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Données anthropométriques des enfants d'à¢ge préscolaire à  Garoua, Cameroun

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par Danièle NEM TCHUENTEU épouse SIMNOUE
Université de Yaoundé I - Diplôme de spécialiste en pédiatrie 2009
  

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C. DONNEES ANTHROPOMETRIQUES

? Indice Poids/Taille

Nous avions 28 (7,5%) élèves qui souffraient d'émaciation (z-score < -2), 5 (1,3%) d'excès pondéral (2<z-score<3) et 2 (0,5%) d'obésité (z-score > 3).

L'indice poids/taille donne une mesure de la masse du corps en relation avec la taille et reflète la situation nutritionnelle actuelle (au moment de l'enquête). Il peut donc être fortement influencé par la saison pendant laquelle s'est effectuée la collecte des données.

Ce type de malnutrition est la conséquence d'une alimentation insuffisante durant la période récente ayant précédé l'enquête ou d'une perte de poids consécutive à une maladie (10). Notre taux d'émaciation peut s'expliquer par le fait que notre étude s'est déroulée juste après la période de soudure.

Notre taux d'émaciation est comparable à celui d'Aboussaleh et al au Maroc qui, en utilisant l'IMC avaient retrouvé 7,6 % d'émaciation et n'avaient noté aucun cas de surpoids (36).

Notre taux d'émaciation est supérieur à celui d'Ateba Emvoutou qui a retrouvé 4,97 % d'émaciation en utilisant l'indice poids/taille (13). Il est également supérieur à celui de EDSC 2004 qui note que 5 % d'enfants de moins de cinq ans sont atteints d'émaciation aiguë modérée et moins de 1 % sont affectés de la forme sévère (10).

Par contre il était très inférieur à celui de Drabo qui, en utilisant l'IMC a retrouvé 65,4 % d'insuffisance pondérale. Ses prévalences d'excès pondéral (1,9%) et d'obésité (0,27%) sont à peu près comparables aux nôtres (39). Suttanu et al, en Inde a retrouvé 29,4% d'émaciation dont 9,5% de forme sévère (Z-score < -3) (35). Chiabi et al dans son étude, quoiqu'elle n'ait pas concerné des enfants scolaires a retrouvé 1,7% d'émaciation chez des enfants emmenés en vaccination et donc considérés comme apparement sains (67). Notre taux d'obésité est inférieur à celui d'Owona qui a retrouvé 3% (12).

Nous n'avons pas noté de lien statistiquement significatif entre l'indice poids pour taille et les variables socio-démographiques de la mère étudiées. Pour Azzaoui et al, l'émaciation corrélait significativement et négativement avec le niveau d'instruction des parents (37).

Notre courbe de Z-score pour l'indice poids/taille était décalée vers la borne inférieure par rapport à la courbe de référence de l'OMS. Ainsi la médiane de notre population d'étude était inférieure à celle du standard OMS, ce qui augmentait la surface d'enfants malnutris et donc la prévalence de l'émaciation dans notre population d'étude. Ceci s'observait aussi bien avec la courbe de la population d'étude en général qu'avec les courbes des deux sexes.

? Indice Poids/Age

On notait que 29 (8,5%) élèves souffraient d'insuffisance pondérale dont 7,7% de forme modérée et 0,88% de forme sévère. On la retrouvait plus chez les filles. Cet indice reflète à la fois la sous-alimentation passée (chronique) et/ou présente (aiguë). Par contre, cet indice combiné ne permet pas de distinguer les déficiences alimentaires de longue durée de celles récentes (10,17).

Ateba Emvoutou avait pratiquement la même prévalence avec 7,05% (13). El Houi et al au Maroc avaient retrouvé pratiquement le double avec 12,6% (25). Nos données sont largement inférieures à celles de Suttanu et al et de Drabo et al qui avaient respectivement retrouvé 33,7% (dont 7,92% de forme sévère) et 65,4% (35, 39). Par contre, elles sont supérieures à celles de Sanhoko et al qui avait retrouvé 0,8% et tous étaient des garçons (38). Chiabi et al dans son étude, quoiqu'elle n'ait pas concerné des enfants scolaires a retrouvé 2,7% d'insuffisance pondérale chez des enfants emmenés en vaccination et donc considérés comme apparemment sains (67).

Notre prévalence est très inférieure à celle d'EDSC 2004 qui révèle que 18 % d'enfants âgés de moins de cinq ans au Cameroun souffrent d'insuffisance pondérale modérée et 4 % d'insuffisance pondérale sévère. On retrouvait un lien statistiquement significatif entre l'insuffisance pondérale et la taille du ménage. Ceci se comprend aisément car on suppose que plus la taille de la famille est grande, plus petites sont les portions alimentaires par personne. Quoiqu'un lien statistiquement significatif n'ait pas été établi entre le niveau d'instruction, la profession et l'insuffisance pondérale, cette dernière se retrouvait plus chez les enfants de mères analphabètes ou dont le niveau d'instruction était primaire, exerçant dans le secteur informel et donc n'ayant pas de revenus fixes. Ceci confirme les propos d' El Houi et al, qui affirmait que la scolarisation des femmes et leur situation sociale sont des facteurs déterminants pour la santé de l'enfant surtout quand les conditions économiques sont difficiles; par ailleurs il avait retrouvé un lien significatif entre la taille du ménage et le rendement scolaire des élèves (p = 0,04) (25). Selon EDSC 2004 également, le niveau d'instruction de la mère a un rapport avec l'insuffisance pondérale: 7 % des enfants dont la mère a un niveau d'instruction secondaire ou plus présentent une insuffisance pondérale modérée contre 16 % pour ceux dont la mère a un niveau d'instruction primaire et 33 % pour ceux dont la mère n'a aucun niveau d'instruction (10).

Notre courbe de Z-score pour l'indice poids/âge était décalée vers la borne inférieure par rapport à la courbe de référence de l'OMS. Ainsi la médiane de notre population d'étude était inférieure à celle du standard OMS, ce qui augmentait la surface d'enfants malnutris et, donc la prévalence de l'insuffissance pondérale dans notre population d'étude. Ceci s'observait aussi bien avec la courbe de la population d'étude en général qu'avec les courbes des deux sexes.

Pour Suttanu et al, la courbe de poids de la population d'étude demeurait entre le 10e et le 25e percentile entre 5 et 7 ans, mais entre 9 et 11 ans le poids moyen se situait en dessous du 5e percentile de référence NCHS (35).

? Indice Taille/Age

Nous avons retrouvé 34 cas (10,03 %) d'insuffisance staturale dont 7,97% de forme modérée et 2,06% de forme sévère. Le retard statural étant généralement la conséquence d'une alimentation inadéquate et/ou de maladies infectieuses survenues pendant une période relativement longue ou qui se sont manifestées à plusieurs reprises, est révélateur de la qualité de l'environnement et, d'une manière générale, du niveau de développement socio-économique d'une population (10,17). Selon EDSC 2004, 32 % des enfants de moins de cinq ans au Cameroun souffrent de sous-nutrition chronique modérée et 13 % souffre de sous-nutrition chronique sévère (10).

Dans notre étude, le retard statural affectait plus les filles, sans qu'un lien statistiquement significatif soit retrouvé entre cet indice et le sexe. Ceci est contraire aux trouvailles de Wamani et al qui en faisant une méta analyse de 16 enquêtes démographiques et de santé récentes trouvait que les garçons étaient plus atteints que les filles et avait conclu qu'en Afrique au sud du Sahara, chez les enfants de moins de 5 ans ceux de sexe masculin ont une probabilité plus élevée d'avoir une insuffisance staturale par rapport aux filles (68). Nous avons retrouvé un lien statistiquement significatif entre l'indice taille/âge et l'âge de la mère. Les explications plausibles à cet état de fait est que les mères jeunes et inexpérimentées avec un bas niveau d'instruction ne maîtrisent pas toujours les règles d'hygiène et d'alimentation pour leur enfant. Nos données sont supérieures à celles de Sanhoko et al qui avait retrouvé 2,6% (38) et largement inférieures à celles de Suttanu et al qui avait retrouvé 17,9% de retard statural dont 4,98% de formes sévères; les filles étaient également plus touchées (35). Aboussaleh et al avait 24,3% et retrouvait un lien significatif entre la taille de l'enfant et la taille du ménage; de plus l'insuffisance staturale corrélait avec le niveau d'instruction de la mère (36). Pour Azzaoui et al, il existait un lien significatif (p<0.05) entre la taille de l'enfant et la taille du ménage (37). Chiabi et al dans son étude, quoiqu'elle n'ait pas concerné des enfants scolaires a retrouvé 9,6% d'insuffisance staturale chez des enfants emmenés en vaccination et donc considérés comme apparemment sains (67).

Notre courbe de Z-score pour l'indice taille/âge était décalée vers la borne inférieure par rapport à la courbe de référence de l'OMS. Ainsi la médiane de notre population d'étude était inférieure à celle du standard OMS, ce qui augmentait la surface d'enfants malnutris et, par conséquent la prévalence du retard statural dans notre population d'étude. Ceci s'observait aussi bien avec la courbe de la population d'étude en général qu'avec les courbes des deux sexes.

Suttanu et al en Inde, en utilisant le percentile avait une taille moyenne de la population d'étude qui demeurait au-dessus du 25e percentile entre 5 et 7 ans, mais aux âges plus avancés, la courbe des garçons se situait un peu au-dessus du 10e percentile, et celle des filles aux environs du 10e percentile (35).

? Périmètre brachial

Aucun élève n'avait un périmètre brachial inférieur à 12,5 cm, valeur seuil pour parler de malnutrition. Nous pensons que cela est dû au fait que 54 (14,4 %) élèves de notre population d'étude avaient plus de 5 ans et nous savons qu'au-delà de cet âge, le périmètre brachial n'est pas un indicateur fiable de l'état nutritionnel. Par ailleurs, le périmètre brachial est utilisé pour le dépistage dans les situations d'urgence, mais il n'est pas utilisé généralement aux fins d'évaluation. C'est un bon indice prédicateur du risque immédiat de décès (17,69).

Ceci explique également pourquoi nos courbes de périmètre brachial coïncidaient avec celle de la courbe de référence de l'OMS alors que ce n'était pas le cas en utilisant les indices anthropométriques.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo