Chapitre2 : REVUE DE LA LITTERATURE
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Introduction
Mener une étude théorique et empirique de
l'impact des subventions agricoles sur les exportations de coton d'un pays en
développement (le Burkina), est rependus aussi bien dans la
littérature que dans les publications économiques sous un angle
plus large à savoir l'impact des subventions agricoles sur le
marché mondial coton.
En effet un impact sur les exportations d'un certain produit,
le coton pour un pays n'est pour la plupart issu de rien d'autre qu'un impact
sur le marché mondial de ce produit. Ainsi pour bénéficier
des éclairages de la flopée de travaux effectués sur ce
sujet, un aperçu critique tant des principales réflexions
théoriques que des analyses et études empiriques sur l'impact des
subventions sur le marché mondial est présentées.
Cette synthèse des diverses analyses sur les effets
des subventions et leur estimation n'est sans doute ni exhaustive, ni
suffisante. Elle a en revanche la préoccupation majeure de
présenter sous un angle critique les grands axes de la multitude des
travaux sur le sujet.
Une analyse théorique est présentée dans un
premier temps et dans second et dernier lieu, une approche empirique est
faite.
Section1) Approche théorique de l'impact des
Subventions sur le marché mondial du coton
En vue d'avoir une aperçue théorique plus
générale de l'impact des subventions sur le marché mondial
du coton, nous allons dans un premier temps analyser les facteurs explicatifs
de la demande de subventions dans un pays.
Dans un second lieu nous nous intéresserons à
une analyse théorique des effets des subventions au Nord sur les pays en
développement (exemple du Burkina).
Pour terminer nous mettrons en exergue une vision
différente de ce qui est communément perçut sur les
subventions notamment américain.
1) Les facteurs explicatifs de la demande de subventions
dans un pays
Les subventions sont la forme de protection la plus
répandue surtout dans les pays industrialisés depuis les
années 1970. Une économie a recours à une protection pour
éviter les sorties de devises ou lorsqu'elle est incapable de faire face
à la concurrence.
En 1981, deux études menées dans un premier
temps par Anderson et Baldwin sur les Etats-Unis, le Canada, le Japon et
l'Australie et dans un second plan par Messerline sur les pays
européens, ont révélé que la faiblesse ou le manque
de compétitivité d'un secteur, l'effet de filière, la
force de frappe électorale, l'argument politique sont les principaux
facteurs de la forte protection dans les pays industrialisés;
+ La faiblesse d'un secteur de l'économie
De tel secteur est moins compétitif donc incapable de
faire face à une concurrence internationale; ce qui se traduit par un
fort taux de pénétration des produits étrangers. Alors le
recours à la protection dans les secteurs faibles ou les moins
compétitifs offre le marché intérieur et permet de vendre
à l'extérieur à terme.
+ L'effet de filière
Une industrie même bien organisée peut
être non concurrentielle parce que ses inputs sont chers. C'est le cas
des industries agricoles et alimentaires en Europe et aux EtatsUnis.
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Une telle situation favorise les productions à bon
marché des pays asiatiques de conquérir le
marché19. Le recours à la protection dans ce cas de
figure facilite l'accès ou l'achat des inputs par les acteurs nationaux
des pays protectionnistes.
+ La force de frappe électorale
Certaines industries dans les régions pauvres sont
protégées car elles constituent un bastion électoral
important pour le pouvoir en place. Alors l'accroissement du chômage
induit par la disparition des industries pourrait faire perdre au pouvoir la
force électorale constituée dans ces régions. D'où
la nécessité politique de protéger les industries desdites
régions.
+ Le facteur politique
Ce facteur pourrait fondamentalement s'apparenter au
précédent. Sauf qu'ici, il est question de l'influence des
Lobbying. Cette influence des Lobbying fait pression sur les pouvoirs publics
les incitant à voter des lois protectrices à leurs
avantages20.
Cependant bien que contraint par plusieurs facteurs les
subventions peuvent porter préjudice aux producteurs de coton des pays
en développement qui exportent la majorité sinon la
totalité de leurs productions, en abaissant le cours mondial du
coton.
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