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à‰tude prospective pour l'aménagement d'une forêt naturelle dans la commune rurale de Matiacoali (province du Gourma)

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par Wendkouni Amadou OUEDRAOGO
Université de Ouagadougou - Maà®trise 2008
  

Disponible en mode multipage

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MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRE SUPERIEUR
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
(M.E.S.S.R.S)

UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU

UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE EN SCIENCES HUMAINES
(UFR-SH)

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

(Option Géographie Physique)

Présenté par:

OUEDRAOGO Wendkouni Amadou

ETUDE PROSPECTIVE POUR L'AMENAGEMENT

D'UNE FORET NATURELLE DANS LA COMMUNE

RURALE DE MATIACOALI (PROVINCE DU GOURMA)

MEMOIRE DE MAITRISE

Sous la direction du :

Professeur DA Dapola Evariste Constant

Année académique : 2007 - 2008

SOMMAIRE

DEDICACE 3

REMERCIEMENTS 4

AVANT PROPOS 5

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS 6

RESUME 7

INTRODUCTION GENERALE 8

PREMIERE PARTIE: LE MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN 9

CHAPITRE I : LA PROBLEMATIQUE ET LA METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE 10

CHAPITRE II : LE MILIEU PHYSIQUE 19

CHAPITRE III : LE MILIEU HUMAIN 24

CONCLUSION PARTIELLE 29

DEUXIEME PARTIE: POUR UNE GESTION DURABLE DES RESSOURCES FORESTIERES DANS LA COMMUNE RURALE DE MATIACOALI 31

CHAPITRE IV : LA DYNAMIQUE DU COUVERT VEGETAL 32

CHAPITRE V : LA DELIMITATION ET L'EVALUATION DES RESSOURCES DE LA FUTURE FORET DE

MATIACOALI 45

CHAPITRE VI: LES ENJEUX SOCIO-ECONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTAUX 64

CONCLUSION PARTIELLE 74

CONCLUSION GENERALE 75

BIBLIOGRAPHIE 77

ANNEXES 80

DEDICACE

Je voudrais très sincèrement, à travers ce document, qui est le résultat de mes premiers pas dans la recherche scientifique, rendre un grand hommage à tous ceux qui ont fait de la lutte pour une gestion durable des ressources naturelles leur priorité.

Que chacun trouve en ce document la force et la volonté pour continuer la lutte car la vie des générations actuelles et futures en dépend.

Je dédie également ce document à toute ma famille (mes parents, mes frères), à mon oncle OUEDRAOGO Séphirin Athanase ainsi qu'à tous mes amis qui m'ont toujours soutenu.

Une dédicace spéciale à ma mère qui est mon plus grand soutien car elle est pour moi, un exemple de courage et de persévérance.

A notre promotionnaire COULIBALY Babou qui a été brutalement arraché à notre affection en cours de chemin. Puisse son âme reposer en paix !

REMERCIEMENTS

Ce travail n'aurait pas abouti sans le concours de plusieurs personnes qui d'une manière ou d'une autre y ont contribué. Nos remerciements s'adressent particulièrement à :

v Tous les professeurs du département de géographie de l'université de Ouagadougou, qui nous ont initiés à cette science.

v Professeur DA Dapola Evariste Constant notre directeur de mémoire qui n'a ménagé aucun n'effort pour suivre et guider nos premiers pas dans la recherche.

v Monsieur SAWADOGO Oumarou coordonnateur du PROGEREF ainsi qu'à tout son personnel et plus à monsieur TIEMTORE Oumarou qui a toujours été là pour nos différentes sollicitudes.

v Tout le personnel de la Direction du Suivi Ecologique (DSE) et plus spécialement à monsieur ADOUABOU A Basile, à monsieur KABORE Cyrille et à monsieur BELEM Alain qui n'ont ménagé aucun effort pour nous prodiguer des conseils.

v Tout le personnel du PROGEREF à Fada Gourma et surtout au chef d'antenne, monsieur SO Jean Bosco qui nous a grandement ouvert les portes de son domicile.

v Tout le personnel du poste forestier de Matiacoali et plus particulièrement au chef de poste monsieur LOMPO Adjima.

v Monsieur NATAMA Amadou, à OUALI, Kouagli ainsi qu'à NAHINI Kouyouadi qui nous ont aidé sur le terrain.

AVANT PROPOS

Ce mémoire sanctionne la fin de nos études de second cycle universitaire au département de géographie de l'université de Ouagadougou. Il a permis de mettre en application les connaissances acquises dans les amphithéltres d'une part, et de renforcer nos capacités en matière de recherche d'autre part. C'est dans ce cadre que nous avons effectué un stage d'Avril à Septembre 2007 au sein du PROGEREF (Projet de Gestion Durable des Ressources Forestières dans les Régions Sud-Ouest, Centre-Est et Est) sur le thème : « Etude prospective pour l'aménagement d'une fort naturelle dans la commune rurale de Matiacoali (Province du Gourma) ».

La présente étude s'inscrit donc dans la philosophie du PROGEREF dont l'objectif global est de contribuer à la réduction de la pauvreté dans sa zone d'intervention. Il a cependant des objectifs spécifiques qui sont l'amélioration de la gestion des ressources forestières et fauniques et l'accroissement des revenus des populations.

Sans vouloir se substituer aux spécialistes du domaine, l'objectif de cette étude était tout simplement d'apporter une contribution à la réflexion sur la gestion durable des ressources naturelles et plus particulièrement celles forestières. La gestion efficiente de ces ressources constitue en effet pour un pays sahélien comme le Burkina Faso, la seule voie sûre pour un développement durable.

Nous tenons avant de terminer, à signaler pour une bonne compréhension du document, que les chiffres qui précèdent les noms des auteurs cités dans le texte, renvoient au numéro d'ordre de la bibliographie.

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

CSLP : Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté

Chp : Circonférence à hauteur de poitrine DSE : Direction du Suivi Ecologique DIFOR : Direction des Forêts

DGEF : Direction Générale des Eaux et Forêts

Dhp : Diamètre à hauteur de poitrine

FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Agriculture et pour l'Alimentation

GPS: Système de Positionnement Global

GGF : Groupement villageois de Gestion Forestière

MECV : Ministère de l'Environnement et du Cadre de Vie

PFNL : Produits Forestiers Non Ligneux

PNAF: Plan National pour l'Aménagement des ForITts

PROGEREF: Projet de Gestion Durable des Ressources Forestières dans les Régions SudOuest, Centre-Est et Est

RECOPA : Réseau de Communication pour le Pastoralisme RAF: Reforme Agraire et Foncière

SIG: Système d'Information Géographique

SOCOMA : Société cotonnière du Gourma

TR : Taux de Recouvrement

UBT : Unité Bétail Tropical

UGGF : Union des Groupements de Gestion Forestière

RESUME

La presente etude qui est prospective, pose la problematique de la degradation du couvert végétal à travers une analyse diachronique dans la zone d'étude vaste de 92.843,04ha. Située dans la commune rurale de Matiacoali, les causes de la degradation de la vegetation dans cette zone, sont liees aux facteurs physiques mais encore plus aux actions des populations rurales qui vivent de l'exploitation des ressources naturelles. La recherche de solutions s'impose donc pour une meilleure gestion. Toutefois, les solutions qui n'intègreront pas la satisfaction des besoins des populations et la restauration des ressources comme l'exigent les actions d'aménagement, peuvent presenter des risques qui aggraveront la degradation des ressources végétales, s'il n'y a pas de vigilance dans leur application.

C'est dans ce contexte de dégradation du couvert végétal que se situe cette etude. Elle a comme objectif principal, la contribution à la proposition d'un système d'aménagement participatif et durable d'une fort naturelle dans la commune rurale de Matiacoali. L'étude a permis de delimiter une superficie de 5.498,25 ha de forJt, d'évaluer ses ressources et d'établir des relations avec les populations riveraines. L'analyse des besoins de ces dernières en fonction des potentialites et des insuffisances de la forest a permis d'identifier les enjeux socioeconomiques et environnementaux à considerer pour un eventuel amenagement forestier. Enfin, des perspectives pour une gestion durable des ressources naturelles ont ete presentees afin d'engager la commune sur la voie d'un développement durable.

Mots clés : Burkina Faso; Matiacoali; formation végétale naturelle; dégradation; aménagement forestier; durabilité; enjeux socio-économiques et environnementaux.

INTRODUCTION GENERALE

Les écosystèmes forestiers constituent des moyens d'existence de millions de personnes. ls sont des réserves de terre, d'eau et de végétation surtout pour des pays où le secteur agricole occupe une place prépondérante. Il ressort ainsi du document de politique générale de la Banque mondiale sur le secteur forestier (1992), qu'un demi-milliard de personnes dépendent directement des écosystèmes forestiers pour leur survie (23- KIENDREBEOGO, 2005). Cela témoigne de leur grande importance pour l'homme.

Mais, selon une autre étude menée par la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'Agriculture et pour l'Alimentation), il y a aujourd'hui une destruction accélérée de ces écosystèmes dans plusieurs parties du globe. L'étude a révélé que de 1981 à 1990, le taux annuel de déforestation en zone tropicale était estimé à environ 14.500.000 ha (6- BERGONZINI et al, 2000).

Cette situation a suscité une préoccupation de plus en plus grande de la part de la communauté internationale et de nombreuses initiatives ont été entreprises pour y faire face. Ainsi, un des signes fort a été donné à Rio de Janeiro en juin 1992 par la convention sur la diversité biologique. Elle a été suivie par la convention internationale sur la lutte contre la désertification ainsi que la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Des solutions comme la gestion durable des écosystèmes forestiers à travers les actions d'aménagement ont été alors vivement recommandées.

Le Burkina Faso n'est pas resté en marge de ce mouvement de prise de conscience et s'est engagé sur la voie de la gestion durable des ressources forestières à travers également des actions d'aménagement. Mais, pour garantir la durabilité des plans d'aménagement qui seront mis en place, il faut au préalable mener des études afin d'identifier les enjeux socio-économiques et environnementaux à prendre en compte. C'est dans ce contexte que cette étude tente d'apporter sa contribution à la recherche de solutions dans la commune rurale de Matiacoali.

Le présent mémoire qui présente les résultats de l'étude est structuré en deux parties comportant chacune trois chapitres :

- La première partie est consacrée à la présentation de la problématique, à la méthodologie de la recherche et aux caractéristiques physiques et humaines de la zone d'étude.

- La deuxième partie traite de la gestion durable des ressources végétales dans la zone d'étude. Elle comporte les chapitres sur la dynamique régressive du couvert végétal, le processus de délimitation et d'évaluation des ressources de la future forest ainsi que sur les enjeux socioéconomiques et environnementaux autour de son aménagement.

PREMIERE PARTIE

LE MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN

Cette partie pose la problématique et la méthodologie de la recherche. Elle permet aussi de mieux cerner les particularités physiques et humaines de la localité et ceci dans l'objectif de saisir les interactions entre ces deux éléments dont la résultante est la dynamique du milieu.

CHAPITRE I : LA PROBLEMATIQUE ET LA METHODOLOGIE DE LA
RECHERCHE

I. La problématique

Le Burkina Faso, pays sahélien, possède un potentiel forestier réparti entre deux types de domaines qui sont : le domaine classé et celui protégé. Selon le rapport national sur la gestion durable des forests (29- MECV, 2004), celui classé couvre une superficie estimée à 3.815.000 ha soit 14% du territoire national. Il comprend des forests classées (880.000 ha), des parcs nationaux (390.000 ha) et des réserves de faune (2.545.000 ha). Les forests du domaine protégé constituent l'essentiel des formations forestières du pays. En 1980, et selon toujours le mrme rapport, leur superficie était estimée à 11.565.000 ha soit 42% du territoire national. C'est le domaine réservé aux populations pour leurs activités de production agro-sylvo-pastorales.

Cependant, une étude menée par le projet BKF en 1993 a révélé que les superficies forestières ont régressé entre 1983 et 1992, passant de 15.420.000 à 14.160.000 ha, soit 140.000 ha/an (16- IDANI,, 2005). L'Etat burkinabé a de ce fait, pris des mesures énergiques telles que l'aménagement, visant à restaurer et à gérer durablement ces ressources. Pour la FAO, l'aménagement consiste à la planification et à l'exécution d'actions destinées à garantir la conservation et l'utilisation d'une forJt tout en tenant compte de l'environnement physique et socio-économique. Afin de promouvoir le développement durable, cette institution préconise l'aménagement et la conservation des ressources naturelles, pour satisfaire les besoins des générations actuelles et futures. Elle ajoute aussi, que s'agissant de l'écosystème forestier, il est indispensable de conserver les terres, les eaux, la végétation et la faune. Il s'agit également de les valoriser en utilisant des moyens techniques, économiquement et socialement adéquats et respectueux de l'environnement (5- BELLEFONTAINE et al, 1997).

L'année 1980 marque le début effectif de l'aménagement forestier au Burkina Faso. Cela s'est matérialisé en 1981 par la conception de la politique d'aménagement des forits classées. En 1985, cette politique a été suivie par les "trois luttes" : lutte contre la divagation des animaux, contre les feux de brousse et contre la coupe abusive du bois. L'application de la lutte contre la coupe anarchique du bois s'est concrétisée sur le terrain par l'organisation de l'exploitation forestière.

Les premières activités de gestion participative ont débuté en 1986 à la faveur du Projet "Aménagement et Exploitation des Forests Naturelles pour le Ravitaillement de la Ville de Ouagadougou en bois de feu" (29- MECV, 2004). Tout cela a évolué jusqu'à l'élaboration en 1996 du Programme National d'Aménagement des ForJts (PNAF) qui prône également

l'approche participative dans la gestion forestière. Il s'est fixé comme objectifs la valorisation des ressources forestières par une exploitation rationnelle, la réhabilitation des ressources forestières dégradées et la conservation de la diversité biologique. Le programme a comme autres objectifs la création d'emplois et de revenus stables en milieu rural ainsi que la contribution à l'organisation et à l'exploitation de cet espace.

L'aménagement des espaces forestiers a longtemps utilisé une approche cadrée sur la connaissance et la gestion de l'espace naturel dans ses fonctions biologiques et physiques sans tenir compte de la composante sociale et économique (5- BELLEFONTAINE, 1997). Néanmoins, depuis quelques années, la prise en compte des relations entre les populations et les espaces forestiers est devenue l'une des préoccupations majeures des aménagistes. Il n'est donc plus question d'aborder la gestion des forêts sans tenir compte des aspects socio-économiques. Ainsi, tenir compte de ces relations conduit à organiser la gestion des ressources entre un milieu et des usages parfois contradictoires et portés par des acteurs (éleveurs, agriculteurs, bûcherons, charbonniers) souvent concurrents. Les préoccupations socio-économiques et les exigences écologiques pourront donc être conciliées pour garantir la durabilité du type d'aménagement proposé.

Le processus de décentralisation engagé depuis les années 1990, accompagnée par l'adoption de textes, de lois et se traduisant de nos jours par la communalisation intégrale, participe aussi à cette dynamique. Il s'agit exactement de la Réforme Agraire et Foncière (RAF), du Code Général des Collectivités Territoriales, celui Forestier, celui de l'environnement et du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP). Plusieurs projets de développement s'inspirent de ces textes et lois pour la participation et la responsabilisation des communautés locales à la gestion des ressources de leur terroir.

La question de l'aménagement participatif des forts doit donc être traitée dans un cadre pluridisciplinaire intégrant aussi bien les spécialistes des sciences sociales, de l'élevage que les forestiers. Les actions de ces spécialistes contribueront à mettre en pratique les quatre étapes théoriques de l'aménagement relevées par BELLEFONTAINE et al (5- 1997). Il s'agit dans un premier temps, de connaître et de décrire l'environnement humain et l'écosystème forestier. Dans un second temps, il s'agit de définir les objectifs, les outils et les moyens pour sa réalisation. La troisième étape est la négociation entre les différents acteurs et la rédaction d'un plan d'aménagement. La dernière étape est la mise en oeuvre du plan, son suivi et son contrôle. Cette étude prospective dans la commune rurale de Matiacoali, n'a bien sûr pas la prétention d'arriver au bout de toutes ces étapes.

Les travaux de SANOU (33- 1991) dans le terroir de Matiacoali démontraient déjà qu'il y avait en effet, une dégradation du couvert végétal due principalement aux activités anthropiques.

A travers cette étude, il est question d'apporter une contribution à la proposition de solutions pour une gestion durable des ressources végétales dans cette commune rurale. Mais avant toute intervention, il est indispensable d'avoir une vision claire des conditions biophysiques et socioéconomiques, ainsi que des enjeux qu'il faudra prendre en compte dans toute proposition de gestion. C'est dans ce contexte que l'étude permettra de connaître l'environnement humain, l'écosystème forestier et d'identifier les enjeux à prendre en considération. Le diagnostic de l'environnement humain permettra de faire ressortir les usages traditionnels réservés aux ressources de l'écosystème forestier (élevage, exploitation de bois énergie et autres produits forestiers, chasse, etc.). Quant à celui de l'écosystème forestier, elle permettra une description de l'espace forestier à travers les facteurs physiques, biologiques et écologiques.

II. Le site de l'étude

Le choix du site de l'étude a été motivé par le fait que les zones à forte potentialité forestière connaissent une exploitation anarchique menaçant leur pérennité. Les ressources forestières de la commune rurale de Matiacoali n'échappent donc pas jà cette règle d'où la nécessité de mettre en place un système de gestion durable.

En outre, l'existence dans la localité d'une zone faisant l'objet de discussions quant à la possibilité de procéder à son aménagement, a conforté le besoin d'apporter notre contribution à la recherche de solutions. Dans la commune rurale de Matiacoali, il existe une zone d'environ 95.000ha, identifiée depuis 1984 et, destinée si elle est aménagée, aux activités pastorales. Mais, c'est seulement avec l'intervention du Réseau de communication pour le Pastoralisme (RECOPA) en 2001, que les négociations pour l'aménagement de cette zone ont été engagées à travers la mise en place d'un comité départemental. Une partie de la population ne voyant toujours pas l'aboutissement de ce projet, pense que la délimitation de la forJt sur laquelle s'est portée la présente étude, constituera une manière de réduire encore plus leur réserve en terres agricoles.

Enfin, les conditions d'étude qu'offrait le PROGEREF (Projet de Gestion Durable des Ressources Forestières dans les Régions Sud-ouest, Centre-Est et Est) ont conforté encore plus le choix du site.

La zone d'étude comme le thème de recherche l'a souligné, est située dans la province du Gourma et plus précisément dans la commune rurale de Matiacoali. Elle a une superficie de 92.843,04 ha et ses limites sont constituées par les points suivants: A1(X : 262095 et Y : 1368577) ; A2(X : 295340 et Y : 1368577) ; A3 (X : 295340 et Y : 1340240) ; A4(X : 262095 et Y : 1340240).

Carte 1: Localisation de la zone

III. Hypothèses

L'hypothèse principale émise pour cette étude est que la mise en place d'un système d'aménagement participatif permettra une gestion durable des ressources forestières dans la commune rurale de Matiacoali. Il en découle les hypothèses secondaires suivantes :

- La zone d'étude, malgré la dégradation de son couvert végétal, possède encore un important potentiel forestier naturel ;

- Une portion de ce potentiel forestier est propice à un aménagement ;

-Des enjeux environnementaux et socio-économiques existent autour de l'aménagement de la future forêt.

Afin de vérifier ces hypothèses, des objectifs ont été fixés.

IV. Objectifs

L'objectif principal est de contribuer à proposer un système d'aménagement participatif et durable d'une fort naturelle dans la commune rurale de Matiacoali. Il s'agira spécifiquement de :

- Evaluer l'évolution du couvert végétal dans la zone d'étude ;

- Délimiter et estimer les ressources de la portion du potentiel forestier propice à l'aménagement ;

- Identifier les enjeux environnementaux et socio-économiques à considérer dans un éventuel aménagement de la future forêt.

V. Méthodologie de la recherche

Pour la vérification des hypothèses émises, une analyse diachronique de la végétation et des enquêtes auprès des populations riveraines, furent nécessaires. Des entretiens avec les autorités coutumières, municipales ainsi que la délimitation et l'inventaire des ressources de la future forêt ont été également réalisés. Cela a permis de voir l'état du potentiel forestier, de connaître les populations riveraines ainsi que leurs rapports avec les ressources forestières. Des potentialités et des contraintes ont pu être identifiées et leur analyse a permis d'identifier les enjeux socio-économiques et environnementaux à prendre en compte dans le cadre d'un éventuel aménagement de la future forêt. La démarche méthodologique comprend plusieurs étapes:

V.1. La recherche documentaire

La recherche documentaire a été effectuée dans de nombreuses bibliothèques, sur Internet et auprès d'institutions spécialisées dans l'aménagement des forJts telles que la Direction des forêts (DIFOR) et la Direction du Suivi Ecologique (DSE). Ce travail préliminaire visait une meilleure connaissance des concepts, définitions et techniques d'approche de telles études ainsi que les informations relatives au cadre géographique. Les principaux documents qui ont servi au cours de cette étude sont des ouvrages généraux, des mémoires, des thèses et des rapports d'études. Il y a par exemple :

- L'ouvrage de BELLEFONTAINE et al (5- 1997) et celui de BERGONZINI et al (6- 2000). Ces ouvrages abordent l'aménagement des forts tant sur le plan des concepts, de la méthodologie que des outils. Ils ont permis de comprendre le concept de l'aménagement forestier et de choisir la démarche de l'étude.

- L'ouvrage de la DGEF (11- 2002) et celui de KABORE (18- 2000) sont des documents de référence dans l'aménagement des forJts au Burkina Faso. Ces ouvrages élaborés par des spécialistes burkinabés, passent en revue les points essentiels de la démarche logique d'aménagement forestier en énonçant les définitions, les principes et les recommandations. Ils présentent tour à tour les données de base de l'aménagement, la gestion forestière et des annexes utiles.

- Egalement l'ouvrage de SAWADOGO (37- 2007) et le mémoire de KIENDREBEOGO (23- 2005) font respectivement le point sur les forces et les faiblesses de l'aménagement des forJts du Nazinon et de Kalenga dans le Zoudwéogo après une quinzaine d'années.

- Enfin, pour ne pas tous les citer, le mémoire de SANOU (33- 1991) qui a été réalisé dans le terroir de Matiacoali. Cette localité avait des ressources forestières relativement excédentaires et son étude visait à apporter des solutions au problème de la désertification qui y avait cours. Il a permis d'avoir des informations sur le milieu physique et humain.

Tous ces documents ont aidé à la compréhension des concepts et à l'élaboration de la méthodologie de la recherche. Mais à l'exception du mémoire de SANOU (33- 1991) qui contient des informations d'une vingtaine d'années sur le cadre physique et humain, les autres ouvrages n'apportent pas des réponses sur la situation actuelle de la commune. C'est là tout l'intérIt de cette étude qui devra permettre de faire le point sur l'état des ressources naturelles et plus particulièrement celles forestières et le mode de gestion en présence. Elle permettra de proposer une gestion durable à travers un système d'aménagement participatif.

V.2. Les outils de collecte des données sur le terrain

La collecte des données socio-économiques a permis de connaître les populations riveraines. Pour cela, une série d'entretiens avec les autorités coutumières dans les 7 localités (Matiacoali, Ougarou, Tamtiombo, Tousseygou, Nanini, Nimbwari et Dobery) concernés ainsi qu'avec les autorités communales furent nécessaires. Il y a également l'administration d'un questionnaire dans les concessions (Cf. annexes). Pour ce qui était de l'enqu~te, la concession fut retenue comme unité statistique de sondage. Un échantillon de 70 concessions a été constitué par le tirage systématique et un exploitant par concession fut enquêté. Les exploitants étaient composés à près de 21% par les femmes. Des informations collectées, il y a les systèmes de production des populations, leur niveau technologique et leurs rapports avec les ressources forestières. D'autres données telles que leur mode de gestion des ressources naturelles et les conflits liés à leur exploitation ont été aussi réunies. A cette occasion, les coordonnées géographiques des localités où s'est déroulée l'enqu~te ainsi que les limites de la partie aménageable du potentiel forestier ont été relevées au GPS. Cela a abouti à la réalisation du plan de sondage.

Pour la description de la forêt (le milieu physique, ses potentialités, ses insuffisances), une méthode d'inventaire forestier fut appliquée. L'inventaire avait comme objectifs, la connaissance des potentialités de la forêt en ressources ligneuses et non ligneuses, les capacités et les limites du potentiel de production. Comme autres objectifs, il y a les risques liés à l'exploitation des différentes ressources, les quantités et les qualités des produits exploitables, les espèces à protéger, les zones à sauvegarder, la nature et l'importance des enrichissements à apporter, etc. La méthode d'inventaire appliquée est celle dite systématique, déjà utilisée par SANOU (33- 1991) lors de l'inventaire de la fort villageoise de Matiacoali. Pour se faire, des

unités d'échantillonnages furent délimitées et les différentes données dendrométriques collectées. Pour calculer le nombre des unités d'échantillonnage ou placettes (N), la formule suivante a été utilisée :

N = S/ s.tx

S = superficie de la forest

s = superficie d'une placette qui est de 0,125 ha conseillée par le service de l'aménagement forestier.

tx = représente le taux de sondage ou d'échantillonnage. Il exprime en pourcentage (%) la superficie réelle dans laquelle s'effectue le comptage des brins. S et s étant des constantes, N est directement proportionnel à tx. Plus le taux d'échantillonnage est élevé, plus le nombre des placettes est important. Compte tenu des contraintes de temps et de moyens, un taux de sondage de 0,2 % accepté par les services techniques, fut appliqué. A l'aide de l'outil S IG (Système d'information G éographique) un plan de sondage a été ensuite réalisé. Les coordonnées géographiques de 86 placettes ont été identifiées et introduites dans le GPS (Système de Positionnement Global) afin de les implanter sur le terrain. Les placettes avaient 50 m de longueur et 25 m de largeur soit 0,125 ha de surface.

Une fiche de collecte des données comportant deux volets fut également élaborée : un premier volet destiné à la collecte des données descriptives du milieu physique et un second pour le report des données dendrométriques (Cf. annexes).

V.3. Les recherches sur le terrain

Les recherches sur le terrain ont consistées dans un premier temps, à prendre attache avec les différents acteurs, à leur expliquer l'objectif de l'étude et à tester les outils de collecte des données. Dans un second temps, elles ont consistées à la collecte effective des données socioéconomiques et à la délimitation de la future forêt. Enfin, dans un troisième temps, ce fut la mise en oeuvre de la méthode d'inventaire.

En tout, sur les 86 placettes constituées précédemment, seules 85 ont pu être placées sur le terrain. Les données suivantes ont été collectées: les noms des espèces et les mesures dendrométriques (circonférence à 1,30 m du sol, les hauteurs totales et la surface couverte par la projection de la voûte des arbres sur le sol). Pour le cas spécifique des pieds à tiges ramifiées à une hauteur inférieure à 1,30 m, chaque tige a été mesurée séparément et une circonférence équivalente fut calculée par la suite. Les indices liés à la pression anthropique sur le couvert végétal, l'état sanitaire des arbres et un certain nombre de paramètres morpho-pédologiques tels que les types de sol, les unités géomorphologiques et les états de surface furent aussi collectés.

Pour les aspects sanitaires, les cinq états si dessous furent nécessaires. Ils ont été définis dans le JXICI TP p\NRCRlRJEIXe TCIIP pcUeP I1ATCeITIRTJtsTau Burkina Faso (11- DGEF, 2002). Cependant des retouches ont été apportées :

Cote 1 : ligneux sans défaut visible

Cote 2 : ligneux émondé

Cote 3 : ligneux parasité (présence de trous ou crevasses dans le bois, semi mort ou avec cime plus ou moins desséchée)

Cote 4 : ligneux brûlé

Cote 5 : ligneux mort sur pied

11TinIRrP EgRnsTsXZTlITIaXQTRCtTptpTpgEOP MTFROFtpesTOINFTlTICI TCeAT2 TSBteXrsT travaillant pour les concessions de chasse et pour le poste forestier de Matiacoali. Il était qXIMERnTC'pvalXIrTlaTCIMITItpTCITZTIaXneTInTSIpNKFITIRXtTaXTlRnITCIsTtrIWFtsTEItFeTEXx TtraFesT (crottes, piétinement, etc.). Des prises de vue au sol furent également réalisées et insérées tout au long du document IIInTC'ESSX HTlDI observations faites sur le terrain.

V.4. Le dépouillement des données et la rédaction du mémoire

Le dépouillement a consisté au regroupement des éléments de réponse recueillis auprès des populations et au traitement des fiches d1Tl1WQMITTIRrIMEer. Les données collectées ont servi au calcul de la fréquence relative des espèces et la distribution des arbres selon des classes fonctionnelles adoptées en référence au document de Sawadogo (37- SAWADOGO, 2007). La densité moyenne des arbres par type de formation végétale et la moyenne générale par hectare ont été aussi calculées. Il y a eu également une évaluation du taux de recouvrement des arbres, du volume moyen de bois sur pied par type de formation végétale et celui moyen par hectare général. En ce qui concerne le calcul du volume de bois, la formule utilisée dans la même zone phytogéographique par KABORE (21- 2004) était appropriée. Ce tarif de cubage a été construit à partir des données collectées dans la forêt de Ouilingoré dans la province du Boulgou par le projet PDR/D en 2002. Ce tarif de cubage dont le coefficient de corrélation R = 0,9708 est :

V = 3,9797 x D2,3099

Avec : v = volume de bois sur pied (en m3)

D = diamètre à 1,30 m (en m)

Les mesures dendrométriques réalisées sur les arbres au cours CHTl'IQW1111TpWntTCesT circonférences, les valeurs obtenues furent transformées en diamètres par la formule suivante : D1.30 m = C1.30 m/ it

Avec : D1.30 m = mesure du diamètre à 1,30 m au dessus du sol
C1.30 m = mesure de la circonférence à 1,30 m au dessus su sol

7C = 3,14

Les différentes moyennes trouvées pouvant avoir une différence avec la réalité, les intervalles de confiance furent calculés. L'intervalle de confiance contient la valeur exacte du paramètre calculé. Pour le trouver la formule , & M T MI 3E N est utilisée pour le paramètre densité et , & I 9 MI 3EN pour le paramètre volume de bois.

IC - intervalle de confiance D - densité moyenne

V - volume moyen t - Coefficient de Student

sx - écart type de la moyenne

L'erreur d'échantillonnage relative est également un indicateur qui permet de déduire la précision des résultats du paramètre considéré. Plus elle est petite plus les résultats sont précis. Sa formule est :

Er 713Esf IP6EMI

Avec : Er (%) = Erreur d'échantillonnage relative en %

t - Coefficient de Student sx - écart type de la moyenne

S - valeur moyenne du paramètre considéré. N = Nombre de placettes

Enfin, l'état sanitaire des végétaux inventoriés, c'est-à-dire le pourcentage de chaque état, a été estimé ainsi que celui des arbres en fonction des espèces, des classes fonctionnelles et des types de formation végétale.

Pour la caractérisation des formations végétales, la nomenclature nationale pour la constitution des bases de données de l'occupation des terres fut essentielle. Elle a été adoptée lors de l'atelier national tenue en Mai 1996 à Ouagadougou (11- DGEF, 2002).

VI. Les difficultés rencontrées

Les difficultés rencontrées sont liées en grande partie à la saison hivernale qui a rendu l'accès difficile à certaines zones pour les enquêtes. Cela explique aussi le fait que nous ayons pu placer 85 placettes sur les 86 prévues.

L'insécurité causée par les « coupeurs de route » nous a obligé à travailler en dehors des jours de marché et cela a contribué à rallonger la période des enquêtes.

La plus grosse difficulté était l'insuffisance des moyens financiers. Cette insuffisance n'a pas permis d'augmenter le nombre de placettes sur le terrain et d'avoir ainsi une plus grande précision des résultats de l'inventaire forestier. Malgré toutes ces contraintes, l'étude a été finalisée.

CHAPITRE II : LE MILIEU PHYSIQUE

La dynamique d'un milieu est la résultante de l'interaction entre les facteurs physiques et humains. Chaque facteur a, selon son intensité, une influence plus ou moins grande sur l'autre. Ainsi, pour une bonne gestion des ressources naturelles, l'étude de certains paramètres physiques et humains s'avère nécessaire. La présentation du milieu physique de la zone d'étude se fera à travers le climat, le réseau hydrographique, la géologie, la géomorphologie, les sols et la végétation.

I. La géologie

La géologie d'une région détermine avec le climat, le type de relief et partant le type de sol et de formation végétale. La carte géologique de la zone d'étude (Cf. carte 2) montre qu'elle repose sur un socle Précambrien et est essentiellement constituée de roches métamorphiques (méta gabbros nioritiques, amphibolo-pyroclasties acides) et de roches cristallines (migmatites, granites indifférenciés). Ce substratum géologique formé de roches assez dures a subi par le fait des aléas climatiques une longue période d'aplanissement durant laquelle l'aspect actuel du relief a été façonné.

Carte 24 EIIplOlMICeIOE zlQHC'pWCe

II. Le relief et le réseau hydrographique

L'allure générale du relief dans la zone d'étude est celle d'une surface plane faiblement ondulée. Elle est dominée par quelques collines et buttes témoins tabulaires qui rompent avec la platitude d'ensemble. L'altitude moyenne est de 300m avec 4 unités topographiques dont les sommets, les versants des collines et des buttes témoins cuirassées, la pénéplaine, les vallées et les bas-fonds. Les buttes témoins correspondent à trois niveaux cuirassés dont la datation reste approximative selon SANOU (33- 1991). En effet, le premier niveau cuirassé, constitué d'une vieille cuirasse ferrugineuse fortement démantelée, subsiste sous forme de lambeau de plateau à la limite Nord Ouest de la zone. Avec une cote de 340 m, il se serait mis en place à la fin du Jurassique supérieur (Mésozoïque). En outre, le second niveau cuirassé d'une altitude de 320m au Nord de la zone, daterait de la fin du Crétacé (Mésozoïque). Quant au troisième niveau cuirassé, il se serait mis en place au début du Tertiaire et apparaît ponctuellement dans la pénéplaine avec une altitude de 300m.

En dépit de la monotonie de son relief et des caprices du climat, la zone possède un réseau hydrographique assez dense. Il est constitué par la Tapoa et ses affluents qui connaissent uniquement des crues pendant la courte saison hivernale qui caractérise son climat.

III. Le climat

Le climat est un facteur influençant les activités de l'homme et la dynamique du couvert végétal. C'est en ce sens que son étude permettra de mieux appréhender le milieu. Pour une bonne analyse, l'étude du climat se fera à travers ses composantes telles que la pluviométrie, les températures, l'évaporation, le vent et l'insolation. Cela se fera lors de l'analyse sur les causes de la dynamique du couvert végétal dans la deuxième partie. Néanmoins, selon le découpage climatique du Burkina Faso établi par GUINKO (15- 1984), Matiacoali appartient au domaine climatique Nord Soudanien. Son climat se subdivise en une longue saison sèche (8 mois) et en une courte saison pluvieuse (4 mois). La pluviométrie moyenne annuelle est de 805 mm et celle des températures, de 28°3 C. Le climat intervient aussi dans la formation des types de sols dans la zone.

IV. Les sols et la végétation

Les sols dans une localité dépendent du substratum géologique en place ainsi que des paramètres climatiques tels que la pluviométrie, le vent, etc. Les sols de la commune rurale de Matiacoali n'échappent pas à cette logique. Selon AUBERT G, cité par SANOU (33- 1991), les sols rencontrés dans la zone d'étude, appartiennent aux classes des sols minéraux bruts, des sols peu évolués, des sols brunifiés et des vertisols :

> Les sols minéraux bruts sont minces et sans valeur agronomique. Ce sont des sols constitués de lithosols sur cuirasse et on les rencontre dans la partie Nord et Nord Est de la zone.

> Les sols peu évolués sont constitués par deux unités dont la première est composée par des sols gravillonnaires associés à des lithosols sur cuirasse ferrugineux recouvrant le haut de versant. La deuxième unité est composée également des sols gravillonnaires et elle se rencontre sur le bas de versant. Les sols peu évolués à l'instar des sols minéraux bruts sont d'une faible valeur agronomique.

> Les sols à mull ou sols brunifiés se composent comme les sols peu évolués de deux unités dont la première, les sols bruns eutrophes vertiques se sont formés sur des roches basiques du Birimien et se rencontrent dans la pénéplaine. Ce sont des sols qui ont une valeur agronomique élevée. La deuxième unité se compose des sols bruns eutrophes renfermant de la matière organique bien évoluée et se trouve le long des vallées dans la zone inondable. En somme, les sols brunifiés sont plus épais (1 m de profondeur) et ont des réserves en eau. Ce sont également des sols qui, malgré leur fertilité sont difficile à cultiver du fait de leur teneur en argile gonflante (moins de 30% de montmorillonite).

> Les vertisols existent aussi dans la zone d'étude sous deux types. Il y a premièrement les vertisols lithomorphes qu'on rencontre surtout au Sud et au Sud Ouest dans la pénéplaine et qui résultent de la transformation biochimique des roches basiques, des granites et des migmatites. En seconde position, les vertisols topomorphes qui occupent les bas fonds mal drainés et qui se caractérisent par la forte teneur en argile gonflante (plus de 30% de montmorillonite). En résumé, les vertisols sont fertiles mais difficile à cultiver à cause de la montmorillonite.

Carte 3 LD SpCRURTILICLIUDEzRQL C4pWCL

En outre, ces différents types de sols en corrélation avec le climat et le relief vont influencer le type de végétation en présence. La végétation dans la zone évolue selon les unités topographiques et est dominée par la savane avec ses variantes (savane arbustive, arborée, savane boisée et herbeuse). C'est ainsi que sur les sommets et sur les versants des buttes cuirassées et des collines, se trouve une savane arbustive très lâche dominée par les Combretaceæ (Combretum glutinosum). La pénéplaine est couverte d'une végétation assez dense (savane arborée) dominée par Anogeissus leiocarpus, Combretum nigricans. Dans les vallées et dans les bas-fonds on retrouve une végétation plus dense (savane boisée) dominée par Anogeissus leiocarpus. Les graminées annuelles et pérennes sont également très présentes. Il s'agit de Loudetia togoensis, d'Andropogon gayanus, etc. Le long des cours d'eau, se trouve la savane boisée très dense, dominée par les espèces soudaniennes telles Mitragyna inermis, etc.

En résumé, la zone d'étude est située dans le domaine climatique Nord Soudanien. Son climat se subdivise en une longue saison sèche (8 mois) et en une courte saison pluvieuse (4 mois). Son substratum géologique qui se compose de roches métamorphiques et de roches cristallines en fonction des paramètres exogènes a occasionné la mise en place d'un relief assez plat (300m d'altitude) avec cependant des buttes témoins. Les cours d'eaux sont temporaires et coulent à fleur de sols. La végétation est de type savanicole et se développe sur des sols

appartenant aux classes des sols minéraux bruts, des sols peu évolués, des sols brunifiés et des sols à sesquioxydes de fer. C'est dans ce contexte écologique qu'évolue la population de la localité qui mène des activités agro-sylvo-pastorales.

CHAPITRE III : LE MILIEU HUMAIN

La gestion durable des ressources forestières suppose un équilibre entre les usages et les ressources. Pour mieux cerner les usages, il faut impérativement connaître l'environnement humain. Il s'agit exactement de connaître les populations humaines à travers leurs activités socio-économiques telles l'agriculture, l'élevage et celles spécifiques à l'exploitation des ressources forestières. Il s'agit aussi d'appréhender leurs systèmes de production, leur niveau technologique, leur mode de gestion des ressources naturelles et des conflits liés à leur exploitation.

I. La population

La commune rurale de Matiacoali compte 54.574 habitants selon les résultats préliminaires du Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH) de 2006.

La population est composée essentiellement de six groupes ethniques qui sont les Gourmantché, les Peulh, les Mossi, les Haoussa, les Djerma et les Yorouba. Les plus nombreux sont les Gourmantché qui sont les autochtones. Ils sont suivis par les Peulhs. Les autres sont des peuplements récents puisque les Mossi seraient arrivés à Matiacoali il y a environ 50 ans, les Haoussa et les Djerma 45 ans et les Yorouba 40 ans (34- SANOU, 2006).

Les différentes ethnies cohabitent de manière harmonieuse et cela se manifeste lors des évènements tels mariages, décès, baptêmes ou religieux.

Les religions qui y sont pratiquées sont par ordre d'importance, le traditionalisme, l'islam et le christianisme. La première est pratiquée principalement par les autochtones Gourmantché. La majorité des fidèles de l'islam sont les Haoussa, Djerma, Yorouba, Mossi et certaines familles Gourmantché. Le christianisme est la religion qui compterait le moins de fidèles. Les pratiquants sont le plus souvent des Gourmantché et des Mossi.

En général, les populations ont des activités socio-économiques telles que l'agriculture, l'élevage, les activités de transformation et de commercialisation des produits forestiers et agricoles.

DI 40TUEXltXII

L'agriculture, pratiquée par toutes les populations enqu~tées, constitue l'activité majeure. Les rendements, mrme s'ils sont en baisse, sont toujours acceptables et l'activité dispose encore d'assez de réserves en terre. Dans l'ensemble, l'agriculture reste traditionnelle dans sa pratique et se caractérise par un faible niveau d'équipement. Les cultures sont assez variées et se résument au maïs, mil, sorgho, soja, arachide, sésame et au coton. Néanmoins, le sorgho et le maïs sont les

plus cultivés dans la zone d'étude (Cf. tableau 1). La production de coton est en plein essor dans la localité et cela est probablement lié à l'encadrement apporté par la société cotonnière du Gourma (SOCOMA).

Les pratiques agricoles telles que la jachère, la rotation de culture et l'amendement sont connus et appliqués par certains agriculteurs. Cependant, la durée de la jachère a tendance à diminuer et n'excède plus 10 ans. L'amendement est fait essentiellement avec la fumure organique mais pour les champs de coton, c'est avec l'engrais chimique pour pallier à l'épuisement des terres. D'une manière générale, on assiste à une faible association de l'agriculture et de l'élevage par les populations.

Tableau 1: La proportion des personnes par rapport aux cultures pratiquées et aux types culturaux

Cultures

Type cultural

Manuel

Traction animale

Bovine

Asine

Autre

Coton

6 %

6 %

6 %

0

Maïs

86 %

31 %

43 %

0

Mil

37 %

26 %

23 %

0

Sorgho

91 %

31 %

40 %

0

Autres

43 %

23 %

26 %

0

Source: Enquête terrain (Juin 2007)

III. L'élevage

L'élevage est une activité socio-économique aussi importante que l'agriculture dans la localité. Il est pratiqué d'une manière extensive par 97% des enqu~tés. C'est une activité basée sur une exploitation intensive des ressources naturelles (pâturages) sans grand recours aux sousproduits agricoles et industriels. Les espèces élevées sont essentiellement les bovins, les ovins, les caprins, les ânes, les porcins (surtout par les femmes) et la volaille. Les caprins (760 têtes) et la volaille (1068) sont les plus nombreux (Cf. tableau 2). L'élevage ne dispose pas de zone spécialement aménagée pour sa pratique et cela rend difficile aussi bien sa gestion que le contrôle de ses impacts sur les ressources naturelles. C'est dans ce sens que l'émondage des ligneux existe mrme si elle n'est pas une pratique très courante dans la zone d'étude. Les espèces les plus touchées selon les résultats de l'enqu~te sont Balanites aegyptiaca, Acacia senegal, Khaya senegalensis et Pterocarpus erinaceus.

Hormis ces deux activités majeures que sont l'agriculture et l'élevage, les populations mènent d'autres activités qui sont spécifiques à l'exploitation des ressources forestières.

Tableau 2: Les espèces animales élevées

Espèces

Bovins

Anes

Ovins

Caprins

Volailles

Porcins

Effectifs

672

108

426

760

1068

283

Source: Enquête terrain (Juin 2007)

IV. Les activités spécifiques à liff SOMIT EIA EeAAIWIFIA IRIAtièrIA

Les activités spécifiques à l'exploitation des ressources forestières sont la cueillette, la pharmacopée et les activités de transformation et de commercialisation.

La cueillette, activité très importante, est surtout pratiquée par les femmes. Huit espèces végétales entrent dans l'alimentation des populations. Il s'agit de : Vitellaria paradoxa, Parkia biglobosa, Tamarindus indica, Adansonia digitata, Lannea microcarpa, Diospyros mespiliformis, Detarium microcarpum et Balanites aegyptiaca. Les fruits, les amandes, les feuilles et les graines de ces espèces sont consommés. Mais dans l'ensemble, les fruits sont les plus utilisés (Cf. tableau 3). Ces espèces sont soit utilisées comme légumes, soit consommées directement ou transformées en condiments. C'est ainsi que les graines de Parkia biglobosa sont transformées en soumbala (condiment). En plus de la consommation, certaines espèces sont commercialisées.

Tableau 3: Les espèces utilisées dans l'alimentation des populations

Espèces

Parties consommées

Fruits

Amandes

Feuilles

Graines

Usages

Vitellaria paradoxa

Oui

Oui

Non

Non

Consommation, production de beurre

Parkia biglobosa

Oui

Non

Non

Oui

Consommation, production de soumbala

Tamarindus indica

Oui

Non

Oui

Non

Consommation

Adansonia digitata

Oui

Non

Oui

Non

Légume, consommation

Lannea microcarpa

Oui

Non

Non

Non

Consommation

Diospyros mespiliformis

Oui

Non

Non

Non

Consommation

Detarium microcarpum

Oui

Non

Non

Non

Consommation

Balanites aegyptiaca

Oui

Non

Oui

Non

Consommation

Source: Enquête terrain (Juin 2007)

Les espèces végétales commercialisées au nombre de 5 sont : Tamarindus indica, Adansonia digitata, Parkia biglobosa, Vitellaria paradoxa et Diospyros mespiliformis. Quelques unes de ces espèces sont mises sur le marché sans être transformées et certaines le sont. Les produits mis sur le marché se composent des fruits, amandes, feuilles, graines et des fleurs (Cf. tableau 4). Cependant, ce sont les fruits qui sont les plus commercialisés.

Tableau 4: Les espèces végétales commercialisées

Espèces

Parties commercialisées

Fruits

Amandes

Feuilles

Graines

Fleurs

Tamarindus indica

Oui

Non

Oui

Non

Non

Adansonia digitata

Oui

Non

Oui

Non

Non

Parkia biglobosa

Oui

Non

Non

Oui

Non

Vitellaria paradoxa

Oui

Oui

Non

Non

Non

Diospyros mespiliformis

Source : Enquête terrain (Juin 2007)

Oui

Non

Non

Non

Non

Source: Enquête terrain (Juin 2007)

La pratique de la pharmacopée est très courante et selon les résultats de l'enqu~te, 10 espèces végétales sont habituellement utilisées. Il s'agit de : Vitellaria paradoxa, Anogeissus leiocarpus, Detarium microcarpum, Vitex doniana, Acacia nilotica, Ziziphus mauritiana, Combretum nigricans, Bauhinia rufescens, Pterocarpus erinaceus et d'Acacia gourmaensis. Les feuilles, les racines et les écorces sont utilisées. Mais en général, ce sont les feuilles et les écorces qui sont les plus utilisées. Les maladies soignées sont le paludisme, la diarrhée, les maux de ventre et la toux (Cf. tableau 5).

Tableau 5: Les espèces utilisées dans la pharmacopée

Espèces

Parties prélevées

Feuilles

Racines

Ecorces

Maladies traitées

Vitellaria paradoxa

Non

Non

Oui

Diarrhée

Anogeissus leiocarpus

Oui

Non

Oui

Jaunisse, diarrhée, paludisme

Detarium microcarpum

Oui

Non

Non

Diarrhée

Vitex doniana

Oui

Non

Oui

Diarrhée

Acacia nilotica

Oui

Non

Oui

Maux de ventre

Ziziphus mauritiana

Oui

Oui

Oui

Paludisme et la diarrhée

Combretum nigricans

Non

Oui

Non

Mauvais esprits

Bauhinia rufescens

Oui

Oui

Non

Diarrhée

Pterocarpus erinaceus

Non

Non

Oui

Maux de ventre et les plaies

Acacia gourmaensis

Non

Non

Oui

Toux

Source: Enquête terrain (Juin 2007)

Il y a d'autres activités comme la transformation des produits forestiers et agricoles, la chasse, la prche et l'apiculture. Elles n'ont pas la mrme ampleur dans la localité. C'est ainsi que le tissage de secko est pratiqué dans toutes les concessions enquêtées et la fabrication du beurre de karité dans 85,71%. La préparation du soumbala et du dolo se passe respectivement dans 65,71% et 51,42% des concessions. La grande partie des produits est destinée à la vente et à la consommation familiale sauf les produits de la chasse et de la pêche qui sont exclusivement destinés à la consommation familiale. Nous avons par exemple, 70% du beurre de karité qui est destiné uniquement à la consommation et 30% à la vente et à la consommation familiale (Cf. tableau 6).

Tableau 6: Les autres activités économiques pratiquées dans la zone d'étude

Activités

Tissage de secko

Vannerie

Beurre de karité

Préparation de
soumbala

Préparation du
dolo

Chasse

Pêche

Apiculture

Nombre des pratiquants en %

100

5,71

85,71

65,71

51,42

8,57

5,71

34

Destination des produits

97% est destiné
uniquement a la
consommation

100% est destiné a
la consommation
et a la vente

70% est destiné
uniquement a la
consommation

48% est destiné
uniquement a la
consommation

78% est destiné a
la consommation
et a la vente

100% est destiné
uniquement a la
consommation

100% est destiné
uniquement a la
consommation

17% est destiné
uniquement a la
vente

3% est destiné a la
consommation et
la vente

30% est destiné a
la vente et a la
consommation

52% est destiné a
la vente et a la
consommation

22% est destiné
uniquement a la
consommation

83% est destiné la
consommation et a
la vente

Source: Enquête terrain (Juin 2007)

V. Le mode de gestion des ressources naturelles et des conflits liés à leur exploitation

L'exploitation des ressources naturelles est l'activité première des populations rurales qui n'ont pas beaucoup d'alternatives pour leur survie. Du fait de leur importance pour les populations et de leur raréfaction, les ressources naturelles sont source de conflits. Les propositions de solutions pour la gestion de ces conflits supposent que l'on connaisse le système de gestion traditionnelle en place et les sources des conflits.

Parmi les ressources naturelles de la localité, seules celles foncières sont gérées clairement. En effet, pour avoir accès à la terre, il faut une autorisation des propriétaires terriens qui possèdent les droits légitimes (droit du premier occupant) et qui sont habilités à la prêter. De ce fait, on ne peut pas changer de champ quand et comme on le veut. La terre s'acquière aussi sous forme de legs. Néanmoins, toute personne membre ou non des villages enquêtés a accès aux ressources foncières et forestières. C'est dans ce sens qu'il est possible de couper du bois frais pour la construction des maisons ou des hangars. Cependant, il faut normalement une autorisation du forestier, ce qui n'est pas souvent respectée.

Du fait de l'absence d'une politique de gestion traditionnelle très rigoureuse (planification rigoureuse de l'utilisation des terres) de l'espace rural et la raréfaction des ressources naturelles, il y a des conflits liés à leur occupation et à leur exploitation. Ces conflits se manifestent la plupart du temps par des joutes verbales quoique souvent, on en arrive à l'utilisation d'arme blanche. Les conflits opposent généralement les agriculteurs aux éleveurs, mais aussi, les agriculteurs entre eux. Ces conflits trouvent leurs dénouements dans les cadres traditionnels qui sont les plus efficaces.

En somme, la population de la zone se compose de Gourmantché qui sont les autochtones et les plus nombreux, de Mossi, d'Haoussa, de Yorouba, de Djerma et de Peuls qui constituent des peuplements récents. Les mouvements de populations se manifestent par l'arrivée de migrants qui, comme les autochtones, vivent des activités agro-sylvo-pastorales. On a également les activités de transformation et de commercialisation des produits forestiers ligneux et non ligneux et ceux agricoles. Toutes ces activités pratiquées sans grand soucis de préservation de l'équilibre écologique, ont eu au fil du temps, des conséquences sur le couvert végétal en particulier et sur les ressources naturelles en général. Ces conséquences se manifestent par leur raréfaction et par l'accentuation des conflits liés à leur exploitation.

Conclusion partielle

En définitive, la première partie du document a permis de présenter les caractéristiques physiques et humaines de la zone d'étude. Malgré son potentiel forestier encore important, elle

connaît une dégradation de ses ressources végétales. La dégradation du couvert végétal est pour beaucoup liée à l'état de sous développement socio-économique des populations qui vivent exclusivement de l'exploitation des ressources naturelles. Des ressources qui ne sont pas bien protégées en raison de l'absence d'une politique de gestion à long terme. Il est alors important de s'intéresser de près à la dynamique du couvert végétal dans cette zone afin d'envisager les propositions de solutions pour une meilleure gestion.

DEUXIEME PARTIE

POUR UNE GESTION DURABLE DES RESSOURCES
FORESTIERES DANS LA COMMUNE RURALE DE
MATIACOALI

Dans cette partie, la dégradation du couvert végétal est abordée à travers une analyse diachronique. Les causes et les conséquences de cette dégradation ainsi que les clauses nécessaires à une mise en oeuvre adéquate et efficace de la gestion forestière sont également traitées. Ces clauses sont d'ordre socio-économique et environnemental et contribueront à garantir la durabilité du système de gestion qui sera mis en place. Des perspectives pour une gestion durable des ressources naturelles dans la commune de Matiacoali sont également présentées.

CHAPITRE IV : LA DYNAMIQUE DU COUVERT VEGETAL

Pour apprécier la dynamique du couvert végétal, une analyse diachronique à partir des images satellitaires de 1992 et de 2005 a été réalisée. En plus de cette analyse, les causes et les conséquences de l'évolution du couvert végétal sont aussi traitées dans ce chapitre. Egalement, l'aménagement forestier y est mis en exergue comme perspective pour une gestion durable des ressources forestières ainsi que les avis et les attentes des populations par rapport à cela.

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En fonction des possibilités qui se présentaient, des images satellitaires de 1992 et de 2005 furent traitées avec l'appui technique de la Direction du Suivi Ecologique (DSE) du Ministère de l'Environnement et du Cadre de Vie (MECV). Les cartes ont été réalisées à l'aide des logiciels ARC/info 3.5.2 et ArcView 3.2. La dynamique du couvert végétal a été appréciée en faisant l'état de l'occupation du sol en 1992 gr)ce au traitement de l'image Landast ETM + et en 2005 avec les scènes HRV de SPOT. Ensuite, une comparaison de l'occupation des terres à ces deux dates fut effectuée afin de voir les changements intervenus. Une projection sur l'évolution du couvert végétal a été faite sur une période de 20 ans. Le traitement de toutes ces images a permis de réaliser la carte ci-dessous qui présente l'occupation des terres en 1992 et en 2005.

Carte 4: Evolution de l'occupation des terres entre 1992 et 2005

I.1. L'évolution du couvert végétal entre 1992 et 2005

L'évolution du couvert végétal entre 1992 et 2005 se caractérise par une augmentation de 6,06 % des superficies emblavées. Elle est aussi caractérisée par l'accroissement de la savane arborée, de celle arbustive et de celle herbeuse. Elle se manifeste pareillement par l'accroissement de la zone d'habitation et de la zone dénudée. Mais ce sont les champs, la savane arborée et celle arbustive qui ont connu les plus grandes marges d'augmentation avec respectivement + 6,06 %, + 4,38 % et + 1,2 %.

A l'opposé, on constate une diminution de la superficie de la forest galerie et de la savane boisée qui est de i- 1,98 % et de i- 11,08 % (Cf. tableau 7).

Tableau 7: Evolution de l'occupation du sol entre 1992 et 2005

Type d'occupation du sol

Superficie en
1992 en ha

Superficie en
2005 en ha

Evolution en %

Forest galerie

6.969,2

5.134,01

i- 1,98

Savane boisée

44.412,27

34.123,5

i- 11,08

Savane arborée

30.188,74

34.255,37

+ 4,38

Savane arbustive

7.108,98

8.224,74

+ 1,2

Savane herbeuse

506,39

1.187,11

+ 0,73

Champ

3.228,73

8.852,15

+ 6,06

Zone d'habitation

24,67

63,15

+ 0,04

Zone dénudée

403,86

1.003,01

+ 0,64

 

Source : Image Landast ETM + de 1992 et scènes HRV de SPOT de 2005

I.2. Projection sur l'occupation du sol en 2025

Une projection a été faite afin de mieux appréhender l'occupation des terres dans la zone en 2025. Cette projection est basée sur l'hypothèse que les conditions actuelles (naturelles et anthropiques) restent inchangées jusqu'à cette date. En 2025, les champs occuperont 18,18 % de la superficie totale au lieu de 9,53 % en 2005. Quant à la savane boisée, elle occupera 20,92 % de la zone, celle arborée 43,15 % et celle arbustive, 10,57 % au lieu de respectivement 36,75 %, 36,88 % et 8,84 % en 2005. En somme, ce sont la forest galerie, la savane boisée, celle arborée et les champs qui vont connaître les plus grandes variations avec respectivement i- 2,82 %, i- 15,83 %, + 6,27 % et + 8,65 %.

Tableau 8: Projection sur l'occupation des terres en 2025

Type d'occupation du sol

Superficie en
2025 en ha

Proportion %

Evolution en %

Forêt galerie

2.512,31

2,70

i- 2,82

Savane boisée

19.425,25

20,92

i- 15,83

Savane arborée

40.064,84

43,15

+ 6,27

Savane arbustive

9.818,68

10,57

+ 1,73

Savane herbeuse

2.159,56

2,32

+ 1,05

Champ

16.885,60

18,18

+ 8,65

Zone d'habitation

118,12

0,12

+ 0,06

Zone dénudée

1.858,93

2

+ 0,94

II. Les causes de la dynamique régressive du couvert végétal

Les causes de l'évolution régressive de la végétation sont d'ordre naturel et anthropique. II.1. Les causes naturelles

La régression du couvert végétal est liée à l'évolution spatio-temporelle et à la combinaison des facteurs naturels comme les précipitations, les températures, l'évaporation, l'insolation et les vents.

II.1.1. Impacts des précipitations

L'action des précipitations sur la stagnation voire la disparition des couverts végétaux est incontestable. La pluviométrie est l'un des principaux éléments de la caractérisation du climat. L'analyse de la série météorologique de 1976 à 2005, à travers les précipitations moyennes mensuelles, permet de dire qu'il y a essentiellement 4 mois pluvieux qui ont chacun plus de 100 mm d'eau. Il s'agit des mois de Juin, Juillet, Août et Septembre. Cependant, les pluies sont plus abondantes et plus régulières en Juillet et en Août (Cf. Graphique 1). La moyenne pluviométrique annuelle est de 805 mm.

Graphique 1: Précipitation moyenne mensuelle de 1976 à 2005 (station météo de Fada)

Source des données : Direction Nationale de la Météorologie

La courbe des précipitations établie sur une période de 30 ans, montre une variation annuelle allant de 568 mm pour l'année 1990 à 1058 mm pour 2003. L'indice de variation interannuel permet de mieux apprécier cette variation. Plus il est faible plus les variations entre les années le seront également. On l'obtient avec la formule : Iv - Ma / ma

Iv - indice de variation Ma - maximum annuel ma - minimum annuel

L'indice de variation interannuel des précipitations de 1976 à 2005 est égal à 1,86 et donc supérieur à 1. Les variations entre les années sont assez notables. Cependant, la tendance est à la hausse, contrairement à l'opinion générale (Cf. graphique 2).

Graphique 2: Précipitations annuelles de 1976 à 2005 (station météo de Fada)

Source des données : Direction Nationale de la Météorologie

Fada Gourma connaît en moyenne 70 jours de pluie par an. Le nombre de jours de pluie annuel connaît une variation avec 86 jours en 1979 et 53 en 1987. L'indice de variation interannuel de 1976 à 2005 est égal à 1,62. Cette valeur dépasse 1 et cela veut dire que la variation entre les années est assez notable. La tendance du nombre de jours de pluie annuel est à la baisse mrme si elle n'est pas très sensible (Cf. Graphique 3).

Graphique 3: Le nombre de jours de pluie de 1976 à 2005 (station météo de Fada)

Source des données : Direction Nationale de la Météorologie

La variation interannuelle de la pluviométrie se reflète sur l'état du couvert végétal à travers la réduction de la réserve en eau superficielle pour la satisfaction des besoins des végétaux à enracinement peu profond. Elle se répercute aussi sur la végétation par la sous-alimentation des nappes phréatiques, rendant ainsi difficile l'approvisionnement en eau des espèces à enracinement profond.

La tendance à la croissance des précipitations et celle à la baisse du nombre de jours de pluie annuel présage d'une agressivité de plus en plus grande des pluies avec des conséquences sur l'environnement. A ce paramètre climatique, viennent s'ajouter d'autres comme la température, l'insolation et l'évaporation dont les influences sur la végétation sont moins importantes, mais qui, associées à la variation pluviométrique, sont néfastes.

II.1.2. Impacts de la temprature, l'insolation et de l'évaporation

Nombre de jours de pluie Moyenne de la serie

La température et l'évaporation, facteurs complémentaires, agissent également négativement sur la végétation. Il en est de mrme pour l'insolation.

La température est le deuxième paramètre climatique après la pluviométrie. Elle varie en fonction de la latitude, de l'altitude, de la nébulosité et de l'albédo. Elle est aussi fonction de

l'insolation. Dans la province du Gourma, la température moyenne annuelle est de 28°3 C avec une moyenne des minima de 21°8 C et celle des maxima de 34°9 C. Les mois les plus chauds sont Mars, Avril, Mai et les plus frais sont Décembre et Janvier avec une amplitude thermique annuelle égale à 7°55 C (Cf. graphique 4).

Graphique 4: Variation des températures moyennes mensuelles de 1976 à 2005 (Station météo de Fada)

Source des données : Direction Nationale de la Météorologie

Il y a également une variation interannuelle des températures moyennes de la série météorologique. La température moyenne annuelle la plus faible 26°6 C a été observée en 1979 tandis que celle la plus élevée 29°45 C en 2005. La variation interannuelle des températures, de 1976 à 2005, est égale à 1,1. La tendance générale est à la hausse (Cf. graphique 5).

Graphique 5: Variation des températures moyennes annuelles de 1976 à 2005 (Station météo de Fada).

7 --1

2 a)

.2 3

D 7:1

,_ CD,

D 0

+ C
D 7

w 1 0 =

3 0
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D CD

7

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CD

03 7 7 C CD CD 7

N -0N mNuN

Source des données : Direction Nationale de la Météorologie

Dans la série météorologique de 1995 à 2005, l'insolation est élevée en début et en fin d'année (Janvier, Octobre, Novembre et Décembre). Elle varie aussi suivant les années avec un indice de variation interannuelle de 1995 à 2005, égale à 1,2.

La valeur moyenne annuelle de l'évaporation est de 3.249,2 mm avec une variation interannuelle de 1995 à 2005 dont l'indice est égal à 1,12. Les mois qui connaissent une forte évaporation sont Janvier, Février, Mars, Avril, Mai et Décembre dont les valeurs moyennes dépassent 300 mm. Tous ces paramètres (température, évaporation et insolation) ont des effets négatifs sur le couvert végétal.

En effet, l'évaporation qui est conditionnée par les températures, évolue dans le mrme sens que celles-ci. Elle augmente au fur et à mesure que les températures mensuelles s'élèvent. L'évaporation comme l'insolation, connaissent un développement maximum en saison sèche (Cf. graphique 6). Les canicules entraînent un dessèchement des herbacées et de certaines jeunes plantes surtout en saison sèche. Elles entraînent l'abaissement du niveau de la nappe phréatique et agissent aussi négativement sur l'état du couvert végétal par le biais de l'évapotranspiration. D'une manière générale, le dessèchement entraîne une importante vulnérabilité aux feux de brousse et à l'érosion (hydrique ou éolienne).

Graphique 6: Variation annuelle de la température, de l'insolation et de l'évaporation de 1995 à 2005 (station météo de Fada).

Source des données : Direction Nationale de la Météorologie

II.1.3. Impacts du vent

L'action du vent est assez minime dans le processus de dégradation de la végétation. Sa vitesse moyenne annuelle est de 1,4 m/s avec une variation interannuelle de 1976 à 2005, égale à 2,3. Les seuls mois oil on a une vitesse moyenne inférieure à 1m/s sont Septembre et Octobre. Tous les autres mois connaissent des ve nts dont la vitesse va de 1 à 2 m/s.

Le vent agit négativement sur les branches et sur les feuilles des arbres. Le feuillage qui est en permanence fouetté par le vent, se développe difficilement et cela entraîne la limitation de la voûte et donc la réduction de la production de matière organique. Il contribue aussi par le biais de la déflation éolienne à dénuder les racines des arbres les rendant de ce fait encore plus vulnérables.

Le couvert végétal fragilisé par la combinaison de tous ces facteurs est soumis inévitablement à une dégradation accélérée. Cependant, les facteurs naturels ne sauraient expliquer à eux seuls l'évolution régressive de la végétation. Les causes profondes résident dans l'exploitation de plus en plus intense et anarchiques des ressources végétales par l'homme.

II.2. Les causes anthropiques

Le nombre d'habitants de la commune de Matiacoali a connu une augmentation de 18.638 individus soit une hausse de 51,86 % depuis le RGPH de 1996. Cela confirme une tendance dont les origines sont certainement antérieures à cette date. Cette augmentation de la population a conduit à un accroissement des besoins. Pour satisfaire ces besoins, les populations se sont ruées sur les ressources naturelles à travers une exploitation inadéquate et néfaste, sans aucun souci de préservation de l'équilibre écologique. Au titre de ces exploitations néfastes, il y a le défrichement, le déboisement, le surpâturage et les feux de brousse.

II.2.1. Impacts du défrichement et du déboisement

L'augmentation de la population a entraîné une croissance des superficies emblavées (3,47 % en 1992 à 9,53 % en 2005) d'autant plus que les champs s'appauvrissent du fait des difficultés liées à l'intensification de la production agricole. L'accroissement de la production du coton a aussi une part de responsabilité dans l'augmentation des superficies emblavées. Il en est de même pour le déboisement.

En effet, les besoins en énergie et en bois de service se trouvent aussi accrus. Le déboisement se déroule en toute saison, avec plus d'ampleur en saison sèche qui est la période de désoeuvrement des populations. Dans la localité, 3 % des personnes enquêtés sont des exploitants de bois. Cette activité est pratiquée librement avec des outils rudimentaires (coupe-coupe, hache). L'inexistence d'espaces fixes d'exploitation rend difficile tout contrôle dans la zone d'étude. L'élevage constitue aussi un facteur de dégradation du couvert végétal dans la localité.

II.2.2. Impacts du surpâturage

L'action du bétail sur le couvert végétal s'observe surtout à travers le surpâturage et le piétinement.

Le manque de zone pastorale rend le contrôle du parcours des troupeaux difficile et cela entraîne un surpâturage à certains endroits. La première manifestation de ce phénomène est la modification de la composition floristique. Les espèces appétées, trop sollicitées, disparaissent au profit de celles qui ne le sont pas et qui ont de ce fait, une forte possibilité de se multiplier.

Aussi, par leurs sabots et du fait de leur nombre, les animaux piétinent, écrasent et déchaussent les racines des herbacés rendant difficile la pérennisation de certaines espèces. La raréfaction du tapis herbacé, voire sa disparition, et le piétinement qui contribue à la compaction du sol, favorisent l'érosion hydrique.

Cependant, il faut relever que l'action du bétail n'est pas toujours néfaste si la capacité de charge des ressources est respectée. Cette capacité de charge est estimée à 6 ha/UBT dans la zone biogéographique soudano sahélien (5- BELLEFONTAINE et al, 1997). A défaut d'une estimation rigoureuse de la capacité de charge dans la zone d'étude, cette norme doit ~tre respectée. Ainsi par la fumure organique et par la zoochorie, le bétail contribue à la dissémination de nombreuses espèces et à la régénération des sols. Ceci est possible s'il n'y a pas les feux de brousse.

II.2.3. Impacts des feux de brousse

Les feux de brousse sont fréquents bien qu'il n'y ait pas de coutume les encourageant. Excepté quelques rares cas oil ils sont dus à la foudre, la cause principale dans la zone d'étude est anthropique. Le feu est volontaire (feux de chasse, de pasteurs) ou accidentel (feux mal éteints de voyageurs, feux de nettoyage agricole qui débordent). Les effets des feux sur le couvert végétal se traduisent après leur passage par la destruction des herbacées, des arbustes et de certains arbres à moitié desséchés.

La combinaison de tous ces facteurs qu'ils soient anthropiques ou physiques, entraîne inéluctablement la dégradation du couvert végétal avec des conséquences socio-économiques et environnementales désastreuses.

III. Les conséquences de la dégradation du couvert végétal et les perspectives pour une gestion durable

La dégradation du couvert végétal a des conséquences néfastes sur l'environnement et sur les activités humaines.

III.1. Les conséquences environnementales

La dégradation du couvert végétal qui se manifeste par l'éclaircissement de la végétation, par la disparition de certaines espèces et par la mutation d'autres, a des conséquences très sévères sur l'environnement notamment sur les sols et sur le climat.

III.1.1. Impact sur le sol

La pédogenèse est fonction de la roche mère sous-jacente, de la végétation en présence et de bien d'autres facteurs. En effet, par la matière organique qu'elle apporte ainsi que par l'écran de protection qu'elle constitue, la végétation contribue à la régénération du sol. Sa disparition est donc une porte ouverte à la manifestation de l'érosion dont la résultante est l'appauvrissement des sols avec toutes les conséquences socio-économiques possible. En plus d'avoir un impact sur le sol, la dégradation du couvert végétal agit aussi sur le climat.

III.1.2. Impact sur le climat

Par l'écran de protection qu'elle constitue, la végétation préserve l'humidité du sol en empêchant les rayons du soleil de l'atteindre et la protège également contre l'érosion. De plus, le couvert végétal par l'évapotranspiration contribue à alimenter en humidité les basses couches de l'atmosphère et participe à la formation des nuages et donc des pluies. En modérant le ruissellement, en favorisant le maintien de l'humidité des sols superficiels et l'alimentation des nappes souterraines ainsi qu'en recyclant les eaux de pluies, la végétation joue un rôle principal dans le cycle de l'eau et de ce fait sur le climat (6- BERGONZINI et al, 2000).

Le couvert végétal intervient également dans la purification de l'atmosphère par la fixation du dioxyde de carbone grâce à la photosynthèse. Les plantes, par la photosynthèse, captent le gaz carbonique de l'air et le transforment en différents sucres (glucide) nécessaire à leur croissance. La déforestation contribue donc à enrichir l'atmosphère en gaz carbonique et partant à accroître l'effet de serre ainsi que le réchauffement de la planète (6- BERGONZINI, Opt. Cit.). Ceci constitue de nos jours un souci majeur pour l'humanité.

En somme, la végétation agit sur le climat en modifiant l'humidité de l'air, du sol et contribue à la purification de l'atmosphère. Au regard de ses actions, sa disparition a indubitablement un impact négatif sur le climat. On assiste alors à la variation interannuelle des pluies et au réchauffement planétaire. Tout cela a des conséquences sur le plan socioéconomique.

III.2. Les conséquences socio-économiques

Les conséquences socio-économiques de la dégradation du couvert végétal se manifestent à travers le bouleversement de la société traditionnelle, les systèmes de cultures et la paupérisation des populations.

III.2.1. Le bouleversement de la société traditionnelle et des systèmes de culture

La dégradation du couvert végétal a entraîné une diminution de la richesse des sols dont la résultante est la réduction des rendements. Pour gérer les déficits de rendements et les incertitudes pluviométriques, les populations ont adopté des stratégies d'adaptation dont les systèmes de production extensifs.

La baisse de la fertilité des sols, l'augmentation de la population et le manque de techniques culturales intensives, ont engendré également une compétition pour l'obtention des terres. Les jachères qui atteignaient autrefois 15 ans n'excèdent guère 10 ans de nos jours et cela contribue encore plus à la surexploitation des terres. La concurrence pour l'accès aux ressources foncières a entraîné également un morcellement des terres appartenant aux lignages au profit des ménages. Ceux-ci désirent avoir d'importantes réserves à leur disposition pour assurer leur sécurité foncière. Cette course à la terre a donc conduit à une insécurité foncière qui ne permet pas à ceux qui ont emprunté la terre, d'y faire des investissements productifs. Les conflits liés à l'exploitation des ressources naturelles se trouvent du même coup, accentués.

III.2.2. La paupérisation des populations

L'accroissement de la population, l'augmentation et la diversification de ses besoins, la péjoration climatique, les difficultés d'intensification de la production ainsi que la pression autour des ressources, ont contribué à installer la population dans une pauvreté chronique. Ces populations sont confrontées à des déficits alimentaires récurrents les rendant plus vulnérables et plus dépendantes des ressources naturelles. Les populations développent alors des stratégies de survie dont l'exploitation abusive des ressources disponibles afin d'assurer leur sécurité alimentaire, la couverture de leurs besoins énergétiques et la satisfaction en produits pour la pharmacopée. La pauvreté contribue ainsi à renforcer la pression sur les ressources naturelles. Cette forme d'exploitation assidue des ressources remet en cause leur pérennité et leur équilibre sur le plan écologique. La diminution croissante des ressources sur lesquelles se base l'activité socio-économique des populations entretient en retour la pauvreté.

Face à cette logique, l'aménagement des formations boisées qui suppose qu'on aboutisse à un compromis durable entre les usages et les conditions écologiques, constitue une solution idoine pour une préservation des ressources forestières. Cependant, les actions d'aménagement devront se faire avec la participation des populations locales qui seront au coeur du processus. Les populations, selon nos enquêtes, en sont conscientes et comptent céder une partie de leurs terroirs pour un aménagement. Elles estiment que cela sera bénéfique pour la préservation des ressources naturelles et pourra également 4tre une opportunité pour elles d'engranger des

dividendes afin de résorber leur pauvreté. Les autorités communales sont de cet avis. Elles pensent, vu les différentes charges de la commune et les défis énormes qu'elles ont à relever, que les dividendes qui viendront de l'aménagement des formations naturelles seront d'un grand soutien dans la satisfaction des besoins. Elles attendent tous de l'aménagement de la future forêt une zone botanique où elles pourront préserver les espèces utiles menacées et au besoin procéder à une plantation. Les populations attendent aussi la construction de retenues d'eau pour les animaux sauvages et pour leurs bétails. En outre, un enrichissement de la future forêt par la plantation de nouvelles espèces intéressantes, l'intensification de l'apiculture et l'aménagement d'un espace pour le p1turage restent envisageables selon elles.

Pour l'amélioration de leurs conditions de vie et pour une participation massive des populations au processus d'aménagement, elles proposent selon les résultats de l'enquite terrain, qu'on intègre dans le plan de développement qui sera mis en place, la construction d'infrastructures socio-économiques. Il s'agit exactement des retenues d'eau (45,71 % des enquêtés), des écoles (20 %), des centres de santé et de promotion sociale (18,57 %), et des forages (47,14 %). Les populations souhaitent aussi un appui en matériel agricole (12,85 %), en produits pharmaceutiques (2,85 %) et en énergie électrique (1,42 %).

En conclusion, l'analyse diachronique de l'évolution du couvert végétal a permis de constater effectivement une régression des ressources végétales. Les causes de cette régression sont liées à l'évolution spatio-temporelle et à la combinaison des facteurs naturels comme les précipitations, la température, l'insolation, le vent et l'évaporation. En plus des causes naturelles, il y a celles anthropiques (défrichement, surpâturage, feux de brousse, déboisement) qui sont d'ailleurs les plus dévastatrices. La dégradation du couvert végétal a des conséquences qui s'observent sur le plan environnemental et socio-économique.

Les conséquences sur l'environnement s'observent à travers l'appauvrissement des sols et les impacts sur le climat. Sur le plan socio-économique, elles se manifestent par le bouleversement de la société traditionnelle et des systèmes de cultures ainsi que par la paupérisation des populations. Cette situation nécessite des solutions énergiques et durables telles que les aménagements forestiers. Pour se faire, il est impératif d'avoir une vision claire, c'est-à-dire connaître la superficie, les potentialités et les insuffisances de la future forêt à aménager.

CHAPITRE V 1 /$11(/,0 ,7$7,211(7 /'(9$/8$7,21 1(6 5(662858(6
DE LA FUTURE FORET DE MATIACOALI

La gestion durable d'une forit suppose une vision très claire de ses limites géographiques et des ressources qu'elle regorge. Par conséquent, la forêt doit être connue sur le plan écologique et donc biophysique. Ce chapitre répond à ce besoin et contient une description du processus de délimitation de la future forêt ainsi que les ressources dont elle regorge.

I. La délimitation de la futXa111111-WINFAFIiAAIP 11t GX ISOnIGHAonGINe

Ces deux étapes sont incontournables dans le processus d'évaluation des ressources d'une

forêt.

I.1. La délimitation de la future forest

La délimitation d'une forit dans le cadre de l'aménagement participatif, doit se faire en accord avec les populations riveraines. Cependant, l'étude étant prospective et au regard du temps que prend ce processus, les limites provisoires de la forêt furent levé au GPS sans les populations. Ces limites devront être ultérieurement confirmées en collaboration avec elles dans le cadre d'un aménagement effectif. Les coordonnées en UTM des points formant les limites de la forêt ont été prises à la fin des enquêtes. Ce sont les points F1 (x : 278080 ; y : 1352214), F2 (x : 270628 ; y : 1354062), F3 (x : 270119 ; y : 1358881), F4 (x : 275849 ; y : 1360945) et F5 (279271 ; y : 1355807). Une superficie de 5.498,25ha a été ainsi délimitée en fonction des réalités du terrain et de la carte de l'occupation des terres de 2002. C'est en fonction de cette superficie que le plan de sondage fut établi.

Carte 5: Localisation de la future fort dans la zone d'étude

I.2. L'établissement du plan de sondage

Le plan de sondage a été établi en appliquant un taux de sondage de 0,2 % à la superficie de la forêt. Cela a donné en tout 86 placettes dont les coordonnées géographiques ont été enregistrées dans le GPS afin de les placer sur le terrain. Les distances inter placettes et inter layons étaient de 800 m. Sur les 86 placettes prévues, seules 85 ont pu être placées du fait des difficultés d'accès liées à la présence de l'eau.

Carte 6: Plan de sondage de la future forêt

II. L'évaluation des ressources de la future for~

L'aménagement et la gestion des écosystèmes forestiers, tel que défini par la FAO, consistent à conserver les terres, les eaux, le patrimoine végétal et animal. Ceux-ci constituent les ressources de la forêt auxquelles on va s'intéresser.

II.1. La richesse et l'homogénéité floristique

La flore de la future forêt est composée de 39 espèces appartenant à 18 familles dont les Mimosaceae sont les plus nombreux (6 espèces). Parmi ces espèces, les mieux représentées, c'est-à-dire celles qui ont au moins une proportion par rapport au nombre d'individus inventoriés supérieure ou égale à 5 %, sont : Acacia dudgeoni (12,70 %), Anogeissus leiocarpus (9,15 %), Combretum glutinosum (5,25 %), Combretum nigricans (26,69 %), Combretum velutinum (12,09 %) et Vitellaria paradoxa (8,03 %). Au regard des espèces utilisées par les populations de la localité que ce soit pour l'alimentation, le commerce ou la pharmacopée, 11 d'entre elles se trouvent dans la future forêt à des proportions diverses. Il s'agit de : Vitellaria paradoxa (8,03 %), Tamarindus indica (0,76 %), Andansonia digitata (0,20 %), Lannea microcarpa (1,16 %), Diospyros mespiliformis (0,25 %), Detarium microcarpum (1,16 %), Balanites aegyptiaca (2,03

%), Anogeissus leiocarpus (9,15 %), Combretum nigricans (26,69 %), Pterocarpus erinaceus (1,83 %) et de Acacia gourmaensis (3,86 %).

Tableau 9: Richesse floristique de la future forêt

Nom scientifique

Famille

Proportion par rapport au nombre
total d'individus inventoriés

Densité
par hectare

Acacia dudgeoni

Mimosaceae

12,70

23,54

Acacia gourmaensis

Mimosaceae

3,86

7,15

Acacia pennata

Mimosaceae

0,25

0,46

Acacia senegal

Mimosaceae

0,05

0,09

Acacia seyal

Mimosaceae

0,15

0,27

Adansonia digitata

Bombacaceae

0,20

0,37

Afzelia africana

Caesalpiniaceae

0,55

1,01

Anogeissus leiocarpus

Combretaceae

9,15

1,96

Balanites aegyptiaca

Balanitaceae

2,03

3,76

Bombax costatum

Bombacaceae

1,47

2,72

Boscia senegalensis

Capparidaceae

0,81

1,5

Ceiba pentandra

Bombacaceae

1,01

1,87

Combretum glutinosum

Combretaceae

5,25

9,73

Combretum micranthum

Combretaceae

0,15

0,27

Combretum nigricans

Combretaceae

26,69

49,48

Combretum velutinum

Combretaceae

12,09

22,41

Commiphora africana

Burséracées

0,10

0,18

Detarium microcarpum

Caesalpiniaceae

1,16

2,15

Diospyros mespiliformis

Ebenaceae

0,25

0,46

Entada africana

Mimosaceae

0,20

0,37

Ficus iteophylla

Moraceae

0,25

0,46

Gardenia ternifolia

Rubiaceae

0,10

0,18

Grewia bicolor

Tilaceae

0,10

0,18

Guiera senegalensis

Combretaceae

0,35

0,64

Lannea acida

Anacardiaceae

1,77

3,28

Lannea microcarpa

Anacardiaceae

1,16

2,15

Manilkara multinervis

Sapotacées

0,81

1,5

Maytenus senegalensis

Celastraceae

0,55

1,01

Mitragyna inermis

Rubiaceae

4,88

9,04

Nauclea latifolia

Rubiaceae

0,05

0,09

Piliostigma reticulatum

Caesalpiniaceae

0,36

0,66

Pterocarpus erinaceus

Fabaceae

1,83

3,39

Sclerocarya birrea

Anacardiaceae

0,15

0,27

Sterculia setigera

Sterculiaceae

0,05

0,09

Tamarindus indica

Caesalpiniaceae

0,76

1,40

Terminalia avicennioides

Combretaceae

0,25

0,46

Vitellaria paradoxa

Sapotacées

8,03

14,88

Ximenia americana

Olacaceae

0,25

0,46

Ziziphus mucronata

Rhamnaceae

0,10

0,18

Source: Inventaire forestier (Juillet 2007)

Pour vérifier l'homogénéité floristique de la future forêt, un tableau de présence fut établi selon le Botaniste ELLENBERG qui ne retient que les espèces dont le degré de présence se situe entre 60 et 12 % des placettes (Cf. tableau 10).

Tableau 10: Degré de présence des espèces dans la forêt

Espèces

Degré de présence en %

Acacia gourmaensis

41,17

Balanites aegyptiaca

28,23

Bombax costatum

28,23

Boscia senegalensis

16,47

Vitellaria paradoxa

48,23

Ceiba pentandra

18,82

Combretum glutinosum

48,23

Detarium microcarpum

12,94

Lannea acida

18,82

Lannea microcarpa

18,82

Mitragyna inermis

32,94

Pterocarpus erinaceus

28,23

Tamarindus indica

12,94

Source: Inventaire forestier (Juillet 2007)

A partir des degrés de présence des espèces dans la forêt, un tableau des classes de présence fut également construit (Cf. tableau 11). Ce tableau a permis de concevoir l'histogramme de présence.

Tableau 11: Classes de présence

Classes de présences

 

I

 
 

II

 
 

III

 
 

IV

 
 

V

 
 

0

% à 20

%

21

% à 40

%

41

% à 60

%

61

% à 80

%

81

% à 100

%

Effectif des espèces

 

28

 
 

4

 
 

3

 
 

3

 
 

1

 

Source: Inventaire forestier (Juillet 2007)

En observant l'histogramme de présence ci-dessous, la courbe qui joint les sommets des classes de présence a une allure qui décroît vers la droite (Cf. graphique 7). Il y a donc une homogénéité floristique dans la forêt.

Graphique 7: Histogramme de présence

Source : inventaire forestier (Juillet 2007)

II.2. La diversité des classes fonctionnelles dans la future forest

Pour une bonne analyse des données, 3 classes fonctionnelles ont été adoptées en référence au document de SAWADOGO (37 - 2007). La première classe qui est celle de la régénération est inférieure à 10 cm, la seconde qui est celle du bois commercialisable va de 10 à 25 cm et la troisième qui est celle du bois d'oeuvre ou des individus semenciers est supérieure ou égale à 25 cm. Il ressort de l'inventaire que 10,39 % des arbres de la forêt appartiennent à la classe de régénération, 61,68 % à celle de bois commercialisable et 27,92 % à celle de bois d'oeuvre ou d'arbre semencier.

On a la même répartition des espèces les mieux représentées dans la forêt qui sont Acacia dudgeoni, Anogeissus leiocarpus, Combretum glutinosum, Combretum nigricans, Combretum

15

velutinum, Vitellaria paradoxa. C'est ainsi que 10,88 % de Acacia dudgeoni appartiennent à la

10

classe de régénération, 74,59 % à celle de bois commercialisable et 14,51 % à la classe de bois

5

ofoeuvre IMemencier. Il e17-st de mr me pour leIVesSèces utilisées commHiVitellaria paradoxa,
Lannea microcarpa, Diospyros mespiliformis, Detarium microcarpum, Balanites aegyptiaca,
Anogeissus leiocarpus, Combretum nigricans
et Acacia gourmaensis. Cependant, des espèces

He ou rée

comme Andansonia digitata, Tamarindus indica et Pterocarpus erinaceus ne respectent pas cette répartition (Cf. tableau 12).

Tableau 12: La diversité des classes fonctionnelles dans la future forêt

Espèces

% par rapport au nombre total
d'individus inventoriés

% par classe fonctionnelle

Dhp < 10

10 = Dhp < 25

Dhp = 25

Acacia dudgeoni

12,70

10,88

74,59

14,51

Acacia gourmaensis

3,86

2,66

62,66

34,66

Acacia pennata

0,25

0

80

20

Acacia senegal

0,05

0

0

100

Acacia seyal

0,15

0

100

0

Adansonia digitata

0,20

0

0

100

Afzelia africana

0,55

0

72,72

27,27

Anogeissus leiocarpus

9,15

14,04

47,19

38,76

Balanites aegyptiaca

2,03

15

42,5

42,5

Bombax costatum

1,47

3,44

20,6

75,86

Boscia senegalensis

0,81

12,5

56,25

31,25

Ceiba pentandra

1,01

0

36,84

63,15

Combretum glutinosum

5,25

19,41

61,16

19,41

Combretum micranthum

0,15

0

0

100

Combretum nigricans

26,69

9,09

62,84

28,06

Combretum velutinum

12,09

18,8

71,6

9,6

Commiphora africana

0,10

0

50

50

Detarium microcarpum

1,16

13,63

63,63

22,72

Diospyros mespiliformis

0,25

0

60

40

Entada africana

0,20

25

75

0

Ficus iteophylla

0,25

20

80

0

Gardenia ternifolia

0,10

0

100

0

Grewia bicolor

0,10

50

50

0

Guiera senegalensis

0,35

0

16,66

83,33

Lannea acida

1,77

10

66,66

23,33

Lannea microcarpa

1,16

4,34

56,52

39,13

Manilkara multinervis

0,81

0

50

50

Maytenus senegalensis

0,55

27,27

45,45

27,27

Mitragyna inermis

4,88

7,36

70,52

22,10

Nauclea latifolia

0,05

0

0

100

Piliostigma reticulatum

0,36

0

50

50

Pterocarpus erinaceus

1,83

0

35,29

64,70

Sclerocarya birrea

0,15

0

75

25

Sterculia setigera

0,05

0

100

0

Tamarindus indica

0,76

6,66

33,33

60

Terminalia avicennioides

0,25

0

50

50

Vitellaria paradoxa

8,03

1,88

60,37

37,73

Ximenia americana

0,25

0

50

50

Ziziphus mucronata

0,10

33,33

66,66

0

% par rapport au nombre total des individus mesurés

100

10, 39

61,68

27,92

Source: Inventaire forestier (Juillet 2007)

III. L'occupation des terres dans la future fort

Les types d'occupation du sol dans la future forest se résument à la savane boisée qui occupe 61,44 % de sa superficie et à celle arborée, 30,11 %. Les champs, la forest galerie, et la zone dénudée représentent respectivement 1,36 %, 5,97 %, 1,09 % de la superficie.

NEIBEIHR E

III.1. La forest galerie

Elle occupe 5,97 % de la surface de la future forest. Dans cette formation, la densité des arbres protège les sols contre l'érosion et cela se traduit par l'absence de la cuirasse et du gravier. Les états de surface sont soit sablo limoneux, soit argilo sableux.

L'espèce caractéristique de cette formation est Combretum nigricans avec des espèces compagnes telles que : Balanites aegyptiaca, Acacia gourmaensis, Vitellaria paradoxa, Mitragyna inermis, Combretum velutinum, Anogeissus leiocarpus, Acacia dudgeoni, Acacia seyal, Adansonia digitata, Bombax costatum, Boscia senegalensis, Combretum glutinosum, Combretum micranthum, Detarium microcarpum, Diospyros mespiliformis, Lannea acida, Lannea microcarpa, Piliostigma reticulatum, Pterocarpus erinaceus et Tamarindus indica. Cette formation occupe moins d'espace que la savane boisée dans la forest.

Photo 1: La forest galerie

Cliché de l'auteur Juillet 2007

III.2. La savane boisée

Elle occupe 61,44 % de la surface de la future forest. La platitude du relief favorise un renforcement des infiltrations et un faible transport des matières organiques qui restent sur place. Ces infiltrations sont également accentuées par les états de surface qui sont en général sablo limoneux ou argilo sablonneux.

Les traces d'érosion sont moindres et l'on remarque également une faible présence de la cuirasse et du gravier. Néanmoins, le taux des sites recouverts de gravier est supérieur à celui des sites cuirassés.

L'espèce caractéristique de cette formation est Combretum nigricans avec comme compagnes Acacia dudgeoni, Acacia gourmaensis, Acacia pennata, Acacia seyal, Afzelia africana, Anogeissus leiocarpus, Balanites aegyptiaca, Bombax costatum, Boscia senegalensis, Vitellaria paradoxa, Ceiba pentandra, Combretum glutinosum, Combretum micrathum, Detarium microcarpum, Diospyros mespiliformis, Entata africana, Ficus iteophylla, Gardenia ternifolia, Lannea acida, Lannea microcarpa, Maytenus senegalensis, Mitragyna inermis, Piliostigma reticulatum, Pterocarpus erinaceus, Sclerocarya birrea, Sterculia setigera, Tamarindus indica, Terminalia avicennioides, Ximenia americana, Ziziphus mucronata, Combretum velutinum, Commiphora africana et Manilkara multinervis.

La strate herbeuse est dominée par Andropogon gayanus.

Photo 2: Savane boisée

Cliché de l'auteur Juillet 2007

III.3. La savane arborée

Elle occupe 30,11 % de la surface de la future forêt. Le taux des placettes connaissant le phénomène de l'érosion se trouve dans l'intervalle faible à moyen. Les états de surface sont soit sablo limoneux ou soit argilo sablonneux. Le taux des sites cuirassés est moyen et celui des sites recouverts de graviers, moyen à fort.

L'espèce caractéristique est aussi Combretum nigricans avec comme compagnes Acacia dudgeoni, Acacia gourmaensis, Acacia senegal, Anogeissus leiocarpus, Balanites aegyptiaca, Bombax costatum, Boscia senegalensis, Vitellaria paradoxa, Ceiba pentandra, Combretum glutinosum, Detarium microcarpum, Diospyros mespiliformis, Entata africana, Ficus iteophylla, Guiera senegalensis, Lannea acida, Lannea microcarpa, Maytenus senegalensis, Mitragyna inermis, Nauclea latifolia, Piliostigma reticulatum, Pterocarpus erinaceus, Tamarindus indica, Terminalia avicennioides et Combretum velutinum.

La strate herbeuse est constituée par Aristida longiflora et par Loudetia togoensis

Photo 3: Savane arborée

Cliché de l'auteur Juillet 2007

Le tableau ci-dessous résume quelques aspects biophysiques décrits précédemment lors de la présentation des différentes formations végétales dans la forest.

Tableau 13: Géomorphologie, texture et état de l'érosion des sols par type de formation végétale

Type de formation
végétale

Géomorphologie

Niveau de

%MA W

Texture

Taux des sites
cuirasses

Taux des sites
couverts de
gravier

Forest galerie

Bas-fond

Pas de trace

Sablo
limoneux

Argilo sableux

Pas de trace

Pas de trace

Savane boisée

Plaine

Faible

Sablo
limoneux

Argilo
sablonneux

Faible

Faible

Savane arborée

Plaine

Moyen à fort

Sablo
limoneux

Argilo sableux

Moyen

Moyen à fort

Source: Données du terrain (Juillet 2007)

Légende : Les pourcentages ont été calculés en multipliant le nombre de placettes où le phénomène est observé par 100 et en le divisant par le nombre total de placettes qu'occupe le type de formation végétale. Cela a abouti à la constitution de ces intervalles :

[0 à 25 %[ : Faible [50% à 75 %[ : Moyen à fort

[25% à 50 %[ : Moyen [75% à 100%] : Fort

IV. La situation sanitaire des arbres

Pour mieux appréhender la situation sanitaire des arbres, une analyse en fonction des classes fonctionnelles, des espèces et enfin en fonction des types de formation végétale a été nécessaire.

IV.1. Les états sanitaires des classes fonctionnelles

Près de 10,39 % des arbres inventoriés appartiennent à la classe de régénération. Dans ce lot, 71,64 % sont sans défaut visible, 21,39 % sont parasités et les ligneux émondés absents. Les ligneux brûlés sont également absents mais la proportion des ligneux morts sur pieds est de 6,96 %.

La proportion de la classe de bois commercialisable est de 61,68 %. Dans ce lot, 68,06 % sont sans défaut visible et 0,16 % sont émondés. Les ligneux parasités représentent 26,23 % et ceux brûlés, 0,89 %. La proportion des ligneux morts sur pieds est de 5,02 %.

Environ 27,92 % des arbres appartiennent à la classe de bois d'oeuvre ou semencier. Dans ce lot, 62,96 % sont sans défaut visible et 0,74 % sont émondés. Les proportions des ligneux parasitées sont de 27,96 % et de 0,74 % pour les ligneux brûlés. Les ligneux morts sur pieds sont de l'ordre de 7,59 %.

En somme, la grande partie des arbres (61,68 %) appartient à la classe de bois commercialisable (10 = Dhp < 25). En ce qui concerne les états sanitaires, les arbres se portent bien dans l'ensemble car plus de 60 % de chaque classe fonctionnelle sont sans défaut visible. Mais il y a une présence assez remarquable des individus parasités dont la proportion se situe entre 21,39 % et 27,96 % pour chaque classe fonctionnelle. Cette proportion d'individus parasités est surtout grossie par les arbres ayant des trous ainsi que ceux ayant des branches desséchées. Cela peut aussi expliquer dans une certaine mesure la proportion des ligneux morts sur pieds qui est de l'ordre de 6 % en moyenne pour chaque classe fonctionnelle (Cf. tableau 14).

Tableau 14: Les états sanitaires des classes fonctionnelles

Classes
fonctionnelles (en
cm)

% par rapport au
nombre total
C'inCiviCM
inventories (1967)

Etat sanitaires

% des ligneux
sans défaut
visible

% des
ligneux
émondés

% des
ligneux
parasités

% des
ligneux
brillés

% des
ligneux
morts sur
pied

Dhp < 10

10,39

71,64

0

21,39

0

6,96

10 = Dhp < 25

61,68

68,06

0,16

26,23

0,50

5,02

Dhp = 25

27,92

62,96

0,74

27,96

0,74

7,59

Source: Inventaire forestier (Juillet 2007)

IV.2. Les espèces végétales et leurs états sanitaires

Il y a 10 espèces dont moins de 50 % des individus sont sans défaut visible. Il s'agit des espèces telles que Acacia gourmaensis, Adansonia digitata, Afzelia africana, Balanites aegyptiaca, Boscia senegalensis, Diospyros mespiliformis, Entada africana, Mitragyna inermis, Pterocarpus erinaceus et de Terminalia avicennioides. Toutes les autres espèces (29 au total) ont plus de 50 % de leurs individus qui sont sans défaut visible à l'exception de Ximenia americana et de Ziziphus mucronata dont les individus sont soit parasités, soit brûlés.

Les espèces émondées ne sont pas nombreuses dans la forest. Par exemple, Balanites aegyptiaca a 7,5 % de ses individus émondés, Bombax costatum, 6,89 % et Vitellaria paradoxa, 0,63 %. Il en est de m~me pour les espèces br~lées et pour celles mortes sur pied. L'émondage de ces espèces peut s'expliquer par les besoins en fourrage mais pour Vitellaria paradoxa, c'est surtout les besoins en bois de service.

Les espèces brûlées, au nombre de 5, sont Ceiba pentandra, Combretum glutinosum, Mitragyna inermis, Vitellaria paradoxa et Ximenia americana. Celles mortes sur pieds sont au nombre de 10 et se composent de : Acacia gourmaensis, Anogeissus leiocarpus, Combretum glutinosum, Combretum nigricans, Combretum velutinum, Mitragyna inermis, Pterocarpus erinaceus, Tamarindus indica et de Vitellaria pardoxa.

Les espèces non parasitées, au nombre de 8, se composent de Acacia senegal, Acacia seyal, Commiphora africana, Gardenia ternifolia, Manilkara multinervis, Nauclea latifolia, Sclerocaria birrea et de Sterculia setigera. Les 31 autres espèces sont parasitées à des degrés divers, allant de 4,43 % de leurs individus comme pour Vitellaria paradoxa, à 100 % pour Ziziphus mucronata (Cf. tableau 15).

Tableau 15: Les espèces végétales et leurs états sanitaires

Espèces

% par
rapport au
nombre

total
d'individus
inventories

(1967)

Etats sanitaires

% des ligneux
sans défaut
visible par
espèce

% des ligneux émondés par espèce

% des ligneux parasités par espèce

% des ligneux
brûlés par
espèce

% des ligneux
morts sur pied
par espèce

Acacia dudgeoni

12,70

54,4

0

39,6

0

6

Acacia gourmaensis

3,86

18,4

0

38,15

0

1,31

Acacia pennata

0,25

80

0

20

0

0

Acacia senegal

0,05

100

0

0

0

0

Acacia seyal

0,15

100

0

0

0

0

Adansonia digitata

0,20

25

0

75

0

0

Afzelia africana

0,55

27,27

0

72,72

0

0

Anogeissus leiocarpus

9,15

62,72

0

26,11

0

11,11

Balanites aegyptiaca

2,03

42,5

7,5

50

0

0

Bombax costatum

1,47

75,86

6,89

17,24

0

0

Boscia senegalensis

0,81

31,25

0

68,75

0

0

Ceiba pentandra

1,01

85

0

5

10

0

Combretum glutinosum

5,25

52,42

0

42,71

0,97

3,88

Combretum micranthum

0,15

66,66

0

33,33

0

0

Combretum nigricans

26,69

75,80

0

20,19

0

4

Combretum velutinum

12,09

77,31

0

18,48

0

4,21

Commiphora africana

0,10

100

0

0

0

0

Detarium microcarpum

1,16

78,26

0

21,73

0

0

Diospyros mespiliformis

0,25

20

0

80

0

0

Entada africana

0,20

25

0

75

0

0

Ficus iteophylla

0,25

80

0

20

0

0

Gardenia ternifolia

0,10

100

0

0

0

0

Grewia bicolor

0,10

50

0

50

0

0

Guiera senegalensis

0,35

85,71

0

14,28

0

0

Lannea acida

1,77

91,42

0

8,57

0

0

Lannea microcarpa

1,16

69,56

0

30,43

0

0

Manilkara multinervis

0,81

100

0

0

0

0

Maytenus senegalensis

0,55

54,54

0

45,45

0

0

Mitragyna inermis

4,88

44,79

0

31,25

2,08

21,87

Nauclea latifolia

0,05

100

0

0

0

0

Piliostigma reticulatum

0,36

83,33

0

16,66

0

0

Pterocarpus erinaceus

1,83

44,44

0

33,33

0

22,22

Sclerocarya birrea

0,15

100

0

0

0

0

Sterculia setigera

0,05

100

0

0

0

0

Tamarindus indica

0,76

66,66

0

26,66

0

6,66

Terminalia avicennioides

0,25

40

0

60

0

0

Vitellaria paradoxa

8,03

85,44

0,63

4,43

1,26

8,22

Ximenia americana

0,25

0

0

80

20

0

Ziziphus mucronata

0,10

0

0

100

0

0

Source: Inventaire forestier (Juillet 2007)

IV.3. Les formations végétales et leurs états sanitaires

L'état sanitaire des arbres est assez intéressant car plus de 60 % sont sans défaut visible dans toutes les formations végétales. Les ligneux émondés et ceux brlllés sont dans des proportions très minimes car ils sont absents dans certaines formations et, à peine 1 % dans d'autres. Quelque soit le type de formation végétale, les proportions d'arbres parasités et morts sur pieds ne sont pas négligeables. Les proportions des ligneux parasitées se situent entre 32,25 % dans la savane arborée et 23,15 % dans la forêt galerie. La proportion non négligeable des arbres parasités peut s'expliquer par les effets de la péjoration climatique et les sols en présence. Les proportions des arbres morts sur pieds vont de 9,35 % dans la forêt galerie à 4,81 % dans la savane boisée Cf. tableau 16.

Tableau 16: Les formations végétales et leurs états sanitaires

Type de
formation
Végétale

 

Répartition des pieds en fonction de leur état sanitaire

Ligneux
sans défaut
visible

Ligneux
e'mondés

Ligneux
parasités

Ligneux
brinés

Ligneux mort sur pied

mortalit e Taux de,

Espèce à pied mort

Forêt galerie

67,48

?

0

 

23,15

?

0

 

9,35

?

Acacia dudgeoni Anogeissus leiocarpus Combretum glutinosum Combretum nigricans Mitragyna inermis Tamarindus indica Combretum velutinum

Savane boisée

70,78

%

0,43

%

23,63

%

0,32

%

4,81

%

Acacia dudgeoni Anogeissus leiocarpus Acacia gourmaensis Vitellaria paradoxa Combretum nigricans Mitragyna inermis Pterocarpus erinaceus Combretum velutinum

Savane arborée

62,03

%

0,24

%

32,25

%

0

 

5,45

%

Acacia dudgeoni Anogeissus leiocarpus Vitellaria paradoxa Combretum glutinosum Combretum nigricans Mitragyna inermis Pterocarpus erinaceus

Source: Inventaire forestier (Juillet 2007)

V. Les potentialités de la forêt et la pression anthropique

Les potentialités de la future forêt ont été abordées à travers la densité des arbres, le potentiel en bois, en fourrage et en ressources fauniques. Quant à la pression anthropique, ce sont les indices de défrichement, de coupe de bois, de feux de brousse et de pâturage.

V.1. La densité des arbres et le potentiel en bois

Les densités moyennes des arbres par hectare vont de 310 pour la forêt galerie à 147 pour celle arborée. La densité moyenne générale est de 183 arbres/ha dans la future forêt. Cette densité moyenne étant théorique et pouvant avoir des différences sur le terrain, on a cherché l'intervalle de confiance. C'est un intervalle dans lequel se trouve la valeur exacte de la densité des arbres. Il se calcule au seuil de probabilité P - 95 17 à partir de la formule suivante :

IC - D #177; t. sx

[ étant la densité moyenne (183 arbres/ha)

[ étant le coefficient de Student qui, au seuil de probabilité P - 95 17 et pour un total de placettes N = 30 est approximativement égale à 2.

sx - écart type de la densité moyenne.

Par conséquent, la valeur moyenne réelle de la densité se trouve dans l'intervalle allant de 147 à 219 arbres/ha. On calcule alors l'erreur d'échantillonnage relative qui est un indicateur permettant de déduire la précision du paramètre considéré. Sa formule est :

Er - t.sx / D.100 El - erreur d'échantillonnage relative

[isx - erreur d'échantillonnage. [ - densité moyenne par hectare

L'erreur d'échantillonnage relative est alors de 19,48 %. Cette valeur est élevée ce qui signifie que la précision des résultats n'est pas très grande. Pour obtenir des résultats plus précis, il aurait fallu augmenter le nombre de placettes sur le terrain. C'est ainsi que pour une précision d'au moins 10 %, on devrait avoir 323 placettes au lieu de 85 et cela avec la formule :

n - t2iWV2 5 e2 WV - coefficient de variation

e - erreur d'échantillonnage t - coefficient de Student

Les volumes moyens de bois vont de 48.48 m3/ha dans la forêt galerie à 20,53 m3/ha dans celle arborée. La valeur moyenne générale du volume de bois est égale à 31,57 m3/ha. Cette valeur est comprise dans l'intervalle de confiance allant de 21,98 à 41,16 m3/ha et cela signifie qu'il y a une grande variation du volume de bois d'un point à un autre. L'erreur d'échantillonnage relative est ici égale à 30,37 %, ce qui est encore très élevée. Pour avoir une grande précision d'au moins 10 %, il aurait fallu avoir un nombre de placettes plus élevé c'est-àdire au moins 784i

Tableau 17: Potentialité ligneuse de la future forest

Types de formation
végétale

 

Nombre de placettes

Superficie en ha

Densité moyenne
par ha

Volume moyen par
ha

Forest galerie

9

1,12

310

48,48

Savane boisée

51

6,37

183

31,68

Savane arborée

25

3,12

147

20,53

Total et moyennes

85

10,61

183

31,57

Source: Inventaire forestier (Juillet 2007)

V.2. Le potentiel fourrager et faunique

Le potentiel fourrager n'a pas pu Jtre estimé mais la présence de troupeaux durant une grande partie de l'année, ainsi que l'indice élevé de pIture fait dire que la forJt a des potentialités en terme de pâturage. Il en est de mesme pour la faune.

Près de 17,64 % des placettes contenaient des traces de la faune. Les animaux rencontrés étaient des herbivores, des oiseaux, des reptiles et des primates. Les herbivores sont constitués par Tragelaphus scriptus (Guib harnaché), par Sylvicapra grimmia (Céphalope de Grimm), Phacochoerus africana (Phacochère) et par Kobus kob (Cob de Buffon). Les oiseaux se composent de Numida meleagris (Pintade commune), de Stretopelia decipien (Tourterelle pleureuse), de Eupodotis melanogaster (Outarde à ventre noir) et de Sagittarius serpentarius (Marabout Grand serpentaire). Les reptiles se composent de Testudo sulcata (Tortue terrestre) et de Varanus niloticus (Varan d'eau).

V.3.La pression anthropique sur la forest

Il ressort de l'inventaire qu'une grande partie de la forest est pâturée mais à des degrés divers. C'est ainsi que la forest galerie est faiblement pâturée et celle arborée l'est fortement. La savane boisée connaît des indices de pâture allant de moyen à fort.

Les indices de défrichement sont absents sauf dans la savane arborée oil, ils sont faibles. Ceux de feux de brousse sont faibles dans la savane boisée et dans celle arborée. Ils sont absents dans la forest galerie. Les indices de coupe de bois sont absents dans la forest galerie mais faibles dans la savane boisée et celle arborée (Cf. tableau 18).

Tableau 18: Les actions anthropiques sur le couvert végétal de la future forest

7 \ S1ICI 1WSDNnCI UICI

Pâturage

Défrichement

Feux de brousse

Coupe de bois

terres

Forest galerie

Faible

Néant

Néant

Néant

Savane boisée

Moyen à fort

Néant

Faible

Faible

Savane arborée

Fort

Faible

Faible

Faible

Source: Inventaire forestier (Juillet 2007)

Légende : Les pourcentages ont été calculés en multipliant le nombre de placette oil le phénomène est observé par 100 et en le divisant par le nombre total de placette qu'occupe le type de formation végétal. Cela a abouti à la constitution de ces intervalles :

[0 à 25 %[ : Faible [50% à 75 %[ : Moyen à fort

[25% à 50 %[ : Moyen [75 % à 100%] : Fort

Les indices des actions anthropiques sur la forêt se voient également à travers les nombreuses fosses témoignant de la production dans un passé récent de charbon de bois (Cf. photo 5). L'état de dégradation de la fort au regard des différents indices, n'est pas très accentué. Même si le défrichement, les feux de brousse et la coupe du bois sont assez faibles, la présence des troupeaux dans la fort devrait faire l'objet d'une attention toute particulière.

Photo 4: Ancienne fosse destinée à la production de charbon de bois

Cliché de l'auteur juillet 2007

Le massif forestier d'une superficie de 5.498,25 ha est constitué par des formations végétales allant de la forêt galerie soit 5,97 % de sa superficie, de la savane boisée soit 61, 44 % et de celle arborée soit 30,11 %. En terme de potentialité, sa flore est constituée de 39 espèces végétales qui sont réparties d'une manière homogène dans la fort et dont 11 d'entre elles sont d'intérit économique et socioculturelle pour les populations. La densité moyenne des arbres est de 183 arbres/ha et le volume moyen de bois est de 31,57 m3/ha. Cette densité et ce volume moyen connaissent des variations sur le terrain. La répartition des arbres selon les classes fonctionnelles, montre que, 10,39 % des arbres appartiennent à la classe de régénération (Dhp <

10), 61,68 % à celle de bois commercialisable (10 = Dhp < 25) et 27,92 % à celle de bois d'oeuvre ou semencier (Dhp = 25).

La situation sanitaire d'ensemble des arbres est assez intéressante et les actions anthropiques au regard des indices considérés sur la forêt ne sont pas très importantes. Cependant, l'exploitation de toutes ces potentialités doit se faire dans un cadre bien organisé qui garantit sa rentabilité et sa pérennisation. Pour aboutir à ce cadre, des éléments essentiels qui sont d'ordre socio-économique et environnemental doivent être pris en considération.

CHAPITRE VI: LES ENJEUX SOCIO-ECONOMIQUES ET
ENVIRONNEMENTAUX

La durabilité de l'aménagement d'une fort suppose qu'on soit arrivé à un équilibre entre les usages et ses ressources. La difficulté dans l'aménagement réside donc dans la confrontation entre les multiples acteurs et usages sur un meme espace forestier. Pour se faire, la solution se situe essentiellement dans la recherche des objectifs communs, à long terme, à tous les acteurs concernés par l'aménagement. Pour atteindre ces objectifs, des éléments qui sont d'ordre environnemental et socio-économique doivent etre intégrés. En plus de cela, nous traitons également dans ce chapitre, des perspectives pour une gestion durable de l'ensemble des ressources naturelles de la commune.

I. Les enjeux socio-économiques

Les enjeux socio-économiques se résument à la mise en place d'un plan d'aménagement et de gestion de la future foret. Ce plan doit impérativement intégrer la participation ainsi que la satisfaction des besoins des populations. Les enjeux concernent également le renforcement des capacités de gestion des populations.

I.1. La mise en place d'un plan d'aménagement et de gestion de la forêt

L'objectif principal à considérer dans le processus d'aménagement de la future foret est la conception et la mise en oeuvre d'un plan de gestion. Ce plan doit etre clair sur les actions à mener, flexible et adaptable en ce sens qu'il doit intégrer les éventuelles évolutions sur le plan socio-économique et environnemental dans la zone d'étude. En effet, la projection jusqu'en 2026, montre que Matiacoali comptera, 91.850 habitants. Dans les memes conditions physiques et humaines qu'aujourd'hui, cela signifie une augmentation des surfaces cultivables, des besoins en pâturage et en bois énergie. En somme, il y aura un accroissement de la dégradation des ressources naturelles et des conflits liés à leur exploitation. La projection faite sur l'occupation des terres à cette date, confirme par exemple que les champs passeront de 9,53 % de la zone à 18,18 % en 2025. Le plan doit également tenir compte des possibilités réelles de la foret et des attentes de toutes les couches socio-économiques. Mais avant, les limites de la foret devront etre connues et bornées. Le bornage permettra d'avoir les limites définitives qui seront respectées par tous. Il contribuera également à éviter les problèmes d'installation illégale, vu que la proportion des champs dans la foret est passée de 0,2 % de sa superficie en 1992 à 1,36 % en 2005. La délimitation et le bornage devront se faire avec l'accord et la participation effective des

populations qui seront au centre de la gestion. Ceci ne sera pas évident car, l'enqu~te a révélé que même si la majeure partie de la population était pour l'aménagement, une partie non négligeable constituée surtout d'éleveurs, émet néanmoins des inquiétudes quant à la prise en compte de leurs activités. Pour une implication effective des populations, la prise en compte des inquiétudes des uns et des autres doit être effective.

I.2. La participation effective des populations à la gestion

Les projections qui sont faites aussi bien sur le plan économique, environnemental, politique et institutionnel sur les moteurs de changement dans le secteur forestier au Burkina Faso à l'horizon 2020, montrent que rien n'est envisageable si les populations dans leur ensemble ne sont pas dans les conditions de suivre ces évolutions et en intégrer les acquis (24- KIMSE, 2001). Cela confirme que les populations qui sont les acteurs de la dynamique environnementale doivent ~tre au centre de toutes les actions. Dans le cadre d'un aménagement effectif de la forêt, elles doivent donc être formées et encadrées sur les techniques d'aménagement, d'exploitation et de gestion. Elles doivent être capables de gérer les organisations paysannes qu'elles mettront en place, d'analyser les contraintes inhérentes à la gestion et d'y trouver des solutions adéquates. Elles doivent ~tre capables de s'auto évaluer dans la conduite des activités, de mobiliser et d'administrer les ressources financières et matérielles nécessaires à la gestion forestière.

De plus, la prise en compte du genre devrait être une nécessité et le grand nombre de femmes qui pratiquent les activités de cueillette et de transformation des produits forestiers l'exige encore plus. Ainsi, les femmes et les jeunes devront ~tre représentés au sein des groupements villageois de gestion forestière (GGF) et surtout être impliqués dans les prises de décision.

En outre, le processus d'aménagement doit intégrer toutes les ethnies et les religions en présence. Il doit exploiter la quiétude sociale pour agir et intéresser tout le monde.

En somme, l'appropriation par les populations du schéma directeur d'aménagement et de gestion de la future forit qui va ~tre mis en place, est l'enjeu majeur à prendre en compte. Cela leur permettra d'administrer efficacement l'utilisation des ressources sous la supervision des services techniques. Le schéma directeur devrait intégrer la satisfaction des besoins des populations en produits forestiers et en ressources financières.

I.3. La satisfaction des besoins des populations en produits et en ressources financières

La satisfaction des besoins des populations doit ~tre au coeur de la démarche. Plus les efforts seront fais pour la satisfaction de leurs besoins, plus les populations seront mobilisées.

Leurs besoins se résument au bois, aux produits de la cueillette et de la pharmacopée, aux produits de la chasse, de la pêche, aux ressources financières et à la disponibilité en pâturage.

La majeure partie de l'énergie dans la localité provient du bois et dans une moindre mesure des résidus agricoles. Actuellement, ces besoins sont satisfaits grâce à une exploitation sans contrôle des ligneux. Pour la durabilité du système d'aménagement qui sera mis en place, la satisfaction des besoins des populations en bois de feu et de service, doit être un objectif à intégrer. La valorisation du bois se fera par le ramassage et la commercialisation du bois mort et dans une moindre mesure du bois de service. L'exploitation du bois vert selon le Guide Méthodologique d'Aménagement des ForJts qui autorise l'exploitation des zones ayant plus de 200 arbres/ha, permettra aussi de satisfaire ces besoins. Le potentiel en bois commercialisable doit être aussi considéré car, 61,68 % des individus appartiennent à cette fonction. Cependant, les espèces protégées ou rares devront ~tre épargnées par l'exploitation. Il en est de mrme pour celles se trouvant dans les milieux fragiles (termitières, berges, fortes pentes, etc.) et celles semencières (Dhp > 25 cm) dont la proportion selon l'inventaire, est de 27,92 %. L'exploitation du bois devrait concernée prioritairement les individus malades. Elle doit également varier les espèces, pour ne pas aboutir à une extermination de Vitellaria paradoxa, Detarium microcarpum, Anogeissus leiocarpus dont 60,37 %, 63,63 % et 47,19 % appartiennent respectivement à la classe de bois commercialisable et qui sont prisées que ce soit sur le plan local que national.

Des espèces végétales présentes dans la zone d'étude, près de 9 rentrent dans la consommation, près de 6 dans le commerce et près de 10 dans la pharmacopée. Parmi ces espèces qui ont une valeur socio-économique, 11 se retrouvent dans des proportions différentes dans la future forJt. Il s'agit de Vitellaria paradoxa (8,03 %), Tamarindus indica (0,76 %), Andansonia digitata (0,20 %), Lannea microcarpa (1,16 %), Diospyros mespiliformis (0,25 %), Detarium microcarpum (1,16 %), Balanites aegyptiaca (2,03 %), Anogeissus leiocarpus (9,15 %), Combretum nigricans (26,69 %), Pterocarpus erinaceus (1,83 %), et d'Acacia gourmaensis (3,86 %). Il y a d'autres espèces comme Vitex doniana, Acacia nilotica, Ziziphus mauritiana, Parkia biglobosa qui sont utilisées par les populations mais, absentes de la forêt. L'aménagement doit intégrer dans ses objectifs la satisfaction de ces besoins, l'amélioration de la productivité et la valorisation des produits de toutes ces espèces présentes dans la forêt. Aussi, le plan doit veiller à l'introduction de celles qu'on juge intéressantes et leur valorisation à travers une organisation des exploitants en groupements selon les filières. Il s'agit des espèces telles que : Adansonia digitata, Afzelia africana, Balanites aegyptiaca, Vitellaria paradoxa, Detarium microcarpum, Vitex doniana, Parkia biglobosa, Tamarindus india, Lannea microcarpa,

Diospyros mespiliformis, Ziziphus mauritiana, Acacia senegal, Acacia seyal, Sterculia setigera, Ximenia americana, Sclerocarya birrea et de Boscia senegalensis.

Le plan d'aménagement de la future forJt doit tenir également compte de la valorisation de la chasse, la prche et de l'apiculture qui sont pratiquées respectivement dans 8,57 %, 5,71 % et dans 34 % des concessions enquêtées.

Pour ce qui est de la chasse, il s'agira d'améliorer les potentialités en avifaune, en petit gibier et de les valoriser par la petite chasse et par le tourisme de vision. L'introduction de l'élevage des animaux tels que les aulas codes et les francolins, est aussi envisageable. Cela sera une source de revenus pour les populations surtout la frange vulnérable (les femmes et les jeunes).

La valorisation de l'apiculture devrait se faire à travers l'organisation des apiculteurs en groupement, l'introduction de nouvelles techniques et la recherche de débouchés pour l'écoulement des produits.

La zone d'étude ne dispose pas d'une zone aménagée spécialement pour l'élevage qui est pratiqué d'une manière extensive. De mrme, il n'y a pas une retenue d'eau permanente pour l'abreuvage des animaux. Avec l'augmentation prévisible des troupeaux, une évaluation rigoureuse de la capacité de charge de la forêt doit être faite. Elle permettra de prévoir une zone pastorale dans le plan d'aménagement et des activités telles que le fauchage et la conservation du foin pour les périodes critiques. Le plan devra aussi prévoir l'amélioration de la productivité des ligneux fourrageurs comme Acacia seyal, Pterocarpus erinaceus et Afzelia africana. Les conflits entre agriculteurs et éleveur liés aux actions dévastatrices des animaux sur les cultures pourront, du même coup, être résolus grace à la détermination des parcours.

La valorisation de la faune, de la prche, de l'apiculture (rentable de l'avis des producteurs locaux, mais pratiquée d'une manière artisanale) et des paturages sera très efficiente si une retenue d'eau permanente était construite. Cela est possible car la forêt est traversée par la Tapoa qui, bien qu'étant un cours d'eau temporaire, offre des potentialités en matière de pêche et d'apiculture (Cf. carte 8).

Carte 8 : Potentialité hydrographique dans la zone d'étude

La durabilité du système d'aménagement qui sera appliqué dépendra, en grande partie, de sa capacité à générer des dividendes afin de répondre aux attentes des populations. L'exploitation du bois et des produits forestiers non ligneux (PFNL) devrait permettre d'avoir des recettes assez significatives pour financer les activités de gestion ainsi que pour améliorer les conditions de vie des populations. A ce titre, il ressort de l'enqu~te que pour l'amélioration de leurs conditions de vie, les populations souhaitent la construction de retenues d'eau, d'écoles, de centres de santé et de promotion sociale (CSPS), de forages et des puits à grand diamètre. Elles souhaitent aussi un appui en matériel agricole, en produits pharmaceutiques et en énergie électrique.

II. Les enjeux environnementaux et les perspectives pour une gestion durable des ressources naturelles de la commune de Matiacoali

La préservation et la restauration des ressources forestières doivent être des objectifs à atteindre par le plan d'aménagement afin de préserver l'équilibre écologique de la forit. Cela devra se faire à travers le maintien et l'amélioration de la diversité biologique, la restauration des zones dégradées et le contrôle des actions anthropiques.

II.1. La protection contre la pression anthropique et la restauration des zones dégradées

L'enjeu environnemental majeur à considérer est la protection contre la dégradation et cela doit se faire à travers des actions de restauration. L'analyse diachronique de l'occupation des terres montre une augmentation des champs, qui sont passés de 0,2 % en 1992 à 1,36 % de la superficie de la forêt en 2005, soit une évolution de 1,16 %. Il en est de même pour ce qui concerne la savane arborée et la zone dénudée. Il faut dire qu'entre 1992 et 2005 la superficie de la zone dénudée a doublé, passant de 0,60 % à 1,09 % de la superficie de la forêt. A l'opposé, il y a une diminution de la forêt galerie et de la savane boisée, soit respectivement #177; 1,12 % et ~ 11,13 % (Cf. tableau 19).

Tableau 19: Evolution de la végétation dans la future forest entre 1992 et 2005

Type d'occupation du sol

Superficie en
1992 en ha

Superficie en
2005 en ha

Evolution en %

Forêt galerie

390,26

328,57

i- 1,12

Savane boisée

3990,52

3378,56

i- 11,13

Savane arborée

1073,31

1656,07

+ 10,6

Champ

11

75,01

+ 1,16

Zone dénudée

33,17

60,04

+ 0,49

Source: Image ETM+ Landsat de 1992 et HVR SPOT de 2005

L'inventaire forestier montre aussi qu'il y'a des indices d'érosion qui se traduisent par la présence de graviers et même de cuirasse à certains endroits de la forêt. Cela est surtout visible dans la savane arborée et dans celle boisée. L'aménagement doit prendre en compte la restauration de ces endroits dans la forêt à travers des actions de reboisement, de construction de diguettes, etc.

Les actions anthropiques sur la fort se voient surtout à travers l'indice élevé de p1turage et ceux modérés de défrichement, de feux de brousse et de coupe de bois. La production de charbon de bois qui était beaucoup pratiquée est actuellement suspendue avec la réorganisation de la filière par le Ministère de l'Environnement et du Cadre de Vie (MECV).

Lors de l'inventaire, 24,70 % des placettes étaient aussi parcourues par le feu. Au regard des conséquences qu'ils ont sur les ressources naturelles, la lutte contre les feux de brousse doit être une des actions à promouvoir pour une gestion durable de la future forêt. La lutte contre ce fléau pourra plus se faire par la sensibilisation des populations, leur organisation en comités villageois de lutte et l'utilisation des feux précoces que par l'ouverture des pare-feux.

En effet, dans la forêt aménagée du Nazinon, de nombreuses déceptions sont apparues après plusieurs campagnes d'aménagement de pare-feu (5- BELLEFONTAINE, Opt. Cit.). Les résultats ont été globalement négatifs et la conclusion fut que la protection intégrale par les pare-

feux etait irrealisable, tant du point de vue pratique que financier. La protection totale contre les feux reste donc un defi majeur à relever pour un amenagement durable.

Face à cette difficulté de protection intégrale, le plan d'aménagement qui sera mis en place pour la future forest devra retenir les feux precoces comme strategies de lutte. Ils representent le moindre mal. Cependant, les comités villageois devront s'impliquer réellement en restant disponibles pour la mise à feu au moment optimal. A ce titre, selon RAYMACKERS, cite par la DGEF (11- 2002), la mise à feu séquentielle des aires à graminées basées sur l'état de dessèchement des herbacés est une des meilleures techniques d'allumage des feux précoces. A cet effet, pour la mise à feu, les graminees sont reparties en trois grands ensembles :

- ensemble à Loudetia togoensis, mise à feu avec l'arr~t des pluies (généralement en

debut Octobre) ;

- ensemble à Pennisetum pedicellatum, mise à feu 2 à 3 semaines après les dernières pluies (generalement mi-Octobre, debut Novembre) ;

- ensemble à Andropogon spp. qui sont les graminees les plus tardives et la mise à feu est variable (generalement en Decembre).

II.2. Le maintien et l'amélioration de la diversité biologique

La conservation de la diversité biologique est l'un des objectifs principaux du Programme National d'Aménagement des ForJts (PNAF). De ce fait, le plan d'aménagement qui sera mis en place devra tenir compte de la nécessité d'améliorer la richesse floristique et la santé des espèces de la forest.

En effet, sur les 39 espèces presentes dans la forest, seules 6 ont des proportions superieures à 5 % et cela témoigne de la faible représentativité d'une grande partie des espèces. Il s'agit d'Acacia dudgeoni (12,70 %), Anogeissus leiocarpus (9,15 %), Combretum glutinosum (5,25 %), Combretum nigricans (26,69 %), Combretum velutinum (12,09 %) et de Vitellaria paradoxa (8,03 %). Les espèces les plus mal representees c'est-à-dire celles qui ont des degres de presence inferieurs à 1 %, sont au nombre de 24. Parmi elles, on peut citer celles qui ont une valeur socio-economique, que ce soit dans la localite que dans le reste du pays. Ce sont Adansonia digitata, Afzelia africana, Boscia senegalensis, Diospyros mespiliformis, Sclerocaria setigera, Tamarindus indica et Ximenia mucronata. Pour ameliorer la presence des espèces dans la forfft, l'aménagement devra prendre également en considération la bonne santé des espèces.

La bonne sante des arbres de la forest devra estre amelioree et maintenue. A ce titre, mesme si l'état sanitaire des arbres est dans l'ensemble acceptable, l'aménagement devra travailler à garder la composition floristique de la forest. Il devra eviter la disparition des espèces ayant leurs individus parasites ou morts sur pied. De toutes les espèces de la forest, 29 ont plus de 50 % de

leurs individus qui sont sans défaut visible. Les 10 autres restant, sont soit émondées, soit parasitées, soit brûlées, ou mort sur pied. Parmi les 10, il y a Adansonia digitata, Afzelia africana, Balanites aegyptiaca, Boscia senegalensis et Diospyros mespiliformis qui ont une valeur socio-économique et alimentaire. Ces individus devront être, dans le cadre de l'exploitation du bois, coupés et remplacés par de jeunes plants. Ainsi, la création de pépinières villageoises permettra de produire de jeunes plantes grâce aux semences récoltées dans la forêt et en même temps, créer des emplois. Ces semences sont satisfaisantes, car au regard des espèces qui ont une valeur socio-économique, les proportions des individus semenciers vont de 22,72 % à 64,70 %. Il s'agit de Vitellaria paradoxa (37,73 %), Tamarindus indica (60 %), Andansonia digitata (100 %), Lannea microcarpa (39,13 %), Diospyros mespiliformis (40 %), Detarium microcarpum (22.72 %), Balanites aegyptiaca (42,5 %), Anogeissus leiocarpus (38,75 %), Combretum nigricans (28,06 %), Pterocarpus erinaceus (64,70 %) et d'Acacia gourmaensis (34,66 %).

En somme, les enjeux pour garantir la durabilité du type d'aménagement qui va ~tre mis en place dans le cadre d'un éventuel aménagement de la future forêt sont essentiellement la prise en compte des besoins traditionnels des populations, la préservation, la restauration ainsi que l'amélioration de la productivité des ressources forestières et fauniques. Les enjeux concernent également le renforcement des capacités organisationnelles des populations, la prise en compte du genre, l'utilisation de techniques appropriées dans la gestion des ressources forestières, la valorisation des produits non ligneux et la gestion efficiente des ressources financières et matérielles. Tous ces paramètres, s'ils sont pris en compte, permettront de faire des propositions d'aménagement à mrme de garantir la gestion durable des ressources de la fort. Mais, au regard des facteurs de dégradation des ressources naturelles et des projections qui ont été faites, il faut arriver à la proposition de solutions de gestion plus globales et intégratives jà l'échelle communale.

II.3. Les perspectives pour une gestion durable des ressources naturelles dans la commune de Matiacoali

Au regard du contexte physique et humain, nous estimons que pour une gestion durable des ressources naturelles, il faut qu'un plan de développement local qui intègre l'aménagement du territoire communal soit élaboré et mis en oeuvre.

L'aménagement de l'espace communal doit intégrer des actions comme les aménagements de zones de production agricole, pastorale et forestière. Des programmes de sensibilisation et de formation des populations sur la gestion durable des ressources naturelles et sur les techniques d'intensification de la production devront être aussi menés.

Pour mieux contrôler les impacts de l'agriculture sur les ressources naturelles, les agriculteurs devront disposer de zones amenagees et toutes les actions qui vont y être menees devront aller dans le sens de l'intensification de la production et de la conservation des ressources naturelles (eaux, sols, vegetation). Dans cette optique, la production de la fumure organique qui n'est pas bien connue devra ~tre vulgarise ainsi que d'autres techniques de conservation des eaux et des sols (cordons pierreux, zaï, demi lune, etc.).

L'aménagement des zones inondables permettront egalement de pratiquer les cultures de contre saison car le manque d'activité agricole en saison sèche conduit les populations à se tourner vers l'exploitation du bois et du charbon de bois. Cette exploitation est très néfaste pour le couvert végétal d'autant plus qu'elle se déroule sans contrôle et s'intensifie au regard de l'accroissement de la demande dans les grandes villes.

Toutes ces initiatives devront être suivi par un processus d'équipement en materiels agricoles car cette insuffisance comme les populations l'ont elles mrme reconnu est un grand frein à l'intensification de la production. La resolution de ce problème contribuera à augmenter les rendements, à atteindre donc l'autosuffisance alimentaire et à contrôler les impacts de l'agriculture sur les ressources naturelles dans la localite. Il faut egalement travailler à une meilleure intégration de l'agriculture et de l'élevage.

L'élevage constitue la seconde activité économique dans la commune et est une source importante de devise. La valeur marchande du cheptel bovin, ovin et caprin depassait 1,5 milliards de francs CFA en 2005 (34 - SANOU, 2006). Mais le système d'élevage extensif ne facilite pas son intensification. Matiacoali heberge egalement par le système de la transhumance des troupeaux venant des regions voisines et mrme d'autres pays comme le Niger. Tout cela ne facilite pas la gestion de l'activité. L'amenagement de zones pastorales permettra donc l'intensification de l'élevage ainsi que le contrôle de ses impacts sur les ressources naturelles. L'aboutissement du processus d'aménagement des 95.000 ha identifies depuis 1984 devrait de ce fait être une priorite car il permettra de determiner les parcours du betail, d'intensifier et de gerer l'activité ainsi que d'avoir un meilleur contrôle de ses impacts.

Les besoins en bois énergie, en bois de service et en bois d'oeuvre conduisent les populations à couper les arbres. L'aménagement de zones forestières permettra de valoriser les ressources fauniques, ligneuses et non ligneuses. Un sondage fait uniquement au niveau du village de Matiacoali a permis d'estimer la quantité de charbon de bois écoulée par mois dans les grands centres urbains (Fada et Ouagadougou). Ce sondage montre que la quantite de charbon varie de 30 à 75 sacs de 100kg soit une moyenne mensuelle de 150 à 375 kg. Cela procure un revenu moyen mensuel compris entre 75.000 et 187.500 FCFA par exploitant (34 - SANOU,

2006). Une meilleure organisation de la production peut être une excellente source de devises au regard de la demande sans cesse croissante des besoins dans les grandes villes.

En dehors de l'aménagement pour l'exploitation du bois et du charbon de bois, celui pour l'exploitation des ressources fauniques et des produits forestiers non ligneux (le miel, les fruits, les amandes et les gommes) permettra de mettre à la dispositions des populations des ressources alimentaires et financières plus importantes. Il ressort de la monographie de la commune que l'exploitation des zones villageoises de chasse permet aux populations de bénéficier de près de 2 millions de FCFA par an.

L'approche gestion du territoire suppose que l'on ait une concertation avec les populations en vue de concevoir et de mettre en oeuvre de véritables programmes de développement prenant en compte les conditions de vie, l'environnement socio-économique et culturel ainsi que les aspirations légitimes des populations. Pour être des partenaires capables de dégager les contraintes et de faire des propositions de solutions, les populations doivent être sensibilisées sur la problématique de la gestion durable des ressources naturelles et être formées sur la mise en oeuvre des solutions proposées. Pour se faire, l'organisation des populations en groupements selon les filières de productions permettra de bien coordonner les programmes de sensibilisation et de formation. Il existe déjà dans la commune des organisations paysannes tels que l'union des producteurs de céréales, le groupement des apiculteurs, le groupement des éleveurs et bien d'autres. Mais d'une manière générale, selon les autorités communales, ces différentes structures manquent de dynamisme. Les programmes de sensibilisation et de formation doivent concerner les techniques d'intensification de l'agriculture et de l'élevage ainsi que la production forestière et faunique. Des modules sur les techniques de gestion des organisations paysannes (gestion des hommes, du matériel et des ressources financières) pour accroître leur dynamisme et sur la conservation des eaux et des sols devront être aussi associés. Ceci permettra la participation efficace des populations dans une dynamique oil elles sont les principales actrices et bénéficières.

Le contexte national est marqué actuellement par la décentralisation intégrale, par l'élaboration du schéma national d'aménagement du territoire et par la réorganisation de la reforme agraire et foncière. Il est aussi régit en ce qui concerne la gestion des ressources naturelles par les dispositions du code de l'environnement et celui forestier. Les perspectives pour une gestion durable des ressources naturelles dans la commune de Matiacoali doivent impérativement intégrer toutes les dispositions préconisées par la loi sur la Réforme Agraire et Foncière (RAF) et le Code Général des Collectivités Territoriales. Elles doivent aussi intégrer les dispositions du code Forestier, celui de l'environnement et le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) pour être très efficaces.

Ainsi, le schéma directeur d'aménagement devra nécessairement être conforme et s'intégrer dans le schéma provincial d'aménagement, puis celui régional et enfin celui national. L'application effective de la loi portant réorganisation agraire et foncière contribuera à résoudre le problème de l'insécurité foncière et cela permettra au propriétaires terriens de faire les investissements nécessaires pour ouvrir la voie de l'intensification agricole. Toutes les activités susceptibles d'avoir des effets sensibles sur l'environnement devront être obligatoirement précédées par une Etude d'Impact Environnemental (E.I.E). Des comités de suivi environnemental devront également être mis en place afin de suivre les impacts par des évaluations périodiques ou continues.

Conclusion partielle

Dans cette seconde partie, la problématique de l'évolution régressive du couvert végétal a été posée à travers une analyse diachronique et un examen des causes et des conséquences. L'aménagement forestier a aussi été envisagé comme la solution idoine qui puisse garantir une meilleure gestion des ressources forestières. Une zone de 5.498,25 ha de forêt a été délimitée, ses potentialités et ses insuffisances identifiées. En terme de potentialité, la forêt est constituée de 39 espèces végétales dont 11 sont d'intér~t socio-économique et culturelle.

La densité moyenne des arbres est de 183 arbres/ha et le volume moyen de bois, de 31,57 m3/ha, même si ces deux valeurs ont des différences sur le terrain. La répartition des arbres selon les classes fonctionnelles, montre que 10,39 % des arbres appartiennent à la classe de régénération (Dhp < 10), 61,68 % à celle de bois commercialisable (10 = Dhp < 25) et 27,92 % à celle de bois d'oeuvre ou semencier (Dhp = 25).

La situation sanitaire d'ensemble des arbres est assez intéressante et les actions anthropiques au regard des indices considérés sur la forêt ne sont pas très importantes. Pour une bonne gestion de ces ressources à travers un plan d'aménagement, des enjeux, qui sont d'ordre socio-économique et environnemental, ont été identifiés.

Ces enjeux se résument à la prise en compte des besoins traditionnels des populations, la préservation, la restauration ainsi que l'amélioration de la productivité des ressources forestières et fauniques. Ils concernent également le renforcement des capacités organisationnelles des populations, l'utilisation de techniques appropriées dans la gestion des ressources forestières et la gestion efficiente des finances et du matériel.

Pour une gestion durable des ressources naturelles dans la commune, il est nécessaire de procéder à une sensibilisation des populations sur la problématique de la dégradation et à des aménagements agricoles, pastoraux et forestiers, en tenant compte du cadre institutionnel et législatif.

CONCLUSION GENERALE

Dans un contexte international et local marque par une degradation des ressources vegetales dont les causes sont liees en grande partie à la pression anthropique, la recherche de solutions durables s'impose. Par consequent, les solutions pour une gestion durable des ressources végétales résident dans l'aménagement qui garantit la préservation de l'équilibre entre les usages et les ressources. Mais avant toute action d'aménagement, il est indispensable de connaître l'environnement humain et physique. C'est dans ce contexte que l'on a voulu s'intéresser à la situation dans la commune rurale de Matiacoali à travers ce thème « Etude prospective pour l'aménagement d'une fort naturelle dans la commune rurale de Matiacoali (Province du Gourma) ». L'objectif principal est de contribuer à proposer un système d'aménagement participatif et durable d'une forJt naturelle dans cette commune rurale.

La demarche methodologique adoptee afin de disposer des donnees necessaires à la verification des hypothèses a consiste à faire une analyse diachronique de la vegetation et des enquêtes auprès des populations riveraines. Elle a egalement consiste à realiser des entretiens avec les autorités coutumières et municipales ainsi qu'à un inventaire forestier. L'analyse et l'interprétation des données ont conduit à un certain nombre de conclusions qui confirment d'ailleurs les hypothèses émises pour cette étude.

- La première hypothèse, qui stipule que la zone, malgre la degradation de son couvert végétal, possède encore un important potentiel forestier naturel, est vérifiée. L'analyse diachronique de l'évolution du couvert végétal entre 1992 et 2005 a démontré qu'elle se dégradait. L'analyse a donc permis de poser la problématique de la dégradation du couvert végétal dont les causes sont d'ordre naturel mais surtout anthropique. Les consequences de cette degradation sont d'ordre environnementales et socio-economiques. Elles sont importantes et interagissent les unes sur les autres. Les conséquences sur l'environnement s'observent à travers l'appauvrissement des sols et la péjoration climatique. Sur le plan socio-economique, elles se manifestent par le bouleversement de la societe traditionnelle et des systèmes de cultures ainsi que par la pauperisation des populations.

- La deuxième hypothèse est aussi vérifiée. Elle stipule qu'une portion du potentiel forestier est propice à un amenagement. En effet, une superficie de 5.498,25 ha de forêt a pu être delimitee et ses ressources evaluees. En terme de potentialite, sa flore est constituee de 39 espèces végétales qui sont réparties d'une manière homogène dans la forIt et dont 11 d'entre elles sont d'intérIt économique et socioculturelle. Elle a également des potentialités en matière de pâturage et de faune.

La densite moyenne des arbres est de 183 arbres/ha et le volume moyen de bois est de 31,57 m3/ha avec cependant des variations spatiales. La repartition des arbres selon les classes fonctionnelles, montre que 10,39 % appartiennent à la classe de regeneration (Dhp < 10), 61,68 % à la classe de bois commercialisable (10 = Dhp < 25) et 27,92 % à la classe de bois d'oeuvre ou semencier (Dhp = 25).

La situation sanitaire des arbres est assez interessante et les actions anthropiques, au regard des indices considérés sur la forIt, ne sont pas très importantes. Mais, l'exploitation de toutes ces potentialites doit se faire dans un cadre bien organise, qui prend en consideration les enjeux socio-economiques, environnementaux et qui garantit sa durabilite.

- Selon la troisième hypothèse, il existe des enjeux environnementaux et socioéconomiques autour de l'aménagement de la future foret. Les resultats de l'étude confirment egalement cette hypothèse. Il ressort de l'analyse de la situation de l'écosystème forestier et de l'environnement humain que les enjeux pour garantir la durabilité du type d'aménagement qui va etre mis en place, se situent à plusieurs niveaux. Il s'agit de la mise en oeuvre d'un plan d'aménagement qui doit nécessairement intégrer la satisfaction des besoins traditionnels des populations, la préservation, la restauration ainsi que l'amélioration de la productivité et la biodiversite de la foret. Les enjeux concernent egalement le renforcement des capacites organisationnelles des populations, l'utilisation de techniques appropriees dans la gestion forestières et l'administration efficiente des ressources financières et matérielles.

Cependant, au regard des facteurs de dégradation du couvert végétal, l'aménagement de la foret reste insuffisant pour une gestion durable des ressources naturelles dans la commune. Pour cela, il doit ~tre intégrer dans un vaste plan d'aménagement de l'espace communal afin d'y propulser un développement durable. Ce plan doit intégrer l'aménagement de zones pour la production agricole, pour la production des produits forestiers et fauniques ainsi que des zones pastorales. Des modules de sensibilisation et de formation, sur la problematique de la gestion durable des ressources naturelles et sur les techniques d'intensification des productions, devront etre aussi dispenses. Tout cela devra se faire dans un contexte de securisation foncière en tenant compte du cadre institutionnel et legislatif existant.

BIBLIOGRAPHIE

1) ARBONNIER, M, 2002, Arbres, arbustes et lianes des zones sèches d'Afrique de l'Ouest, deuxième édition CIRAD f MNHN, 573 P.

2) ASSEMBLEE DES DEPUTES DU PEUPLE, 1996, loi N°014/96/ADP portant réorganisation agraire et foncière au Burkina Faso, 45P.

3) ASSEMBLEE DES DEPUTES DU PEUPLE, 1997, loi N°006/97/ADP portant code forestier au Burkina Faso, 31P.

4) ASSEMBLEE NATIONALE, loi N°002/94/ADP du 19/01/1994 portant code de l'environnement, 11 p.

5) BELLEFONTAINE, R et al, 1997, Aménagement des forêts naturelles des zones tropicales. Cahier FAO conservation 32, 316p.

6) BERGONZINI, J-C et LANLY, J, P, 2000, Les forêts tropicales, édition Cirad, kart hala, 140 p.

7) CILSS, FAO, 1987, Séminaire régional sur l'aménagement des forts naturelles. Rapport final- CILSS, Ouagadougou, 192 p.

8) CPAT/Gourma, 2003, Etude sur les activités économiques de la province du Gourma ; Rapport définitif. GRAD consulting-SARL, 109 p.

9) CPAT /Gourma, 2003, Etude thématique sur le milieu physique de la province du Gourma, Rapport final, SIGET- Adjaratou, 52 p.

10) DIRECTION GENERALE DES EAUX ET FORETS, 2000, Etude socio-économique de la région de l'Est (sous secteur forts faune prche), 32 p+ annexes.

11) DIRECTION GENERALE DES EAUX ET FORETS, 2002, Guide méthodologique d'aménagement des forts au Burkina Faso, 140 p.

12) FAO, 1995, Conclusions et recommandations de la réunion d'experts sur les critères et indicateurs de l'aménagement durable des forIts dans les zones arides d'Afrique. FO : AFWC /95 :SUPP.1. Rome. 6 p+ annexes.

13) FAO/ PNUE, 1998, Critères et indicateurs de gestion durable des forêts en Afrique sèche. Rapport du colloque PNUE/ FAO Nairobi, 24-27 Novembre 1997, FAO, Rome, 29 p.

14) GADENGAR R R, 2005, La gestion des ressources pastorales par les populations rurales : Etude du cas du département de Méguet. Mémoire de maîtrise de géographie option rural, université de Ouagadougou, 88 p.

15) GUINKO. S. 1984, Végétation de la Haute-Volta. 7144\I-IdI-IGRctRbatId'C W, ISFII-QTI-sINDMbI-NI-, I Bordeaux III Tome 1, 318 p.

16) IDANI A, 2005, La gestion des forêts naturelles de la zone Silly-Zawara-Pouni. Mémoire de maîtrise de géographie option rural, université de Ouagadougou, 102 p.

17) KABORE A, 1996, Pouvoir locaux et participation à la gestion de la faune dans la Région de l'Est du Burkina : cas des zones de chasse de Namoungou, Ougarou, et de Pama dans la province du Gourma. Mémoire de maîtrise en sociologie. Université de Ouagadougou, 125 p.

18) KABORE, C, 2000, Aménagement des forêts au Burkina Faso : principes de base et pratiques. Un essai de capitalisation, Ouagadougou, 111 p.

19) KABORE, C, 2002, Aménagement des forêts au sahel : Point sur vingt années de pratique au Burkina Faso, 138 p.

20) KABORE, C, 2004, Référentiel technique d'aménagement des forts au Burkina Faso, 133 p.

21) KABORE, J-S, T, 2004, Contribution à l'aménagement intégré des zones villageoises d'intér~t cynégétique : cas des villages de Nomba et Potiamanga dans la province du Gourma. Mémoire de fin CPTdI-ISRubIl'REtI-QtiRQIGIdiSQP I-I4'iQsSI-FII-ubIdI-IIaTI-QtsIEI-sIC Iux I-tIil RbJW, ITLIS.

22) KERKHOF, P, 2000, La gestion locale des forêts au sahel : vers un nouveau contrat social, SOS sahel, 80 p.

23) KIENDREBEOGO, W D M, 2005, Conservation des ressources végétales dans le sud-ouest du Zoudwéogo : exemple de la forêt de Kalenga. Mémoire de géographie option physique, université de Ouagadougou, 92 p.

24) KIMSE, O, 2001, L'étude prospective du secteur forestier en Afrique (FASO), Burkina Faso, 31 p.

25) MINISTERE DE L'ECONOMIE ET DU DEVELOPPEMENT, 2005, Cadre stratégique régionale de lutte contre la pauvreté : Région de l'EST, 50 +annexes.

26) MINISTERE DE L'ENVIRONNEMENT ET DE L'EAU, 1996, Programme National d'Aménagement des forits, 62 p.

27) MINISTERE DE L'ENVIRONNEMENT ET DE L'EAU, 1998, Politique Forestière Nationale ; 55 p+annexes.

28) MINISTERE DE L'ENVIRONNEMENT ET DU CADRE DE VIE, 2003, Résultats du traitement des données de l'inventaire forestier réalisé dans la forIt classée de Dinderesso. Rapport présenté par Sia Coulibaly (Ingénieur forestier, DEA en gestion et économie forestières), 83P.

29) MINISTERE DE L'ENVIRONNEMENT ET DU CADRE DE VIE, 2004, Rapport national sur la gestion durable des forêts au Burkina Faso, 31 p.

30) OUATTARA B. Z, 2003 : Le milieu humain de la province du Gourma : étude de base pour l'élaboration du SPAT. Rapport définitif, CPAT, 53 p.

31) OUEDRAOGO, J, OUEDRAOGO, K et al, 2001, Etude prospective du secteur forestier au Burkina Faso, PNUD/ BKF/ 003, 63 p.

32) PREMIER MINISTERE, 12 04 2007 : Discours de son excellence monsieur le premier ministre chef du gouvernement à l'occasion de la cérémonie officielle de lancement des travaux du schéma national d'aménagement du territoire, 9p.

33) SANOU, B, W, 1991, Contribution à l'implantation et à la gestion de la forIt villageoise de Matiacoali. Mémoire de maîtrise de géographie option physique, 101p.

34) SANOU, B, W, 2006, Monographie de la commune rurale de Matiakoali, 62p.

35) SANOU, N, 1992, L'utilisation des ressources forestières dans les villages riverains des forts : PA et BANOU. Mémoire de maîtrise de géographie option rurale, 180 p.

36) SAWADOGO L, 2006, Adapter les approches de l'aménagement durable des forts sèches aux aptitudes sociales, économiques et technologiques en Afrique : le cas du Burkina Faso, 59 p.

37) SAWADOGO L, 2007, Etat de la biodiversité et de la production des ligneux du chantier d'Aménagement Forestier du NAZINON après une vingtaine d'années de pratiques d'aménagement, CIFOR, 42 p

Sites Internet

http://www.cifor.cgiar.org http://www.fao.org

Avril 2007 Avril 2007

ANNEXES

Nom du village :

Nom de l'enqu~teur :

Titre de l'enquester :

Date :

1- Pouvez-vous nous faire l'historique de votre village ?

2- Quels sont les lieux sacrés et les interdits du village ?

3- Quelles sont les ethnies en présence dans le village (donner leurs proportions et leurs origines) ?

4- Y a-t-il des étrangers qui arrivent dans le village ?

Précisez le nombre de famille, leurs ethnies, les activités, leur zone d'implantation.

5- Y a-t-il des gens qui quittent le village ?

Quelle est leur importance, la catégorie de personne, les raisons de départ et leurs destinations ?

6- Quels rapports existent- ils entre les différentes ethnies ?

7- Comment obtient-on la terre ?

8- Le village dispose t- il suffisamment de terres de culture et de réserves forestières pour d'éventuelles extensions de champs ?

9- Existe- t- il des conflits liés à la terre ?

10- Comment ces conflits sont ils résolus ?

11- Les conflits opposent généralement quels groupes socio- professionnels ?

12-Quelles sont vos relations avec les autres villages voisines ?

13- Y a-t-il des zones réservées à des pratiques religieuses ?

14-Existe-t-il des zones oil les terres sont encore fertiles ?

Si oui, précisez les zones d'exploitations.

15- Vous arrive t- il d'exploiter certaines essences pour la fabrication d'objets sacrés ? Si oui, précisez les zones d'exploitations.

16- Qu'est ce qui pourrait ~tre fait pour amener la population à adhérer à la politique de protection de votre brousse ?

17- Etes- vous près à céder une partie de forêt pour un éventuel aménagement ?

Si oui, pouvez-vous nous indiquer les limites ?

18- Quelles sont vos attentes par rapport à un éventuel aménagement de la forêt ? Merci pour votre collaboration

1. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans le cadre de votre mission ?

2. Quelle est votre vision des ressources naturelles notamment forestières de votre commune ?

3. Quelles sont selon vous les causes de la dégradation du couvert végétal ?

4. Que pensez-vous de l'aménagement de la fort naturelle ?

5. Quels sont les éléments sur lesquelles ont doit mettre l'accent pour y arriver ?

6. Quelles sont vos attentes par rapport à l'aménagement de la fort ?

7. Que pensez-vous de la mise en place d'un plan d'aménagement dans votre commune ?

8. Quel peut être votre rôle dans la gestion des ressources naturelles dans votre localité ? Merci pour votre disponibilité

Annexe III : QUESTIONNAIRE ADMINISTRE DANS LES CONCESSIONS

I. Identification

1-Village de : Date

2- Nom de l'enqu~ter :

3-

Sexe 4-Ethnie : Gourmantché Mossi... Peuls... Autres

5-Statut de résidence : Autochtone... Migrant...... originaire de........

6-Statut foncier : Location PrIt Propriétaire Autres

II. Activités

7-Quelles sont vos activités ? (Classer par ordre d'importance de 1 à n)

a- Agriculture b- Elevage... <

c- Exploitant de bois d- Autres
8 #177; Quel est l'emplacement de votre activité principale ?

a- Intérieur de la future fort b- Autour de la future forest

c- Loin de la future fort

9- Depuis combien de temps occupez-vous ces lieux ? Ans

III. Agriculture

10 Comment cultivez-vous vos champs ?

Cultures

Type cultural

Manuel

Traction animale

Tracteur

Autres

Bovine

Asine

Autres

 
 

Coton

 
 
 
 
 
 

Mais

 
 
 
 
 
 

Mil

 
 
 
 
 
 

Sorgho

 
 
 
 
 
 

Autres

 
 
 
 
 
 

11- Avez-vous suffisamment des terres pour vos activités agricoles ?

a- Oui b- Non

12- Etes- vous satisfait du rendement de vos terres ? a- Oui b- Non

13- Pratiquez- vous la jachère ?

a- Oui b- Non

Si oui pendant combien d'années laissez vous vos champs au repos ?

Temps

Moins de 5 ans

5 à 10 ans

Plus de 10 ans

14- Est-ce que la durée de la jachère à tendance à diminuer ?

a- Oui b- Non

Si oui, pourquoi ?

15- Pratiquez-vous la rotation des cultures ?

a- Oui b- Non
16 #177; Amendez- vous vos champs ?

a- Oui b- Non

Si oui, avec quoi les amendez vous ?

Engrais
chimiques

Fumure
organique

Autres

17- Est-ce qu'il y a épuisement de vos terres ? a- Oui b- Non
Si oui, à quoi cela est il dû ?

Ruissellement

Culture

Coupe du bois

Feux de brousse

Autres

18- Connaissez- vous des techniques de protection contre la dégradation des sols ?

a- Oui b- Non

Lesquelles ?

19-

Les mettez- vous en pratique dans vos champs ? a- Oui b- Non

IV. Elevage

20- Quelles sont les espèces animales que vous élevez le plus ?

Espèces

Bovins

Asines

Ovins

Caprins

Porcins

Volailles

Autres

Effectifs

 
 
 
 
 
 
 

21- Comment se pratique l'élevage dans votre village ?

a- Extensif b- Intensif

22- Existe- t- il des zones de pâturages ?

a- Oui b- Non
Si oui oil ?

Quelles sont les conditions d'accès ? Si non pourquoi ?

23- Utilisez- vous le pâturage aérien ?

a- Oui b- Non

Si oui quelles sont les espèces végétales utilisées ? (Préciser les plus recherchées) a : b : c :

Si non comment assurez- vous l'alimentation des animaux en saison sèche ?

24- Oil dorment vos animaux ?

a- En saison sèche

b- En saison pluvieuse

V. Exploitation des ressources forestières

25- Y a-t-il des gens qui pratiquent l'une ou l'autre de ces activités énumérées dans le tableau ?

Activités

Tissage de
secko

Vannerie

Préparation du beurre
de karité

Préparation du
soumbala

Préparation du
dolo

Chasse

Pêche

Pratiquants

 
 
 
 
 
 
 

Saison

 
 
 
 
 
 
 

Quantités
produites

 
 
 
 
 
 
 

Destination des produits

 
 
 
 
 
 
 

26- Y a-t- il des personnes dans la concession qui pratiquent l'apiculture ?

a- Oui b- Non

Si oui, qui sont-elles ?

Quelles sont les quantités de miel produites et leurs destinations ?

27- Y a-t-il des personnes qui pratiquent d'autres activités artisanales ?

a- Oui b- Non

Si oui, qui sont- elles et quelle est la nature des activités pratiquées ?

Quelles sont les essences utilisées ?

Quelle est la destination des produits fabriqués ?

28- Y a-t-il dans la concession des personnes qui coupent ou ramassent du bois dans la forêt ?

a- Oui b- Non

Si oui, quel est le matériel utilisé pour la coupe ?

29- Quelles sont les espèces que vous utilisez pour la pharmacopée traditionnelle ?

Espèces végétales

Parties prélevées

Maladies traitées

Tiges

Feuilles

Racines

Ecorces

Latex, gomme

Fruits

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

30- Enumérez les produits de la cueillette qui entrent dans votre alimentation.

Produits

Quantité

Provenance

31-

Y a-t-il des membres de la famille qui font le commerce de produits forestiers ? a- Oui b- Non
Si oui, qui sont- ils ?

32- Quelles sont les produits commercialisés et d'où proviennent- ils ?

33-

Produits

Provenance

Etes- vous au courant qu'on veut aménager une partie de votre forit ?

a- Oui b- Non

34- Etes- vous près à céder une partie de votre forêt pour un éventuel aménagement ?

a- Oui b- Non
Si oui, pourquoi ?

Si non, pourquoi ?

35- Quelles sont vos attentes par rapport à l'aménagement de la forJt ?

VI. Les feux de brousse

36- Les feux sont ils des pratiques courantes dans votre localité ?

a- Oui b- Non

37- Quelles sont les causes ?

38- Avez-vous des coutumes qui encouragent les feux ?

a- Oui b- Non

Si oui, lesquelles ?

VIII .Gestion des ressources naturelles et des conflits A) Les ressources en sols

39- Quelles sont les règles qui régissent l'occupation des sols ?

40- Y a-t-il des règles pour défricher un nouveau champ ?

a- Oui pourquoi ?

a- Non pourquoi ?

41- A-t-on le droit de changer de champ quand, oil et comme on veut ?

a- Oui b- Non

Si oui, ce droit s'applique t il à tout le monde ?

B). Les ressources forestières

42-

Toute personne membre ou pas de votre village a-t-elle accès aux ressources forestières ? a- Oui b- Non
Si non, comment se fait le contrôle ?

43 Peut-on couper du bois frais dans votre brousse ? a- Oui b- Non Si oui, y a-t-il des lois réglementant cette coupe ? Comment se fait le contrôle ?

Si non pourquoi ?

44- Comment se fait la protection des bosquets et mise en défens ?

C. Les ressources pastorales

45- Comment se fait la gestion des ressources pastorales? (Pâturage, pistes à bétail)

46- Quelles sont les lois qui favorisent la protection et la régénération de ces ressources ?

D. Gestion des conflits

47- Y a-t-il des conflits liés à l'occupation et à l'exploitation des ressources naturelles dans votre localité ?

a- Oui b- Non

48- Quelles sont les causes de vos conflits ?

a-

b-

49-Comment se manifestent les conflits ?

a- Joute verbal b- Echange de coups

c- Autres (préciser)

50- Quelles sont les structures qui résolvent vos conflits.

a- Traditionnelles b- Religieuses

c- Administratives d- Autres (précisez)

51- Quel est le degré d'efficacité de ces structures ?

a- Moyen b- Bien c- Très bien d- Mauvais

52 Quelles solutions proposez-vous pour l'amélioration de vos conditions de vie ?

a- b-

Annexe IV : FICHE DESCRIPTIVE DU MILIEU

Numéro Placette : Date :

Numéro Layon : Coordonnées UTM : X=

Y=

Equipe :

Chef d'équipe :

Données descriptives sur le milieu

A : Informations sur la géomorphologie

A1 : Géomorphologie

1 : Terrain plat 2 : Bas-fond

3 : Berge 4 : Colline

5 : versant 5 : Glacis A2 : Erosion

1 : Présence d'érosion

2 : Absence d'érosion

B : Informations sur l'état de surface

Type de texture

1 : Sableux 4 : Sablo- limoneux

2 : Limoneux 5 : Argilo- sableux

3 : Argileux 6 : Argilo- limoneux Présence de cuirasse : Oui / Non Présence de gravillons : Oui / Non

 

C : Occupation des terres

1 : Forêt galerie 6 : jachère

2 : Savane boisée 7 : Champ

3 : Savane arborée 8 : Sol nu

4 : Savane arbustive

5 : Savane herbeuse

D : Actions anthropiques

Pâturage

Défrichement

Feux de brousse

Coupe de bois

0 : Pas de pâturage 1 : Pâturage

0 : Pas de défrichement 1 : Défrichement

0 : Pas de feux de brousse 1 : Feux de brousse

0 : Pas de coupe 1 : Coupe

E : Observations diverses :

Annexe V : FICHE D'INVENTAIRE DE LA VEGETATION

Numéro Placette : Date :

Numéro Layon : Coordonnées UTM : X=

Y=

Taille de la placette :

Données dendrométriques

Etat sanitaire des arbres

1 = Ligneux sans défaut visible

2 = Ligneux émondé

3 = Ligneux parasite (présence de trous ou crevasses dans le bois, semi mort ou avec cime plus ou moins desséchée)

4 = Ligneux brûlé

5 = Ligneux mort sur pied

Numéro arbre

Espèces

Cote espèce

Recouvrement

Etat sanitaire

Chp (m)

Hauteur (m)

E

O

N

S

1

 
 
 
 
 
 
 
 
 

2

 
 
 
 
 
 
 
 
 

3

 
 
 
 
 
 
 
 
 

4

 
 
 
 
 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 
 
 

6

 
 
 
 
 
 
 
 
 

7

 
 
 
 
 
 
 
 
 

8

 
 
 
 
 
 
 
 
 

9

 
 
 
 
 
 
 
 
 

10

 
 
 
 
 
 
 
 
 

11

 
 
 
 
 
 
 
 
 

12

 
 
 
 
 
 
 
 
 

13

 
 
 
 
 
 
 
 
 

14

 
 
 
 
 
 
 
 
 

15

 
 
 
 
 
 
 
 
 

16

 
 
 
 
 
 
 
 
 

17

 
 
 
 
 
 
 
 
 

18

 
 
 
 
 
 
 
 
 

19

 
 
 
 
 
 
 
 
 

20

 
 
 
 
 
 
 
 
 

21

 
 
 
 
 
 
 
 
 

22

 
 
 
 
 
 
 
 
 

23

 
 
 
 
 
 
 
 
 

24

 
 
 
 
 
 
 
 
 

25

 
 
 
 
 
 
 
 
 

26

 
 
 
 
 
 
 
 
 

27

 
 
 
 
 
 
 
 
 

28

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Annexe VI : COORDONNEES DES PLACETTES

Numéro des Layons

Numéro des Placettes

Coordonnées en UTM

X

Y

I

1

270800

1354400

2

270800

1355200

3

270800

1356000

4

270800

1356800

5

270800

1357600

6

270800

1358400

II

7

271600

1359200

8

271600

1358400

9

271600

1357600

10

271600

1356800

11

271600

1356000

12

271600

1355200

13

271600

1354400

III

14

272400

1354000

15

272400

1354800

16

272400

1355600

17

272400

1356400

18

272400

1357200

19

272400

1358000

20

272400

1358800

21

272400

1359600

IV

22

273200

1359600

23

273200

1358800

24

273200

1358000

25

273200

1357200

26

273200

1356400

27

273200

1355600

28

273200

1354800

29

273200

1354000

V

30

274000

1353600

31

274000

1354400

32

274000

1355200

33

274000

1356000

34

274000

1356800

35

274000

1357600

36

274000

1358400

37

274000

1359200

38

274000

1360000

VI

39

274800

1360400

40

274800

1359600

41

274800

1358800

42

274800

1358000

43

274800

1357200

44

274800

1356400

45

274800

1355600

46

274800

1354800

47

274800

1354000

48

274800

1353200

VII

49

275600

1353200

50

275600

1354000

51

275600

1354800

52

275600

1355600

53

275600

1356400

54

275600

1357200

55

275600

1358000

56

275600

1358800

 

57

275600

1359600

58

275600

1360400

VIII

59

276400

1360000

60

276400

1359200

61

276400

1358400

62

276400

1357600

63

276400

1356800

64

276400

1356000

65

276400

1355200

66

276400

1354400

67

276400

1353600

68

276400

1352800

IX

69

277200

1352800

70

277200

1353600

71

277200

1354400

72

277200

1355200

73

277200

1356000

74

277200

1356800

75

277200

1357600

76

277200

1358400

X

77

278000

1357600

78

278000

1356800

79

278000

1356000

80

278000

1355200

81

278000

1354400

82

278000

1353600

83

278000

1352800

XI

84

278800

1354800

85

278800

1355600

86

278800

1356400

Annexe VII : COORDONNEES DE LA FORET

Points

Coordonnées en UTM

X

Y

F1

278080

1352214

F2

270628

1354062

F3

270119

1358881

F4

275849

1360945

F5

279271

1355807

Annexe VIII : COORDONNEES DES LOCALITES ENQUETTEES

Localités

Coordonnées en UTM

X

Y

TOUSSEYGOU

272477

1369437

NANINI

264810

1368064

NIBWARI

267640

1344541

TAMTIOMBO

279957

1366695

OUGAROU

274787

1344716

DOBERY

263824

1356774

MATIACOALI

286050

1366799

Liste des tableaux.

Tableau 1: La proportion des personnes par rapport aux 25

Tableau 2: Les espèces animales élevées 26

Tableau 3: Les espèces utilisées dans l'alimentation des populations 26

Tableau 4: Les espèces végétales commercialisées 27

Tableau 5: Les espèces utilisées dans la pharmacopée 27

Tableau 6: Les autres activités économiques pratiquées dans la zone d'étude 28

Tableau 7: Evolution de l'occupation du sol entre 1992 et 2005 34

Tableau 8: Projection sur l'occupation des terres en 2025 35

Tableau 9: Richesse floristique de la future forêt 48

Tableau 10: Degré de présence des espèces dans la forêt 49

Tableau 11: Classes de présence 49

Tableau 12: La diversité des classes fonctionnelles dans la future forêt 51

Tableau 13: Géomorphologie, texture et état de l'érosion des sols par type de formation végétale 55

Tableau 14: Les états sanitaires des classes fonctionnelles 56

Tableau 15: Les espèces végétales et leurs états sanitaires 58

Tableau 16: Les formations végétales et leurs états sanitaires 59

Tableau 17: Potentialité ligneuse de la future forêt 61

Tableau 18: Les actions anthropiques sur le couvert végétal de la future forêt 61

Tableau 19: Evolution de la végétation dans la future forêt entre 1992 et 2005 69

Liste des graphiques.

Graphique 1: Précipitation moyenne mensuelle de 1976 à 2005 (station météo de Fada) 36

Graphique 2: Précipitations annuelles de 1976 à 2005 (station météo de Fada) 36

Graphique 3: Le nombre de jours de pluie de 1976 à 2005 (station météo de Fada) 37

Graphique 4: Variation des températures moyennes mensuelles de 1976 à 2005 38

Graphique 5: Variation des températures moyennes annuelles de 1976 à 2005 38

Graphique 6: Variation annuelle de la température, de l'insolation et de l'évaporation 39

Graphique 7: Histogramme de présence 50

Liste des cartes.

Carte 1: Localisation de la zone 13

Carte 2: La géologie de la zone d'étude . 19

Carte 3: La pédologie de la zone d'étude . 22

Carte 4: Evolution de l'occupation des terres entre 1992 et 2005. 33

Carte 5: Localisation de la future fort dans la zone d'étude . 46

Carte 6: Plan de sondage de la future forêt 47

Carte 7: Occupation des terres dans la future forêt en 2005 52

Carte 8 : Potentialité hydrographique dans la zone d'étude 68

Liste des photos

Photo 1: La forêt galerie 53

Photo 2: Savane boisée 54

Photo 3: Savane arborée 55

Photo 4: Ancienne fosse destinée à la production de charbon de bois 62

TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE 2

DEDICACE 3

REMERCIEMENTS 4

AVANT PROPOS 5

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS 6

RESUME 7

INTRODUCTION GENERALE 8

PREMIERE PARTIE : LE MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN 9

CHAPITRE I : LA PROBLEMATIQUE ET LA METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE 10

I. LA PROBLEMATIQUE 10

II. LE SITE DE L'ETUDE 12

III. HYPOTHESES 13

IV. OBJECTIFS 13

V. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE 14

V.1. La recherche documentaire 14

V.2. Les outils de collecte des données sur le terrain 15

V.3. Les recherches sur le terrain 16

V.4. Le dépouillement des données et la rédaction du mémoire 17

VI. LES DIFFICULTES RENCONTREES 18

CHAPITRE II : LE MILIEU PHYSIQUE 19

I. LA GEOLOGIE 19

II. LE RELIEF ET LE RESEAU HYDROGRAPHIQUE 20

III. LE CLIMAT 20

IV. LES SOLS ET LA VEGETATION 20

CHAPITRE III : LE MILIEU HUMAIN 24

I. LA POPULATION 24

II. L'AGRICULTURE 24

III. L'ELEVAGE 25

IV. LES ACTIVITES SPECIFIQUES A L'EXPLOITATION DES RESSOURCES FORESTIERES 26

V. LE MODE DE GESTION DES RESSOURCES NATURELLES ET DES CONFLITS LIES A LEUR EXPLOITATION 29

CONCLUSION PARTIELLE 29

DEUXIEME PARTIE : POUR UNE GESTION DURABLE DES RESSOURCES FORESTIERES DANS LA COMMUNE RURALE DE MATIACOALI 31

CHAPITRE IV : LA DYNAMIQUE DU COUVERT VEGETAL 32

I. L'EVOLUTION DU COUVERT VEGETAL 32

I.1. L'évolution du couvert végétal entre 1992 et 2005 34

I.2. Projection sur l'occupation du sol en 2025 34

II. LES CAUSES DE LA DYNAMIQUE REGRESSIVE DU COUVERT VEGETAL 35

II.1. Les causes naturelles 35

II.1.1. Impacts des précipitations 35

II.1.2. Impacts de la température, l'insolation et de l'évaporation 37

II.1.3. Impacts du vent 39

II.2. Les causes anthropiques 40

II.2.1. Impacts du défrichement et du déboisement 40

II.2.2. Impacts du surpâturage 40

II.2.3. Impacts des feux de brousse 41

III. LES CONSEQUENCES DE LA DEGRADATION DU COUVERT VEGETAL ET LES PERSPECTIVES POUR UNE GESTION DURABLE 41

III.1. Les conséquences environnementales 41

III.1.1. Impact sur le sol 42

III.1.2. Impact sur le climat 42

III.2. Les conséquences socio-économiques 42

III.2.1. Le bouleversement de la société traditionnelle et des systèmes de culture 43

III.2.2. La paupérisation des populations 43

CHAPITRE V : LA DELIMITATION ET L'EVALUATION DES RESSOURCES DE LA FUTURE
FORET DE MATIACOALI
45

I. LA DELIMITATION DE LA FUTURE FORET ET L'ETABLISSEMENT DU PLAN DE SONDAGE 45

I.1. La délimitation de la future forêt 45

I.2. L'établissement du plan de sondage 46

II. L'EVALUATION DES RESSOURCES DE LA FUTURE FORET 47

II.1. La richesse et l'homogénéité floristique 47

II.2. La diversité des classes fonctionnelles dans la future forêt 50

III. L'OCCUPATION DES TERRES DANS LA FUTURE FORET 52

III.1. La forêt galerie 52

III.2. La savane boisée 53

III.3. La savane arborée 54

IV. LA SITUATION SANITAIRE DES ARBRES 56

IV.1. Les états sanitaires des classes fonctionnelles 56

IV.2. Les espèces végétales et leurs états sanitaires 57

IV.3. Les formations végétales et leurs états sanitaires 59

V. LES POTENTIALITES DE LA FORET ET LA PRESSION ANTHROPIQUE 59

V.1. La densité des arbres et le potentiel en bois 60

V.2. Le potentiel fourrager et faunique 61

V.3.La pression anthropique sur la forêt 61

CHAPITRE VI: LES ENJEUX SOCIO-ECONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTAUX 64

I. LES ENJEUX SOCIO-ECONOMIQUES 64

I.1. La mise en place d'un plan d'aménagement et de gestion de la forêt 64

I.2. La participation effective des populations à la gestion 65

I.3. La satisfaction des besoins des populations en produits et en ressources financières 65

II. LES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX ET LES PERSPECTIVES POUR UNE GESTION DURABLE DES RESSOURCES NATURELLES DE LA COMMUNE DE MATIACOALI 68

II.1. La protection contre la pression anthropique et la restauration des zones dégradées 69

II.2. Le maintien et l'amélioration de la diversité biologique 70

II.3. Les perspectives pour une gestion durable des ressources naturelles dans la commune de Matiacoali 71

CONCLUSION PARTIELLE 74

CONCLUSION GENERALE 75

BIBLIOGRAPHIE 77

ANNEXES 80






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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite