I.4.1. Les esquisses : antiquité et haut moyen
âge
Les trapéziens sont en Italie l'équivalent de ce
qu'on appellera les changeurs ultérieurement. La trapezisti en italien
est la table sur laquelle s'installe ces spécialistes au change des
billets qui achètent et vendent les différentes pièces de
monnaie qui circulent en Italie.
Ces spécialistes dont les noyaux sont
protégés reçoivent des dépôts et peuvent
jouer un rôle d'intermédiaire notamment dans les commandites
maritimes .ils peuvent à l'occasion faire des crédits, mais
n'ont aucun monopole .les temples stockent également les monnaies et
peuvent l'occasion les prêter.
On retrouve la même situation à Rome, avec les
monetarii qui sont associés aux ateliers de frappe des monnaies et les
argentarii qui sont les financiers de l'époque. Les ordres
supérieurs romains disposent de vastes fortunes et se livrent à
des activités de spéculation et de prêt .Ne pouvant exercer
ces activités en nom propre. Ils utilisent largement des prêts nom
qui s'enrichissent de cette façon et deviennent également des
financiers malgré la réticence des moralistes qui ne jurent que
par le revenu foncier. Cette situation typique de l'antiquité où
il y a des banquiers mais pas de banque au sens institutionnel, va se
perpétuer dans toute la période du haut moyen âge. La
régression monétaire qui caractérise cette période
et l'interdit religieux contre le prêt à intérêt,
réduit en Europe les activités de change et de crédit. les
circuits de commerce qui demeurent, ainsi que les opérations
monétaires des rois ,permettent à une petite collectivité
de financiers ,généralement syriaque ou juifs, de poursuivre les
activités de prêts ,de change, de placement, des émissions
de monnaies frappées ,effectuées par les ateliers
monétaires et de spéculation sur les différences de cours
entre l'or et l'argent entre les différentes places européennes
et byzance. C'est à partir de ces bases hésitantes que
l'expansion économique ,politique et commerciale du XIIIè
siècle va voir s'affirmer le rôle des financiers privés et
se constituer les premières banques dans la mouvance des pouvoirs
religieux, étatiques et commerciaux.
I.4.2. la finance italienne et les premières
banques
Le mot banque apparaît dans la langue française
au milieu du XVè siècle.
Au bas moyen âge, l'activité d'échangeur
de monnaie s'était développée face à la
prolifération des devises. Les banquiers lombards apportent alors deux
innovations fondamentales, à la base de l'essor du capitalisme
occidentale : le compte à vue, rendu possible par l'invention
concomitante de la comptabilité en partie double et la lettre de
crédit.
Désormais, les marchands peuvent circuler et commencer
plus sereinement sans avoir à transporter des sommes importantes sur les
routes encore peu sures d'Europe.
Les premières banques sont familiales, citons les
Médicis en Italie, les Fugger en Allemagne qui ouvrent des
établissements bancaires dans les grandes villes. Comme le
précise Jean Favier, « la banque est née du commerce,
des ses besoins comme de ses opportunités. Mais les grands financiers
s'enrichissent de leurs relations avec les pouvoirs. Les Médicis sont
les financiers de l'église de Rome pou le bénéfice de la
quelle ils collectent et centralisent la dîme ecclésiastique. Le
dogme Chrétien qui considérait l'usure comme un
péché, n'est plus respecté, l'introduction de la notion
nouvelle de « purgatoire » permettant ce relâchement
théologique. Il n'est plus question de laisser aux juifs
l'exclusivité de la rente de crédit. Les Fugger jouent leur
rôle auprès de Charles Quint alors qu'il est le banquier principal
de l'Europe germanique. La faillite de Fugger suivra celle l'échec
impérial de Châles Quint. La banque d'Amsterdam suit de
près la fortune politique des oranges.
|