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Les enjeux de l'établissement de la zone tampon du Parc national des Virunga à  Kahunga face à  l'atteinte des objectifs du millénaire pour le développement. Le cas spécifique du 7ème objectif

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par Patient POLEPOLE
Institut supérieur de développement rural / ISDR Bukavu - Licence 2011
  

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Ø Le secteur Sud :

Il y a 1,5 million d'années, l'eau de ce qui est maintenant le lac Kivu se déversait vers le nord. Une activité volcanique intense a conduit dans un passé géologique récent à la formation de la chaîne des 8 volcans Virunga. S'élevant jusqu'à des hauteurs de 4.500 m, ces volcans, dont certaines cimes sont couvertes de neige, forment un barrage en travers de la vallée du Rift, empêchant l'eau du lac de s'écouler vers le nord. Deux de ces volcans, le Nyamulagira et le Nyiragongo, sont encore en activité et leurs éruptions spectaculaires à quelques années d'intervalle, quoique détruisant des centaines d'hectares de forêts dans le parc, constituent une attraction touristique majeure. De luxuriantes forêts ont poussé depuis des siècles sur les champs de lave et le passage fréquent de nouvelles coulées de lave a créé une mosaïque fascinante de forêts de différents âges. Ces forêts sont riches en figuiers (Ficus sp.), sources de nourriture importantes pour de nombreuses espèces d'oiseaux et de primates.

A.2. Menaces

Tout part des procédés pour constituer ce qui est devenu l'actuel PNVi. En effet l'administration coloniale a procédée des diverses façons dont l'expropriation des terres pour cause d'utilité publique, cession et échange des collines, achat des droits indigènes, déplacement des populations en raison d'épidémies de trypanosomiase, et dans le cadre de la mission d'Immigration des peuples Indigènes `'MIP''. Cette façon de faire à créé des conflits sévères entre différents groupes ethniques mais aussi avec le parc. Les conflits n'étaient pas très perceptible à l'époque du fait que la population était moins dense et de là la disponibilité des terres arables, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui (Sikubwabo K. et Kayungura G. 2010, p52). La guerre du SAP est expliquée par le fait que les coutumiers dont les étendues des terres visées pour l'expansion du PNVi revenaient dans leurs compétences ont exécuté l'obligation de cession tandis que l'obligation de l'autre partie qui consistait en l'indemnisation des autochtones n'a été que partiellement exécutée (SAP, 2011, p2). L'indemnisation consistait en adduction d'eau potable, construction d'hôpitaux et de centres de santé, construction des villages en matériaux durables et des pêcheries moderne selon les milieux. Le SAP, dans sa pétition de février 2011 adressée au Président de la République, va jusqu'à fustiger le fait que l'expansion des limites, sans enquête préalable à la cession pour la plupart des cas, est fondée sur les faits et non sur le droit, mais aussi, il indique que les droits des autochtones ont été bafoués car l'ICCN n'a reçu des autochtones qu'un droit d'usage. Le SAP conclus ses revendications en montrant qu'il est plus que nécessaire de mettre fin au domaine de chasse créé selon lui en violation des droits des autochtones.

Nous constatons ainsi que, depuis sa création le PNVi a traversé différentes situations difficiles telles que la non clarification de ses limites dans certaines endroits, l'explosion démographique de la population aux abords immédiats du parc, le faible revenu familial occasionné par différentes crises qui ont secoué la région, la présence de différents groupes armés dans et autour du parc et son utilisation par les détenteurs du pouvoir comme objet de propagande. Tous ces faits ont incité certains groupes de gens à mener des actions peu favorables à la conservation du PNVi. Hormis les menaces liées à la présence des réfugiés rwandais aux abords du Secteur-Sud du PNVi, la période de conflits armés a eu un impact très remarquable sur la gestion du PNVi.

Nous pouvons en retenir entre autres :

1. La violation des limites, qui se caractérise soit par des déplacements des bornes ou des pancartes signalétiques, soit par la destruction des haies vives ;

2. La déforestation, est conduite dans le parc pour des usages domestiques (bois de construction, bois de chauffe et carbonisation de bois, coupe des tuteurs) ou commerciaux (bois d'oeuvre). Cette action entraîne la destruction des habitats nécessaires à la survie du PNVi ;

3. L'empiètement des terres du parc, se traduit par l'installation de champs, de pâturages et de maisons. De 1999 à ces jours, plus de 90.000ha du parc ont été envahis illégalement pour des fins culturales ;

4. La production de « Makala » est entretenue par les populations locales pour la production du charbon de bois à partir des espèces ligneuses rares comme Olean africana, prunus spp, etc. Pour l'approvisionnement énergétique de plus en plus des grands centres grandissants comme Goma, Beni, Butembo, Kiwanja, Rutshuru, Kanyabayonga, Kayna, ... situés aux abords du parc. Par exemple, en moyenne 10 camions transportant 1500 sacs de charbon du bois débarquent chaque jour sur la ville de Goma en provenance du parc. Ce qui représenterait 833m2 de bois, soit 1ha dévasté (B. BAHIRWA, 2007)

5. Le braconnage des animaux est perpétré par les hommes armés (FARDC et groupes rebelles) installés dans et autour du PNVi. Ceux-ci impliquent souvent la population voisine du parc pour le transport de la viande. Cette activité néfaste conduit à la diminution sensible des populations animales. Par exemple, les hippopotames étaient essimés à 29.000 en 1974, 20.000 en 1989, 1300 en 2003 et moins de 1000 en 2006 (M. LANGUY, 2006).

6. La pêche illicite est pratiquée dans les frayères, lieu de reproduction des poissons (à l'aide des matériels comme la senne de plage, nasse, etc.) ou dans les eaux profondes (avec des filets à petites mailles), ou encore le long des berges (tam-tam). La prolifération des pêcheries pirates dans le lac Edouard et surtout dans sa côte Ouest a permis l'installation des pêcheurs clandestins dans certains les villages dont Mahiha, Kasindi Port, Katundu, Kamande, Talya, Lunyasenge, Mosenda, Kisaka, Muramba, ... (LANGUY M. et KUJIRAKWINJA D., 2006). Ces pêcheries ont été créées par différents acteurs pour des intérêts individuels. Cette activité pèse sur la reproduction des poissons et la rentabilité de la pêche ;

7. Le trafic illégal des ressources se concrétise par le commerce des bébés gorilles, chimpanzés, des perroquets et d'autres espèces végétales comme Rauwolphia spp. En 2004 seulement, 3cas de trafic de bébés gorilles ont été enregistrés dans la ville de Goma, à la frontière RDC-Rwanda (ICCN/NK, 2004). De même, la population d'éléphants continue à diminuer dangereusement à cause de la reprise du commerce de l'ivoire ;

8. Le pacage est le fait de faire paître les animaux dans le parc. A la recherche des pâturages pour les bétails, des hommes finissent par s'installer dans le parc. C'est le cas de Karuruma au Nord et de Kirolirwe au sud du parc. Cette pratique pose de sérieux problèmes liés au risque de transmission des maladies des animaux domestiques vers les animaux sauvages. Par exemple toute une population de gorilles de montagne peut disparaître à jamais suite à la contamination d'un individu atteint d'une infection qui se transmet naturellement des animaux vertébrés à l'homme et vice versa (zoonose). Il est néanmoins incontestable que grâce au dévouement et courage des agents de l'ICCN, du soutien de nombreuses associations et de différents chefs de villages ou coutumiers qui comprennent la valeur du parc, le pire a pu être évité.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius