1.4.2. Conception avec des technologies parasismiques
Le développement des techniques de calcul sur support
informatique beaucoup plus puissantes qu'auparavant, la disponibilité
d'installations d'essais tel que les simulateurs sismiques (tables vibrantes)
ont favorisé l'émergence de ces technologies innovatrices dont
les premières applications aux ponts rapportées en
Amérique du Nord remontent seulement à la fin des années
80 et pour lesquelles des normes de calcul leur sont désormais mises en
place.
Par ailleurs, la fin de la guerre froide vers le début
des années 1990, a rendu possible le transfert de la technologie
d'amortisseurs hydrauliques, initialement développé pour des
besoins militaires, vers des applications en génie civil qui se voit
soudainement profiter de progrès technologiques, accumulés
pendant presque un demi-siècle [1].
Trois principales technologies parasismiques sont des plus
utilisées sur les ponts, soit :
1- L'isolation sismique de la base à savoir les
systèmes à base d'élastomère et à base de
glissement (voir Figure 1.7 et Figure 1.8) [7].
Figure 1.8 : Schémas d'isolateurs
à base de glissement
2- L'usage d'amortisseurs sismiques: Il s'agit d'ajouter
à la structure qui comprend des appuis conventionnels (avec appuis
fixes) un système de mécanisme de dissipation d'énergie
afin d'absorber une partie importante de l'énergie sismique induite par
le séisme et ainsi réduire l'étendue et la
sévérité des dommages inélastiques dans celle-ci
[7]. On distingue trois familles principales d'amortisseurs à savoir les
amortisseurs hydrauliques ayant un amortissement visqueux, les amortisseurs
à base de friction et les amortisseurs à base de comportement
hystérétique dont l'amortissement est généralement
de nature élasto-plastique [8].
3- L'usage de transmetteurs de chocs sismiques (TCS) :
Même s'ils s'apparentent à la famille des amortisseurs
hydrauliques visqueux, ils présentent un comportement fondamentalement
différent et doivent être considérés comme une
catégorie à part. L'idée derrière l'utilisation des
TCS consiste à augmenter la résistance de la structure aux forces
sismiques en faisant participer les unités de fondation comportant des
appuis mobiles. Pour ce faire, le TCS est installé parallèlement
aux appuis mobiles du pont. Il se comporte comme un appui mobile, en opposant
une faible résistance aux mouvements lents tel que ceux induits par les
variations thermiques ou le fluage mais en transmettant les forces, à la
manière d'un appui fixe, lorsqu'il est sollicité par un mouvement
rapide tel que celui engendré par un séisme [8].
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