salariés aux
résultats
- impôts sur les bénéfices
= capacité d'autofinancement
2. Méthode Additive :
Résultat Net de l'exercice
+ Dotations aux amortissements et provisions
- reprises sur amortissements et provisions
+ Valeur comptable des éléments d'actifs
cédés
- produits des cessions d'éléments d'actif
immobilisés
- quôte - part des subventions d'investissement
virées au résultat
de l'exercice
= capacité d'autofinancement
Notons de ce fait, qu'il existe deux types
d'autofinancement : l'autofinancement d'expansion qui est indispensable
pour l'augmentation du patrimoine et du niveau de protection de
l'entreprise ; l'autofinancement de maintien qui est indispensable
à la bonne gestion et à la conservation du patrimoine et du
niveau d'activité de l'entreprise.
Signalons également que cette ressource est la plus
utilisée par la majorité des petites et moyennes entreprises
évoluant en République Démocratique du Congo plus
précisément dans la ville de Kinshasa par le fait que le
crédit institutionnel reste difficile à trouver.
I.1.2. Les ressources propres d'origine externe
Lors de la création de l'entreprise, les actionnaires
par leurs apports vont constituer un capital social ou fonds propres. Les
sommes ainsi réunies ne sont pas une sécrétion de
l'activité de l'entreprise. Elles sont de ce fait d'origine externe
à la société. Il en est de même, lorsqu'ils seront
sollicités pour augmenter le capital. Cette augmentation peut se
réaliser par d'autres moyens : aides et subventions, capital risque
et le rachat de l'entreprise par les salariés.
I.1.2.1. L'augmentation du capital
L'augmentation du capital constitue un moyen essentiel de
financement des entreprises qui présente l'avantage de permettre une
immobilisation des ressources obtenues et sans obligation de remboursement.
Elle peut prendre diverses formes, chacune d'elles correspondant à un
objectif particulier.
A. Augmentation du capital par apports nouveaux
L'augmentation du capital par apports nouveaux se fait de deux
manières, en nature et en numéraire. L'apport en nature
correspond à tout apport d'un bien meuble ou immeuble par les
associés en vue de répondre à un besoin posé par
l'entreprise. L'apport en numéraire quant à lui correspond
à tout apport en espèce des associés de l'entreprise en
vue de répondre à un besoin de financement ou d'accroître
le capital de l'entreprise.
B. Augmentation du capital par conversion de dettes
Les fournisseurs de l'entreprise peuvent être
invités à entrer dans le capital social de l'entreprise, lorsque
celle - ci rencontre des problèmes de trésorerie ou a un
problème de fond de roulement insuffisant.
Cette opération de conversion des dettes permet souvent
à l'entreprise de reconstituer sa capacité d'endettement ainsi
que sa capacité d'autofinancement. En incorporant les réserves et
les dettes dans le capital de l'entreprise, sa structure financière et
son équilibre financier s'améliorent. Le montant des dettes
diminue, celui de capitaux propres augmente et l'entreprise parait du coup
moins endettées ce qui la permettra de contracter plus
aisément d'autres emprunts si nécessaire.
I.1.2.2. Les aides et subventions
Les entreprises peuvent bénéficier de fonds
importants de la part des pouvoirs publics qui désirent encourager des
secteurs économiques ou appliquer des politiques sociales.
Ces fonds viennent en complément des ressources propres
car n'ayant pas le caractère de dette classique. Les aides et primes
sont purement et simplement acquises par l'entreprise
bénéficiaire alors que les subventions sont
généralement versées en contre partie d'un engagement de
la société13(*). Le non respect de cet engagement peut conduire au
remboursement de la subvention.
I.1.2.3. Le capital risque
I.1.2.3.1. Définition
Le capital risque est une opération qui consiste en une
prise minoritaire d'une part dans une entreprise par un organisme financier.
Les instruments classiques de financement peuvent s'avérer
inadéquats pour certaines entreprises, très innovantes, assez
risquées, ou dont le marché potentiel est mal connu. Dans ce cas,
elles préfèrent recourir à des sociétés de
capital risque pour assurer leurs besoins en fonds propres nécessaires
pour maintenir et accroître leurs activités.
Ainsi, une société de capital risque peut se
définir comme une entité qui propose des financements en fonds
propres à des petites entreprises souvent risquées en contre
partie, d'une participation dans leur structure de
propriété.14(*)
I.1.2.3.2. Les Caractéristiques du capital
risque
Le capital risque présente les caractéristiques
suivantes :
Ø Sur le plan financier, il constitue un apport de
fonds propres partage les risques et les opportunités de l'entreprise
financée ;
Ø L'investisseur participe d'une certaine
manière à la gestion directe de l'entreprise, en conseillant
l'équipe de direction ;
Ø L'horizon du capital risque est le long terme, cinq
à dix ans ;
Ø La rémunération du capital risque se
fait à l'échéance par la cession de sa
participation ;
Ø Les entreprises sélectionnées
appartiennent généralement à des secteurs de pointe, de
haute technologie favorisant à des perspectives de croissance ;
Ø Les sociétés de capital risque sont des
filiales des banques ou d'organismes financiers, ou des fonds financiers
constitués par les apports d'investisseurs privés.
Ce mode de financement qui a fait rage dans tous les pays
industrialisés d'Europe et d'Amérique, reste encore inconnu en
RDC. Or cette pratique a permis à la majorité des petites et
moyennes entreprises les plus risquées ou évoluant dans des
secteurs mal connu de trouver le financement nécessaire pour leur
projet.
I.1.2.4. Le rachat d'une entreprise par les salaries
Cette procédure est semblable à la technique
Anglo-Saxonne du Leverage Management Buy out (LMBO) qui consiste à
permettre aux salariés de racheter leur entreprise. Pour que cette
procédure ait lieu, il faut que la société à
racheter appelée société cible, soit une
société soumise à l'impôt sur le
bénéfice et sa direction devra être assurée par un
ou plusieurs salariés repreneurs.
Pour réaliser le rachat, un montage juridique et
financier est nécessaire, lequel distingue trois étapes :
v La création d'une société holding par
les salariés de la société reprise, dans le but de
racheter tout ou une partie du capital de la société cible. 50%
des droits de vote doivent être obtenus par les salariés à
la date du rachat. Ils financent leur apport en capital soit sur leur fonds
propres, soit en empruntant ;
v La société holding acquiert dès sa
création plus de 50% de droite de vote de la société
cible. La société holding peut avoir d'autres partenaires pour
l'acquisition de la société visée. Les emprunts
contractés par la holding doivent avoir une durée maximale de 15
ans et leur taux actuariel brut doit être au plus égal au taux
moyen des obligations des entreprises privées de l'année
précédant le rachat, majoré de deux points et
demi ;
v La holding rembourse les dettes qu'elle a contractées
grâce aux dividendes que lui verse la société cible devenue
sa filiale. C'est donc la société achetée qui finance sa
propre acquisition.
Il est important de signaler à ce niveau qu'il existe
aussi des sources de financement hybrides, dont la nature se situe entre les
fonds propres et les dettes15(*), cette notion résulte d'un processus de
différenciation des modes traditionnels de financement des entreprises.
Les quasis fonds propres créés sous l'impulsion des pouvoirs
publics, sont souvent présentés comme moyen pour lutter contre
l'insuffisance des fonds propres des entreprises.
I.2. LE FINANCEMENT PAR CREDIT
Bien souvent, les fonds propres se révèlent
insuffisants pour le besoin de financement des entreprises, aussi bien au
moment de la création que lors du développement de celle - ci.
Dans ce cas, Il faut faire appel à des sources de financement externe,
c'est - à - dire autres que les associés, les actionnaires ou
l'autofinancement. Plusieurs raisons expliquent cette situation mais retenons
en quelques unes :
v L'endettement permet avant tout de bénéficier
de la déductibilité des intérêts au niveau de
l'entreprise. Cet avantage fiscal est loin d'être négligeable,
l'effet de levier qui en bénéficie permet d'améliorer la
rentabilité des capitaux propres ;
v Par le truchement de l'endettement, entreprise peut
transférer certains risques sur les créanciers au profit des
actionnaires ;
v Le risque de perte de contrôle de l'entreprise est
fortement réduit avec la dette.
Nous distinguons à ce niveau, les emprunts indivis et
les emprunts obligataires. Mais avant de parler de ces deux types d'emprunts
disons un mot sur le crédit.
I.2.1. Le crédit
L'acte de crédit est défini par trois
éléments ou facteurs : Un échange économique,
un intervalle de temps et la confiance, c'est -à- dire que tout
crédit doit avoir un coût, une opération passée au
temps t, son échéance doit être au temps t+1 et La
confiance.
Le crédit implique une idée de confiance car la
partie qui livre son bien présent a confiance dans l'accomplissement de
la prestation future à la date convenue. Il faut croire sans voir pour
que l'opération crédit soit effective. De ce fait,
l'élément confiance est très important dans la notion de
crédit.
Soulignons que si l'une des conditions ci - haut
citées n'est pas remplie, on ne parle pas du crédit.
I.2.1.1. Les Modalités du Crédit
Sur certains points cette analyse est peut être plus
juridique qu'économique. Il y a quatre façon de concevoir le
crédit :
I.2.1.1.1. Selon les garanties
Le crédit est au départ personnel c'est -
à - dire lié à la qualité de la personne qui fait
la promesse de payer à l'échéance. Mais pour limiter les
risques, les dégâts de non paiement, la personne qui octroie le
crédit, peut exiger une garantie de telle manière que si au temps
t+1, l'entreprise n'est pas à mesure de s'acquitter de ses obligations
vis- à- vis de son créancier, l'objet en gage pourra être
vendu pour récupérer le fonds.
Cette garantie peut être mobilière ou
immobilière. La différence réside dans le fait que la
première forme de garantie bouge c'est - à - dire peut être
déplacée d'un lieu à un autre tandis que la seconde forme
ne bouge pas.
I.2.1.1.2. Selon la destination
Ici nous distinguons le crédit à la consommation
du crédit à la production. Crédit à la
consommation, est une forme de crédit qui peut contracter un
ménage pour une consommation finale tandis que le crédit à
la production est un crédit que peut contracter une entreprise
pour financer son cycle de production.
I.2.1.1.3. selon la durée :
Le crédit se différencie selon la durée
de l'écart de temps qui entre en jeu. On distingue 3 sortes de
crédit : le crédit à court terme, le Crédit
à moyen terme et Crédit à long terme.
Tout crédit qui ne dépasse pas douze mois est un
crédit à court terme. Le crédit qui va jusqu'à
moins de 5ans est un crédit à moyen terme et en fin tout
crédit qui va à plus de cinq ans est un crédit à
long terme.
I.2.1.1.4. selon la personne de l'emprunteur :
Lorsque les opérations des crédits se font
uniquement avec les individus, sans que l'Etat s'en mêle, il y a un
crédit privé. Au contraire, chaque fois que l'Etat, en tant que
tel, intervient pour accorder ou demander du crédit aux personnes qu'il
est chargé de protéger, on parlera du crédit public.
I.2.1.2. Les Instruments de Crédits :
On entend par instrument de crédit, tous les documents
et titres de crédit qui prouvent l'existence du crédit. La
diversification, les besoins grandissants des trésoreries et le
développement des formes sociétaires de production ont
provoqué l'apparition d'instruments de crédit varié que
l'on peut regrouper en deux : public et privé.
Toutefois, il semble indiqué de grouper ses
instruments suivant la durée. Ainsi, il existe des titres à court
terme, à moyen terme, et les titres à long terme.
Ø les Titres à court terme et les Titres
à moyen terme : Le titre à court terme est celui dont la
durée ne dépasse pas 12 mois tandis que ceux à moyen terme
ne dépassent pas 60 mois.ces titres servent aux opérations
commerciales et sont liées à la vie d'une entreprise, dans ses
relations avec ses différents partenaires. Il s'agit notamment de :
lettre de change, le billet à ordre, bon de caisse, bon de
trésor, etc.
Ø Titre à long terme : dont la durée
est au delà de cinq ans, comprend deux grands groupes de titres à
savoir : les actions et les obligations.
Une action est un titre de propriété,
transmissible, négociable et conférant au propriétaire le
droit aux bénéfices réalisés par la
société au cours de l'année écoulée
(dividendes) tandis que l'obligation est un titre de créance c'est -
à -dire qu'une entreprise emprunte des sommes qu'elle s'engage dans un
délai pouvant aller de quelques années à des dizaines
d'années et promet de payer chaque année un
intérêt.
I.2.2. LES EMPRUNTS INDIVIS
Il s'agit des emprunts contractés auprès des
banques et des établissements financiers spécialisés. Ils
sont dits indivis parce que la dette n'est pas divisible et qu'en outre, la
banque ou l'établissement financier est l'unique interlocuteur de
l'entreprise.
En général, ce type d'emprunt est destiné
à un projet particulier, et le financement accordé est
accompagné d'une prise de garantie. C'est pourquoi on parle à ce
propos de crédit objectif. C'est ce type de crédit que les
banques accordent généralement aux petites et moyennes
entreprises en République Démocratique du Congo.
I.2.3. LES EMPRUNTS OBLIGATAIRES
Contrairement à l'emprunt indivis, l'emprunt
obligataire suppose un nombre très élevé d'interlocuteurs
pour l'entreprise et donc par conséquent, un émiettement de la
dette. Une obligation est un titre représentatif d'une dette, la
propriété d'une fraction d'un emprunt émis par une
société, une collectivité publique ou par l'Etat. Ces
titres de créance sont négociables et confèrent les
mêmes droits de créance pour une même valeur nominale.
I.3. LES MODES ALTERNATIFS DE FINANCEMENT : LE CREDIT-
BAIL (leasing)
Il s'agit des autres modes de financement qui s'offrent
à l'entreprise mais qui ne peuvent pas être classifiés dans
les catégories ci-haut énumérés. Il s'agit du
crédit bail.
I.3.1. Définition
Le contrat de crédit-bail est un contrat de location,
portant sur un bien meuble ou immeuble, assorti d'une option d'achat à
un prix fixé d'avance.16(*)
Ce mode de financement connu aux Etats Unis d'Amérique
depuis les années cinquante sous le nom de leasing, est singulier du
fait de ses caractéristiques et des raisons souvent avancées pour
l'adapter.
I.3.2. Caractéristique du Crédit-
bail
La principale caractéristique du crédit-bail
est que ; quelque soit la forme considérée, l'utilisateur du
bien sous contrat de crédit-bail n'en est pas propriétaire et le
contrat prévoit une période irrévocable d'utilisation du
bien. Le temps qui sépare la date de la conclusion du contrat de la date
à laquelle peut être exercée l'option d'achat est
appelée « période irrévocable ».
Au terme cette période, l'entreprise a le choix
entre : lever l'option d'achat donc devenir propriétaire du
bien, prolonger le contrat de location ou restituer le bien au
propriétaire.
I.3.3. Les Types de Crédit-bail
Nous distinguons trois formes de crédit-bail : le
crédit-bail mobilier, le crédit-bail immobilier et la cession
bail.
I.3.3.1. Le Crédit-bail Mobilier
Selon la loi française de 1966 le crédit -bail
mobilier est définie comme « les opérations de location
de bien d'équipement, de matérielle, d'outillage ou de biens
mobiliers à l'usage professionnel, spécialement achetés en
vue de cette location par des entreprises qui en demeurent
propriétaires, lorsque ces opérations, quelle que soit leur
dénomination donnent au locataire la faculté d'acquérir
tout ou une partie des biens loués, moyennant un prix convenu tenant
compte au moins pour une partie des versements effectués à titre
de loyer.
Ainsi, nous pouvons comprendre que le contrat de
crédit-bail est une location assortie d'une promesse unilatérale.
Cette forme de crédit porte généralement sur des
matériels (machines) ou sur des véhicules (camion, voitures,
etc.).
I.3.3.2. Le Crédit-bail Immobilier
Ce crédit porte sur un immeuble à usage
professionnel (magasins, entrepôts, usines) et est octroyé par les
sociétés de crédit-bail qui construisent ou
achètent les immeubles d'après la spécialisation de
l'entreprise et les font louer avec une option d'achat au près des
entreprises. Dans la plupart de cas, la durée de ces types de contrat
est de 20 ans, et pendant la période de construction, l'entreprise
locataire doit verser des pré-loyers à la société
de crédit-bail.
I.3.3.3. La Cession-bail ou Lease-back
Il s'agit d'une forme particulière de financement qui
permet à une entreprise propriétaire des biens immobiliers, de
les céder à une société de leasing en vue
d'obtenir, de cette dernière, un contrat de crédit-bail lui
permettant de garder l'usage des biens concernés.17(*)
Grâce à ce type d'opération, une
entreprise propriétaire d'un patrimoine immobilier important peut se
procurer des ressources financières pour les investir dans des projets
d'investissements industriels et commerciaux plus rentables ou encore redresser
une situation financière compromise. C'est ainsi que de nombreuses
sociétés ont fait de telles opérations avec les immeubles
de leur siège social.
I.3.4. Les Raisons du recours au
Crédit-bail :
Plusieurs raisons justifient le recours au crédit-bail,
parmi lesquelles nous pouvons retenir :
v le caractère pratique de ce crédit : la
possibilité d'acquérir un bien et de le revendre sans
formalités et risques importants est plus évident dans ce genre
de contrat ;
v ce crédit permet de financer à cent pourcent
de l'investissement et préserve la capacité de financement de
l'entreprise ;
v le crédit-bail serait un financement hors bilan. De
ce fait, il n'alourdit pas le bilan de l'entreprise et préserve ainsi la
capacité d'endettement de l'entreprise. Il est important de signaler que
dans le cas où le crédit-bail est hors bilan, les analystes
financiers pratiquent un retraitement pour intégrer
l'endettement ;
v le crédit-bail permet aux PME qui ont de faibles
capacités d'endettement, mais qui sont rentables de financer leur
financement.
Signalons en passant que ce mode de financement qui a
aidé plusieurs sociétés dans le monde n'existe pas encore
en République Démocratique du Congo.
SECTION II : LES PETITES ET MOYENNES
ENTREPRISES
Il est d'une importance capitale de clarifier le terme PME car
sa définition même pose un problème du fait qu'elle n'a pas
la même identité partout dans le monde. La définition de
PME change de critères d'un secteur à un autre et d'une
économie à une autre. Avant de définir les PME, voyons
d'abord les principaux aspects d'évaluation des PME qui permettent de
les définir.
II.1. LES ASPECTS D'EVALUATION DES PME
Il existe deux principaux aspects d'évaluation des
PME : aspect quantitatif et aspect qualitatif.
II.1.1.L'aspect quantitatif
L'un des critères pour arriver à
catégoriser les entreprises reste celui de l'effectif des
employés dans une unité de production. En plus, le bilan
comptable et le chiffre d'affaires d'une entreprise sont encore autant des
critères qui permettent de la catégoriser. C'est le cas de
plusieurs pays du monde notamment : La Belgique, La Grande Bretagne,
etc.
II.1.2. L'aspect qualitatif
Pour ce qui est de l'aspect qualitatif, le degré de
dépendance et de responsabilité, le mode de gestion sont autant
des critères qui permettent de catégoriser les PME. C'est le cas
de la France.
Signalons qu'il existe aussi de définitions qui
prennent en compte les deux aspects dans la catégorisation de
différentes entités de production qui existent dans un pays.
II.2 DEFINITIONS DES PME
Plusieurs définitions ont été
proposées par différents pays et institutions du monde parmi
lesquels nous avons retenu quelques unes :
v D'après la Belgique, la PME est
considérée comme toute entité économique qui
emploie de 1 à 50 personnes et dont le chiffre d'affaires ne peut pas
dépasser 40 millions d'euro ou le total du bilan ne peut pas
dépasser Vingt sept millions d'Euro ;
v La France quand à elle, définit la PME comme
toute entreprise juridiquement et financièrement indépendante, au
sein de la quelle le dirigeant assume la responsabilité
financière, technique et sociale sans que ces éléments
soient dissociés ;
v Selon le bureau international du travail, les PME sont les
entreprises industrielles modernes qui occupent jusqu'à 50 personnes,
les unités familiales de 3 à 4 membres, les industries
villageoises, les associations des personnes, les sociétés
coopératives, et les personnes travaillant à leur tour dans les
structures non structurées de l'économie. Le secteur comprend
aussi les petites entreprises exerçant des activités non
manufacturées à petite échelle dans la construction, le
transport, l'entretien et la réparation, le commerce, etc.
v Selon la banque mondiale, les PME sont des entreprises
engagées dans les activités comportant les difficultés
d'accès sous la forme d'infrastructures et de ressources humaines et qui
n'ont pas d'accès aux crédits des institutions
financières.
Remarquons que pour la Belgique, la définition des PME
se penche beaucoup plus sur l'aspect quantitatif tandis qu'en France et pour la
banque mondiale c'est l'aspect qualitatif qui est plus pris en compte. Le
bureau international du travail quand à lui combine les deux aspects
pour définir et/ou catégoriser les PME.
II.3. DEFINITIONS DE PME EN RDC
Concernant la définition de la PME en RDC, plusieurs
définitions sont formulées soit en fonction du capital financier
ou de l'effectif employé, soit en fonction de la nationalité du
propriétaire ou du mode de gestion spécialisé. Nous avons
retenus quatre définitions suivantes :
Ø La loi n°073-011 du 05 janvier 1973 portant
création de l'Office de Promotion de Petites et Moyennes Entreprises
Congolaises (OPEC) définit les PME comme les entreprises agricoles,
commerciales, industrielles et des services qui sont la propriété
des personnes physiques de nationalité Congolaise ou des
sociétés au capital détenu en majorité par des
personnes physiques ou morales de nationalité Congolaise dans les
quelles toutes les fonctions de gestion, c'est-à-dire administration,
finance, production, commercialisation, approvisionnement sont exercées
par le chef d'entreprise.
Il est souvent reproché à cette
définition d'avoir un caractère inapproprié et sommaire.
Cette définition met surtout l'accent sur la nationalité des
propriétaires qui ne doivent être que de nationalité
Congolaise, donc le législateur tend à réserver le secteur
des PME aux seuls entrepreneurs nationaux. Et, elle insiste sur la
concentration de la gestion au niveau de chef d'entreprise.
Ø Le décret-loi n° 086 du 10 juillet 1998,
portant régime fiscale applicable aux PME en matière
d'impôt sur les revenus professionnels et d'impôts sur le chiffre
d'affaires à l'intérieur tel que modifié à ce jour,
définit la PME comme toute entreprise quelque soit sa forme juridique,
qui emploie un personnel de moins de 200 personnes et dont la valeur totale du
bilan ne dépasse pas 448 millions de francs Congolais.
Cette définition, qui repose sur des critères
bien définis vient remédier au caractère sommaire et
inapproprié de la première définition. Elle ouvre les
portes du secteur de PME aux étrangers.
v La loi n° 004/2002 du 21 février 2002 portant
code des investissements entend par PME, les entités économiques
constituées soit sous forme d'entreprises individuelle soit sous forme
d'entreprise sociétaire. Sous la première forme, la
propriété revient aux personnes physiques et le chef d'entreprise
est tenu d'assurer lui-même les fonctions de gestion financière et
administrative. Sous la seconde forme, il s'agit de la société
employant au moins 5 travailleurs.
v La charte du PME de mars 2006 définit la PME comme
toute unité économique dont la propriété revient
à une ou plusieurs personnes physiques ou morales et qui
présentent des caractéristiques suivantes :
- Nombre d'emplois permanents de 1 à 200
personnes ;
- Chiffre d'affaires hors taxes compris entre 1 et 400 milles
USD ;
- Tenue d'une comptabilité selon le système
comptable en vigueur en RDC ;
- Valeur des investissements mise en place pour les
activités de l'entreprise inférieure ou égale à 350
milles USD ;
- Mode de gestion concentré ou ouvert à la
décentralisation.
Malgré tous les détails et précisions que
nous apporte cette dernière définition, il est reproché
une faiblisse à celle-ci : l'utilisation d'une monnaie
étrangère (Dollar Américain) dans le texte
définissant les PME en RDC.
II.4. CLASSIFICATION DES PME
Il y a les Petites et Moyennes Entreprises du secteur formel
et du secteur informel :
II.4.1. Les PME du secteur formel
En RDC, il est très difficile de faire une distinction
entre entreprise structurée et non structurée, formelle et non
formelle en ce sens que toutes les entreprises évoluent dans les
mêmes branches économiques. La seule différence est que
pour les PME formelles la comptabilité est solide, il y a souvent un
contrôle du pouvoir public. Elles sont officiellement reconnues par le
régime fiscal et l'administration du pays.
Selon le Centre d'Actions pour Dirigeants et Cadres
d'Entreprises Chrétiennes en sigle CADICEC, les PME formelles sont des
entreprises dont l'activité exige un minimum d'organisation et un
personnel formé.
II.4.2. Les PME du secteur informel
La PME de ce secteur exerce des activités
économiques spontanées échappant en grande partie au
contrôle de l'administration, suivant des obligations légales non
recensées dans les statistiques nouvelles, bénéficiant
rarement des activités promotionnelles de l'Etat. La majorité des
PME Congolaises évoluent dans ce secteur.
II.5. LES CARACTERISTIQUES DES PME
Les Petites et Moyennes Entreprises présentent un
certain nombre des caractéristiques que nous pouvons synthétiser
comme suit :
II.5.1. Le dirigeant de la PME
Dans bien des cas, le dirigeant de la PME est son initiateur.
C'est dans le souci de pérenniser son oeuvre qu'il prend souvent seul la
direction de son entreprise. Pour arriver à bon port, il est
exigé à l'entrepreneur un certain nombre de qualité
à savoir : la probité, la maîtrise de soit, le
goût de risque, la large compréhension, etc.
II.5.2. La taille
En RDC, la taille de l'entreprise est déterminée
par l'effectif des employés et le chiffre d'affaires. Dans ce petit
tableau ci-dessous, voyons la catégorisation :
Tableau n°1 : Taille de la PME
Catégories
Critères
|
Micro entreprise
|
Petite entreprise
|
Moyenne entreprise
|
Grande entreprise
|
Nombre d'employés
|
1 à5
|
6 à 50
|
51 à 200
|
201 à plus
|
Chiffre d'affaires en (usa)
|
1 à 10.000
|
10.001 à 60.000
|
60.001 à 400.000
|
400.001 à plus
|
Source : tableau conçu à partir des
données de la charte de PME de mars 2006.
Dans ce tableau, il ressort clairement que toute entreprise
qui engage jusqu'à 200 travailleurs dont le chiffre d'affaires ne peut
pas dépasser 400.000 USD se trouve bel et bien dans la catégorie
de PME.
II.5.3. L'organisation
Souvent les Petites et Moyennes Entreprises ne
présentent pas une bonne organisation administrative ou de gestion.
L'essentiel des tâches de la gestion sont assurées par le
responsable lui-même ou une personne très proche de lui.
II.5.4. Gestion
La création, la survie et la croissance des Petites et
Moyennes Entreprises sont intimement liées à l'esprit
d'entreprise. Les PME posent beaucoup de problèmes concernant la gestion
parce que toute la gestion reste concentrée auprès du chef de
l'entreprise. Certaines sont ouvertes à la décentralisation mais
le pouvoir décisionnel revient au seul chef d'entreprise.
II.6. ROLES DES PME
Les PME sont des acteurs importants à la performance
économique et sociale des plusieurs pays du monde, elles permettent la
résolution des problèmes fondamentaux du développement par
l'intégration de la population au processus de développement
économique.
C'est depuis le milieu des années 70 que la PME
apparaît comme un vecteur essentiel de croissance économique et
comme un relais indispensable de la grande unité18(*). Sur base d'une étude
documentaire étendue, le rapport de l'observation intitulé
« Les PME en Europe en 2003 » affirme que les PME sont les
moteurs de la croissance économique19(*). Ce rôle moteur peut être mieux compris
au travers des impacts extérieurs qu'ont les PME sur l'économie
dans son ensemble.
II.6.1. Rôle économique de PME
II.6.1.1. Augmentation de la consommation des ressources
locales
Les PME sont aptes à utiliser les ressources locales.
Suite à la faiblesse de leurs investissements, elles éprouvent
des difficultés pour importer les matières qui nécessitent
beaucoup de devise et formalités. Pour pallier à cela, elles se
tournent vers de sources intérieures d'approvisionnement contribuant
ainsi à réduire la dépendance à l'égard des
importations et à accroître le marché intérieur.
II.6.1.2. Création des foyers de richesses
L'existence et/ou la promotion des PME constitue pour l'Etat
une source importante de mobilisation de recettes publiques par le biais de la
fiscalité. Elle facilité également la mobilisation de
l'épargne privé.
II.6.1.3. Intégration industrielle et innovation
technologique
Les PME dans leur version PMI constitue à l'essor de
l'industrie et de l'innovation technologique. Elles sont des vecteurs de
diffusion des connaissances, lesquelles deviennent ainsi accessibles et peuvent
être commercialisées par la grande entreprise au travers de
transferts de technologie ou l'acquisition. Elles occupent aussi une place
prépondérante dans la fabrication des pièces et des
composantes pour la grande entreprise en raison de la spécialisation de
leur compétence et de leur coût de production.
II.6.1.4. Augmentation de la concurrence et la
diversité sur le marché :
Les PME par leurs innovations, amènent des nouveaux
produits adaptés aux besoins des consommateurs sur le marché. Ce
qui crée une concurrence avec les anciens produits et amène une
diversité sur le marché. Cette situation amène les
entreprises existantes à améliorer la qualité de leur
produit ainsi que leur productivité en fin de rester compétitives
sur le marché. Ce qui implique une augmentation du PIB.
II.6.2. Rôle social de PME
II.6.2.1. Création d'emplois et lutte contre le
chômage
Les PME constituent la catégorie d'entreprises
longtemps marginalisées pour tant créatrices de richesses et
d'emplois. D'ailleurs, elles contribuent largement à la lutte contre la
pauvreté et constitue 80% de l'économie formelle de la
RDC.20(*)
En RDC, le secteur de PME représente plus de 90% du
marché de l'emploi ; il est relativement plus créateur
d'emplois et réduit jusqu'à un certain pourcentage de
chômage. La lutte contre le chômage constitue la
préoccupation des tous les pays surtout les pays en voie de
développement qui souffrent d'un taux de chômage
élevé. La RDC a été victime de pillage des
années 90 et 91 et de retombée de la guerre, c'est ce qui a
occasionné la destruction des unités de production, un
départ massif des entrepreneurs, la fermeture des plusieurs autres
entreprises locales. Ce désinvestissement a conduit au
chômage ; c'est dans cet environnement de dégradation du
tissu économique que la population s'est lancée dans la
création des petites unités de production entre autre le PME pour
se prendre en charge21(*)
II.6.2.2. Contribution à la lutte contre la
pauvreté
La pauvreté constitue aujourd'hui l'un des facteurs
incitatifs à la création des PME, lesquels s'avère dans
une certaine mesure comme une stratégie de survie. Ainsi à ce
sujet, l'effort de PME ne peut faire l'objet de contestation car, elle arrive
tout de même à faire vivre la population Congolaise ne fût
ce que satisfaire les besoins primaires (besoin alimentaire, besoin
vestimentaire, etc.).
II.6.2.3. Contribution à l'apprentissage et à
la formation
Les PME constituent en fait un terrain où se forment
beaucoup d'entrepreneurs dans des domaines variés tels que la gestion,
la commercialisation et tant d'autres domaines (Par de séminaires). Elle
s'avère un lieu propice au développement de l'esprit
d'innovation.
CONCLUSION PARTIELLE
Il était question dans ce chapitre de pouvoir
expliciter tous les concepts en rapport avec notre travail. Ce chapitre nous
l'avons divisé en deux sections ; la première section
était consacrée au financement de l'entreprise en
générale et de la Petite et Moyenne Entreprise en particulier.
Nous avons eu à présenter les différents modes de
financement qui s'offrent à une PME tout en soulignant les modes qui ne
s'appliquent pas encore en RDC.
Dans la deuxième section, nous avons explicité
le terme Petite et Moyenne Entreprise, sujet de plusieurs contestations dans
notre pays. Nous avons également présenté les
différentes caractéristiques que présentent la PME tout en
mettant en exergue l'importance économique et sociale de cette
entité aussi importante pour le développement de toute nation au
monde.
CHAPITRE DEUXIEME
LE SYSTEME FINANCIER CONGOLAIS
Le système bancaire et financier congolais est assez
diversifié ; il couvre, en principe, tous les secteurs
économiques et répond à la nature des différents
financements nécessités par l'activité économique.
Tout au long de ce chapitre, nous allons tenter d'expliciter
le système financier congolais en donnant l'essentiel d'informations sur
son organisation et son fonctionnement. Ce chapitre est divisé en trois
points :
Ø Les principaux aspects de la législation en
RDC ;
Ø La fonction et l'utilité du système
financier ;
Ø L'organisation et le fonctionnement du système
financier congolais.
II.1. LES PRINCIPAUX ASPECTS DE LA LEGISLATION BANCAIRE
EN RDC
La profession bancaire connaît, ces dernières
années, des profondes mutations dues notamment à la
mondialisation des activités financières, à
l'interconnexion des marchés et à l'informatisation de plus en
plus poussée de la gestion.
Ces mutations amplifient les risques traditionnels de la
profession autant qu'elles en font naître de nouveaux, rendant ainsi
nécessaire la mise en place des dispositifs adéquats
d'encadrement. La mise en place de ses dispositifs passe par l'institution d'un
cadre juridique axé sur le contrôle, assurant ainsi la bonne
santé du secteur financier en général et du système
bancaire en particulier en tant que vecteur principal de la politique
monétaire du pays.
II.1.1. La Régulation Bancaire
La régulation bancaire est un ensemble de
règles, d'incitation et de pratiques des autorités publiques qui
vise à instaurer et à maintenir la stabilité
financière. Un système bancaire et financière est stable
s'il est capable d'absorber les chocs sans apparition de processus cumulatifs
de nature à empêcher l'allocation des fonds aux projets
d'investissement, ou le paiement des transactions dans
l'économie22(*).
La régulation bancaire a trois composantes
interdépendantes. Il s'agit notamment de :
Ø La politique micro prudentielle : qui consiste
en une réglementation qui tend à maintenir en toutes
circonstances des établissements de crédit sûrs, sains,
solvables et solides, tout en garantissant les acteurs du secteur
financier ;
Ø La politique macro prudentielle : qui s'efforce
d'édifier une architecture cohérente et efficace des institutions
et des règlementations. L'action des autorités vise à
assurer le bon fonctionnement de l'industrie bancaire et à
prévenir ou à résoudre les crises du système
bancaire et financier ;
Ø La fonction du prêteur en dernier
ressort : qui est la jonction entre la politique macro prudentielle et la
politique monétaire et est exercée par la banque centrale.
II.1.2. Régulation bancaire en RDC
La régulation de l'activité bancaire en RDC a vu
le jour dans les années 1957. Il fallait attendre cette période
de l'histoire pour voir venir le premier texte c'est-à-dire un premier
arrêté du roi de belges réglementant le secteur des
banques.
L'histoire de la législation bancaire de notre pays
peut être subdivisée en trois périodes ou âges. A
chaque période correspond une conception et/ou une réglementation
toute différente de l'autre.
Ainsi, la première période commence avec
l'arrêté royal du 26 mars 1957 portant réglementation des
banques de dépôts ou commerciales où il était
stipulé à l'article 3, que seules les entreprises effectuant des
activités de réception de fonds dans le court terme
étaient considérées comme des banques. Et ce mot
était protégé et réservé uniquement à
la catégorie ci-haut citée.
L'ordonnance loi n° 72-004 du 14 janvier 1972 relative
à la protection de l'épargne et au contrôle des
intermédiaires financiers viendra abroger les dispositions de
l'arrêté de 1957 et marquera le début de la
deuxième période en élargissant le champ d'application
qui, s'étendra à toutes les institutions financières.
L'article 7 de cette loi continua à protéger le mot banque aux
seules banques de dépôts.
Actuellement, la régulation des institutions bancaires
et non bancaires est régie par la loi n°003/2002 du 02
février 2002 qui remplace l'ordonnance loi n°72-004
précitée et marque le début de la troisième
période ou âge.
La présente loi bancaire couvre toutes les entreprises
du secteur financier et les définit à partir de leur fonction
économique qui est la réalisation d'opérations de banque
à savoir :
· La réception de fonds publics ;
· Les opérations de crédit ;
· Les opérations de paiement et la gestion des
moyens de paiement.
Elle remplace le vocabulaire banque par établissements
de crédit. Et sous ce nouveau vocable, elle regroupe les entreprises
ci-après23(*) :
v Les banques ;
v Les coopératives d'épargnes et de
crédits ;
v Les caisses d'épargnes ;
v Les institutions financières
spécialisées ;
v Les sociétés financières.
Cet élargissement du champ d'application de la nouvelle
loi est inspiré par le souci d'universalité. Il n'affecte ni la
diversité du système financier, ni les particularités de
chaque catégorie d'établissement de crédit, qui sont
régis par des dispositions spécifiques. Le mot banque continue
à être protégé.
Notons qu'il existe également une législation
spéciale qui réglemente tous les intermédiaires financiers
à statuts spécifiques ainsi que des lois impératives qui
s'appliquent à toutes les catégories d'établissements du
système financier sans exception.
II.2 FONCTION ET UTILITE DU SYSTEME
FINANCIER :
II.2.1. FONCTION DU SYSTEME FINANCIER :
Le système financier permet de transférer des
fonds depuis les agents économiques (ménages, entreprises,
pouvoirs publics, le reste du monde) qui épargnent car leur
dépenses sont inférieures à leurs revenus vers les agents
économiques qui souhaitent emprunter. Il joue de ce fait la fonction
d'intermédiation entre les agents à capacité de
financement et les agents à besoin de financement24(*).
Cette fonction d'intermédiation peut être
réalisée de deux manières principales : la
première manière est appelée finance directe et la
seconde est appelée finance indirecte ou finance
intermédiée.
II.2.1.1. Finance Directe
Il y a finance directe lorsque les unités
excédentaires en ressources transfèrent leur épargne aux
unités déficitaires en ressources en leur achetant des titres de
créance sur eux-mêmes ou des actifs réels,
c'est-à-dire que les emprunteurs obtiennent directement des capitaux de
la part des prêteurs en leur vendant des titres sur le marché
financier.
Ces titres sont des valeurs mobilières
négociables qui représentent les droits de prêteurs et qui
procurent un revenu à leurs possesseurs25(*). Ainsi nous distinguons :
· Les valeurs à revenu fixe : il s'agit des
titres émis aussi bien par le secteur privé de l'économie
que les pouvoirs publics tels que des obligations, le bons de caisse, de bons
de trésor, etc. Elles sont appelées à revenu fixe parce
que le prêteur touche un intérêt stable de son
placement ;
· Les valeurs à revenu variable : elles
représentent un droit de copropriété sur l'actif
sociétaire et non un droit de créance sur la
société. Ce sont des actions et des parts de fondateurs. Leur
rémunération consiste en une dividende, fonction de
bénéfice réalisé et distribué.
Sachant que les titres sont des droits de créance sur
les revenus futurs de l'emprunteur ou sur ses actifs, ils constituent de ce
fait, des actifs pour ceux qui les achètent (les prêteurs ou
investisseurs) ; mais de dettes ou engagements pour ceux qui les
émettent(les emprunteurs ou émetteurs).
II.2.1.2. Finance indirecte ou
intermédiée :
Nous parlons de finance indirecte lorsqu'il y a des
institutions qui collectent l'épargne des agents à
capacité de financement qu'elles redistribuent aux agents à
besoin de financement. C'est-à-dire que les emprunteurs obtiennent des
fonds en s'adressant à des intermédiaires financiers (en
particuliers les banques) qui leur consentent des prêts. Les
prêteurs quant à eux prêtent leur argent non pas directement
aux agents à besoin de financement mais aux intermédiaires
financiers, spécialement sous forme de dépôts. Ces
institutions tiennent leur importance du fait qu'ils parviennent à
rendre compatibles les motivations divergentes des agents excédentaires
et celles des agents déficitaires en ressources.
A l'heure actuelle, il arrive souvent que les prêteurs
ne veulent pas des valeurs mobilières que peuvent leur vendre les
emprunteurs mais sont prêts à accepter d'autres formes de titres.
Donc les désirs des prêteurs et emprunteurs deviennent impossibles
à concilier à travers la finance directe26(*).
II.2.2. UTILITE DU SYSTEME FINANCIER :
La fonction du système financier revêt une grande
importance quelle que soit la manière dont le transfert de fonds a eu
lieu des prêteurs aux emprunteurs. Son utilité tient au fait
que :
Ø Le système financier permet de réduire
la part de l'épargne globale qui aurait été
thésaurisée sans son intervention et augmente l'offre de fonds
prêtables ;
Ø Pour l'investisseur, prêter ses disponibles
lui permet d'obtenir un intérêt. L'existence de cet
intérêt peut même inciter à épargner
davantage. L'emprunteur quant à lui pense réaliser un
investissement productif de l'argent qu'il emprunte en acceptant de payer en
intérêt une partie de ses profits supplémentaires. En
l'absence du système financier, ces deux agents ne pourraient pas
réaliser une transaction mutuellement avantageuse : recevoir des
intérêts pour l'un, et réaliser un investissement rentable
pour l'autre ;
Ø L'existence du système financier est
également bénéfique pour des emprunteurs qui ne
réalisent pas d'investissement productif. Dans certains pays où
le système financier le permet, la plupart d'acheteurs de logement
souhaitent s'endetter pour pouvoir acheter leur logement. Le système
financier permet ainsi une amélioration de l'efficacité de
l'allocation des capitaux au sein de l'économie, ce qui améliore
l'investissement et donc la croissance ;
Ø L'importance relative de la finance directe et de la
finance intermédiée est une caractéristique des
systèmes financiers contemporains. La profondeur financière d'une
économie peut être mesurée par la valeur totale des actifs
financiers dans le PIB.
II.3. ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DU SYSTEME
FINANCIER CONGOLAIS
Le système financier congolais est organisé de
la manière suivante :
§ La Banque Centrale du Congo ;
§ Les Etablissements de Crédit ;
§ Les Intermédiaires Financiers à Statuts
Spécifiques ;
§ Les Associations Professionnelles.
II.3.1. La Banque Centrale du Congo (B.C.C)
La banque centrale du Congo est l'unique institution
chargée d'émission et de la gestion du système financier
en République Démocratique du Congo. La banque centrale exerce
bon nombre d'activités ou rôles en dehors de celui d'institut
d'émission et de banque des banques à savoir :
v Contrôler la monnaie et le crédit dans
l'économie ;
v Assurer les relations financières avec
l'étranger ;
v Assurer le rôle du caissier de l'Etat ;
v Conseiller le gouvernement en matière
économique, financière et monétaire.
II.3.1.1. Institut d'émission
La banque centrale jouit du privilège de
l'émission des billets de banque (de la monnaie fudiciaire). Elle en
détient le monopole donc elle est l'unique institution chargée de
l'émission de billets de banque dans notre pays.
II.3.1.2. Banque des Banques
La banque centrale ne traite qu'avec les banques ou avec des
institutions à caractère bancaire. Elle n'accorde du
crédit qu'aux institutions financières. C'est de là que
vient son appellation de banque des banques.
II.3.1.3. contrôler la monnaie et le
crédit
Etant responsable de l'ensemble de la gestion monétaire
du pays, la banque centrale a aussi pour mission de contrôler la masse
monétaire en circulation par l'influence qu'elle peut exercer sur le
volume de crédit que les banques privées accordent à
l'économie ainsi que sur celui qu'elle-même accorde aux
trésors.
II.3.1.4. Assurer les relations financières avec
l'étranger
La banque centrale joue un rôle important dans les
relations financières avec l'étranger. En effet, c'est elle qui
gère les réserves d'or et de devises du pays. Il lui revient de
régulariser le fonctionnement du marché de change et de veiller
à la stabilité extérieure de la monnaie.
II.3.1.5. Caissier de l'Etat
C'est généralement la banque centrale qui
effectue, pour compte de l'Etat, tous les paiements et encaisse toutes les
recettes de l'Etat en se conformant aux instructions administratives
émanent du gouvernement.
En vue d'assurer ce service, elle ouvre sur tout le territoire
du pays, dans chaque siège, chaque succursale, chaque agence un compte
courant au nom de l'Etat, appelé compte général du
trésor. C'est à ce compte que sont finalement centralisées
toutes les opérations financières de l'Etat.
II.3.1.6. Conseiller financier du
gouvernement
Ayant le contrôle sur le volume de la monnaie et du
crédit, généralement caissier et banquier de l'Etat, la
banque centrale est l'institution qui est la mieux indiquée pour
conseiller le gouvernement sur la sauvegarde de l'intérêt public
en matière financière et monétaire voire matière
économique de façon générale.
II.3.2. Les Etablissements de Crédit
Comme dit plus haut, sous le vocable établissements de
crédit, nous retrouvons les entreprises ci-après :
§ Les banques ;
§ Les coopératives d'épargne et de
crédit ;
§ Les caisses d'épargne ;
§ Les Institutions financières
spécialisées ;
§ Les sociétés financières.
Selon la loi bancaire en vigueur dans notre pays, les
établissements de crédits sont tenus, avant d'exercer leurs
activités, d'obtenir l'agrément de la banque centrale. Cet
agrément est subordonné à certaines conditions de fond
dont l'existence et la réunion sont contrôlées par la
banque centrale lors de l'instruction de la demande d'agrément. Ces
conditions sont d'ordre juridique et économique.
Les conditions juridiques
Pour obtenir l'autorisation de la banque centrale du Congo,
les conditions juridiques à remplir sont les suivantes :
1. les banques doivent être constituées sous la
forme de société par action à responsabilité
limitée (SARL) ;
2. elles doivent justifier d'un capital minimum
libéré, déterminé par la banque centrale ;
3. ses dirigeants ne doivent pas être frappés par
une interdiction professionnelle.
Les conditions d'ordre
économiques
Ces conditions portent sur l'existence d'un besoin
économique évident justifiant l'implantation de
l'établissement de crédit ainsi que l'adéquation des
moyens techniques et financiers au programme d'activité.
II.3.2.1. les Banques
Les banques commerciales sont les seuls établissements
de crédit habilités à la fois et d'une façon
générale, à recevoir du public des fonds à vue,
à terme fixe ou avec préavis et à effectuer toutes les
autres opérations de banque.
En RDC, elles constituent, les banques de dépôts,
jusqu'à l'heure actuelle la source principale interne de financement des
activités économiques congolaises aussi bien en ce qui concerne
le crédit destiné au fond de roulement que celui de
l'équipement.
II.3.2.2. Les Institutions Financières
Spécialisées et Les Sociétés
Financières
Les sociétés financières et les
institutions financières spécialisées ne peuvent recevoir
du public des fonds à vue ou à moins d'un an que si elles y sont
autorisées à titre accessoire dans les conditions définies
par la banque centrale. Elles sont des établissements de crédit
auxquels l'Etat a confié une mission d'intérêt public.
Elles ne peuvent effectuer d'autres opérations de banques que celles
afférentes à leur mission.
Il s'agit notamment du fonds de Promotion de l'Industrie et de
la Société de Financement du Développement.
II.3.2.2.1. La Société de Financement du
Développement (SOFIDE)
Quoiqu'elle soit autorisée à recevoir des
dépôts, la société de financement du
développement, depuis sa création, n'a pas recouru à cette
nature de ressources. Elle a plutôt privilégié la
mobilisation de ressources provenant des emprunts en devises à
l'extérieur pour financer les différents projets
d'investissements lui présentés. Cette société
n'existe plus que de non en République Démocratique du Congo.
II.3.2.2.2. Le Fonds de Promotion de l'Industrie
(FPI)
Cet organisme a été crée pour financer le
développement industriel du pays et est alimenté en ressources
à partir de la parafiscalité. Il s'agit d'une taxe
prélevé sur la vente au détail des biens produits et/ou
commercialisés sur toute l'étendue du pays d'une part et
prélevée à l'importation d'autre part.
II.3.2.3. Les Caisses d'Epargnes et Coopératives
d'Epargne et de Crédit
Le financement du développement économique
implique une mobilisation soutenue de fonds prêtables pour pouvoir
répondre aux besoins des agents à déficit de ressources.
Ce rôle a été joué durant de nombreuses
années dans notre pays par les banques commerciales. Ce n'est que vers
les années 1950 qu'apparaît la première caisse
d'épargne du Congo.
Autorisées à recevoir de l'épargne, ces
entreprises ont connu une intense activité dans la mobilisation de
l'épargne durant la période allant de 1984 à 1990. Suite
à la crise de pénurie de liquidités en banques, elles sont
aujourd'hui virtuellement en faillite, car la grande partie de leurs emplois
étaient faits sous forme de dépôts à terme dans les
banques27(*).
II.3.3. Les intermédiaires financiers a statuts
spécifiques
Cette catégorie d'intermédiaires financiers
regroupe toutes les entreprises financières qui ne sont pas régis
par la loi n°003-2002 du 02 février précitée. Il
s'agit notamment de :
Ø les sociétés d'assurances ;
Ø les loteries ;
Ø les bureaux de change ;
Ø les messageries financières ;
Ø les institutions de micro-finance.
II.3.3.1. Les loteries
Les loteries sont des entreprises financières
auxquelles les pouvoirs publics ont confié la mission de financer les
actions sociales et économiques sur fond de bienfaisance28(*).
II.3.3.2. Les bureaux de change et les messageries
financières
Ces deux types d'entreprises interviennent avec les moyens de
paiement dans le système financier congolais. Ils sont à un
nombre relativement élevé dans notre pays.
II.3.3.3. Les Institutions de Micro-Finance
Depuis les années quatre vingt, la micro finance a
pris dans le monde et plus particulièrement dans les pays en
développement une ampleur considérable. Ces institutions dans
leur grande majorité, favorisent l'accès des populations pauvres
aux services financiers29(*). En RDC, ce sont ces entreprises qui octroient plus
de crédit aux PME.
II.3.3.4. Les Sociétés
d'assurances
La société nationale d'assurance, SONAS en sigle
jouit d'un monopole du marché d'assurance en RDC depuis sa
création en Novembre 1966. Elle récolte de fonds de façon
obligatoire auprès des contribuables. Fonds qu'elle place dans les
banques afin de contribuer de façon active dans l'économie du
pays.
II.3.4. Les associations professionnelles
La loi cadre n°003-2002 du 02 février 2002 qui
réglemente aujourd'hui le secteur financier en République
Démocratique du Congo oblige les entreprises du secteur,
précisément les Etablissements de crédits et les
institutions de micro finance de pouvoir se regrouper et former des
associations professionnelle30(*).
CONCLUSION PARTIELLE
Il était pour nous dans ce chapitre question
de présenter le système financier Congolais, son
fonctionnement et son organisation. Ce chapitre, nous l'avons divisé en
trois points.
Au premier point, nous avons donné les principaux
aspects de la législation bancaire dans notre pays, où nous avons
distingué trois aspects qui correspondaient à chacune de
législation en la matière ; Au deuxième point, nous
avons ressorti les fonctions essentielles d'un système financier qui se
résument en son intermédiation financière, cette
intermédiation peut se faire par la finance directe ou par finance
indirecte et nous avons démontré pourquoi ce système est
important pour une nation.
Au dernier point, nos efforts ont consisté à
présenter le système financier congolais, son organisation et
son fonctionnement. Chapoté par la banque centrale, il se divise en
deux, les établissements de crédit d'un coté et les
intermédiaires à statuts spécifiques d'un autre
coté. Et c'est la banque centrale qui est chargée de
contrôler le fonctionnement de toutes ces entreprises.
CHAPITRE TROISIEME
METHODOLOGIE DU TRAVAIL
Ce chapitre porte sur deux sections, la première sera
consacrée à la présentation de la ville de Kinshasa, cadre
de recherche de notre étude et la deuxième traitera de la
procédure méthodologique utilisée pour arriver aux
résultats finals de notre recherche.
SECTION I : PRESENTATION DE LA VILLE DE
KINSHASA
III.1.1. Historique
L'histoire écrite de la ville de Kinshasa commence
lorsque l'explorateur Anglais Henry Morton STANLEY atteignit le pool Malebo
qu'il baptisera du nom de « Stanley Pool ». Cette
région comportait plusieurs villages habités par quelques ethnies
dont la plus importante était celle de BATEKE31(*).
C'est par un pacte conclu avec le chef BATEKE NGALIEMA que
STANLEY aura l'autorisation de rejoindre la rive gauche pour s'installer sur
cette colline qui surplombe la baie de Ngaliema. Cette station que le
célèbre explorateur fonda le 23 Août 1881, lors de son
deuxième voyage, fut dédiée au roi LEOPOLD II, sous le nom
de Léopoldville.
Après la cession de l'Etat Indépendant du Congo
à la Belgique le 15 novembre 1908, Boma dévient la
première capitale de la colonie Belge. Quatre ans après Georges
MOUELART, commissaire du moyen Congo, plaida auprès des gouvernements
généraux pour que la capitale soit installée sur les rives
du Pool. L'arrêté royal du 1 juillet 1923 opta pour ce transfert
qui devint effectif qu'en octobre de la même année.
En 1941, les autorités coloniales substituent le
concept de district urbain à celui de la ville, dotée d'une
personnalité juridique. La ville de Kinshasa a réussi à
conserver son importance même après la colonisation. Kinshasa
dérive d'un nom ancestral venu de N'shasa, village habité par
des pécheurs BATEKE32(*).
III.1.2. Situation géographique
La ville de Kinshasa est située à l'Ouest du
pays entre 3,9 et 5,1 degrés de latitude Sud et entre 15,2 et 16,6
degrés de longitude Est. Selon l'arrêté n° 69-0042 du
28 janvier 1969, les limites de la ville de Kinshasa se présentent de la
manière suivante :
§ Au Nord Est et à l'Est par la province du
Bandundu ;
§ Au Sud par la province du Bas Congo ;
§ Au Nord Ouest et à l'Ouest par la
république populaire du Congo Brazzaville.
Le relief de Kinshasa est formé d'un grand plateau
culminant une chaîne des collines entourant une plaine et des
marécages aux abords du fleuve Congo. En effet, le massif du plateau du
Kwango, de 600 à 700 mètres d'altitudes, domine
complètement la partie Est de la ville. Ce plateau appelé plateau
de BATEKE totalise une superficie d'environs 7500 km carré, soit 75,3%
de l'ensemble de l'étendue de la ville.
La ville de Kinshasa connaît un climat de type tropical,
chaud et humide. Celui-ci est composé d'une grande saison de pluie d'une
durée de 8 mois et d'une saison sèche qui dure 4 mois. Le site
sur lequel est bâti la ville de Kinshasa se trouve drainé par les
rivières dont les plus importantes sont N'djili et N'sele. Toutes ces
rivières se jettent dans le fleuve et jouent un rôle important
dans l'approvisionnement de la ville en eau.
Les caractéristiques du sol de la ville de Kinshasa
sont fonction de la structure géomorphologique. De manière
générale, son sol est essentiellement sablonneux avec une faible
capacité de rétention en eau, présentant une
utilité marginale pour les activités agricoles. Ainsi la
végétation de la ville de Kinshasa est constituée des
savanes parsemées d'arbustes et entrecoupées des steppes et
galeries forestières de faibles densités.
III.1.3. Population et superficie
A sa création, la ville de Kinshasa s'étendait
sur 445 hectares pour une population estimée à 500 habitants. En
1960, une superficie de 5500 hectares à caractère urbain
supportait une population de 476312 habitants. Depuis l'accession du pays
à la souveraineté nationale et internationale, la poussée
démographique a sensiblement modifié la configuration spatiale de
la ville.
A ce jour, la province urbaine de Kinshasa a une superficie de
9965 kilomètres carrés et les estimations de la population se
situent à environs 8 millions. La dite population se trouve
inégalement répartie. Les trois communes de Maluku, N'sele et
Mont Ngafula qui s'étendent sur 92% de l'espace urbain n'en compte que
2% et le reste de la population est concentrée sur le 600
kilomètres carrés soit environs 8% de l'étendue de la
ville.
Selon l'ONU, on ne peut réserver le qualificatif
« urbain » qu'aux seules agglomérations de plus ou
moins 20.000 habitants car c'est à partir de cette population que
certaines caractéristiques de la vie urbaine ont tendance à se
manifester. De ce point de vue, Kinshasa dépasse largement le seuil d'un
centre urbain et peut être porté au rang de grandes
métropoles et des agglomérations millionnaires.
III.1.4. Organisation administrative
Conformément à la constitution de la
République Démocratique du Congo, Kinshasa est une ville qui a
statut de province. Elle est la capitale du pays.
Administrativement, la ville de Kinshasa est subdivisée
en 24 communes et 326 quartiers répartis comme suit :
Tableau n°2 : Répartition des
quartiers par commune
N°
|
Commune
|
Q.
|
N°
|
Commune
|
Q.
|
N°
|
Commune
|
Q.
|
1
2
3
4
5
6
7
8
|
Kinshasa
Kalamu
Ngiri-ngiri
Ngaba
Bumbu
Matete
Makala
lingwala
|
7
18
8
6
13
13
14
9
|
9
10
11
12
13
14
15
16
|
Kasa-vubu
Barunbu
Bandal
Nd'jili
Kintambo
Kisenso
Lemba
selembao
|
7
9
7
13
8
14
15
18
|
17
18
19
20
21
22
23
24
|
Limete
Kimbaseke
Ngalieme
Masina
Mt Ngafula
Gombe
N'sele
Maluku
|
14
30
21
21
16
10
16
19
|
Source : Division urbaine de l'intérieur
de Kinshasa.
Pour des raisons de facilité administrative, les
communes ont été regroupées suivant les anciens
districts:
1. Barumbu, Gombe, Kintambo, Lingwala, Ngaliema et
Mont-Ngafula pour le district de la LUKUNGA ;
2. Bandalungwa, Bumbu, Kalamu, Kasa- Vubu, Makala,
Ngiri-Ngiri, et Selembao pour le district de la FUNA ;
3. Lemba, Limete, Kisenso, Matete, Ngaba pour le district de
Mont- AMBA ;
4. Kimbanseke, Maluku, Nd'jili, N'sele pour le district de la
TSHANGU.
Pour ce qui est de l'habitat, la structure de la ville montre
une relation entre le lieu de résidence et certains critères
socio- économiques disons le niveau du revenu. Ainsi les quartiers
peuvent être groupés en types d'habitats à savoir :
a. les Quartiers résidentiels :
ce sont des quartiers à faible densité de population et ont pour
fonction de servir de résidence. On y trouve une population à
revenu élevé. Il s'agit de Ngaliema, Gombe, Limete, etc.
b. les cités planifiées par
l'ONL : ce sont des quartiers construits par l'offre National de
Logement. On y trouve une population à revenu modeste et une
infrastructure complète en eau, assainissement et
électricité, une voirie mais aujourd'hui mal entretenue. Il
s'agit de Bandalungwa, Lemba, Matete, Kalamu, etc.
c. les extensions du sud : il s'agit de
tous les quartiers qui ont été construit de manière
spontanée au sud de Bandalungwa, Ngiri -Ngiri et Kalamu. On y retrouve
une très forte proportion des travailleurs manuels de moindre
qualification.
d. les extensions
périphériques : ce sont des cités les plus
éloignées du centre ville. ces extensions ont une forte
croissance démographique. Et c'est dans ces coins que se manifestent le
niveau de pauvreté élevé et les initiatives PME qui ne
cessent d'apparaître du jour au lendemain. Il s'agit de Kinsuka ;
Selembao ; Makala ; Livulu ; Mont- Ngafula ; Mbanza -
Lemba ; Masina ; Kinsenso, etc.
III.1.5. La situation économique de Kinshasa
L'économie de la ville de Kinshasa présente deux
formes d'économie: formelle et informelle.
III.1.5.1. Economie formelle de Kinshasa
D'une façon générale, les
différents secteurs (primaire, secondaire et tertiaire) de
l'économie formelle de Kinshasa connaissent pas mal de
difficultés :
v Relativement au secteur primaire, l'on constate d'une part
que l'agriculture formelle de Kinshasa se caractérise par sa faible
exploitation des étendues de terre non habitées, et d'autres part
sa faible capacité de production des produits alimentaires requises pour
la consommation locale ;
v Pour sa part, l'industrie formelle de Kinshasa
représente, tant en volume qu'en valeur, près de 60% de la
production manufacturière et plus de la moitié de l'industrie
chimique du pays. Fonctionnant déjà depuis plus de 20 ans en
dessous de 45% de sa capacité installée, cette industrie,
à l'exception des brasseries, n'a cessé de voir sa production
baisser ;
v Quant au secteur tertiaire de l'économie formelle,
les faits suivants le caractérisent présentement :
· Une forte expansion du commerce de demi gros et de
détail ;
· Existence d'une politique restrictive de crédit
au niveau des institutions bancaires ;
· Le recul substantiel de la fonction
d'intermédiation bancaire ;
· Le recul de l'hôtellerie pour cause de baisse
généralisée des revenus dans le pays, etc.
Signalons que les causes de toutes ces difficultés
peuvent se résumer en : les difficultés d'accès aux
capitaux, les difficultés d'approvisionnements, et le faible niveau des
revenu des ménages.
III.1.5.2. Economie informelle de Kinshasa :
Avec la crise socio-économique, la plupart des
activités de création des richesses à Kinshasa,
relèvent du monde informel. Le réflexe de survie qui se
généralise dans une population davantage affamée et
placé dans l'insécurité en est le mobile.
Les activités économiques exercées
à Kinshasa, aussi bien par les hommes que par les femmes,
évoluent dans l'économie informelle, interagissent entre elles et
s'organisent spontanément pour former une machinerie économique
et sociale forte, souple et très résistante aux vicissitudes de
l'économie moderne (inflation voire hyper - inflation).
Caractérisé par la petitesse de leur taille,
leur faible productivité, leur instabilité et le caractère
rudimentaire des équipements, leurs activités qui alimentent
l'économie informelle de Kinshasa couvrent divers secteurs.
SECTION II : LA PROCEDURE METHODOLOGIQUE DU
TRAVAIL
Dans cette section, il est question de présenter
l'ensemble des démarches méthodologiques utilisées pour
mener cette étude. il s'agit en fait de préciser la population et
l'échantillon de notre étude, les méthodes et techniques,
sans oublier quelques difficultés rencontrées.
III.2.1. Population et échantillon
d'étude
II.2.1.1. La population d'étude.
Toute recherche scientifique s'intéresse
nécessairement à une population étant donné que ses
résultats seront mis à la disposition de celle-ci en vue de
trouver la solution à un problème auquel elle est
confrontée.
La population d'étude désigne un ensemble dont
les éléments sont choisis parce qu'ils possèdent tous, une
même propriété et qu'ils sont de même nature33(*).
Selon MUCHIELLI, la population d'étude est
définie comme un groupe humain concerné par les objectifs de
l'étude34(*).
L. D'HAINAUT quant à lui, définit la population
d'étude comme un ensemble des éléments parmi lesquels on
aurait pu choisir l'échantillon, c'est-à-dire l'ensemble des
éléments qui possèdent les caractéristiques que
l'on veut observer35(*).
Partant de ces différentes définitions, nous
pouvons donc dire que notre population d'étude est constituée de
toutes les entreprises évoluant dans le secteur financier et qui
octroient du crédit aux petites et moyennes entreprises à
Kinshasa. Ainsi, cette population est de 1O6 entreprises36(*).
III. 2.1.2. L'échantillon
La population toute entière ne peut pas être
examinée ou étudiée parce qu'elle est nombreuse, et
surtout à cause des moyens matériels réduits dont dispose
le chercheur. Ce dernier se contentera d'un sous ensemble représentatif
de la population auquel seront faites les généralisations qu'on
appelle échantillon.
Comme le précise sylvain SHOMBA37(*), cette technique est
née d'une impossibilité pratique d'interroger individuellement
toute une population à laquelle on s'intéresse et d'une
possibilité statistique d e décrire le tout par la partie. Il
s'agit en fait, de recueillir une image globale conforme à celle qui
serait en interrogeant l'ensemble de la population.
MULUMA MUNANGA, définit l'échantillon comme un
ensemble des personnes à interroger, extrait d'une population parent
comportant des caractéristiques avec une fréquence
identique38(*).
OMANGA MULAMBA dit qu'il existe plusieurs méthodes pour
choisir un échantillon d'une population39(*). Ces méthodes peuvent être
regroupées en deux catégories : l'échantillonnage
aléatoire ou probabiliste et l'échantillonnage non
aléatoire ou non probabiliste.
Pour sélectionner les individus, nous avons fait
recours à l'échantillonnage aléatoire simple. Disposant
de la base de sondage ( liste de 106 entreprises du secteur financier), nous
les avons numéroté de 001 à 106. A partir de la table des
nombres au hasard ; nous avons sélectionné 40 entreprises.
Après distribution de 40 questionnaires auprès de 40 entreprises,
18 seulement nous ont répondu et retourné les questionnaires. Ce
qui a ramené la taille de notre échantillon à 18
entreprises soit 16,98% de notre population d'étude.
III. 2.2. Méthode et Techniques
III.2.2.1. Méthode
Une méthode se définit selon JAVEAU cité
par A. MULUMA comme étant une démarche intellectuelle qui vise
d'un coté, à établir rigoureusement un objet de science,
et de l'autre, à mener le raisonnement portant sur cet objet de la
manière la plus rigoureuse possible40(*).
La méthode est l'ensemble des règles et des
principes qui organisent le mouvement d'ensemble de la connaissance,
c'est-à-dire les relations entre l'objet de recherche et le chercheur,
entre les informations concrètes rassemblées à l'aide des
techniques et le niveau de la théorie et des concepts. Ces relations
sont de type dialectique et non mécanique entre les informations,
matières premières ou produits semi-finis du procès de
connaissance, et les théories et concepts qui en sont le produit
fini.
Dans le cadre de notre étude, nous avons utilisé
la méthode statistique :
III.2.2.1.1. La méthode statistique41(*)
Elle se borne à une analyse de résultat
chiffré, d'où elle tire ou non une prévision. Elle
conditionne une certaine façon de traiter les données pour les
quantifier. Cette méthode est la plus utilisée en sciences de
gestion, en économie et en plusieurs autres sciences sociales et
humaines.
III.2.2.2. Techniques
Le choix d'une approche en général ou d'une
technique en particulier est toujours fonction des objectifs et de la nature
des données qui seront manipulées par le chercheur. Sylvain
SHOMBA KINYAMBA42(*) dit
que le principe directeur en cette matière veut que le choix soit
fonction de la configuration de l'univers d'enquête, de l'orientation du
travail, de l'étendue et de l'ampleur de l'investigation ainsi que, dans
certaine mesure, des préférences du chercheur.
Les techniques sont des instruments, des
procédés opératoires pour récolter les
données sur le terrain. Elles sont l'ensemble des moyens et des
procédés qui permettent à un chercheur de rassembler des
informations originales ou de seconde main sur un sujet donné43(*).
Ainsi, dans le cadre de cette étude, nous avons recouru
aux techniques : documentaire pour la collecte des informations
théoriques, d'enquête par questionnaire pour récolter les
données aux près de sujets de notre étude et d'analyse de
contenu pour l'interprétation des résultats de l'enquête.
III.2.2.2.1. La technique documentaire
J. CHAUMIER44(*) définit l'analyse documentaire comme une
opération ou un ensemble d'opérations visant à
représenter le contenu d'un document sous forme originale afin d'en
faciliter la consultation ou le repérage dans le stade
ultérieur.
La technique documentaire est appréciable pour
l'économie de temps, elle permet de réaliser en mettant à
la portée de mains du chercheur les informations dont il a besoin. Elle
présente aussi un avantage dans la mesure où elle donne la
possibilité au chercheur de revenir à la source d'information
autant de fois que cela est nécessaire.
III.2.2.2.2. La technique d'enquête
Etymologiquement l'enquête signifie la quête de
l'information orale45(*).
Elle implique la corrélation d'éléments
contrôlés et s'applique plutôt à l'observation,
l'analyse et l'explication qu'à l'expérimentation. C'est elle qui
nous a permis à l'aide d'un questionnaire de collecter les
données pour la réalisation de notre travail.
Notre questionnaire était composé de deux
parties : la consigne et le questionnaire proprement dit qui comprenait 13
questions dont 9 questions fermées, où les sujets devraient faire
le choix entre les différentes alternatives proposées et 4
questions ouvertes, où les sujets étaient appelé à
répondre librement, en leurs propres termes.
Ce questionnaire était administré à une
quarantaine d'entreprises du secteur financier mais seulement dix huit d'entre
elles nous ont répondu.
III.2.2.2.3. La technique d'analyse de contenu
Ivon CASTELLAN définit l'analyse de contenu de contenu
comme une technique de recherche tendant à la description
systématique et quantitative du contenu manifeste de
communication46(*).
L. BARDIN quant à lui définit l'analyse de
contenu comme un ensemble des techniques d'analyse de communication visant, par
des procédures systématiques et objectives de description du
contenu de message ( verbaux ou écrits), à obtenir des
connaissances relatives aux conditions de production de ces messages47(*).
L'analyse peut être vérificative, dirigée,
qualitative ou indirecte. Dans cette étude nous avons recouru à
l'analyse qualitative pour les questions ouvertes. Il s'agit de noter la
présence de tel ou tel autre élément de réponse,
puis les quantifier en terme de pourcentage en vue d'interpréter et de
tirer des conclusions.
III.2.3. Difficultés Rencontrées
Dans la réalisation de tout travail scientifique, les
difficultés ne manquent jamais, il en existe mais à des
degrés différents.
Dans le cadre de notre travail, nous avons été
butté aux problèmes de finance car il fallait faire plusieurs
descentes en ville à la quête des données. L'autre
difficulté était celle de la documentation qui n'était
pas facile à trouver. Et enfin, le refus de plusieurs institutions
financières à répondre à nos questions sous
prétexte qu'elles n'ont pas le temps. Cette dernière constitue
la difficulté majeure rencontrée pendant la réalisation de
ce travail.
CONCLUSION PARTIELLE
Le deuxième chapitre que nous venons de finir a
présenté l'ensemble de la procédure méthodologique.
Ce chapitre était divisé en deux sections qui ont traité
respectivement de la présentation de la ville province de Kinshasa,
cadre de notre recherche et la méthodologie utilisée dans ce
travail.
Tout au long de la première section, nous avons
présenté comme dit ici haut, la ville province de Kinshasa en
commençant par ses origines les plus anciennes, sa situation
géographique, son organisation administrative et sa situation
économique, où nous avons dit que la majorité des petites
et moyennes entreprises oeuvrant dans la ville de Kinshasa évoluent dans
l'informelle.
A la deuxième section, il était question de
présenter les méthodes et techniques que nous avons
utilisé pour aboutir aux résultats de notre recherche. Les
techniques documentaires et d'enquête nous permis de récolter les
données sur terrain tandis que l'analyse de contenu nous a permis
d'interpréter les données qualitatives et la méthode
statistique nous a quant à elle faciliter la quantification et le
traitement des données.
Le dernier point de ce chapitre était consacré
aux difficultés que nous avons rencontré pendant toute la
période consacrée à la réalisation de ce
travail.
CHAPITRE QUATRIEME
PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES
RESULTATS
Dans cette partie de notre étude, il est question pour
nous de présenter les résultats de nos enquêtes, les
analyser puis les interpréter afin de pouvoir vérifier notre
hypothèse émise au début de cette étude.
SECTION I : PRESENTATION ET ANALYSE DES
RESULTATS
Il s'agit à ce niveau de présenter, pour chaque
question, les différentes opinions ou réponses proposées
par les sujets enquêtés aux différentes questions.
La présentation et l'analyse se fait question par
question, en utilisant les fréquences relatives exprimées en
pourcentage pour toutes les questions fermées. Et la technique d'analyse
de contenu pour les questions ouvertes.
Question n° 1 :
Quelle est la relation que vous entretenez avec les petites et
moyennes entreprises ?
Tableau n° 3 : Relation entre PME et
institutions financières
Opinions
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Partenariat
|
2
|
11%
|
Clientèle
|
11
|
61%
|
Autres(*)
|
5
|
28%
|
Total
|
18
|
100%
|
Source : élaboré à partir
des données de notre enquête.
Il ressort de ce tableau que 11 institutions soit 61%
entretiennent une relation de clientèle avec les PME ; 5
institutions soit 28% n'ont pas défini clairement le type des relations
qu'elles entretiennent avec les petites et moyennes entreprises ; et 2
institutions seulement disent entretenir la relation de partenariat avec les
petites et moyennes entreprises.
Question n°2 :
Avez-vous dans votre institution/ banque une cellule
réservée uniquement aux petites et moyennes entreprises ?
Tableau n°4 : avis des institutions sur la
présence d'une cellule réservée aux petites et moyennes
entreprises
Opinions
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
3
|
17%
|
Non
|
15
|
83%
|
Total
|
18
|
100%
|
Source : élaboré à partir
des données de notre enquête.
De ce tableau, il se dégage un constat selon lequel 15
entreprises sur les 18 interrogées soit 83% n'ont pas une cellule
réservée uniquement aux petites et moyennes
entreprises(PME) ; et 3 institutions seulement disposent de la dite
cellule soit 17% de l'effectif total.
Question n°3 :
Octroyez-vous du crédit aux petites et moyennes
entreprises ?
Tableau n°5 : avis des institutions sur le
crédit
Opinions
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
12
|
67%
|
Non
|
6
|
33%
|
Total
|
18
|
100%
|
Source : élaboré à partir
des résultats de notre enquête.
Les résultats à cette question nous
révèle que 67% d'institutions soit 12 institutions sur le 18 ont
donné un avis favorable sur l'octroi du crédit et 6 institutions
soit 33% disent ne pas octroyer du crédit aux petites et moyennes
entreprises.
Question n°4 :
Sur quels critères vous basez-vous pour octroyer du
crédit aux petites et moyennes entreprises ?
Tableau n°6(*) : les critères retenus par les institutions
financières pour octroyer du crédit aux petites et
moyennes entreprises
critères
|
Fréquence
|
pourcentage
|
Rang
|
Avoir une activité commerciale viable
|
12
|
100%
|
1
|
Détenir les documents commerciaux
|
12
|
100%
|
1
|
Avoir un compte en banque chez nous
|
5
|
41,67%
|
4
|
Etre de nationalité congolaise
|
7
|
58,33%
|
3
|
Déceler la volonté de payer dans le chef de
l'entrepreneur
|
10
|
83,33%
|
2
|
Source : élaboré à partir
des résultats de notre enquête.
Après analyse de ce tableau, nous constatons que 100%
des institutions financières tiennent compte de l'existence d'une
activité réelle évoluant dans le secteur formel ;
83,33% cherchent à déceler la volonté de payer à
l'échéance dans le chef de l'entrepreneur ; 58,33%
d'institutions tiennent aussi compte de la nationalité de l'entrepreneur
et enfin 41,67% exigent aux petites et moyennes entreprises d'avoir un compte
dans leur institution pour obtenir un crédit.
Question n°5 :
Quels types de crédits octroyez-vous aux petites et
moyennes entreprises ?
Tableau n°7 : types de crédit
octroyé
Opinions
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Court terme
|
9
|
75%
|
Moyen terme
|
3
|
25%
|
Long terme
|
-
|
-
|
Total
|
12
|
100%
|
Source : élaboré à partir
des résultats de notre enquête.
A cette question, les résultats dans le tableau
ci-dessus nous montrent que 75% des institutions qui octroient du crédit
affirment octroyer aux petites et moyennes entreprises le crédit
à court terme, et 25% disent qu'elles octroient le crédit
à moyen terme. Aucune d'entre elles n'affirme octroyer un crédit
à long terme.
Question n°6 :
Quelles sont les garanties que vous exigez en contre partie
aux petites et moyennes entreprises ?
Tableau n°8 : les garanties exigées
aux pme
Opinions
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Bien matériel
|
8
|
66,67%
|
Autres
|
4
|
33,33%
|
Total
|
12
|
100%
|
Source : élaboré à partir
des résultats de notre enquête.
Les résultats contenus dans ce tableau nous montrent
que 8 institutions soit 66,67% exigent aux petites et moyennes entreprises les
garanties matérielles et 4 institutions soit 33,33% n'ont pas
précisé le genre des garanties qu'elles exigent aux petites et
moyennes entreprises.
Question n°7 :
Disposez-vous des informations sur l'évolution et la
capacité de remboursement des petites et moyennes entreprises ?
Tableau n°9 : Avis des institutions
financières sur l'information qu'elles détiennent sur les
PME
Opinions
|
Fréquence
|
Pourcentage b
|
Oui
|
9
|
75%
|
Non
|
3
|
25%
|
Total
|
12
|
100%
|
Source : élaboré à partir
des résultats de nos enquêtes.
Les résultats de ce tableau indiquent que 9
institutions sur les 12 soit 75% disposent de l'information sur la
capacité de remboursement de petites et moyennes entreprises, alors que
3 seulement soit 25% disent ne pas disposer de l'information sur les PME.
Question n°8 :
Comment les obtenez-vous ?
Tableau n°10 : sources d'obtention de
l'information
Opinions
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Etat financiers
|
8
|
88,89%
|
Autres
|
1
|
11,11%
|
Total(*)
|
9
|
100%
|
Source : élaboré à partir
des résultats de nos enquêtes.
De ce tableau, il ressort que 8 institutions soit 88,89%
affirment trouver de l'information au travers des états financiers et 1
institution soit 11,11% n'a pas précisé la source de son
information.
Question n°9 :
Pourquoi ?
Tableau n°11(*): les opinions des institutions sur les causes de la sous
information
Opinions
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Rang
|
Les pme ne tiennent bien la comptabilité
|
2
|
66,67%
|
2
|
Les pme ne publient pas leurs données
|
3
|
100%
|
1
|
Source : élaboré à partir
des données de notre enquête.
Après analyse de ce tableau, il se dégage un
constat selon lequel 100% des institutions sous informées sur la
capacité de remboursement des pme affirment ne pas l'obtenir parce que
cette catégorie d'entreprise ne publient pas leur données
comptables et financières et 66,67% disent encore ne pas l'obtenir
parce que les pme ne savent pas tenir la comptabilité.
Questions n°10 :
Les petites et moyennes entreprises honorent-elles leurs
engagements à terme ?
Tableau n°12 : Avis des institutions sur le
respect des engagements par les pme
Opinions
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Oui
|
4
|
33,33
|
Non
|
8
|
66,67
|
Total
|
12
|
100%
|
Source : élaboré sur base de notre
enquête.
Dans ce tableau nous observons que 8 institutions soit 66,67%
affirment que les petites et moyennes entreprises n'honorent pas leurs
engagements et 4 institutions disent que celles-ci honorent leurs
engagements.
Question n°11 :
Quelles sont les réactions des petites et moyennes
entreprises face aux critères d'octroi de crédit ?
Tableau n°13 : Réactions des pme face
aux critères proposés par les institutions
financières
Opinions
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Positive
|
3
|
25%
|
Négative
|
7
|
58%
|
Indifférente
|
2
|
17%
|
Total
|
12
|
100%
|
Source : élaboré sur base de
résultats de notre enquête.
De ce tableau, il ressort que 7 institutions soit 58%
affirment que les pme réagissent négativement aux critères
d'octroi de crédit, 3 institutions soit 25% disent que les pme
réagissent positivement et 2 institutions soit 17% disent que les
petites et moyennes entreprises sont indifférentes face aux
critères.
Question n°12 :
Pourquoi vous n'octroyer pas du crédit aux petites et
moyennes entreprises ?
Tableau n°14(*) : les causes du refus d'octroi de crédit aux
pme par les institutions financières
Opinions
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Rang
|
Les pme ne sont pas honnêtes
|
4
|
66,67%
|
2
|
Les pme ne respectent pas les engagements
|
3
|
50%
|
3
|
Les pme présentent beaucoup des risques
d'insolvabilité
|
5
|
83,33%
|
1
|
Source : élaboré à partir de
résultats de notre enquête.
Les résultats contenus dans ce tableau nous indiquent
que 88,33% d'institutions financières disent que les pme
présentent un risque d'insolvabilité ; 66,67% disent que
les pme ne sont pas honnêtes et enfin 50% disent que les pme ne
respectent pas les engagements.
Question n°13 :
Que suggérez-vous pour résoudre le
problème de financement des petites et moyennes entreprises à
Kinshasa ?
Tableau n°15 : propositions faites par les
institutions financières pour résoudre le problème de
financement à Kinshasa
Suggestions
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Rang
|
L'amélioration du climat des affaires
|
14
|
77,79%
|
2
|
La mise en place d'une politique favorisant l'émergence
des pme
|
9
|
50%
|
3
|
L'amélioration de la comptabilité par les pme
|
18
|
100%
|
1
|
Source : élaboré à partir de
résultats de notre enquête.
Les résultats de ce tableau nous indiquent que
l'amélioration de la comptabilité par les petites et moyennes
entreprises occupe le premier rang parmi les suggestions fautes par les
institutions financières ; l'amélioration du climat
d'affaires est en deuxième position avec 77,79% et la mise en place
d'une politique favorisant l'émergence des petites et moyennes
entreprises quant à elle vient au troisième rang avec 50%.
SECTION II: INTERPRETATION DES RESULTATS
Dans cette partie de notre travail, il sera question pour nous
de donner une explication aux différents résultats
présentés dans la première section de ce chapitre.
IV.2.1. Relation entre pme et institutions
financières
Etant donné que la fréquence la plus
élevée de la relation client sur d'autres relations en
présence, c'est-à-dire que 11 institutions soit 61% par rapport
aux autres qui ont respectivement 28% et 11%, nous affirmons que les petites et
moyennes entreprises sont considérées comme une clientèle
par les institutions financières.
Malgré cette relation, nous avons constaté que
les institutions financières ne s'intéressent pas directement
à cette catégorie d'entreprises. Cela est démontré
par la fréquence élevée du non sur le oui à la
question de savoir si ces institutions avaient au moins une cellule
réservé aux petites et moyennes entreprises (83% contre 17%).
IV.2.2. Octroi du crédit
Concernant l'octroi du crédit, les résultats
nous révèlent que 12 institutions sur le 18 soit 67% octroient
du crédit aux petites et moyennes entreprises. Etant donné que
cette opinions regorgent plus de fréquence que l'autre, nous affirmons
que les institutions financières octroient du crédit aux petites
et moyennes entreprises.
IV.2.3. Critères d'octroi de crédit
Pour obtenir du crédit, les petites et moyennes
entreprises doivent remplir un certain nombre de critères à
savoir :
Ø Avoir une activité viable c'est-à-dire
une activité capable de réaliser de surplus permettant à
celle-ci de s'acquitter de ses obligations ;
Ø Avoir de documents commerciaux c'est-à-dire
que la pme doit évoluer dans le secteur formel. Etre soit soumise au
régime de patente, soit être enregistrée au registre de
commerce ;
Ø Manifester la volonté de payer à
l'échéance ;
Ø L'entrepreneur doit être de nationalité
Congolaise ;
Ø Avoir un compte dans cette institution avec au moins
un quart du montant sollicité.
Au regard de tous ces critères et sachant que la
plupart des petites et moyennes oeuvrant en République
Démocratique du Congo et plus précisément à
Kinshasa, évoluent dans le secteur informel et ne disposent pas des
comptes bancaires, nous pouvons affirmer que les conditions sont complexes pour
les petites et moyennes entreprises.
IV.2.4. Garanties exigées
Quant aux garanties exigées, les résultats nous
montrent que 8 institutions sur les 12 institutions ayant répondu
favorablement à l'octroi du crédit soit 66,67% affirment exiger
une garantie matérielle pour octroyer du crédit aux petites et
moyennes entreprises. Etant donné cette supériorité
numérique, nous affirmons que les garanties exigées par les
institutions pour accorder du crédit sont matérielles.
IV.2.5. Durée du crédit
Pour ce qui est de la durée du crédit, les
résultats à cette question nous montrent que 9 institutions soit
75% accordent le crédit à court terme. Ceci étant, nous
pouvons affirmer que les institutions financières accordent le
crédit à court terme aux petites et moyennes entreprises de
Kinshasa.
IV.2.6. Informations sur les PME
Pour cette question, 75% de sujets enquêtés ont
affirmé avoir de l'information sur les petites et moyennes entreprises.
Vu cette fréquence, nous pouvons affirmer que les institutions
financières ont de l'information sur la capacité de remboursement
ainsi que sur son évolution.
IV.2.7. Sources d'information
Quant à la source de l'information, les
résultats nous révèlent que 88,89% d'institutions
obtiennent l'information au travers des données comptables et
financières. Cette fréquence très élevée
nous pousse à affirmer que la source principale d'information des
institutions financières sur la capacité de remboursement des
petites et moyennes entreprises.
IV.2.8. Causes de la sous information
La non publication des données comptables et
financières par les petites et moyennes entreprises et la mauvaise tenue
de la comptabilité par celles-ci constituent les principales causes de
la sous information des institutions financières.
IV.2.9. Réactions de PME face aux
critères
Face aux critères d'octroi de crédit, les
résultats nous laissent voir que 58% des sujets enquêtés
réagissent négativement face aux critères que leur
proposent les institutions financières. Au regard de ces
résultats, nous affirmons que les petites et moyennes entreprises
réagissent négativement aux critères d'octroi de
crédit.
IV.2.10. Respect des engagements
Les résultats à cette question nous montrent que
66,67% d'institutions déclarent que les petites et moyennes entreprises
n'honorent pas leurs engagements. Etant donné cette
supériorité de fréquence, nous affirmons que les pme
n'honorent pas leurs engagements en matière de crédit.
CONCLUSION PARTIELLE
Tout au long de ce chapitre quatre, nous avons
présenté les différents résultats de notre
enquête, nous les avons analysé question par question. Notre
questionnaire avait 13 questions dont trois ouvertes et 10 fermées.
Pour les questions ouvertes, il était demandé
aux sujets de pouvoir répondre librement en exprimant leurs opinions et
aux questions fermées, nous avons proposé aux sujets les
réponses auxquelles ils devaient opérer un choix. Puis avons
donnez une explication à chaque résultat dans le cadre de
l'interprétation
CONCLUSION GENERALE
Nous voici arrivé au terme de notre travail qui a
été consacré à la problématique de
financement des petites et moyennes entreprises en République
démocratique du Congo précisément dans la ville province
de Kinshasa.
En abordant cette étude, l'interrogation
générale était de dénicher les vrais obstacles qui
empêchent les petites et moyennes entreprises d'accéder au
crédit institutionnel. A cette préoccupation nous avons
formulé les réponses provisoires ci-après :
v Le manque d'informations sur la capacité de
remboursement des entreprises (PME) par les institutions de
crédit ;
v Les conditions aussi complexes que les institutions de
crédit imposent aux PME pour accéder aux crédits ;
v Le manque de confiance de la part des institutions de
crédit suite à l'insolvabilité des petites et moyennes
entreprises.
Seraient les principales causes de la non accessibilité
des petites et moyennes entreprises au crédit institutionnel.
Pour arriver à atteindre cet objectif, nous avons
recouru à la méthode statistique et à la technique
documentaire et à la technique d'enquête
Ce travail est divisé en quatre chapitres :
· Le premier chapitre était consacré aux
généralités sur les petites et moyennes entreprises ainsi
que sur leur financement ;
· Le deuxième chapitre a présenté le
système financier Congolais, son fonctionnement et son
organisation ;
· Le troisième chapitre était
consacré à la présentation du champ d'investigation et des
techniques et méthode utilisées pour aboutir aux
différents résultats ;
· Le quatrième chapitre était
consacré à la présentation, l'analyse et de
l'interprétation des résultats.
Après récolte, traitement, analyse et
interprétation des données sur base des différentes
techniques utilisées dans ce travail, les résultats se
présentent de la manière suivante :
Ø Face aux conditions d'octroi de crédit, les
petites et moyennes entreprises réagissent négativement car 58%
de sujets enquêtés affirment que les petites et moyennes
entreprises réagissent négativement, c'est-à-dire que
ces conditions ne sont pas favorables pour celles en matières de
crédit ;
Ø Quant au problème d'insolvabilité,
66,67% des institutions interrogées affirment que les petites et
moyennes entreprises ne sont pas solvables. Ce qui brise la confiance des
institutions financières vis-à-vis de cette catégorie
d'entreprises et explique l'existence d'une certaine réticence de la
part des institutions financières car le crédit est basé
sur la confiance ;
Ø Pour ce qui est de l'information sur les pme, 75% des
institutions financières qu'elles disposent de l'information sur les
petites et moyennes entreprises.
Au regard de ces résultats, nous disons que notre
hypothèse a été partiellement confirmée en disant
que les conditions posées par les institutions financières et
l'insolvabilité des petites et moyennes entreprises sont parmi les
causes de la difficulté de cette catégorie d'entreprises
d'accéder au financement institutionnel.
Ainsi, dans le souci de résoudre cette situation
d'impasse et permettre aux petites et moyennes entreprises, vecteur de
croissance des nations, à s'épanouir et devenir les
véritables épines dorsales de notre économie, nous
formulons ces quelques suggestions :
· Que les pouvoirs publics améliorent le climat
des affaires car il constitue le seul élément qui attire les
investisseurs dans un pays. Une fois que plusieurs offreurs se
présentent, la concurrence amènera les institutions à
modifier leurs conditions d'octroi de crédit ;
· Que les pouvoirs publics en accord avec les
institutions financières allègent les procédures et
conditions d'octroi de crédit afin de permettre aux petites et moyennes
entreprises à y accéder facilement;
· Que le petites et moyennes entreprises cherchent
à obtenir tous les documents nécessaire c'est-à-dire
qu'elles quittent de l'informel pour aller vers le formel ;
· Que les petites et moyennes entreprises
améliorent leurs comptabilité afin d'attirer l'attention des
différents financiers.
En fin, nous tenons à signaler aux différents
lecteurs et chercheurs que ceci ne constitue qu'un pas car les
résultats que nous vous présentons ne sont pas un absolu.
D'où la porte reste ouverte à tout chercheur voulant approfondir
les recherches en cette matière.
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
1. BARDIN, L., L'analyse de contenu, PUF, Paris,
1977
2. BARREAU J. et DELAHAYE. J., Gestion
financière, Dunod, Paris, 1995.
3. CASTELLAN, I., Initiation à la psychologie
sociale, 3ème édition Armand collin, Paris,
1975
4. DAMODARAN A., finance d'entreprise,
2ème édition de boeck, Paris, sde.
5. DAYAN A. et all, Manuel de gestion, volume 2,
Ellypse, Paris 1999.
6. D'HAINAUT L., Concept et méthode de la
statistique, Fernand-Nathan, Paris, 1975.
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développement financier, Edicef, Paris 1991.
8. GRAWITZ M., méthode en sciences sociales,
Dalloz, Paris, 1974.
9. KINTAMBU MAFUKU E.G., Facteurs de transition : de
la micro entreprise à l'entreprise capitaliste moderne, Cadseria,
Kinshasa, 2008.
10. MABI MULUMBA, la monnaie dans l'économie,
édition CEDI, Kinshasa, 2001.
11. MAKUNZA KEKE Edgard, « la performance des
entreprises Africaines : problèmes et Stratégies de PME en
RDC » Pulaval, 2001.
12. MUCHIELLI, R. le questionnaire dans l'enquête
psychosociale, L.T., Paris, 1968,
13. SHOMBA KINYAMBA, méthodologie de la recherche
scientifique, MES, Kinshasa, 2005
14. YOUSSOUFOU, contraintes et défis de la gestion
des systèmes de micro finance en RDC, centre protestant
d'édition et diffusion, Kinshasa, 2007.
II. RAPPORTS ET PUBLICATIONS OFFICIELLES
1. Journal Officiel de la République
Démocratique du Congo, numéro Spécial de mai 2002
2. Gouvernorat de Kinshasa, programme du gouvernement
provincial de Kinshasa 2007-2011
3. Synthèse de l'OCDE sur le financement des PME,
février 2007
4. La charte des Petites et Moyennes entreprises et Artisanat,
Kinshasa mars 2006
5. Rapport de la journée de PME de Kinshasa
organisée par la FEC du 3 au 5 juillet 2003.
III. PUBLICATIONS ACADEMIQUES
1. KABUYA KALALA F., cours d'économie bancaire, L1
monnaie, FASEG, UNIKIN, 2008
2. KATO KALE, cours de législation bancaire, L2
entrepreneuriat, FPSE, UNIKIN, 2008- 2009
3. MBUMBA MONGA NGOY, entrepreneuriat, L2 entrepreneuriat,
FPSE, UNIKIN, 2008-2009
* 1 Rapport de la banque
Africaine de développement sur le micro finance 2OO4, p.9
* 2 Lire la synthèse de
l'OCDE sur le financement des PME, février 2007, p. 12
* 3 E. G. KINTAMBU MAFUKU,
facteurs de transition : de la micro entreprise à l'entreprise
capitaliste moderne, Cadseria, Kinshasa, 2008, p.3
* 4 Ministère des PME,
la charte des Petites et Moyennes entreprises et Artisanat, Kinshasa,
mars 2006, p. 17
* 5 Lire la synthèse de
l'OCDE sur le financement des PME de février 2007, p. 12
* 6 A. MULUMA MUNANGA, guide
du chercheur en sciences sociales et humaines, éd. Sogedes,
Kinshasa, 2003, p.105
* 7 A., DAYAN et all,
Manuel de gestion, volume 2, Ellypse, Paris, 1999, p.161
* 8 C., ELIE, Gestion
financière de l'entreprise et développement financier,
Edicef, Paris, 1991, p. 190
* 9 KALONJI NSENGA, cours
d'analyse financière, Inédit, L1 gestion, FPSE, UNIKIN,
2007-2008.
* 10 A. DAYAN et all, Op.
Cit, p. 165
* 11 A. DAYAN et all., Op.
Cit., 166
* 12 KALONJI NSENGA, op.
Cit. p.50
* 13 C., ELIE, op. Cit.
p.195
* 14 A., DAMODARAN, finance
d'entreprise, 2ème édition de boeck, Paris, sde,
p.658
* 15J. BARREAU et J. DELAHAYE,
Gestion financière, Dunod, Paris, 1995, p.359
* 16 J., BARREAU et J.,
DELAHAY, Op. Cit., p. 263
* 17 A. DAYAN et all, Op,
Cit., p.687
* 18 E., MAKUNZA KEKE,
la performance des entreprises Africaines : problèmes
et
Stratégies de PME en RDC, Pulaval, 2001, P. 84.
* 19 WWW. Cases. Public. Lu/fr/
publications
* 20 FEC, journée de PME
de Kinshasa du 3 au 5 juillet 2003.
* 21 E., MAKUNZA KEKE, op.
cit, P. 93
* 22 F. KABUYA KALALA ,
cours d'économie bancaire, Inédit, L1 monnaie, FASEG,
UNIKIN, 2008
* 23 Journal Officiel de la
République Démocratique du Congo, numéro Spécial de
mai 2002
* 24 F. KABUYA KALALA, op.
cit.
* 25 MABI MULUMBA, la
monnaie dans l'économie, édition CEDI, Kinshasa, 2001,
p.98
* 26 MABI MULUMBA, cours de
théorie monétaire, Inédit, L1 monnaie, FASEG, UNIKIN,
2008
* 27 MABI MULUMBA, op. Cit.
* 28 KATO KALE, cours de
législation bancaire, Inédit, L2 entrepreneuriat, FPSE,
UNIKIN, 2008-2009
* 29 YOUSSOUFOU, contraintes
et défis de la gestion des systèmes de micro finance en RDC,
centre protestant d'édition et diffusion, Kinshasa, 2007, p.22
* 30 KATO KALE, op. Cit.
.
* 31 Gouvernorat de Kinshasa,
programme du gouvernement provincial de Kinshasa 2007-2011, p.13
* 32 MBUMBA NGIMBI cité
dans le programme du gouvernement, op. Cit. p.13
* 33 M. GRAWITZ,
méthode en sciences sociales, Dalloz, Paris, 1974, p.38
* 34 R. MUCHIELLI, le
questionnaire dans l'enquête psychosociale, L.T., Paris, 1968, p.16
* 35 L. D'HAINAUT, Concept
et méthode de la statistique, Fernand-Nathan, Paris, 1975, p. 16
* 36 YOUSSOUFOU, Op.
Cit, p.7
* 37 S., SHOMBA KINYAMBA,
Méthode de la recherche scientifique, MES, Kinshasa, p.39
* 38 A. MULUMA MUNANGA, op.
Cit, p. 135
* 39 K. OMANGA MULAMBA,
Statistique inférentielle, 2ème édition
Pro-copy, Kinshasa, 2008, p.56
* 40 A.MULUMA MUNANGA, Op.
Cit. , p. 92
* 41 Idem.
* 42 S. SHOMBA KINYAMBA, Op.
Cit, pp 71-72
* 43 A. MULUMA MUNANGA, Op.
Cit. , p.105
* 44 J., CHAUMIER Cité
par MULAMA, Idem
* 45 A. MULUMA MUNANGA, Op.
Cit., p. 107
* 46 I., CASTELLAN,
Initiation à la psychologie sociale, 3ème
édition, Armand Collin, Paris, 1975, p. 35
* 47 L., BARDIN, Analyse ce
contenu, PUF, Paris, 1977, p. 34
* Autres : sont les autres
réponses données par les sujets en dehors des réponses
prédéterminées se trouvant sur le Questionnaire.
Notamment : membres, aucune relation, etc.
* Dans ce tableau vous remarquerez que le
total est de 12 institutions, total qui correspond au nombre des institutions
qui ont répondu favorablement à la question
précédente.
* Le total de 9 est le nombre total des
institutions qui avaient répondu positivement à la question
n°7.
* Le total de 3 correspond au
nombre total des institutions ayant répondu négativement à
la question n°7.
* le total de ce tableau est de 6
institutions, total qui correspond au nombre d'institutions financières
qui avait répondu négativement à la question n°3.
|