1.2.2.3 Un moteur de développement pour d'autres
secteurs économiques
Si le secteur textile-confection est en voie de
désindustrialisation, le secteur de la trituration des graines de coton
semble durablement porteur d'espoir compte tenu de la demande intérieure
et aussi d'une moindre pression des importations d'huile
végétale. La trituration des graines de coton a aussi induit des
activités d'aval comme la production de savon et de tourteaux pour
l'alimentation animale dont la demande est en forte croissance.
A terme, le développement des biocarburants pourrait
offrir de nouvelles perspectives à la filière.
L'acheminement des intrants, l'évacuation du coton
graine et de la fibre et l'externalisation de la fonction transport par la
SOFITEX ont naturellement généré une offre
conséquente de transport privé.
Cependant, cette « spirale vertueuse » du coton a ses
limites.
En cas de persistance d'une crise financière grave de
la filière, comme celle qui prévaut actuellement et qui se
traduit par l'enfoncement de seuils de rentabilité au niveau des acteurs
majeurs de la filière que sont les producteurs et les
sociétés cotonnières, la spirale vertueuse peut
s'inverser.
Ainsi, en l'absence d'alternatives/diversification
crédibles de production, la filière peut entrer dans une «
spirale appauvrissante » qui s'acharne à appauvrir ceux,
qu'auparavant, elle avait contribué à améliorer les
conditions de vie.
Donc il est souhaitable qu'il est une croissance continue des
exportations de coton accompagné d'un prix mondial acceptable.
2) Evolution des exportations de coton du Burkina Faso
Le coton demandé au Burkina Faso est le coton
égrené. Cette demande est très faible au plan national.
Elle était de 3% en 1985 mais aujourd'hui avec la fermeture de FASO
FANI9, la demande nationale de coton fibre est aux alentours de 2%
de la production nationale de coton fibre.
De tel constat prédestine la quasi-totalité de
la production cotonnière burkinabé aux exportations. Par
conséquent plus de 97% de la production de coton fibre sont
destinés au marché mondial. Par ailleurs, la consommation
nationale de graine de coton reste légèrement en croissance avec
la création depuis quelques années déjà d'huileries
et de savonnerie dans le pays.
2.1 La production de coton au Burkina
Le Burkina situant en Afrique de l'Ouest, possède un
climat comprise entre 22°C et 40°C qui est favorable à la
culture du coton. De plus, la production de coton au Burkina s'effectue dans un
cadre traditionnel. Ainsi, le Burkina possède un avantage naturel dans
la production du coton et la production s'effectue dans un cadre familial, ce
qui lui permet d'avoir des couts de productions faibles.
9 Une usine de production de pagnes et tissus,
fermée pour mauvaise gestion et surendettement.
2.1.1 L'avantage du Burkina dans la production de
coton
Le Burkina possède un avantage comparatif voir un
avantage absolu dans la production de coton, par rapport à la Chine et
aux Etats-Unis. En effet, elle possède un climat propice à la
culture du coton : le cotonnier est une plante qui se développe sous des
climats tropicaux ou subtropicaux arides, à des températures
comprises entre 11°C et 25°C. Ceci permet aux cultures
Burkinabés d'avoir un bon rendement (près de 700 tonnes par
hectare). De plus, le mode de récolte accentue cet avantage : il y est
encore récolté à la main ce qui évite d'arracher
les capsules et donc d'avoir un coton de meilleur Qualité.
2.1.2 La faiblesse des couts de production du coton au
Burkina
Les producteurs de coton des pays industrialisés comme
les USA, utilisent un système de production hautement
mécanisé. Il en résulte une hausse de leurs couts de
production. Cependant, pour le cas du Burkina, la récolte est
effectuée dans le cadre d'une économie familiale et domestique,
ce qui permet de réduire les couts de production.
Aux USA, arrosage au défoliant. Au Burkina Faso,
traitement par un insecticide.
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Machine à récolter le coton aux USA. Cette
technique moderne permet De travailler sur 7 rangs à la fois.
Récolte à la main au Burkina Faso.
Ils sont d'ailleurs bien inférieurs à ceux
observés chez les grands producteurs: environ 30 cents par livre contre
plus du double aux Etats-Unis, principal pays exportateur. Le taux de rendement
à l'égrenage est aussi très élevé, 40
à 43% en moyenne, alors qu'il n'est que de 34-36% par exemple en Inde.
Il faut enfin souligner qu'il n'existe pas d'autre culture d'exportation au
Burkina offrant la même compétitivité économique et
pouvant remplacer le coton.
Ceci entraine une dépendance assez forte de
l'économie de ce pays aux prix mondiaux, car destinant la
quasi-totalité de la production cotonnière aux exportations.
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