VI- LES LIMITES DE NOTRE RECHERCHE :
Nous ne pouvons pas affirmer avec certitude avoir
complètement exploré le sujet. La complexité de la
société, les limites des techniques de recherche et les diverses
difficultés que nous avons rencontrées au cours du travail ont
sûrement rétréci notre volonté de mieux faire. Tout
autre chercheur voulant entamer une recherche sur la faiblesse ou l'inexistence
de la participation des populations bénéficiaires dans le
programme de renforcement de la famille pourrait s'inspirer de notre
présent travail pour approfondir son étude.
La société, selon Marcel MAUSS, << est un
tout >> et pour la connaître, il faudrait l'étudier dans sa
globalité. L'implication et la participation étant un des aspects
du développement social, nous n'avons pas étudié tous les
autres. D'autres auteurs pourraient continuer plus largement sur le
thème pour le situer dans le << tout >>.
En ce qui concerne les techniques d'échantillonnage et
d'enquête, elles ne manquent pas d'inconvénients. En effet, le
questionnaire a été le principal moyen pour la collecte des
informations de terrain. L'échantillon de l'étude comporte plus
de 29,5 % de non-instruits. L'utilisation du questionnaire écrit en
Français n'est pas facile. Nous avons passé plus de temps que
prévu, car il fallait traduire par moment les questions en Ewe ou en
Mina avec parfois des biais, car nous avons évidemment passé par
une administration du questionnaire indirecte, posant nous-mêmes les
questions et transcrivant les réponses.
Par ailleurs certains de nos enquêtés nous
connaissant être un collaborateur du Village d'enfants SOS et donc son
envoyé venu pour évaluer le programme en vue d'une quelconque
intervention. La conséquence qui est découlée est que ceux
qui nous considèrent ainsi, nous exposaient leurs problèmes que
de répondre à nos questions.
Malgré tout nous avons pu mettre les cours de
méthodologie de recherche pour pouvoir surmonter les difficultés
et pouvoir recueillir les informations.
Les autres difficultés de terrain rencontrées
çà et là, ajoutées aux techniques
d'échantillonnage et d'enquête et à la complexité de
la société ont certainement agi sur les résultats,
voilà pourquoi, une fois encore nous demanderions à ceux qui
voudraient aborder ce terrain d'être très attentifs et plus
circonspects.
VII- CONCLUSION :
En choisissant notre thème, nous avons voulu
réfléchir sur les raisons profondes de la non évolution de
l'esprit de participation chez les populations en général et
celles bénéficiaires du PRF en particulier.
Au terme de notre étude, nous estimons avoir
apporté quelques réponses aux multiples questions que les uns et
les autres se posent lorsqu'ils sont sur le terrain du développement
communautaire.
En effet, nombreux sont des auteurs ou chercheurs en
développement qui reconnaissent l'échec du développement
lorsqu'il est basé purement sur la croissance à dominante
économique forte du pays ou lorsqu'il est insufflé d'en haut. Il
est actuellement admis que seuls les projets où l'approche participative
est appliquée peuvent réellement aboutir au développement
durable lorsque aucun des acteurs n'est occulté ou
négligé.
De l'étude, il ressort que l'intérêt de la
méthode participative est la garantie de la prise en compte des besoins
réels de populations, mais que les stratégies utilisées
par l'Etat et les partenaires en développement dans nos
communautés ne sont pas celles nécessairement souhaitées
par les populations à développer. Ce qui est en grande partie
à l'origine de la faible ou du refus de participation des populations
bénéficiaires aux projets de développement.
L'approche participative dans les communautés locales
doit se bases sur la sensibilisation et l'animation pour expliquer aux
populations les raisons et les méthodes de la nouvelle donne en vue
d'enclencher un développement local. Cet aspect a été
insuffisant au PRF, car pour nous le personnel en charge des populations
bénéficiaires est trop réduit.
L'absence d'organisation à base communautaire dans
certaines localités n'a pas favorisé la participation au
programme.
La participation des bénéficiaires demande une
analyse poussée que ce qui est fait pour l'instant par le PRF.
Nous achevons ce travail avec MULLER cité par AJJANI
(2003) qui précise que : « Le seul moyen de réussir une
politique, c'est d'en confier la réalisation à ceux qui ont
intérêt qu'elle réussisse ».
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