2. Le contrôle de l'armement : Une priorité de
la coopération régionale
La lutte contre la prolifération des ALPC dans le cadre
sous régional est une entreprise récente. Reconnaissant les
conséquences de cette abondance due la persistance de conflits
armés dans certains pays où la demande en armes est assez
élevée, de la grande disponibilité d'armes dans les pays
qui sortent de guerres ou les programmes de désarmement n'ont
été menés que partiellement, de la porosité des
frontières et de molles législations nationales en matière
d'ALPC, les Etats au sein de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est
(ASEAN) se sont mobilisés pour combattre cette affluence. Elle a
axé sa stratégie sur dans un Plan d'Action global prenant en
considération le crime transnational. Ce plan renferme la lutte contre
le terrorisme, le blanchiment d'argent, le trafic d'êtres humains et la
piraterie. L'ASEAN enjoint aux Etats à des échanges
d'informations entre les pays membres et une coopération
renforcée entre leurs services de polices ; une harmonisation des
systèmes de marquage pour les armes, les munitions, leurs pièces
et composants en accord avec le Protocole des Nations Unies ; une collaboration
renforcée d'Aseanapol avec Interpol, Europol et les autres organisations
internationales et la mise en place des bases de données des trafics
dans la région.
![](Transfert-des-armes-legeres-et-de-petit-calibre-et-conflits-armes-le-cas-des-Philippines18.png)
Mais, cette oeuvre paraît quelque peu limitée car
la question a été envisagée sous le seul angle du combat
contre le trafic illicite sans prendre en contre les transferts gris qui est
une source importante d'approvisionnement d'armes tant pour les Etats que pour
les acteurs non étatiques. Aussi, une réelle harmonisation des
législations serait impérieuse car l'écart des
Transfert des Armes Légères et de Petit Calibre et
Conflits armés : Le cas des Philippines
normes constituent des brèches affaiblissant tout le
système. En outre, d'autres pas restent à franchir relativement
à la réglementation des activités de courtage en armement,
de marquage des armes et de conservation des données enregistrées
lors des transferts qui ne sont pas encore effectifs. De même, vue le
caractère non contraignant du Plan d'Action, de la politique de la
« soft diplomacy » et de non ingérence dans les affaires
internes des Etats, il reste à nouer des accords bilatéraux ou
multilatéraux entre pays frontaliers. Dans cet esprit, les Philippines
et l'Indonésie ont mis en place un mémorandum de collaboration
sur la question des ALPC, des munitions, des pièces et accessoires, des
explosifs et des composants d'explosifs, dont les points importants sont
l'échange d'informations et l'augmentation de la transparence en
matière de production, de stockage et transferts d'ALPC. Enfin, le Japon
n'est pas indifférent à ces politiques. C'est ainsi que par le
biais de la Japanese Assistance Team for Small Arms Management in Cambodia
(JSAC) en coopération avec l'European Union Assistance Team for Small
Arms Management in Cambodia (EUSAC), un programme de DDR et une Commission
Nationale (National Commission for Weapons Management and Reform) ont
été mis en place en matière d'ALPC en faveur du
gouvernement cambodgien. Ces efforts ont notamment abouti à la mise en
place d'une nouvelle loi (Law on management of weapons, explosives and
ammunitions) en avril 2005.
![](Transfert-des-armes-legeres-et-de-petit-calibre-et-conflits-armes-le-cas-des-Philippines19.png)
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Somme toute, la prévention, la gestion et le
règlement des conflits armés qui déchirent la
région en particulier passent par une réelle maîtrise des
ALPC. Armement et Développement ne font pas toujours bon ménage,
surtout dans ce cas précis les armes portent sérieusement une
entrave au développement des Philippines. Pour se faire, une
véritable lutte doit s'engager contre la prolifération des ALPC
sous toutes ses formes car sans paix, sécurité et
stabilité, tout processus de développement serait voué
à l'échec. Ce conflit ne sera pas définitivement
résolu avec la satisfaction des attentes sociales, économique et
politiques des différentes factions en jeu. La lutte contre la
prolifération des ALPC devrait sérieusement être prise en
compte.
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