V- Fréquence de la maladie
Dans un troupeau :
~ Ce sont les primipares qui vont traduire de manière plus
intense le déséquilibre qu'il y a dans l'exploitation en terme de
boiteries et notamment de « fourbure ». ~ Ce sont presque toujours
les pieds postérieurs qui sont touchés (voir la figure).
Etude de cas : Troubles
locomoteurs & Comportements nutritionnels des
bovins février 2008
EL.BOUICHOU
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BOITERIE
Figure : pourcentages indicatifs des boiteries en fonction de
leur localisation.
Membres et autres 5 %
Pieds 95 %
Les boiteries des pieds postérieurs localisées aux
anglons externes sont les plus fréquentes
Postérieurs 90%
Antérieur 10 %
Espace
interdigité 30%
Onglons 70%
Onglons 70 %
Espace 30%
interdigité
Externes 95 %
Internes 5 %
Interne 95 %
Externe 5 %
5 %
3 %
6 %
57 %
3 %
25 %
1 %
Remarque : Par nature, le bovin est un animal qui
préfère marcher sur des sols tendres. Son onglon est
constitué de la boîte cornée, qui est liée à
l'os de l'onglon par le tissu podophylleux. Ce tissu fortement irrigué
par des nerfs et des vaisseaux sanguins approvisionne les cellules formant la
corne en éléments nutritifs. Des blessures ou des dommages sur ce
tissu podophylleux sont donc très douloureux pour le bovin. Les
bêtes touchées affichent une forte diminution de leur niveau de
production.
Etude de cas : Troubles
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bovins février 2008
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VI- Anatomie de pieds de bovin :
A- structure de pied des bovins
La connaissance du pied et de l'ensemble de l'appareil locomoteur
est nécessaire pour bien comprendre les affections des pieds.
Des méthodes d'investigation modernes (tomographie,
résonance magnétiques) ont permis de préciser la
pathologie de la fourbure des bovins.
Chez les bovins il n'existe pas d'anastomoses
artério-veineuses dans le système vasculaire des anglons sains,
contrairement à ceux des chevaux.
La dernière phalange et une partie de la
deuxième se trouvent dans le sabot et sont maintenues par le prododerme,
les tendons et les ligaments. Le tendon fléchisseur et attaché
à la portion dorsale de l'os du pied et quand cette attache entre la
portion dorsale et la muraille s'affaiblit, le tendon force l'os à
pivoter et provoque ainsi les ulcères de sole à proximité
de la ligne blanche.
Tendon fléchisseur
Chorion (ou derme)
papillaire
Chorion lamellaire Couss
digital
Muraille Phalange distale
Corne du talon
Muraille
Tubules
Chorion papillaire Corne Cornés
(1) De la sole intertubulaire Sole
Corne interdigitée
Ligne blanche
n
(1)Feuillets de corne lamellaire
Figure : structure de pied des bovins
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Le pied de la vache est formé de deux doigts. Ces
doigts sont protégés par un tissu épidermal dur soit la
corne. La corne sert de barrière pour protéger les tissus
internes du pied et transfère les pieds de la vache au squelette au
sol.
Chaque sabot est composé de différents tissus :
la capsule cornée composée de tissus kératinisé
très résistant , de tissu sous-cutané conjonctif pododerme
ou chorion , de nombreux capillaires sanguins , de nerfs , de tissus gras qui
servent de coussin , des os et de tendons et ligaments pour tenir en place .
Chaque doigt est constitué de trois os soit les
phalanges. La dernière phalange ou os du pied a une surface concave dans
sa partie ventrale et est en contact avec le pododerme. Étant
donné la forme de cet os, il y a plus de pression sur les deux
extrémités, ce qui amène une incidence plus grande
d'ulcères de sole dans les parties avant et arrière de la sole
(voir figure 2).
Onglon normal, vue de la sole:
1- talon
2- sole
3- espace interdigitée
4- ligne blanche
5- muraille
La dernière phalange et une partie de la
deuxième se trouvent dans le sabot et sont maintenues par le prododerme,
les tendons et les ligaments. Le tendon fléchisseur et attaché
à la portion dorsale de l'os du pied et quand cette attache entre la
portion dorsale et la muraille s'affaiblit, le tendon force l'os à
pivoter et provoque ainsi les ulcères de sole à proximité
de la ligne blanche.
L'inflammation des tissus peut compromettre l'apport sanguin
et l'arrivée de nutriments nécessaires à la
kératinisation des cellules affectant ainsi la qualité de la
corne produite qui sera moins résistante et se brisera plus facilement.
Les régions du sabot o~ il y a un haut niveau de production de corne tel
que le talon et la ligne blanche, sont sévèrement
affectées par manque de sang et de nutriments.
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Coupe transversale du pied.
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RAVEN 1992
L'inflammation peut être causée par une multitude
d'événement. Le changement de confort de la stalle (du tapis au
ciment), la présence de toxines, l'acidose ruminale ou encore une
déficience nutritionnelle en sont des exemples.
Entrant le podorme, un réseau important de tissus
conjonctifs dans lequel se retrouve des vaisseaux sanguins microscopiques qui
amènent l'oxygène et les nutriments pour la formation de la
corne.
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B- Formation de la kératine
La formation de la kératine est un processus
systématique de différentiation cellulaire qui transforme les
cellules vivantes de l'épiderme en cellule cornifiée,
c'est-à-dire en cellules mortes structurellement stables qui n'ont
aucune activité métabolique. Le pododerme et sa capacité
à fournir les nutriments nécessaires sous une exposition
hormonale module et contrôle la différenciation cellulaire de
l'épiderme incluant la formation de kératine. Les
oligo-éléments et les vitamines jouent un rôle important
dans la formation et la maintenance de la corne (Tomlinson ,2004).
Les protéines formant la kératine sont
liées ensemble en des complexes fibreux qui sont requis pour la
stabilité structurelle de la corne. Les acides aminés contenant
du soufre, comme la cystéine, fournissent les liens chimiques
nécessaire à la stabilité de la corne (Hoblet, 2000).
L'étape finale de la formation de la corne est la
sécrétion d'une substance extracellulaire riche en gras qui
maintient les cellules kératinisées collées ensemble un
peu comme le ciment dans un mur de brique.
C- Formation de la corne
De nouvelles cellules épithéliales sont
constamment produites par le chorion, ce qui éloigne les cellules plus
veilles des sources d'oxygène et de nutriments. Ainsi ces cellules se
kératinisent et meurent .la qualité des cellules mortes
dépend de la qualité initiale de ces cellules.
La vitesse de fabrication des cellules est de 5 mm (0.2
pouces) par mois. La muraille d'un sabot normal d'une vache Holstein adulte (5
ans) et d'environ 75 mm (3 pouces), ce qui signifie d'une cellule vivante aura
pris entre 12 et 15 mois pour ce rendre jusqu'au bout. Les problèmes
actuels aux sabots reflètent des problèmes produits il y une
douzaine de mois. Par contre, pour la sole et le talon il faudra entre 2 et 3
mois à une cellule du chorion pour se rendre à la fin. Ainsi des
hémorragies visibles dans la sole indiquent que des problèmes ont
eu lieu un à deux mois plus tôt.
La muraille, la sole et la ligne blanche sont anatomiquement
différentes et ont différentes fonctions. La muraille rigide, la
sole est plus rigide au bout de l'onglon et plus flexible prés du talon.
La ligne blanche est un joint charnière nécessaire entre la
muraille rigide et la sole. La ligne blanche et formée de la muraille et
consiste en une corne en lamelles et interdigitée qui permet la
flexibilité entre la sole et la muraille (voir figure 5 : structure de
la ligne blanche).
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Figure : Formation de la corne.
(Hoblet, 2000)
D- Nutriment requis pour la kératinisation :
Les acides aminés comme la cystéine (Cys),
l'histidine (His) et la méthionine (Met) jouent un rôle important
en établissant l'intégrité structurale des
kératinocytes (Tomlinson, 2004). Fraser et MacRae (1980) ont
rapporté que les liens bisulfite entre des molécules de Cys
étaient une étape essentielle à la kératinisation
à la formation de la corne et dans l'établissement de l'enveloppe
cellulaire permettant la régidité élevée.
Tomlinson (2004), rapporte que le manque de protéines
métabolisables en début de lactation pourrait contribuer à
une synthèse protéique insuffisante pour le développement
des kératinocytes et alors avoir une production de corne de mauvaise
qualité et prédisposer les vaches à la fourbure.
E- Diagnostique des boiteries chez bovins
Une anamnèse complète et un examen physique
rigoureux restent primordiaux dans le processus de diagnostic des boiteries,
peu importe l'espèce. Dans certains cas, la boiterie ne sera que la
pointe de l'iceberg laissant présager une condition systémique
plus sérieuse. Comme les onglons sont à l'origine de la plupart
des boiteries, il est essentiel de toujours les examiner chez un bovin qui
boite. Pour ce
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faire, le membre est soulevé et attaché solidement
afin de permettre un examen adéquat et ainsi traiter la condition
diagnostiquée
Pour les mammites, les analyses de lait sont un outil
précieux pour aborder le problème dans l'élevage. Pour la
fertilité, les résultats de reproduction alliés à
ceux la production constituent également une aide à la recherche
des causes du problème. Et pour les boiteries ? "Jusqu'à
présent, il n'y avait pas grand-chose", confirme Jean Prodhomme,
formateur au CFPPA du Rheu et spécialiste du pied des vaches.
Onglon normal, vue laterale :
1-muraille
2- talon
3- bande coronaire,
4- onglon accessoire
Les étapes de diagnostique :
ir La première étape consiste à observer
les animaux, à regarder le troupeau dans son ensemble et l'environnement
dans lequel il vit. Par exemple : les animaux sont-ils propres ou sales,
vivent-ils dans un milieu plutôt humide propice au fourchet ou à
la dermatite", c'est en effet très en amont que l'on peut
prévenir les problèmes de boiterie des vaches".
ir La deuxième étape consiste en une observation
plus rapprochée des animaux. "À ce stade d'approche, il s'agit de
regarder la forme des pieds, les aplombs, la démarche, le dos de la
vache pour remarquer une éventuelle position destinée à
soulager les pieds.
C'est l'étape incontournable qui permet de "lire le
présent et le passé de l'animal. Ce que l'on voit dans la corne,
c'est en effet ce qui s'est passé un à 2 mois plus tôt".
Le pédicure doit avoir une lecture claire des
problèmes, afin d'apporter les solutions techniques pour les
résoudre.
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Balancement de la tête.
Reticence a supporter de poids
E- Mouvement à observer pour évaluer la
démarche d'une vache.
Piste rotation interne ou externe
Dos courbé
Flexion
De L'articulation
Description de comportement :
Courbure de dos : se réfère de la colonne
vertébrale. On s'attend à ce qu'un animal sans blessure ait un
dos plat, mais un animal avec des blessures peut voûter son dos.
Balancement de la tête : se réfère au
mouvement de haut en bas de la tête pendant la marche. Le port de la
tête est constant quand l'animal marche, mais un animal ayant des
blessures peut avoir des mouvements de tête saccadés en marchant.
Piste : se réfère à la proximité du
placement des pieds postérieurs par rapport aux
pieds antérieurs. On s'attendrait à ce qu'un
animale sans blessures place ses sabots postérieurs dans l'empreinte
laissée par les sabots antérieurs. Un animal blessé
placera ses sabots postérieurs derrière l'empreinte
laissée par les sabots antérieurs. Flexions des articulations
: se réfère à la capacité d'un animal à
fléchir et à étrier ses membres librement. On s'attendrait
à ce qu'un animal sans blessure fléchisse et étire ses
membres librement à travers l'étendue normale du mouvement, mais
un animal ayant des blessures peut être plus limité dans ces
mouvements.
L'identification précoce des boiteries est essentielle
pour pouvoir traiter les vaches les bovins aussitôt que possible et ainsi
réduire la souffrance des animaux et les pertes de production.
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