REPUBLIQUE DU BENIN
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE D'ABOMEY CALAVI
ECOLE NATIONALE D'ECONOMIE APPLIQUEE ET DE
MANAGEMENT
POUR L'OBTENTION DU DIPLOME DE TECHNICIEN
SUPERIEUR
OPTION : Economie Appliquee FILIERE:
Statistique
Annee Academique 2009-2010
THEME :
DEpENsEs puBLIQuEs EN INFRAsTRucTuREs DE BAsE
ET
INDIcATEuR DE DEvELoppEMENT HuMAIN (IDH)
REALISE ET SOUTENU PAR :
Ulysse Vital Arthur NANGBE
SOUS LA DIRECTION DE
Maitre de stage Maitre de memoire
Anicet SEVOH Richard Fr de P. MEKPOH
Ingénieur Statisticien Economiste Chargé de
Cours de Comptabilité
Chef service des études et synthèses
Nationale a l'ENEAM
de la DPIP/DGIFD/MPDEPP-CAG
28eme PROMOTION
L'ECOLE NATIONALE D'ECONOMIE
APPLIQUEE ET DE MANAGEMENT
N'ENTEND DONNER AUCUNE
APPROBATION NI IMPROBATION AUX
OPINIONS EMISES DANS CE MEMOIRE. CES
OPINIONS DOIVENT ETRE CONSIDEREES
COMME PROPRES A LEURS AUTEURS.
A
La famille NOUGBODOHOUE Donatien
Ulysse Vital Arthur NANGBE
REMERCIEMENTS
S'aventurer dans les méandres de l'économie
reste une tâche fastidieuse du fait de la dimension des champs couverts
par celle-ci, les instruments à utiliser, les indications et solutions
envisageables.
L'importance du travail à accomplir, le nombre
élevé de documents à consulter, ont imposé une
recherche harassante, recherche au cours de laquelle beaucoup de
compétences ont été utilisées, qu'il s'agisse de
statisticiens, d'économistes, etc.
Leur contribution à l'amélioration de ce
travail a été inestimable et positive. Nos remerciements les plus
ineffables sont particulièrement adressés à :
M. Richard François-de-Paul MEKPOH, Directeur de la
Programmation des Investissements Publics, tuteur de ce mémoire, qui,
malgré ses nombreuses occupations et sa lourde responsabilité, a
su nous faire bénéficier de sa disponibilité ;
M. Anicet C. SEVOH, Chef du Service des Etudes et
Synthèses, pour l'intérêt particulier accordé
à ce travail;
Mme AHIZIME pour son appui;
M. Romaric HOUESSOU, Ingénieur des travaux
statistiques, qui a beaucoup contribué au traitement
économétrique de ce travail;
M. Martial KPASSE, Ingénieur des travaux
statistiques/Cabinet STATS pour l'intérêt particulier
accordé à ce travail;
Mlle Claoùdia SENOU pour son appui et ses
conseils.
M. Roland LEGBANON pour sa contribution et son soutien dans
la réalisation de ce mémoire;
M. Joseph PRINCE-AGBODJAN, Directeur de l'ENEAM, et
à tout le corps professoral de L'ENEAM pour tous les efforts accomplis
dans l'amélioration de la formation en Statistique;
Tous les agents de la Direction de la Programmation des
Investissements Publics qui nous ont témoigné leur amour par
divers soutiens ainsi qu'à tous les stagiaires de la DPIP pour nous
avoir été d'une précieuse aide dans la rédaction de
cette étude sans oublier tous nos amis modulaires.
Enfin que toutes les personnalités et autres
compétences, qui dans l'ombre et au cours des discussions à
bâtons rompus que nous avons eues avec elles et qui ont guidé
notre rédaction, trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude
et nous pardonnent de n'avoir pas pu les citer nommément.
LISTES DES SIGLES ET ABREVIATIONS
BGE Budget Général de l'Etat
DPIP Direction de la Programmation des Investissements Publics
DPP Direction de la Programmation et de la Prospective
DSRP Documents Stratégiques de Réduction de la
Pauvreté
FADeC Fonds d'Appui au Développement Communal
FBCF Formation Brute de Capital fixe
FMI Fond Monétaire International
IDH Indicateur de Développement Humain
INSAE Institut National de la Statistique et de l'Analyse
Economique
IPF Indicateur de Participation Féminine
IPH Indicateur de la Pauvreté Humaine
ISDH Indicateur Sexospécifique de Développement
Humain
MCE Modèle à Correction d'Erreur
MCO Moindre Carré Ordinaire
MPDEPP Ministère de la Prospective du Développement
de l'Evaluation des -CAG Politiques Publiques et de la Coordination de
l'Action
Gouvernementale
NLTPS Etudes Nationales de Perspectives à Long Terme
OMD Objectifs du Millénaire pour le
Développement
OSD Orientations Stratégiques de Développement
PDC Plan de Développement Communal
PEFA Public Expenditure and Financial Accountability
PIB Produit Intérieur Brut
PIP Programme des Investissements Publics
PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement
SCRP Stratégies de Croissance et de Réduction de la
Pauvreté.
SIGFIP Système Intégré de Gestion des
Finances Publiques.
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Mesure du stock du capital humain 45
Tableau 2 : Nombre d'écoles et salles de classes par
département 47
Tableau 3 : Résultat des tests de stationnarité
52
Tableau 4 : Résultat du test de la trace des valeurs
logarithmiques 54
Tableau 5: Résultat du test de la valeur propre maximale
55
Tableau 6 : Estimation du modèle de long terme 56
Tableau 7 : Estimation du modèle de court terme 59
Tableau 8 : Résultats des tests de validité du
modèle de court terme. 60
Tableau 9: Vérification des Hypothèses 63
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Tests de stationnarité sur les variables 1
Annexe 2 : Test de cointégration de Johannsen 3
Annexe 3: Test de validation du modèle de long terme 4
Annexe 4: Text de validation du modèle de court terme 5
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1: Evolution
du taux d'exécution du PIP (en %) 5
Graphique 2: Evolution du taux d'exécution PIP par grand
secteur de 2006 à
2009 6
Graphique 3: Evolution du taux de réalisation du PIP par
source de financement
8
Graphique 4: Evolution en pourcentage du PIP par OSD de 2008
à 2010 9
Graphique 5: Evolution de l'IDH 39
Graphique 6: Evolution de l'ISDH 41
Graphique 7: Evolution de DPISO 42
Graphique 8: Evolution de DPIE 43
Graphique 9: Evolution de DPIS 44
Graphique 10: Evolution de l'effectif des
alphabétisés de 2001 à 2010 45
Graphique 11: Cumul croissant des salles de classes
réalisées 46
Graphique 12: Evolution des effectifs d'élèves
dans le primaire : 2003 à 2010 47
AVANT PROPOS
L'Ecole Nationale d'Economie Appliquée et de
Management (ENEAM) du Bénin est d'une grande renommée et assure
depuis 1981 une formation de haut niveau en STATISTIQUE et en ECONOMIE
APPLIQUEE des cadres venant de tous horizons d'Afrique francophone.
A l'issu des trois ans de formation des Ingénieurs
des travaux statistiques, il est traditionnellement organisé trois mois
de stage. Ce stage permet, aux élèves ingénieurs, de faire
l'expérience du terrain et d'acquérir les connaissances pratiques
de base de la statistique et de l'économétrie.
En fonction des objectifs propres ou d'insuffisances
constatées au niveau du fonctionnement de l'administration d'accueil,
l'étudiant émet des hypothèses de recherche et entreprend
des études dans le souci d'aider à une efficacité plus
grande du service dans lequel, il a accompli son stage. Il s'agit donc pour lui
de faire des propositions concrètes en vue d'améliorer les
méthodes de travail.
Le présent document est élaboré suite
à un stage effectué à la Direction de la Programmation des
Investissements Publics (DPIP) une composante de la Direction
Générale des Investissements du Financement du
Développement (DGIFD) du Ministère de la Prospective, du
Développement, de l'Evaluation des Politiques Publiques et de la
Coordination de l'Action Gouvernementale (MPDEPP-CAG). Il est intitulé
«DEPENSES PUBLIQUES EN INFRASTRUCTURES DE BASE ET INDICATEUR DE
DEVELOPPEMENT HUMAIN (IDH)».
Ce travail est une contribution à
l'amélioration de l'outil d'aide à l'élaboration des PIP.
Il présente une méthodologie soutenue par des traitements
exécutables sous le logiciel Eviews (5ème version).
PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE
La Direction Générale des Investissements et du
financement du Développement (DGIFD) est l'une des Direction
Générale du Ministère de la Prospective, du
Développement, de l'Evaluation des Politiques Publiques et de la
Coordination de l'Action Gouvernementale (MPDEPP-CAG).
Missions et attributions
La Direction Générale des Investissements et du
financement du Développement (DGIFD) est chargée :
· de définir et de conduire la politique nationale
d'investissement ;
· d'assurer la programmation des investissements publics en
phase avec les objectifs du plan de développement et les
stratégies sectorielles ;
· d'élaborer et de coordonner la mise en oeuvre de
la stratégie nationale d'amélioration de l'environnement des
investissements privés ;
· d'assurer la prospection et la mobilisation des
ressources pour le financement des programmes de développement.
Organisation et fonctionnement
Organisation
La Direction
Générale des Investissements et
du Financement du Développement
(DGIFD) est placée sous l'autorité d'un
Directeur Général. Il peut être assisté d'un Adjoint
qui le supplée en cas d'absence ou d'empêchement.
La Direction
Générale des Investissements et
du Financement du Développement
(DGIFD) comprend, outre le Secrétariat Particulier du
Directeur Général et le Service Administratif et Financier:
i' La Direction des Investissements Privés (DIP);
i' La Direction de la Programmation des Investissements Publics
(DPIP) ; i' La Direction de la Prospection des financements (DPF).
Fonctionnement
Le Secrétariat
Particulier (SP) est chargé de :
- mettre en forme, enregistrer, conserver et ventiler le
courrier confidentiel à l'arrivée et au départ selon le
cas ;
- réceptionner, centraliser et expédier le
courrier ordinaire des directions;
- dactylographier ou saisir tous les documents à lui
confiés par le Directeur Général ;
- accueillir les usagers et visiteurs de la Direction
Générale ;
- recevoir et gérer les appels
téléphoniques ;
- exécuter toutes autres tâches administratives
à lui confiées par le Directeur Général
Le Service Administratif et
Financier (SAF) est chargé de
gérer les ressources humaines, financières et matérielles
de la Direction Générale. A ce titre, il :
- assure la gestion du personnel;
- assure l'évaluation des besoins en équipement,
en matériel et en personnel; - élabore le projet de budget de la
Direction Générale ;
- suit l'exécution du budget;
- assure la gestion du matériel et des fournitures de
bureau
La Direction des
Investissements Privés
(DIP) a pour mission de contribuer à
l'amélioration du climat des affaires et à la mise en oeuvre de
la politique du Gouvernement en matière de promotion des investissements
privés. A ce titre, elle est notamment chargée :
- de diffuser l'information économique auprès des
investisseurs potentiels ; - d'accueillir, d'orienter les investisseurs ;
- de faciliter les formalités administratives de
création, de modification ou de cessation d'activité des
entreprises ;
- de contribuer à la réalisation des études
sectorielles et à l'identification des opportunités
d'investissements ;
- de contribuer à la constitution et à la gestion
d'une banque de données sur les opportunités d'investissements
;
- d'organiser des concertations régulières et des
rencontres thématiques entre les administrations et les
représentations des entreprises ;
- de soumettre au Ministre d'Etat des analyses et
recommandations issues de cette concertation et de ces rencontres
thématiques en vue d'améliorer l'environnement des affaires au
Bénin.
La Direction des
Investissements Privés
(DIP) comprend :
- le Service de l'Environnement des Affaires(SEA) ;
- le Service de la Documentation et de la Statistique (SDS) ; -
le Service d'Assistance aux Promoteurs (SAP).
La Direction de la
Programmation des Investissements
Publics (DPIP) a pour mission de conduire la
politique nationale d'investissements publics. A ce titre, elle est
chargée :
- d'assurer l'élaboration et la coordination des
Budgets Programmes et du Programme d'Investissements Publics, en phase avec les
Orientations Stratégiques de Développement et les
stratégies sectorielles ;
- de veiller à la cohérence entre les Budgets
Programmes des ministères et leurs documents d'orientation ;
- de veiller à la cohérence des programmes
nationaux de développement aux niveaux sectoriel et régional.
La Direction de la
Programmation des Investissements
Publics (DPIP) comprend :
- le Service des Etudes et Synthèses;
- le Service de la Programmation des Projets et Programmes
(SPPP) ; - le Service de Gestion de la base de données du PIP (SGBD-PIP)
;
La Direction de la
Prospection des Financements
(DPF) a pour mission de participer à la prospection et
à la mobilisation des ressources pour le financement des programmes de
développement. A ce titre, elle est chargée :
- de rechercher les ressources nécessaires pour le
financement des besoins de développement ;
- d'élaborer les requêtes de financement à
adresser aux partenaires au développement ;
- de collecter, traiter et publier les informations sur les
ressources extérieures engagées pour le développement,
tant par le secteur public que par le secteur privé ;
- d'organiser en collaboration avec les ministères, les
collectivités locales et le secteur privé, des forums pour la
mobilisation des ressources ;
- d'évaluer en collaboration avec la Direction
Générale du Suivi des Projets et
Programmes (DGSPP), l'Observatoire du Changement Social (OCS)
et toute
structure habilitée, la mobilisation et l'utilisation
des ressources extérieures ;
- d'oeuvrer à la mobilisation des ressources
nécessaires au renforcement du
capital humain ;
- d'organiser la présidence de la Commission Nationale
d'Attribution des Bourses et Stages;
- d'assurer la coordination des projets et programmes-pays de
coopération avec les partenaires au développement.
La Direction de la Prospection
des Financements (DPF) comprend :
- le Service des Aides Bilatérales (SAB) ;
- le Service des Banques et Organisations Internationales(SBOI)
- le Service des Bourses de Stage de Formation (SBSF)
- le Service des Etudes et Synthèses (SES).
Dispositions diverses
Le Directeur
Général des Investissements et
du Financement du Développement
et
son Adjoint sont nommés par Décret pris en Conseil des
Ministres sur proposition du
Ministre d'Etat, chargé de la prospective, du
Développement, de l'Evaluation des Politiques Publiques et de la
Coordination de l'Action Gouvernementale. Ils sont nommés parmi les
cadres de la catégorie A échelle 1 de la fonction publique ayant
accompli au moins dix (10) ans de service ou parmi tous les autres cadres
supérieurs de niveau équivalent en dehors de l'Administration
publique.
Les Directeurs techniques sont nommés
par Arrêté du Ministre d'Etat, chargé de la Prospective, du
Développement, de l'Evaluation des Politiques Publiques et de la
Coordination de l'Action Gouvernementale, sur proposition du Directeur
Général des Investissements et du Financement du
Développement.
Chaque Direction technique dispose d'un Secrétariat de
Direction. Le Secrétariat de direction est chargé de :
- mettre en forme, enregistrer, conserver et ventiler le
courrier à l'arrivée et au départ;
- réceptionner, centraliser et expédier les
courriers ;
- accueillir les usagers et visiteurs de la Direction;
- gérer les appels téléphoniques ;
- élaborer les comptes rendus de séances de
travail du Directeur ;
- exécuter toutes autres tâches à lui
confiées par le Directeur.
Les Services sont dirigés par des chefs de service
nommés par Arrêté du Ministre d'Etat, chargé de la
Prospective, du Développement, de l'Evaluation des Politiques Publiques
et de la Coordination de l'Action Gouvernementale.
Il est institué au niveau de la
Direction Générale des
Investissements et du Financement du
Développement un comité de Direction, organe
à caractère consultatif, comprenant les Directeurs et un
Représentant du personnel. Le Comité de Direction est
dirigé par le Directeur Général ou son Adjoint.
Il est institué au niveau de chaque Direction
Technique, une réunion hebdomadaire regroupant le Directeur et les Chefs
de service pour débattre des questions de la Direction.
Résumé
Le PIP(Programme d'Investissement Public) regroupe l'ensemble
des dépenses en capital contribuant à la Formation Brute de
Capital Fixe (FBCF) des administrations publiques et au renforcement des
capacités du capital humain. Il est une représentation
schématique et prévisionnelle des investissements publics en
termes de coûts et de moyens de financement. C'est le moyen
d'intervention directe de l'Etat dans les sphères vitales pour la
dynamisation de l'activité économique et le bien-être
social de la Nation. Ce bien-être social qui n'est rien d'autre que le
développement humain mesuré par l'indicateur de
développement humain (IDH) de la nation. Ainsi le but de cette
étude est de mesurer l'impact du secteur social du PIP sur l'IDH au
Bénin. Les variables explicatives retenues dans le cadre de
l'étude sont : les dépenses publiques en infrastructures de
l'éducation, les dépenses publiques en infrastructures sanitaires
et les autres dépenses publiques en infrastructures sociales.
La démarche consiste à mettre en exergue
l'influence de ces variables sur l'indicateur de développement humain
(IDH). En effet, à l'aide d'un modèle à correction
d'erreur, une relation de long terme et une relation de court terme sont
estimées pour cerner à long et à court terme l'impact des
différents éléments du secteur social du PIP sur l'IDH.
L'analyse des résultats des estimations
révèle qu'à long terme,seules les dépenses
publiques en infrastrucures de l'éducation et de santé sont
significatives au seuil de 5%, mais à court terme aucune des variables
explicatives n'est significative à 5%. Ce qui confirme les
résultats de la revue de littérature qui stipulent que les
investissement en infrastructures n'ont d'impact qu'à long terme.
Summarized
The Public investment Programme (PIP) regroups the set of the
expenses in capital contributing to the Raw Formation of Stationary Capital
(FBCF) of the public administrations and to the backing of the capacities of
the human capital. He/it is a schematic and estimable public investment
representation in terms of costs and means of financing. It is the means of
direct intervention of the state in the vital spheres for the energization of
the economic activity and the welfare of the Nation. This welfare that is not
anything else that the human development measured by the human development
indicator (IDH) of the nation. So the goal of this survey is to measure the
impact of the social sector of the PIP on the IDH in Benin. The explanatory
variables kept in the setting of the survey sont : the public expenses in
infrastructures of the education, the public expenses in sanitary
infrastructures and the other public expenses in social infrastructures.
The gait consists in putting in inscription influences it of
these variables on the human development indicator (IDH). Indeed, with the help
of a model to correction of mistake, a relation of long term and a relation of
short term are estimated to surround to long and short-term the impact of the
different elements of the social sector of the PIP on the IDH.
The analysis of the results of the evaluations reveal that to
long terme,seules the
public expenses in infrastrucures of the education and health
are meaningful to the doorstep of 5%, but short-term no of the explanatory
variables is not meaningful to 5%. What confirms the results of the literature
magazine that stipulate that the capital in infrastructures doesn't have an
impact that long-term.
SOMMAIRE
Introduction 1
CHAPITRE I : 3
DE L'ETAT DES LIEUX AUX HYPOTHESES 3
Section 1 : ETAT DES LIEUX 4
Section 2 : REVUE DE LITTERATURE 14
Section3:PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS DE L'ETUDE ET HYPOTHESES 27
CHAPITRE II : APPROCHE METHODOLOGIQUE ET ANALYSE DE
L'EVOLUTION DES
DIFFERENTES VARIABLES 31
Section 1 : CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE 32
Section 2 : MÉTHODE D'ÉVALUATION 36
Section3 : ANALYSE DE L'EVOLUTION DES DIFFERENTES VARIABLES
39
CHAPITRE III: ANALYSE ECONOMETRIQUE 49
Section 1 : ANALYSE DES SERIES CHRONOLOGIQUES 50
Section 2 : REPRESENTATION DU MODELE A CORRECTION D'ERREUR 56
Section3 : ANALYSE DES RESULTATS DU MCE ET RECOMMANDATIONS 61
CONCLUSION 65
BIBLIOGRAPHIE 66
ANNEXES 1
TABLE DES MATIERES Erreur ! Signet non
défini.
INTRODUCTION
Le PIP (Programme des Investissements Publics) regroupe
l'ensemble des dépenses en capital contribuant à la Formation
Brute de Capital Fixe (FBCF) des administrations publiques et au renforcement
des capacités du capital humain. Il est subdivisé en trois
secteurs à savoir : le secteur productif, le secteur social et le
secteur administratif. Les dépenses sociales, dont la fonction
principale est d'entretenir et d'améliorer le capital humain, ont connu
ces dernières années une hausse notamment dans les sous
secteurs(éducation et santé). Ces dépenses ont permis la
construction de nouveaux centres de santé, de nouvelles écoles et
modules de classes, des logements sociaux etc... On estime en 2009 à
7242 le nombre d'écoles primaires et à 615 le nombre de centres
de santé, dispensaires et maternités. Ces infrastructures
malgré leur nombre restent encore insuffisantes.
Dans le processus du développement du Bénin, un
accent particulier a été mis sur les infrastructures,
particulièrement les infrastructures de base (Cf.: NLTPS, SCRP,
OSD,...). Ces infrastructures qui participent au développement du
capital humain sont par conséquent indispensables à la croissance
économique. Le capital humain n'étant rien d'autre que l'homme,
son développement induira forcement le développement de son
milieu, de sa localité et du pays tout entier.
Le rôle de l'Etat dans le développement du
capital humain prend de ce fait appui sur ces stratégies de
réduction de la pauvreté. C'est pourquoi nous estimons qu'une
étude sur le thème «Evaluation de l'efficacité des
dépenses publiques en infrastructures de base sur le capital humain au
Bénin » est avantageuse et fondamentale. La démarche
consiste à analyser l'effet des différents éléments
des dépenses publiques en infrastructures sociales sur le capital humain
grâce à l'indicateur du développement humain (IDH). Pour y
parvenir nous avons structuré le présent travail en trois
chapitres :
· Un cadre théorique de l'étude
permettant de présenter l'état des lieux du PIP;
1
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
·
L'approche méthodologique et l'analyse de
l'évolution des différentes variables;
· Une étude économétrique du lien
entre les différents éléments du secteur social et
l'indicateur du développement humain.
CHAPITRE I :
DE L'ETAT DES LIEUX AUX HYPOTHESES
3
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
SECTION 1 : ETAT DES LIEUX
1.1 Evolution du PIP de 2006 a 2010
L'évolution du PIP de 2006 à 2010 reste
marquée par trois faits majeurs, à savoir : la rationalisation
des dépenses d'investissements publics, les difficultés
budgétaires enregistrées à partir de 2009 en liaison avec
la crise économique et financière internationale et la baisse des
taux de réalisation du PIP.
Au cours des cinq premières années,
période d'édification des bases pour un Bénin
émergent, soit de 2006 à 2010, les dépenses
d'investissements publics sont passées de 130,33 milliards de FCFA (base
ordonnancement) en 2006 à 167,68 milliards de FCFA en 2009 avec un taux
d'exécution financière passant de 66,35% en 2006 à 34,10%
en 2009 d'après les rapports1 d'exécution des PIP
disponibles à la Direction Générale du Suivi des Projets
et Programmes du Ministère en charge du Développement. La
contribution du Budget National a quasiment doublé sur la
période, passant de 44,84 milliards de FCFA en 2006 à 89,28
milliards de FCFA en 2009, soit une hausse de 99,1%. Les dépenses sur
ressources extérieures ont baissé de 5,8% ; elles sont
passées de 82,92 milliards de FCFA en 2006 à 78,15 milliards de
FCFA en 2009.
1 Pour l'année 2009, il s'agit du projet de rapport
d'exécution
Graphique 1: Evolution du taux d'exécution du PIP
(en %)
y = -4,618x + 86,75
87,54
Taux de réalisation Linéaire (Taux de
réalisation)
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010*
77,34
69,84
49,13
63,86 66,35 63,8 67,03
350
34,09 4,
100,00
90,00
80,00
70,00
60,00
50,00
40,00
30,00
20,00
10,00
0,00
Source : DPIP
L'année 2010 était marquée
essentiellement par la résorption des décomptes dus sur les
marchés relatifs au PIP 2009, le paiement, en partie, des
décomptes sur les marchés relatifs aux chantiers en cours, des
contreparties béninoises des projets cofinancés et des
marchés prioritaires de l'Etat. D'après les travaux de la
Commission ad'hoc chargée de définir les modalités
d'exécution du PIP 2010, le montant total de ces paiements est
estimé à 161,64 milliards de FCFA ; cela limiterait la
contribution intérieure au PIP 2010 à 12% au lieu de 20,7% du
Budget Général de l'Etat (BGE) chiffré à 1346,4
milliards de FCFA. Rapporté au montant prévisionnel du PIP qui
est de 469,2 milliards de FCFA, ces dépenses se stabiliseraient à
35% environ au lieu de 59,5% escomptés. Globalement, en 2010, les
dépenses en capital représenteraient 34,8% du BGE contre 65,2%
pour les autres dépenses du Budget.
Par secteur, les investissements publics connaissent une
évolution lente et en dents de scie. De 2006 à 2009, la
contribution moyenne des investissements publics à la croissance est de
8,2% environ, reflet du faible impact de ces dépenses en capital sur le
PIB. Sur la période, l'Administration connaît un taux
d'exécution moyen de 71,6% du PIP, contre un taux de 55,8% pour les
secteurs sociaux et de 56,3% pour les secteurs productifs.
5
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
Graphique 2: Evolution du taux d'exécution PIP par
grand secteur de 2006 a 2009
Source : DPIP
Selon les conclusions de la mission de revue du FMI en
septembre 2009, il a été constaté un dépassement de
plus de 80 milliards de FCFA notamment des dépenses sur les achats de
biens et services payées par le Trésor Public par rapport aux
dépenses effectivement engagées par la Direction
Générale du Budget. L'écart entre les dépenses
engagées et les dépenses ordonnancées a été
exacerbé par les difficultés de trésorerie
consécutives à la baisse des recettes de l'Etat. Ceci a abouti
à la fermeture précoce du SIGFiP avec ses conséquences sur
l'exécution correcte des dépenses du PIP 2009, l'assainissement
des finances publiques via l'arbitrage du PIP puis, à la mise sur pied
d'une commission ad'hoc chargée de la définition des
modalités d'exécution du Budget 2010. Cette dernière
mesure vise à évaluer les dettes de l'Etat sur les marchés
et les décomptes et à favoriser le paiement des décomptes
au titre des PIP exercices 2009 et 2010. Le but poursuivi est d'assurer une
bonne exécution du PIP 2010 et l'amélioration de la
qualité des dépenses. De plus, cette démarche vise
également la maîtrise des arriérés de paiement, un
indicateur majeur mesuré par le Public Expenditure and Financial
Accountabilty (PEFA), et qui reflète des risques fiduciaires du
pays.
Dans ce contexte, et en raison des travaux d'assainissement,
de rationalisation et de priorisation des investissements publics
engagés par le Ministère en charge du Développement, il a
été envisagé pour l'année 2010, une baisse de 4,9%
de l'enveloppe globale du PIP par rapport à 2009. Ces travaux ont permis
de réduire de 96 projets le portefeuille actif de l'Etat qui passe de
460 projets en 2009 à 364 projets en 2010 ; de regrouper les projets
similaires et d'extraire du PIP, les projets sans impacts significatifs sur la
croissance et la réduction de la pauvreté et d'assurer la
cohérence des investissements publics avec le niveau réel de
croissance de l'économie.
Par ailleurs, dans le cadre de l'évaluation des
décomptes dus par l'Etat au 31 décembre 2009 sur le PIP, les
marchés relatifs aux projets inscrits au PIP 2009 ont été
regroupés en trois catégories : i) les chantiers achevés ;
ii) les chantiers en cours et iii) les chantiers prioritaires de
l'Etat. Ces conclusions ont été
confortées par les missions de contre-expertise
dépêchées par le Gouvernement sur le terrain. Le coût
total des marchés effectivement achevés est de 14,6 milliards
pour un total des décomptes de 42 milliards environ.
7
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
Graphique 3: Evolution du taux de réalisation du
PIP par source de financement
140
120
100
80
40
60
20
0
2001 2002 2003
Sources Intérieures
2004 2005 2006 2007 2008
Sources Extérieures Total
Réalisaions
2009
Source : DPIP
L'évolution du PIP par source de financement
révèle qu'entre 2006 et 2009, les taux de réalisation des
investissements publics sur ressources intérieures ont augmenté,
en moyenne, relativement moins vite que les taux de réalisation des
investissements sur ressources extérieures, de niveaux de
réalisation respectifs de 48,0% et 56,5%. En 2008 et 2009, le PIP est
fortement tiré par les ressources extérieures plus que par les
ressources intérieures. Toutefois, leurs contributions respectives
à la croissance restent très proches : 2,9% pour les ressources
du Budget National et 3,3% pour les financements extérieurs.
Il est à signaler que les financements
extérieurs sont passés de 80,34 milliards de FCFA en 2006
à 78,10 milliards de FCFA en 2009, soit une baisse de 2,9% pour des
raisons de procédures notamment de passation des marchés et de
décaissement et, de la capacité des gestionnaires de projets. En
2009, ce fléchissement dans l'engagement des financements attendus de
l'extérieur a contribué fortement à la non
réalisation des objectifs projetés au cours de cette
année. Pour 2010, les perspectives tablent sur davantage de
ralentissement de la contribution extérieure au financement des
dépenses en capital du pays.
Graphique 4: Evolution en pourcentage du PIP par OSD de
2008 a 2010
Source : DPIP
La déclinaison du PIP par OSD est
récente. Relativement à la période
considérée, ici entre 2008 et 2010, les OSD numéros 1 et 4
sont prédominants suivis de près par les investissements en
capital humain (OSD5). La croissance sur la période serait surtout
tirée par les dépenses en infrastructures qui ont
progressé en moyenne de 36,9%, marque de la volonté du
Gouvernement de jeter les bases de l'édifice du Bénin
émergent; le tout grâce à l'appui d'une Administration de
développement, également, en cours de construction dont le taux
de progression moyen est de 25,0%. Sur la même période, les
dépenses pour le renforcement du capital humain fluctuent autour de
19,0% en moyenne.
De 2006 à 2008, les efforts du Gouvernement
d'assainir les finances publiques et de rétablir les grands
équilibres macroéconomiques ont permis d'assurer un accroissement
régulier du montant du PIP en cohérence avec la croissance du
PIB. Ces efforts ont été annihilés par la crise
économique mondiale intervenue en 2008 mais dont les effets se font
sentir plus lourdement sur l'économie béninoise depuis le
deuxième semestre de l'année 2009. Ceci explique la rupture
notée au niveau de la
9
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital
A. NANGBE
réalisation du PIP en 2009, avec un taux de 34,1%, le plus
bas de la période sous revue.
Les taux d'exécution financière des dépenses
d'investissements publics restent faibles et en dessous de 65%. Cette situation
s'explique, entre autres, par:
- l'insuffisante mobilisation des ressources financières
;
- la faible capacité technique des Unités de
Gestion des Projets et Programmes;
- la non maîtrise des procédures
d'exécution des dépenses publiques et des procédures des
Partenaires Techniques et Financiers par certains coordonnateurs et
gestionnaires de projets ;
- l'insuffisance de moyens pour le suivi des chantiers ;
- la mauvaise allocation et le saupoudrage des crédits
accordés aux projets et programmes au niveau des ministères
sectoriels ;
- le retard dans les décaissements des crédits
alloués aux projets et programmes; - l'insuffisance des ressources
humaines ;
- la lenteur dans le traitement des dossiers de passation des
marchés publics. - les coûts administratifs très
élevés des projets.
L'impact du PIP sur le développement reste modique en
face des attentes des populations. La plupart des projets sont
concentrés dans les grandes agglomérations. L'aménagement
du territoire pour un développement équilibré et durable
de l'espace national (OSD6) se trouve ralenti.
Les raisons de cette faiblesse des résultats du PIP sur
la croissance et la prospérité sont liées à
l'évolution de la conjoncture internationale et nationale d'une part, la
capacité et la volonté des agents chargés de l'animation
des PIP d'autre part, et enfin, aux procédures.
Malgré les différents travaux d'arbitrage et
d'assainissement du PIP, de vérification de l'exécution des
projets inscrits aux PIP des exercices 2009 et 2010, les résultats
demeurent peu satisfaisants en raison d'insuffisances majeures.
1.2 Limites et insuffisances
De l'analyse ci-dessus et, suivant les conclusions de
différents rapports2 dont le rapport d'étape des
travaux de la Commission "Modalités d'exécution du PIP 2010", les
principales résistances à la bonne exécution des PIP
résident dans :
i. la défaillance de l'Administration
centrale
Les insuffisances majeures du PIP, à ce niveau, sont :
- le défaut de coordination des activités du PIP
notamment au niveau sectoriel et la
carence dans le suivi ou le contrôle de l'exécution
des activités programmées ;
- la faiblesse ou le manque de vérification de
cohérence entre les choix de politique et les documents de projet ;
- la carence et/ou le manque de rigueur de l'arbitrage interne
des PIP;
- la mauvaise maîtrise des procédures et des
enjeux du PIP par les acteurs nommés ou désignés pour la
mise en oeuvre des projets/programmes et la faiblesse de leurs capacités
organisationnelles et de gestion ;
- le manque de réelle prise en compte des pôles de
développement dans les stratégies sectorielles.
Ces insuffisances appellent la restauration et le renforcement
de l'arbitrage du PIP au niveau de toutes les structures concernées,
à savoir, ministères et institutions de l'Etat.
ii. les limites de la réforme
budgétaire
L'élaboration du PIP 2010 a révélé
des dysfonctionnements majeurs dans les organes de gestion des projets et
programmes prévus par la réforme budgétaire. Il s'agit des
cellules de suivi-évaluation, des comités de pilotage, des
coordonnateurs, des points focaux, des superviseurs. L'inadéquation
entre les profils des responsables de ces structures et leur poste, y compris,
les DPP ("the right man at the right place"), l'insuffisance de
ressources humaines de qualité malgré le renforcement de la
chaîne PPBS par le dernier recrutement d'agents permanents expliquent la
faiblesse du "Reporting" des projets et programmes. Ceci pose le
problème de suivi des jeunes cadres, de la formation des cibles
concernées et de leur prise en charge.
- 2 1) Rapport PEFA ; 2) Rapport de la Commission
Modalité d'exécution du PIP 2010 ; 3) Rapport Commission
Déconcentration budgétaire ; 4) Rapport des travaux d'arbitrage
du PIP par le Ministre d'Etat
11
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
L'absence de l'arbitrage interne des projets et programmes
à inscrire au PIP par les Ministres pose le problème de la
rationalisation du portefeuille et de l'allocation optimale des ressources.
iii. le déficit de cohérence entre les
besoins des populations et les objectifs des PIP Ces dernières
années, le Gouvernement a renforcé le financement direct des
Communes. Entre 2006 et 2009, les subventions directes de l'Etat pour le
financement du développement des communes ont été
multipliées par 6 passant de 1,2 milliard à 7,4 milliards de
FCFA. En ce qui concerne précisément le FADeC, créé
en 2008 par décret n°2008-276 du 19 mai 2008 et, en application des
dispositions de la Loi n°98- 007 du 15 janvier 1999 portant régime
financier des Communes en République du Bénin, il a
bénéficié au titre des exercices 2008 et 2009
respectivement de 5,4 milliards de FCFA et de 7,45 milliards de FCFA de
dotation. Tous ces efforts de financement des investissements à
compétence communale du Gouvernement pour la promotion du
développement local ne transparaissaient pas au PIP. Ce n'est qu'en
2010, qu'il a été inscrit au PIP pour la première fois le
FADeC avec une dotation de 7,43 milliards au titre des ressources
intérieures. Ces ressources consenties par l'Etat pour le financement du
développement local ne sont pas portées par un mécanisme
de planification ou de programmation qui assure une cohérence entre les
actions à financer et les besoins des populations inscrits dans les PDC.
Il s'agit de mettre en amont du FADeC un mécanisme de programmation
ascendante qui permettra de faire remonter les besoins des populations à
la base sous forme de micro-projets via les Directions Départementales
de la Prospective et du Développement (DDPD). Ceci viendra en
complément au mécanisme de péréquation sur lequel
se fonde le FADeC pour affecter les ressources aux communes.
L'utilisation optimale du FADeC mérite un renforcement du processus
arbitral des projets considérés.
iv. la non
implication et la non adhésion des populations à la
base
Les acteurs du processus dans les communautés d'accueil
des projets/programmes sont très peu associés à
l'élaboration et l'exécution des PIP. Ne maîtrisant pas le
mécanisme d'intervention ni l'intérêt du PIP pour
eux-mêmes ou leur localité, ils intègrent la liste des
risques d'inefficacité des PIP et, donc de la dispersion des ressources
et des énergies encourageant la création de projets inutiles ou
sans destination finale réelle et objective en lien avec des besoins
effectivement exprimés par les couches vulnérables
considérées. Il n'est de richesse que d'homme ; un meilleur soin
devrait être ainsi apporté à la prise en compte de leurs
priorités pour la croissance et le développement de leur
localité.
13
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
SECTION 2 REVUE DE LITTERATURE
Avant d'évaluer l'efficacité des dépenses
publiques d'infrastructure de base sur le
capital humain, il y a lieu de donner quelques clarifications.
1.1 Clarification des concepts
> Efficacité
L'efficacité est la réalisation d'un objectif
(du latin efficere = accomplir). La notion se rencontre en science
économique dans l'analyse coût/efficacité qui, dans le
calcul économique, permet de choisir parmi un ensemble de programmes qui
satisfont le même objectif. On retrouve également l'expression
dans l'efficacité marginale du capital qui désigne le rendement
financier escompté du capital mis en oeuvre. Aussi une dépense
publique est dite efficace quand elle permet d'atteindre les résultats
escomptés à moindre coût.
> Dépenses publiques
Les dépenses publiques constituent un instrument pour
influencer à la fois les objectifs de croissance et de redistribution.
Elles consistent le plus souvent en des investissements de long terme dans les
domaines de l'éducation et des infrastructures, ainsi que des
dépenses sociales à court terme dans l'éducation, la
santé et la sécurité sociale. Toutefois, le débat
sur l'efficacité des dépenses publiques en tant qu'instrument de
régulation conjoncturelle a connu ces vingt dernières
années une ampleur considérable, tant par le nombre
élevé d'analyses théoriques et d'études empiriques
auxquelles il a donné lieu, que par l'importance des implications en
termes de politiques économiques.
Le rôle des dépenses publiques dans la
régulation macroéconomique s'inscrit dans le débat
traditionnel portant sur l'efficacité de la politique budgétaire.
Suivant l'optique keynésienne, la régulation de l'activité
économique par les pouvoirs publics passe par des actions contra-
cycliques. Cette perspective amène les pouvoirs publics à
soutenir activement l'activité dès lors que la demande des agents
est déprimée et à la freiner lorsque son emballement fait
craindre des déséquilibres internes et externes. Ainsi, à
court terme, les dépenses publiques peuvent servir à
stimuler la demande globale et à relancer une
croissance économique jugée trop molle. L'argument en faveur des
dépenses publiques consiste à penser que certaines
dépenses publiques, notamment les investissements publics, comme les
réseaux routiers, l'électricité, le transport, les
télécommunications, l'éducation et la santé
génèrent des externalités qui améliorent la
productivité des facteurs privés et peuvent de ce fait soutenir
la croissance économique (Blejer et Khan, 1984 ; Aschauer, 1989 ; Tanzi
et Zee, 1997). Néanmoins, il a fallut attendre le développement
des nouvelles théories de la croissance pour réaffirmer le
rôle du capital public dans la dynamique économique (Barro, 1990).
La vision néoclassique conteste l'effet vertueux du multiplicateur
keynésien et prône au contraire que la politique budgétaire
expansionniste n'a pas d'effet favorable sur l'activité
économique. Les politiques de relance par les dépenses publiques
peuvent même avoir des effets dépressifs sur l'économie du
fait notamment des effets d'éviction qu'elles exercent sur
l'investissement et la consommation privés. Ces effets négatifs
résultent du fait que les agents économiques anticipent les
conséquences futures de la politique budgétaire et ajustent en
conséquence leur comportement de consommation et d'épargne
(Barro, 1974 ; Feldstein, 1982). En fait, l'effet des dépenses publiques
sur la croissance dépend de la source de financement utilisée par
les pouvoirs publics.
Malgré la pertinence des arguments théoriques en
faveur des dépenses publiques, les études empiriques
énoncent des résultats contradictoires quant au signe de la
relation entre les dépenses publiques et la croissance du Produit
Intérieur Brut. L'analyse empirique de l'impact des dépenses
publiques sur la croissance s'est orientée dans trois directions : la
recherche de liens de causalité, au sens économétrique du
terme, entre dépenses publiques et croissance ; l'estimation sur
séries chronologiques de fonctions de production augmentées des
dépenses publiques ; et l'analyse en données de panel sur un
ensemble de pays. Knight et al. (1993) et Nelson et Singh (1994) ont mis en
évidence un effet significatif de l'investissement public en
infrastructures sur la croissance dans un échantillon de pays en
développement, notamment au cours des années 1980. Easterly et
Rebelo (1993) arrivent au même résultat en considérant les
investissements publics en
15
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
transport et communication.
> Infrastructures
Le concept d'infrastructure renvoie au capital physique qui
permet à l'économie de fonctionner et aux services essentiels,
urbains et ruraux, d'être produits et distribués : traitement,
distribution de l'eau potable assainissement des eaux usées, irrigation,
production et distribution d'énergie, systèmes de transports et
de communication, traitement des déchets. On peut aussi ajouter à
cette liste de services, la contribution des infrastructures nécessaires
à l'éducation et à la santé publique comme les
écoles et les hôpitaux, dont l'utilité dépend aussi
des infrastructures précitées (OCDE, 2006). Toutes les
infrastructures qu'elles soient économiques ou sociales partagent des
caractéristiques communes. Elles sont très lourdement
capitalistiques et nécessitent d'importants investissements.
Selon Marie Ange VEGANZONES, 2000, les infrastructures sont le
plus souvent définies comme des biens collectifs mixtes à la base
de l'activité productive. Deux notions sous-tendent cette
définition : celle de bien collectif ou de bien public, et celle de
facteur productif.
Caractère collectif des
infrastructures
On entend par bien collectif, propriété d'un
ensemble de personnes, un bien qui appartient à tout le monde. Un bien
dont l'usage par un agent A ne diminue en rien ni la quantité ni la
qualité de ce bien.
La notion de bien collectif, définie par Samuelson
(1954) et Musgrave (1959), repose sur les critères de non
rivalité et de non exclusion. Un bien est qualifié de non rival
si son utilisation par un agent ne réduit pas la quantité
disponible pour les autres agents. La non rivalité s'accompagne, en
fait, de l'indivisibilité d'usage, c'est à dire d'une
consommation en totalité de ce bien qui ne pourra être
partagé entre divers utilisateurs. La non-exclusion par les
mécanismes de marché caractérise, de son
côté, des biens dont aucun agent ne peut être exclu des
bénéfices. Celle-ci découle
également de l'impossibilité de fractionner le
service entre divers consommateurs, c'est à dire de
l'indivisibilité.
Caractère productif des
infrastructures
Le caractère productif des infrastructures
relève de son côté de plusieurs logiques. La production de
services publics constitue, en tant que telle, une activité
économique à part entière. Mais une caractéristique
propre de ces biens réside surtout dans le facteur de
potentialité qu'ils constituent. A la suite de Hirschman (1958), on peut
définir les infrastructures comme les biens et les services qui rendent
possible l'activité économique. Cette définition,
particulièrement large, est reprise par Hansen (1965) qui est le premier
à proposer une classification précise. Il distingue : les
infrastructures sociales, dont la fonction est d'entretenir et de
développer le capital humain (comme l'éducation, les services
sociaux et de santé) et les infrastructures économiques, dont la
caractéristique est de participer au processus productif.
Selon Meade (1952), ce facteur de potentialité est tout
d'abord direct, le rôle productif des infrastructures passant par la
fourniture de biens et de services intermédiaires qui participent au
processus de production. Mais surtout, la particularité des
infrastructures réside dans la faculté d'améliorer
l'utilisation des autres facteurs de production. Il s'agit ici d'un effet
indirect d'augmentation de la productivité des autres facteurs de
production. Cet effet indirect consiste, tout d'abord, en une diminution des
coûts de production et un accroissement de la rentabilité des
activités. Certains travaux soulignent que la pénurie chronique
d'infrastructures d'un grand nombre de pays en développement explique
des coûts de production élevés et une
compétitivité dégradée voire l'impossibilité
de développement de certaines activités et/ou régions
(Wheeler et Mody, 1993 ; Steel et Webster, 1992 ; Gyamfi, 1992). Mais cette
rentabilité passe également par la réduction des
coûts de transport permise par le développement des
infrastructures (Banque mondiale, 1994).
Ces améliorations sont également liées
à l'accroissement de la taille du marché
permis par le
développement des infrastructures, et par l'intensification des
échanges
qui lui est consécutif. Ces caractéristiques
conduisent à la possibilité d'économies
17
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
d'échelle et de diffusion du progrès technique,
de même qu'à une division du travail accrue. Celle-ci, en rendant
possible l'apparition de synergies et de complémentarités entre
entreprises, régions ou activités, contribue encore d'une autre
façon au caractère productif des infrastructures. En stimulant de
la sorte l'apparition d'externalités de type marshalien, les
infrastructures trouvent ici une autre justification économique à
l'intervention de l'Etat dans la fourniture ou la réglementation de
certaines d'entre - elles.
> Capital humain
Le capital humain peut se définir comme l'ensemble de
la main-d'oeuvre disponible dans un pays. IL est l'ensemble des
compétences, qualifications et autres capacités
possédées par un individu à des fins productives. Il peut
être inné ou s'acquérir durant le cursus scolaire,
universitaire ou au cours d'expériences professionnelles, par la
transmission de savoirs et qualifications. Le capital humain initial
revêt des formes comme l'intelligence, la force physique ou les
connaissances transmises par la famille. Il répond plus à des
facteurs génétiques ou familiaux qu'économiques et est
supposé peu modulable au cours du temps. Ses coûts d'acquisition
sont faibles, attribuables en partie à l'attention portée
à l'enfant par les parents et les bénéfices, en termes
monétaires, sont supposés fixes dans le temps. Les
compétences acquises sont considérées, dans la
théorie du capital humain (Becker, 1964), à la fois comme un bien
de consommation durable (on peut acquérir des connaissances à
tout âge), un bien spécifique (les compétences de chacun
leur sont propres, limitées par leurs capacités physiques et
intellectuelles et non exploitables sans leur volonté) et un bien de
production (ces compétences déterminent la productivité de
l'individu et doivent à ce titre être considérées
comme un facteur de production au même titre que la terre et les
machines).
La théorie du capital humain fonctionne par analogie
à celle du capital financier ou
physique. On considère que le
capital humain est formé de trois éléments
qui,
ensemble, déterminent une certaine aptitude de l'individu
à travailler: les compétences,
les expériences et les savoirs. De même que le
capital physique, le capital humain peut s'acquérir (par
l'éducation), se préserver et se développer (par un
entretien à travers des formations continues et/ou l'attention
portée à la santé de l'individu au titre de son capital
santé). De même, il doit pouvoir produire un
bénéfice (les revenus perçus lors de la mise à
disposition des compétences).
Selon l'OCDE, le concept de capital humain est
fréquemment utilisé en économie depuis plus d'une
trentaine d'années. Il constitue un bien immatériel qui peut
faire progresser ou soutenir la productivité, l'innovation et l'emploi.
Le capital humain subit différentes influences et résulte
notamment d'un apprentissage organisé sous la forme de
l'éducation et de la formation.
Bien que le capital humain ainsi défini doive avoir un
impact sur l'activité économique ou sociale, il peut se
constituer par des périodes d'apprentissages qui ne sont pas
motivés uniquement par des fins professionnelles et qui profitent
également à la personne. L'acquisition d'une langue
étrangère par exemple représente de plus en plus un
élément de capital humain. Une même formation peut
être considérée comme «professionnelle» ou non
selon les personnes. Il est donc difficile en théorie et impossible en
pratique de distinguer entre la formation suivie par un individu en tant que
consommation ou en tant qu'investissement. Les objectifs économiques
visés par l'éducation peuvent contribuer à des missions
sociales et démocratiques, et dans une certaine mesure culturelle et
personnelle : capacité à s'informer et à résoudre
des problèmes, motivation et capacité à se former.
Les services de santé sont similaires aux services
d'éducation, ils constituent des investissements dans le capital humain
des personnes. Des enfants malades constituent un fardeau financier pour les
parents qui doivent leur consacrer du temps précieux, ne peuvent se
développer convenablement et devenir des citoyens productifs. De
même des adultes malades ne peuvent plus subvenir à leurs besoins
et à ceux de leur famille.
Dans le contexte des pays en développement et du
Bénin en particulier, caractérisé par
un taux
élevé d'analphabétisme, le développement du capital
humain doit prendre en
19
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
compte non seulement les compétences consacrées
par des diplômes académiques et l'expérience acquise dans
l'exercice d'une activité moderne mais également celle du secteur
informel et du secteur des technologies traditionnelles. Le capital humain est
en conséquence constitué de toutes les forces productives actives
participant à la production de la richesse nationale. La position d'un
individu dans l'échelle sociale est naturellement fonction des
compétences acquises et du réseau social auquel il appartient.
L'individu ne peut être seul responsable du financement de ses
qualifications ou requalifications puisqu'en fin de compte c'est l'Etat qui est
le maître d'oeuvre.
La faiblesse de l'infrastructure de base
L'investissement public peut être complémentaire
à l'investissement privé lorsqu'il est réalisé dans
les infrastructures et l'approvisionnement des biens publics dans des pays qui
en manquent cruellement (Rama, 1993). L'infrastructure est relative aux routes,
à l'énergie, aux télécommunications, à
l'eau, etc. Le problème est en général de savoir si la
fourniture de l'infrastructure est capable de générer des
externalités propres à provoquer un effet d'entraînement ou
crowding in. La réponse est certainement évidente. En effet, les
infrastructures dans une économie comme celle du Bénin
handicapent l'investissement privé. Le programme routier, à titre
d'exemple, n'a été important au Bénin qu'après
1980. Dans ces conditions, tout investissement dans un endroit
éloigné des grands centres urbains (marché
intérieur) ou/et du port (exportation), est impossible ou non rentable
en raison des coûts exorbitants de transport imputables au mauvais
état des routes. Le code des investissements donne même des
avantages particuliers aux firmes qui s'installeraient en dehors des zones
à forte concentration industrielles. Mais les investissements restent
concentrés autour des principales villes.
Le second élément de l'infrastructure en
question est constitué par le capital humain. Il s'agit plus
précisément de l'investissement qui améliore la
productivité du travail de l'homme parce qu'il est produit dans les
secteurs de l'éducation et de la santé. Des faiblesses sont
notées dans les qualifications et parfois certaines
n'existent pas. Ainsi, le capital humain doit être
construit et adapté aux besoins du marché.
> Développement humain
Au début des années 1990, sous la direction de
Mahbud ul Haq et en référence aux travaux de A.K. Sen, le PNUD
lance le concept de "développement humain". Un concept qui, pendant une
décennie, va s'affiner en abordant chacune de ses dimensions à
travers la production de rapports annuels au niveau mondial, puis à
partir de 1993 de rapports nationaux abordant des thèmes
spécifiques (modes de consommation, financement, croissance,
problème de genre, sécurité, mondialisation, gouvernance,
etc.) (UNDP, 1999).
Le développement humain et les politiques
associées visent à accroître la capacité des
individus à mieux "fonctionner", c'est à dire à vivre
mieux et ainsi à s'épanouir (Sen, 1987,1993). Dans cette optique
: " Les individus sont la véritable richesse d'une nation. Le
développement doit donc être un processus qui conduit à
l'élargissement des possibilités offertes à chacun. Il a
pour objectif fondamental de créer un environnement qui offre aux
populations la possibilité de vivre longtemps, et en bonne santé,
d'acquérir les connaissances qui les aideront dans leur choix et d'avoir
accès aux ressources leur assurant un niveau de vie décent "
(PNUD, 1990).
Cette nouvelle approche du développement
complète (pour ne pas dire s'oppose) à l'objectif prioritaire
d'équilibre monétaire et de croissance économique qui a
été plus facilement préconisé par la Banque
mondiale pour lutter contre la pauvreté au début des
années 1990. Un objectif qui demeure toujours très présent
même si l'ouverture s'est faite sur l'étude de nouveaux facteurs
de croissance : le capital social, la participation, la gouvernance, la
sécurité, etc. (Banque mondiale, 2000). Si la justification de la
croissance fait référence à une finalité
hédoniste ou utilitariste à travers la recherche de la
satisfaction du plus grand nombre, c'est aussi la simplicité d'une
mesure monétaire unique s'exprimant par le revenu réel (et donc
le PIB réel par tête) qui explique la préférence de
cette approche par les courants économiques classiques. Une orientation
trop "mono-concentrée" alors qu'il faudrait se référer
aux
21
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
multiples dimensions et besoins du fonctionnement humain tels
qu'on peut les observer (Sen, 2000a).
Sur le plan éthique, la problématique du
développement humain, largement inspirée de A.K Sen (2000b), est
très différente. Le problème est d'assurer à tous
les individus, quelles que soient leurs particularités et
différences, les capacités de mieux fonctionner en saisissant les
opportunités qui se présentent à eux, et ceci dans le but
de mieux vivre. Cette finalité n'est plus explicite, même si rien
n'empêche, implicitement, qu'elle puisse le demeurer en termes de mesure
des conséquences (Sen, 1984). Mais, surtout, cette approche ouvre aussi
la voie à la possibilité d'autres éthiques philosophiques
visant à privilégier, au delà du Bien, la justice (Rawls,
1971), les droits, la responsabilité (Jonas,1992) et, plus
généralement, la relation à l'autre pour justifier les
choix du développement.
Il en résulte que le développement humain ne
peut se réduire à accroître les seuls produits ou biens et
services, ni les seuls échanges marchands. Il se doit d'intégrer
dans le raisonnement économique les multiples dimensions du
bien-être que celles-ci soient d'ordre économique, social,
culturel, politique ou éthique. Cette vision reprend, en l'actualisant
et en l'internationalisant les orientations débattues au cours des
années 60 concernant les caractéristiques respectives de la
croissance et du développement (Perroux, 1961) et leur application
à l'élaboration des politiques de développement des pays
du Tiers-Monde (Lebret, 1967).
Dans ce contexte, améliorer le bien-être des
individus - pris dans son sens global "well- being" dépassant le
bien-être économique "welfare" - demande d'accroître leurs
capacités à mieux fonctionner dans tous les domaines. Or ceci
impose deux conditions : d'une part un accès à un certain nombre
de fonctionnalités et d'autre part, dans ce cadre, la possibilité
de développer, par accumulation, ses propres potentialités.
Pour fonctionner, il faut, tout d'abord, avoir accès
à un certain nombre de biens, de services, d'échanges, de
relations à autrui, de valeurs, d'informations, etc... Il se pose, plus
généralement, un problème d'accessibilité qui peut
être lié à une insuffisance de droits. On peut ainsi parler
d'une "pauvreté d'accessibilité" qu'il convient de combattre.
Dans ce cadre, on met l'accent sur l'accès à
tout ce qui permet de combler un manque particulier : à l'emploi, au
logement, à la santé et à l'éducation, mais aussi,
plus généralement, la participation aux décisions, la
sécurité sous toutes ses formes (notamment alimentaire et
politique), l'appartenance à une communauté, le respect des
droits, etc.
Une fois les problèmes d'accessibilité
résolus, il faut que la personne puisse librement disposer de son stock
d'actifs, (Sen, 1981), en vue d'améliorer son fonctionnement, de devenir
moins vulnérable, d'innover et, plus généralement, de
s'épanouir. En fait, il s'agit de renforcer les potentialités
individuelles, comme objectif de développement, et donc de lutter contre
la "pauvreté des potentialités" avec l'objectif implicite que les
pauvres pourront ainsi se prendre en charge et contribuer à la
croissance.
Ceci impose de privilégier les dotations en capital des
personnes sous leurs différentes formes (physique, financière,
humaine, sociale, etc.), d'encourager les aptitudes personnelles à
utiliser ces dotations, enfin de favoriser les opportunités
d'utilisation de ces dotations en diminuant les contraintes ou interdictions
sociales.
Pour mesurer l'évolution de la pauvreté, quatre
indicateurs sont le plus utilisés à savoir : l'IDH, l'IPH, l'IPF
et l'ISDH.
Ces indicateurs prennent en compte l'alphabétisation,
l'universalité de l'enseignement primaire, l'inégale
répartition du revenu, les progrès ou retards enregistrés
dans les secteurs sociaux tels que la santé et l'éducation.
L'IDH est un outil synthétique de mesure du
développement humain. Il chiffre le niveau moyen atteint par un pays
donné sous trois aspects essentiels : aptitude à vivre longtemps
et en bonne santé, représentée par l'espérance de
vie à la naissance ; Instruction et accès au savoir,
représentée par le taux d'alphabétisation des adultes et
par le taux brut de scolarisation, tous niveaux confondus ; possibilité
de bénéficier d'un niveau de vie décent,
représentée par le PIB par habitant (en parité du pouvoir
d'achat -PPA-).
L'IPH mesure les défavorisations dans les trois
dimensions fondamentales du
développement humain capturées
dans l'IDH : Une vie longue et en bonne santé
-
vulnérabilité au décès à un âge
relativement jeune, telle que mesurée par la probabilité
23
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NANGBE
à la naissance de ne pas survivre jusqu'à
l'âge de 40 ans ; Connaissances - exclusion du monde de la lecture et des
communications, telle que mesurée par le taux d'alphabétisation
chez les adultes ; Un niveau de vie décent - manque d'accès aux
approvisionnements économiques généraux, tel que
mesuré par la moyenne non pondérée de deux indicateurs, le
pourcentage de la population sans accès à une source d'eau
assainie et le pourcentage des enfants en sous poids pour leur âge.
Tandis que l'IDH mesure des résultats moyens, l'ISDH
ajuste le résultat moyen pour traduire les inégalités
entre les hommes et les femmes dans les dimensions suivantes : une vie longue
et en bonne santé, telle que mesurée par l'espérance de
vie à la naissance ; connaissances, telles que mesurées par le
taux d'alphabétisation chez les adultes et le taux combiné brut
d'enrôlement primaire, secondaire et tertiaire ; niveau de vie
décent, tel que mesuré par les revenus estimés (PPA
USD).
L'IPF se concentre sur les opportunités qui s'offrent
aux femmes plutôt que sur les capacités qui sont les leurs. Il
s'attache aux inégalités femmes-hommes dans trois domaines
essentiels ; participation et pouvoir décisionnaire dans la
sphère politique, exprimés par la répartition des
sièges de parlementaires entre hommes et femmes; participation et
pouvoir décisionnaire dans l'économie, exprimées par deux
éléments : pourcentages respectifs d'hommes et de femmes;
occupant, d'une part, des fonctions de représentation parlementaire, de
direction et d'encadrement et fonctions techniques; maîtrise des
ressources économiques, mesurée par la part masculine et
féminine du revenu estimé du travail (PPA).
Face à ces nombreux défis à relever, le
Bénin à l'instar des autres pays pauvres s'est doté de
plusieurs programmes de lutte contre la pauvreté ces dix
dernières années. Il faut citer : les Etudes Nationales de
Perspectives à Long Terme (NLTPS) en 2000, le Document de
Stratégie de Réduction de La Pauvreté (DSRP) (2003-2005),
les Orientations Stratégiques de Développement (OSD) en 2006, la
Stratégie de Réduction de la Pauvreté (SRP) (2007-2009) et
la Stratégie de Croissances de Réduction de la Pauvreté
(SCRP) (2010-2014) tous visant l'atteinte des Objectifs du Millénaire
pour le Développement (OMD) dont le but recherché est de
permettre aux pays pauvres de réaliser un développement humain
durable et d'éradiquer la pauvreté, en réduisant de
moitié le nombre des pauvres à l'horizon 2015.
1.2 Contributions antérieures
Le capital humain a semblé réunir les
qualités requises à un moteur de la croissance économique
parce qu'il est susceptible à la fois de connaître une
accumulation à rendements au moins constants mais aussi de justifier
l'existence d'externalités. Il se présente également comme
un déterminant primaire de la productivité du travail et du
capital.
La connaissance ne semble pas être régie par une
décroissance des rendements au fur et à mesure de son
accumulation. Au contraire, un certain niveau de connaissance peut
paraître indispensable à l'acquisition de nouveaux savoirs et
à leur mise en oeuvre au sein de l'entreprise. En ce sens, le capital
humain est sujet à des phénomènes d'apprentissage et donc
à des rendements au moins constants.
Cette qualité de la connaissance serait, en revanche,
inopérante si les propriétaires de ce capital humain
étaient incapables de transmettre leur savoir d'une
génération à l'autre. Pour pallier à ce
problème, les économistes ont d'abord supposé des
individus à durée de vie infinie. Moins sommaire que
l'idée d'un agent économique vivant éternellement, il est
possible d'aboutir aux mêmes conclusions en adoptant, à la suite
de Lucas(1988) et Azariadis et Drazen(1990), une vision dynastique du
patrimoine culturel. Ceci revient à mettre en avant le caractère
social des individus en soulignant leur appartenance à un contexte
familial et le rôle de ce tissu familial dans la transmission du savoir.
Ce legs agit comme une externalité positive dans la mesure où
bien qu'étant involontaire de la part des parents, il influe
positivement sur le salaire des générations futures et donc du
bien-être.
Dans son modèle de learning or doing, Lucas(1988)
propose un cadre analytique alternatif à celui de Solow(1956) dans
lequel l'accumulation du capital à rendements constants permet de
justifier l'existence d'une croissance économique auto-entretenue. Sur
le sentier de croissance équilibrée, le taux de croissance des
variables par tête est «tiré» par le taux d'accumulation
du capital humain. En d'autres termes, le capital humain est, de par la
croissance de ses rendements, générateur de croissance
endogène. De plus, et cela constitue la démarcation majeure de ce
courant avec la théorie solowienne, les différences dans les
rendements du capital humain ou dans le
25
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
temps alloué à la scolarité entre les pays
peuvent justifier une divergence persistance entre les taux de croissance
économique.
Une hypothèse d'externalité lors du
développement économique permettrait, elle aussi, de justifier
l'endogénéité de la croissance. Romer(1986) et Lucas
montrent, à ce propos, qu'en présence d'externalités de
production liées soit à l'accumulation de capital physique
(Romer, 1986), soit à celle du capital humain (Lucas, 1988), il est
possible de retrouver au niveau macro-économique des rendements
constants du facteur accumulable tout en conservant, au niveau
micro-économique, des conditions de concurrence et d'atomicité
des agents. Lucas(1988) insiste sur la pertinence à lier
externalité de production et capital humain : les individus
choisissaient de se former de manière individuelle, mais leur choix
aurait un fort impact au niveau macroéconomique via
l'élévation de la productivité globale des facteurs que
cela entraînerait. Lucas(1988) modélise ce lien entre le terme de
productivité globale de la fonction et le niveau général
de formation d'un pays en intégrant à la fonction de production
ce que les agents considèrent comme une constance et ce que l'auteur
définit comme la moyenne des niveaux d'éducation
d'externalité de la population active.
Enfin, le capital humain se présente comme un
déterminant de la capacité à innover. Contrairement
à Lucas, qui endogénéisait la variable de capital humain
en faisant dépendre son accumulation de sa productivité et du
temps passé à la formation, Romer (1990) suppose un stock de
capital fixe. Le capital humain est donc considéré, à
présent, comme un facteur non accumulable. C'est l'accumulation des
variétés d'inputs nécessaires à la production qui
devient moteur de la croissance, cette accumulation dépendant
positivement de la main-d'oeuvre qualifiée allouée au secteur de
recherche et développement. C'est donc le capital humain en niveau,
approximé par la quantité de main-d'oeuvre qualifiée, qui
détermine le degré de dynamisme d'une économie.
Plusieurs travaux ont été effectués dans le
domaine des infrastructures de base.
Il s'agit entre autre d'une proposition de recherche
réalisée par M. Roland M-P MEDJIGBODO sur le thème
Analyse de l'efficacité des infrastructures en matière de
réduction de la pauvreté. A l'aide de la théorie des
ensembles flous, il s'est intéressé à la
mesure de l'efficacité de l'installation dans la lutte
contre la pauvreté. Cette étude a révélé
qu'il est indispensable de faire l'état des lieux de la couverture des
infrastructures de manière à rendre compte de l'efficacité
ou non des politiques initiées jusque là pour la mise en place
des infrastructures dans la lutte pour la réduction de la
pauvreté. Il affirme que l'efficacité des infrastructures est
affectée par la densité de la population. Le rôle des
infrastructures est davantage plus important en zone rurale quand on tient
compte du fait que dans certains départements, une grande fraction de la
population est éloignée d'un centre urbain. L'auteur pose une
question à laquelle il n'a pas répondu : «Est-ce que
l'installation des infrastructures se fait dans des environnements où se
situe une grande proportion des ménages pauvres ? » Une question
qui pourrait faire l'objet d'une étude approfondie. Cette
dernière étude qui pourrait mettre l'accent sur toutes les
couches sociales et sur l'approche genre.
Il faut souligner la contribution de Elisee Borid Barnard
Gnamoy GNAMOY sur le thème La politique budgétaire et la lutte
contre la pauvreté en Côte d'Ivoire, dans la qualité
des débats sur la place des infrastructures. A l'aide du modèle
de KOYCK et d'une modélisation par MCO, il montre qu'il faut
accroître les dépenses publiques de santé, de
l'éducation et des infrastructures dans la réduction de la
pauvreté et par conséquent dans l'accroissement du capital
humain. Il affirme que l'amélioration du niveau des dépenses
sociales permet une meilleure valorisation des ressources humaines. Nous
parlerons aussi des travaux de Rodrigue KUITCHA KWANDJEU sur le thème
Infrastructures publiques et croissance au Cameroun. A l'aide d'une
modélisation des séries temporelles, il conclut que le
gouvernement camerounais se doit d'améliorer le niveau de croissance et
par là celui du niveau de ses habitants en redéployant les
dépenses publiques vers le secteur des infrastructures sociales et
autres services sociaux afin d'accroître le niveau de vie de sa
population.
SECTION3:PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS DE L'ETUDE ET
HYPOTHESES
1.1 Problématique
Diverses études montrent que, pour réduire la
pauvreté, les gouvernements ont recours
27
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
à plusieurs stratégies nécessitant
d'énormes financements. L'une des sources de financements est les
dépenses publiques. Celles-ci se subdivisent en trois sous groupes : les
dépenses de fonctionnement, le paiement des intérêts de la
dette publique et les dépenses d'investissement. Ces dernières se
réalisent généralement par la mise en place des
infrastructures fournissant des services publics aux populations. Cependant
selon l'OCDE (2006) plus d'un milliard d'individus de par le monde n'ont
accès à aucune route, 1,2 milliard ne sont pas
approvisionnés en eau potable, 2,3 milliards ne disposent pas de sources
d'énergies fiables, 2,4 milliards sont privés d'installations
d'assainissement et 4 milliards ne bénéficient d'aucun
système moderne de communication.
Les infrastructures, qu'elles soient économiques ou
sociales, offrent de nombreux avantages aux populations. On peut lire dans la
SCRP 2007-2009, « Les infrastructures économiques jouent un
rôle stratégique dans le processus de développement. Leurs
caractères transversaux contribuent au développement de tous les
secteurs et ont un impact direct sur toutes les couches de la population».
La Banque mondiale (1994), dans son rapport sur le développement
dans le monde consacré aux infrastructures, a aussi fait des
infrastructures un défi majeur pour l'économie de
développement : ce rapport décrit en effet les infrastructures
comme le moteur de l'activité économique et de
l'amélioration des conditions de vie des populations. Mais elles restent
encore très insuffisances dans les pays en développement comme le
Bénin.
Les infrastructures, moteurs de l'activité
économique, sont aussi importantes dans la formation du capital humain
nécessaire à la croissance économique. Hansen (1965)
affirme que la fonction des infrastructures sociales (ou infrastructures de
base) est d'entretenir et de développer le capital humain. Pourtant au
Bénin, malgré les efforts fournis pour accroître les
dépenses publiques consacrées au secteur social, le capital
humain semble ne pas être impacté par ses efforts.
En effet, 54,2% de la population béninoise
âgée de 15-59ans ne sont pas scolarisés3.
Ce
qui pose le problème de la qualité et de l'employabilité
du capital humain
disponible. Ce problème de qualité trouve un
début de solution depuis la mise en
3 EMICoV 2007
oeuvre de la gratuité de l'enseignement maternel et
primaire, laquelle gratuité a induit une hausse de la propension des
ménages à scolariser et une amélioration de la
rétention des enfants dans le système éducatif
empêchant du coup, la présence des enfants sur le marché du
travail. Ainsi on note une baisse remarquable du pourcentage de la population
en âge de travailler (10 ans et plus) passant de 63% en 2006 à 53%
en 20074.
Autant que le sous secteur éducation, le sous secteur
santé influence le capital humain. Les infrastructures sanitaires sont
davantage plus importantes en zones rurales quand on sait que presque dans
toutes les communes une grande fraction de la population est
éloignée des chefs lieux de commune où sont
implantés les hôpitaux. En effet, on ne peut parler de main
d'oeuvre de qualité si cette dernière ne jouit d'une bonne
santé. Il est donc nécessaire que les dépenses en
infrastructures sanitaires contribuent à rapprocher des populations les
centres de santé et à leur fournir des soins de qualité.
Mais force est de constater qu'au Bénin la distance entre le domicile et
le centre de santé constitue un problème pour près de deux
femmes sur cinq (38%). Cette situation touche particulièrement les
départements comme l'Atacora, les Collines et le Borgou5.
En général, il ressort que le
développement du capital humain demeure un véritable
problème au Bénin. A quoi cela tient-il ? Est-ce l'orientation
des dépenses publiques ? Est-ce une mauvaise programmation ou
affectation des dépenses publiques ? C'est aux fins d'apporter un temps
soit peu des approches de solutions à la résolution de ces
problèmes que nous avions choisi de travailler sur le thème :
«DEPENSES PUBLIQUES EN INFRASTRUCTURES DE BASE ET INDICATEUR DE
DEVELOPPEMENT HUMAIN ».
1.2 Objectifs et Hypotheses
Objectifs
De façon générale, cette étude aspire
à contribuer à l'amélioration de l'efficacité
marginale du capital physique au Bénin.
De façon spécifique, il s'agit de :
4 EMICoV 2007
5 EDSB-III
29
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
> identifier les déterminants qui mesurent
l'efficacité des dépenses publiques en infrastructures de
base;
> appréhender la contribution des infrastructures
à la formation du capital humain ;
> dégager des propositions concrètes pour
accroître l'efficacité des dépenses publiques en
infrastructures de base.
Hypothèses
Les objectifs spécifiques formulés ci-dessus nous
permettent de formuler les hypothèses de recherche suivantes :
- H1 : Il existe une corrélation
significative entre les dépenses publiques en infrastructures de base et
le développement du capital humain;
- H2 : Les dépenses publiques
en infrastructures sanitaires influencent positivement l'indicateur de
développement humain beaucoup plus que les dépenses publiques en
infrastructures de l'éducation.
CHAPITRE II :
APPROCHE METHODOLOGIQUE ET ANALYSE DE
L'EVOLUTION DES DIFFERENTES VARIABLES
31
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
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SECTION 1 : CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE
1.1 Présentation des Données Forme
mathématique du modèle
Dans une analyse économétrique, nous distinguons
généralement deux types de variables:
> la variable dépendante dite endogène ou
variable à expliquer;
> des variables indépendantes dites exogènes ou
variables explicatives.
Les différents éléments
énumérés dans la revue de littérature permettent
d'utiliser un modèle linéaire pour vérifier les tendances
observées. Ainsi la spécification suivante a été
retenue :
idh = f(dpie, dpis, dpiso) où
IDH : Indicateur de Développement Humain
DPIE : Dépenses Publiques en Infrastructures de
l'éducation DPIS : Dépenses Publiques en Infrastructures
sanitaires DPISO : Autres Dépenses Publiques en Infrastructures
sociales
Toutefois, pour mesurer directement les
élasticités de l'IDH par rapport à chacune de ces
variables, nous retenons une forme fonctionnelle linéaire de type
log-log. La fonction que nous allons étudier est alors :
1.2 Justification du choix des variables
Nombre d'études empiriques ont été
réalisées sur les infrastructures. Elles interviennent le plus
souvent dans les secteurs, santé, éducation, qui sont les
principaux facteurs explicatifs du capital humain. L'emploi n'est rien d'autre
que la consolidation de ce capital humain et qui dépend beaucoup plus de
l'homme luimême. C'est pourquoi le présent travail cherche
à vérifier et à comprendre, si les dépenses
publiques en infrastructures de base (éducation, santé)
permettant l'amélioration de la qualité de la santé, de
l'éducation influencent-elles réellement l'accroissement du
capital humain ?
Pour atteindre cet objectif, les dépenses publiques en
infrastructures de base seront subdivisées en plusieurs
catégories à savoir : l'éducation, la santé etc...
Ainsi, il sera déterminé l'impact des dépenses publiques
en infrastructures de base (éducation, santé, etc....) sur
l'indicateur du développement humain (IDH). Le choix des variables
exogènes s'explique par l'impact direct qu'elles ont sur le mode de vie,
le niveau de vie et le niveau d'instruction des populations. Pour notre part,
les dépenses publiques, surtout sociales, amélioreraient les
conditions d'existence des populations et par conséquent devraient
renforcer le capital humain.
Notre logique prendra appui sur les variables ci-après
:
L'IDH, l'Indicateur de Développement Humain, est le
meilleur indicateur permettant d'évaluer les impacts des dépenses
publiques d'investissement, puisqu'il prend en compte l'accès à
la santé, l'accès à l'éducation et le
mieux-être des populations. Il permet de voir le développement qui
se fait au niveau de l'être humain, l'homme, qui sera une main d'oeuvre
productive.
DPIE : Dépenses publiques en infrastructures de
l'éducation. Le choix de cette variable s'explique par le fait que
l'éducation joue un rôle primordial dans le processus de
développement. Ainsi, en investissant dans le secteur éducatif,
on formerait des cadres compétents qui seront utiles pour le
développement économique de la nation.
33
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
L'éducation représente aujourd'hui une
dépense qui doit produire demain un supplément de richesse et de
bien-être.
DPIS : Dépenses publiques en infrastructures
sanitaires. L'état de santé en tant que composante du capital
humain joue manifestement un rôle de premier plan dans la marche vers le
développement durable. Une population bien nourrie et bien
soignée est un facteur déterminant de la croissance
économique. C'est ce qui justifie le choix porté sur la variable
« dpis ».
DPISO : Autres dépenses publiques en infrastructures
sociales. Ces dépenses prennent en compte toutes les autres
dépenses du secteur social à savoir : les dépenses de
l'environnement, de l'habitat et autres dépenses qui relèvent du
social.
La collecte des données, vise à recueillir une
majorité de documents pour la compréhension du thème de
l'étude ainsi que les données nécessaires à
l'estimation des modèles. A cet effet, les principales sources
ci-après ont été identifiées :
- les centres de recherche, et de documentation (ENEAM, INSAE,
MPDEPPCAG) pour toutes les informations spécifiques relatives à
la question;
- toutes les données sur les dépenses publiques
sont obtenues à la DPIP (Direction de la Programmation des
investissements publics);
- toutes les données sur l'indicateur du
développement humain sont obtenues au centre de documentation des
Nations Unies ;
- les données de 1985 à 1989 pour l'IDH et les
données de 1985 à 1988 pour les dépenses publiques ont
été recalculées de la manière suivante :
Premièrement : le taux d'accroissement annuel de
chacune des variables; Deuxièmement : le taux d'accroissement moyen de
chaque variable en faisant la division de la somme des taux d'accroissement
annuel par le nombre d'observations.
Troisièmement : ce taux moyen a été
appliqué à la première valeur (celle de 1989
pour les dépenses publiques et celle de 1990 pour l'IDH)
pour trouver celle de l'année antérieure, et, ainsi de suite.
- l'IDH est compris entre 0 et 1 alors log(IDH) est
négatif. Comme le montre la revue de littérature, tous les
modèles utilisant cette formulation ne sont pas valides. Pour corriger
cet état de chose et interpréter les coefficients comme des
élasticités, nous allons utiliser la forme approximative de
l'IDH, c'est-à-dire, log(1+IDH). En effet pour h voisin de 0, log(1+h)
est voisin de h. Remarquons que l'IDH est compris entre 0 et 1 et qu'au
Bénin l'IDH a toujours été inférieur à
0,5.
Justification des signes attendus des différentes
variables
L'éducation et la santé sont les moteurs d'un
meilleur capital humain ; par conséquent le signe attendu ici pour
chacune des variables DPIE et DPIS, est le signe (+).
Etant donné que la fonction première des DPISO,
est d'améliorer et d'accroître le capital humain, on devrait
s'attendre à ce que celles-ci aient un impact positif sur l'indicateur
du développement humain. Le signe attendu ici est également le
signe (+).
35
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
SECTION 2 : METHODE D'EVALUATION
1.1 Test de stationnarité
Afin d'atteindre nos objectifs spécifiques, il est
indispensable d'utiliser des techniques d'analyse appropriées.
Ainsi, nous avons constitué une base de données
comprenant les différentes variables définies
préalablement dans le cadre de notre étude à l'aide du
progiciel Microsoft Excel.
--La base est ensuite exportée vers Eviews5 pour
l'analyse des séries temporelles et l'estimation du modèle
élaboré. La démarche consistera à pouvoir mesurer
en l'occurrence : l'effet des dépenses publiques en infrastructures de
l'éducation, l'effet des dépenses publiques en infrastructures de
santé et l'effet des autres dépenses publiques en infrastructures
sociales sur le capital humain mesuré grâce à l'IDH au
Bénin.
Les résultats de stationnarité
révélés par le test d'ADF montrent que toutes les
variables ne sont pas stationnaires en niveau. Ainsi, le modèle de
régression économique utilisé est le modèle
à correction d'erreur, suite à l'existence d'une seule relation
de cointégration révélée par le test de Johannsen.
Ce modèle impose de faire une estimation de long terme et une estimation
de court terme.
Ensuite pour procéder à la validation du
modèle, une série de tests statistiques a été
réalisée afin de juger de la significativité des
paramètres d'une part et de la qualité statistique et
économétrique de l'estimation d'autre part. Nous avons notamment
:
1.2 Test de validation du modèle
Le test de normalité des erreurs.
A cet effet on fera recours au test de Jarque-Bera. Les
hypothèses du test sont les suivantes.
H0 : X suit une loi normale N(m, ó2)
H1 : X ne suit pas une loi normale N(m, ó2) La
statistique de Jarque-Bera est définie par:
JB = n[S2/6 + (k-3)2/24] ;
où S représente le coefficient de
dissymétrie (Skwness) et k le coefficient d'aplatissement (Kurtosis). JB
suit sous l'hypothèse de normalité une loi du Khideux à
deux degrés de liberté.
On accepte au seuil de 5% l'hypothèse de normalité
si JB < 5,99 et si la probabilité est > 0,05.
Le test d'homoscédasticité des
erreurs.
Pour tester une homoscédasticité éventuelle
des erreurs, nous ferons recours au test de White. Les erreurs sont
homoscédastiques si la probabilité est supérieure à
5%.
Le test d'autocorrélation des erreurs.
Pour vérifier si les erreurs sont
autocorrélées ou non, nous réaliserons le test de
Breusch-Godfrey. La statistique de Breusch- Godfrey,
donnée par BG = nR2 suit un Khi-deux à p degrés
de liberté, avec :
p : nombre de retard des résidus n : nombre
d'observations
R2 : Coefficient de détermination
L'hypothèse de non corrélation des erreurs est
acceptée si la probabilité est supérieure à 5% ou
si nR2 < Khi-deux lu.
37
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
Le test de Student
Il consiste à apprécier la significativité
individuelle des coefficients.
Si /tcalculé > tthéorique/ alors le coefficient
est significativement différent de 0 ou si la probabilité
associée au tcalculé est inférieure à 5% alors le
paramètre est significatif.
Le test de Fischer
Il permet d'apprécier la significativité globale du
modèle.
Si / Fcalculé > Fthéorique/ alors le
modèle est globalement significatif ou si la probabilité
associée au Fcalculé est inférieure à 5% alors le
modèle est globalement significatif.
Le test CUSUMde stabilité
Il consiste à juger de la stabilité structurelle du
modèle.
Le test CUSUMcarré de stabilité
Il permet d'apprécier la stabilité ponctuelle du
modèle.
SECTION3 : ANALYSE DE L'EVOLUTION DES DIFFERENTES
VARIABLES 1.1 Evolution de chaque variable
-IDH (Indicateur de Développement Humain)
L'indicateur du développement humain (IDH), comme
évoqué plus haut comprend trois variables: l'espérance de
vie, le niveau d'éducation (mesuré d'une part, par le taux
d'alphabétisation des adultes, et d'autre part, par le taux
combiné de scolarisation dans le primaire, le secondaire et le
supérieur) et le niveau de vie d'après le PIB réel
corrigé par habitant (exprimé en parités de pouvoir
d'achat).
Au total, l'IDH mesure les progrès accomplis par un
pays ou une communauté dans son ensemble. L'IDH varie entre 0 et 1 :
plus il est proche de 1, plus le pays se situe à un niveau de
développement humain élevé. Son évolution entre
1985 et 2007 au Bénin est donnée par le graphe ci-après
:
Graphique 5: Evolution de l'IDH
Source: Statistiques PNUD
Les données ci-dessus montrent que de 1990 à
2007, l'IDH au Bénin n'a pas passé la barre de 0,5 qui aurait
permis au pays d'être situé dans la catégorie des pays
à Indice de Développement Humain moyen.
39
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
Une observation de l'évolution de l'IDH montre une
évolution figée dans un intervalle allant de 0,11 à
0,43.
La période 1990-1992 voit une baisse de l'IDH qui passe
de 0,224 à 0,111. Une amélioration de l'IDH en 1993 est
constatée. Les dépenses sociales ont connu (par rapport à
l'année) une légère augmentation (de 541,048 millions en
1992 à 1398,589 millions en 1993) permettant ainsi une certaine
amélioration de l'accès des populations aux services sociaux de
base (éducation, santé, autres).
Une forte période de croissance de l'IDH s'en suit
à partir de 1994 Sur cinq ans (1994- 1999), il est observé une
amélioration de cet indice. Sur la période, 1995-1999, une
augmentation des dépenses sociales est manifeste (de 1538,635millions
à 6886,164millions). En terme nominal, les dépenses sociales et
l'IDH seraient liés.
Les années 2000 à 2005 marquent une rupture par
rapport à la sous période précédente. Ces
années sont celles au cours desquelles, la valeur de l'IDH a connu une
évolution en dent de scie. Cette évolution est due au fait que le
pays a connu une instabilité socio-politique qui a dégradé
les conditions de vie des populations.
La méthode de calcul de l'IDH a été
plusieurs fois modifiée notamment en ce qui concerne la prise en compte
du revenu. Il faut se poser aussi la question de la fiabilité des
données. Malgré les réserves et les critiques que l'on
peut adresser à l'IDH, il faut reconnaître que cet indicateur a le
mérite d'exister. Il doit être rapporté à
l'Indicateur Sexospécifique du Développement Humain (ISDH) pour
être mieux appréhendé.
-ISDH(Indicateur Sexospécifique de
Développement Humain) Graphique 6: Evolution de
l'ISDH
Source: Statistiques PNUD
Plus les écarts touchant les domaines couverts par
l'IDH sont importants, plus l'ISDH du pays considéré est faible
par rapport à son IDH. En fait, l'ISDH est tout simplement un IDH
corrigé en fonction des inégalités entre les sexes. Le
critère d'évaluation est simple. Un pays dans lequel il n'y
aurait pas d'inégalités en terme de développement humain
devrait avoir son ISDH égal à son IDH. S'il arrivait que l'ISDH
d'un pays soit inférieur à son IDH, cela signifie qu'il y a
inégalité entre les sexes en faveur des hommes dans ce pays et
vis versa. Plus l'écart est grand, plus l'inégalité est
grande.
Ainsi sur la période de 1996 à 2007, nous avons
remarqué dans un premier temps trois sous périodes. Une
augmentation de l'ISDH est constatée entre 1996 et 1999 ; il passe de
0,311 à 0,405. Il s'en suit une baisse de l'ISDH et une évolution
en dent de scie jusqu'en 2003 avec en moyenne une valeur de 0,399. Enfin de
2004 à 2007 une augmentation s'observe ; il passe de 0,406 à
0,422. Dans un deuxième temps on constate que sur la période de
1996 à 2007, l'ISDH est resté pratiquement en dessous
41
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
de l'IDH. Ce qui démontre clairement
l'inégalité entre les sexes en faveur des hommes au Bénin
en terme de développement humain.
-DPISO(autres Dépenses Publiques en
Infrastructures Sociales) Graphique 7: Evolution de DPISO
Source: Statistiques DPIP
L'évolution des autres dépenses publiques en
infrastructures sociales (habitat, environnement et autres) connaît une
évolution ascendante de 1985 à 2003. Sur toute cette
période elles sont inférieures ou égales à 10000
millions. De 2004 à 2005, on observe une chute des dépenses. A
partir de 2007, on observe une grande montée des autres dépenses
sociales confirmée en 2008. Ceci est surement l'une des
conséquences de l'alternance politique en 2006 avec l'avènement
d'un régime de changement qui a opté pour une nouvelle vision de
gouvernance pour l'émergence du pays. Mais en 2009, on observe une chute
qui pourrait s'expliquer par la crise financière internationale.
-DPIE (Dépenses publiques en
infrastructures d'éducation) Graphique 8: Evolution de
DPIE
Source: Statistiques DPIP
Les dépenses publiques en infrastructures de
l'éducation ont connu une évolution progressive entre 1985 et
2009 (de 618,170 millions à 9753,94 millions).
Cependant, on enregistre à certaines années des
chutes. C'est le cas des années 1991, 1995, 1998 où les
dépenses sont respectivement de : (380,950millions ; 1538,635millions et
4696,323millions) FCFA. Cette situation est sans doute due aux situations
socio-économiques que traversait le pays.
On note également
une chute de l'évolution des dépenses à partir de 2002
à 2005 due aux préparations des diverses échéances
électorales (législative, municipale et
présidentielle).
43
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
-DPIS (Dépenses publiques en
infrastructures de santé) Graphique 9: Evolution de
DPIS
Source: Statistiques DPIP
Les dépenses publiques en infrastructures sanitaires
ont connu une croissance irrégulière à partir de 1985. Son
évolution peut être scindée en trois phases. La
première part de 1985 à 1997 et reste relativement marquée
par une croissance des dépenses publiques sur la période
1985-1994 sauf en 1990 et 1992 où elles ont subi une baisse avant de
reprendre une évolution normale. Ceci pourrait s'expliquer par les
difficultés auxquelles l'Etat était confronté sur la
période.
Une autre évolution importante des dépenses
publiques en infrastructures sanitaires porte sur la période 1998
à 2001. Cette période est marquée par une croissance des
dépenses passant de 6128,338 millions à 16907,011 millions.
La troisième partie est marquée par des hausses et
des basses dont les plus remarquables sont celles de 2002 et 2006.
1.2 Evolution de certaines composantes du capital
humain
Selon l'OCDE trois approches sont utilisées
pour estimer le stock de capital humain de la population en âge de
travailler. La première porte sur le niveau de formation, la
deuxième vise à mesurer les qualifications directes par des tests
ou des entretiens, la troisième enfin estime la valeur de ce capital sur
le marché au regard des niveaux de rémunération. Nous les
présentons dans le tableau ci-après.
Tableau 1: Mesure du stock du capital humain
MESURE-APPROXIMATIONS
|
CARACTERISTIQUES
|
LIMITES
|
Niveau de formation des 25-64ans
|
Pourcentage de formation du
secondaire et du supérieur
Nombre d'années de scolarité
|
Ne teste pas les connaissances ni les qualifications, ni
l'expérience Ne prend pas en compte les évolutions (formation
des adultes)
|
Qualification initiale
|
Niveau d'alphabétisation (capacité de
lecture et d'écriture)
|
Ne prend pas en compte les
évolutions (formation des adultes,
expérience), ni l'hétérogénéité des
diplômes
|
Valeur économique sur le marché
|
Niveau de revenu
|
Causalité incertaine (marché
imparfait, segmentation...)
|
Source : OCDE, L'investissement dans le
capital humain. Une comparaison internationale ,1998.
Niveau de formation des 25-64ans :
Alphabétisation
Graphique 10: Evolution de l'effectif des
alphabétisés de 2001 a 2010
Source : Bilan du Gouvernement sur
l'éducation (2011)
De 2000 à 2004 on observe une
décroissance du nombre des alphabétisés tant au niveau des
hommes que des femmes. De 2004 à 2008 l'effectif augmente au niveau des
deux sexes avant de rechuter en 2009 et 2010. Cette rechute pourrait
s'expliquer par les difficultés économiques et financières
de l'époque et qui découlent de la crise financière
mondiale observée. Elle crée une certaine déperdition
scolaire.
45
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital
A. NANGBE
Il faudrait reconnaître que cet effort est
très louable dans la mesure où dans un pays
sous-développé comme le Bénin, le capital humain devrait
prendre en compte l'ensemble de tous ceux qui ont été à
l'école, ceux qui savent lire et écrire et tous ceux qui ont
appris un métier.
Qualification initiale : Enseignement
primaire
Selon les Nations Unies, tout apprenti doit avoir au
moins 14ans. Il est alors clair qu'à l'âge de quatorze ans toute
personne doit avoir déjà fait le primaire et savoir au moins lire
et écrire. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous
considérons ici que les réalisations du primaire. Nous verrons
l'évolution des salles de classes construites et l'évolution de
l'effectif des élèves.
Graphique 11: Cumul croissant des salles de classes
réalisées
5 000
4 000
3 000
Cumul croissant des salles de classes
réalisées de 2006 à 2010
2 000
1 000
0
2 006 2007
2 008 2 009
2 010
Source : Bilan du Gouvernement sur
l'éducation (2011)
Graphique 12: Evolution des effectifs
d'élèves dans le primaire : 2003 a 2010
2 000 000
1 500 000
1 000 000
500 000
Total
Public
Privé
0
Evolution tendantielle des effectifs
d'élèves dans le primaire 2003-2010
2003-2004
1 177 016
1 319 648
142 632
2004-2005
1 163 101
1 318 140
155 039
2005-2006
1 178 501
1 356 818
178 317
2006-2007
1 290 602
1 474 206
183 604
2007-2008
1 454 814
1 601 146
146 332
2008-2009
1 519 480
1 719 390
199 910
2009-2010
1 532 058
1 739 732
207 674
Source : Bilan du Gouvernement sur
l'éducation (2011)
Tableau 2 : Nombre d'écoles et salles de classes
par département
Département
|
Nombre d'écoles
|
Nombre de salles de classes utilisées au
primaire
|
Nombre de salles de classes existantes au
primaire
|
Alibori/ Borgou
|
1067
|
4888
|
5088
|
Atacora/ Donga
|
1031
|
4551
|
4729
|
Atlantique/ Littoral
|
1355
|
7663
|
7780
|
Mono/ Couffo
|
1095
|
5889
|
6005
|
Ouémé/ Plateau
|
1318
|
7093
|
7250
|
Zou/ Collines
|
1376
|
7035
|
7190
|
Bénin
|
7242
|
37119
|
38042
|
Source : Annuaire 2008-2009 sur
l'Education
De 2003 à 2006 l'effectif des
élèves du public est resté pratiquement constant. Mais
avec l'accroissement des salles de classes réalisées à
partir de 2006, le nombre d'élèves augmente aussi
considérablement. Il passe de 1178501 élèves en 2005
à 1532058 élèves en 2010. Nous pouvons dire de
façon nominale qu'il y a un lien entre nombre de salles de classes et
l'effectif des élèves dans les écoles. Ce qui est
contraire à l'évolution des alphabétisés. Mais cet
accroissement dans le primaire est dû à la mesure de
gratuité des enseignements maternel et primaire. Il faudrait alors aussi
accompagner l'alphabétisation par la même mesure de
gratuité. On constate aussi qu'en 2009 l'écart entre le nombre de
salles de classes existantes et le nombre de salles de classes
réellement utilisées au primaire est assez grand. Il faudrait
penser à réfectionner ces classes pour éviter la
pléthore observée dans nos écoles.
47
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
Valeur économique sur le marché : niveau
de revenu
Il est généralement admis que le niveau de
revenu, augmente, toutes choses égales par ailleurs, avec le niveau
d'instruction. Toutefois en raison des données limitées dont nous
disposons, nous ne pourrons donner les détails sur le niveau de revenu
au Bénin.
CHAPITRE III:
ANALYSE ECONOMETRIQUE
49
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NANGBE
SECTION 1 : ANALYSE DES SERIES CHRONOLOGIQUES
1.1 Stationnarité d'un processus et résultats
des tests de stationnarité
Stationnarité d'un processus
Une série temporelle est dite stationnaire si sa
moyenne et sa variance sont constantes dans le temps et si la valeur de la
covariance entre deux périodes de temps ne dépend que de la
distance ou écart entre ces deux périodes et non pas du moment
auquel la covariance est calculée. Une telle série temporelle est
qualifiée de faiblement stationnaire.
Cette définition se traduit comme suit pour une
série Yt :
i) Moyenne : E(Yt )= u
ii) Variance: V(Yt ) = E(Yt - u)2 = ó2
iii) Covariance: Cov(Yt , Yt+k ) = E[ (Yt - u)( Yt+k - u)] =
ãk
De façon pratique, la non stationnarité
s'explique par deux phénomènes que sont la présence de
tendance déterministe et/ou de tendance aléatoire dans la
structure de la série temporelle étudiée.
Il existe plusieurs tests pour détecter la
stationnarité. Nous aborderons le plus utilisé dans les travaux
empiriques, à savoir le test de Dickey-fuller Augmenté.
Toutefois, il convient de faire remarquer que l'analyse du
corrélogramme de la série peut donner une première
indication sur la nature probable de la série.
Analyse du corrélogramme
Si les coefficients d'autocorrélation simple et les
coefficients d'autocorrélation partielle sont à
l'intérieur de la zone de confiance délimitée par les
pointillés, alors la série est stationnaire.
Test de Dickey-Fuller Augmenté(ADF)
Le test de Dickey-Fuller Augmenté est une version
améliorée du test de Dickey-Fuller simple, par l'introduction
dans les modèles du test des valeurs retardées de la série
destinées à corriger une éventuelle autocorrélation
du terme d'erreur.
Les trois modèles s'écrivent comme suit :
Modèle 1 : AYt = pYt-1 + E cjAYt-1 + Et
Modèle 2 : AYt = pYt-1 + a0 + E cjAYt-1 + Et
Modèle 3 : AYt = pYt-1 + a0 + a1t + E cjAYt-1 + Et
La procédure à suivre pour réaliser le test
est le suivant :
1-) Il faut commencer par le modèle 3 et rechercher le p
optimal sur la base du critère d'information d'akaike ou schwarz.
2-) Sur la base du p retenu, il faut estimer le
modèle.
3-) Voir si la tendance déterministe (t) est
significative. Si la tendance n'est pas significative, la retirer et estimer de
nouveau le modèle. C'est-à-dire le modèle 2.
4-) Vérifier si la constante est significative. Si la
constante n'est pas significative, la retirer et estimer de nouveau le
modèle. C'est-à-dire le modèle 1.
5-) Faire le test de racine unitaire à partir de la
statistique de Dickey Fuller Augmenté et du niveau retenu pour la marge
d'erreur a. En général, on retient a=5%.
Si le résultat conclut à une non
stationnarité de la série, alors il faudra différencier la
série et effectuer de nouveau le test jusqu'à aboutir à un
résultat stationnaire. Dans ce cas, on dit que la série
temporelle est intégrée d'un ordre égal au nombre de fois
qu'elle a été différenciée avant d'être
stationnaire. Soit d le nombre de fois que la série a été
différenciée. On note Yt -->I(d).
51
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
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Résultats des tests de
stationnarité
La lecture des résultats du test se fait en deux
étapes :
Etape1 : la significativité ou non du trend. Elle est
appréciée à partir de la statistique calculée ou la
probabilité attachée à cette statistique (elle est
comparée à 5%).
Etape2 : la présence ou non de racine unitaire. A cet
effet, on teste l'hypothèse nulle Ho contre l'hypothèse
alternative H1. Les hypothèses sont :
Ho : Présence de racine unitaire ; H1 : Absence
de racine unitaire.
- Si ADF Test Statistic > Critical Value, alors on accepte Ho
: la série a une racine unitaire.
- Si ADF Test Statistic < Critical Value, alors on accepte H1
: la série n'a pas de racine unitaire.
Tableau 3 : Résultat des tests de
stationnarité
Variables
|
Ordre de stationnarité
|
L(1+idh)
|
Stationnaire en différence première
|
Ldpie
|
Stationnaire en différence première
|
Ldpis
|
Stationnaire en différence première
|
Ldpiso
|
Stationnaire en différence première
|
Source: Nos réalisations
Dépenses publiques en infrastructures de base et
indicateur de développement humain (IDH) 1.2 Analyse de la
cointégration entre les variables
Test de cointégration
Le concept de cointégration fournit un cadre
théorique de référence pour étudier les situations
d'équilibre et de déséquilibre qui règnent
respectivement à long et
à court terme. Si les variables sont
cointégrées, elles admettent une spécification dynamique
de type correction d'erreur, qui transforme le problème initial de
régression sur les variables non stationnaires. La cointégration
permet d'identifier la relation véritable entre deux variables en
recherchant l'existence d'un vecteur de cointégration et en
éliminant son effet, le cas échéant.
Deux séries Yt et Xt sont dites cointégrées
si les deux conditions suivantes sont vérifiées :
-Elles sont affectées d'une tendance stochastique de
même ordre d'intégration d : Yt ? I(d) et Xt ? I(d) ;
-Une combinaison linéaire de ces séries permet de
se ramener à une série d'ordre d'intégration
inférieur:
á1Yt + á2Xt > I(d-b) avec d?b>0.
Ce test se fait en deux étapes :
ère
1 étape : tester l'ordre d'intégration des
variables
Une condition nécessaire de cointégration est que
les séries soient intégrées de même ordre. Cette
condition n'est valable que pour le test Engel et Granger.
Dans le cas contraire la cointégration n'est pas
possible. Il convient donc de déterminer l'ordre d'intégration
« d » de chacune des variables étudiées. Dans la mesure
où les séries sont intégrées du même ordre,
on passe à la seconde étape.
2ème étape : estimation de la relation de
long terme
Si la condition nécessaire est vérifiée, on
estime par les MCO la relation de long terme entre les variables :
Yt = á+ â Xt +
åt
Pour que la relation de cointégration soit
acceptée, le résidu de la régression de
Y sur X doit
être stationnaire. Il suffit de procéder à un test de
stationnarité sur le
résidu (DF, ADF ou PP). Dans ce cas, nous
pouvons estimer le modèle à correction
53
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
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d'erreur.
Mais le concept de cointégration ne s'applique pas de
la même manière lorsqu'on est en présence de plusieurs
variables explicatives. Compte tenu du risque de cointégration entre les
variables, il est conseillé de faire le test de cointégration
proposé par Johannsen (1988) entre les variables d'intérêt.
Ce test est basé sur le rang de la matrice A des coefficients du vecteur
des variables d'intérêt (Y) à leur plus grand retard dans
le modèle :
Yt = A0 + AYt-p + A1 Yt-1 + A2 Yt-2 +..+ Ap-1 Yt-p+1 + Et
La statistique calculée est ensuite confrontée
aux valeurs d'une distribution tabulée par Johannsen et Juselius (1990)
pour une décision par exclusion progressive d'hypothèses
alternatives.
S'il n'existe qu'une relation de cointégration entre
les variables alors la méthode de cointégration avec deux
variables peut s'appliquer au cas où il y a plus de deux variables.
Le test de Johannsen comporte un test portant sur la trace et
un autre sur les valeurs propres maximales. Le test de la trace sera
effectué en supposant l'absence de tendance dans la relation de
cointégration et la présence d'une constante dans le
modèle à correction d'erreur (ECM).
Tableau 4 : Résultat du test de la trace des
valeurs logarithmiques
Source : Nos calculs sur Eviews5
54
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NANGBE
Tableau 5: Résultat du test de la valeur propre
maximale
Source : Nos calculs sur Eviews5
L'analyse des tableaux 2 et 3 permet de déduire qu'il
existe une seule relation de cointégration entre les variables.
Par conséquent, il convient d'estimer la relation entre
les variables à travers un modèle à correction d'erreur
(ECM) par la méthode à deux étapes de Engel et Granger.
SECTION 2 : REPRESENTATION DU MODELE A CORRECTION
D'ERREUR
1.1 Estimation du modèle de long terme et
validation
Tableau 6 : Estimation du modèle de long
terme
Source : Nos calculs sur Eviews5
Il ressort de l'estimation, l'équation suivante :
Avec ~>BB (Bruit Blanc) et les variables dummy D1991,
D1992, D1993 marquent la période de redressement des activités
socio-économiques du pays.
Validation du modèle
La validation statistique du modèle passe par l'analyse de
la significativité des
coefficients et de la qualité des résidus. >
Test de Student
56
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Toutes les variables explicatives du modèle sont
significatives sauf la dpiso (autres dépenses publiques en
infrastructures sociales).
> Test de normalité des
résidus
Ici on applique le test de normalité de Jarque-Bera
dont l'hypothèse nulle est celle de normalité des résidus.
La règle de décision consiste à accepter cette
hypothèse: si la statistique de Jarque-Bera est inférieure au
seuil de normalité qui est de 5,99. Ici, Jarque-Bera = 4,606 ; par
suite, les résidus sont normaux. (En effet, JB<5,99).
Cela s'illustre plus aisément en annexe 3.
> Test de Fisher
Pour étudier la significativité globale du
modèle, on appliquera le test de Fisher. Ce test permet de voir si au
moins une des variables explicatives du modèle explique l'IDH. Le
modèle est globalement significatif puisque la probabilité de
Fisher (0,00000) obtenue est inférieure à 5%. De plus R-squared =
0,96, les variables explicatives utilisées expliquent bien la variable
à expliquer.
> Test d'autocorrélation des erreurs
Pour ce faire, on applique le test de Durbin-Watson dont les
hypothèses sont :
La statistique de Durbin - Watson DW=1,999. On peut donc
conclure que les résidus sont non autocorrélés. Le LM-test
(test de Breush Godfrey) confirme que les erreurs sont
non-autocorrelées. La probabilité est supérieure à
5%, (la probabilité est égale à 0,889066) (voir
résultat en annexe 3).
> Test
d'hétéroscédasticité des erreurs :
Pour étudier
l'hétéroscédasticité des erreurs, on applique le
test de White dont les hypothèses sont les suivantes :
8 è
8 è
Il s'agira aussi d'accepter l'hypothèse nulle Ho
(hypothèse d'homoscédasticité) si la probabilité
est supérieure à 5%. La probabilité est égale
à 0,511485 (voir annexe3). Les erreurs sont homoscédastiques.
> Test de stabilité :
Pour étudier la stabilité du modèle, on
applique le test de Cusum qui permet de détecter les instabilités
structurelles. L'application du test de Cusum montre que la courbe sort du
corridor en 1998, alors le modèle n'est pas structurellement stable
(voir annexe 3). Par contre le test de Cusum Carre montre que la courbe est
à l'intérieur du corridor, alors le modèle est
ponctuellement stable sur toute la période d'étude. En somme, le
modèle de long terme peut être validé.
Par ailleurs, le test de stationnarité sur les
résidus (Resid01) du modèle de long terme révèle
leur stationnarité. Ce résultat confirme qu'il existe de relation
de cointégration de rang 1 entre les variables selon le test de
Johannsen.
1.2 Estimation du modèle de court terme et
validation
58
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
Tableau 7 : Estimation du modèle de court
terme
Source : Nos calculs sur Eviews5
Au seuil de 5%, aucune des variables explicatives n'est
significative ; mais au seuil de 10%, la variable LDPISO est significative. Il
ressort de l'estimation, l'équation suivante :
Avec ~>BB (Bruit Blanc) et les variables dummy D1991,
D1994, D1999 marquent la période de redressement des activités
socio-économiques du pays.
Validation du modèle
Dans le modèle de court terme, R-squared = 0,94, et les
variables explicatives utilisées expliquent la variable à
expliquer.
Tableau 8 : Résultats des tests de validité
du modèle de court terme.
|
Test de Jarque- Bera
|
Test de White
|
Test de Breusch Godfrey
|
Test de stabilité
|
Modèle de court terme
|
+
|
+
|
+
|
+
|
Source : Nos propres calculs (détails des tests
en annexe 3 et 4)
Dans le modèle de court terme, JB = 4,88; les
résidus sont donc normaux. (En effet, JB <5,99).La probabilité
est égale à 0,087 (voir annexe 4). Les résidus sont
homoscédastiques. L'application du test de Breush-Godfrey à
l'ordre 2 nous donne une probabilité égale 0,2827 > 5% (voir
annexe 3) donc on conclut qu'il y a non auto corrélation. L'application
du test de Cusum montre que la courbe ne coupe pas le corridor, alors le
modèle est structurellement stable sur la période d'étude.
(voir annexe 4).
Le coefficient (force de rappel à l'équilibre)
de la variable résid01 (-1) est bien significativement négatif et
compris entre 0 et 1 ; la représentation à correction d'erreur
est alors validée.
60
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
SECTION3 : ANALYSE DES RESULTATS DU MCE ET
RECOMMANDATIONS
1.1 Analyse des résultats
Le résultat des estimations montre que seules les
variables retenues à savoir les dépenses publiques en
infrastructures de l'éducation et les dépenses publiques en
infrastructures sanitaires ont à long terme, les signes attendus
d'après la revue de littérature ; mais à court terme
aucune des dépenses publiques en infrastructures sociales n'est
significative au seuil de 5%. Mais les autres dépenses publiques en
infrastructures sociales sont significatives à court terme au seuil de
10%.
Nous procédons donc à l'analyse des
résultats obtenus dans les 2 modèles (long terme et court terme)
pour les différentes séries étudiées afin de juger
de la conformité des résultats avec la théorie
existante.
Les dépenses publiques en infrastructures de
l'éducation
Le test de Student nous montre que les dépenses
publiques en infrastructures de l'éducation sont significatives sur le
long terme et non significatives sur le court terme. Elles sont
corrélées positivement avec l'IDH. Ainsi, dans le long terme, un
accroissement des dépenses publiques en infrastructures de
l'éducation de 1%, implique une augmentation de 0,025% de l'IDH. Cet
impact des dépenses publiques en infrastructures de l'éducation
est moins accentué à court terme. En effet, les résultats
d'estimation du modèle dynamique révèlent que les
dépenses publiques en infrastructures de l'éducation ne sont pas
significatives à court terme. Ceci pourrait s'expliquer par le fait que,
l'éducation soit un long processus et qu'il faut attendre quelques
années avant de voir l'impact des dépenses sur les individus.
Néanmoins, il faut noter que, contrairement aux années
antérieures, le niveau des dépenses publiques en infrastructures
de l'éducation a connu une nette amélioration et ceci pourrait
s'expliquer par la forte contribution de l'Etat dans les activités
éducatives (réfection de salles de classes, construction de
nouveaux modules de classes). Toutefois, l'Etat devra s'impliquer davantage
afin d'améliorer le niveau de l'IDH à cour esurtout long
terme.
Les dépenses publiques en infrastructures de
santé
Selon les résultats d'estimation, il ressort que les
dépenses publiques en infrastructures de santé ont un impact
positif et significatif à long terme sur l'IDH. Ainsi, un accroissement
de 1% des dépenses publiques en infrastructures de santé engendre
une hausse de 0,048% de l'IDH. Cela peut s'expliquer par le fait que, l'on
perçoit plus vite l'importance des centres de santé. A court
terme, les dépenses publiques en infrastructures de santé ne sont
pas significatives et ont un impact négatif sur l'IDH. L'Etat devrait
continuer dans sa politique d'investissement dans la santé.
Les autres dépenses publiques en
infrastructures sociales
Les résultats d'estimation montrent que les
dépenses publiques en infrastructures sociales ne sont significatives ni
à court terme ni à long terme au seuil de 5%. Or ces
dépenses représentent en moyenne 22,38% des dépenses du
secteur social contre 50,61% pour la santé et 27,00% pour
l'éducation. Ce qui pose le problème de gestion des
dépenses publiques. A court terme, au seuil de 10%, une croissance de 1%
des dépenses publiques en infrastructures sociales entraîne une
augmentation de 0,009% de l'IDH.
Les variables indicatrices (D1991), (D1992), (D1993),
(D1994) et (D1999)
D1991, D1992, D1993 et D1994 sont les variables indicatrices
introduites afin de capter l'effet du changement de régime (passage de
la révolution au renouveau démocratie) entraînant du coup
un ajustement structurel de l'économie béninoise. Il faudrait
aussi souligner l'impact de la dévaluation sur le social. Selon les
résultats, à court terme, les variables D1994 et D1999 sont
significatives et ont un effet positif sur l'IDH. A long terme, toutes les
variables D1991, D1994 et D1999 sont significatives mais ont un effet
négatif sur l'IDH.
62
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
Interprétation du coefficient à
correction d'erreur
On constate que le coefficient associé à la
force de rappel est significativement négatif (-0,650819) au seuil de 5%
(son t-Statistique en valeur absolue est égal à 4,034250). Il
existe donc bien un mécanisme à correction d'erreur; à
long terme, les déséquilibres entre le niveau
général de l'IDH, des dépenses publiques en
infrastructures de l'éducation, des dépenses publiques en
infrastructures de santé et se compensent de telle sorte que les quatre
séries ont des évolutions similaires.
On arrive à ajuster 65,08% du
déséquilibre entre le niveau désiré et le niveau
effectif du niveau général de l'IDH. Ainsi, les chocs sur le
niveau général de l'IDH au Bénin se déroberont
après 1/0,6508 années soit 1an 6mois 3jours. En d'autres termes,
il s'agit du délai d'ajustement, c'est-à dire, le temps
nécessaire pour garantir un retour à la normale.
Vérification des hypothèses Tableau
9: Verification des Hypotheses
Hypothèses
|
A court terme
|
A long terme
|
H1
|
DPIE
|
Accepté
|
Accepté
|
DPIS
|
Rejeté
|
Accepté
|
DPISO
|
Accepté
|
Rejeté
|
H2
|
Rejeté
|
Accepté
|
1.2 Recommandations
Au terme de cette étude nous formulons à l'endroit
des gouvernants, les recommandations ci-après :
R -Il est nécessaire d'orienter autrement les
dépenses publiques d'investissement. Les résultats de
l'étude révèlent que les dépenses publiques
d'infrastructures de santé et de l'éducation influent
positivement sur le développement humain à long terme. Il est
donc nécessaire de continuer les efforts entamés dans ces deux
secteurs (éducation et santé) afin d'assurer à tous de
bons cadres d'étude et de vie ainsi qu'un bon état de
santé de la population. Il s'agit s'investir davantage dans la
construction des écoles et des centres de santé afin de favoriser
davantage la formation des ressources humaines qualifiées. Il faudrait
souligner que les dépenses de santé influent plus le
développement humain, donc diriger les dépenses de santé
vers les zones les plus déshéritées afin de réduire
la distance moyenne entre lieu d'habitation et centre de santé. Il
faudrait ensuite renforcer les capacités de la DGIFD
(particulièrement la DPIP) qui se charge de la mise en oeuvre du PIP;
R -Il faut noter que les dépenses publiques en
infrastructures sociales ne sont significatives ni à court terme ni
à long terme. Il faudrait donc revoir les stratégies ou bien
rediriger les dépenses allouées à ces secteurs vers les
secteurs sanitaires et éducatifs qui participent plus au
développement humain.
R -Il faudrait renforcer les capacités du personnel des
structures chargées de la programmation, de la budgétisation et
du suivi-évaluation des activités des projets et programmes en
terme de procédures de dépenses publiques et en
suivi-évaluation. Ce renforcement permettra de mieux diriger les
dépenses publiques vers les zones défavorisées.
R -Il faudrait impliquer davantage les structures
départementales dans le suivi et
la réalisation des infrastructures afin qu'elles
s'assurent de leurs accessibilités.
R -Il faudrait que la DGIFD
commandite une étude d'évaluation d'impact pour
approfondir les résultats de la présente
étude.
64
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
CONCLUSION
Cette étude a permis d'analyser les liens qui existent
entre les éléments du secteur social (les dépenses
publiques en infrastructures de l'éducation, les dépenses
publiques en infrastructures sanitaires et les dépenses publiques en
infrastructures allouées aux autres éléments du secteur
social) et le capital humain grâce à l'indicateur du
développement humain (IDH). Nous en retenons essentiellement, que les
dépenses publiques en infrastructures de l'éducation et les
dépenses publiques en infrastructures sanitaires impactent positivement
sur l'indicateur du développement humain à long terme. Les autres
dépenses publiques en infrastructures sociales ne sont significatives ni
à court terme ni à long terme et leur impact sur l'IDH à
long terme est sensiblement égal à zéro(0). La
finalité de l'étude constitue un atout fondamental pour le
système national de planification, en ce sens que les différents
résultats obtenus pourront servir à définir de nouveaux
objectifs et stratégies pour améliorer concrètement
l'efficacité des dépenses publiques en infrastructures de base en
lui donnant une meilleure dynamique à travers une nouvelle orientation
des investissements publics.
Il faut noter que, faute d'absence de séries de
données statistiques fiables sur une période assez longue,
l'étude a été réalisée à partir d'un
modèle à correction d'erreur. Il faut également rappeler
que les résultats d'une estimation tendent vers les vraies valeurs des
paramètres, lorsque le nombre d'observations est suffisamment
élevé. Dans nos pays en développement, les
difficultés du système statistique rendent difficile l'obtention
de séries longues. Dans de tels cas, les études se contentent des
données disponibles en essayant d'utiliser les modèles
adaptés.
Malgré ces difficultés, le recours à la
théorie économétrique et l'usage de ces variables ont
permis d'aboutir à un modèle adéquat. Les résultats
pourront être améliorés et même les aspects tels que,
accessibilité des infrastructures, leurs effectives couvertures et leurs
impacts sur la pauvreté et le genre pourront faire l'objet de travaux
ultérieurs.
BIBLIOGRAPHIE
CAPOD (2010) «Infrastructure de base et
niveau de pauvreté dans les communes du Bénin »
(août 2010)
Cecilia B-G., Karlis Smits et Vivien Foster
(2008) « Financement de l'infrastructure publique en Afrique
subsaharienne : scénarios, problèmes et options » (juin
2008)
Elisée Borid Barnard Gnamoy GNAMOY «
La politique budgétaire et la lutte contre la pauvreté en
Côte d'Ivoire »
Fiacre G. AFFEDJOU, Wenceslas C. V. DRANON
(2009) «Impact de la politique budgétaire sur
l'investissement privé au Bénin ».
KEHO Yaya (2007) « Les dépenses
publiques d'éducation et de santé : évolutions et
incidence sur la pauvreté » (juin 2007)
KEHO Yaya (2006) «Impact des
dépenses publiques sur le niveau de vie en Côte d'Ivoire : une
analyse par les modèles autorégressifs à seuils
endogènes » (juin 2006)
Lacina BALMA (2010) « Dépenses
Publiques d'éducation et pauvreté au Burkina-Faso : une approche
en équilibre général calculable » (2010)
Marie-Ange VEGANZONES (2000)
«Infrastructures, investissement et croissance : un bilan de dix
années de recherches » CERDI, Clermont Ferrand (janvier
2000).
OCDE (ORGANISATION DE COOPERATION ET DE DEVELOPPEMENT
ECONOMIQUES) (2006) « Vers une croissance pro-pauvres : les
infrastructures»
Pierre Jacquet et Olivier Charnoz (2003)
«Infrastructures, croissance et réduction de la
pauvreté »
PNUD (1990 à 2009) «Rapport
Mondial sur le Développement Humain »
Roland M-P MEDJIGBODO, proposition de recherche,
«Analyse de l'efficacité des infrastructures en matière
de réduction de la pauvreté »
66
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
Romuald Sostaine Foueka Tagne «
Croissance des dépenses publiques et incidence sur le
développement au Cameroun : le cas du secteur éducatif
»
Tabo Symphorien Ndang Chad (2005), « A
qui profitent les dépenses sociales au Tchad' une analyse d'incidence
à partir des données d'enquête » (juin
13-17,2005)
UNION PARLEMENTAIRE AFRICAINE (UPA)
«Le développement des infrastructures en Afrique en vue
de favoriser une croissance à long terme » (adoptée par
la 32ème conférence)
Site internet :
>
www.insae.org
>
www.mémoireonline.com
>
www.google.fr
>
www.wikipédia.com
Logiciels utilisés :
> Word 2007 > Excel 2007 > Eviews5
ANNEXES
Annexe 1 : Tests de stationnarité sur les
variables
I-1 Test en niveau sur les différentesvariables
LDPIE LDPIS
LIDH LDPISO
1
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NANGBE
I-2 Test en différence première sur les
variables
D(LDPIE) D(LDPIS)
D(LIDH) D(LDPISO)
3
Annexe 2 : Test de cointégration de
Johannsen
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
Annexe 3: Test de validation du modèle de long
terme
III-1 stationnarité des résidus III-2 test de
normalité de résidus
III-3 Test d'autocorrélation des erreurs III-4
Testd'homoscédasticité(White)
Dépenses publiques en infrastructures de base et
indicateur de développement humain (IDH) III- 5 Test de
stabilité des résidus
|
|
|
|
|
|
Annexe 4: Text de validation du modèle de court
terme
IV-1Test de normalité des résidus IV-2
Test de stabilité des résidus
|
|
|
|
|
|
|
5
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
IV-3 Test d'autocorrélation des erreurs IV-4
Testd'homoscédasticité(White)
6
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Table des matières
Dédicace ii
Remerciements iii
Liste des sigles et abréviations v
Liste des tableaux vii
Liste des annexes viii
Liste des graphiques, figures et encadrés ix
Avant-propos x
Presentation de la structure d'accueil xi
Sommaire xvii
Introduction 1
CHAPITRE I : DE L'ETAT DES LIEUX A LA REVUE DE
LITTERATURE 3
Section 1 : ETAT DES LIEUX 4
1.1 Evolution du PIP de 2006 a 2010 4
1.2 Limites et insuffisances 11
Section 2 : REVUE DE LITTERATURE 14
1.1Clarification des concepts 14
1.2 Contributions antérieures 25
Section 3: PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS DE L'ETUDE ET HYPOTHESES
28
1.1 Problématique 28
1.2 Objectifs et Hypotheses 30
CHAPITRE II : APPROCHE METHODOLOGIQUE ET ANALYSE
DE L'EVOLUTION DES
DIFFERENTES VARIABLES 31
Section 1 : Cadre méthodologique de la recherche 32
1.1 Présentation des Données 32
1.2 Justification du choix des variables
|
33
|
Section 2 : Méthode d'évaluation
|
36
|
1.1 Test de stationnarité
|
...36
|
1.2 Test de validation du modèle
|
....36
|
Section 3 : Analyse de l'évolution des différentes
variables
|
.39
|
1.1 Evolution de chaque variable
|
39
|
1.2 Evolution de certaines composantes du capital humain
|
..45
|
CHAPITRE III : ANALYSE ECONOMETRIQUE 49
Section 1 : Analyse des séries chronologiques 50
1.1 Stationnarité d'un processus et résultats des
tests de stationnarité
1.2 Analyse de la cointégration entre les variables
|
..50
53
|
Section 2 : Représentation du modèle à
correction d'erreur
|
56
|
1.1 .Estimation du modèle de long terme et validation
|
.56
|
1.2 Estimation du modèle de court terme et validation
|
.59
|
Section 3 : Analyse des résultats du MCE et
recommandations
|
61
|
1.1 Analyse des résultats
|
61
|
8
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
1.2 Recommandations 64
Conclusion ...65
Bibliographie 66
Annexes A
Tables des matières