GAROU
NOM VERNACULAIRE
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Ejjass, Elzez, Elgarou
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NOM FRANÇAIS
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Le garou, Daphné Saint-bois
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NOM ANGLAIS
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Flax-leaved Daphne
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NOM LATIN
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Daphne gnidium
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FAMILLE
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Thymeléacées
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CONSTITUANTS
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Coumarines- Flavonoïdes- Résine-
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PARTIES UTILISEES
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Les feuilles- fruits- rameaux
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A .CARACTERES BOTANIQUES :
C'est un arbrisseau assez commun dans les garrigues de la
région méditerranéenne de 1 à 1.5 m. Les feuilles,
coriaces et cassantes, sont denses sur les tiges. Les fleurs odorantes sont
groupées, nombreuses, au sommet des rameaux. Les fruits mûrs sont
des petites drupes charnues ovoïdes, très toxiques d'un
rouge-orangé virant au noir.
B .PRINCIPES ACTIFS MAJEURS :
Des coumarines, (daphnétine, daphnine,
acetylumbelliférone, et la daphnorétine), des flavonoïdes
(apigénine, lutéoline, quercétine, orientine,
isoorientine, lutéoline 7-O-glucoside, apigénine 7-O-glucoside,
genkwanine, 5-O-â-D-primevérosyl genkwanine) et
l'á-tocophérol.
C .PROPRIETES :
Dans la pharmacopée traditionnelle, les drupes et les
feuilles étaient utilisées pour leurs propriétés
antiseptiques, dépuratives, cicatrisantes et insecticides.
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Le garou est aussi purgatif, sudorifique et même
abortif.
D .USAGE TRADITIONNEL ET COURANT :
Son pouvoir toxique (des fruits et des feuilles) n'a pas
empêché son usage traditionnel pour des fins diverses : En
cosmétique pour la préparation d'un onguent pour teindre les
cheveux en noir. Comme ils sont utilisés pour les soins d'hygiène
capillaire, contre la gale (par frictions sur le corps) et les maux de dents en
gargarismes.
La poudre d'écorce est utilisée dans le traitement
de la syphilis, des maladies vénériennes et dermiques.
Le daphné est encore prescrit pour soigner les plaies et
traiter les puces. La pratique populaire s'en est beaucoup servi en usage
externe comme vésicants et dérivatifs.
Autrefois, ils pensaient protéger les enfants contre
toutes les maladies du jeune âge en introduisant un fragment
d'écorce de garou dans le lobe d'une de leurs oreilles. La
causticité du remède produisait un écoulement
séreux jugé très bénéfique. De même
l'introduction du brin de Garou dans les trous fraîchement percés
dans les oreilles des fillettes permettent d'obtenir une rapide cicatrisation.
Les feuilles et les fruits sont utilisés pour des fins purgatifs.
E .TOXICITE :
Les graines et les écorces des différentes
espèces de Daphné renferment des di-terpènes toxiques
(esters de phorbol).
Les substances toxiques sont la daphnétoxine
(écorce) et la mézéréine (graines). Cette
dernière est une résine âcre et irritante même
après séchage prolongé.
Le contact des écorces avec la peau ou les muqueuses
provoque une irritation importante. L'ingestion des fruits déclenche une
ulcération du tube digestif et des signes neurologiques (convulsions).
Ces produits toxiques sont classés avec les esters di-terpéniques
à structure complexe et à distribution restreinte à deux
familles : les Thymélacées (Daphné...) et les
Euphorbiacées.
Le phorbol est présent naturellement sous forme de 12,
13-diesters ou de 12, 13, 20- triesters du noyau tigliane
poly-hydroxylé. Ces triesters sont des « pro-irritants »
(cryptic irritants), parce qu'ils ne provoquent pas d'inflammation sur la peau
des mammifères. A noter que les esters de phorbol sont
cancérigènes.
Le contact de la sève avec la peau peut causer chez
certaines personnes des dermatites. Toutes les parties de la plante sont
irritantes mais les fruits sont les plus souvent en cause. 1 à 2 fruits
chez l'enfant entraînent une symptomatologie accusée et
l'ingestion de 12 fruits est considérée comme une dose pouvant
être mortelle chez l'adulte. Même en cas d'intoxication
passagère, des suites sont à redouter : inflammations gastriques
et intestinales et la néphrite.
Cette thymelée est une purgative drastique dangereuse.
Signes d'intoxication :
Après une courte latence, une violente inflammation de
la bouche est observé, avec tuméfaction des lèvres et de
la langue, ptyalisme, vomissements. Secondairement s'installe une
diarrhée souvent hémorragique avec coliques. Enfin, dans les cas
graves, on note une ataxie avec convulsions, dyspnée, albuminurie et
hématurie. Des lésions gastro-entérites souvent
hémorragiques, oedème du poumon et des néphrites peuvent
s'installer.
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