1. PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS, HYPOTHESES
1.1. Problématique et justification
Le charbon de bois est l'une des formes les plus usuelles de
valorisation énergétique du bois en produisant 2500 kWh de
chaleur avec 310 kg (CTFT, 1985) servant au séchage, à la
cuisson, à couler le métal de la pierre, à alimenter les
machines à vapeur etc. N'est-il donc plus l'une des meilleures
sources énergétiques de nos jours ? Présentant de
nombreux avantages en tant que combustible facile à transporter et
contenant deux fois plus d'énergie que le bois à poids
égal ; et étant moins coûteux que certaines sources
modernes d'énergie telles que le gaz domestique, le biogaz,
l'électricité, l'énergie solaire etc., le charbon de bois
garde toujours une place de choix sur le marché de l'énergie.
Au Benin, le charbon de bois joue un rôle
prépondérant par sa contribution à la consommation totale
d'énergie estimée à 60% en 2000, face à une offre
de 4212 103 tonnes contre une demande de 7493 103 tonnes
d'ici 2015 (FAO et CENATEL, 1987). La fraction de la population totale du
Bénin utilisant le bois de feu pour la cuisine est de 88 % en milieu
rural et de 85 % en milieu urbain. Celle utilisant le charbon est de 13 % en
milieu rural et 36 % en
milieu urbain soit une consommation annuelle de charbon de
bois par personne de 12,8 kg en zones rurales et de 38,5 kg en zones urbaines
(FAO et CENATEL, 1987). Ceci témoigne de l'importance du charbon de bois
qui représente une source directe de revenu pour les populations rurales
et un bien substitue pour les ménages urbains. Au nombre des principales
techniques de carbonisation nous avons les meules traditionnelles (verticale,
horizontale), les meules traditionnelles améliorées
(casamançaise, casamançaise améliorée) et les fours
(métalliques, en maçonnerie). Un inventaire des techniques les
plus utilisées au Bénin réalisé par Gbozo (2010) a
pu montrer que les plus grandes zones de production du charbon de bois se
situent au nord et au centre du Bénin avec une plus grande utilisation
de la meule traditionnelle (87,5%) Mais hélas, elle est
confrontée à des problèmes de rendement faible
estimé a environ 14% (Ogouvide, 2007).Bien que, pour remédier
à cette faiblesse de la meule traditionnelle, de nombreuses recherches
à travers le monde aient abouties à divers techniques et
matériels de carbonisation (les meules améliorées ,les
fours);le rendement de la carbonisation est toujours influencé par
divers facteurs a savoir : le type de sol, les conditions climatiques, les
caractéristiques du bois, le procédé de
carbonisation l'expérience de
l'opérateur etc. Les travaux de recherche de Gbozo
ayant permis de faire un état des lieux de la carbonisation au
Bénin notamment en ce qui concerne la technique la plus utilisée,
les principaux flux de commercialisation, les principales espèces
utilisées et leurs caractéristiques à la carbonisation, il
se pose toujours une question fondamentale : quelles sont les conditions
optimales de production de charbon de bois ?
Le contexte béninois actuel de ressources
forestières ligneuses du à l'insuffisance et au faible
disponibilité des ligneux à usage de bois énergie tels que
Anogeissus leiocarpa, Pterocarpus erinaceus, Prosopis africana, Vittelaria
paradoxa, Pseudocedrela rotschyi, Gmelina arborea, Khaya senegalensis
etc. nous laisse donc envisager une solution : l'optimisation des
rendements en fonction des caractéristiques du bois énergie avec
la production d'essences à croissance rapide par la meule
traditionnelle. Connaissances qui serviront à de futures expansions aux
techniques plus améliorées pour une meilleure rentabilité
du métier de charbonnier et la préservation de nos ressources
forestières.
Il est donc présenté dans ce document
notre étude intitulée «conditions optimales de
production de charbon de bois par la meule traditionnelle » qui se propose
de répondre sur la base d'hypothèses à la question globale
de recherche suivante : « quelles sont les meilleures
caractéristiques de bois pour une production optimale de charbon de bois
? »
|