2.3.Classification des ponts
Pour la prise en compte du risque sismique, les ponts sont
classés en trois groupes qui sont présentés dans le
tableau suivant :
Groupe d'usage
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Importance
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Groupe 1
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Pont stratégique
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Groupe 2
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Pont important
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Groupe 3
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Pont d'importance moyenne
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Tableau 2.1 : classification des ponts [24].
2.4.Critères de performance structurale
2.4.1 Exigence de non effondrement (ELU)
Après un séisme, le pont doit maintenir son
intégrité structurale et une résistance résiduelle
adéquate, malgré le fait qu'en certaines parties du pont des
dommages considérables puissent s'être produits.
Le pont doit pouvoir tolérer des dégâts,
c'est-à-dire que les parties du pont susceptibles d'être
endommagées par leur contribution à la dissipation
d'énergie durant l'événement sismique, doivent être
dimensionnées de manière que la structure puisse supporter les
actions d'un trafic d'urgence et que l'inspection et les réparations
puissent être effectuées facilement.
Dans ce but, la plastification en flexion de certaines
sections (c'est-à-dire la formation de rotules plastiques) est permise
dans les piles. Elle est en général nécessaire dans les
régions de forte sismicité, afin de réduire l'action
sismique de calcul à un niveau qui n'entraîne que des coûts
de construction supplémentaires raisonnables.
Le tablier doit cependant se trouver prémuni
vis-à-vis de la formation de rotules plastiques ainsi que de la perte
d'appuis sous les déplacements sismiques extrêmes [24].
2.4.2. Minimisation des dommages (ELS)
Sous l'effet d'un séisme de calcul, (moins intense
mais plus fréquent) la structure doit rester dans le domaine
élastique (ELS) permettant la reprise de la circulation après une
courte inspection.
Pour les ouvrages courants, les critères ELS sont
couverts par les critères ELU.
Les parties du pont destinées à contribuer
à la dissipation de l'énergie durant l'événement
sismique de calcul, doivent subir uniquement des dégâts mineurs.
Ceux-ci ne doivent entraîner ni réduction du trafic, ni
nécessité d'effectuer des réparations immédiates
[24].
2.5.Conception sismique des ponts
La prise en compte des effets sismiques dès le stade
de la conception du projet du pont est importante, même pour les
régions à sismicité faible ou modérée. Dans
les zones à sismicité modérée ou forte, le choix du
comportement ductile est en général approprié [24].
Sa mise en application doit être faite, soit en
prévoyant la formation d'un mécanisme plastique fiable, soit en
utilisant à la base un dispositif d'isolation et de dissipation de
l'énergie. Si un comportement ductile est choisi, les points principaux
suivants doivent généralement être pris en
considération :
· Le nombre d'éléments supports (piles et
culées) qui seront utilisés pour résister aux forces
sismiques en direction longitudinale et transversale, doit être
choisi.
· En général, les structures continues se
comportent mieux dans les conditions sismiques que les ponts ayant de nombreux
joints de dilatation.
· Le comportement sismique post-élastique optimal
est réalisé si les rotules plastiques se forment presque
simultanément dans le plus grand nombre de piles possible.
· Le nombre de piles résistant aux séismes
peut être réduit en utilisant des assemblages flexibles entre le
tablier et les piles, dans une ou dans les deux directions. Avec ces
assemblages, on évite les réactions importantes dues aux
déformations empêchées, des distributions
indésirables des actions sismiques et/ou des effets du dimensionnement
en capacité.
· Un équilibre doit en général
être maintenu entre les prescriptions de résistance et de
déformabilité pour les supports horizontaux. Une grande
déformabilité réduit le niveau de l'action sismique de
calcul, mais augmente le mouvement aux joints et aux appuis mobiles et peut
conduire à des effets du second ordre importants.
· L'emplacement des points de dissipation de
l'énergie doit être choisi de manière à assurer leur
accessibilité pour le contrôle et les réparations.
· L'emplacement d'autres régions exposées
à des dégâts potentiels sous l'effet de mouvements
sévères doit être identifié et les
difficultés de réparation doivent être réduites au
minimum.
· Dans le cas de ponts de longueur exceptionnelle, ou de
ponts traversant des formations de sol non homogènes, on doit
décider du nombre et de l'emplacement des joints de dilatation
intermédiaires.
· Dans le cas de ponts passant au-dessus de failles
tectoniques potentiellement actives, la discontinuité probable des
déplacements du sol doit généralement être
évaluée et prise en compte, soit par une flexibilité
appropriée de la structure, soit par une disposition convenable des
joints de dilatation.
· Le potentiel de liquéfaction du sol de fondation
doit faire l'objet d'investigations.
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