DEGRE DE PARTICIPATION DES
COMMUNAUTES LOCALES AUX PROJETS
SOS VILLAGES D'ENFANTS TOGO:
Cas du Programme de Renforcement de la
Famille du village d'enfants SOS Lomé.
MEMOIRE POUR L'OBTENTION DU MASTER
EN INNOVATIONS-DEVELOPPEMENT-SOCIETES
Présenté et soutenu publiquement le 11 Novembre
2010 par Kodzo Amenu HAMENOU
Travaux dirigés par : Docteur Dénis
GOH
Jury d'évaluation du stage :
Président : Hamma YACOUBA
Membres et correcteurs : Bassirou BOUBE
Francine KANE Promotion 2009-2010
REFLEXION
« Ce que vous faites pour moi mais sans
moi, vous le faites contre moi ».
MENHATMA GHANDI
DEDICACE
Je dédie ce travail
A mes enfants et à ma femme qui suscitent en moi l'envie
de me battre. A mon père DUME Komivi pour avoir fait
de moi ce que je suis aujourd'hui.
A ma mère DEGBE Afua Apefa pour ses
encouragements et son réconfort moral et matériel,
REMERCIEMENTS
Mes remerciements vont à l'endroit de :
· Dieu Tout Puissant, le Père pour toutes les
grâces dont il m'a comblé.
· Docteur Dénis GOH, pour avoir bien voulu diriger
ce mémoire malgré son emploi du temps très
chargé.
É Messieurs les membres du jury pour avoir bien voulu
juger et apprécier le présent travail.
· Madame Amina Kodjovi-Noumado, Directrice Nationale SOS
Village d'Enfants Togo, pour avoir accepté que notre Mémoire
porte sur son Institution.
· Monsieur TOEPPEN Komlan, Directeur du Village d'Enfants
Lomé à qui nous adressons notre reconnaissance pour sa
contribution à la réalisation de ce travail.
· Monsieur Richard BASSALBIA, pour m'avoir encouragé
à faire cette étude,
· Mme AWOUTE Essi, pour sa franche collaboration et sa
disponibilité,
· Madame et Monsieur KPEHOR, pour toute leur assistance
financière et morale
· Docteur KOFFI Edem, pour son assistance financière
et son soutien moral
· Tout le personnel d'encadrement du Village d'Enfants SOS
Lomé pour leur disponibilité.
· Mes frères et soeurs pour leur assistance
permanente et leurs conseils.
· Mesdames AGBETI Paulette et Pierrette pour leur
assistance morale et matérielle.
· Tous mes amis Roger GUMEDZOE, Dominique EGAH, pour
m'avoir encourager dans ce travail.
· Tous mes camarades de la promotion 2009-2010
· Tous ceux qui, de près ou de loin, ont
contribué à la réalisation de ce travail.
PRF
ACP CDQ ONG
CAD OCDE OBC
DP
LISTE DES ABREVIATIONS
SOS VE : SOS Village d'Enfants
VESOS : Village d'Enfants SOS
: Programme de Renforcement de la Famille
: Agent de Promotion Communautaire
: Comité de Développement du Quartier
: Organisation Non Gouvernementale
: Comité d'Aide au Développement
: Organisation de Coopération et de Développement
Economique
: Organisation à Base Communautaire
: Diagnostic Participatif
DO : Diagnostic Organisationnel
AGR : Activités
Génératrices de Revenus
CPM : Connaissance Participative du Milieu
PDC : Programme de Développement
Communautaire
ADC : Approche de Développement
Communautaire
OEV : Orphelins et Enfants Vulnérables
DE : Droit des Enfants
ONU : Organisation des Nations Unies
INDEX DES TABLEAUX
Tableau N° 1 : Répartition des
enquêtés selon le sexe 21
Tableau N° 2 : Répartition des
enquêtés selon l'âge 22
Tableau N° 3 : Répartition des
enquêtés selon niveau d'instruction 22
Tableau N° 4 : Répartition des
enquêtés selon la profession 23
Tableau N° 5 : Répartition des
enquêtés en fonction de la situation matrimoniale
23
Tableau N° 6 : Répartition des
enquêtés selon qu'ils ont entendu parler de SOS Village d'enfants
ou non 24
Tableau N° 7 : Répartition des
enquêtés selon les sources de leur information sur SOS Village
d'Enfants 24
Tableau N° 8 : Répartition des
enquêtés sur ce que fait SOS Village d'Enfants 25
Tableau N° 9 : Répartition des
enquêtés sur ce que fait le PRF 25
Tableau N° 10 : Répartition des
enquêtés selon qu'ils connaissent ou non les domaines
d'intervention du PRF 26
Tableau N° 11 : Répartition des
enquêtés selon leur avis sur les domaines du PRF
26
Tableau N° 12 : Répartition des
enquêtés selon le nombre d'enfants sur le PRF 27
Tableau N° 13 : Répartition des
enquêtés selon qu'ils contribuent ou non au PRF
27
Tableau N° 14 : Répartition des
enquêtés par rapport à la participation ou non au PRF
29
Tableau N° 15 : Répartition des
enquêtés selon qu'ils sont autorisés à prendre la
parole 30
Tableau N° 16 : Répartition des
enquêtés par rapport à la prise en compte de leur point de
vue 31
Tableau N° 17 : Répartition des
enquêtés selon qu'ils ont ou non une idée sur les
différentes étapes de mise sur pied du programme
32
Tableau N° 18 : Répartition des
enquêtés par rapport au niveau de participation
32
à la définition des problèmes :
32
Tableau N° 19 : Niveau de participation à
l'identification des solutions aux problèmes : 33
Tableau N° 20 : Répartition des
enquêtés par rapport au rôle joué sur le PRF
34
Tableau N° 21 : Répartition des
enquêtés par rapport à la capacité de se prendre en
charge sans le PRF 35
Tableau N° 22 : Répartition des
enquêtés selon qu'ils sont aptes à s'impliquer davantage
pour la continuité de PRF 36
INDEX DES GRAPHIQUES
Graphique N° 1 : Répartition des
enquêtés selon le pourcentage de contribution à la prise en
charge des enfants 28
Graphique N° 3 : Répartition des
enquêtés par rapport à la participation aux réunion
de sensibilisation du PRF 29
Graphique N° 4 : Répartition des
enquêtés selon qu'ils sont associés aux prises de
décisions 30
Graphique N° 5 : Répartition des
enquêtés par rapport à la participation à
l'organisation des activités du PRF 31
Graphique N° 6 : Répartition des
enquêtés par rapport au niveau de participation à la
mise oeuvre des solutions 33
Graphique N° 7 : Répartition des
enquêtés par rapport au niveau de participation à
l'évaluation du PRF 34
Graphique N° 8 : Répartition des
enquêtés selon le nombre d'années fait sur le PRF
35
TABLE DES MATIERES
I- INTRODUCTION 1
1.1. Justification du choix du sujet : 3
1.1.1-. Intérêt Personnel 3
1.1.2- Intérêt Social 3
1.1.3- Intérêt professionnel 3
1.1.4- Intérêt académique et scientifique
4
1.2. Problématique : 4
1.3. Objectif global : 7
1.4. Objectifs spécifiques : 7
1.5. Hypothèses : 7
1.6. Revue de la littérature 8
1.7. Clarification et définition des termes et
concepts utilisés 10
1.8. Le Programme de Renforcement de la Famille (PRF) :
Qu'est-ce que c'est ? 13
II- MATERIELS ET METHODES 16
2.1- La pré-enquête : 16
2.2- La population cible : 17
2.3- La technique de l'échantillonnage :
17
2.4- La technique du questionnaire : 18
2.4.1- L'administration du questionnaire : 19
2.4.2- Mode d'administration du questionnaire : 19
2.5- La technique de l'observation directe :
19
2.6- La technique de l'interview et d'entretien :
19
2.7- Mode de présentation des données :
20
III- RESULTATS : 21
3.1- Données sur les caractéristiques
socio-démographiques : 21
3.2- Données sur la perception et connaissance du
village d'enfants SOS et le PRF : 24
3.3- Contribution à la prise en charge des enfants
: 27
IV- DISCUSSIONS : 37
4.1- La perception et connaissance du village d'enfants
SOS et le PRF : 37
4.2- Degré de participation des familles au
programme de renforcement de la famille : 39
4.3- Participation et accession à l'autonomie
vis-à-vis du PRF : 40
4.4- Approches méthodologiques du Programme de
Renforcement de la Famille : 40
4.5- Limites et contraintes de l'approche participation
du Programme de Renforcement de la
Famille : 42
4.5.1-Les faiblesses méthodologiques : 42
4.5.2-Les faiblesses liées au coût : 43
4.5.3- Obstacles liés aux bénéficiaires :
43
V- LES SUGGESTIONS : 45
5.1- A l'endroit des structures d'intervention et des
partenaires en général 45
5.2-. A l'endroit du Programme de Renforcement de la
famille : 45
5.3. A l'endroit des familles
bénéficiaires du PRF : 46
VI- LES LIMITES DE NOTRE RECHERCHE :
47
VII- CONCLUSION : 48
BIBLIOGRAPHIE 49
ANNEXES 54
I- INTRODUCTION
En vue de réduire la pauvreté et d'assurer le
bien-être de leurs populations, les peuples africains, après les
indépendances des années 60, se sont engagés ouvertement
dans la bataille du développement politique, économique, sociale
et culturelle avec l'appui non négligé des occidentaux.
Cependant, on constate que les nombreux projets de
développement initiés depuis plus de quarante ans n'ont pas
donné les résultats escomptés. Des évaluations
récentes comme celles du Comité d'Aide au Développement
(CAD), de l'Organisation de Coopération et de Développement
Economique (OCDE) à la fin des années 80 indiquaient qu'une part
importante des projets de développement aboutissait à des
résultats médiocres (CE, 2001).
La Banque Mondiale ajoutait que la moitié des projets
de développement rural qu'elle a financés en Afrique, se sont
soldés par un échec pur et simple : «En effet, ZANA (2003)
affirme que les projets réalisés sans les personnes
concernées sont perçus comme des vaches à lait des
bailleurs de fond justes bonnes à la traite ».
Selon la socio-économiste Wilhemina Quaye, les
tentatives d'introduction de la biotechnologie en Afrique doivent prendre en
compte les besoins et les valeurs des populations locales.
Pour l'auteur, divers facteurs expliquent l'échec des
projets ; au nombre de ces facteurs, on peut citer la non-appropriation du
projet, la? réticence face à la transparence,
l'absence de planification de la gestion des changements, l'absence d'un agent
de changement, le manque d'engagement des employés, la mauvaise
communication des besoins, et aussi l'élaboration des stratégies
de développement introduites par des spécialistes qui ne se sont
pas nécessairement informés des aspirations profondes des milieux
d'intervention.
Pour ce qui est de la non-participation des populations
locales, des raisons ont été avancées parmi lesquelles il
y a, d'une part, la méconnaissance des réalités
socioculturelles et économiques, la non prise en compte des besoins
exprimés par les bénéficiaires et d'autre part, la non
motivation de ces communautés locales dans les actions de leur propre
développement, la non appropriation des microréalisations par les
populations.
Cette situation conduira un grand nombre d'organisations et
institutions internationales même les plus conservatrices comme la Banque
Mondiale et le Fonds Monétaire International, qui se tenait à
l'écart des discussions avec les Etats et les Organisations Non
Gouvernementales (ONG) locales, à faire maintenant marche
arrière.
Elles ont compris qu'aucune initiative en faveur des populations
ne pourra donner des résultats satisfaisants sans la participation
effective des bénéficiaires.
Aussi vont-elles coopérer avec ces ONG et autres
associations dans la lutte pour la réduction de la pauvreté.
C'est ainsi que la participation des populations locales aux
projets de développement fait de plus en plus l'objet de recommandations
des séminaires, des colloques, et célébrées dans
des discours officiels des politiques.
A partir de ce moment naîtront, plusieurs types de
développement dits << participatif >>, <<
auto-promotion >> ou encore << développement local >>
qui confèrent aux populations bénéficiaires la
responsabilité de réaliser des changements qu'elles
désirent à partir des réalités qu'elles vivent.
L'idée de développement participatif
représente une force essentielle pour animer la croissance nationale. Ce
modèle participatif du développement se doit de conférer
une image de respectabilité aux populations locales qui sont tenues de
contribuer réellement à la conception, à
l'exécution et à l'évaluation des projets de
développement.
Dans leur ouvrage << La participation populaire au
développement en Afrique noire >>, IPDKathala, Paris, 1984,
Mondjanagni et al ont présenté plusieurs expériences de la
participation des communautés aux actions de développement en
Afrique, dans les pays francophones et les pays anglophones. Les auteurs y
démontrent l'engagement actif de diverses communautés dans la
résolution de leurs problèmes de développement, ainsi que
les obstacles multiformes qui handicapent la participation populaire et
communautaire. Les différents << succès-stories >> en
matière de participation communautaire couvrent tous les secteurs :
promotion rurale et paysanne, santé, éducation, etc.
Ce livre confirme la thèse selon laquelle seule la
participation des populations locales est le gage de tout développement
auto entretenu. Les communautés ne doivent pas attendre forcement les
solutions venues d'ailleurs avant d'agir.
SOS Village d'Enfants a compris la leçon en travaillant
conjointement avec les individus, les groupes, les organisations et les
institutions, partout où cela contribue à la réalisation
des objectifs de son programme.
A travers la coopération avec les autorités
gouvernementales, la communauté et d'autres organes de tutelle, SOS
Village d'Enfants les encourage et les soutient à satisfaire leurs
engagements envers les enfants et leurs familles. Et c'est d'ailleurs ce qui
justifie le choix de notre thème de recherche qui s'intitule : «
Degré de participation des Communautés Locales aux
projets SOS Villages d'Enfants Togo : Cas du Programme de Renforcement de la
Famille du Village d'Enfants SOS Lomé ».
1.1. Justification du choix du sujet :
L'intérêt que notre sujet de recherche suscite en
nous est important et se situe à quatre niveaux : intérêts
personnel, social, professionnel puis académique et scientifique
1.1.1-. Intérêt Personnel
D'abord au plan personnel, nous sommes
émerveillés par le travail que les organisations non
gouvernementales font dans le domaine du développement des
communautés locales. Notre curiosité intellectuelle nous a aussi
poussé à nous interroger sur l'impact de la participation de ces
populations locales sur leur développement économique et
social.
1.1.2- Intérêt Social
Le présent travail nous permettra d'avoir une vision
beaucoup plus large et nette de la contribution des populations locales aux
projets de développement en général et
particulièrement l'implication des familles bénéficiaires
du programme de renforcement de la famille. Il fera comprendre également
que la participation des populations au programme de renforcement de la famille
influe sur le succès du programme et que le résultat de ce
travail offre une opportunité d'apporter notre part à la
promotion des populations.
1.1.3- Intérêt professionnel
Au plan professionnel, en tant que futur agent de
développement nous avons jugé utile d'entamer un début
de réflexion autour de la gestion axée sur les résultats
dans les organisations. Tout développement suppose un choix judicieux
d'outils de planification. Notre
ambition est de rendre plus performante et visible l'action
des organisations sur le terrain par un management opérationnel et
stratégique. Cela passe par l'élaboration de meilleurs outils de
gestion (socle de tout bon rendement). Nous demeurons convaincus que
grâce au dynamisme et au génie des organisations de
développement, les conditions de vies des populations peuvent
s'améliorer énormément à travers leur implication.
Le choix de ce sujet participe à inculquer aux organisations, la bonne
gouvernance puis la culture du résultat et non celle des
activités.
1.1.4- Intérêt académique et
scientifique
Enfin, au plan académique et scientifique, ce
présent travail devra contribuer à enrichir les écrits sur
la participation des populations aux projets de développement.
Aussi, dans le cadre de pouvoir confronter les théories
apprises à la réalité, il s'avère utile de mener
une recherche scientifique qui aide à articuler la partie
théorique avec la pratique enfin de renforcer la connaissance et surtout
que la science connaît une évolution constante. Le présent
travail amènera tous ceux qui le consulteront à pousser plus loin
leurs recherches dans ce domaine. Aussi, ce travail prouve notre participation
à l'extension du champ des connaissances.
1.2. Problématique :
Dans le monde des millions d'enfants ont perdu leurs parents
et la prise en charge de leurs familles biologiques, et ceux qui risquent de
tomber dans cette situation sont encore beaucoup plus nombreux. Très
souvent, ces enfants n'ont nul part où trouver la protection, la prise
en charge et le soutien nécessaire pour leur bon
développement.
SOS Village d'Enfants est née de la reconnaissance de
la détresse de ces enfants et d'un désir de répondre
à leur situation d'une manière sensée et adéquate.
A travers son modèle de prise en charge familiale, SOS offre une prise
en charge de type familiale aux enfants ayant perdu la prise en charge de leurs
familles biologiques. Plus récemment, elle a acquit les moyens
nécessaires de répondre à la situation des enfants
risquant de perdre la prise en charge de leurs familles biologiques.
Ce travail de prévention a pris forme dans le
développement des programmes de renforcement de la famille, qui
visent à empêcher que les enfants perdent la prise en charge de
leur famille.
Ainsi SOS Village tend-elle la main aux individus, familles,
communautés, collectivités
locales et autres partenaires pour construire une
société où tous les enfants peuvent
bénéficier d'un environnement familial chaleureux. Dans cette
optique, elle poursuit une approche de développement qui dépasse
la prestation des services essentiels, en reconnaissant le potentiel des
enfants, de leurs familles et de leurs communautés à mener leur
propre développement autonome.
De même, dans ce travail de renforcement de la famille,
SOS Village d'Enfants permet aux familles et à la communauté de
protéger et de prendre soin des enfants en utilisant un processus de
planification de développement familial progressif.
Pour y arriver, SOS Village d'Enfants travaille directement
avec les familles et les communautés pour leur permettre de
protéger efficacement et de prendre en charge d'une manière
raisonnable leurs enfants en impliquant au mieux les collectivités
locales et les autres prestataires de services.
Aussi les programmes de renforcement de la famille sont-ils
mis en oeuvre avec des partenaires d'exécution locaux, afin de s'assurer
de leur ancrage dans la communauté et de leur appropriation conjointe
entre ces partenaires et SOS Villages d'Enfants.
Pour ce faire l'institution travaille conjointement avec des
individus, des groupes, des organisations et des institutions dans la mesure
où cela puisse contribuer à atteindre les objectifs du
programme.
Les familles et les communautés sont soutenues pour
devenir autonomes dans la prise en charge de leurs enfants pendant une
période allant jusqu'à 5 ans : Une famille peut participer au
programme tant qu'elle oeuvre vers l'autonomie
La participation des principales parties prenantes est un
élément fondamental dans toutes les étapes de
développement du programme. SOS Villages d'Enfants s'assure en
particulier que la voix des populations locales est entendue, et plus
spécifiquement celle des enfants et familles au sein du groupe cible; en
leur donnant l'occasion de participer, de sorte qu'ils puissent s'exprimer
pleinement.
Le Programme de Renforcement de la Famille du Village
d'Enfants SOS de Lomé, rentré dans sa phase opérationnelle
depuis juin 2004 soit déjà cinq ans, a pris en compte, à
ce jour, 87 familles et à la lumière des rapports trimestriels,
ses familles ont été appuyés sur plusieurs plans entre
autres : plan alimentaire, sanitaire, scolaire, psychosocial et renforcement
des
capacités des parents quant à la prise en charge de
leurs enfants.
Tout ceci en étroite collaboration avec les
communautés locales dans le but de les préparer à une
autonomie et à la prise en charge du programme par un comité de
pilotage local.
Et comme prévue dans les lignes directives du
programme, les premières familles prises en compte par le programme
devraient accéder à leur autonomie après une
période de trois à cinq ans puisque ayant été
impliquées dans la préparation à cette autonomie.
A première vue, on serait tenté de croire qu'il
n'y aura pas de problème quant à l'implication au programme et
à l'accession à l'autonomie des familles quand on sait que
certaines familles sont devenues aujourd'hui 44 familles sont sorties du
programme, mieux sont devenues autonomes.
Mais la situation sur le terrain est toute autre.
L'intervention du programme connaît aujourd'hui un certain nombre de
problèmes liés à l'accession à l'autonomie des
familles vis-à-vis du programme après la période
d'accompagnement prévu par le programme.
Nos interrogations au sujet de cet état de chose nous
ont permis de comprendre qu'il existe un déficit d'implication des
familles et des communautés locales dans les différents processus
de mise oeuvre du programme.
En témoigne aussi les remarques, les critiques, les
inquiétudes, les propositions formulées lors des entrevues avec
les familles bénéficiaires du programme. Nos investigations ont
d'autres parts été confirmées par les résultats de
la dernière autoévaluation du programme qui s'est
déroulée du 13 au 21 août 2010 où les familles et
les responsables du programme se rejettent les responsabilités.
Pour les familles du programme, elles n'ont pas
été associées à certaines prise de décisions
les concernant. Les responsables pour leur part affirme avoir suffisamment
collaborer avec les familles et les communautés locales afin de les
préparer à prendre en mains leur destinée et celle de leur
famille.
Dans de telles situations, il nous a donc paru pertinent, dans le
cadre de la présente étude, de nous poser des questions
Existe-t-il vraiment une collaboration entre les familles et
les responsables du programme ? Quelle est la nature de cette collaboration
? Quel est le degré de participation des familles à
ce programme de renforcement de la famille initié par SOS Village
d'Enfants ? Quels sont les
axes d'implication des collectivités locales dans le
processus de renforcement de la famille ? Quel est l'impact de la participation
des populations dans ce projet ?
1.3. Objectif global :
L'objectif général assigné à cette
étude est d'évaluer le degré de participation des
populations locales au programme de renforcement de la famille
1.4. Objectifs spécifiques :
- Identifier les différents axes d'implication des
familles, bénéficiaires dans le processus de programme de
renforcement de la famille ;
- Déterminer les différentes contraintes et
obstacles à la participation des populations au programme de
renforcement de la famille.
- Faire des recommandations pour un renforcement de la
participation des populations au PRF ?
1.5. Hypothèses :
Maurice DUVERGER, in Méthodes des sciences sociales
Paris, P.U.F., 1961, déclare que « toute recherche scientifique,
aussi bien dans les sciences sociales que dans les sciences physiques, se fait
à l'intérieur des cadres conceptuels. Elle implique d'abord une
certaine classification des faits, une typologie plus ou moins nette des
phénomènes étudiés et les rapports qui existent
entre eux, qu'on définisse à propos des théories, des
systèmes plus ou moins hypothétiques ». A la suite de ce qui
précède, il est indispensable de formuler des hypothèses
qui seront vérifiées sur le terrain.
Avant d'identifier nos hypothèses, nous avons
analysé, à la lumière de l'auto évaluation, des
rapports trimestriels, des entretiens avec la coordinatrice et avec certaines
familles, la situation de la participation des populations locales aux projets
SOSVE Togo et surtout celui du programme de renforcement de la famille du
village d'Enfants Lomé.
Notre étude retient la première hypothèse
suivante : les difficultés de participation des populations locales au
programme peuvent avoir son origine dans le fait que les concepteurs du
programme pensent que comme le programme procure aux familles
bénéficiaires un intérêt matériel ou moral,
leur implication serait automatique.
Une deuxième hypothèse énonce que
l'absence d'une implication de la population locale contribuerait aux
difficultés d'autonomisation des familles et de leurs enfants vis
à vis du
programme.
1.6. Revue de la littérature
Dans le cadre de notre étude, nous avons eu à
consulter certains documents dont les auteurs ont fait des réflexions
touchant certains aspects de notre thème. Il nous paraît
indispensable de présenter sous forme thématique les grandes
conclusions de ces travaux antérieurs, ce faisant, nous réalisons
du coup la revue de la littérature.
Guy BELLONCLE Participation paysanne
et aménagements hydro-agricoles, Ed. Karthala, Paris, 1985 : Il
n'y a pas de promoteur sérieux de développement rural qui n'ait,
à une rubrique de sa proposition de projet, un volet de méthode
participative. La participation et l'animation rurales sont une des voies vers
le développement. En tant que mode opératoire d'action, elles
apportent une solution technique précise et solide au problème de
développement. Elles passent par la formation ainsi que par
l'information, l'éducation et la communication (IEC),
l'alphabétisation fonctionnelle et l'apprentissage de la gestion et
constituent la voie indispensable vers la maîtrise des projets par les
paysans.
Albert MEISTER, La participation pour
le développement, Ed. Ouvrières, Paris, 1977 : Selon
l'auteur, le développement d'un pays ne résulte pas seulement de
mesures purement économiques. L'échec est probable si la
population, ne se sentant pas concernée, reste passive. Son élan
est l'une des clés du succès. D'où l'importance capitale
de faire entrer les plus larges couches possibles de la société
dans un processus de participation au développement, qui peut
revêtir des formes diverses : alphabétisation, éducation
des adultes, vulgarisation agricole, travail social, développement
communautaire, animation rurale, etc.
Alfred MONDJANAGNI, La participation
populaire au développement en Afrique noire, Karthala, Paris,
1884 : Il n'y a pas à aller chercher trop loin les causes des
échecs répétés des projets de développement.
Pour lui, les grands aménagements hydro-agricoles n'ont pas donné
l'espoir qu'on avait mis en eux, surtout parce que, non seulement les
études économiques, écologiques et techniques ont
été défaillantes, mais aussi et surtout parce que les
populations qui sont censées être les premières
bénéficiaires ne se sentent pas toujours concernées par
l'opération. La question de faire participer les populations vient
toujours trop tard, car au lieu de la situer en amont de l'opération, on
la pose en aval quand les jeux sont déjà faits. Ce sont tous les
aspects humains, ajoutés aux aspects techniques et financiers, qui
font un développement réel et durable. Les
aspects humains constituent d'ailleurs le moteur central du succès.
Hamidou Benoît OUEDRAOGO,
L'appropriation des projets de développement. Le cas des
Micro-réalisations au Burkina-faso, Université de
Québec à Rimouski (GRIDEQ), 1992 : Pour lui, il est maintenant
reconnu que le problème majeur du développement est moins celui
de la connaissance des technologies que celui de la transmission des processus
de connaissances eux-mêmes et de la démocratisation de la
participation au changement. Il estime que la vraie mesure de réussite
réside dans les changements durables et autonomes qui continueront de se
produire auprès des populations-cibles et de l'ensemble de la
communauté après le départ des acteurs extérieurs.
Les agences d'aide et les gestionnaires de projets influencent aussi les
conditions de réussite ou d'échec. Le changement dépend
des facteurs locaux et des facteurs externes. De nombreuses initiatives
s'essoufflent, se brisent ou se diluent par l'absence d'un cadre politique
propice à la rencontre et à la complémentarité
entre un macro-projet de transformation nationale et des micro-projets de
développement locaux et régionaux.
L'implication des collectivités territoriales à
son développement nous l'avons dit s'impose en ce siècle avec
beaucoup d'acuité. Selon GEORGES GONTCHAROFT, ancien
directeur de la revue Territoire cité dans un article de
Wikipédia, l'encyclopédie libre « La vision descendante
de la participation >> (les décisions sont prises en haut
lieux sans concertation avec les populations concernées) est
contestée au début des années 1970 par de nombreux acteurs
locaux qui considèrent que le développement d'un territoire doit
prendre en comptes les besoins et les aspirations de ces habitants. Pour
GEORGES GONTCHAROFT, la gestion d'une collectivité
locale, d'un territoire se fait du bas en haut. Cet avis est aujourd'hui de
plus en plus partagé par plusieurs acteurs du développement.
Cette démarche participative prônée par le «
mouvement des pays >> donne plus de responsabilités aux
collectivités locales dans les prises de décision en ce qui
concerne leur propre destin. Ainsi le bien être d'une
société « doit commencer au niveau locale et se propager
au niveau supérieur. Il doit valoriser les ressources d'un territoire
par et pour les groupes qui occupent ce territoire. >>
En France, les lois Defferre de 1982 - 1983 sur la
décentralisation donne plus de responsabilités aux
collectivités locales pour mener des projets locaux et des politiques
d'aménagement.
Selon la Banque Mondiale « c'est donc de plus en plus
aux collectivités locales qu'ils appartiennent de répondre
à la demande, sans cesse croissante d'équipement collectif
[...J
car les collectivités locales, en dépit de
leurs faiblesses et de leurs manques de ressources financières, sont
mieux placées que quiconque pour répondre aux besoins locaux
».
Ainsi tous ces fondements et idéologies donnent la part
belle aux collectivités pour une bonne stratégie de
développement. C'est donc dire que la participation,
l'imprégnation des collectivités se pose et s'impose de nos jours
comme la solution miracle pour le développement de l'Afrique.
Par ailleurs, divers aspects de la participation communautaire
et des conditions de réussite des projets de développement en
milieu rural ont été abordés par un grand nombre d'auteurs
mais sans nous laisser emporter par un excès livresque, nous nous
contenterons de choisir quelques documents susceptibles de nous fournir une
base de travail pour notre recherche.
1.7. Clarification et définition des termes et
concepts utilisés
Participation : Participation vient
du verbe participer qui signifie, selon Le Petit Larousse, s'associer, prendre
part à. La participation est donc la contribution qu'on apporte à
quelque chose, à une initiative. C'est l'action de s'associer à
quelque chose.
La participation communautaire au projet de
développement est la contribution qu'apporte une
communauté/population à un projet de développement qui la
concerne. Cette contribution peut être volontaire ou provoquée.
C'est aussi l'implication des populations aux différentes phrases de
réalisation d'un micro-projet : identification des besoins,
élaboration du projet, exécution, gestion et maintenance,
suivi-évaluation du micro-projet.
Susciter la participation des populations dans le cadre d'un
projet de développement, c'est permettre à celles-ci de
s'impliquer dans toutes les phrases du projet et de partager le pouvoir
lié au processus de prise de décision. Il existe
différents modes de participation. Albert MEISTER distingue cinq (05)
modes de participation qui sont :
· la participation de
fait : fondée sur la tradition qui regroupe des
personnes ayant certains buts en commun. C'est le cas d'un groupe ou classe
d'âge ou de métier, par exemple, où le recrutement des
membres n'est pas volontaire, mais de fait et la participation dans ce cas a
pour fonction de renforcer les traditions.
· la participation
volontaire se déclenche sans l'aide d'une animation
quelconque lorsque des personnes partageant certains intérêts,
décident de se regrouper en coopérative, syndicat, parti
politique, etc. pour défendre leurs intérêts. Le
recrutement
se fait de façon volontaire et la participation
satisfait les besoins nouveaux de la collectivité et facilite
l'adaptation des membres aux changements sociaux.
· la participation
spontanée : elle renvoie à une participation
entièrement volontaire et sa spontanéité tient au fait que
les circonstances d'habitat (voisinage), pays d'affinité quelconque ont
mis des gens ensemble. Le recrutement se fait spontanément et la
participation répond à des besoins d'ordre affectif et
psychologique.
· la participation
provoquée est celle suscitée par des animateurs
pour encourager des comportements jugés nécessaires pour une
meilleure adaptation au changement social. Le recrutement est provoqué
par la sensibilisation pour remplir une fonction d'adaptation.
· la participation
imposée provoquée selon des normes
établies par des animateurs extérieurs au groupe.
L'adhésion est obligatoire puisque nécessaire au fonctionnement
d'un projet.
En dehors ce cette typologie dressée par Albert
MEISTER, on considère dans la pratique deux types de participation selon
le degré d'implication des bénéficiaires dans la
réalisation des micro-projets. On distingue la participation
déterministe et la participation interactionniste.
La participation déterministe
n'implique pas les populations bénéficiaires aux principales
phrases des projets de développement. Tout au plus, les intervenants
associent les bénéficiaires à la phase d'exécution,
les percevant comme une simple main-d'oeuvre. Cela a des conséquences
sur l'aboutissement même du projet. Gérard CONAC fait remarquer
que l'absence de maîtrise de la décision engendre chez les paysans
l'idée que le projet n'est pas le leur, mais celui de l'administration
ou de la société régionale d'aménagement, et
qu'elle crée un sentiment d'irresponsabilité grave de
conséquences.
Ce type de participation ne prend pas en compte le contexte
socioculturel de la logique ou de la rationalité du paysan dans la
réalisation des projets.
La participation interactionniste
qui implique les populations concernées à toutes les phases
depuis l'identification des besoins, la définition des objectifs
jusqu'au suivi-évaluation (et au partage des fruits, ...) en passant par
l'élaboration, l'exécution, la formation à la gestion et
à la maintenance du projet. La participation renvoie à la
responsabilisation de l'individu et du groupe. La participation est inscrite
dans ce cas dans le contexte socioculturel, économique et
politique des participants.
Yao ASSOGBA fait remarquer qu'en terme de
pratique développementale, le paradigme interactionniste suppose que les
intervenants tiennent compte dans le processus de réalisation d'un
projet, des croyances, des motivations, des logiques économiques et des
stratégies des populations bénéficiaires »
Animation, participation et hydraulique villageoise en Afrique :
étude d'un exemple du Togo, Université Laval, Centre Sahel,
Dossiers Etudes et Formation Québec, Canada, P.33
Le processus de développement est loin d'être une
simple question de transfert mécanique des facteurs définis comme
les déterminants des transformations sociales nécessaires
à l'évolution d'une société
sous-développée. La technologie et le capital financier sans se
soucier des perceptions, des représentations de rôle et de statut,
de l'univers symbolique des bénéficiaires des projets, conduit
à l'échec.
Pour le groupe de la Banque Mondiale, la participation est
« un processus par lequel les parties prenantes influent sur les
initiatives, les décisions et les ressources qui concernent leur
développement et en partagent le contrôle ».
Pour l'ONU, le concept de participation est introduit dans le
champ du développement comme le moyen par lequel les citoyens devraient
s'impliquer dans le processus de leur propre devenir.
L'approche participative est
la démarche qui associe les acteurs à toutes les phases de
l'action ou du projet, c'est-à-dire de l'identification du
problème jusqu'au suivi-évaluation en passant par la mise en
oeuvre. Elle suscite l'engagement de tous les acteurs et induit la
responsabilisation.
Projet : c'est une
activité programmée et mise en oeuvre sur la base d'objectifs
mesurables, opérationnels et réalisables en un temps donné
dans un milieu donné avec des moyens appropriés.
Micro-réalisation :
projet ponctuel issu des besoins immédiats d'une communauté ou
collectivité qui souhaite participer à sa
réalisation avec l'aide de l'Etat, d'un bailleur de fonds ou d'une
ONG.
Degré : selon le
Dictionnaire Robert, il s'entend par niveau d'interprétation incluant
une distanciation mieux c'est un niveau d'élévation par rapport
à un plan horizontal.
1.8. Le Programme de Renforcement de la Famille (PRF) :
Qu'est-ce que c'est ?
Les conditions de vie difficiles et les situations de crise
font que, souvent, des parents ne peuvent s'occuper de leurs enfants comme il
le faudrait. Beaucoup n'ont pas le strict nécessaire, l'argent pour les
soins de santé ou pour scolariser leurs enfants, satisfaire leurs
besoins.
Avec les programmes de renforcement de la famille, SOS
Villages d'Enfants veut contribuer à ce que les familles arrivent,
à long terme, à subvenir elles-mêmes à leurs besoins
et à mener une existence autonome. C'est en effet le seul moyen de
s'assurer que les enfants ne soient pas laissés pour compte et qu'ils
puissent grandir dans leur famille.
SOS Villages d'Enfants est persuadée que, pour un
enfant, la famille est toujours le meilleur cadre d'épanouissement.
Cependant, des millions d'enfants dans le monde entier ont déjà
perdu la protection de leur famille. La pauvreté, la maladie, la
violence, les catastrophes et les conflits armés font augmenter chaque
jour le nombre d'enfants risquant d'être abandonnés,
délaissés et négligés.
Les programmes de renforcement de la famille s'adressent,
selon les réalités locales, à des groupes cibles
particuliers, comme par exemple les mères élevant seules leurs
enfants, les familles touchées par le VIH/sida ou les familles
connaissant de grandes difficultés économiques, qui
s'accompagnent souvent de problèmes de dépendance, de maladies et
d'isolement.
Le PRF est un département du Village d'Enfants SOS
créé en Janvier 2004 au Togo et rentré dans sa phase
opérationnelle en juin 2004. Au départ, il est
dénommé "Projet SIDA". Cependant, pour éviter la
stigmatisation et surtout compte tenu du fait que le critère de base
pour l'identification des bénéficiaires n'était pas
seulement le VIH/SIDA, le programme a connu une modification de
dénomination et s'intitule désormais "Programme de Renforcement
de la Famille".
L'objectif du programme de renforcement de la famille est de
permettre aux enfants qui risquent de perdre la prise en charge de leur famille
de grandir au sein d'un environnement familial chaleureux.
Le programme travaille directement avec les familles et les
communautés pour leur permettre de protéger efficacement et de
prendre en charge d'une manière raisonnable leurs enfants en
collaboration avec les collectivités locales et les autres prestataires
de services.
Au sein de la communauté, le programme de renforcement de
la famille oeuvre à s'assurer que les trois éléments de
l'ensemble des services qui suivent, soient réellement traités
:
S'assurer que les enfants ont accès aux
services essentiels nécessaires pour réaliser leur droit
à la survie, au développement, à la protection et à
la participation. Cela comprend un appui éducatif,
nutritionnel, sanitaire et psychosocial ; l'amélioration des conditions
de vie ; ainsi que le soutien à l'établissement de
l'identité de l'enfant. Ces services parviennent directement aux
enfants.
Soutenir les familles à renforcer leurs
capacités à protéger et à prendre soin de leurs
enfants. Cela comprend le soutien des tuteurs pour qu'ils
développent leurs connaissances et leurs compétences ; pour
qu'ils assurent une source de revenus stable (ex : revenu et production
alimentaire) dans le but de pouvoir répondre aux besoins qu'implique le
développement de leurs enfants aujourd'hui et dans le futur; et pour
qu'ils gèrent leurs ressources de manière efficace. Ces services
parviennent aux enfants par le biais de leurs familles.
Renforcer les systèmes de soutien pour les
enfants vulnérables et leurs familles au sein de la communauté.
Un soutien est offert plus particulièrement aux membres de
la communauté (du groupe cible, des prestataires de
services particuliers ou autres membres concernés de la
communauté) pour qu'ils apprennent à s'organiser afin qu'ils
puissent être capable de développer et maintenir leurs propres
réponses aux besoins des enfants et des familles vulnérables. Ces
services parviennent aux enfants par le biais de leurs communautés.
Ainsi, la cible du Programme de Renforcement de la Famille se
compose des enfants qui :
> vivent avec un parent malade en phase terminale (SIDA ou
autre maladie terminale);
> ont déjà perdu un ou les deux parents
(à cause du SIDA ou autres causes) ; > vivent dans des familles
dirigées par un enfant ou un grand parent ;
> vivent dans des maisons d'accueil (maison qui abrite un ou
plusieurs orphelins) ;
> vivent avec des parents en situation sociale précaire
(handicapés physiques ou mentaux, perte d'emploi, détenus).
II- MATERIELS ET METHODES
La méthode apparaît comme le cheminement de la
recherche, c'est une démarche ordonnée, une technologie
raisonnée utilisée dans une recherche en vue d'aboutir à
des résultats probants. Par méthode, on peut également
entendre « des règles faciles mais certaines, grâce
auxquelles tous ceux qui les observent exactement ne supposeraient jamais vrai
ce qui est faux et parviendront, sans se fatiguer à des efforts
inutiles, à la connaissance vraie de ce qu'ils peuvent atteindre
» Descartes, Les Règles de la méthode.
Aucun chercheur ne peut prétendre se passer de la
méthodologie pour atteindre le but qu'il s'est fixé. Il lui
incombe, pour cette raison, l'impérieuse tâche d'élucider
la démarche méthodologique qui lui a permis de se garder de
graves méprises et de stabiliser sa recherche sur une base scientifique,
étalon de mesure de la validité, de la précision et de la
fiabilité de l'analyse. Aussi avons-nous décidé
d'expliciter notre approche méthodologique.
Pour étudier et sonder les opinions par rapport aux
contours du degré de participation des familles au programme de
renforcement de la famille initié par le Village d'Enfants SOS, cette
recherche a retenu trois techniques de recherche que sont : une enquête
par sondage (échantillonnage et questionnaire) et deux autres techniques
qualitatives, à savoir, les interviews et l'observation directe.
Ce sont, en fait, des « méthodes des sciences
humaines qui recherchent explicitement, analysent des phénomènes
visibles ou cachés. Ces phénomènes, par essence, ne sont
pas mesurables (croyances, représentations, [opinions]) ; ils ont les
caractères des faits humains », (MUCCHIELLI, 1991 :
280).
2.1- La pré-enquête :
Elle représente une étape importante de la
recherche. Nous entendons par pré-enquête toutes les
méthodes qui nous permettront d'avoir des informations au premier niveau
de notre travail.
La pré-enquête, comme son nom l'indique vient
avant l'enquête. Elle nous a permis de tester les outils de collecte des
informations, notamment le questionnaire. Aussi nous a-t-elle permis de
corriger et de rendre les outils de collecte pertinents par rapport aux
objectifs de l'étude. Quand on a un questionnaire, même un guide
d'entretien, on le teste avant d'aller sur le terrain pour interroger les gens.
L'objectif de la pré-enquête est de jauger la pertinence des
questions.
C'est à travers ce pré-test que nous avons
ajusté le questionnaire aux réalités des populations
concernées.
2.2- La population cible :
C'est la base à partir de laquelle nous allons
déterminer notre échantillon. Il regroupe les familles, les chefs
traditionnels des communautés, les prestataires de services et autres
unités concernées par le programme de renforcement de la famille
du village d'enfants SOS de Lomé.
La population cible de la présente étude est
constituée des familles des bénéficiaires du PRF. Mais
pour avoir des informations nécessaires pour notre recherche, nous nous
sommes intéressé aux chefs de familles ou tuteurs des enfants
prise en charge par le programme, les seules habiletés à nous
dire s'ils participent ou non au programme et quelles sont les conditions
d'implication.
2.3- La technique de l'échantillonnage :
L'échantillonnage est la technique qui consiste
à choisir un groupe d'individus appelé échantillon dans
une population mère. Ce dernier ne constitue pas la population totale du
milieu d'étude mais la population sur laquelle doit porter
l'étude.
C'est dans ce sens que R. GHIGLIONE et B. MATALON affirment
que : « Il est très rare qu'on puisse étudier exhaustivement
une population, c'est-à-dire en interroger tous les membres. Ce serait
si long et si coûteux que c'est pratiquement impossible. D'ailleurs c'est
inutile : interroger un nombre restreint de personnes, à condition
qu'elles aient été correctement choisies, peut apporter autant
d'informations, à une certaine erreur près, erreur calculable et
qu'on peut rendre suffisamment faible. Le problème est de choisir un
groupe d'individus, un échantillon, tel que les observations qu'on fera
sur lui, pourront être généralisées à
l'ensemble de la population ; il faut donc que l'échantillon
présente les mêmes caractéristiques que la population,
qu'il soit représentatif. », Les enquêtes sociologiques.
Théories et Pratiques, Armand Colin, Paris, 1982 p 29.
Par ailleurs, il faut préciser qu'il n'y a pas un
échantillonnage standard qu'il faut appliquer à toutes les
études. Chaque chercheur qui veut entreprendre une étude, faute
de pouvoir interroger toute la population mère, peut prélever
lui-même son échantillon pourvu que ce dernier soit
représentatif ou présente à peu près les
mêmes caractéristiques que son univers d'étude.
Aussi réaliser une enquête, c'est interroger un
certain nombre d'individus en vue d'une généralisation.
L'échantillonnage s'impose au chercheur quand celui-ci ne peut
interroger sa population d'étude dans son intégralité.
Or notre population mère étant
déjà réduite, nous avons choisis de retenir tous les
individus de la population mère pour l'enquête ; autrement dit,
enquêter tous les chefs ménages dont l'effectif total est 44.
En définitive, le sous-ensemble étant
égal à l'ensemble de l'univers d'enquête, c'est une
enquête exhaustive qui s'impose.
2.4- La technique du questionnaire :
Le questionnaire, comme le guide d'entretien, est un outil dans
le cadre d'une technique de recueil des informations qui est l'entretien ou
l'interview
Le principal instrument auquel nous avons eu à recourir
sur le terrain pour la collecte des données est le questionnaire.
C'est un outil de collecte de données dont nous nous
sommes servis pour recueillir des informations quantitatives auprès de
notre échantillon.
Il nous a aidé à formuler un ensemble de
questions que nous avons proposé à un certain nombre
d'éléments du public qui constituent les unités de notre
échantillon afin de recueillir leur point de vue sur la question de la
participation ou non des familles à ce programme de renforcement de la
famille initié par SOS Village d'Enfants. Ces questions ont tenu compte
des hypothèses et des objectifs dans son élaboration.
Deux types de questions sont posés à nos
enquêtés pour recueillir les informations. Il s'agit des questions
fermées à réponses multiples avec gradation qui permettent
d'ordonner les choix de l'interviewé par ordre de grandeur et des
questions ouvertes sur les opinions et les motivations qui donnent plus de
liberté à l'enquêté dans l'expression de ses
opinions.
Cette technique du questionnaire offre l'avantage d'une
codification et d'une exploitation rapides des réponses, mais son emploi
exclusif ne saurait permettre une analyse en profondeur, c'est pourquoi elle a
été complétée et renforcée par la technique
de l'observation directe.
2.4.1- L'administration du questionnaire :
Elle s'est déroulée de façon discontinue
et les enquêtés ont été abordés dans leur
propre domicile. Notons que la plupart de nos enquêtés habitent
les quartiers de la capitale couvert par le programme où a lieu cette
enquête : Adéwi, Agbalépédogan, Agoè
Nyivé, Avédji, Djidjolé, Cassablanca, Gblinkomé,
Hédzranawoé, Nukafu, Kégué, Tokoin Tamé.
2.4.2- Mode d'administration du questionnaire :
L'administration indirecte qui consiste à poser des
questions aux enquêtés et à noter leurs réponses
nous a été plus commode pour cette collecte de données. Ce
choix s'explique par le fait que le faible niveau d'instruction de nos
enquêtés ne leur permet ni de lire ni d'écrire.
2.5- La technique de l'observation directe :
L'observation directe, qui consiste à « se trouver
présent et mêlé à une situation sociale pour
l'enregistrer et l'interpréter en s'efforçant de ne pas la
modifier », (PERETZ, 1998 : 279) est une méthode «
d'enregistrement par notes descriptives ou analytiques d'actions ou
d'observations perçues sur le terrain dans un contexte naturel »,
(NGA Ndongo, 1999 : 300). Elle favorise l'accès immédiat aux
comportements de la population locale (bénéficiaires) afin de
mieux cerner les mobiles de l'implication ou non de la famille à ce
programme.
Il s'est agi pour nous, de suivre les familles
bénéficiaires dans leur participation aux réunions
organisées par le programme et de voir comment elles sont
impliquées dans la prise des décisions les concernant.
2.6- La technique de l'interview et d'entretien :
Les interviews qui sont, un procédé
d'investigation scientifique utilisant un processus de communication verbale,
pour recueillir des informations, en relation avec l'objectif fixé pour
cette recherche, apparaissent ici appropriées pour explorer et sonder le
fond et la profondeur des opinions de notre population cible : les
bénéficiaires, d'autant plus que l'opinion s'exprime
verbalement.
Ceci dit le guide d'entretien nous a permis de recueillir des
informations auprès des personnes qui sont censées détenir
des informations suffisantes dans le domaine concerné par la
présente étude.
Les informateurs clés sont entre autres le Coordinateur
National du PRF, l'Agent de Promotion sociale en charge du programme de
renforcement de la famille du site de notre étude, certains responsables
du Village d'Enfants SOS Lomé, certains membres du CDQ et du
Comité de pilotage.
2.7- Mode de présentation des données
:
Afin de rendre accessible les résultats de
l'enquête, nous avons estimé qu'une présentation de type
statistique avec des tableaux de représentation et des graphiques serait
la solution la plus appropriée. Les tableaux seront analysés au
fur et à mesure. Et de cette analyse sortirons les suggestions. Les
résultats des entretiens interviendront aussi à ce niveau.
III- RESULTATS :
Dans cette partie de notre travail, il est question de
présenter et de développer uniquement les résultats des
données recueillies et informations recueillies sur le terrain.
Après le dépouillement, nous avons obtenu des
tableaux que nous avons analysés, en vue d'aboutir à la
vérification de nos hypothèses de recherche.
Pour nous permettre de suivre notre plan d'analyse, nous avons
surtout tenu compte dans nos interprétations des fréquences
absolues exprimées en pourcentage.
Cette partie présente les données de
l'enquête et comporte :
- Les caractéristiques socio-démographiques
- La connaissance et perception du village d'Enfants SOS et du
PRF
- La contribution à la prise en charge des enfants
- Le degré de participation des
bénéficiaires au PRF et l'accession à l'autonomie.
3.1- Données sur les caractéristiques
socio-démographiques :
L'identification des éléments de notre groupe
cible est un travail préalable et nécessaire pour comprendre sa
structure et se rendre compte de sa composition. L'âge, la situation
matrimoniale, le niveau d'instruction et la profession sont des renseignements
qui nous ont aidé à mieux saisir les identités des
personnes qui composent notre groupe cible.
Tableau N° 1 : Répartition des
enquêtés selon le sexe
Sexe
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Masculin
|
3
|
6,8
|
Féminin
|
41
|
93,2
|
Total
|
44
|
100
|
Source : Données de l'enquête
Parmi nos enquêtés seuls 3 sont du sexe masculin
soit 6,8 pourcent. 41 sont du sexe féminin soit 93,2%. Ceci montre que
la majorité des chefs de familles de nos enquêtés sont des
femmes.
Tableau N° 2 : Répartition des
enquêtés selon l'âge
Age
|
Effectif
|
Pourcentage
|
15-30 ans
|
3
|
6,8
|
31-60 ans
|
36
|
81,8
|
61 ans et plus
|
1
|
2,3
|
Ne sait pas
|
4
|
9,1
|
Total
|
44
|
100
|
Source : Données de l'enquête
Commentaire :
Cette répartition par âge nous est utile pour
relever les différentes tranches d'âge que nous avons
interrogées.
Parmi les enquêtées, 3 ont un âge compris
entre 15 et 30 ans soit 6,8 %, 36 sur les 44 enquêtés ont un
âge compris entre 31 et 60 ans soit 81%, 1 enquêté sur les
44 soit 2,3% a plus de 60 ans et enfin 4 ne connaissent pas leur âge soit
9,1 %.
Tableau N° 3 : Répartition des
enquêtés selon niveau d'instruction
Réponse
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Sans instruction
|
13
|
29,5
|
Primaire
|
16
|
36,4
|
Collège
|
13
|
29,5
|
Lycée
|
2
|
4,6
|
Total
|
44
|
100
|
Source : Données de l'enquête
Ce tableau présente le niveau d'étude ou
d'instruction des personnes interrogées. Ainsi la plus grande partie des
responsables de familles bénéficiaires ont fait le Primaire. Ceci
équivaut à 36,4% des interrogés.
Aussi 4,6% de nos enquêtés ont fait le
Lycée ; 13 ont fait les études secondaires, c'est-à-dire
le collège soit 29,5% des interrogés et 13 autres restants n'ont
pas fréquenté soit également 29,5 %.
Tableau N° 4 : Répartition des
enquêtés selon la profession
Réponse
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Ménagère
|
18
|
40,9
|
Commerçant
|
14
|
31,8
|
Employé
|
1
|
2,3
|
Sans emploi
|
7
|
15,9
|
Autres
|
4
|
9,1
|
Total
|
44
|
100
|
Source : Données de l'enquête
Commentaire :
Ce tableau indique que la majorité des responsables de
familles bénéficiaires sont ménagères. Ainsi sur
les 44 interrogés, 18 sont ménagères soit 40,9 %, 14 sont
commerçants, 7 sont sans emploi soit respectivement 31,8% et 15,9 %.
Tableau N° 5 : Répartition des
enquêtés en fonction de la situation matrimoniale
Réponse
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Célibataire
|
2
|
4,6
|
Marié
|
27
|
61,3
|
Veuf (ve)
|
13
|
29,5
|
Divorcé
|
2
|
4,6
|
Total
|
44
|
100
|
Source : Données de l'enquête
Au regard de ce tableau, 27 enquêtés sont
mariés soit 61,3 % ; 13 sont veuf (ves) ce qui correspond à 29,5
% ; seuls 2 sont célibataires et 2 autres divorcés soit
respectivement 4,6 %.
3.2- Données sur la perception et connaissance
du village d'enfants SOS et le PRF :
Dans cette partie, nous avons abordé les questions sur ce
que fait le Village d'Enfants SOS, son programme de renforcement de la famille
et ses domaines d'intervention.
Tableau N° 6 : Répartition des
enquêtés selon qu'ils ont entendu parler de SOS Village d'enfants
ou non
Réponse
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
44
|
100
|
Total
|
44
|
100
|
Source : Données de l'enquête
Commentaire :
Le présent tableau nous indique que tous les 44
enquêtés ont entendu parlé du Village d'Enfants SOS soit un
pourcentage de 100 %
Tableau N° 7 : Répartition des
enquêtés selon les sources de leur information sur SOS Village
d'Enfants
Réponse
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Ami
|
17
|
38,6
|
Membre de famille
|
12
|
27,3
|
CDQ
|
10
|
22,7
|
Au cours d'une réunion organisée par le Village
d'enfants SOS
|
3
|
6,8
|
Radio/Télévision
|
2
|
4,6
|
Total
|
44
|
100
|
Source : Données de l'enquête
Commentaire :
Ici à la question « de qui avez-vous eu
l'information », 17 enquêtés ont répondu avoir eu
l'information chez un ami soit 38,6 % et 3 seulement l'ont eu au cours d'une
réunion organisée par le Village d'enfants SOS soit 6,8 %. 12
autres enquêtés ont eu l'information d'un membre de leur famille
ce qui correspond à 27,3 %.
Tableau N° 8 : Répartition des
enquêtés sur ce que fait SOS Village d'Enfants
Réponse
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Prise en charge des jeunes
|
10
|
22,7
|
Prise en charge des OEV
|
32
|
72,7
|
Prise en charge des jeunes et des OEV
|
2
|
4,6
|
Total
|
44
|
100
|
Source : Données de l'enquête
Commentaire :
Le présent tableau montre que sur les 44
enquêtés, 32 ont affirmé que SOS Village d'enfants prend en
charge les orphelins et enfants vulnérables soit 72,7 % ; 22,7 % pensent
qu'elle s'occupe des jeunes.
Tableau N° 9 : Répartition des
enquêtés sur ce que fait le PRF
Réponse
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Appui aux familles pauvres
|
17
|
38,6
|
Appui aux enfants
|
10
|
22,7
|
Aide aux femmes
|
1
|
2,3
|
Appui aux familles pauvres et aux enfants
|
16
|
36,4
|
Total
|
44
|
100
|
Source : Données de l'enquête
38,6 % des enquêtés sont d'avis que le programme
de renforcement de la famille vient en aide aux familles pauvres ce qui fait un
total de 17 sur les 44 ; 36,4 par contre pensent que le programme vient en aide
aux familles pauvres et aux enfants soit 16 enquêtés sur 44 et 10
sur 44 ont répondu que le PRF appui les enfants soit un pourcentage de
22,7.
Tableau N° 10 : Répartition des
enquêtés selon qu'ils connaissent ou non les domaines
d'intervention du PRF
Réponse
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
37
|
84,1
|
Non
|
7
|
15,9
|
Total
|
44
|
100
|
Source : Données de l'enquête
Commentaire :
Sur les domaines d'intervention du programme de renforcement de
la famille, 37 des enquêtés ont répondu favorable soit 84,1
% tandis que 7 sur 44 ont dit non ce qui équivaut à 15,9 %.
Tableau N° 11 : Répartition des
enquêtés selon leur avis sur les domaines du PRF
Réponse
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Alimentation
|
5
|
11,4
|
Scolarité, alimentation et santé
|
30
|
68,1
|
Scolarité et alimentation
|
8
|
18,2
|
Pas d'indication
|
1
|
2,3
|
Total
|
44
|
100
|
Source : Données de l'enquête
Commentaire :
Sur ce tableau, 68,1 % des enquêtés ont fait
remarquer que le PRF les appuis sur le plan scolarité, alimentaire et
santé correspondant ainsi à 30 sur les 44
enquêtés.
3.3- Contribution à la prise en charge des
enfants :
Dans cette partie, il a été question du nombre
d'enfants des enquêtés, combien sont pris en charge et quel est le
pourcentage de contribution de la famille.
Tableau N° 12 : Répartition des
enquêtés selon le nombre d'enfants sur le PRF
Réponse
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Aucun
|
2
|
4 ,6
|
1 sur 2
|
16
|
36,4
|
2 sur 4
|
5
|
11,4
|
Tous
|
21
|
47,6
|
Total
|
44
|
100
|
Source : Données de l'enquête
Commentaire :
Sur les 44 enquêtés 42 ont répondu qu'ils ont
plus de 2 enfants pris en charge par le programme soit un pourcentage 95,4.
Tableau N° 13 : Répartition des
enquêtés selon qu'ils contribuent ou non au PRF
Réponse
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
39
|
88,6
|
Non
|
5
|
11,4
|
Total
|
44
|
100
|
Source : Données de l'enquête
Commentaire :
Le présent tableau indique que 88,6 % soit 39 de nos
enquêtés contribue à la prise en charge des enfants. Seuls
5 ont dit n'avoir contribué à la prise en charge ce qui
correspond à 11,4 %.
Graphique N° 1 : Répartition des
enquêtés selon le pourcentage de contribution à la prise en
charge des enfants
40
80 %
70
60
50
30
20
10
0
20% 30-40% 50-60%
9,1
20,5
70,4
Source : Données de l'enquête
Commentaire :
Ce graphique rend compte du pourcentage de contribution des
familles à la prise en charge des enfants. Ainsi 70,4 % ont
déclaré qu'ils participent entre 50-60% soit 31 des
enquêtés sur les 44.
3.4- Degré de participation des familles au
programme de renforcement de la famille et l'accession à l'autonomie
:
Graphique N° 2 : Répartition des
enquêtés par rapport à qui a initié le
PRF
SOS Village d'enfants CDQ
SOS Village d'enfants et CDQ Pas d'indication
52,3
6,8
6,8
34,1
Source : Données de l'enquête
A la question « de qui est l'initiative du programme
», 23 enquêtés sur les 44 soit 52,3 % pensent que le PRF est
une initiation du CDQ. 34,1 % des enquêtés ont affirmé que
c'est une initiation du village d'enfants SOS.
Tableau N° 14 : Répartition des
enquêtés par rapport à la participation ou non au
PRF
Réponse
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
27
|
61,4
|
Non
|
17
|
38,6
|
Total
|
44
|
100
|
Source : Données de l'enquête
Commentaire :
Sur le tableau ci-dessus, 27 enquêtés sur les 44
ont positivement accepté avoir participer à la mise sur pied du
programme soit 61,4 % et 38,6 % ont négativement soutenu n'avoir pas
participé à la mise sur pied du PRF.
Graphique N° 3 : Répartition des
enquêtés par rapport à la participation aux réunion
de sensibilisation du PRF
40
60
50
30
20
10
0
%
Jamais Souvent Toujours
9,1
36,4
54,5
Source : Données de l'enquête
Les réponses de ce graphique montrent que 54,5 % des
enquêtés ont déclaré avoir toujours participé
aux réunions de sensibilisation organisées par le programme. 16
sur les 44 soit 36,4 ont déclaré avoir souvent participé
aux réunions de sensibilisation du PRF.
Tableau N° 15 : Répartition des
enquêtés selon qu'ils sont autorisés à prendre la
parole
Réponse
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Jamais
|
2
|
4,6
|
Souvent
|
25
|
56,8
|
Toujours
|
17
|
38,6
|
Total
|
44
|
100
|
Source : Données de l'enquête
Commentaire :
Sur les 44 interrogés, 25 soit 56,8 ont dit être
souvent autorisé à prendre la parole au cours des réunions
que le PRF organise. 38,6 % ont toujours été autorisé
à prendre la parole au cours des réunions et 2 n'ont jamais
été autorisé soit un pourcentage de 4,6.
Graphique N° 4 : Répartition des
enquêtés selon qu'ils sont associés aux prises de
décisions
20,4
Jamais Souvent Toujours
61,4
18,2
Source : Données de l'enquête
Sur ce graphique, 61,4 % des enquêtés ont
révélé qu'ils sont souvent associés à la
prise de décision ; 20,4 sont toujours associés et 18,2 ne sont
jamais associés.
Tableau N° 16 : Répartition des
enquêtés par rapport à la prise en compte de leur point de
vue
Réponse
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Jamais
|
3
|
6,8
|
Souvent
|
33
|
75
|
Toujours
|
8
|
18,2
|
Total
|
44
|
100
|
Source : Données de l'enquête
Commentaire :
Les réponses du présent tableau montrent que le
point de vue de 33 des enquêtés soit 75 % est souvent pris en
compte sur le programme. 18,2 % des enquêté ont quant à eux
affirmé que leur point de vue est toujours pris en compte et 3 des 44
pensent que leur point de vue n'est jamais pris en compte.
Graphique N° 5 : Répartition des
enquêtés par rapport à la participation à
l'organisation des activités du PRF
45
40
50 %
35
30
25
20
15
10
5
0
Jamais Souvent Toujours
45,5
34,1
20,4
Source : Données de l'enquête
Il ressort de ce tableau que 45,5% des responsables de
familles n'ont jamais participé à l'organisation des
activités du programme. 34,1 % participent souvent et 20,4 % ont
toujours participé.
Tableau N° 17 : Répartition des
enquêtés selon qu'ils ont ou non une idée sur les
différentes étapes de mise sur pied du programme
Réponse
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
11
|
25
|
Non
|
33
|
75
|
Total
|
44
|
100
|
Source : Données de l'enquête
Commentaire :
Au regard de ce tableau, 25 % de nos répondants ont
affirmé avoir une idée des différentes étapes de la
mise sur pied du programme de renforcement de la famille et 75 % n'en ont
aucune idée.
Tableau N° 18 : Répartition des
enquêtés par rapport au niveau de participation à la
définition des problèmes :
Réponse
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Faible
|
2
|
5
|
Moyen
|
14
|
35
|
Fort
|
24
|
60
|
Total
|
40
|
100
|
Source : Données de l'enquête
Commentaire :
Au vue de ce tableau, 24 des enquêtés ont
répondu avoir un niveau de participation fort soit un pourcentage de 60
; 14 pensent que leur niveau de participation est moyen et pour 2 le niveau est
faible.
Tableau N° 19 : Niveau de participation à
l'identification des solutions aux problèmes :
Réponse
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Faible
|
7
|
21,2
|
Moyen
|
6
|
18,2
|
Fort
|
20
|
60,6
|
Total
|
33
|
100
|
Source : Données de l'enquête
Commentaire :
L'analyse de ce tableau révèle que le niveau de
participation à l'identification des solutions aux problèmes est
fort pour 20 des enquêtés soit 60,6 % et moyen pour 6 et faible
pour les 7 restants des 33.
Graphique N° 6 : Répartition des
enquêtés par rapport au niveau de participation à la mise
oeuvre des solutions
40
60
50
30
20
10
0
%
Faible Moyen Fort
38,7
48,4
12,9
Source : Données de l'enquête
A la lumière de ce graphique, il ressort que 48,4 % ont
un niveau moyen de participation à la mise en oeuvre des solutions
recensées ; 38,7 % ont un faible niveau de participation et 12,9 % un
niveau fort.
Graphique N° 7 : Répartition des
enquêtés par rapport au niveau de participation à
l'évaluation du PRF
40
60 %
50
30
20
10
0
Faible Moyen Fort
20
60
20
Source : Données de l'enquête
Commentaire :
En observant ce tableau on constate que 60 % des responsables
de familles bénéficiaires ont un niveau moyen de participation
à l'évaluation du programme. 20 % autres ont un niveau fort et
faible pour les 20 % restants.
Tableau N° 20 : Répartition des
enquêtés par rapport au rôle joué sur le
PRF
Réponse
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Animateur
|
4
|
9,1
|
Simple bénéficiaire
|
29
|
65,8
|
Volontaire
|
2
|
4,6
|
Président de groupe
|
2
|
4,6
|
Animateur et président de groupe
|
6
|
13,6
|
Animateur et simple bénéficiaire
|
1
|
2,3
|
Total
|
44
|
100
|
Source : Données de l'enquête
Comme le montrent les résultats de ce tableau, la
majorité des enquêtés ne sont que de simples
bénéficiaires soit un pourcentage 65,8. 6 sont des animateurs et
président du groupe. Alors que 4 sont uniquement des animateurs.
Graphique N° 8 : Répartition des
enquêtés selon le nombre d'années fait sur le
PRF
40
80 %
70
60
50
30
20
10
0
0 - 1 an 1 - 2 ans 3 ans et plus
9,1
15,9
75
Source : Données de l'enquête
Commentaire :
Ce graphique fait observer que 75 % des familles
bénéficiaires sont sur le programme de renforcement de la famille
depuis plus de trois ans ; 15,2 % ont bénéficié des appuis
du programme entre 1 et 2 ans et 9,1 % en ont bénéficié
pour une durée qui va de 0 à 1 an.
Tableau N° 21 : Répartition des
enquêtés par rapport à la capacité de se prendre en
charge sans le PRF
Réponse
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
1
|
2,3
|
Non
|
43
|
97,7
|
Total
|
44
|
100
|
Source : Données de l'enquête
A la question « Etes-vous prêts à vous prendre
en charge sans le programme ? », sur 1 enquêtés sur le total
a répondu favorable ; les 43 ont dit non soit 97,7 %.
Tableau N° 22 : Répartition des
enquêtés selon qu'ils sont aptes à s'impliquer davantage
pour la continuité de PRF
Réponse
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
38
|
86,4
|
Non
|
6
|
13,6
|
Total
|
44
|
100
|
Source : Données de l'enquête
Commentaire :
D'après les résultats du tableau ci-dessus, 38
soit 86,4 sont prêts à s'impliquer d'avantage pour la
continuité du programme alors que 13,6 % ne sont peuvent pas. Ce qui
démontre une volonté des bénéficiaires à
participer au programme.
IV- DISCUSSIONS :
Le présent chapitre est consacré à
l'interprétation des résultats statistiques obtenus et
exposés dans le chapitre précédant ainsi qu'à
l'analyse des hypothèses qui sous-tendent ce travail de recherche. Ce
chapitre nous permettra de mettre les données quantitatives à
profit sous une forme qualitative. Il sera subdivisé en deux grandes
parties.
Dans un premier temps, nous aurons à partir de
l'interprétation des données à effectuer un exposé
des principaux éléments caractéristiques de la
participation des populations bénéficiaires au programme de
renforcement de la famille.
Ensuite nous passerons à l'analyse des hypothèses
posées au départ afin de saisir dans quelle mesure ces
hypothèses peuvent être confirmées ou infirmées.
Dans ce chapitre il sera rappelé brièvement
chaque résultat important avec des renvois si nécessaires, des
comparaisons seront faites, de même que des analyses, et nous allons
confronté avec les résultats d'autres études ou auteurs en
marquant les références. Aussi allons-nous donner notre point de
vue personnelle sur les résultats.
Ainsi, pour permettre une compréhension claire et simple
des résultats, cette interprétation est abordée par
thèmes.
4.1- La perception et connaissance du village d'enfants
SOS et le PRF :
Par rapport aux données de l'enquête, les
populations bénéficiaires (100 %), du programme de renforcement
de la famille ont tous entendus parler de SOS Village d'enfants. Cependant
seuls 6,8 % ont eu cette information du village d'enfants elle-même
démontrant ainsi un déficit de sensibilisation autour de la
reconnaissance du programme à la population par SOS elle-même.
(Confère le tableau N° 6 et 7) et c'est ce qui justifie la
faiblesse et la non participation des populations au programme de renforcement
de la famille car l'on ne peut s'impliquer dans ce que l'on ne maîtrise.
Ceci étant, il y a lieu de faire un grand travail de fond dans le cadre
de la sensibilisation autour du programme.
Par ailleurs, sur la question de la mission de l'institution
SOS Village d'enfants, 72,7 % des bénéficiaires du programme
connaissent réellement la mission de l'institution Village d'enfants
SOS.
Par contre 36,4 % seulement pensent que le programme vient en
aide aux familles pauvres et aux enfants. Ce qui traduit que mêmes les
bénéficiaires du programme n'ont pas assez d'information sur ce
que fait le programme. Or si les bénéficiaires n'ont pas une
idée claire de la structure qui leur vient en aide, il leur sera
difficile de s'impliquer même si l'objectif est d'améliorer leur
condition de vie. Et comme nous l'avons dit plus haut nous notons ici un
déficit de sensibilisation sur le PRF, quant à ses objectifs et
ses missions.
C'est vrai qu'à l'instar de tous les projets de
développement communautaire, le PRF recourt à la sensibilisation
et à l'animation pour amener les populations bénéficiaires
à s'impliquer dans l'élaboration et la mise en oeuvre de ses
projets. Et si par-dessus tout cela, les populations
bénéficiaires méconnaissent les missions de l'institution
SOS Village d'enfants en général et celles du PRF, il y a
nécessité de faire un grand travail de fond par les responsables
du programme dans le cadre de la sensibilisation.
Sur un autre plan, le niveau d'instruction de la population
bénéficiaire est bas (34,1) seulement ont franchi le cap du
collège et lycée. Il faut beaucoup de temps pour expliquer
à ces populations les exigences du programme et le bien-fondé de
ses actions à leur endroit et surtout en ce qui concerne leur
participation. Avec un tel niveau, les bénéficiaires comprennent
difficilement les actions menées et les missions du programme.
Aussi, la durée du programme (3-5 ans) ne permet pas
une meilleure participation car c'est justement à partir de ce moment
que les populations commencent à comprendre pourquoi ils doivent
participer aux activités du programme et c'est également à
ce moment qu'il faut accéder à l'autonomie.
La lenteur dans le traitement des dossiers (alimentation,
santé et scolarité) et dans le décaissement des fonds
constitue un facteur qui joue énormément de façon
négative sur la participation des bénéficiaires au
programme. Certains entretiens ont permis de comprendre que la
démotivation pour une participation effective des populations
bénéficiaires vient du fait que ces dernières, même
après avoir difficilement donner leur contribution qui est
évaluée à 75 % (Graphique N°1), la lenteur dans le
décaissement des 25 % du programme décourage.
4.2- Degré de participation des familles au
programme de renforcement de la famille :
En matière de développement local, il faut des
initiations locales et une participation locale pour sa mise en oeuvre et
surtout sa réussite. Or, pour une bonne participation, il faut que les
populations, outre leur bonne volonté citoyenne, soit suffisamment
formée et informée. Malheureusement, les données
recueillies sur le terrain, nous permettent de toucher du doigt la
réalité de la participation de la population
bénéficiaire au PRF.
Ainsi, selon les résultats des enquête du
terrain, la population ne participe pas à la hauteur de ce qui est
espéré des dirigeants du PRF. En effet dans la définition
des problèmes les bénéficiaires ont un fort taux de
participation (60 %) alors que dans la mise en oeuvre, le degré de
participation est plutôt moyen 48,4 (Tableau 19, Graphique 6 et 7).
De plus les informations recueillies auprès des
populations ont révélé que le niveau bas des
enquêtés est un facteur qui freine la compréhension de
certaines réalités de développement local. De même,
il est difficile de saisir le bien fondé du Programme de renforcement de
la famille.
Notons également qu'il y a un manque d'informations sur
les activités du PRF, ce qui justifie la faible implication des
bénéficiaires au programme. Cette situation pose un réel
problème général de la participation aux activités
du développement de la communauté.
Pour toutes les entrevues successives avec les enfants d'une
part, avec les décideurs, responsables du programme et d'autre part,
avec les membres du CDQ de Tame, un seul point commun : les populations
bénéficiaires ne font pas partie de la phase d'élaboration
du programme. Elles n'ont pas été associées à la
conception du programme qui fait l'objet de notre étude. Toute
collaboration avec les populations commence une fois les
bénéficiaires identifiés et recrutés sur le
programme pas avant. Le vrai travail avec les populations ne se fait pas avant
la mise en oeuvre du programme. Ce type de participation déterministe
n'implique pas les populations bénéficiaires aux principales
phrases des projets de développement. Tout au plus, les intervenants
associent les bénéficiaires à la phase d'exécution,
les percevant comme une simple ayant droit. Cela a des conséquences sur
l'aboutissement même du projet. Ce type de participation ne prend pas en
compte le contexte socioculturel de la logique ou de la rationalité de
la population locale dans la réalisation des projets. La question de
faire participer les populations vient toujours trop tard, car au lieu de
la situer en amont de l'opération, on la pose en aval
quand les jeux sont déjà faits. 4.3- Participation
et accession à l'autonomie vis-à-vis du PRF :
A la lumière de l'analyse des données
recueillies sur le terrain, les bénéficiaires du PRF ne sont pas
prêts à quitter le programme (97,7 %) même si certains des
enquêtés ont déjà accédé à
l'autonomie. Ils affirment avoir été surpris de la nouvelle de
leur accession à l'autonomie (Tableau N° 21). Ceci démontre
que les bénéficiaires n'ont pas été suffisamment
préparés à accéder à l'autonomie et de
surcroît leur situation de misère n'a pas beaucoup changé ;
ils manquent toujours de moyens pour prendre en charge leurs enfants. Cet
état de chose n'étonne pas car le niveau de la population
togolaise est généralement faible. Cette situation ne favorise
pas la participation des bénéficiaires. Pour les responsables du
programme de renforcement de la famille, la participation est une des
conditions pour faire partie des bénéficiaires du programme. Ceci
dit tout bénéficiaire qui ne participe pas aux activités
du programme est immédiatement exclu du programme de peur que cette non
participation milite en faveur de la difficulté d'accession à
l'autonomie de ces bénéficiaires. C'est ce que Hamidou
Benoît OUEDRAOGO a voulu faire remarquer à travers son
ouvrage, L'appropriation des projets de développement. Le cas des
Micro-réalisations au Burkinafaso, Université de
Québec à Rimouski (GRIDEQ), 1992. Il estime que la vraie mesure
de réussite réside dans les changements durables et autonomes qui
continueront de se produire auprès des populations cibles et de
l'ensemble de la communauté après le départ des acteurs
extérieurs. Ceci dit seule la participation peut garantir les
changements durables et autonomes après le départ du PRF.
4.4- Approches méthodologiques du Programme de
Renforcement de la Famille :
L'entretien avec les responsables du programme sur leurs
approches méthodologiques ont révélé l'existence et
l'usage des approches de développement communautaire (ADC) basées
sur un programme de développement communautaire (PDC) qui vont de la
sensibilisation communautaire, le partenariat, les appuis, les formations, les
supervisions et évaluations.
A chaque niveau des activités précises sont
organisées pour atteindre des résultats précis.
Ces approches sont utilisées pour accompagner les
familles bénéficiaires afin d'améliorer leurs conditions
de vie. Ainsi après l'identification des familles
bénéficiaires, les besoins et les priorités de chaque
famille sont recueillis à travers un processus bien structuré
pour le développement de la famille (Plan de développement de la
famille : PDF). C'est un outil utilisé pour responsabiliser et engager
la famille pour son propre développement. Ce processus de planification
de développement de la famille aide les responsables du programme et les
partenaires à soutenir les familles et à coordonner leurs efforts
dans le but de les mener vers l'autonomie.
Les étapes de ce processus passent par :
1. Identification des bénéficiaires où
sur la base des critères bien définis et en consultation avec la
communauté, les familles bénéficiaires prioritaires sont
sélectionnées.
2. Evaluation initiale : A ce niveau deux activités
principales sont menées. D'abord on vérifie que les
bénéficiaires font bien partie du groupe cible et remplissent les
critères de vulnérabilité établis et ensuite une
liste des besoins des familles est faite dans les domaines clés devant
les mener vers leur indépendance après le programme.
3. Formulation du plan de développement de la
famille.
4. Evaluation à mi-parcours du PDF après six
mois.
5. Evaluation annuelle.
6. Sortie du programme après trois ou cinq ans. A ce
niveau, les familles sont censées quitter le programme si elles :
- ont atteint leur indépendance
- Choisissent d'arrêter le programme avant la fin de la
prise en charge
- n'ont pas été à même de remplir
leurs engagements envers le programme, c'est-àdire si elles ne
contribuent pas
- ont refusé de participer aux activités du
programme.
Si avec toutes ces stratégies, il se pose toujours le
problème d'autonomisation aux familles, c'est dire qu'après
bientôt six ans, le PRF doit réviser son mode d'intervention en
vue de répondre aux exigences liées aux critères de
l'efficience, de l'efficacité et de durabilité des actions.
4.5- Limites et contraintes de l'approche participation
du Programme de Renforcement de la Famille :
La participation des bénéficiaires dans les
projets et programmes s'est imposée à nos pays avec
l'échec des anciens projets des années des indépendances
jusqu'au discours de la baule tenu les 19, 20 et 21 juin 1990 où les
bailleurs à travers l'intervention du président français
prônait la démocratie dans tous les pays.
A partir de cette date historique jusqu'à aujourd'hui
l'approche participative est devenue la principale conditionnalité dans
tout financement extérieur. Mais sur le terrain des contraintes
objectives limitent l'efficacité de cette participation. Le Programme de
renforcement de la Famille souffre des mêmes obstacles au nombre desquels
on note :
4.5.1-Les faiblesses méthodologiques :
L'introduction de la participation dans la planification
présente parfois d'importants points faibles.
Cela s'explique d'une part par le fait qu'on aboutit souvent
après diagnostic à des masses de données ne traduisant que
les besoins immédiats de la situation présente ayant l'aspect de
revendications stéréotypées et d'autre part par le fait
que le diagnostic qui se résume en une liste de recensement de
problèmes entraînent souvent des lenteurs et des blocages à
cause des intérêts parfois divergents des différentes
populations bénéficiaires.
Pour expliquer ce fait, MEISTER (1973) cité par HAMMANI
(1997) pense que « les limites de la participation peuvent être sous
forme de difficultés sociales car elle implique des changements d'une
démarche très lente et des blocages dus à des
intérêts de groupes sociaux ». En plus des difficultés
sociales, MEISTER pense que la participation présente également
des difficultés d'ordre structurel et économique.
Il faut également souligner que l'utilisation des
approches participatives nécessite une grande compétence et de
l'expérience surtout qu'une mauvaise utilisation peut entraîner,
par inadvertance, un obstacle à la communication.
ALLISTER (1999) justifie nos propos en affirmant que « Les
approches participatives peuvent causer de façon non intentionnelle des
préjudices à la communauté ».
4.5.2-Les faiblesses liées au coût :
En plus des problèmes Méthodologiques que
connaît la participation, il faut ajouter les problèmes de
coût que l'on peut étudier comme suit :
> Le coût en temps : CLAYTON et al.
(1996) affirme que les approches participatives exigent plus de temps que les
autres méthodes conventionnelles, aussi bien pour les populations cibles
que pour les bailleurs de fonds.
> Le coût financier : Comme le
coût de temps qu'elles engendrent, les méthodes
participatives peuvent engendrer des coûts financiers plus
importants pour les bailleurs et
pour le bénéficiaires, en particulier ceux qui sont
les plus démunis comme les femmes.
Ce coût financier élevé s'explique par les
différentes formations à tous les niveaux qu'exige la
participation. Cette formation peut aller des agents de développement
aux populations bénéficiaires sans oublier les femmes ou certains
groupes socioprofessionnels ciblés.
Par ailleurs les approches participatives, quant à
elles, - en particulier lorsqu'elles ont un caractère
expérimental - entraînent un rythme de progression plus lent des
projets, ce qui se traduit nécessairement par un coût. Celui-ci
doit cependant être rapproché du coût que représente
le défaut de pérennité des projets non participatifs.
Enfin, la durée nécessairement limitée des missions de
préparation des projets sur le terrain rend difficile la participation
des populations au stade de la conception. D'où l'intérêt
de promouvoir des conceptions de projets qui soient à la fois souples
dans leurs contenus et précises dans leurs démarches.
L'expérience confirme l'importance d'une autre
contrainte, celle-ci parfaitement bien identifiée par les concepteurs de
projets : celle de la formation des ressources humaines dans un contexte
où la population est obligée d'investir de nouveaux domaines
d'activité pour lesquels elle ne dispose traditionnellement d'aucune
expérience.
4.5.3- Obstacles liés aux
bénéficiaires :
En ce qui concerne l'implication des
bénéficiaires, on note également de nombreuses
contraintes.
· Ainsi, la majorité des populations
participant aux projets est analphabète (34,6%) et leurs
compétences dans les domaines de la gestion ou de l'organisation des
groupements sont encore limitées. Cette capacité insuffisante est
aggravée par la faible formation des personnels chargés de les
appuyer en ces matières. Ces faiblesses s'étendent aux formes
d'organisation. L'état d'analphabétisme limite la portée
des formations à l'intention des
bénéficiaires du programme de renforcement de la
famille. Il contraint les bénéficiaires à avoir recours
à des personnes tierces, surtout en ce qui concerne la rédaction
des demandes. Ceci pose deux problèmes majeurs : l'influence de cette
tierce personne sur les bénéficiaires et le détournement
d'un objectif initialement fixé par le bénéficiaire.
· L'attentisme des populations ne favorise pas leur
implication ; elles résistent aux changements par les difficultés
de se départir des anciennes mentalités qui sont pratiquement
devenues une seconde nature.
· Le cofinancement des activités pose
problème et ceci est dû généralement à la
pauvreté des populations bénéficiaires. Dans
l'enquête, nous avons constaté que l'exigence de contribution
demandée aux bénéficiaires est très difficile
à respecter en raison de l'état de pauvreté des
populations.
· La mauvaise gouvernance, c'est-à-dire l'absence de
transparence, la gestion solitaire participe aussi aux difficultés
d'implication des populations aux projets.
· La corruption dans la mise en oeuvre des activités
est également la cause de la non participation des populations.
Voici un ensemble de difficultés qui en fait limitent
l'application réelle de l'approche participative.
V- LES SUGGESTIONS :
Les suggestions sont formulées à l'endroit des
structures d'intervention (ONG), des responsables du programme et des
bénéficiaires.
5.1- A l'endroit des structures d'intervention et des
partenaires en général
Pour un développement harmonieux humain et durable des
communautés que les structures ont pris l'engagement d'accompagner, il
faut s'inspirer des leçons des autres projets en considérant tous
les facteurs de réussite et d'échec.
Ainsi, quel que soit l'intervenant en matière de
développement à la base, l'étude du milieu est très
importante. Un minimum d'étude sociologique du milieu doit être
fait avant toute intervention communautaire. En effet, beaucoup de projets ont
connu des échecs parce qu'il n'y a pas eu d'études
préalables avant leur implantation. Ces études permettent une
connaissance approfondie du milieu d'intervention, des atouts dont dispose la
communauté, des problèmes et attentes ou des solutions
envisagées pour la résolution des problèmes. Elles
débouchent sur un diagnostic participatif (DP) qui donne une
photographie de la communauté.
Le diagnostic participatif permet à toutes les couches
sociales ou toutes les tranches d'âge (hommes, femmes, vieux, adultes,
jeunes, enfants...) de pouvoir exprimer leurs besoins et ensemble, avec
l'intervenant, des solutions sont envisagées. Ce DP débouche
parfois sur un Plan d'Action Communautaire (PAC), facilitant ainsi
l'intervention des partenaires lorsqu'il s'agira de sélectionner les
besoins prioritaires. L'étude sociologique du milieu permet de
déceler les logiques des populations, les mésententes
éventuelles et d'autres obstacles qui peuvent entraver la mise en oeuvre
des projets.
Les structures d'intervention doivent savoir que le terrain
des communautés n'est pas vierge et il faudrait user du tact pour leur
apporter des changements par rapport à leurs anciennes pratiques. Dans
leur intervention, les partenaires devront se départir des
préjugés sur les communautés. Le développement
à la base étant un processus dynamique impliquant tous les
acteurs, aucune partie ne doit être occultée ou
négligée au cours de l'accompagnement. Il est également
recommandé de la patience. Ne rien faire dans la
précipitation.
5.2-. A l'endroit du Programme de Renforcement de la
famille :
· Le Programme de Renforcement de la famille doit,
avant toute intervention, aider les populations à mettre en place des
structures locales (CDQ, Commissions spécialisées...) viables
à la suite d'un diagnostic participatif lorsqu'il n'y a pas de
structures, ou bien les appuyer à faire un diagnostic organisationnel
(DO) pour les structure qui existent déjà pour plus
d'efficacité dans la mise en oeuvre du projet.
· Mettre les bénéficiaires au centre
du développement, les associer plus à toutes les phases de
réalisation du programme, c'est-à-dire de la conception du projet
à sa gestion après projet, en passant par son instruction, sa
réalisation et son suiviévaluation.
· Revoir la durée des programmes (5 ans au moins)
pour que la sensibilisation et animation seules puissent prendre au moins deux
(2) ans afin qu'il y ait un véritable travail de fond. Ceci permettra
aux volontaires d'appui-accompagnement de passer plusieurs fois dans la
communauté pour mobiliser les populations ;
· Alléger les procédures administratives,
notamment dans le remboursement des frais médicaux, le paiement des
frais de scolarité et la distribution des vivres.
· Organiser une vaste campagne de sensibilisation des
communautés d'intervention du PRF sur la mission, la vision et les
principes dans les langues locales ou langues du milieu.
· Réviser les domaines d'intervention du PRF
conformément aux aspirations profondes des
bénéficiaires.
· Impliquer davantage les autorités administratives,
politiques et techniques locales dans toutes les étapes du programme
5.3. A l'endroit des familles
bénéficiaires du PRF :
· Etre motivés et réceptifs aux
innovations et/ou aux changements : ceci pourrait se faire par la double
méthode d'information, d'éducation et de communication (IEC)
ainsi que celle de communication pour un changement de comportement (CCC) ;
· Se départir des pratiques traditionnelles
désuètes et faire évoluer les coutumes porteuses d'avenir
pour les populations locales ;
· Savoir n'être pas trop pressés mais
patients, positifs et optimistes ;
VI- LES LIMITES DE NOTRE RECHERCHE :
Nous ne pouvons pas affirmer avec certitude avoir
complètement exploré le sujet. La complexité de la
société, les limites des techniques de recherche et les diverses
difficultés que nous avons rencontrées au cours du travail ont
sûrement rétréci notre volonté de mieux faire. Tout
autre chercheur voulant entamer une recherche sur la faiblesse ou l'inexistence
de la participation des populations bénéficiaires dans le
programme de renforcement de la famille pourrait s'inspirer de notre
présent travail pour approfondir son étude.
La société, selon Marcel MAUSS, << est un
tout >> et pour la connaître, il faudrait l'étudier dans sa
globalité. L'implication et la participation étant un des aspects
du développement social, nous n'avons pas étudié tous les
autres. D'autres auteurs pourraient continuer plus largement sur le
thème pour le situer dans le << tout >>.
En ce qui concerne les techniques d'échantillonnage et
d'enquête, elles ne manquent pas d'inconvénients. En effet, le
questionnaire a été le principal moyen pour la collecte des
informations de terrain. L'échantillon de l'étude comporte plus
de 29,5 % de non-instruits. L'utilisation du questionnaire écrit en
Français n'est pas facile. Nous avons passé plus de temps que
prévu, car il fallait traduire par moment les questions en Ewe ou en
Mina avec parfois des biais, car nous avons évidemment passé par
une administration du questionnaire indirecte, posant nous-mêmes les
questions et transcrivant les réponses.
Par ailleurs certains de nos enquêtés nous
connaissant être un collaborateur du Village d'enfants SOS et donc son
envoyé venu pour évaluer le programme en vue d'une quelconque
intervention. La conséquence qui est découlée est que ceux
qui nous considèrent ainsi, nous exposaient leurs problèmes que
de répondre à nos questions.
Malgré tout nous avons pu mettre les cours de
méthodologie de recherche pour pouvoir surmonter les difficultés
et pouvoir recueillir les informations.
Les autres difficultés de terrain rencontrées
çà et là, ajoutées aux techniques
d'échantillonnage et d'enquête et à la complexité de
la société ont certainement agi sur les résultats,
voilà pourquoi, une fois encore nous demanderions à ceux qui
voudraient aborder ce terrain d'être très attentifs et plus
circonspects.
VII- CONCLUSION :
En choisissant notre thème, nous avons voulu
réfléchir sur les raisons profondes de la non évolution de
l'esprit de participation chez les populations en général et
celles bénéficiaires du PRF en particulier.
Au terme de notre étude, nous estimons avoir
apporté quelques réponses aux multiples questions que les uns et
les autres se posent lorsqu'ils sont sur le terrain du développement
communautaire.
En effet, nombreux sont des auteurs ou chercheurs en
développement qui reconnaissent l'échec du développement
lorsqu'il est basé purement sur la croissance à dominante
économique forte du pays ou lorsqu'il est insufflé d'en haut. Il
est actuellement admis que seuls les projets où l'approche participative
est appliquée peuvent réellement aboutir au développement
durable lorsque aucun des acteurs n'est occulté ou
négligé.
De l'étude, il ressort que l'intérêt de la
méthode participative est la garantie de la prise en compte des besoins
réels de populations, mais que les stratégies utilisées
par l'Etat et les partenaires en développement dans nos
communautés ne sont pas celles nécessairement souhaitées
par les populations à développer. Ce qui est en grande partie
à l'origine de la faible ou du refus de participation des populations
bénéficiaires aux projets de développement.
L'approche participative dans les communautés locales
doit se bases sur la sensibilisation et l'animation pour expliquer aux
populations les raisons et les méthodes de la nouvelle donne en vue
d'enclencher un développement local. Cet aspect a été
insuffisant au PRF, car pour nous le personnel en charge des populations
bénéficiaires est trop réduit.
L'absence d'organisation à base communautaire dans
certaines localités n'a pas favorisé la participation au
programme.
La participation des bénéficiaires demande une
analyse poussée que ce qui est fait pour l'instant par le PRF.
Nous achevons ce travail avec MULLER cité par AJJANI
(2003) qui précise que : « Le seul moyen de réussir une
politique, c'est d'en confier la réalisation à ceux qui ont
intérêt qu'elle réussisse ».
BIBLIOGRAPHIE
I. Ouvrages généraux :
1. Inades-Formation Togo, Comprendre la décentralisation,
Lomé, 2006 ;
2. DPP, Enjeux, Population & développement, n°
15 juillet 2005 ; Livre
3. PRF. (2006), Cadre d'action : Qu'entend-on
par renforcement de la famille ? Manuel pour l'organisation SOS Village
d'Enfants, Togo ;
4. SOS-Kinderdorf. (2004), Manuel pour
l'organisation SOS Village d'Enfants, Togo ;
II. Rapports, revues et ouvrages
spécifiques :
1. Guy BELLONCLE Participation paysanne
et aménagements hydro-agricoles, Ed. Karthala, Paris, 1985 ;
2. Albert MEISTER, La participation pour
le développement, Ed. Ouvrières, Paris, 1977 ;
3. Alfred MONDJANAGNI, La participation
populaire au développement en Afrique noire, Karthala, Paris, 1884
;
4. Hamidou Benoît OUEDRAOGO,
L'appropriation des projets de développement. Le cas des
Micro-réalisations au Burkina-faso, Université de
Québec à Rimouski (GRIDEQ), 1992 ;
5. Yves Emmanuel DOGBE, 1983 -
« Lettre ouverte aux pauvres d'Afrique »
suivi de « Participation populaire et
développement » Editions Akpagnon, Paris ;
6. Guèye Bara and Karen Schoonmaker
Freudenberger. 1991. Méthode accélérée
de recherche participative. IIED, London.
7. Guéye, Bara et al. 1997.
Développement participatif de technologie. Renforcer le dialogue et
la collaboration entre chercheurs et paysans. Rapport de l'atelier de
formation sur le DPT appliqué à la conservation des eaux et du
sol.
8. Guèye Bara , Où va la
participation, Expérience l'Afrique de l'Ouest Francophone, 1999.
III. Mémoires :
1. KONDOH, Kandalé, Entraves à la
participation des femmes togolaises au processus de développement en
milieu rural : Cas du canton d'Amlamé (P/Amou), UL, 2003 ;
2. GNAKOUAFRE, Koffi,
Analyse sociologique des causes de la résistance des communautés
villageoises aux projets de développement rural : cas du projet FED,
Mémoire de Maîtrise, 2004 ;
3. KADJA Abalodjam, Problématique du
développement local au Togo : Bilan et perspectives ; Mémoire de
3ème Cycle, ENA, Lomé, 1998.
4. ALEZA Sohou, Effort de participation de la
population aux projets de développement en milieu rural : cas du village
d'Afohou dans le canton de Sanda, P/Bassar, UL, juillet 1992.
IV. Ouvrages de méthodologie :
1- DURKHEIM E. (1937), Les règles de la
méthode sociologique, éd. PUF, 22è éd. 1986,
Paris
2- FRANGERE A. (1988), Comment réussir
un mémoire ? Bordas, Paris.
3- GAUTHIER H. (1994), Recherche sociale ; de
la problématique à la collecte des données, Presse de
l'Université, Québec.
4- HIGLIONE R. et MATALON B.
(1998), Les enquêtes sociologiques : Théories et pratiques, Armand
Colin, 6è éd.2002, Paris
5- GRAWITZ M. (1986), Méthodes des
Sciences Sociales, Paris Dalloz.
6- JAVEAU C. (1982), L'enquête par
questionnaire- Manuel à l'usage du praticien, Institut de Sociologie,
éd. De l'Université de Bruxelles, Bruxelles.
7- MUCCHIELLI R. (1979), Le questionnaire dans
l'enquête psychosociale, 6è éd, Paris.
8- ROUVEYRAN J-C. (1999), Le guide de la
thèse, le guide du mémoire ; du projet à la soutenance.
Nouvelle éd. Maisonneuve et La Rose, Paris.
9- Maurice DUVERGER, Méthodes des
sciences sociales Paris, P.U.F., 1961,
10- R. GHIGLIONE et B. MATALON, Les
enquêtes sociologiques. Théories et Pratiques, Armand Colin,
Paris, 1982 p 29.
V. Webographie :
1. ASSOGBA Y. (2005), Sortir l'Afrique du
gouffre de l'histoire. Le défi éthique du développement et
de la renaissance de l'Afrique Noire. Conférence de GERSA,
www.fss.ulaval.ca/gersa/conférences.2005
2. Chauveau J.P. et Lavigne Delville Ph.,
1998, "Communiquer dans l'affrontement : la participation cachée dans
les projets participatifs ciblés sur les groupes ruraux
défavorisés" in Deler et al, dir. ONG et développement :
du nord aux sud, Paris, Karthala,
pp.
193-214. www.mpl.ird.fr/ur095/equipe/chauveau.htm
3. Maïzi, P., 1999, «
Participation et exclusion dans un projet de développement en
Guinée », Working Papers on African Studies, N° 37, Institut
fuer Ethnologie und Afrikastudien, Univ. Mainz : 15
pages.
www.gret.org/ressource/pdf/methodo2.pdf
RESUME :
Le présent travail consiste à étudier et
à évaluer la participation des populations locales aux projets de
SOS Village d'Enfants en général et surtout celle du Programme de
Renforcement de la Famille en particulier. Cette démarche s'inscrit dans
l'objectif global de contribuer à l'amélioration de la
qualité des interventions de SOS Village d'Enfants et surtout du
Programme de renforcement de la Famille (PRF)
Pour cela notre méthodologie s'est organisée en
deux phases. Une première phase qui consiste en une recherche puis en
une synthèse bibliographique approfondie et orientée vers des
démarches participatives existantes et spécifiques chacune,
à des organismes internationaux oeuvrant dans le domaine du
développement. Cette phase a pour objectif de recenser et de mettre
à profit les recherches dans le domaine de la participation des
populations locales aux projets.
La deuxième phase du présent travail a
consisté en des enquêtes sur le terrain auprès des
bénéficiaires du programme. L'objectif de cette démarche
est de mesurer le degré de participation des familles
bénéficiaires du programme et d'évaluer les
méthodes d'intervention du programme d'une part, et d'autres parts de
cerner concrètement les contraintes qui entravant la participation des
bénéficiaires au programme et quelles sont les
conséquences de la faible participation des populations sur
l'accès à leur autonomie des bénéficiaires.
Le choix de cette étude s'explique d'une part, la
faiblesse de participation au programme de renforcement de la famille et
d'autre part, par le fait que les résultats escomptés des
interventions menées jusqu'à là, ne sont pas souvent
atteints de façon satisfaisante, en dépit des méthodes
d'intervention du PRF.
Cette étude ne s'inscrit pas en remède contre
les diverses formes de malaises dont souffrent le PRF. Elle désire
plutôt contribuer tant bien que modestement, à inculquer aux
organisations d'appuis à la population, la culture du résultat et
de gestion participative des projets de développement en
général et ceux d'appuis aux famille de SOS Village d'Enfants en
particulier.
Mots clés :
Participation-Programme-Evaluation-Population
locale-Bénéficiaires-Autonomie.
ABSTRACT
The present work consists in examining and evaluating local
population's participation in SOS children's village projects in general and
particularly in the Family Reinforcement Program. This is in keeping with the
main objective which is to help improve the quality of SOS children's village
actions and particularly the Family Reinforcement Program (PRF).
So, our methodology has two stages. The first which consists
in making investigations and then a thorough bibliographical research summary:
geared towards existing participative steps each specific to international
organizations working in the field of development. The objectives of this are
to make and inventory and turn to account investigations made in the field of
local populations' participation in projects
The second stage of this work consisted in making field survey
inquiries with the program beneficiaries. The objective of this is to measure
the participation degree of the beneficiary families of the program and assess
the method of action of the program on the one hand and on the other hand to
identify practically the constants limiting factories in the program and what
is the impact outcome of the participation of the populations on the autonomy
access.
We have chosen this study because of the long participation in
the family reinforcement program on the hand and on the other because of the
fact that until then expected results of led actions are not often achieved
satisfactorily in spite of the PRF action methods.
This study is not a remedy of the various troubles from which
the PRF suffers. It rather wants to contribute somehow modestly to instill in
organizations which support the population the culture of results and the
participative management of development projects in general and particularly in
organizations which support SOS Children Village families.
Key words:
Participation-programme-evaluation-local-population-beneficiaries-autonomy.
ANNEXES
SONDAGE D'OPINION SUR LA PARTICIPATION DES POPULATIONS
LOCALES AU PROGRAMME DE RENFORCEMENT DE LA FAMILLE DU VILLAGE D'ENFANTS
SOS
Questionnaire d'enquête :
Les renseignements contenus dans ce questionnaire sont
confidentiels. Ils sont couverts par le secret statistique et ne peuvent
être publiés que sous forme anonyme. Et puis ils nous sont utiles
pour évaluer le Programme de renforcement de la Famille du village
d'enfants SOS de Lomé. Grand merci de bien vouloir répondre
franchement à nos questions
Section I : Identification de
l'enquêté
|
N° d'ordre
|
Questions et Filtres
|
Modalités et Code
|
Passer à
|
Q101
|
Sexe
|
Masculin 1
|
|
|
|
Féminin 2
|
|
Q102
|
Age
|
15-30 1
|
|
|
|
31-60 2
|
|
|
|
61 et plus 3
|
|
|
|
Ne sait pas 4
|
|
Q103
|
Niveau d'instruction
|
Sans instruction 1
|
|
|
|
Primaire 2
|
|
|
|
Collège 3
|
|
|
|
Lycée 4
|
|
Q104
|
Quelle est votre activité principale et secondaire ?
|
Ménagère 1
|
|
|
|
Commerçant 2
|
|
|
|
Employé .3
|
|
|
|
Sans emploi 4
|
|
|
|
Autres (A préciser) 5
|
|
Q105
|
Quelle est votre situation familiale ?
|
Célibataire 1
|
|
|
|
Marié 2
|
|
|
|
Veuf (ve) 3
|
|
|
|
Divorcé 4
|
|
Section II : Connaissance et Perception du Village
d'enfants SOS
|
Q201
|
Avez-vous déjà entendu parler du village d'enfants
SOS ?
|
Oui 1
Non 2
|
|
Q202
|
Par qui avez-vous eu l'information ?
|
Ami 1
Membre de famille 2
CDQ .3 Au cours d'une réunion organisée par le
Village d'enfants
SOS .4
Radio/Télévision 5
|
|
Q203
|
Que fait cette institution ?
|
Prise en charge des jeunes 1 Prise en charge des
OEV .2
|
|
Q204
|
Que savez-vous du programme de renforcement de la famille ?
|
Appui aux familles
pauvres .1
Appui aux enfants 2
Aide aux femmes 3
|
|
Q205
|
Connaissez-vous les domaines d'intervention du
programme ?
|
Oui 1
Non 2
|
Si non Q
207
|
Q206
|
Quels sont les domaines d'intervention du
Programme ?
|
Education .1
Santé 2
Alimentation .3
Logement .4
|
|
Q207
|
Avez-vous déjà bénéficié d'un
appui de ce
programme ?
|
Oui 1
Non 2
|
|
Section III : Contribution à la prise en charge
des enfants
|
Q301
|
Combien d'enfants avez-vous à charge ?
|
0-2 1
1-4 2
4 et plus 3
|
|
Q302
|
Combien sont pris en charge par le programme ?
|
1 sur 2 1
2 sur 4 ....2
Tous 3
|
|
Q303
|
Sur quel plan sont-ils pris en charge ?
|
Scolarité 1
Alimentation 2
Santé 3
Logement .4
|
|
Q304
|
Contribuez-vous aussi à la prise en charge de vos enfants
?
|
Oui .1
Non 2
|
Sinon Q401
|
Q305
|
A quel pourcentage contribuez-vous à cette prise en charge
?
|
20% 1
30-40% 2
50-60% 3
|
|
Section IV : Degré de participation des
bénéficiaires au PRF
|
Q401
|
Qui a initié le programme de renforcement de
famille?
|
SOS Village d'enfants ....1 CDQ ....2
Gouvernement 3
Vous-même 4
Autres à préciser .5
|
|
Q402
|
Avez-vous pris part personnellement aux réunions de mise
sur pied du programme ?
|
Oui .1
Non 2
|
|
Q403
|
Participez-vous aux réunions de sensibilisation sur le
programme ?
|
Jamais .1
Souvent 2
Toujours 3
|
|
Q404
|
Etes-vous autorisé à prendre la parole au cours de
vos réunions ?
|
Jamais ..1
Souvent 2
Toujours ..3
|
|
Q405
|
Etes-vous associé à la prise de décisions
?
|
Jamais 1
Souvent 2
Toujours 3
|
|
Q406
|
Votre point de vue est-il pris en compte dans les
décisions ?
|
Jamais 1
Souvent .2
Toujours 3
|
|
Q407
|
Participez-vous à l'organisation des activités
du
programme ?
|
Jamais 1
Souvent .2
Toujours 3
|
|
Q408
|
Etes-vous satisfait du programme ?
|
Très satisfait 1
Satisfait 2
Pas satisfait .3
|
|
Q409
|
Avez-vous une idée sur les différentes
étapes de la mise sur pied du PRF ?
|
Oui 1
Non .2
|
|
Q410
|
Quelles sont étapes ? Citer les étapes (4)
|
Etat des problèmes .1
Identification des solutions .2 Mise en oeuvre des
solutions .3 Evaluation des
actions .4
|
|
Q411
|
Participez-vous à la définition de vos
problèmes ?
|
Oui 1
Non .2
|
Sinon Q413
|
Q412
|
Quel est votre niveau de participation à
l'identification des problèmes ?
|
Faible .1
Moyen 2
Fort 3
|
|
Q413
|
Avez-vous participé à l'identification des
solutions aux problèmes récences ?
|
Oui .1
Non 2
|
Sinon Q415
|
Q414
|
Quel est votre niveau de participation à
l'identification des solutions aux
problèmes recensés ?
|
Faible .1
Moyen 2
Fort 3
|
|
Q415
|
Avez-vous participé à la mise en oeuvre des
solutions ?
|
Oui .1
Non 2
|
Sinon Q417
|
Q416
|
Quel est votre niveau de participation à la mise
oeuvre des solutions?
|
Faible .1
Moyen 2
|
|
|
|
Fort 3
|
|
Q417
|
Participez-vous à l'évaluation du PRF ?
|
Oui 1
|
Sinon Q19
|
|
|
Non 2
|
|
Q418
|
Quel est votre niveau de participation à
l'évaluation du programme?
|
Faible .1
Moyen 2
|
|
|
|
Fort 3
|
|
Section V : Populations locales et accession à
l'autonomie vis à vis du PRF
|
Q419
|
Quel rôle jouez-vous dans l'exécution du
programme ?
|
Animateur 1
Simple bénéficiaire 2
Volontaire .3
Président de groupe.....4
|
|
Q420
|
Combien d'année êtes-vous pris en charge par le
PRF
|
0-1 .1
1-2 2
3 ans et plus 3
|
|
Q421
|
Etes-vous prêt à vous prendre en charge sans le
PRF
|
Oui .1
Non 2
|
|
Q422
|
Etes-vous prêt à vous impliquer davantage dans la
lutte pour l'amélioration des conditions de vie de votre famille ?
|
Oui .1
Non .2
|
|
Q423
|
A quoi est due cette inaptitude à vous prendre en charge
?
|
Manque de moyens.....1 Autres à préciser 2
|
|
Q424
|
Que reprochez-vous au programme ?
|
Trop d'imposition 1
Décider à notre place 2
|
|
Q425
|
Dans quelles conditions souhaiteriez mieux participer au
programme ?
|
Toujours demander notre avis 1 Toujours nous
impliquer 2
|
|
Proposition et suggestions :
Quelles propositions et suggestions feriez-vous pour la
continuité du programme ?
Je vous remercie ! ! !
Guide d'entretien avec les responsables du programme,
les membres du CDQ et autres partenaires du programme :
1. Quelle approche de travail utilisez-vous dans votre programme
pour l'amélioration des conditions de vie des familles ?
2. Comment l'appliquez-vous ?
3. Pensez-vous qu'elle soit efficace ?
4. Quelle appréciation donnez-vous à la
participation des populations locales au programme ?
· Les familles bénéficiaires
participent-elles aux réunions organisées par le programme ?
· Participent-elles aux séances de formation et de
sensibilisation ?
· Si oui, quel est le degré d'implication des
familles bénéficiaires ?
5. Quels sont les obstacles à l'implication des familles
bénéficiaires ?
6. Le CDQ a-t-il participé à l'identification,
à la conception et à la réalisation du programme de
renforcement de la famille ?
7. Pensez-vous la participation des populations au programme
garantit-elle l'accès à l'autonomie des familles
bénéficiaires du programme ?
Clefs pour l'autonomie de la famille
|
Objectifs de la famille (avec
étapes)
|
Contribution du bénéficiaire
|
|
Contribution du Programme
|
|
Quoi? Pour combien de temps?
|
1. Accès aux services essentiels pour le ou les
enfants
a) Besoins essentiels de survie
Alimentation/nutrition
Conditions de vie
Santé
b)
|
Garde d'enfant et éducation
|
|
|
|
|
Clefs pour l'autonomie de la famille
|
Objectifs de la famille (avec
étapes)
|
Contribution du bénéficiaire
|
Contribution du Quoi?
|
Programme
Pour combien de temps?
|
c) Support psychosocial
|
|
|
|
|
d) Documents d'identité
(Certificats de
naissance)
Identité du tuteur Certificats de décès
(si applicable)
|
|
|
|
|
|
2. Capacité du tuteur de prendre en charge
l'enfant
|
|
|
|
a) Connaissances et
|
|
|
|
|
compétences
|
|
|
|
|
b) Les besoins de la
|
.
|
|
|
|
personne en charge
|
|
|
|
|
de l'enfant en matière
|
|
|
|
|
de santé
|
|
|
|
|
c) Planification pour la
|
|
|
|
|
|
prise en charge de
|
|
|
|
|
l'enfant sur le long
|
|
|
|
|
terme
|
|
|
|
|
Clefs pour l'autonomie de la famille
|
Objectifs de la famille (avec
étapes)
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Contribution du bénéficiaire
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Contribution du Quoi?
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Programme
Pour combien de temps?
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3. Ressources familiales suffisantes
a) besoins financiers et
matériels
Source de ressources stable
Capacité de gérer les ressources
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b) Assistance juridique
Héritage et droits de propriété
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Objectif global de retraite du programme:
(dd/mm/aaaa)
Préparé par:
Signature du tuteur:
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