I) INTRODUCTION
La médecine traditionnelle réunit l'ensemble des
connaissances, compétences et pratiques basées sur les
théories, les croyances et les expériences auxquelles les
différentes cultures ont recours pour prévenir, diagnostiquer,
soulager ou soigner des maladies physiques et mentales.
Il est vrai que, dès l'aube de l'humanité,
l'homme a appris à cerner ce que pouvait lui apporter le règne
végétal: matériaux, fibres, mais aussi plantes
alimentaires, plantes toxiques pour la chasse et la guerre, plantes magiques
pour un usage rituel, et bien sûr, plantes qui guérissent. Les
mêmes plantes peuvent d'ailleurs avoir un usage multiple.
Les plantes médicinales peuvent être des
espèces cultivées mais dans la plupart des cas des espèces
sauvages d'où la nécessité de l'identification
précise des plantes employées. Les préparations peuvent
être obtenues par macération, infusion ou décoction.
L'identification précise des plantes représente
une nécessité concrète, car elle est la base de
l'utilisation sécuritaire des plantes médicinales.
La phytothérapie est une médecine non
conventionnelle du fait de l'absence d'études cliniques basées
sur les évidences. Cependant cette approche reste massivement
employée dans certains pays en voie de développement.
En Tunisie les plantes occupent une place importante dans la
médecine traditionnelle, qui elle même est largement
employée dans divers domaines de la santé. Les remèdes
utilisant les plantes sont considérés comme moins chers, sans
effets indésirables. Par ailleurs ces thérapies ont tendance
à être plus employées dans les maladies chroniques tels que
le diabète, les rhumatismes (algies chroniques) et les cancers.
L'exploitation et le commerce des plantes médicinales et
aromatiques représentent, pour plusieurs familles à la
campagne et en ville, une source de revenu non négligeable. En
ce moment, le marché tunisien est submergé de produits de
phytothérapie de toutes sortes, à
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part les productions locales sous formes de plantes
sèches vendues en vrac, il existe aussi des huiles
végétales, importés principalement des pays arabes
d'orient, comme l'Egypte et l'Arabie Saoudite et qui sont vendues, un peu
partout, notamment dans les nombreuses boutiques spécialisées
dans la vente du miel.
Les herboristes agissent ouvertement, au moyen d'annonces
publicitaires et de distributions organisées de leurs cartes de visite,
dans les lieux publics et privés.
En Tunisie, une association de promotion de la médecine
traditionnelle a été créée il y a plusieurs
années et dont la présidence avait été
confiée au feu professeur Hassouna Ben Ayed, mais elle est
demeurée inactive.
Bien des gens croient qu'il s'agit de produits naturels et
traditionnels, ils sont par conséquent réputés être
sans danger, donc ne risquent pas de faire du mal. Il est plus aisé de
cueillir les plantes ou de les acheter auprès des herboristes et des
guérisseurs traditionnels, soit sous leurs formes brutes soit sous forme
de préparations. Cependant ces pratiques coutumières peuvent
provoquer des réactions indésirables voire des intoxications et
ce même à des doses infinitésimales. Ce qui peut être
majoré par l'administration associée et inappropriée
d'autres médicaments.
A cet effet, un inventaire systématique des plantes
médicinales les plus utilisées, que ce soit prescrites par les
praticiens traditionnels ou convoitées par la population tunisienne, est
dressé dans le but d'identifier les principes actifs retrouvés
dans ces plantes et d'alerter les risques d'un mauvais usage.
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