II. 2 #177; Les méthodes de traitement et
d'analyses des données
La méthode est l'ensemble des démarches qui suit
l'esprit pour découvrir et démontrer la vérité.
Pour atteindre cet objectif, plusieurs méthodes ont été
utilisées.
? La méthode historique
Elle a permis de connaître l'historique du CMS et a
facilité la consultation des données des années
antérieures sur les CCA.
? La méthode analytique
Elle a été utilisée aussi dans l'analyse
des données collectées. Elle a permis de traiter
systématiquement toutes les informations et les données
collectées en insistant beaucoup sur chaque cas.
? La méthode comparative
Elle a été d'une grande importance car elle nous a
permis de comparer les montants financés, année par année,
afin d'en apprécier l'évolution.
? La méthode statistique
Elle a permis de quantifier et de faciliter la
compréhension des résultats de la recherche en les
présentant sous forme de tableaux et graphiques.
II.3 #177; Délimitation du sujet
L'investigation a porté sur le financement de
l'agriculture par le crédit mutuel du Sénégal
«CMS», depuis sa création en 1988 à 2010.
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Dans l'espace, ce travail concerne seulement l'agence de
NDOFFANE-THIARE, dans la Direction régionale de Kaolack.
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II.4 #177; Revue de la littérature
L'étude du financement de l'agriculture mobilise de
plus en plus le monde. Selon une étude du Dr Amadou Abdoulaye FALL,
Chercheur à ISRA-BAME CRA de Saint-Louis « les difficultes et
contre-performances actuelles du secteur agricole, dans les pays en voie de
developpement et notamment en Afrique de l'Ouest, suscitent des inquietudes et
des interrogatoires sur les choix et options de developpement. Dans le contexte
de l'Afrique de l'Ouest, on distingue trois principales phases de developpement
du marche financier agricole. La première phase (1960 et 1980) rappelle
le fondement theorique Keynesien sur le credit agricole comme outil de
developpement. Du fait de la faiblesse de l'epargne rurale, le credit etait
considere comme une approche pour amorcer le cercle vertueux vicieux de
l'investissement prive. Dans cette logique, le credit public est un outil
necessaire au changement technique, au financement et et l'adoption de
l'innovation dans les pratiques culturales et et l'amelioration des productions
agricoles. Ceci correspondait, sur le plan institutionnel et l'intervention des
banques nationales de developpement partout ailleurs en Afrique de l'Ouest.
Dès les premiers moments de l'independance, la volonte d'impulsion du
developpement a motive ces Etats et la mise en place de ces banques. Ce
modèle economique classique interventionniste, tout Etat ou Etat
providence, inspirait les options de developpement. L'allocation des ressources
ne considerait que cette option d'intensification et le rôle du
système financier est ignore ».
En 1998, Madame Ndèye SARR, Présidente de la
FONGS (Fédération des ONG Sénégalaises)
déclare ceci, dans une étude pour le GRAD (Groupe de
Réalisations et d'Animations pour le Développement), « A
un certain moment, le pays etait confronte et un désengagement de l'Etat
(1984). C'était avec la nouvelle politique agricole, l'Etat a
responsabilisé les paysans Ce désengagement a été
un peu brusque, ce n'était pas bien préparé Le monde rural
n'a pas bien reçu ce désengagement Comme les paysans devaient se
prendre en charge, l'Etat a créé la Banque agricole, c'est
à dire la CNCA (Caisse Nationale de Credit Agricole), en disant que
c'était la banque des paysans. Mais ce n'était pas les fonds des
paysans Les paysans devaient venir obtenir des credits pour les semences, les
engrais, etc. Mais le système n'était pas bien
préparé et il y avait beaucoup de difficultés pour ce
changement. C'était difficile pour les paysans de se retrouver
let-dedans parce qu'il fallait avoir des garanties pour avoir l'accès au
crédit, il fallait trouver un apport propre, il y avait des frais de
dossier et fournir. Après l'obtention du crédit, la fin de
l'échéance n'était pas plus longue que 7 mois, donc
c'était un délai très court pour le remboursement Il y
avait un taux d'intér~t élevé à payer qui
était de 17,5% ou bien 18%.
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Au début, certains paysans croyaient que c'était
une bonne chose: « tu viens, tu fais l'expression de tes besoins, la
CNCA accepte le dossier et te donne tes bons, tu peux aller voir le fournisseur
de semences, il te donne une partie des semences en nature et une partie il te
la restitue en argent (pour que tu puisses trouver de quoi payer les 15%
d'apport propre que t'a demande la CNCA) ». Mais une personne qui,
dans sa vie, n'a jamais géré une certaine somme, un jour se voit
avec de l'argent entre ses mains, s'il n'est pas conscient qu'au bout de
quelques mois il doit rembourser avec un taux d'intéret, il gère
mal. Certains paysans se sont achetés des voitures, d'autres ont
épousé des femmes; ce qui veut dire que les paysans
n'étaient pas bien préparés pour cette phase
transitoire.
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Les investissements dans le secteur de l'agriculture, entre
2000 et maintenant, ne sont pas efficaces, encore moins efficients. C'est ce
qui ressort de l'«Etude sur le financement de l'agriculture au
Sénégal, de 1980 à 2010 : Plaidoyer pour une plus grande
allocation budgétaire» du Conseil des organisations non
gouvernementales d'appui au développement (CONGAD). Le document constate
que «le retour de l'investissement (entre 2000 et 2010) dans le secteur
agricole n'a pas permis de renverser les tendances lourdes dans la production
nationale. Certains analystes parlent de délaissement du
Sénégal rural et de grands éléments de
fragilité : faiblesse des rendements sur à peu près toutes
les productions considérées ; petite agriculture familiale
faiblement soutenue par l'État en termes de crédits, de mise
à disposition de semences de meilleure qualité et
d'engrais».
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DEUXIEME PARTIE : CADRE DESCRIPTIF
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Cette partie comprend trois chapitres. Le premier permet une
revue des concepts. Le deuxième présente le CMS et le et le
dernier expose la politique agricole au Sénégal.
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