Le Benin, dans la réalisation des Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD) doit répondre aux
besoins en infrastructures routières, bâtiments administratifs,
sociocommunautaires (écoles, hôpitaux et divers autres
équipements). La réalisation de ces différents besoins
nécessite d'énormes investissements dont l'exécution
s'effectue à travers le processus des marchés publics.
D'après l'Atelier National sur le Système de
Passation des Marchés Publics au Bénin tenu à Cotonou les
4, 5 et 6 novembre 2002, les marchés publics représenteraient
plus de 65% des dépenses totales de l'Administration Centrale et ceux
des collectivités locales principales environ 27% de leurs budgets. La
gestion des marchés publics requiert une attention particulière
et il importe d'étudier les problèmes qui minent
l'efficacité des prestations de la chaine de passation des
marchés publics.
Cependant, il est à constater que les crédits
alloués aux programmes d'investissements publics n'ont jamais
été consommés à hauteur de 50% dans les
ministères sectoriels. A titre d'exemple, en matière de
prévision budgétaire, en 2009, le volume d'investissement
budgétaire était évalué à 491,7 milliards de
francs CFA. En septembre 2009 on constate que le Programme d'Investissements
Publics (PIP) n'a été exécuté qu'à hauteur
de 39,9% soit 196,2 milliards de francs CFA à raison de 49,4% pour le
PIP financé sur ressources
locales et 28,1% 4 pour le PIP financé sur
ressources extérieures. Ceci montre que l'investissement public demeure
toujours une problématique car ces taux sont relativement faibles pour
infléchir durablement le profil de pauvreté et améliorer
les conditions de vie des populations au Bénin.
C'est en abordant dans le méme sens que Tamou (2011)
dans son mémoire sur « contribution à une meilleur
consommation des crédits du PIP sur financement du budget national au
M.E.S.F.T.P. » ENAM cycle II à la page 45 nous
énumère les principaux facteurs illustrant cette
problématique à savoir :
o Lourdeur administrative dans le circuit financier ;
Faible appropriation des outils modernes de gestion
budgétaire par les cadres ; o Faible efficience dans la planification et
la conduite des marchés publics ;
o Négligence de la DRFM pour la réservation de
fonds dans le cadre de la passation des
marchés publics ;
o Insuffisante implication des Gestionnaires de crédits
aux différentes phases de passation et d'exécution des
marchés publics ;
o Décaissement tardif des décomptes au profit des
entrepreneurs dans le cadre de l'exécution des marchés sur
financement intérieur.
De même Yanvou (2011) dans son mémoire «
Contribution à l'amélioration du processus de passation des
marchés publics » ENAM cycle II à la page 46 rend plus
chère la problématique de la faible consommation de
crédits.
A cela nous ajoutons :
o Les insuffisances de ressources humaines ;
o La non maîtrise des procédures d'exécution
des dépenses publiques ;
o La politisation du choix des coordonnateurs de projets ;
o La corruption sur toute la chaîne de dépenses
publiques ;
o La non maîtrise des procédures nationales de
passation des marchés publics5, C'est donc cet ensemble de
facteurs (problèmes) qui justifie l'orientation de notre
réflexion sur le thème « Directives des marchés
publics et faible consommation de crédits».
4 (Source: Cellule d'analyse des politiques de
développement à l'Assemblée nationale (Capan)).
5 (source : Etat des lieux).
Cependant, quels sont les facteurs qui contribuent
réellement au faible taux de consommation de crédits
alloués au PIP au Bénin ? Cette préoccupation est au coeur
de la présente étude.