REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU
CONGO
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
INSTITUTS SUPERIEURS TECHNIQUES
INSTITUT SUPERIEUR DE DEVELOPPEMENT RURAL
ISDR/BUKAVU
B.P : 2849/Bukavu
Les enjeux de l'établissement de la Zone Tampon du Parc
National des Virunga à Kahunga face à l'atteinte des Objectifs du
Millénaire pour le Développement ;
Le cas spécifique de l'Objectif N°7
Par Patient MULUMEODERHWA POLEPOLE
Travail de fin d'étude présenté et
défendu en vue de l'obtention du diplôme de licencié en
Développement Rural.
Option : Environnement et
Développement Durable
Niveau de technicité : A0
Directeur : Prof. Dieudonné MUHINDUKA DI-KURUBA
Docteur en Sciences Politiques et Sociales
Co-directeur : CT. Jean-Pierre BITUNDU MWANA-THANYA
Maître en Gestion de
l'Environnement et Développement
Septembre 2011
Epigraphe
`' Nous ne saurons pas
sauver les parcs sans sauver aussi les communautés et nous ne sauverons
pas les communautés sans sauver les parcs''
Kamstra, 1992
`' Face aux intérêts de conservation et
de valorisation des aires protégées, les communautés des
villages riverains et de l'intérieur des aires protégées
devraient-elles bénéficier d'un droit de propriété
ou d'un droit d'usage coutumier ? »
Kassangoye, 2011IN MEMORIUM
Cher tante Nakatya BUSHALI.
Je ne sais comment te rendre hommage pour la véritable
affection me témoignée ainsi qu'à la nature mère.
Reposes en paix auprès de l'éternel !
DEDICACE
A vous, Chers parents Jean-Marie POLEPOLE Bushali et
Emérence SYAPATA Kanikwa pour m'avoir donnée la vie ;
A toi, regretté Grand-père KANIKWA
Ganywamulume ;
A toi, chère complice Channy AMINA AMZA, pour ton
tendre amour, tes conseils et ton souci de notre réussite ;
Au grand-frère Serge Murhula POLEPOLE, ainsi
qu'à tous mes frères, soeurs, amis et connaissances ;
Aux oncles Jean-Claude Bushali, CHINA Bushali et
Elie-Jérémie MUSHAGALUSA Kanikwa pour vous être
sacrifié afin de contribuer à ma réussite.
A vous tous nos frères, soeurs, aux amis et
connaissances,
Je dédie ce travail.
Patient MULUMEODERHWA POLEPOLE Gwa'Kasirahinga
REMERCIEMENTS
Arriver à terme du présent travail de fin
d'études est le fruit d'efforts conjugués. Raison pour laquelle
il est digne et juste d'exprimer notre gratitude à vous tous qui de
près ou de loin avez contribué à son accomplissement. Et
tout d'abord à Jéhovah, maître du temps et garent de toute
vie ;
En suite nos remerciements s'adressent au Professeur Docteur
MUHINDUKA DI-KURUBA. Dieudonné et au Chef des Travaux Me BITUNDU
MWANA-THANYA Jean-Pierre respectivement directeur et co-directeur pour votre
savoir. A ces remerciements leur adressés nous associons, les membres
des corps académique, scientifique et administratif de
l'ISDR-BUKAVU : Aux Professeurs Dr. ISUMBISHO M., GYAVIRA M., BUGEME M,
MUTABAZI N., MUHIGWA B., SADIKI B., MUSHAGALUSA G., MUCHUKIWA B., SOMORA M.,
Gabriel KALONDA ; aux Chefs de Travaux CHIRIMWAMI JP, KASERAKA B., BALAGIZI
K., BISUSA M., ABDOU B., CHAKAHAMA C., WASSO A., Deo KUJIRAKWINJA, à
NTAMBAKA, Mweze Désiré, KIMENGELE, MIDUBO, LINJANJA B., LWABOSHI
R., MUNDINGA E., NYAMUGUSHA S., SONGA K., AJ MURHULA, RUHAMYA J., KAJUNGA John,
Wanda L, Bwija M. ; à BINOZO A, Pasteur MUNYOLOLO,
Jules-Bokandé Mushembe, NTAWIGENA A., WABENGA, NSHOMBO, KALEMBEKWA,
...
D'autre part, nous associons toute la famille PEVi-ICCN
à travers les personnes de Nestor BAGURUGUMWE Ndera, Roy BUHENDWA,
KASEREKA M., Méthode B., Jean-Marie S., KAPAPALA I., Jules, Jeanne,
...pour leur esprit de partage pour la conservation du PNVi ;
En fin nos remerciements s'adressent à nos chers
parents Jean-Marie POLEPOLE et Emérence KANIKWA, à nos
frères et soeurs Serge Polepole , Euclid Vuninka, Pascal
Polepole , Tardif Polepole , Ornela Polepole , Jojo
Polepole , Jossim Polepole , Josué Polepole ,
Don-Béni Polepole , Passy Wenga, Julien Wenga, Jean-Eudes Musiwa,
Tunda Musisi, Sarah Mushagalusa, Sarah Bushali, Mushaga Ngondo, Lucien Ngondo,
Frank ELISHA, Junior Musisi, Aristot Mushagalusa, Dorcas Bushali, Charment
Bushali, Julien Karonde, Judith et Julien, Pacifique Murhula ... Aux grands
parents Bushali, M'Narubuye, Kajuru, Kanikwa, Bertin BAKOMEZI, ... aux oncles
et tantes et ainsi qu'à vos familles ; à travers CHINA ,
Jean de Dieu KANIKWA, Amos KANIKWA, Claude BUSHALI, Elie-Jérémie
KANIKWA, Simayi, Bora KANIKWA, Ntagulwa BUSHALI, Bibishe BUSHALI, Jeanne
BUSHALI, Aline Kanikwa, Ernestine Bushali, Claudine Bushali, Yvette Kanikwa,
Tuli Bushali, Mama Narcisse, Musisi Bushali. Aux familles Roy BUHENDWA, Frank
MUGISHO, WENGA MUKUNGUKILWA, Aïsha MIRINDI AMZA, KIBANGALA MWENYEMALI,
Songa KINYENGELE, NZIWA Kayeye ... votre affection et votre soutien ont
payé.
Et vous autres, amis et compagnons de lutte Mylène
Bishamamba Mwamini Bishamamba, Patrice Congera, Emmanuel Shama, Cito Congera,
Fabrice Buzo, pascaline Chongera, Antoine Chongera, William Chongera, Kevin
Batumike, Alain Ntabaza, Manassé Lwimo, Jérémie Kyezi M.,
Aimé Bajoje, Chuma Kanyama, Claude Museme, Meli'z Balume., Olga
Muhinduka, Assani Bwamusa, Malilo Assani, Loutre Balume, Cléo Kambale
K., Augustin Assea O, Fauchet Apame B., Bezo Muyaudi, Saidi Dieudo, Belge
Kyamo, Franck Katimba, Franck Mufolo, Anatole Mbungu, Patrice Ngoy, Public
Birindwa B., Robert Kitumaini, Laurent Rwima L., Laurent Makwano A., John
Jamaa, Safari Henry, Stones Muke, Bedhos Mushimbe., Mukanirwa M., Kalegamire
M., Eve Bagalwa, Odon Kalimba, Ram's Ramazani, Joseph Kayembe, John Ntak.,
Detty Kibangala, Mulamba D., Albert Kibangala, Jean-Paul Lofemba, Marcel Nondo,
Kabiona, Belize Neza B., Ducaux Chiza B., Bienvenu-Narcisse, Faty Karhebwa,
Bintu Munyahali, Trésor Milenge, Odon Ntabe, Alice Chibambo, Ester
Tutekemene, KGB Budundwa, Basole Mahashe, Tombo Mulilikwa, Jacques Kabengwa,
Maman Nyaba, Maman Lyly Birhi., Marlène LOPAZ, Fidel de Marie, Guelor
Lubenga, Papy Byengangu, Philip Dunia, Aisha Amza, Stones Nihanvu, Olivier
Bakomezi, Arsène Buta, Jackson Mihigo, Bizuli, Grace, Enzo Dawa, Ali
Lokodju, Tayi, Papy Akilimali, Doudou Omari, Binja Rud., Bonheur Maroy,
Emmanuela, Papy Itongwa, Charles Badesi, Pino Sinamuri, Volvo André,
Oasis Kagale., Héritier Shamurho, François Kasongo, Irvin
Muzigirwa, Ntakobajira Marc, Famy M., Bienfait Muchindi, Yannick Ndatabaye,
Sylvie Kasolwa, Seth Katenzi, Erick, Bernard Zagabe, Marcelin Biringanine,
Bertin Muhubao, Munguyene Kahekwa, Lwaboshi Majoro, Ambroise Makutubu, ...
veuillez trouver ici ma considération pour l'esprit d'équipe dont
vous avez fait montre.
Sigles et abréviations
% : Pourcentage
APD : Aide Publique au Développement
APs : Aires Protégées
AWF : African Wildlife Foundation
BAD : Banque Africaine de Développement
BM : Banque Mondiale
CaCoPEVi : Cadre de Concertation pour la Conservation du Parc
National des Virunga
CARPE : Programme Régional de l'Afrique Centrale pour
l'Environnement
CNUCED : Conférence des Nations Unies pour le Commerce
l'Environnement et le Développement
COMIFAC : Commission des Forêts d'Afrique Centrale
CRDI : Centre de Recherche et de Développement
International
DCR : Domaine de Chasse De RUTSHURU
DDRR : Démobilisation, Désarmement,
Rapatriement et Réinsertion
DDRRR : Démobilisation, Désarmement,
Réinsertion, Réintégration et Réinstallation
DECNT : Division de l'Environnement, Conservation de la Nature
et Tourisme
DFGF-I : Dian Fossey Gorilla Fund International
DSRP- F : Document Final de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté
DSRP- I : Document Intérimaire de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté
ERAIFT : Ecole Régionale Post-Universitaire
d'Aménagement et de Gestion Intégrés des Territoires et
Forêts Tropicaux
FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Agriculture et
l'Alimentation
FARDC : Forces Armées de la République
Démocratique du Congo
FDLR : Forces Démocratiques pour la Libération
du Rwanda
ha : hectare
HGR : Hôpital Général de
Référence
ICCN/IZCN : Institut Congolais pour la Conservation de la
Nature (ex Institut Zaïrois pour la Conservation de la Nature)
iisd : International Institute for the Sustainable Development
(Institut International du Développement Durable)
ILD : Initiative Locale de Développement
ISDR : Institut Supérieur de Développement
Rural
Km : Kilomètre
MIFAC : Mécanisme Institutionnalisé de
Financement et d'Assimilation des Connaissances
MIP : Mission d'Immigration des peuples autochtones
N° : Numéro
NEPAD : Nouveau Partenariat pour le Développement de
l'Afrique
NK : Nord-Kivu
ODI : Overseas Development Institute
OMD : Objectif du Millénaire pour le
Développement
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONU : Organisation des Nations Unies
ORTPN : Office Rwandais de Tourisme et des Parcs Nationaux
PARECO : Patriotes Resistants Maï-Maï
PEVi : Programme Environnemental autour des Virunga
PICG : Programme International de Conservation des
Gorilles
PNUD/UNDP : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PNUE : Programme des Nations Unies pour l'Environnement
PNVi : Parc National des Virunga
Pop. : Population
RDC : République Démocratique du Congo
SAP : Syndicat d'Alliance Paysanne
SYDIP : Syndicat de Défense des Intérêts
Paysans
SYGIAP : Système de Gestion de l'Information des Aires
Protégées
UICN : Union Internationale pour la Conservation de la
Nature
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Education, la
Science et la Culture
USAID : United States Agency of International Development
/Agence américaine pour le développement international
UWA : Uganda's Wildlife Agency
VIH/Sida : Virus d'Immunodéficience Humaine/Syndrome
d'Immunodéficience Acquise
WCS : Wildlife Conservation Society
WHS/SPM : World Heritage Sites/ Sites du Patrimoine Mondial
WWF : World Wildlife Fund (Fonds Mondial pour la Nature)
ZT : Zone Tampon
Abstract
In this study on relationship between the establishment of the
buffer zone of Virunga National Park at Kahunga in Kahunga-Karama area,
Bukoma's group in Bwisha Collectivity, Rutshuru territory in North-Kivu, with
the achievement of the Millennium Development Goals, specifically Goal 7, the
main objective consists of the assessment of the status of relationships
between development aid and conservation towards the achievement of the
Millennium development goals. The fact is that the conservation management
method that have been used for decades led to conflict between park authorities
and local population, mainly land based conflicts that are growin the mid-90s
after the armed conflict in the Great lakes region. The impact of this conflict
that came from massive movement of Rwanda population (1994 Rwandan refugees,
internally displaced from 1996 to present) was that the latter settled in areas
adjacent to Virunga National Park. This situation together with the debasement
of the state, amplified the tragedy of the commons for Virunga National Park.
But also the surrounding communities were not ready to organize themselves in
akind of sociopolitical force, as it is today, with local organizations like
SAP. I assumed that the participatory establishment of the buffer zone, the
establishment of a peasant social movement that integrate the current
sociopolitical organization (SAP) and the restoration of public power would
help to reverse the current conflictual context around the buffer zone. We
investigated a total of 100 individuals including 36 living in communities
Kahunga-Karama, 26 members of the SAP, two agents of the ICCN, five WWF-PEVi's
agent, a national army officer (FARDC) and 30 members of associations of the
buffer zone. Results suggest that local communities don't get socioeconomic
benefits from the Park and the existence of the buffer zone in Kahunga area
except the climate regulation function throughout the forest. To ensure
sustainable development in the region of Virunga National Park, there is need
to enforce the law but also that requires that ICCN develop some
«win-win» approaches based on social needs ad requests from
local communities.
Résumé
Dans cette étude relative à
l'établissement de la zone tampon du Parc National des Virunga à
Kahunga dans la zone Kahunga-Karama, du groupement de Bukoma en
collectivité-chefferie de Bwisha, territoire de Rutshuru au Nord-Kivu,
face à l'atteinte des objectifs du millénaire pour le
développement, spécifiquement le 7ème
Objectif ; l'objectif principal consiste en la déduction de
l'état de lieux entre l'aide au développement et la conservation
de la nature face à l'atteinte des objectifs du millénaire pour
le développement. Le constat est que le mode de gestion longtemps
appliqué pendant des décennies à conduit au conflit entre
parc et population riveraine, conflits essentiellement fonciers qui prennent de
l'ampleur dès le milieu des années 90 suite aux conflits
armés dans la région avec comme incidence les mouvements massifs
des populations (refugiés rwandais en 1994, déplacés
internes de 1996 à nos jours) pour s'installer dans les
agglomérations jouxtant le PNVi ; l'avilissement de l'Etat, vient
accroitre de la tragédie des biens communs mais aussi la population
autochtone et/ou riveraine n'étaient pas à l'époque de la
création une force politique organisée, comme elle en est
aujourd'hui, cas du SAP.
Partis des hypothèses selon les quelles
l'établissement de la zone tampon (DCR/PNVi) sous une gestion
participative, la création d'un centre d'expression paysanne
intégrant le SAP ainsi que le rétablissement du pouvoir public
inverserait la tendance actuelle. Nous avons enquêté un total de
100 personnes dont 36 habitant des localités de Kahunga-Karama, 26
membres du SAP, deux agents de l'ICCN, cinq de WWF-PEVi, un officier des FARDC
et 30 membres d'associations de la zone tampon. Nous avons abouti aux
résultats selon les quelles la population riveraine ne tire nul avantage
du PNVi et de la zone tampon du point de vue socioéconomique hormis la
régulation climatique par les boisements. Pour assurer un
développement durable dans la région du PNVi, nous devons partir
de la restauration de l'autorité de l'Etat mais aussi il faudra que
l'ICCN arrive à donner de l'appui aux considérations sociales des
communautés pour qu'il y ait le gain mutuel `'
Gagnant-gagnant''.
0. INTRODUCTION GENERALE
0.1. ETAT DE LA QUESTION
Des conflits interminables, tirant leur origine du mode de
gestion et de l'accès aux ressources naturelles depuis plusieurs
siècles, se sont intensifiés au Congo comme dans beaucoup des
pays ailleurs même du continent Africain depuis l'avènement de
l'ère moderne. Subséquemment, des nombreux chercheurs des
domaines diversifiés s'y sont intéressés depuis plusieurs
décennies.
Cependant, lorsque plusieurs auteurs se mettent à mener
une étude autour d'un même thème, ils n'aboutissent pas
toujours aux mêmes résultats car ne visant toujours pas les
mêmes buts scientifiques, n'établissant toujours pas les
mêmes hypothèses et n'aboutissant de ce fait toujours pas aux
mêmes résultats du fait de la disparité de leurs objectifs,
de leurs méthodologies de travail et des cadres spécifiques dans
lesquels ils évoluent.
En orientant notre étude sur la problématique de
la gestion d'aires protégées vis-à-vis des Objectifs du
Millénaire pour le Développement surtout l'atteinte de l'objectif
N°7, nous sommes lucide que des nombreuses études ont
déjà été réalisées dans ce cadre et
nous ne sommes de ce fait pionnier de la recherche scientifique sur cette
problématique.
Ainsi, il nous est avéré indispensable de
consulter dans la mesure du possible la littérature existante sur cette
problématique dont :
La multiplication des conflits ruraux, avec leur corollaire de
violences ouvertes est un thème d'une brûlante actualité en
Afrique sub-saharienne. Les médias et les analystes qui se sont
intéressés à la question n'ont pour la plupart du temps
retenu que les aspects politiques ou ethniques comme causes de ces conflits. Or
les causes profondes de ces conflits sont inhérentes aux modes
d'accès ou d'utilisation des ressources naturelles comme la terre,
l'eau, les pâturages, les forêts, les mines, les sources
énergétiques (Gorel Harouna, 2003). L'auteur indique que la
solution ne viendrait que de la participation communautaire dans la gestion
durable des ressources naturelles de leur terroir.
Un trou d'horizon sur les conflits qui prévalent
actuellement au PNVi et qui constitue du fil à retorde pour sa
conservation sont d'ordre externe et interne (iisd, 2006).
Les conflits externes à l'ICC sont
liés :
a. A l'accès aux ressources naturelles par les
communautés périphériques : bois, poissons, viandes ;
b. Au manque de partage des revenus produits par le parc au
profit des communautés ;
c. A la déprédation des cultures par les animaux
du parc ;
d. A l'occupation illégale des terres du parc sur base
de l'intoxication politicienne (pêcheries illégales, cultures dans
le parc) ; et
e. A la violation intentionnelle des limites du parc et refus
de reconnaître les limites du parc conflits liés à la
gestion des pêcheries ;
Quant aux conflits internes à l'ICCN ils sont
liés aux:
A. causes historiques :
a. La dépossession des populations lors de la
création et l'aliénation des terres en faveur de la conservation
;
b. prévalence de la répression comme moyen pour
assurer la surveillance et la protection des ressources ;
c. manque d'un plan de gestion définissant les
priorités pour le parc ;
d. manque d'un plan intégré d'aménagement
du territoire : problème de gestion des zones réservées
aux terres, aux villages, à la conservation (Kibumba, Rubare,
Kiwanja,...)
B. causes conjoncturelles :
a. Le contexte politique instable et des turbulences ;
b. Le contexte de pauvreté et de faible revenu ;
c. La campagne d'intoxication politicienne ;
d. initiative de conservation communautaire trop ambitieuse
mais moins engagée sur terrain.
C. acteurs des conflits qui sont :
a. Les gestionnaires de la conservation à travers leurs
attitudes et comportements à l'égard des approches de
résolution des problèmes: Comité de gestion ICCN,
b. La Direction provinciale de l'ICCN, Conservateurs et gardes
;
c. Les autorités politico administratives ;
d. Les chefs terriens et Bami (coutumiers) ;
e. Les responsables des groupements associatifs, ILD, ONG
locales et syndicats paysans (exemple frappant de SYDIP) ;
f. Les politiciens en quête de positionnement ;
g. Les militaires et les groupes armés ;
h. Les communautés locales.
Il montre que tous ces acteurs interviennent par leur
attitude, leurs déclarations ou leurs actions sur terrain.
D. Quelques conflits spécifiques sont :
a. l'envahissement des terres du Parc dans les zones de
MAYANGOSE: incitation des gens à occuper le parc (PNVi-Nord) ;
b. l'occupation de KIROLIRWE/PNVi-Sud par les populations
déplacées venues du Rwanda ;
c. l'occupation de KONGO au PNVi-Est avec l'appui des
Maï-maï et certaines autorités coutumières ;
d. la mise en culture des terres du Parc sur l'escarpement
KABASHA, TSHIABIRIMU, KIBIRIZI, RUBARE, DCR, etc.
e. la multiplicité des pêcheries légales
dans les différentes baies et sur la côte Ouest du Lac Edouard.
La pression humaine sur le PNVi s'est aggravée à
la suite de la matérialisation unilatérale des limites
fixées par le décret de la création du Parc du 21/04/1925
et de ses extensions par les décrets du 06/07/1929 et du 06 Janvier 1936
(Ernest Bizimana, 2004). Pour la question de savoir comment gérer la
zone tampon de Rubare sans qu'elle ne soit source de conflits tout en
participant à la conservation du PNVi et au développement des
communautés riveraines, l'approche de la gestion participative est
proposée.
Ressources économiques potentielles à l'heure
où le tourisme international se développe en valorisant
particulièrement les grands sites naturels, mais ressource
géopolitique également : les aires protégées
offrent désormais aux Etats des opportunités de partenariats pour
se positionner dans le nouveau système complexe des acteurs du
développement. En parlant de la participation contre la
décentralisation, ou de nouveaux espaces pour la «coutume», on
évoque que depuis plus deux décennies la question se pose en
termes non plus de compensations et d'aménagements, mais en termes
d'association à la gestion comme garantie de la pérennité
du processus de conservation. Cette nouvelle approche qui se traduit par
l'expression Community-Based Natural Resources Management est
prônée par l'Union internationale de conservation de la
nature à partir de 1980 (World conservation strategy). Les
innovations que représentent ces nouvelles approches peuvent être
à l'avant garde des pratiques de gouvernance territoriale, en ce sens
qu'elles associent organismes internationaux, services d'Etat et
différents segments de la société civile (entrepreneuriat
local et chefferie coutumière). Mais l'approche participationniste
communautaire ne va pas sans poser également de sérieux
problèmes. La source principale de ces problèmes vient d'une
vision simpliste et idéalisée de la «communauté»
considérée comme partenaire légitime d'une politique de
gestion concertée. C'est ce que soulignent fort justement Agrawal et
Gibbson (1999) qui montrent comment elle est souvent considérée
comme une structure sociale homogène partageant des normes communes et
consensuelles et constituant une petite unité spatiale. Sont ainsi
ignorés les contradictions internes, les conflits
d'intérêts et les imbrications socio-spatiales de
différents groupes.
« La participation des communautés
riveraines et la construction d'espaces transfrontaliers sont les
priorités décrétées au niveau mondial pour la
requalification des aires protégées et notamment les parcs
nationaux. L'Afrique n'échappe pas à ces tendances, elle semble
même en être à la pointe. C'est en Afrique australe qu'est
née la Peace Park Fundation à l'origine du concept de
Transfrontier Peace Park chargé de transformer d'ex no man's lands
frontaliers et militarisés en instruments de construction d'une
intégration régionale » (Frédéric GIRAUT
et al., 2003).
L'objectif du parc national (APs) est de préserver cet
environnement ou `'écosystème'' tout en accompagnant des
sociétés qui sont à un tournant de leur histoire. Cet
objectif combien louable est mis en cause par des principes des
écologistes qui se basent sur des problèmes liés aux
besoins des populations autochtones qui sont obligés d'y tirer leur
survie. C'est ainsi que l'évolution des faits feront apparaitre
progressivement quelques principes qui ressortent dans les revendications des
autochtones que dans les textes internationaux (Alexis TIOUKA, 2008). Ces
principes se résument comme suit :
o Toutes les aires protégées existantes ou
futures doivent être gérées par et établies avec le
plein respect des droits des peuples autochtones et des peuples
nomades ;
o Les comités de gestion des aires
protégées doivent contenir des représentants élus
par les peuples autochtones ;
Ces deux principes se fondent sur des expériences
observés en Inde, en Bolivie et en Colombie ; selon lesquels les
systèmes autochtones garantissent les mieux la conservation des
biodiversités ;
o De cette expérience va découler un
troisième principe selon lequel on doit reconnaitre la manière
ancestrale traditionnelle et collective de gérer les terres et
territoires autochtones.
Dans son étude sur l'envahissement du DCR en tant que
cause des différends entre population et parc ; et guidé eu
cela par la question de savoir comment préserver ce qui reste du PNVi en
arrêtant la progression de sa dévastation. Martin BAGURUGUMWE
(2006) dénonce cette crise dans son introduction en montrant que
malgré l'importance du PNVi, sa protection est rendue difficile suite
à la désinformation, à l'ignorance et curieusement
à la mauvaise volonté de certains individus qui exploitent
abusivement ses ressources naturelles.
Il élucide comme facteurs influençant
l'envahissement du domaine de chasse : la croissance démographique
et les demandes en énergie et terres arables, la présence des
réfugiers rwandais et non intégralité de patrouilles des
gardes de parc (cas de Mulamule, Kahunga, ...), la présence des groupes
armés et l'appropriation des terres du DCR par quelques leaders, et
enfin le manque ou l'absence d'un pouvoir public.
Il propose la sensibilisation pouvant impliquer toutes les
parties prenantes via l'approche de conservation communautaire comme solution
durable.
Aristide KASSANGOYE dans sa présentation lors des
1ères Journées des Aires Protégées
d'Afrique Centrale (Kinshasa, mai 2007), autour du thème
« Activité de conservation et vie des communautés
locales », parle d'Accès des communautés locales
à la propriété et fini par une question importante :
« Face aux intérêts de conservation et de
valorisation des aires protégées, les communautés des
villages riverains et de l'intérieur des aires protégées
devraient-elles bénéficier d'un droit de propriété
ou d'un droit d'usage coutumier ? »
0.2. PROBLEMATIQUE
Pour marquer le début d'un nouveau siècle et
écrire un nouveau chapitre de l'histoire de l'humanité les
États Membres des Nations Unies se sont mis d'accord, en 2000, sur les
huit Objectifs du Millénaire pour le développement.
Le 6 septembre 2000, sous l'égide des Nations unies,
189 chefs d'Etat signaient la Déclaration du Millénaire et
s'engageaient pour huit objectifs ambitieux qui sont entre autres :
éradiquer la pauvreté et la faim d'ici 2015 ; Assurer une
éducation primaire pour tous ; promouvoir l'égalité
homme-femme et l'autonomisation des femmes ; réduction de la
mortalité infantile ; améliorer la santé maternelle
et de l'enfant ; combattre le VIH/sida ; le paludisme et d'autres
maladies, assurer un environnement durable ; et, enfin, mettre en place un
partenariat mondial équitable pour le développement de toutes les
nations.1(*)
Un programme sur vingt ans2(*) où tous les pays membres de l'ONU promettent de
réduire de manière conséquente l'extrême
pauvreté, la faim, le Sida et le paludisme, l'analphabétisme, la
dégradation de l'environnement et la discrimination à l'encontre
des femmes... Dix ans après, c'est l'heure du bilan.
La vision qui soutenait cette initiative,
détaillée dans la Déclaration du Millénaire, est
celle d'un Monde souffrant moins de la pauvreté, de la faim et de la
maladie, un monde ayant plus accès aux soins de santé et à
l'éducation, un monde où les femmes et les hommes disposent des
mêmes opportunités et où l'on préserve les
ressources naturelles pour les générations futures. Les Objectifs
du Millénaire pour le Développement, en sigle OMD en appellent
aussi à un partenariat mondial pour le développement impliquant
le secteur privé et la société civile et partageant les
bénéfices dérivés des nouvelles technologies avec
tous les pays de la planète.
On l'a vu, le septième objectif qui nous a
préoccupé de manière particulière, a comme
fondement d'assurer un environnement durable. En ce sens, il vise à
répondre aux besoins de la génération actuelle sans
compromettre la chance des générations futures à
répondre aux leurs. Il s'appuie sur quatre cibles :
a. Intégrer les principes du développement
durable dans les politiques et programmes nationaux et inverser la tendance
actuelle à la déperdition des ressources naturelles, surtout des
forêts ;
b. Réduire l'appauvrissement de la diversité
biologique et en ramener le taux à un niveau sensiblement plus bas d'ici
à 2010 ;
c. Réduire de moitié, d'ici à 2015, le
pourcentage de la population qui n'a pas d'accès à un
approvisionnement en eau potable ni à des services d'assainissement de
base ;
d. Améliorer sensiblement, d'ici à 2015, les
conditions de vie de 100 millions d'habitants des taudis.
Dans le Parc National des Virunga, le Domaine de Chasse de
Rutshuru a perdu 95% de sa superficie originelle les 50 dernières
années. L'explosion démographique, les guerres à
répétition de 1994 à 2003, la faillite et/ou faiblesse
institutionnelle ainsi que la tragédie des biens communs ont accru la
pression sur les ressources naturelles via la recherche des terres arables, des
ressources financières pour la survie des familles et surtout des
sources énergétiques qui sont la cause principale de cette perte.
On a connu une déforestation massive et excessive, ce qui a
entrainé la baisse de la biodiversité car la forêt qui est
une composante majeure de la biodiversité du PNVi est menacée.
Ainsi, l'établissement de la zone tampon à Kahunga a
été envisagé par l'ICCN et ses partenaires dont le WWF
comme un projet pouvant avoir un effet d'entrainement positif d'un
développement durable dans ce secteur, avec comme principe directeur la
gestion durable des ressources naturelles à base communautaire.
Partant de là, la question intéressant la
recherche est de savoir si l'établissement de la zone tampon à
Kahunga assure ou suscite le développement durable du milieu ? De
cette question centrale découlent les questions spécifiques
suivantes :
ü Le mode de gestion participative (inclusive) de la ZT
inversera-t-il la tendance actuelle, celle de la déperdition des
ressources naturelles du Parc ?
ü Un cadre constituant un centre d'expression paysanne
facilitera-t-il l'entente entre population riveraine et ICCN, dans le but
d'améliorer les conditions socioéconomiques de la population
riveraine ?
ü La restauration du pouvoir public permettra-t-il de
rétablir la sécurité des personnes et leurs biens et de
contourner la tragédie des biens communs ?
0.3. HYPOTHESES DU TRAVAIL
Partant de cette problématique, nous
énonçons en guise d'hypothèse, ce qui suit :
1. L'établissement de la zone tampon à Kahunga
sous une gestion participative ou inclusive du DCR, inverserait la tendance
actuelle, celle de la déperdition des ressources naturelles du Parc,
surtout des forêts et la terre et par là, la réduction
et l'appauvrissement de la biodiversité. De ce fait, un effet
d'entrainement sur le développement socioéconomique de la
population riveraine via les recettes des boisements et du Parc.
2. La création d'un centre d'expression paysanne dans
le cadre de la gestion des ressources naturelles à base communautaire
avec intégration du Syndicat d'alliance paysanne (SAP), faciliterait la
cessation de la crise entre population riveraine et ICCN, et ainsi contribuer
à l'amélioration des conditions de vie de la population riveraine
dépendante du parc national des Virunga via le Domaine de Chasse de
Rutshuru.
3. La restauration du pouvoir public permettrait d'appliquer
la réglementation, de rétablir la sécurité des
personnes et leurs biens dans la région ainsi que de contourner la
tragédie des biens communs.
0.4. OBJECTIFS DU TRAVAIL
0.4.1. Objectif
global
Ce travail a pour objectif d'établir l'état de
lieux de relation entre l'aide au développement, la conservation de la
nature et l'atteinte des objectifs du millénaire pour le
développement.
0.4.2. Les objectifs
spécifiques
- Déterminer les parties prenantes et leurs rôles
dans l'établissement et la gestion de la zone tampon du PNVi à
Kahunga ainsi qu'identifier les problèmes actuels et potentiels
liés à la gestion de la zone tampon et du Domaine de Chasse de
Rutshuru ;
- Déterminer l'apport de l'établissement de la
zone tampon à Kahunga dans la réduction l'appauvrissement de la
diversité biologique du Parc National des Virunga via le DCR, et
inventorier les projets de développement communautaire (par exemple:
accès ou approvisionnement en eau potable et à des services
d'assainissement de base) qui voient les jours via l'établissement de
la zone tampon à Kahunga ;
- Proposer une approche de gestion participative du PNVi,
centrée sur le développement des communautés
riveraines.
0.5. DELIMITATION SPATIOTEMPORELLE DE
L'ETUDE
Spatialement notre étude couvre deux localités
(Kahunga et Karama) situées à la limite du PNVi via la ZT de
Kahunga dans le groupement de Bukoma en collectivité-chefferie de
Bwisha, le territoire de Rutshuru, et la zone tampon du PNVi à Kahunga.
Temporellement, elle part de Juin 2008 à juin 2011.
0.6. CADRE THEORIQUE : La tragédie des biens
communs
Le concept de tragédie des biens communs est introduit
en économie et en sciences de l'environnement par Garret Hardin en
1968.
En parlant des biens communs on perçoit des ressources,
biens ou services écologiques qui sont rivales et non exclusives
(L. Parrott, 2009). Rivales pour dire que la
consommation par une personne affecte celle des autres et non exclusives car
l'accès est ouvert à tous.
La tragédie des biens communs ou
tragédie des communaux quant à elle, consiste au fait que
des usagers, se fondant sur des calculs individuels, épuisent une
ressource ou l'exploitent de manière excessive parce que rien ne les
incite à adopter une attitude de conservation dont d'autres pourraient
bénéficier (O. Young, 2000).
Elle est une classe de phénomènes
économiques (jeu à somme non nulle analogue au
dilemme du
prisonnier) décrivant une compétition pour l'accès
à une ressource limitée, menant à un conflit entre
intérêt individuel et
bien commun dont la
conséquence rationnelle est un résultat
perdant-perdant :
la
surexploitation de
la ressource. L'expression a été popularisée par un
article de
Garrett Hardin paru
dans
Science en
1968, intitulé The
Tragedy of the Commons (
wikipedia, 2011).
Cette théorie dit en bref que la préservation de
ce qui appartient à tout le monde ne suscite guère
d'intérêt de la part de chacun. «
On accorde un minimum de soin à ce qui est commun au
plus grand nombre » (Aristote)
Il sied de distinguer deux concepts qui semblent être
apparentés, les concepts de propriété commune et
de ressources en libre accès. Une ressource en régime de
propriété commune appartient à un groupe d'individu qui
peut généralement exclure les non-membres de l'usage, tandis
qu'il n'existe aucune restriction d'entrée et d'usage pour une ressource
en situation de libre accès (
www.wikipdia.org, 2011).
Le texte original de
Garrett Hardin
décrit comment l'accès libre à une ressource
limitée pour laquelle la demande est forte mène
inévitablement à la
surexploitation de
cette ressource et finalement à sa disparition. Chaque individu ayant un
intérêt personnel à utiliser la
ressource commune de
façon à maximiser son usage individuel, tout en distribuant entre
chaque utilisateur les coûts d'exploitation, est la cause du
problème.
La tragédie des biens communs concerne des ressources,
généralement naturelles, qui sont soit en libre accès
(n'importe qui peut contester l'exploitation), soit propriété
d'une communauté d'acteurs. Elles possèdent deux
particularités :
ü Il est coûteux et difficile d'attribuer des
droits de propriété individuels sur la ressource. Par exemple, il
serait très délicat de faire respecter un droit de
propriété sur une partie de l'océan.
ü La ressource est un
bien rival. Si je
pêche un poisson dans l'océan, ce poisson ne sera plus disponible
pour les autres pêcheurs.
La tragédie des biens communs ne peut donc s'appliquer,
dans un marché libre, qu'aux ressources ne pouvant être
appropriées par personne : la capacité d'absorption de
CO2 de
l'atmosphère, la biodiversité, l'océan... en sont des
exemples.
L'exemple typique utilisé pour illustrer ce
phénomène est celui d'un
champ de fourrage
commun à tout un village, dans lequel chaque éleveur
vient faire paître son propre troupeau. Hardin décrit
l'utilité que chaque éleveur a à ajouter un animal de plus
à son troupeau dans le champ commun comme étant la valeur de
l'animal, tandis que les coûts encourus par ce même éleveur
est seulement celui de l'animal divisé par le nombre d'éleveurs
ayant accès au champ. En clair, l'intérêt de s'accaparer le
plus de ressources communes possible dépasse toujours le prix à
payer pour l'utilisation de ces ressources. Rapidement, chaque éleveur
emmène autant d'animaux que possible paître dans le champ commun
pour empêcher, autant que faire se peut, les autres éleveurs de
prendre un avantage sur lui en utilisant les ressources communes, et le champ
devient vite une mare de boue où plus rien ne pousse.
Trouver une solution à la tragédie des biens
communs fait partie des problèmes récurrents de la
philosophie
politique et de l'économie politique.
On doit édicter des règles, tracer des limites,
désigner des surveillants pour veiller sur les biens, on doit trouver
des systèmes pour résoudre les conflits, etc. La tragédie
des communaux comme panier à provisions est évitée par la
propriété privée, ou quelque chose de formellement
équivalent. Mais l'air et les eaux qui nous entourent ne peuvent pas
être aisément clôturés et ainsi la tragédie
des communaux comme fosse d'aisance doit être empêchée par
des moyens différents, par des lois coercitives ou des dispositifs
fiscaux qui rendent plus économique pour le pollueur de traiter ses
polluants que de les décharger non traités (Ostrom E., 1990).
Pour schématiser, il existe trois solutions
différentes pour éviter la surexploitation des ressources :
La nationalisation, la privatisation, et la gestion par des communautés
locales (wikipedia, 2011).
ü L'idée de nationalisation, apparue dans les
années 70, est que l'Etat devienne propriétaire de la ressource.
Il peut alors intervenir de deux manières, en règlementant
l'accès à la ressource, ou bien en l'exploitant directement
lui-même. La mise en place de mesures de restrictions d'accès peut
se traduire entre autres par une limitation des dates durant laquelle
l'exploitation est autorisée (périodes de chasse), la limitation
des moyens employés (taille maximum des filets de pêche), ou bien
même par l'interdiction d'accès pure et simple (espèces
protégées). La gestion directe de l'exploitation par l'Etat
consiste généralement à confier le monopole d'exploitation
à une entreprise publique. La nationalisation a souvent
été préconisée, et suivie, en particulier dans les
pays en développement. Malheureusement, les résultats n'ont pas
toujours été satisfaisants. La nationalisation des forêts a
eu des effets désastreux dans de nombreux pays en développement
en proie à la déforestation. Ces problèmes touchent
également d'autres ressources et sont aggravés par la
corruption.
ü Une solution différente est de convertir la
ressource commune en
propriété
privée pour inciter le(s) propriétaire(s) à une gestion
rationnelle de cette ressource. Historiquement, cette dernière solution
a été appliquée du
XIIe au
XIXe siècle
en
Angleterre aux terres
communes, lors du
mouvement des
enclosures. C'est la solution qui est préconisée par les
libéraux
en suivant le principe
lockéen de
l'appropriation initiale par le travail : le premier qui transforme une
ressource non-appropriée par son travail devient le propriétaire
légitime de cette ressource. Bien que d'apparence opposée au
principe de nationalisation, ce qui est appelé privatisation de
la ressource nécessite généralement l'intervention de
l'Etat. Il s'agit de créer un droit de propriété sous
forme de quota de prélèvements échangeables, plutôt
que d'être propriétaire du support de la ressource. Cette solution
est largement utilisée pour la gestion des pêcheries, avec
semble-t-il un certain succès (wikipedia.org, juin 2011). Toutefois,
toutes les ressources ne sont pas adaptées pour être
gérées par un tel système, et dans certains pays le manque
de fiabilité des institutions en rend la mise en oeuvre illusoire.
ü Une solution alternative, mise en évidence et
analysée par
Elinor Ostrom, est la
gestion des ressources par les acteurs locaux à travers des normes
sociales et des arrangements institutionnels. Les communautés
d'individus qui vivent à proximité de la ressource seraient
incitées à trouver des règles limitant l'exploitation sur
le long terme. Pour que ces règles soient respectées, des
mécanismes de
monitoring et de
sanctions à l'égard de ceux qui surexploitent sont
généralement nécessaires. Il existe dans la
réalité une très grande diversité de situations, de
telle sorte qu'il est impossible de préconiser une solution unique.
Ainsi, selon les caractéristiques de la ressource et de l'environnement
économique, les acteurs peuvent mettre en place des systèmes de
gestion très différents.
0.7. DIFFICULTES RENCONTREES
La recherche scientifique étant un processus visant
à résoudre un problème réel ou à anticiper
un problème éventuel requiert beaucoup d'embuches le
présent travail n'en a pas fait exception. Ainsi, les difficultés
auxquelles nous nous sommes heurté sont légion, nous citons entre
autre la situation sécuritaire qui ne nous a pas permis de finir ce
travail au moment fixé, la fonction exercée dans l'institution ne
nous a pas laissé assez de temps pour commencer le travail au
début de l'année ; la difficulté d'accès
à l'information par certaines personnes ressources qui ont refusé
de témoigner de peur de leur sécurité, etc.
Mais il conviendrait de souligner que tout cela doit
être considéré comme une dérive, si elles
n'étaient pas surmontées ce travail n'arriverait pas à
terme.
0.8. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le principe 4 de la déclaration de Rio (CNUCED, 1992)
stipule que pour parvenir à un développement durable, la
protection de l'environnement doit faire partie intégrante du processus
de développement et ne peut être considérée
isolement. Quand le Principe 25 de la même déclaration
stipule que : «La paix, le développement et la protection de
l'environnement sont interdépendants et indissociables''. Ainsi,
notre choix pour le présent sujet en étude est motivé par
un triple intérêt :
0.8.1. Motif
personnel
Personnellement la réalisation du présent
travail nous permet de conclure notre second cycle d'étude
supérieure et d'obtenir de ce fait le diplôme de licencié
en développement rural, option Environnement et Développement
Durable.
0.8.2. Motif scientifique
Produire un document objectif prélevant la
qualité de l'environnement dans une situation de gestion durable des
ressources naturelles.
Ainsi, ce document pourra servir quiconque qui mènera
des recherches dans ce cadre.
0.8.3. Motif
lié à l'objet même du travail
L'objet principal de notre travail est la corrélation
entre les financements des projets, d'améliorer la qualité de la
vie de l'être humain tout en améliorant la qualité de
l'environnement, dans le cadre de l'atteinte des objectifs du millénaire
pour le développement.
Proposer quelques pistes de solution pour une gestion durable
de l'environnement.
0.9. PRESENTATION
SOMMAIRE DU TRAVAIL
Hormis la partie introductive et la conclusion
générale le présent travail est subdivisé en quatre
chapitres dont le premier se rapportant au cadre théorique est
intitulé généralités sur la zone tampon et les OMD,
le second chapitre porte sur la méthodologie du travail, le
troisième sur la présentation, l'analyse et
l'interprétation des résultats de l'étude empirique
relative à l'établissement de la zone tampon à Kahunga
face à l'atteinte du 7eme objectif du millénaire pour
le développement et le quatrième et dernier chapitre se focalise
sur les orientations stratégiques pour une mise en application du
7eme objectif des OMD dans la gestion de la zone tampon
du PNVi à Kahunga.
Chapitre I. DES GENERALITES
Pour bien saisir les analyses faites dans la suite de cette
étude, il est essentiel de bien comprendre le sens des concepts tels que
la ZT, le développement durable, gagnant-gagnant perdant-perdant, le
parc national, la gestion participative des APs et les OMD.
1.1. La Zone
Tampon
Elle est définie par l'UICN (1993) comme étant
une région jouxtant un Parc ou une réserve dans laquelle les
activités sont partiellement limitées pour assurer une protection
supplémentaire du Parc ou de la réserve tout en apportant
à la population locale une compensation pour la perte d'accès aux
ressources naturelles du Parc ou de la réserve.
Ses objectifs sont biologiques et sociaux. Pour notre cas nous
avons entre autres (ICCN-NK, 2000) :
û Ses objectifs écologiques
- Servir de barrière ou de démarcation physique
contre les fréquentations et usages sillégaux de la zone à
protection intégrale (Parc) ;
- Empêcher l'accès aux espèces animales
et/ou végétales de la zone à protection
intégrale ;
- Etendre l'espace vital (habitat) des espèces animales
en dehors de la zone à protection intégrale ;
- Améliorer les services environnementaux fournis par
l'APs tel que la protection des bassins versant et la régulation
climatique.
û Ses objectifs sociaux
- Servir de zone transitoire entre l'APs (le Parc) et la
chefferie ;
- Minimiser les conflits éventuels entre l'APs et la
population riveraine ;
- Compenser le manque d'accès aux ressources de la zone
la zone à protection intégrale ;
- Servir de base pour les autres programmes d'appui à
la conservation ;
- Améliorer les conditions environnementales des zones
limitrophes.
1.2. Gestion
participative des APs
Est une approche qui est basée soit sur une
conservation communautaire (IIED, 1994) soit sur une conservation populiste
(Blaikie et Jean-Renaud, 1997) en vu d'impliquer les populations locales
politiquement (exclusion dans la décision sur les ressources) et
économiquement (exclusion dans le bénéfice
monétaire et non monétaire que procure la ressource)
marginalisées dans la gestion des APs.
Brown et al. (1992) Cités par Bitundu JP (2007)
fournissent une déclaration plus large déclarant que la
participation peut être mieux définie comme étant un
processus continu, allant d'un rapport limite à la prise de
décision et au contrôle.
Vue comme une solution alternative, mise en évidence et
analysée par Ostrom E. (1990), elle est la gestion des ressources par
les acteurs locaux à travers des normes sociales et des arrangements
institutionnels. Les communautés d'individus qui vivent à
proximité de la ressource seraient incitées à trouver des
règles limitant l'exploitation sur le long terme. Pour que ces
règles soient respectées, des mécanismes de monitoring et
de sanctions à l'égard de ceux qui surexploitent sont
généralement nécessaires. Il existe dans la
réalité une très grande diversité de situations, de
telle sorte qu'il est impossible de préconiser une solution unique.
1.3.
Gagnant-gagnant, Perdant-perdant
L'accès à une ressource limitée (APs),
conduit au conflit entre intérêt individuel et bien commun (APs)
dont la conséquence rationnelle est un résultat
perdant-perdant.
Gagnant-gagnant n'est qu'un gain mutuel conséquent de l'entente survenu
de l'implication des populations locales (politiquement et
économiquement) dans la gestion d'une ressource commune (Parc et autres
type d'APs).
1.4.
Développement durable
Sujet à controverse concernant sa définition
(beaucoup de courants de pensées s'opposent quant à sa
perception), le développement durable peut être
appréhendé par Albert Muluma MUNANGA et Ruffin Ngomper
ILUNGA (2002) comme une recherche de
développement où il n'y a pas de contradictions entre la
protection de l'environnement et le développement économique tout
court. Une forme de développement qui permet de profiter des apports de
la nature sans déboucher sur une surexploitation des ressources qui
compromettrait les possibilités de développement pour les
générations futures.
1.5. Parc
national : Cas du PNVi
Est un type d'aires protégées placée sous
contrôle public et gérer essentiellement à des fin de
conservation (correspondant) à la catégorie 2 du système
de 1978 et dont l'objectif est la protection dans un but scientifique,
éducatif et/ou récréatif d'aires naturelles remarquables
ayant une importance nationale ou internationale ; le territoire
instauré en PN devait perpétuer dans leur état naturel des
échantillons représentatifs du relief des biocénoses des
ressources génétiques et des ressources menacées
d'extinction en vue d'assurer la stabilité et la diversité
écologique de la région (Bitundu JP, 2007).
1.5.1.
Aperçu sur le Parc National des Virunga
A. Brève présentation du
PNVi
A.1. Historique
Le Parc National des
Virunga est le premier Parc National créé sur le continent
africain. Le naturaliste américain, Carl AKELEY, fut un des premiers
scientifiques à visiter la chaîne des volcans Virunga, en 1923. Il
vint d'abord à la recherche dans le secteur des volcans explorer les
richesses naturelles et avait constaté que sur l'étendue des
volcans outre les troupeaux d'éléphants, des buffles, de
sangliers, antilopes que la forêt regorgeait des gorilles de montagne
dont il devait collecter des spécimens pour les musées
américaines, mais il retourna plus tard "sponsorisé" par le roi
des Belges, Albert Ier, pour rassembler des informations
scientifiques sur cet animal (le gorille de montagne) qui le fascinait tant.
Entretemps son travail avait conduit à la création, en 1925, du
premier parc national africain, le Parc National Albert. Il mourut quatre ans
plus tard sur les hauteurs de Kabare, dans le col qui sépare le Mikeno
du Karisimbi (MULENDA Aimé, 2007). Initialement
baptisé Parc national Albert, il a vu le jour le 21 avril 1925 sous
l'initiative du roi Albert Ier de la Belgique pour objectif d'assurer la
sauvegarde du Gorille de Montagne dans les montagnes des Virunga. Il fut
successivement élargi en 1929, 1934 et 1935 pour atteindre ses
dimensions actuelles soit une surface de 790.000 ha bordant les 300 km de
frontières avec l'Ouganda et le Rwanda. Le PNVi a été
inscrit sur la Liste du patrimoine mondial (SPM) en 1979 en raison de la
variété de son habitat et de son exceptionnelle
biodiversité (Emilie PÈLERIN, 2010). Le parc fut prolongé
plus tard vers le nord de la vallée du Rift jusqu'à inclure la
plaine de la Rwindi, le lac Edouard, la forêt humide de basse altitude de
Watalinga et le Ruwenzori, comprenant ainsi une extraordinaire diversité
d'habitats dont l'altitude varie de 700 m à 5.100 m, et 71
espèces de grands mammifères dont 14 primates. A la
création du parc, les populations locales conservèrent le droit
de pêcher dans le lac, un des plus poissonneux d'Afrique, et deux grandes
pêcheries, Kyavinyonge et Vitshumbi, furent maintenues à
l'intérieur du parc. A l'indépendance, en 1960, le parc fut
divisé entre deux pays, 165 km² des volcans Virunga devinrent le
Parc National rwandais et le reste, soit 8.000 km², forma le Parc National
des Virunga.
C'est en 1994, compte tenu
de la situation de forte insécurité prévalant dans la
région, que le PNVi a été inscrit sur la Liste du
patrimoine mondial en péril. La gestion du Parc des Virunga a
été assurée dès 1925 par une structure
créée spécialement à cette fin et qui, après
avoir changé plusieurs fois de nom, est depuis 1997 : l'Institut
Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN). Depuis plusieurs
années, l'ICCN reçoit des aides internationales (WWF, DFGF, etc.)
afin de conserver l'intégrité du Parc.
Les problèmes
rencontrés par l'ICCN aujourd'hui découlent des
difficultés d'adaptation de leur système de gestion aux
changements de contextes démographiques et politiques survenus dans la
région depuis sa création (Emilie PÈLERIN, 2010).
Pendant les guerres du Kivu, le Parc a servi et sert encore de
retraite aux bandes armées. Celles-ci se livrent au braconnage et
à la carbonisation de la braise, elles sont souvent à l'origine
des attaques menées contre les postes de l'ICCN et les populations
riveraines. L'augmentation de la densité de la population humaine due
à la croissance démographique et aux vagues de migrations
naturelles contraintes par les guerres a poussé les populations à
occuper le Parc (Emilie PÈLERIN, 2010). Comme le souligne le professeur
MUGANGU MATABARO (2001) « La création du PNVi avait eu par
ailleurs pour effet pendant la même période non seulement de
réduire les disponibilités foncières, mais aussi de
contraindre au déplacement de communautés ou des parties de
communautés, les plaçant ainsi sous la dépendance
politique et foncière des communautés d'accueil »
Avec ses 300 km de long et
une largeur qui ne dépasse jamais 50 km, le Parc National des Virunga a
des frontières exceptionnellement longues et subit une pression toujours
croissante de la part des populations humaines vivant sur les sols très
fertiles qui le bordent, de même que celle des pêcheries à
l'intérieur du parc. Pour circonscrire au mieux les problèmes
créés par cette forme longue et étroite, le Parc National
des Virunga est divisé en trois secteurs sous la responsabilité
d'un Conservateur en chef du site, et bien que le parc ait eut à
affronter de sérieux problèmes ces dernières années
-particulièrement le braconnage et l'afflux de réfugiés
rwandais, il faut considérer comme un exploit le fait que ses limites
soient restées pratiquement inchangées depuis sa
création.
Ø Le secteur Nord
Le secteur Nord
s'étend du Ruwenzori jusqu'à la rive nord du lac Edouard.
D'Ishango, un des endroits les plus merveilleux du parc, la rivière
Semliki mène les eaux du lac jusqu'au lac Mobutu. Le long des berges et
des falaises qui surplombent la rivière, les scientifiques ont
découvert beaucoup de vestiges du passé archéologique de
la région. Les objets façonnés découverts à
Ishango montrent que l'homme pêchait déjà sur les berges du
lac, il y a des milliers d'années. Dominant Ishango, sur la branche
ouest de la vallée du Rift, une petite population de gorilles continue
de survivre dans la forêt de bambou du mont Tshiaberimu. Cette population
de gorilles appartient à la sous-espèce de basse altitude,
Gorilla gorilla graueri, et non à la sous-espèce de
montagne Gorilla gorilla beringei pour qui le parc avait
été originellement créé. Le parc a donc la
particularité d'être la seule aire protégée qui
contienne les deux sous-espèces orientales de gorilles ainsi que le
chimpanzé.
La Semliki serpente vers
le nord sur environ 100 km à travers une savane peu arborée avant
de pénétrer dans la forêt tropicale humide de Watalinga
où l'on a observé l'okapi, animal endémique en
République démocratique du Congo. On a longtemps
considéré la succession de rapides dans une gorge profonde au
coeur de la forêt comme un obstacle naturel à la progression des
crocodiles du lac Mobutu vers le lac Edouard. Néanmoins, l'apparition
des crocodiles à Ishango en 1986 a marqué leur retour au lac
après une absence de peut-être 20.000 ans
(MULENDA Aimé, 2007).
Le Ruwenzori, que la
République Démocratique du Congo partage avec l'Ouganda, ne
constitue pas seulement une aire importante pour l'approvisionnement en eau,
mais aussi une attraction touristique de grand intérêt. Les
forêts étranges et magnifiques de bruyères arborescentes
couvertes de mousses et, plus en altitude, les séneçons
géants et les lobélias de l'étage alpin attirent
bien des visiteurs dans la montagne. Il faut prendre guides et porteurs
à la station de Mutsora. Les marcheurs peuvent atteindre la base du
glacier de Stanley grâce à l'existence de quatre gîtes de
montagne et les grimpeurs plus expérimentés continuent
au-delà du glacier pour arriver au sommet, le pic Marguerite (5.119
m).
Ø Le secteur Centre
Le secteur Centre comprend
presque toute la partie congolaise du lac Edouard ainsi que la plaine de la
Rwindi jusqu'au sud du lac. L'hôtel de la Rwindi, à la station
principale, permet chaque année à plus de 7.000 personnes de
visiter cette partie du parc dont une des principales attractions est le nombre
spectaculaire d'hippopotames dans la rivière Rutshuru. On peut aussi y
voir de grands troupeaux de buffles ainsi que beaucoup de cobes et de lions. Le
nombre d'éléphants du parc s'est effondré dramatiquement
(peut-être de 80 %) dans les années 80 à cause de la
pression intense du braconnage. Ils sont devenus craintifs et difficiles
à observer (MULENDA Aimé, 2007).
A l'est de ce secteur, la
rivière Ishasha forme la frontière entre la République
Démocratique du Congo et l'Ouganda. Ici, comme dans le lac, le Parc
National des Virunga jouxte le Parc National Queen Elisabeth d'Ouganda. A
Lulimbi, sur les berges de la rivière Ishasha, on a établi, il y
a quelque 18 ans, une station de recherches qui fait aussi office de
sous-station pour la surveillance de ce secteur. Au milieu des années
50, on a créé le domaine de chasse de Rutshuru contigu à
la limite sud-est du parc mais, contrairement à ce qui se passe pour le
parc, il s'est avéré impossible d'empêcher
l'empiètement de cette zone-tampon par les populations environnantes
(MULENDA Aimé, 2007).
Ø Le secteur Sud :
Il y a 1,5 million
d'années, l'eau de ce qui est maintenant le lac Kivu se déversait
vers le nord. Une activité volcanique intense a conduit dans un
passé géologique récent à la formation de la
chaîne des 8 volcans Virunga. S'élevant jusqu'à des
hauteurs de 4.500 m, ces volcans, dont certaines cimes sont couvertes de neige,
forment un barrage en travers de la vallée du Rift, empêchant
l'eau du lac de s'écouler vers le nord. Deux de ces volcans, le
Nyamulagira et le Nyiragongo, sont encore en activité et leurs
éruptions spectaculaires à quelques années d'intervalle,
quoique détruisant des centaines d'hectares de forêts dans le
parc, constituent une attraction touristique majeure. De luxuriantes
forêts ont poussé depuis des siècles sur les champs de lave
et le passage fréquent de nouvelles coulées de lave a
créé une mosaïque fascinante de forêts de
différents âges. Ces forêts sont riches en figuiers (Ficus
sp.), sources de nourriture importantes pour de nombreuses espèces
d'oiseaux et de primates.
A.2. Menaces
Tout part des
procédés pour constituer ce qui est devenu l'actuel PNVi. En
effet l'administration coloniale a procédée des diverses
façons dont l'expropriation des terres pour cause d'utilité
publique, cession et échange des collines, achat des droits
indigènes, déplacement des populations en raison
d'épidémies de trypanosomiase, et dans le cadre de la mission
d'Immigration des peuples Indigènes `'MIP''. Cette façon de faire
à créé des conflits sévères entre
différents groupes ethniques mais aussi avec le parc. Les conflits
n'étaient pas très perceptible à l'époque du fait
que la population était moins dense et de là la
disponibilité des terres arables, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui
(Sikubwabo K. et Kayungura G. 2010, p52). La guerre du SAP est
expliquée par le fait que les coutumiers dont les étendues des
terres visées pour l'expansion du PNVi revenaient dans leurs
compétences ont exécuté l'obligation de cession tandis que
l'obligation de l'autre partie qui consistait en l'indemnisation des
autochtones n'a été que partiellement exécutée
(SAP, 2011, p2). L'indemnisation consistait en adduction d'eau potable,
construction d'hôpitaux et de centres de santé, construction des
villages en matériaux durables et des pêcheries moderne selon
les milieux. Le SAP, dans sa pétition de février 2011
adressée au Président de la République, va jusqu'à
fustiger le fait que l'expansion des limites, sans enquête
préalable à la cession pour la plupart des cas, est fondée
sur les faits et non sur le droit, mais aussi, il indique que les droits des
autochtones ont été bafoués car l'ICCN n'a reçu des
autochtones qu'un droit d'usage. Le SAP conclus ses revendications en montrant
qu'il est plus que nécessaire de mettre fin au domaine de chasse
créé selon lui en violation des droits des autochtones.
Nous constatons ainsi que,
depuis sa création le PNVi a traversé différentes
situations difficiles telles que la non clarification de ses limites dans
certaines endroits, l'explosion démographique de la population aux
abords immédiats du parc, le faible revenu familial occasionné
par différentes crises qui ont secoué la région, la
présence de différents groupes armés dans et autour du
parc et son utilisation par les détenteurs du pouvoir comme objet de
propagande. Tous ces faits ont incité certains groupes de gens à
mener des actions peu favorables à la conservation du PNVi. Hormis les
menaces liées à la présence des réfugiés
rwandais aux abords du Secteur-Sud du PNVi, la période de conflits
armés a eu un impact très remarquable sur la gestion du PNVi.
Nous pouvons en
retenir entre autres :
1. La violation des
limites, qui se caractérise soit par des déplacements des bornes
ou des pancartes signalétiques, soit par la destruction des haies
vives ;
2. La
déforestation, est conduite dans le parc pour des usages domestiques
(bois de construction, bois de chauffe et carbonisation de bois, coupe des
tuteurs) ou commerciaux (bois d'oeuvre). Cette action entraîne la
destruction des habitats nécessaires à la survie du
PNVi ;
3. L'empiètement
des terres du parc, se traduit par l'installation de champs, de pâturages
et de maisons. De 1999 à ces jours, plus de 90.000ha du parc ont
été envahis illégalement pour des fins
culturales ;
4. La production de «
Makala » est entretenue par les populations locales pour la production du
charbon de bois à partir des espèces ligneuses rares comme
Olean africana, prunus spp, etc. Pour l'approvisionnement
énergétique de plus en plus des grands centres grandissants comme
Goma, Beni, Butembo, Kiwanja, Rutshuru, Kanyabayonga, Kayna, ... situés
aux abords du parc. Par exemple, en moyenne 10 camions transportant 1500 sacs
de charbon du bois débarquent chaque jour sur la ville de Goma en
provenance du parc. Ce qui représenterait 833m2 de bois, soit
1ha dévasté (B. BAHIRWA, 2007)
5. Le braconnage des
animaux est perpétré par les hommes armés (FARDC et
groupes rebelles) installés dans et autour du PNVi. Ceux-ci impliquent
souvent la population voisine du parc pour le transport de la viande. Cette
activité néfaste conduit à la diminution sensible des
populations animales. Par exemple, les hippopotames étaient
essimés à 29.000 en 1974, 20.000 en 1989, 1300 en 2003 et moins
de 1000 en 2006 (M. LANGUY, 2006).
6. La pêche illicite
est pratiquée dans les frayères, lieu de reproduction des
poissons (à l'aide des matériels comme la senne de plage, nasse,
etc.) ou dans les eaux profondes (avec des filets à petites mailles), ou
encore le long des berges (tam-tam). La prolifération des
pêcheries pirates dans le lac Edouard et surtout dans sa côte Ouest
a permis l'installation des pêcheurs clandestins dans certains les
villages dont Mahiha, Kasindi Port, Katundu, Kamande, Talya, Lunyasenge,
Mosenda, Kisaka, Muramba, ... (LANGUY M. et KUJIRAKWINJA D., 2006). Ces
pêcheries ont été créées par
différents acteurs pour des intérêts individuels. Cette
activité pèse sur la reproduction des poissons et la
rentabilité de la pêche ;
7. Le trafic
illégal des ressources se concrétise par le commerce des
bébés gorilles, chimpanzés, des perroquets et d'autres
espèces végétales comme Rauwolphia spp. En 2004
seulement, 3cas de trafic de bébés gorilles ont été
enregistrés dans la ville de Goma, à la frontière
RDC-Rwanda (ICCN/NK, 2004). De même, la population
d'éléphants continue à diminuer dangereusement à
cause de la reprise du commerce de l'ivoire ;
8. Le pacage est le fait
de faire paître les animaux dans le parc. A la recherche des
pâturages pour les bétails, des hommes finissent par s'installer
dans le parc. C'est le cas de Karuruma au Nord et de Kirolirwe au sud du parc.
Cette pratique pose de sérieux problèmes liés au risque de
transmission des maladies des animaux domestiques vers les animaux sauvages.
Par exemple toute une population de gorilles de montagne peut disparaître
à jamais suite à la contamination d'un individu atteint d'une
infection qui se transmet naturellement des animaux vertébrés
à l'homme et vice versa (zoonose). Il est néanmoins incontestable
que grâce au dévouement et courage des agents de l'ICCN, du
soutien de nombreuses associations et de différents chefs de villages ou
coutumiers qui comprennent la valeur du parc, le pire a pu être
évité.
A.3. Surveillance du
Parc
Le parc est
contrôlé par les gardes qui organisent des patrouilles
régulières et la suivie des espèces clés tel que
les gorilles de montagne et les éléphants. Etant donné que
le gouvernement Congolais n'avait pas le contrôle sur tout le territoire
national suite aux divisions politiques pendant les dix années
écoulées, les patrouilles sont motivées et appuyées
par le Projet UNF/UNESCO. D'autre part, dans les villages autour du parc,
l'éducation mésologique pour la protection du parc est
assurée par le projet WWF avec des microprojets des plantations d'arbres
et l'élevage du petit bétail.
A.4. Relation
Parc-Population
Pour la sauvegarde des
ressources naturelles, l'organisation a initié le volet conservation
communautaire, ceci consiste à nouer des bonnes relations avec les
communautés vivant autour du PNVi à travers un comité de
dialogue qui représente les deux parties. Pour le cas du Parc National
des Virunga, le Programme International pour la Conservation des Gorilles
(PICG) a initié un projet pilote qui a fait un bon succès au
secteur Sud. Ce sont souvent des cas de déprédation des cultures
par les animaux et violation des limites du parc qui nécessitent un
dialogue entre les deux camps en vue de trouver des solutions durables. Les
gestionnaires des aires protégées aussi sont appelés
à renforcer les relations avec les autorités politico
coutumières et administratives dans la mesure du possible à fin
de promouvoir le dialogue et prévenir des conflits éventuels.
A.5.
Accessibilité
Le parc est accessible par
route (135 Km) à partir de Goma la ville la plus proche. Etant
donnée la capitale Kinshasa est située à plus de 2000 Km,
des vols internationaux sont aussi organisés à partir de Kigali
la capitale Rwandaise environ 150 Km de Goma. De Nairobi on peut aussi
atteindre Goma par un vol régulier petit porteur soit par route via
Kampala la capitale ougandaise. D'autres voies sont aussi faisables mais moins
développées, le Parc est accessible toute l'année. Pour
les routes secondaires l'usage des véhicules 4X4 est plus
recommandé pendant la saison de pluie, à cause de l'état
défectueux de ces dernières.
A.6. Tourisme et
opportunités
Le Parc National des
Virunga est l'une des meilleures destinations touristiques en RDC si pas
d'Afrique. Les attraits sont variés et répondent souvent aux
caprices de chaque visiteur. Le tourisme était bien parti et bien
organisé, malheureusement les années de guerre n'ont pas
épargné les infrastructures touristiques existant. Les
réserves ont été touchées, mais grâce
à l'appui des partenaires, la surveillance du parc a été
assurée même pendant la période de guerre. Pour des raisons
sécuritaires, l'organisation s'est vue dans l'obligation de fermer le
tourisme et le jour venant, quelque peu après la guerre, le gouvernement
national avait décidé de sa réouverture dont la visite aux
gorilles. Les infrastructures touristiques aussi en projet de
réhabilitation, néanmoins le Parc en collaboration avec les
secteurs privés vient d'initier un programme d'écotourisme avec
la communauté locale. Le Secteur-Sud accueille des touristes pour
l'Ascension du volcan Nyiragongo et la visite aux gorilles à Djomba. Une
famille de chimpanzés habituée à la présence
humaine peut être visitée à Tongo. Au Secteur-centre, le
parc organise surtout le tourisme de vision dans la plaine de la Rwindi pour la
visite des troupeaux d'éléphants, lions, buffles, hippopotames,
antilopes... La vallée de la Rutshuru est caractérisée par
un beau paysage le long de la rivière Rutshuru ou la pêche
sportive à la canne est autorisée. Notons aussi les sites des
oiseaux à Katanda, Kighera, Kabale, Mwiga et Ishango qui accueillent des
milliers d'espèces d'oiseaux migrateurs. Au Secteur-Nord, le Parc
organise l'Ascension du Mont Ruwenzori pour les alpinistes, les visiteurs ont
la chance de visiter les lacs gris et noir en altitude, des fleurs immortelles
et le Touraco du Ruwenzori.
B. Le Domaine de Chasse de Rutshuru
La partie érigée en Domaine de Chasse de
Rutshuru a été classée en réserve partielle de
chasse en 1952 par l'arrêté N°052/259 du 21 février
1952 qui fut remplacé l'année ultérieure par
l'arrêté n 42/345 du 8 décembre 1953 et sa gestion
confiée au ministère de l'agriculture qui avait l'environnement
dans ses attributions.
L'occupation humaine dans cette réserve remonte peu
après sa création mais toujours dans les années 1950,
période où les premières plantations de caféiers
furent établies dans la partie Est de la route Rutshuru-Ishasha. Le
traçage de la route Kiwanja-Ishasha, inaugurée en 1958, fut un
grand stimulus dans la mise en place des plantations des caféiers et de
quinquina (WWF-PEVi, 2011).
De 1960 à 1974, la réserve partielle de Chasse
comme toutes les réserves du pays, connu de sérieuses
difficultés de gestion qui le jeta dans un réel abandon. C'est
suite à cet abandon que le Commissaire d'Etat à l'Agriculture, la
Direction des eaux et forets par son Arrêté Départemental
N° 00024 du 14 février 1974 transformant cette réserve en
domaine de chasse de Rutshuru. Cela n'ayant pas résolu le
problème, le commissaire d'état décida de
transférer les « Réserves et Domaines de
chasse » de la Division de la Conservation de la Nature et Gestion
des Ressources Naturelles à l'Institut Congolais pour la Conservation de
la Nature alors l'Institut Zaïrois pour la Conservation de la
Nature `'IZCN'' par son arrêté N°036/DECNT/BCE/78 du
13/7/1978.
En 1988 dans sa lettre N°1931/IZCN/CPDG/DG/88 le
président sectionnaire du MPR s'adressant au citoyen Conservateur en
chef Régisseur du domaine de chasse de Rutshuru ayant pour objet :
Délimitation du domaine de chasse de Rutshuru, avait
mentionné : « C'est pour quoi, vu l'urgence et ce,
sans préjudice des décisions que pourront prendre les
autorités, je vous demande, dans le cadre du projet CEE/Virunga de
concentrer vos efforts avec le chef de ce projet qui me lit en copie, sur la
délimitation de la bande écologique de plus de 40% de la
superficie encore vierge du domaine qui reste encore à sauvegarder afin
de prévenir l'avancée des cultivateurs vers le parc et
l'envahissement définitif de ce Patrimoine mondial par la
collectivités rurales. ».
Cette zone écologique avait été
délimitée par une ceinture verte d'arbres allant de Katwiguru
à Mulalamule soit près de 40Km. Cependant, les populations
environnantes n'ont pas cessez d'exercer des pressions sur cette zone qui
aujourd'hui constitue la zone de culture des populations qui tendent à
dépasser cette zone et à pénétrer dans le Parc
National des Virunga (Cas de Nyamilima, Ngwenda, ...).
Depuis ce transfert de compétence, les Domaines ont
été gérés avec très peu de moyens
logistiques étant donné que la Présidence qui s'occupait
des Parcs Nationaux s'intéressait peu aux réserves. Aussi, loin
d'appliquer la loi régissant les domaines, la chasse fut
supprimée dans cette dernière, ce qui n'a fait que restreindre
les moyens de gestion. Le transfert de compétences n'a pas eu des
mesures d'accompagnement. Il n'y a pas eu par exemple engagement d'un nouveau
personnel de sorte que les effectifs pour travailler dans le domaine furent
soustraits du Parc National des Virunga. Ce personnel fut tellement bas que la
surveillance devint utopique. Cette mesure, témoigne le conservateur du
Domaine, serait salutaire si elle avait été bien
appliquée. Plus, les moyens logistiques appropriés ne faisaient
quelque peu défauts. Il en résulte que les résultats
escomptés n'ont jamais été atteints à cause de
toutes ces lacunes restrictives. Aussi, il a été constaté
que quand on décide de la fermeture de la chasse, le braconnage
s'intensifie étant donné qu'aucune personne ne se retrouve
(SIKUBWABO, 2008).
A sa création, le DCR avait une superficie
estimée à 100.000 ha. Cette surface, mesurée à
partir du GIS sur base de l'énoncée précise des limites,
n'était en réalité que de 64.210 ha (BUHENDWA R., 2011).
Cet envahissement bien que lent à cette époque, s'est
intensifié dans les années 80 pour être un but à
atteindre de presque toute la population de Binza dans les années de
crise à l'Est de la RDC (1994 à 2002). Les politiciens en mal de
positionnement pendant la longue période des guerres ont
été pour beaucoup dans la recrudescence de l'envahissement du DCR
surtout dans les parties Nyamilima, Kiseguro, Nyamitwitwi, Nyaruhange où
il est signalé que le Domaine est réduit à une bande
comprise entre 0 et 100 m de largeur. Plus de 15.000 ha avaient
été spoliés et cette partie s'appelait Kongo. Le DCR a
subit depuis plusieurs années des menaces qui ont conduit à la
perte de son intégrité de près de 95%. Une petite partie
du DCR située à l'extrême Ouest, et la Réserve
Naturelle de Sarambwe restent les seules zones présentant un
intérêt écologique supérieur et nécessitant
ainsi une protection.
On estime à 5 % les terres du domaine encore intactes
soit environ 3.210 ha. Le reste du Domaine originel soit autour de 61.000 ha
ont été transformé en champ de culture (SIKUBWABO,
2008).
C. La Zone Tampon à Kahunga
L'idée de créer une zone tampon part de 1988,
quand le directeur de l'ICCN de l'époque, voyant les menaces de
conserver le DCR suite à l'accroissement des mouvements d'envahissement
de ce dernier, décida de limiter la zone tampon sur la route d'Ishasha
en plantant les arbres à chaque 200m. La zone tampon part de la
rivière Rutshuru jusqu'à Kabaraza (Bagurugumwe N., 2011).
Suite à l'arrivée massive des
réfugiés rwandais en 1994 et une forte demande en bois de chauffe
par la population, le déboisement du parc surtout dans le secteur Mikeno
est massif et accéléré. En septembre 2005, il y a
création d'une commission, sous la direction du WWF, ayant pour but la
prospection des sites potentiels pour l'érection d'une zone tampon dans
le cadre de résolution de différends entre parc et population
riveraine. Il fallait aussi identifier les communautés favorables
à la conservation du DCR pouvant être impliqué dans la
réalisation de la zone tampon. C'est ainsi qu'il a été
constaté dans la localité de Kahunga que l'installation d'une
zone tampon y été possible car contrôlée par l'ICCN
et moins conflictuelle ; mais également il fallait renforcer la
ceinture verte mise en place par le programme CEE/Kivu en 1988 - 1989
(Kasereka M., 2009). Le 12 juin 2006, un protocole d'accord entre l'ICCN
et les associations qui oeuvreront dans la ZT à Kahunga, 15 associations
sont déjà au rendez-vous en novembre 2006, Cassia siamea
est choisi comme meilleure essence à planter dans la ZT. Suite aux
nombreux problèmes de gestion, en novembre 2007 il y a élection
d'un comité de gestion de la ZT qu'on appela `'comité zone
tampon'' avec Monsieur Jules MUZUNA à la tête. Au courant de cette
saison (en janvier 2008) 12,87ha sont réalisés avec les
Eucalyptus. Le 05 février 2008, il y a signature de l'acte d'engagement
entre différentes parties prenantes à l'atelier, coordonné
par le gouvernement provinciale du Nord-Kivu, sur la protection de la zone
écologique du DCR et la cohabitation pacifique avec la population
riveraine du parc ; mais le SAP claque la porte en refusant le
résultat final de l'atelier. De Mai à fin Novembre 2008, il y eu
renforcement du projet par l'installation 20 pépinières
supplémentaires à Kahunga, où il y en avait qu'une seule,
capable de ravitailler le reboisement de 100ha. En octobre 2008, 24
associations sont opérationnelles dans la ZT dans le cadre de sa gestion
participative. A la fin du même mois jusqu'à mars 2009, il y
éclatement de la rébellion du CNDP avec pour effet la mort de
plus de 250.000 plantules, le projet tombe presque en moule (Kasereka M.,
2009). En juin 2009, le projet EcoMakala de WWF-PEVi redonne un nouveau souffle
au reboisement de la ZT à Kahunga.
Actuellement la ZT à Kahunga avec 7km de longueur a une
largeur de 200m (deux blocs de 100m). Le premier bloc est bel et bien mis en
place et le second est entrain d'être finaliser. Située dans la
partie Sud-Ouest du DCR, à l'instar de Mulalamule, Mabenga, Kabaraza et
Bugina, elle a gardé une zone écologique considérable pour
la conservation des ressources naturelles menacées. Cette partie du
Domaine subit des pressions énormes par la communauté riveraine
(BUHENDWA, 2011).
Actuellement la pression provient des politiciens en
quête d'électeurs (population de plus en plus croissante) et en
mal de positionnement. Ils promettent la cession du DCR à la population
pour y ériger les champs de cultures. L'application de la loi avec
intégration de chefs coutumiers reste le seul moyen de conserver ce qui
reste du RDC (Bagurugumwe, 2011).
D. Les antagonismes autour de la gestion du PNVi
La multiplication des conflits ruraux, avec leur corollaire de
violences ouvertes est un thème d'une brûlante actualité en
Afrique sub-saharienne. Les médias et les analystes qui se sont
intéressés à la question n'ont pour la plupart du temps
retenu que les aspects politiques au ethniques comme causes de ces conflits. Or
les causes profondes de ces conflits sont inhérentes aux modes
d'accès ou d'utilisation des ressources naturelles comme la terre,
l'eau, les pâturages, les forêts, les mines, les sources
énergétiques (Harouna G., 2003).
Des conflits sont vifs autour de la gestion du PNVi et du DCR,
quelques illustrations sont ci après illustrés.
Radio Okapi dans son article « Rutshuru : les
riverains privés de droits de terre dans le parc » du 11
juillet 2007 fait montre du conflit existant depuis des décennies entre
riverains du Domaine de Chasse de Rutshuru, plus précisément ceux
du groupement de Bukoma et les gestionnaires de cette partie du Parc National
des Virunga. Selon la population riveraine, l'ICCN continuait à les
priver de leurs droits de terre alors que la nouvelle saison culturale
approchait. Pour les responsables du SAP (Syndicat d'Alliance Paysanne) de
Rutshuru, cette situation persiste depuis la création de ce domaine de
chasse en 1974. La population du groupement de Bukoma est condamnée
à une vie de mendicité et de famine. Elle est privée des
terres de leurs ancêtres incorporées dans le domaine de chasse. Il
continue en affirmant que les promesses de la direction provinciale de
l'ICCN/Nord-Kivu de 1994, n'ont jamais été
concrétisées par les gestionnaires du parc. Ces promesses
visaient la création d'une zone tampon. Les paysans pourraient, dans le
cadre de la conservation communautaire, y implanter leurs champs de cultures et
calmer ainsi le conflit en satisfaisant les différentes parties dont les
membres du SAP. Cette mesure n'a cependant pas directement abouti, car juste
après la plantation des arbres, des inconnus les ont détruits,
créant ainsi de nouvelles tensions entre les deux parties. Pourtant,
à Rumangabo, à 30 km au Sud de Rutshuru, la même chefferie
de Bwisha et l'ICCN ont trouvé un terrain d'entente, sous la forme d'un
comité de dialogue entre l'Institut et les populations riveraines. Ce
comité gère les différends, notamment lorsque des animaux
s'échappent du parc et ravagent les cultures de paysans (Syfia Grand
Lacs, 2009).
En début de la saison culturale 2007, les habitants de
Bukoma menacèrent de retourner de force sur « leurs
terres » dans le parc. Le porte-parole du SAP, Mr Paluku Muvuya
Arnold se plaint en ce terme : « Depuis 1974 nous avons
été chassés de nos terres et nous sommes contraints de
travailler dans les champs d'autrui pendant que nous avons nos terres à
nous. Maintenant nous devons retourner de force dans nos champs car nous ne
devons pas continuer à vivre comme des esclaves. Il y avait une
convention de créer une zone tampon pour séparer les champs de
paysans et les zones protégées, ce qui n'a jamais était
fait. Et c'est là la source de conflit » (Radio Okapi,
2007).
Le conservateur en chef du DCR Mr BAGURUGUMWE NDERA Nestor,
rétorqua, le SAP ne veut pas s'associer aux autres associations locales
qui ont eu la charge de délimiter la zone tampon et d'attribuer des
portions de terre à leurs membres pour y implanter leurs champs, il
insista en ce terme « le domaine de chasse est régi par
une loi qu'on ne peut pas violer n'importe comment. La zone tampon a
été créée pour les associations qui vivent aux
alentours du parc. Mais on ne peut pas accorder aux particuliers, c'est
impossible, vu toute la population de Rutshuru. C'est pour cela que nous avons
demandé aux gens de se regrouper en association, maintenant le SAP,
s'est retiré de cette communauté pour continuer à se
plaindre » (Radio Okapi.net, 2007).
La fixation des limites du Parc National des Virunga, provoque
depuis des années des tensions entre l'Institut congolais de
conservation de la nature et le Syndicat d'alliance paysanne. Les deux parties
se disputent le contrôle de cette zone. Résultat : des familles
entières sont contraintes d'abandonner leurs champs. L'origine du
conflit se trouve dans une ordonnance-loi de 1974 qui crée le domaine de
chasse de Rutshuru, sur une partie du Parc des Virunga, en y interdisant la
culture. Cette loi avait pour but non seulement de protéger les animaux
du parc mais aussi de faciliter le tourisme cynégétique, qui
rapportait gros au pays (Syfia Grands Lacs, 2009). Certains gardes du parc
reconnaissent que, dans leur jeunesse, les terres étaient
cultivées, avant d'être déclarées domaine de chasse.
C'est le cas de K. M. : Ces champs faisaient partie de la chefferie de Bwisha.
Moi-même, j'ai grandi et vécu là-bas. Nous y habitions et
cultivions nos terres. Mais depuis la loi de 1974, celles-ci doivent être
abandonnées, et nous sommes là pour la faire exécuter.
L'actuel régisseur du domaine de chasse précise que les terres
domaniales situées dans les réserves intégrales ne peuvent
être cédées ni concédées. C'est parce que la
population venait d'envahir le parc que nous avons été
obligés d'appliquer la rigueur de la loi pour refouler les gens,
confirme-t-il, à propos des arrestations. (Syfia Grands Lacs, 2009).
Le SAP dit admettre la loi, mais regrette une gestion
unilatérale des limites du parc sans y associer la communauté
riveraine ainsi que l'absence d'un système d'information ou de dialogue.
Ces paysans ne critiquent pas l'existence du domaine foncier du parc, mais le
sort réservé aux victimes de cette mesure. Depuis une quinzaine
d'années, progressivement, des familles entières ont dû
abandonner les champs qui étaient leur seul moyen de subsistance, sans
qu'aucun mécanisme de dédommagement n'ait été mis
en place. Depuis lors, la fixation des limites exactes séparant le parc
de la zone d'exploitation agricole représente une pierre d'achoppement
dans les relations entre l'ICCN et la population riveraine (Syfia Grands Lacs,
2009).
Ailleurs, on dialogue, plusieurs tentatives de
résolution de ce conflit ont été entreprises, mais sans
succès. Dès 1996, l'ICCN a créé une zone de
reboisement appelée "ceinture verte", dans le but de ?permettre aux
paysans de visualiser les limites du parc. Cette ceinture va de la
localité d'Ishasha, vers Nord-Est du territoire, jusqu'à la
partie Sud du PNVi ? confie le conservateur du DCR, Nestor BAGURUGUMWE NDERA
(Syfia Grands Lacs, 2009).
Réfléchissant sur les approches
théoriques et pratiques à même de faire comprendre,
analyser et gérer les conflits avant, pendant et après leur
apparition, une cinquantaine de chercheurs, enseignants, producteurs,
communautés rurales, décideurs politiques d'Afrique de l'Ouest et
du centre, d'experts internationaux d'Europe et d'Amérique réunis
à Niamey du 24 au 26 mars 2003, ont proposé quelques
pistes en guise de réponse. Il s'agit essentiellement de: l'utilisation
des approches participatives et consensuelles basées sur les
mécanismes formels ou informels ; la mise en place ou le renforcement
des cadres de concertation, de médiation, de négociation,
d'arbitrages ; l'amélioration de la communication et la diffusion de
l'information correcte aux différents groupes d'intérêts et
l'amélioration de la gouvernance locale (CRDI, 2003).
1.6. Les OMD
1.6.1.
Généralités sur les OMD
Les objectifs du Millénaire pour le
développement `'OMD'' est un ensemble de huit objectifs à
atteindre en 2015, ils répondent aux défis les plus importants du
monde. Les OMD découlent des actions et cibles contenues dans la
Déclaration du Millénaire, adoptées par 189 nations et
signées par 147 chefs d'Etat pendant le Sommet du Millénaire de
septembre 2000.
Fixés pour l'année 2015, les OMD sont un
ensemble d'objectifs qui ne pourront être atteints que si tous les
acteurs s'impliquent de manière active. Les pays pauvres se sont
engagés à mieux gouverner et à investir dans leurs
populations par le biais de la santé et de l'éducation, les pays
riches à les appuyer en utilisant les outils suivants: aide,
allégement de la dette et le commerce plus juste.
Les 8 OMD sont divisés en 17 cibles
quantifiables3(*), et
mesurées selon 48 indicateurs.
La vision qui soutenait cette initiative,
détaillée dans la Déclaration du Millénaire, est
celle d'un monde souffrant moins de la pauvreté, de la faim et de la
maladie, un monde ayant plus accès aux soins de santé et à
l'éducation, un monde où les femmes et les hommes disposent des
mêmes opportunités et où l'on préserve les
ressources naturelles pour les générations futures. Les OMD en
appellent aussi à un partenariat mondial pour le développement
impliquant le secteur privé et la société civile et
partageant les bénéfices dérivés des nouvelles
technologies avec tous les pays de la planète.
Le Plan d'exécution évalue les progrès
accomplis pour quelques-uns des indicateurs dans certaines régions,
d'après les informations disponibles en juin 2010. Si certains de ces
indicateurs reflètent des données aussi récentes que 2010,
d'autres s'appuient sur des statistiques plus anciennes, dont quelques-unes
remontent à 2005 (PNUD, 2010).
A. Progrès effectués de
manière globale dans la poursuite des OMD à nos jours.
Le rapport sur les Objectifs du Millénaire pour le
Développement 2010 des Nations Unies énumère les
progrès accomplis. Mais surtout, il démontre que les Objectifs
sont réalisables lorsque des stratégies, politiques et programmes
de développement pris en main au niveau national
bénéficient de l'appui des partenaires internationaux du
développement. En même temps, il est évident que les
améliorations apportées aux conditions de vie des pauvres ont
été scandaleusement lentes, et les crises climatique, alimentaire
et économique érodent certaines avancées durement
acquises. Le monde possède les ressources et les connaissances
nécessaires pour donner, même aux pays les plus pauvres ou
à ceux qui restent à la traîne à cause de maladies,
de leur isolement géographique ou de troubles civils, les moyens
d'atteindre les OMD. La réalisation de ces objectifs est de la
responsabilité de chacun. Un échec multiplierait les dangers que
court notre planète, dangers qui vont de l'instabilité aux
épidémies ou à la dégradation de l'environnement.
Par contre, atteindre ces objectifs nous ferait accéder rapidement
à un monde plus stable, plus juste et moins dangereux (PNUD, 2010).
Objectif 1: Réduction de
l'extrême pauvreté et de la faim
La crise économique mondiale a entraîné un
ralentissement des progrès, mais le monde reste en passe d'atteindre la
cible relative à la réduction de la pauvreté. Le taux
global de pauvreté devrait tomber à 15 pour cent d'ici 2015. Cela
veut dire qu'environ 920 millions de personnes vivront sous le seuil de
pauvreté international, soit moitié moins qu'en 1990.
Objectif 2: Assurer
l'éducation primaire pour tous
L'espoir pour une éducation universelle d'ici 2015
diminue, malgré le fait que beaucoup de pays pauvres font des
progrès énormes. La scolarisation est toujours en hausse dans
l'enseignement primaire, au point d'atteindre 89 pour cent dans le monde en
développement. Mais elle ne progresse pas à un rythme suffisant
pour garantir que tous les enfants, garçons et filles, termineront un
cycle primaire complet d'ici 2015.
Objectif 3 - Promouvoir
l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes
Au plan mondial, la proportion de femmes parlementaires
continue d'augmenter lentement. Elle a atteint son niveau le plus
élevé (19 %) en 2010. Cela représente un gain de 67 pour
cent depuis 1995, lorsque seulement 11 pour cent des parlementaires dans le
monde étaient des femmes. Mais on est loin de la cible de 30 pour cent
de femmes dans des positions de leadership prévue pour 1995, et plus
loin encore de la cible de l'OMD visant à la parité des sexes.
Dans toutes les régions en développement, CEI
exceptée, les hommes sont plus nombreux que les femmes à avoir un
emploi rémunéré. Même si elles sont plus nombreuses
à avoir décroché un emploi rémunéré
stable en dehors du secteur agricole de 1990 à 2008, les femmes
n'arrivent généralement pas à des postes relativement
élevés. Les postes de direction (cadres moyens ou
supérieurs) restent réservés aux hommes. Au niveau
mondial, un emploi de cadre moyen ou supérieur sur quatre est
détenu par une femme. Et dans toutes les régions, les femmes sont
sous-représentées parmi les employés à un
échelon élevé, car elles occupent 30 pour cent ou plus de
ces postes dans seulement trois des dix régions. En Asie de l'Ouest, en
Asie du Sud et en Afrique du Nord, les femmes détiennent moins de dix
pour cent des postes de haut niveau.
Objectif 4 : Réduire
la mortalité infantile
Des progrès substantiels ont été faits
pour réduire la mortalité infantile. Depuis 1990, le taux de
mortalité des moins de cinq ans dans les pays en développement a
baissé de 28 pour cent, passant de 100 décès pour 1 000
naissances vivantes à 72 en 2008. Au plan mondial, le nombre total de
décès d'enfants de moins de cinq ans est passé de 12,5
millions en 1990 à 8,8 millions en 2008. Cela signifie qu'en 2008, il y
a eu chaque jour 10 000 décès d'enfants de moins qu'en 1990.
En dépit de tels succès, et bien que la plupart
des décès infantiles soient évitables ou traitables,
beaucoup de pays ont encore un taux scandaleusement élevé de
mortalité infantile et ils n'ont fait que peu ou pas de progrès
au cours des dernières années. Bien pire, seulement dix des 67
pays ayant des taux de mortalité infantile élevés
(définis comme au moins 40 décès pour 1 000 naissances
vivantes) sont sur la bonne voie pour atteindre la cible des OMD relative
à la survie de l'enfant.
Objectif 5 :
Améliorer la santé maternelle
La proportion de femmes des pays en développement ayant
accouché en présence de personnel qualifié est
passée de 53 pour cent en 1990 à 63 pour cent en 2008. Toutes les
régions ont fait des progrès, mais ceux-ci ont été
spectaculaires en Afrique du Nord et en Asie du Sud-Est, avec un accroissement
de 74 et 63 pour cent, respectivement. L'Asie du Sud a également
progressé, même si là, tout comme en Afrique subsaharienne,
la couverture reste insuffisante. Moins de la moitié des femmes qui
accouchent dans ces régions donne naissance en présence de
personnel soignant qualifié.
Objectif 6 : Combattre le
VIH/sida, le paludisme et d'autres maladies
Selon les dernières données
épidémiologiques, la propagation du VIH dans le monde semble
avoir atteint un plateau en 1996, avec 3,5 millions de nouvelles infections. En
2008, ce chiffre n'était plus que de 2,7 millions environ. La
mortalité liée au sida a atteint un pic en 2004 avec 2,2 millions
de décès. En 2008, ce nombre était retombé à
2 millions, bien que le VIH reste l'agent infectieux le plus létal au
monde.
L'épidémie semble s'être stabilisée
dans la plupart des régions, même si la prévalence reste en
hausse en Europe de l'Est, en Asie centrale et dans d'autres régions
d'Asie, à cause d'un taux important de nouvelles infections. L'Afrique
subsaharienne reste la région la plus durement touchée, avec 72
pour cent de toutes les nouvelles infections au VIH en 2008.
Objectif 7 : Assurer un
environnement durable
Au niveau mondial, la déforestation (et principalement
la conversion de forêts tropicales en terres agricoles) connaît un
ralentissement, même si elle continue à un rythme
élevé dans beaucoup de pays. Au cours de la dernière
décennie, environ 13 millions d'hectares de forêt dans le monde
ont été perdus pour causes naturelles ou convertis à
d'autres usages, contre 16 millions par an dans les années 1990.
En dépit de quelques succès dans le domaine de
la préservation de la biodiversité, et même si la situation
aurait pu être pire sans la cible de 2010, la perte de
biodiversité continue sans relâche! On sait que près de
17.000 espèces végétales et animales sont menacées
d'extinction. Si la tendance actuelle se poursuit, des espèces
continueront de disparaître jusqu'à la fin du siècle, ce
qui implique un risque accru de changements spectaculaires dans les
écosystèmes et d'une érosion de leurs aspects
bénéfiques pour l'humanité.
Objectif 8 : Mettre en place
un partenariat mondial pour le développement
En 2009, les décaissements nets de l'aide publique au
développement (APD) se montaient à 119,6 milliards de dollars,
soit 0,31 pour cent du revenu national cumulé des pays
développés. Il s'agit d'une légère hausse en termes
réels (0,7 pour cent) par rapport à 2008, même si, en
dollars actuels, l'APD a diminué de plus de 2 %, puisqu'elle
était de 122,3 millions de dollars en 2008.
Pour la plupart des donateurs, l'aide est loin d'avoir atteint
la cible de 0,7 pour cent du revenu national brut fixée par les Nations
Unies. En 2009, les seuls pays à avoir atteint ou dépassé
cette cible étaient le Danemark, le Luxembourg, les Pays-Bas, la
Norvège et la Suède. En 2009, les plus gros donateurs, en termes
de volume, ont été les États-Unis, suivi par la France,
l'Allemagne, le Royaume-Uni et le Japon.
B. Critique sur la réalisation
des OMD
Les choix stratégiques efficaces qui contribuent
à la réalisation des OMD doivent se fonder sur des données
et des analyses solides (réalités locales). Cependant les
approches existantes (technocratiques) qui visent à identifier ces choix
stratégiques ne sont pas fiables. Plus particulièrement, les
estimations du coût des stratégies de rechange sont
dérivées d'hypothèses restrictives et peu vraisemblables,
dépendent de données de mauvaise qualité et ne
reflètent pas suffisamment les incertitudes concernant l'avenir. Les
insuffisances des méthodes existantes peuvent être
atténuées mais non surmontées. Par contre, une approche
démocratique de la planification stratégique établit un
cadre institutionnel qui permet aux décideurs représentatifs
d'opérer des choix en toute connaissance de cause et de façon
continue. Une démarche démocratique réduit le risque
d'interventions fondées sur des recommandations inappropriées
faites par les technocrates. Une approche démocratique de la
réalisation des OMD peut être effectuée par un processus
d'évaluation périodique par les pairs et les partenaires, un
mécanisme institutionnalisé de financement et d'assimilation des
connaissances (MIFAC). Celui-ci permet à chaque `'milieu'' de tirer les
enseignements de son expérience et de celle d'autres pays et
accroît donc les chances de succès (Sanjay REDDY et Antoine HEUTY,
2004).
C. Évaluation des progrès
accomplis dans la réalisation du 7ème OMD
Le 7ème OMD qui consiste à
``assurer la durabilité de l'environnement'' engage les pays
à « inverser la tendance actuelle à la déperdition de
ressources environnementales » à l'horizon 2015 via 4 cibles dont
Intégrer les principes du développement durable dans les
politiques et programmes nationaux et inverser la tendance actuelle à la
déperdition des ressources naturelles, surtout des forêts ;
Réduire l'appauvrissement de la diversité biologique et en
ramener le taux à un niveau sensiblement plus bas d'ici à
2010 ; Réduire de moitié, d'ici à 2015, le
pourcentage de la population qui n'a pas d'accès à un
approvisionnement en eau potable ni à des services d'assainissement de
base ; Améliorer sensiblement, d'ici à 2015, les conditions
de vie de 100 millions d'habitants des taudis.
La plupart des pays ont du mal à traduire cet objectif
dans les actes, l'absence d'indicateurs de développement durable
n'étant pas la moindre des raisons. Il ne se passe de jour sans que les
décideurs ne soient tenus d'opérer des choix touchant
l'utilisation des ressources naturelles et les conséquences
environnementales des projets et politiques de développement. En
l'absence de solides indicateurs pour les guider dans ces choix, les pays
auront du mal à déterminer s'ils sont en fait sur une trajectoire
viable.
Ainsi, dans un ouvrage d'accompagnement intitulé
Where is the Wealth of Nations ?, la Banque Mondiale propose des
solutions pratiques pour évaluer la durabilité. Cet ouvrage
présente des estimations de la richesse totale, produite, naturelle,
humaine et institutionnelle. Le capital naturel représente, dans les
pays à faible revenu, une partie importante de la richesse totale, plus
importante que la part du capital produit. Pourtant, des nombreux pays pauvres
enregistrent une baisse, par habitant, du capital total et naturel. Cette
évolution est lourde de conséquences, non seulement du point de
vue de l'environnement, mais aussi dans la perspective du développement
en général (Banque Mondiale, 2005). L'évaluation des
variations de la richesse totale et de la richesse naturelle permettra de
disposer d'une mesure globale pour déterminer si le développement
se trouve sur une trajectoire viable. Cette évaluation devrait aller de
pair avec une action concertée visant à faire l'inventaire et
à déterminer la valeur des services environnementaux qui
sous-tendent l'activité économique et le bien-être.
Cinq ans après la Déclaration du
Millénaire, la communauté du développement et les pays en
développement ont déjà passé cinq années sur
les quinze prévues jusqu'à la date cible de 2015 pour les OMD
Le temps commence à presser pour la réalisation
de ces objectifs. Ce serait cependant une catastrophe si les résultats
obtenus d'ici à 2015 n'étaient pas viables en raison de la
surexploitation des sols et de l'épuisement des ressources halieutiques
et forestières.
Le septième objectif de développement pour le
Millénaire consiste véritablement à éviter une
telle issue.
Chapitre II. METHODOLOGIE DE TRAVAIL
2.1. Milieu d'étude
Notre étude a couvert les localités de Kahunga
et Karama en groupement de Bukoma, collectivité-chefferie de Bwisha,
territoire de Rutshuru, province du Nord-Kivu en République
Démocratique du Congo.
Elles abritent une population majoritairement féminine
et jeune environnant 602 âmes.
Tableau 1 : répartition de la population
à Kahunga et à Karama
Localité
|
Ethnie
|
Population
|
Hommes
|
Femmes
|
Enfants
|
Total
|
Ratio filles-garçons
|
KARAMA
|
2
|
88
|
96
|
135
|
319
|
Filles 70 - Garçons 65
|
KAHUNGA
|
2
|
58
|
69
|
156
|
283
|
Filles 81 - Garçons 75
|
TOTAUX
|
146
|
165
|
291
|
602
|
Filles 151 - Garçons 140
|
En somme, nous y trouvons 146 hommes, 165 femmes et 291
enfants dont 140 garçons et 151 filles. Cette population est
essentiellement constituée de deux ethnies dont de tutsi et celle de
hutu (SIKUBWABO et NFIZI, 2010).
Figure 1.
Répartition sexochronologique de la population de Kahunga-Karama
(en %)
2.1.1. Aspects physiques et hydrographique
La zone a un relief multiforme caractérisé par
des plaines et plateau avec une vallée où coulent les
rivières comme Kabaraza et Rutshuru.
Le sol y est fertile et d'origine volcanique. La couche arable
y est importante. Les cultures les plus importantes sont le soja, le haricot,
la banane, le sorgho, le maïs et le riz.
2.1.2. Aspects climatiques et socioéconomiques
La zone d'étude connaît deux saisons pluvieuses
et deux sèches (Sikubwabo, 2010) reparties comme suit :
ü De mi-septembre à mi-décembre : la
grande saison pluvieuse
ü De mi-décembre à début mars :
petite saison sèche
ü De mi-mars à mi-mai : la petite saison
pluvieuse
ü De mi-mai début septembre : la grande
saison sèche
La pluviométrie est variable et se situe autour 900 et
1 200mm de pluies par an. Les températures sont élevées et
varient entre 23 et 28°C.
La population est agricultrice à plus de 90% et vit
essentiellement des produits de champs, de petits commerces et de
l'élevage du petit bétail. L'agriculture y est surtout de
subsistance malgré la présence de quelques boisements et quelques
plantations de maïs.
Pas d'école ni centre de santé dans les deux
localités situées entre 7 et 10 km de Kiwanja et Rutshuru
où il y a école et centre de santé les plus proches.
Le seul point d'eau potable est capté depuis la source
Mulala et la seule borne qui désert la population est situé
à Kyambungu dans la localité de Karama. Ce point d'eau a
été aménagé par l'ONG Mondo Gusto le 25 juillet
1994 et desservait dans le temps quelques robinets dont celui de la
pépinière de WWF-PEVi. La déprédation des cultures
surtout des champs des maïs par les éléphants est
fréquente dans la zone.
2.2. Méthodologie de
récolte des données
2.2.1. Méthodes et techniques utilisées.
L'usage de plusieurs méthodes et techniques nous ont
permis de construire notre recherche sur des bases objectives.
A. Les méthodes
La méthode étant un ensemble des
procédés à utiliser pour découvrir la
vérité et la prouver, nous entraine à faire usage des
différentes méthodes dans la recherche de la réalisation
du présent travail.
a. Méthode comparative
La comparaison nous a permis de comparer les résultats
de la recherche du terrain aux différentes prérogatives
juridiques et résolutions du sommet du millénaire.
b. Méthode systémique
L'approche systémique nous a permis d'analyser la
problématique dans toute sa totalité, dans la complexité
d'éléments constitutifs interdépendants qui sont bien
organisés en fonction d'un but.
c. Méthode statistique
Elle nous a permis non seulement de dépouiller les
données mais aussi de les convertir sous forme chiffrée, et nous
a aussi facilité la comparaison des éléments de
phénomènes étudiés entre eux.
d. Méthode descriptive
Cette méthode nous a permis de décrire le milieu
d'étude, de fournir des renseignements sur la situation
géographique, économique, socioculturel de notre aire de
recherche qui est le domaine de chasse de Rutshuru en territoire du même
nom, en province du Nord-Kivu.
B. Les techniques utilisées
Nous avons recouru à cinq techniques de collecte des
données pour l'aboutissement scientifique du présent travail.
a. L'observation
Elle nous a permis de prendre connaissance des données
qui ne peuvent pas nous parvenir par nos enquêtes empirique, ainsi vivre
la réalité sur terrain.
b. L'interview libre
A l'aide de cette technique, nous avons laissé à
la population locale et aux différents acteurs oeuvrant dans le domaine
de chasse de Rutshuru et périphéries de s'exprimer en toute
liberté sur l'établissement de la zone tampon à Kahunga,
dans le domaine de chasse de Rutshuru, en territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu
face à l'atteinte des objectifs du millénaire
spécifiquement l'objectif N°7 qui parle du développement
durable. Les interviewés ont été de différentes
catégories d'âge ainsi que classes sociales (jeunes, vieux,
pauvres, riches, intellectuels, non intellectuels,...).
c. Technique documentaire
Pour la réalisation du présent travail, nous
avons aussi fait recours à différentes formes de
bibliothèques (virtuelles et non-virtuelles ou classiques). C'est ainsi
que nous avons consultés plusieurs documents sur internet mais aussi en
dur (Syllabus, TFC, mémoires, journaux, revues, ouvrages ou livres,
rapports, etc.).
d. L'Interview centrée et
l'interview libre
L'interview centrée a été
réalisée à l'aide d'un questionnaire élaboré
selon la cible qui est essentiellement constituées de la population
locale et différents acteurs oeuvrant dans notre aire de recherche.
Pendant que pour l'interview libre les enquêtés s'exprimer
librement autour de notre sujet de recherche
e. L'Echantillonnage
Nous avons procédé à cette technique
à fin de prendre une portion représentative de la
réalité pour nous fournir les données fiables.
2.2.2. Les variables de l'étude
ü Les avantages tirés du PNVi et de
l'établissement de la zone tampon par la population de
Kahunga-Karama ;
ü Les inconvénients du PNVi et de
l'établissement de la zone tampon pour la population de
Kahunga-Karama ;
ü Origine ou lieu de provenance de la population de
Kahunga-Karama ;
ü Durée de leur résidence à
Kahunga-Karama ;
ü Principales sources de revenu de la population de
Kahunga-Karama ;
ü Les attentes de la population de
Kahunga-Karama vis-à-vis du Parc ;
ü Recommandation de la population de
Kahunga-Karama pour une gestion durable de la ZT et du Parc ;
ü Le genre d'activité entreprise par
différentes organisations dans la gestion du DCR ;
ü Apports des activités des différentes
organisations oeuvrant dans la gestion du parc et l'établissement de la
ZT de Kahunga face à l'atteinte du 7ème objectif
des OMD;
ü Comment et quand les organisations oeuvrant dans
l'établissement de la ZT perçoivent-elles des fonds pour
l'exécution des leurs plans ;
ü Les avis et considérations personnelles des
enquêtés vis-à-vis du présent sujet de recherche via
le questionnaire d'enquête et de l'établissement de la ZT.
2.2.3. L'échantillonnage
Pendant nos enquêtes, face aux difficultés
d'interroger toute la population de Kahunga-Karama ainsi que tous les acteurs
oeuvrant dans l'établissement de la ZT du PNVi à Kahunga suite
aux conditions sécuritaires dans la région du PNVi, le choix d'un
échantillon s'est avéré inéluctable.
Pour cette étude nous avons fait usage d'un
échantillonnage stratifié et représentatif.
A. Description de l'échantillon sur les individus
Figure 2. Les enquêtés par
catégorie et par sexe
Le choix des enquêtés a été
occasionnel et aléatoire suite à l'insécurité qui
sévisse dans la région du PNVi. En nous efforçant de
suivre le respect de la loi de la représentativité d'un
échantillon, le choix de notre échantillon a été
défini comme suit : Sur un total de 100 enquêtés, la
population de Kahunga-Karama est représentée par 36 individus
dont 15 hommes et 21 femmes, les femmes représentant 53% contre 47%
d'hommes. Pour les autres catégories il n'y a pas eu de critère
de choix mais la stratification est clairement définie dans la figure
2.
B. Répartition de l'échantillon par tranche
d'âge
Figure 3. Répartition de
l'échantillon par tranche d'âge
En observant la figure3 ci-avant, la classe d'âge de
nos enquêtés est majoritairement celle de 31 à 45ans avec
51 enquêtés sur un total de 100 soit 51% 46ans et plus suit avec
39% et en dernier lieu la classe de 18 à 30ans avec 10% de
représentativité. Cela est dû au critère
chronologique dans la compréhension des conflits opposant le parc
à la population riveraine surtout le SAP autour des limites du DCR.
C. Niveau d'étude des enquêtés
Le constat est que la population de Kahunga-Karama est moins
instruite, sur 36 enquêtés 21 soit 58 % n'ont aucun niveau
d'étude (analphabètes), les femmes sont les plus
concernées (17/21 soit 80% d'analphabètes). On justifierait cela
par la considération sociale de la femme dans le milieu, la femme est
bonne pour le champ et la procréation disent-ils ; 13 soit 36% ont
quittés l'école au primaire ; deux seulement on
foulés le niveau secondaire. Et personne le niveau supérieur. Ils
expliquent cela par le fait que ceux qui partent étudié ne
reviennent jamais une fois avoir un diplôme, ils restent soit à
Kiwanja, soit à Rutshuru et même à Goma pour y travailler.
Cela s'expliquerait au mieux par le fait qu'il y a ni école, ni centre
de santé dans les deux localités, ces derniers requièrent
un minimum du niveau secondaire. Confère la figure 4 ci-après.
Figure 4. Le niveau d'étude
d'enquêtés
Chapitre III. PRESENTATION,
ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS DE L'ETUDE EMPIRIQUE
3.1. Origine de la
population de Kahunga-Karama
La population de Kahunga-Karama est originaire de la
cité de Kiwanja à 50% soit 18 enquêtés sur 36, puis
suivent les autochtones 13 sur 36 enquêtés soit 36%, les
originaire de Rutshuru représentent 5% soit 2 enquêtés, 9%
soit 3enquêtés viennent d'autres milieux de la région qui
ont été transformés en aire protégée
`'Parc'' (cfr. Figure 5).
Ceux qui viennent de Rutshuru et Kiwanja, nous indiquent
qu'ils se sont rapprochés de leurs champs pour reprendre les
activités champêtres car leur situation socioéconomique
devenez de plus en plus difficile. Pour les autres, il fallait rentrer occuper
leurs terres traditionnelles car ayant du mal à vivre à Kiwanja
qui devenait de plus en plus Nande (acculturation). En moyenne, ils y sont
revenus depuis 30ans.
Figure 5. Origine de la population de Kahunga-Karama
(en %)
3.2. Principales sources de revenu de la population de
Kahunga-Karama
L'agriculture est la principale source de
revenu de la population de Kahunga-Karama. Elle est pratiquée par 28 sur
36 enquêtés soit 78% à elle seule. Toute fois, elle est
associée à d'autres activités génératrices
de revenu comme la carbonisation 1 enquêté soit 3% de la
population, la charpenterie 3 enquêtés soit 8% et 4 soit 11% y
associent le petit commerce comme la vente des produits de l'agriculture
transformés à l'exemple du chikwange et d'autres produits
manufacturés. L'élevage du petit bétail est de
subsistance.
Figure 5. Les principales sources de revenu de la
population de Kahunga-Karama (en %)
3.2. La perception
des avantages du Parc et de la ZT par la communauté
Au regard de cette figure la population de Kahunga-Karama ne
reconnait que l'avantage écologique du DCR/Parc et de la ZT 36
enquêtés sur un total de 36 soit 100% de la population locale.
Pour ce qui est d'autres avantages (socioéconomique) seulement une
dizaine soit 28% de la population locale, tous membres des familles des
garde-parc qui affirme que le parc leur est bénéfique car
octroyant de l'emploi au mari, frère, cousin, neveux, fils de l'emploi.
Un seul indique qu'il trouve bon nombre de médicament pour se soigner en
cas de maladie, tout en indiquant qu'il y extrait frauduleusement. Au niveau du
SAP le constat est similaire et même plus, il indique qu'il y aucune
raison valable de conserver le DCR qui leur prive de leurs terres arables.
Figure 7. Les avantages tirés DCR et de la
zone tampon.
3.4. La perception d'inconvénients du Parc et de la ZT
par la communauté
Figure 8. Inconvénients du Parc/DCR et de la
ZT
La population de Kahunga-Karama indique à 100% que les
principaux inconvénients du Parc/DCR sont la déprédation
des leurs cultures par les animaux sauvages surtout les éléphants
qui surgissent la nuit et l'insécurité suite à la
présence des bandits armés incontrôlés dans le parc.
19 soit 53% fustigent la perte des terres qu'ils cultivaient à leur
jeune-âge dans le DCR.
Le SAP quant à lui, indique à 100% soit 26 sur
26 enquêtés que les principaux inconvénients sont la
déprédation des cultures par les animaux sauvages du parc surtout
l'éléphant et l'insécurité suite à la
présence des bandits armés incontrôlés dans le parc.
Il montre à 26 sur 26 enquêtés soit 100% que la cession des
terres qu'ils cultivaient à leur jeune-âge dans ce qui est devenu
le DCR aujourd'hui ne respecte pas les accords et le considère sous
forme d'une escroquerie organisée par l'Etat congolais via l'ICCN.
Pendant que l'ICCN montre que la déprédation est basée sur
le non respect des mesures de lutte apprises à la population en cas de
menace des bêtes sauvages.
Les autres catégories reconnaissent la
déprédation comme le problème majeur à
résoudre mais le parc en soi via le DCR et sa zone tampon à
Kahunga suit les normes pour sont établissement et ne présente en
ce terme aucun inconvénient 9 sur 30 membres d'associations oeuvrant
dans la ZT soit 30% et un agent sur 5 du WWF soit 20%.
L'insécurité suite à la présence des bandes
armées incontrôlées dans le parc n'est pas démise
(un agent sur 5 du WWF soit 20% et six sur 30 membres d'associations oeuvrant
dans la ZT soit 20% l'ont exprimé).
3.5. La perception d'attentes du Parc et de la ZT par la
communauté
Figure 9. Attentes vis-à-vis du Parc/DCR et
de la ZT
La population de Kahunga-Karama attend du parc qu'il ait
création d'emploi, construction d'au moins une école primaire,
une adduction d'eau pouvant faciliter l'accès à l'eau potable par
toute la population de Kahunga-Karama. Elle l'exprime en ce terme à 36
sur 36 enquêtés soit 100% dans la figure ci-haut. Le SAP exprime
les avis et y adjoint l'électrification de la zone avec le score de 23
sur 26 soit 88%.
Les autres attentes consistent en l'appui logistique et
financier permanent pour les associations oeuvrant dans la ZT, 30
enquêtés sur 30 l'expriment soit 100%.
Pour le SAP, c'est l'indemnisation des autochtones, le respect
des conventions de la cession. Que l'on redéfinisse le glissement qui
s'est fait sur les terrains déjà octroyés aux tiers, en
songeant surtout aux aspects écologiques et culturels des autochtones.
Ils l'expriment à 26 sur 26 soit 100%. La menace de rayer le DCR de la
carte physique est au rendez-vous. Ils l'expriment en ces
termes « nous arriverons à rayer de la carte le DCR,
en cas de non entente, car nous mettons au monde des paysans qui auront aussi
besoin des terres cultivables ». Ils finissent en ces termes
« nous reconnaissons que la protection de la nature est capitale,
mais pour qui protéger cette nature ? »
3.6. La perception sur les recommandations des
enquêtés pour une gestion durable du Parc et de la ZT
Figure 6. Recommandations pour une gestion durable de
la ZT du Parc
La démarcation inclusive du DCR, l'intégration
d'autochtones dans la gestion du Parc/DCR par l'octroi d'emploi aux autochtones
qualifiés, le respect par le Parc des engagements sur la cession des
terres par les autochtones et le rétablissement du pouvoir public
constituent la recommandation du SAP avec un score moyen de 25 sur 26 soit 96%.
Les associations oeuvrant dans la ZT suggèrent en plus de ce qui est mis
en exergue par le SAP la GIFS par la population enfin de tirer un rendement
maximum des petites portions de terres disponibles. Elles proposent aussi
la pacification de l'Est de la RDC et le retour des FDLR au Rwanda avec un
score moyen de 18 sur 30 soit 60%. La population locale suggère en plus
de ce qui précède la mise en place d'un comité de dialogue
entre le SAP et d'autres parties prenantes dans la conservation du parc ainsi
que, une commission de suivi des accords entre parties prenantes avec un score
moyen de 15 sur 36 soit 42 %. Les agents WWF quant à eux suggère
la cessation des conflits armés dans le paysage Virunga et le retour au
Rwanda des FDLR avec un score moyen de 4 sur 5 soit 80%.
3.7. La perception d'activités entreprises dans le
Parc/DCR et la ZT
Figure 7. Activités entreprises dans le
DCR/ZT
La population intervient avec un score moyen de 2 sur 36 soit
5% ; le SAP investit dans la destruction de ce que font les autre avec un
score à hauteur de 14 sur 26 soit 54% dans la catégorie ;
l'ICCN y intervient avec un score moyen de jouxtant 2 sur 2 soit 87%. Les FARDC
n'interviennent que dans la sécurisation et l'éducation
environnementale avec un score 1 sur 1 soit 100% dans la catégorie. Le
WWF intervient plus par l'appui technique, financier et logistique des autres
activités avec un score moyen supérieur à deux soit 50%
d'enquêtés dans la catégorie.
La population locale participe la moins dans les
activités de la conservation du DCR quand l'ICCN, le WWF et les
associations oeuvrant dans la zone tampon y participe fréquemment via
les recherches scientifiques, la sécurité via les patrouilles,
l'éducation environnementale et d'autres comme le financement
d'activités cadrant avec la conservation. Par contre le SAP investit
plus dans le sabotage de ce que les autres font.
3.8. Apports des activités des différentes
organisations oeuvrant dans la gestion du parc et l'établissement de la
ZT de Kahunga face à l'atteinte du 7ème objectif des OMD
Assurer un environnement durable pour les différentes
organisations oeuvrant dans la gestion du parc et de la ZT à
Kahunga (100%) se limite à exploiter intelligemment les richesses
naturelles du parc et protéger ses écosystèmes complexes
tout en mettant de côté les aspects sociaux de l'objectif
(Réduire de moitié, d'ici à 2015, le pourcentage de la
population qui n'a pas accès de façon durable à un
approvisionnement en eau potable et a un système d'assainissement de
base) ainsi que l'intégration des principes du développement
durable dans les politiques nationales; inverser la tendance actuelle à
la déperdition de ressources environnementales qui sont pourtant capital
pour une conservation durable du PNVi.
3.9. Comment et quand les organisations oeuvrant dans
l'établissement de la ZT perçoivent-elles des fonds et autres
moyens pour l'exécution des leurs plans
Pour les associations de la ZT 28 sur 30
enquêtés soit 93% indiquent qu'ils perçoivent le fonds,
pour la réalisation des plantations dans la ZT à Kahunga, des
partenaires de l'ICCN principalement du WWF-PEVi. Ils continuent en disant que
ce fonds est insignifiant et irrégulièrement perçu par
rapport au travail abattu. C'est ce que montrait Assitou Ndinga (2006, p3) il y
a de cela quelques années `' L'offre d'aide à la
cogestion des aires protégées ne repose pas sur une demande
explicite des populations. D'ailleurs, la demande d'aide même quand elle
est faite, elle est souvent interprétée dans le respect de la
logique du donateur, la logique de l'institution devant gérer l'aire
protégée et, parfois, celle des acteurs chargés de la
formulation du projet. D'où aussi des malentendus entre certaines
populations et certains projets''. Pour ce qui est de l'ICCN, 100%
d'enquêtés font voir que les primes et salaires proviennent des
partenaires de même que l'appui technique et logistique.
IL est fondamental de noter que les avis et
considérations personnelles des enquêtés vis-à-vis
du présent sujet de recherche, via le questionnaire d'enquête,
nous ont permis de d'avoir d'éclaircissements dans nos
différentes préoccupations.
Conclusion partielle
Parti des hypothèses selon les quelles
l'établissement de la zone tampon à Kahunga sous une gestion
participative/inclusive du DCR, la création d'un centre d'expression
paysanne avec intégration du SAP et la restauration du pouvoir public
permettrait d'inverser la tendance actuelle qui celle de l'appauvrissement de
la biodiversité du PNVi.
Nous nous sommes assigné l'objectif principal de
déduire l'état de lieux entre l'aide au développement et
la conservation de la nature face à l'atteinte des objectifs du
millénaire pour le développement. C'est ainsi que nous avons
enquêté un total de 100 personnes dont 36 habitant des
localités de Kahunga-Karama, 26 membres du SAP, 2 agents de l'ICCN, 5 de
WWF-PEVi, 1 officier des FARDC et 30 membres des associations de la zone
tampon. Nous servant de plusieurs méthodes et techniques d'enquête
nous avons abouti aux résultats suivants : la population de
riveraine ne bénéficie ou ne tire nul avantage de du PNVi et de
l'établissement de la zone tampon du point de vue socioéconomique
mise à part la régulation climatique par les boisements.
Inexistence d'école et de centre de santé dans les deux
localités riveraine de la ZT à Kahunga, une seule adduction d'eau
potable ; le taux d'analphabétisme est de 58%. La population est
majoritairement originaire de Kiwanja puis suivent les autochtones et celle
provenant des lieux qui font aujourd'hui partie intégrante du DCR.
L'agriculture est la principale activité et source de revenu, bien que
le quasi majorité n'ait pas de terres propres. Les inconvénients
de l'établissement de la zone tampon sont principalement la
déprédation des cultures de la population par les animaux
sauvages et la perte des terres paysannes. La population attend du Parc qu'il y
ait création d'emploi, construction d'au moins une école
primaire, une adduction d'eau potable, le respect par le Parc des engagements
sur la cession des terres par les autochtones et le rétablissement du
pouvoir public ; pas de GIFS ce qui occasionne la fuite de terres en
baisse de rendement, et accroit la pression sur les terres du Parc. Le SAP
investit dans la dévastation de ce que font les autres acteurs pour la
conservation du parc, l'ICCN intervient techniquement mais aussi dans la
sécurisation avec l'appui des FARDC, le WWF en tant que principal
partenaire dans l'établissement de la ZT intervient plus par l'appui
technique, financier et logistique à l'ICCN et aux associations de la
ZT. Toute fois les associations décrient le manque de transparence et la
gestion exclusive des fonds alloués à l'établissement et
à la gestion de la ZT.
Ce qui nous conduit à proposer dans le chapitre
suivant les axes stratégiques d'intervention en guise de solution.
Chapitre IV. ORIENTATIONS
STRATEGIQUES POUR UNE MISE EN APPLICATION DU 7ième OBJECTIF DES
OMD DANS LA GESTION DE LA ZONE TAMPON DU PNVI A KAHUNGA
4.1. Introduction
L'avènement des réfugiés rwandais en 1994
et la série des guerres et autres conflits armés de 1996 à
nos jours ont occasionnés des dégâts écologiques
importants et une violation des aires protégées du pays surtout
celles de l'Est ; mais aussi, l'avilissement de l'Etat ont affaibli la
capacité de l'ICCN de conserver les APs dont le PNVi qui servent
jusqu'à nos jours de bastion des différents groupes armés
encore actifs dans la partie Est de la République. L'explosion
démographique avec comme induction la croissance de la densité
des populations des périphéries du PNVi, accentuant de ce fait la
pression sur les ressources naturelles, surtout la forêt (bois) comme
principale source énergétique et les terres du parc par la
population majoritairement paysanne en croissance perpétuelle.
Vu ce
qui précède, il sied en guise de piste de solution aux
problèmes enchevêtrant la gestion de la ZT du PNVi à
Kahunga, dans le groupement de Bukoma, territoire de Rutshuru en province du
Nord-Kivu, penser un plan stratégique de gestion durable.
L'essor économique de la RDC ne s'appuierait
que sur la qualité et l'intégrité de ses innombrables
ressources naturelles, du fait que, les biens environnementaux procurent des
opportunités immenses dans la perspective d'une croissance
économique durable. La RDC comme la Nord-Kivu ne peuvent donc se
permettre de perdre, suite au gaspillage, les biens environnementaux, au risque
de compromettre leur développement socioéconomique. En RDC, plus
d'une cinquantaine de millions d'habitants dépendent directement ou
indirectement de ces biens et service qui expliquerait l'écart du niveau
de vie entre la population urbaine et rurale. La volonté politique
manque au rendez-vous chez nous pendant que les gouvernements africains
reconnaissent ce fait en mettant en place des mesures pour sauvegarder ces
biens précieux pour bon nombre de pays, singulièrement l'adoption
fondamentale du Plan d'action de Lagos en 1980 (NEPAD). Celui-ci proposait des
mesures concrètes pour prendre en charge la corrélation entre
l'environnement et le développement et stipulait, entre autres, la
nécessité que les gouvernements africains définissent des
options politiques, des stratégies et des programmes réalistes
pour incorporer les considérations environnementales à la
planification du développement (Rajab Elwaer A., 2006). La RDC semble
marquer les pas pour ce qui est de l'application des différents textes
de loi et conventions.
4.2. Arbre des problèmes pour une gestion durable du
PNVi
Confits fonciers
Epuisement des terres paysannes
Infertilité des terres paysannes
Absence de la GIFS
Tragédie des biens communs
Envahissement du Parc
Croissance de la pression anthropique sur les terres arables du
parc
Perte de la biodiversité
Déboisement
Perturbation climatiques
Faible recours aux sources énergétiques
alternatives (Energies propres)
Croissance de la demande énergétique/bois
Explosion démographique dans les zones jouxtant
le PNVi
Forte densité aux périphéries du PNVi
Conflits armés (guerres)
Conflits politiques
Mode d'accès aux ressources naturelles mal ou pas
défini
Déplacement en masse des populations humaines
Absence et/ou mauvaise politique foncière et
environnementale
Corruption et clientélisme
Mauvaise gouvernance
Avilissement de l'Etat (du pouvoir public)
Impunité
Absence d'une politique de prévention des catastrophes
(l'éruption volcanique, ...)
APs transformées en bastion des groupes armés
Faible capacité de l'ICCN de conserver les APs
Perte de l'équilibre biologique
4.3. Arbre des solutions pour une gestion durable du
PNVi
Conservation biodiversité
Restaurationde l'équilibre biologique
Intégration et/ou DDR des groupes armés nationaux
et DDRR ou rapatriement des FDLR
Baisse de la pression anthropique sur le Parc donc sur la
terre
Stabilité démographique dans les zones
jouxtant le PNVi
Pacification de l'Est
Moins de confits fonciers
Reboisement
Stabilité climatique
Stabilité politiques
Mode d'accès aux ressources naturelles bien
défini
Sédentarisation des populations humaines
Conservation des terres paysannes
Bonne politique foncière et environnementale
Cessation de la corruption et du clientélisme
Bonne gouvernance
Restauration de l'autorité de l'Etat (du pouvoir
public)
Abolition de l'impunité
Existence d'une politique de prévention des catastrophes
(l'éruption volcanique, ...)
Baisse de la densité humaine aux
périphéries du PNVi
Forte capacité de l'ICCN de conserver les APs
Recours aux sources énergétiques alternatives
(Energies propres)
Fertilité des terres paysannes
Existence de la GIFS
Empêcher la tragédie des biens communs
Baisse de la demande énergétique/bois
Non envahissement du Parc
La figure 13 consistant en l'arbre des solutions pour une
conservation efficace et durable du PNVi et par là son Domaine de Chasse
à Rutshuru, nous témoigne du rôle capital de l'Etat. Le
pouvoir public est à la base de tout développement
socioéconomique. La conservation de la nature ne fait pas exception
à la règle. Ostrom (2010) cite la suggestion de Ehrenfeld (1972)
en ce terme « si l'on ne peut attendre des intérêts
privés qu'ils protègent le domaine public, alors la
régulation externe par les agences publiques, gouvernement ou
autorités internationales est nécessaire » pour
montrer que la fonction de l'Etat demeure inaliénable pour une gestion
efficace et durable des ressources naturelles. Certains chercheurs vont
jusqu'à prouver que des « gouvernements de fer »
seraient nécessaires pour lutter contre les problèmes
environnementaux Heilbroner (1970). De ce fait nous devons commencer par la
restauration de l'autorité de l'Etat ou le pouvoir publique pour qu'on
ait la bonne gouvernance qui nous conduira à l'abolition de
l'impunité, de la corruption ainsi que du clientélisme. Cela nous
conduira à une bonne politique foncière et environnementale. Une
bonne politique environnementale et foncière conduira à
l'existence d'une politique de prévention des catastrophes naturelles et
environnementales et/ou artificielles, mais aussi une définition du mode
d'accès aux ressources naturelles. Elle permettra de limiter la
tragédie des biens communs par la fixation des mesures imposables
à tous. Les relations politiques se définissent dans nos pays
autour de l'accès aux ressources, surtout les ressources naturelles. La
pacification de l'Est de la RDC ne peut avoir d'issues que par la
volonté politique des acteurs tant nationaux qu'internationaux. Les
politiques décideront de la suite des groupes armés nationaux
(Maimai, PARECO, ...), étrangers FDLR et autre non armés comme la
SAP. Cette paix retrouvée accroitra la capacité de l'ICCN de
conserver les aires protégées mais aussi conduira à la
sédentarisation des populations humaines dans leurs milieux respectifs.
Mais il faudra que l'ICCN arrive à donner de l'appui aux
considérations sociales des communautés à supposer
qu'elles respectent les principes de bonne gouvernance et que celles-ci donnent
leur appui objectif de la conservation du parc. Il ne servirait à rien
à se cramponner sur des compromis sans respect de contres-parties
d'engagements, comme ceux conclu lors du décret de 1925, en 1944, etc.
mais le gain mutuel `'win - win''. La sédentarisation
stabiliserait la démographie des zones périphériques du
Parc en favorisant directement la baisse de la densité
démographique dans ces zones, avec comme conséquence la baisse de
la pression anthropique sur les ressources naturelles du parc dont le plus
demandées sont la terre arable et le bois. La pression sur ce dernier
qui constitue la principale source énergétique ne peut baisser
qu'avec la baisse de la demande énergétique en bois par le
recours aux énergies alternatives. Les reboisements comme celui de la ZT
à Kahunga se développeront et contribueront de se fait à
la régulation de la stabilité atmosphérique et à la
conservation de la biodiversité. L'abaissement de la pression sur les
terres du parc serait maintenu par la gestion intégrée de la
fertilité du sol et l'amoindrissement des conflits fonciers entre membre
d'une même famille parfois ce qui entrainerait la conservation des terres
paysannes en qualité (fertilité) et en quantité. A
l'opposé c'est la tragédie de biens communs qui décimerait
le parc. D'où une bonne gouvernance politique amènerait la
population à faire usage de la propriété privée qui
serait déjà productive. L'application de la sanction selon la loi
déterminant l'accès aux ressources naturelles minimiserait la
tragédie des biens communs ce qui entrainerait le non envahissement du
par cet par là la conservation de la biodiversité.
4.4. Structure de
gestion participative proposée
4.4.1. Proposition d'une structure de mise en
oeuvre
Communauté locale
ETAT
ONG de développement
Partenaires
Conservation du PNVi et développement de la population
riveraine de celui-ci
Gouvernement provincial
ICCN
L'assemblée provinciale
Partenaire de l'ICCN
Administration publique locale
ILD
SAP
La structure de mise oeuvre consiste en un schéma
d'interaction entre acteurs de la mise oeuvre de la stratégie. Cette
structure doit impérativement être inclusive et non exclusive
comme l'a fait voir la population de Kahunga-Karama par nos enquêtes.
Cette structure n'est qu'un ouvrage pour une gestion
participative avec approche inclusive. La participation est basée sur un
partenariat entre tous les acteurs de la société autour d'un
intérêt commun qui est la conservation du PNVi et le
développement de la population riveraine de celui-ci. Le mode de gestion
participatif des ressources naturelles est le mode idéal dans le cas de
notre réflexion, car le mode d'accès aux ressources naturelles du
parc a des répercutions sur sa conservation et le développement
des sa périphérie. Le cas typique est du SAP qui se voit exclus
et constitue de ce fait la plus grosse embuche pour la conservation du DCR.
S'inspirant de l'ORTPN du Rwanda et d'UWA de l'Uganda, il y a
eu création du CaCoPEVi mais qui ne fait pas des preuves sur terrain
(Bagurugumwe, 2011).
Les différents acteurs formant ainsi une sorte
d'institution que j'appellerais consortium pour une gestion durable du
PNVi/DCR, doivent se mettre d'accord sur le mode de conduite de tout un chacun.
Nous inspirant de Ostrom E. (2010) qui pense qu'il soit possible de
déterminer les ressources nécessaires et suffisantes pour des
institutions durables, étant donner que faire fonctionner des
institutions requiert une volonté fondamentale de la part des individus
impliqués. Nous faisons ainsi recours aux Principes de Conception
Communs aux Institutions Durables de Ressource Communes qui sont entre
autre :
1.
Des limites être clairement définies
Les
individus ou ménages possédant des droits de prélever des
unités de ressources d'une ressource commune doivent être
clairement définis, ainsi que les limites de la ressource commune en
tant que telle ;
2.
La concordance entre les règles d'appropriation et de fourniture et les
conditions locales.
Les règles qui restreignent en termes de temps,
d'espace, de technologie et/ou de quantité l'appropriation des
unités de ressource sont liées aux conditions locales et aux
obligations en termes de main-d'oeuvre, de matériel et/ou
d'argent ;
3.
Des dispositifs de choix collectif
La
plupart des individus concernés par des règles
opérationnelles peuvent participer à la modification des
règles opérationnelles surtout en cas de nécessité
pour la poursuite d'objectifs poursuivis qui pour nous est la conservation du
PNVi et le développement durable des populations de sa
périphérie.
4.
La surveillance
Les
surveillants qui examinent les conditions de la ressource commune et le
comportement des appropriateurs, rendent compte aux appropriateurs ou sont les
appropriateurs eux-mêmes ;
5.
Les sanctions graduelles.
Les
appropriateurs qui transgressent les règles s'exposent à des
sanctions graduelles (en fonction de la gravité et du contexte de
l'infraction) par les autres appropriateurs et/ou des agents travaillant pour
compte des appropriateurs ;
6.
Des mécanismes de résolution des conflits
Les
appropriateurs et leurs représentants disposent d'un accès rapide
à des arènes locales bon marché pour résoudre les
conflits entre appropriateurs ou entre les appropriateurs et leurs
représentants ou agents ;
7.
Une reconnaissance minimale de droit d'organisation
Les
droits des expropriateurs d'élaborer leurs propres institutions ne sont
pas remis en cause par les autorités gouvernementales externes.
Pour
les ressources communes appartenant à des systèmes plus
grands :
8.
Les entreprises imbriquées
Les
activités d'appropriation, de fourniture, de surveillance, d'application
des règles, de résolution des conflits et de gouvernance sont
organisées par de multiples niveaux d'entreprise imbriquées.
Pour
que ces principes constituent une explication crédible de la
pérennité de ces ressources communes et de leurs institutions, il
convient de démontrer qu'ils peuvent influencer les incitations de
manière à ce que les appropriateurs soient disposés
à s'engager à se conformer aux règles
opérationnelles élaborées dans ces systèmes,
à veiller au respect des règles par les uns et les autres et
à maintenir les institutions de ressources communes de
génération en génération.
4.4.2. Description de la
stratégie
a.
Vision de la stratégie
Du fait que la gestion
participative ou inclusive des ressources naturelles est une stratégie
de conservation qui doit dépasser les décisions individuelles, la
présente stratégie est fondée sur le concours de toutes
les parties prenantes (Bakongo, 2008) ; on l'appellerait comité
local de développement et de conservation de la biodiversité, de
développement durable en un mot. Vu le nombre élevé de
parties prenantes, de normes, d'intérêt et des conflits ouverts,
cette stratégie constitue l'unique possibilité de gestion durable
du PNVi/DCR. Le seul préalable demeure l'évacuation des
différents groupes armés nationaux et internationaux.
Cette stratégie
vise la promotion du PNVi/DCR et de sa zone tampon à Kahunga-Karama,
groupement de Bukoma ainsi que la promotion
socioéconomico-écologique à l'échelle du territoire
de Rutshuru. Amener tous les acteurs (ONG de toutes catégories
confondues, les politiques, la SAP, les ILD, l'ICCN et ses partenaires)
à agir pour cette finalité c'est-à-dire qu'elle est
fondée sur une démarche participative mobilisant les efforts
endogènes et exogène.
b.
Etapes de sa mise en oeuvre
La stratégie est défini par Gayl Ness
(2007) comme étant un processus permettant de :
û Concevoir et mettre en oeuvre une série
d'action;
û Renforcer et modifier les valeurs, les
pratiques et les institutions ;
û Atteindre des objectifs
spécifiques ;
û Améliorer et préserver le
bien-être des populations et la qualité des
écosystèmes.
Ses composantes sont
structurées dans une logique organisationnelle dans un ordre
d'importance et d'interdépendance dans sa mise en oeuvre.
La stratégie suivra
quatre étapes dans sa mise en oeuvre, entre autres :
ü Organisation d'un
atelier territorial sur la conservation du PNVi/DCR et le développement
socioéconomique de sa périphérie. Cet atelier permettra de
réunir tous les acteurs ou parties prenantes pour une définition
participative des problèmes liés à la conservation du PNVi
vis-à-vis du développement de la communauté et des pistes
de solution, des mécanismes de leur mise en oeuvre ainsi que les actions
à mener. Les cartes d'utilisation des terres dans et autour du PNVi
seront d'une importance capitale à cette phase.
ü Constitution de la
structure de gestion intégrante du PNVi/DCR qu'on appellerait pour
assurer la coordination des activités ;
ü Appui de la
structure de gestion en formation. Ceci consiste en une capacitation en gestion
participative des animateurs de ce que nous appelons Comité Local de
Développement et de Conservation de la Biodiversité ; Il
faut dispenser une formation, imaginer des activités économiques
nouvelles, faire en sorte que la dynamique instaurée soit
intériorisée par les populations. Dans la mesure où le
projet évolue, et parfois s'infléchit notablement, des processus
de prise de décision collective doivent être
réinventés (SMOUTS MC., 2000).
ü Le suivi d'impact
des actions entreprises par Comité Local de Développement et de
Conservation de la Biodiversité dans cet objectif que le comité
s'est assigné d'atteindre. Ceci permettra aux acteurs de
s'appréhender du progrès réalisé.
Pour plus de
légitimer et légaliser cette initiative de lancer la structure
peut être entreprise par l'ICCN et le gouvernement provincial soit par
l'ICCN et l'assemblée provinciale.
c.
Niveau d'application
La matérialisation
de cette stratégie sera pratique dans la province du Nord-Kivu. Les
actions seront appliquées dans la région du PNVi/DCR,
principalement en territoire de Rutshuru, collectivité chefferie de
Bwisha, tous les groupements riverains du DCR via sa zone tampon qui part de
Kahunga. Il ne serait pas objectif d'appliquer cette stratégie sur
l'ensemble du paysage Virunga, quoi que faisable, suite à une marge
identitaire des milieux bien que minime. La zone jouxtant la ZT à
Kahunga nous confère un niveau maximum d'application de cette
stratégie.
d.
Rôle de la structure
La structure est
formée pas les hommes qui participent activement à la gestion des
ressources naturelles qui en même temps sont à l'origine des
initiatives de développement communautaire. Elle a pour rôle de
concevoir et de mettre en action des stratégies et activités
susceptibles de conserver le PNVi/DCR et la ZT à Kahunga ainsi que celui
de canaliser les initiatives prises pou la promotion du développement
des communautés riveraines, on parlerait d'un plan de gestion4(*) du PNVi/DCR.
e.
Rôle des acteurs impliqués dans la stratégie
Pour son application, la
stratégie requiert une implication sérieuse des acteurs de la
structure de gestion, qui sont entre autres : le gouvernement provincial,
l'assemblée provinciale, l'ICCN et ses partenaires, les administrateurs
public locaux, les représentants des toutes les initiatives locales de
développement agréées par l'administration publique
locale, le Syndicat d'Alliance paysanne et toutes les ONG actives dans tous les
secteurs de développement dans la région.
û Le gouvernement provincial,
Le gouvernement provincial
a le rôle de courroie de transmission avec les instances nationales comme
les ministères dans le cadre de la facilitation ou de la
légalisation de la structure ainsi que celle de ses décisions,
afin d'en assurer l'exécution au niveau provincial à travers les
services publics compétents. De ce fait, la structure pourra travailler
officiellement dans l'autonomie sans beaucoup d'interférences d'autres
institutions étatiques. Mais aussi, les actions prises par la structure
feront partie intégrale d'un plan provincial de développement
élaboré.
û L'assemblée provinciale,
Du fait que, les décisions relatives à
la gestion des ressources naturelles sont complexes et peuvent prêter
à la polémique lors de la prise de décision concernant par
exemple la répartition des terres ou d'autres ressources ; le
pouvoir législatif élaborera des édits sur proposition de
la structure de gestion participative. Des édits qui ne seront non
seulement exécutés par le gouvernement provincial mais aussi par
les administrations locales. En tant que représentation du peuple, elle
a aussi le rôle d'apprécier les accords avec d'autres partenaires
intéressés.
û Les administrateurs publics locaux
Ils pourront faciliter au
niveau des entités respectivement sous leur gouvernance
l'exécution des décisions ou édits avalisés par
l'assemblée provinciale et/ou le gouvernement central ou provincial sur
proposition de la structure de gestion participative.
û l'ICCN
L'Institut Congolais pour
la Conservation de la Nature est un organe étatique technique ayant la
conservation des APs dans ses attributions.
Dans la structure, il
fournira les textes juridiques relatifs aux limites du PNVi/DCR ainsi que des
données sur la gestion des APs pour aider la structure dans ses
orientations de prise décision. Il assurera la disponibilité des
données sur la gestion du Parc y compris la répartition des
recettes pour savoir la part des fonds à réserver à la
structure afin de lui permettre de prendre des décisions
conséquentes.
û Les partenaires et autres ONG actives dans la
région
Ils sont indispensables
dans la planification des actions de conservation du PNVi et celles de
développement de toute la région car oeuvrant dans
différents secteurs sur un même terroir. Financièrement,
ils constituent la porte des fonds qui permettront la réalisation et
l'exécution des programmes de développement de la région
et de ceux de la conservation de la nature. Politiquement, ils sont une
opportunité pour une pacification rapide et totale de la région
(ils ont de l'influence sur les différents groupes armés oeuvrant
dans la région via leurs nations ou Etat d'origine qui sont
premièrement leurs bailleurs de fonds et deuxièmement font partie
des nations les plus influentes du monde, le plus souvent).
En bref, les partenaires
ont le rôle d'apporter l'appui nécessaire à la structure
entre autre l'apport des connaissances, les compétences et les
ressources financière nécessaire pour le bon fonctionnement de la
structure. Ils faciliteront la conception scientifique, technique et
organisationnelle de la structure (Bakongo, 2008).
û Les représentants des ILD et le Syndicat
d'Alliance paysanne
Ils serviront de courroie communicationnelle entre la
population de la périphérie du Parc et/ou les paysans et la
structure. Ils livreront des pistes de solutions pour la réalisation des
problèmes des champs cultivés à l'intérieur du
PNVi/DCR et/ou le déplacement de la ZT se situant à Kahunga.
Enfin, ils matérialiseront les décisions et actions de la
structure dans leurs entités respectives.
f.
Conditions critiques
Tout doit partir de la
reforme de la loi N°69-041 du 22 août 1969 portant la conservation
de la nature en RDC ; la pacification de la zone d'application de la
stratégie en particulier et de tout l'Est de la RDC en
général s'avère d'une importance fondamentale.
L'élaboration et la vulgarisation du plan de gestion du PNVi et la
vulgarisation de la loi portant conservation de la nature auprès de la
population riveraine du PNVi en général et de la zone
d'application de la stratégie en particulier sont
inéluctables.
g. Recommandations
Au regard de ce qui précède nous recommandons ce
qui suit :
À l'Etat congolais,
- De
reformer la gouvernance en général pour lutter contre la
corruption, le clientélisme à la base de l'impunité qui
rongent toute la vie de la société ; mais aussi la reforme
de la loi 069-041 du 22 août 1969 relative à la conservation de la
nature en RDC en y incluant l'aspect de gestion participative des APs ;
- De
procéder au DDRRR pour les bandes armées congolaises et DDRR pour
celle étrangères dont le FDLR (pour ce dernier il faut beaucoup
user de la diplomatie). D'où il doit renforcer la coopération
régionale en matière de solutions politiques pour la pacification
de l'Est ainsi que pour l'environnement et d'activités techniques et
scientifiques pour minimiser la dégradation et donner un
intérêt tout particulier aux biens et services environnementaux
qui sont essentiels pour réaliser un développement durable ;
mais aussi pour bénéficier d'expériences des autres. Ce
qui accroitra la capacité d'intervention de l'ICCN.
Au gouvernement et parlement
provinciaux du Nord-Kivu, de :
-
Acquérir des édits pour la conservation du DCR et de la ZT
à Kahunga ;
-
Susciter légalement la participation communautaire dans la conservation
de la nature ;
-
Dégager des plans de développement communautaire (unité de
planification de développement) ;
À l'ICCN,
- De
réaliser des actions de développement communautaire de la
population environnante et non des actions de trompe-oeil (gain mutuel ou
gagnant-gagnant) ;
- De
renforcer les capacités du personnel ainsi que leur motivation pour
qu'il soit stable économiquement ;
- De
vulgariser des sources alternatives de ressources du Parc dont celle
énergétiques de grande nécessité pour la population
riveraine.
Aux partenaires,
-
D'apporter les appuis technique, scientifique, humain et financier susceptibles
d'assurer la conservation du PNVi/Virunga ainsi que sa ZT à
Kahunga ainsi que le développement durable de la population
environnante ;
Aux ILD et au SAP
-
D'assurer une large diffusion de la loi portant conservation des APs ;
-
Identifier avec le Parc les actions à mener en faveur de la population
riveraine ;
-
D'adopter des attitudes et comportements susceptible de favoriser
l'établissement de la ZT et la démarcation du DCR ;
- De
servir de courroie communicationnelle entre la population et Parc en vue d'une
matérialisation des décisions portant sur la conservation du
PNVi.
CONCLUSION GENERALE
En analysant l'établissement de la zone tampon du Parc
National des Virunga à Kahunga face à l'atteinte des objectifs du
millénaire pour le développement, spécifiquement
l'objectif 7ème dans la zone Kahunga-Karama, du groupement de
Bukoma en collectivité chefferie de Bwisha, territoire de Rutshuru au
Nord-Kivu ;
Le constat est que le climat dans lequel les limites du parc
ont été établies a favorisé une conception
directive et plutôt exclusive de la population riveraine, pour dire que
l'établissement des parcs nationaux, sans trop de souci pour son impact
sur le quotidien socio-économico-culturel des habitants des lieux
érigés en parcs, allait bien avec le style autocratique de
l'administration coloniale, qui était aussi bien adapté au
gouvernement postcolonial jusqu'à peu avant les périodes des
conflits armés avec comme incidence les mouvements massifs des
populations (cas typiques des refugiés rwandais en 1994 et
déplacés internes de la RDC de 1996 à nos jours) direction
les agglomérations autour du PNVi. L'avilissement de l'Etat, vient
accroitre l'accomplissement de la tragédie des biens communs mai aussi
la population autochtone n'était pas à l'époque de la
création du PNVi une force politique organisée, comme elle est
aujourd'hui, cas du SAP.
Ce qui a conduit à l'établissement de la zone
tampon à Kahunga, celle-ci contribue en premier lieu à l'atteinte
du 7ème Objectif du millénaire pour le
développement de la manière où elle permet d'exploiter
intelligemment les richesses naturelles et de protéger les
écosystèmes complexes du PNVi dont dépend la survie de la
population riveraine (assure un environnement durable). Pour dire qu'elle
permet d'inverser la tendance actuelle selon laquelle les terres se
dégradent à un rythme alarmant; les espèces animales et
végétales disparaissent en nombre record suite à la
surexploitation; les climats changent, entraînant des risques
d'aggravation des sécheresses et des inondations suite à la non
existence d'une politique de GIFS, ce qui occasionne la fuite de terres en
baisse de rendement et accroit la pression sur les terres du Parc. La
population locale est exclu de la gestion de la ZT ; quand en second lieu
il y a encore d'énormes soucis d'accès aux sources sûres
d'eau potable, aux soins de santé et à l'éducation de base
mais aussi le type d'habitations n'épargnant pas la population
confortablement d'intempéries ; le conflit entre SAP et Parc est
farouche. Toute fois les associations de la ZT décrient le manque de
transparence des fonds alloués à l'établissement et
à la gestion de la ZT.
Au vu de ces résultats, nous sommes arrivés
à proposer un cadre stratégique avec proposition d'une structure
de mise oeuvre pour : une détermination des rôles des
différents acteurs de la structure, une démarcation inclusive des
limites du PNVi/DCR, pour amener le Parc au respect strict des engagements sur
la cession des terres par les autochtones et le rétablissement du
pouvoir public ; Pour assurer la durabilité de l'environnement dans
la région du PNVi, le monopole d'usage de la force qu'a l'Etat peut
être utilisé comme mécanisme fondamental d'organisation
d'une variété d'activités humaines qui produiront des
bénéfices collectifs, élaborer les règles, les
suivre et accompagner leur application (Ostrom E., 2010), ce qui permettra de
limiter la tragédie des biens communs. Il ne servirait à rien de
se cramponner sur des compromis sans respect par les contres-parties des
engagements conclus, comme ceux du décret de 1925, en 1944, etc.
c'est-à-dire quand le gain mutuel `'gagnant-gagnant'' est
démise. Renforcer la coopération régionale en
matière de solutions politiques pour l'environnement et
d'activités techniques et scientifiques pour minimiser la
dégradation et donner un intérêt tout particulier aux biens
et services environnementaux qui sont essentiels pour réaliser un
développement durable ; mais aussi pour bénéficier
d'expériences des autres. Il ne sert à rien de délimiter
des aires protégées et d'établir de beaux codes forestiers
et fonciers si les gens qui dépendent de la forêt et qui y vivent
ne savent pas de quoi il s'agit et sont dépossédés de
leurs moyens de survie sans alternatives crédibles. Chaque étape
doit être élaborée avec les habitants, des formes de
participations permettant l'appropriation du projet par tous les acteurs au
niveau de la base (les chefs de village, les femmes, les jeunes, les
thaumaturges...) doivent être trouvées. C'est ainsi, il faut
dispenser une formation, imaginer des activités économiques
nouvelles, faire en sorte que la dynamique instaurée soit
intériorisée par les populations. Dans la mesure où le
projet évolue, et parfois s'infléchit notablement, des processus
de prise de décision collective doivent être
réinventés (MC Smouts, 2000).
De tout ce qui précède, notre
préoccupation demeure profonde ; les moyens et le temps nous
imparti étant limités, nous n'avons réalisé qu'une
clairière et demeurons ainsi expansifs aux remarques et suggestions
éventuelles pour parfaire cette étude.
BIBLIOGRAPHIE
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zone tampon du parc national des Virunga « PNVi »,
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60p.
IV. Cours, pétition, arrêté et
autres
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naturelles, G3 Environnement et Développement Durable,
inédit, ISDR-Bukavu, 2006-2007, 116pp.
2. Kujirakwinja D., Cours des Statuts et gestion des APs,
L2 Environnement et Développement Durable, ISDR-Bukavu, 2010-2011,
67pp.
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d'environnement associé au concept de développement
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4. MUHIGWA JB., Analyse Approfondie de l'Environnement, notes
de cours L2Environnement, ISDR-Bukavu, inédit, 201, 82pp.
5. RDC, Arrêté N° 00024 du 14 février
1974, créant un domaine de chasse réservée en zone
de Rutshuru, signé à Kinshasa par le Commissaire d'Etat à
l'Agriculture le 14 février 1974.
6. ICCN, Circulaire N°1931/IZCN/CPDG/DG/88 du 04
Août 1988, sur la délimitation du Domaine de Chasse de Rutshuru,
ICCN, Kinshasa, 1988.
7. SAP, Pétition du 02 janvier 2011adressée
au Président de la République, portant sur la réclamation
des terres spoliées par l'ICCN au sujet du Parc National des Virunga et
de l'indemnisation des victimes de violations des droits garantis à la
personne humaine, Goma 2011, 28pp.
LES
ANNEXES
ANNEXE 1. Les associations
oeuvrant dans l'établissement de la zone tampon du Parc National des
Virunga à Kahunga
N°
|
Association
|
Domaine d'intervention
|
Localisation
|
|
1. AADE
Association pour le développement de l'environnement
|
-Apiculture ; Alphabétisation des adultes
- Reboisement
|
RUTSURU CENTRE
|
|
2. AJAKAR
Association des jeunes Amis de Kacheche pour le
développement
|
-Reboisement
-Sensibilisation
-Foyer amélioré
|
CITE DE KIWANJA
|
|
3. LSC
Ligue pour la Solidarité Africaine
|
-Encadrement des victimes de violence sexuelle (métier) et
psycho sociale
|
CITE DE KIWANJA
|
|
4. RPVA
Réseau des planteurs pour la protection de l'arbre
|
-Reboisement
|
KIWANJA
|
|
5. ADIMIR
Association de Développement Intégral en Milieu
Rural
|
-Apiculture
-Elevage de petit bétail
-Reboisement
|
RUGARI
KIWANJA
Groupement de Bukoma
|
|
6. CEFOPRORU
|
-Améliorer l'habitat
-Coupe couture
-Briqueterie
-Reboisement
Sécurité alimentaire
-Protection de l'environnement
-Réinsertion socio-économique de vulnérables
et Agroforesterie
|
KIWANJA
|
|
7. CIPSOPA
Centre d'intervention et de promotion sociale participative
|
-
|
KIWANJA
|
|
8. FOCAS
Femme ouvrière catholique Animatrice de santé
|
-Entraide agricole
-Foyer amélioré
|
-
|
|
9. CMES
Caisse Mutuelle d'Entraide Sociale
|
-Entraide mutuelle en cas de décès, maladie
prolongée et mariage.
-Reboisement
|
KIWANJA
|
|
10. ACODERU
Association coopérative pour l'Entraide et le
développement.
|
-Entraide bimensuelle
-Elevage de petits bétails
-Multiplication des semences des cultures vivrières
-Commercialisation des produits divers et denrées
alimentaires.
|
KIWANJA
|
|
11. REFECO
Regroupement des femmes Congolaises
|
-Agriculture
-Elevage
-Coupe couture
-Foyer amélioré
|
RUTSHURU et KIWANJA
|
|
12. AJFBD
Association des jeunes fournisseurs des briques pour le
développement
|
-Briqueterie
-Reboisement
|
KATORO et groupement de BUKOMA
|
|
13. AGAPARC
Association des gardes parcs pour le reboisement
communautaire
|
Reboisement
|
RUTSHURU et KIWANJA
|
|
14. COFODI
|
Reboisement
|
-
|
|
15. AFECADE
Association des femmes chrétiennes pour l'agriculture et
le développent
|
-Apiculture
-Foyé amélioré
-Reboisement
|
KIWANJA
|
|
16. AFOMACO
Association des fournisseurs des matériaux de
construction
|
-Briqueterie
-Reboisement
|
Groupement de Bukoma
|
|
17. ADEPROKA
Association de développement pour la promotion de
KASASA
|
-Scierie
-Pépinières locale
-Agriculture
|
Groupement de Bukoma
|
|
18. COLMANU
Coopérative pour lutter contre la male nutrition
|
-Etang piscicole
-Culture maraîchère
-Culture vivrière
-Reboisement
|
RUTSHURU (FUKO)
|
|
19. AFED
Amis de forêt et de développement
|
-Foyé amélioré
-Entraide mutuelle
-Reboisement
|
KIWANJA
|
|
20. APROVU
|
Reboisement
|
-
|
|
21. PAIDEF
|
Reboisement
|
-
|
|
22. ACOPA
|
Reboisement
|
|
|
23. PILD
Promotion aux initiatives locales de développement
|
-Multiplication des semences : Manioc, Arachide,Patate
douce
|
KIWANJA
|
|
24. LICONAPROCH
Ligue pour la conservation de la nature et encadrement des
pygmées
|
-Protection des chimpanzés
-Agriculture
-Reboisement
|
KIRUMBA/BAMU et KIWANJA
|
|
25. ASK
Association des sylviculteurs de Kiwanja
|
-Reboisement
-Petit commerce
|
KIWANJA
|
ANNEXE 2. Le PNVi et la zone écologique de protection
intégrale du DCR
Zone écologique
Source : WWF-PEVI (2010)
Source : WWF-PEVi (2010)
Ceinture verte de KAHUNGA qui suit le prolongement de la ceinture
verte de 1988 dans la zone Kahunga-Mulalamule
Prolongement de la ceinture verte de 1988 dans la zone de
Mugomba- Ngwenda
ANNEXE 3.La ceinture verte entre la zone écologique et
la zone à usage multiple
ANNEXE 4. Zonage du DCR dont de la Zone Tampon à
KAHUNGA
Source : WWF-PEVI (2010)
ANNEXE 5. Etat d'envahissement du DCR
ZT à Kahunga
Source: WWF-PEVI (2010)
ANNEXE 6. PROTOCOLE D'ENQUETE
A. Questionnaire adressé à la population
riveraine du DCR
1. Identité de l'enquêté (e)
Nom :
..................................................................................................................................................
Collectivité :......................................................................................................................................
Groupement :....................................................................................................................................
Localité :
............................................................................................................................................
Profession :
.......................................................................................................................................
Sexe : Masculin Féminin
Classes d'âges : 18-30ans 31-45 ans 46 ans
et plus
Niveau d'étude : Primaire Secondaire
Universitaire Autres
2. Depuis combien d'années vivez-vous ici ?
R/
3. Quelles est votre provenance ?
R/
4. Quelles sont vos sources principales de revenu ?
R/
5. Si l `agriculture quels sont les principaux produit de
votre activité ?
R/
6. Quels avantages tirez-vous de l'agriculture ?
R/
7. Quel genre d'activités menez-vous dans le DCR ?
R/ Agriculture , pêche , chasse , élevage ,
autres
8. Quels avantages tirez-vous de l'établissement de la
zone tampon à Kahunga ?
R/
9. Quels sont les inconvénients de
l'établissement de la zone tampon à Kahunga ?
R/
10. Quels sont attentes vis-à-vis de l'Etat congolais
représenté ici par l'ICCN et de ses partenaires ?
R/
11. Quelles sont vos propositions pour conserver le DCR tout
en répondant à vos attentes de celui-ci ?
R/
12. Quels sont vos avis ou considération sur notre
sujet de recherche via ce questionnaire ?
R/
B. Questionnaire adressé aux organisations
oeuvrant dans le DCR et sur l'établissement de la zone tampon à
KAHUNGA
1. Identité de l'enquêté
Noms :
................................................................................................................................................
Profession :
.......................................................................................................................................
Employeur
:.......................................................................................................................................
Fonction ou
Grade :...........................................................................................................................
Sexe : Masculin Féminin
Classes d'âges : 20-45 ans 46 ans et
plus
Niveau d'étude : Primaire Secondaire
Universitaire
2. Depuis combiens d'années oeuvrez-vous dans le
DCR ?
R/
3. Quel genre d'activités y entretenez-vous ?
R/ Recherches scientifiques
sécurité (conservation)
éducation-sensibilisation Les trois
premiers autres
4. Quel serait l'apport de votre activité a l'atteinte
des objectifs du millénaire pour le développement surtout
l'objectif N°75(*)
R/
5. Comment la population riveraine perçoit-elle vos
activités dans le DCR ?
R/
6. Quel seraient les avantages de l'établissement de la
zone tampon à Kahunga ?
R/
7. Quel seraient les inconvénients de
l'établissement de la zone tampon a Kahunga ?
R/
8. Quels sont les obstacles auxquels vous
heurtez-vous ?
R/
9. Comment et de qui recevez-vous des fonds pour mener a bon
vos activités ?
R/
10. Quels sont vos avis et considération sur ce
questionnaire ?
R/
Table des
matières
Epigraphe
I
IN MEMORIUM
II
DEDICACE
III
REMERCIEMENTS
IV
Sigles et abréviations
VI
Abstract
VIII
Résumé
IX
0. INTRODUCTION GENERALE
1
0.1. ETAT DE LA QUESTION
1
0.2. PROBLEMATIQUE
6
0.3. HYPOTHESES DU TRAVAIL
7
0.4. OBJECTIFS DU TRAVAIL
8
0.4.1. Objectif global
8
0.4.2. Les objectifs
spécifiques
8
0.5. DELIMITATION SPATIOTEMPORELLE DE
L'ETUDE
8
0.6. CADRE THEORIQUE : La
tragédie des biens communs
9
0.7. DIFFICULTES RENCONTREES
12
0.8. CHOIX ET INTERET DU SUJET
12
0.8.1. Motif personnel
12
0.8.2. Motif scientifique
12
0.8.3. Motif lié
à l'objet même du travail
12
0.9. PRESENTATION SOMMAIRE DU TRAVAIL
13
Chapitre I. DES GENERALITES
14
1.1. La Zone Tampon
14
1.2. Gestion participative des APs
14
1.3. Gagnant-gagnant, Perdant-perdant
15
1.4. Développement durable
15
1.5. Parc national : Cas du PNVi
15
1.5.1. Aperçu sur le Parc National
des Virunga
16
1.6. Les OMD
29
1.6.1.
Généralités sur les OMD
29
Chapitre II. METHODOLOGIE DE TRAVAIL
35
2.1. Milieu d'étude
35
2.1.1. Aspects physiques et
hydrographique
35
2.1.2. Aspects climatiques et
socioéconomiques
36
2.2. Méthodologie de
récolte des données
36
2.2.1. Méthodes et
techniques utilisées.
36
A. Les méthodes
36
B. Les techniques utilisées
37
2.2.2. Les variables de
l'étude
38
2.2.3.
L'échantillonnage
38
A. Description de l'échantillon sur les
individus
39
B. Répartition de l'échantillon
par tranche d'âge
40
C. Niveau d'étude des
enquêtés
40
Chapitre III. PRESENTATION, ANALYSE ET
INTERPRETATION DES RESULTATS DE L'ETUDE EMPIRIQUE
42
3.1. Origine de la population de
Kahunga-Karama
42
3.2. Principales sources de revenu de la population
de Kahunga-Karama
42
3.2. La perception des avantages du Parc et
de la ZT par la communauté
43
3.4. La perception d'inconvénients du Parc
et de la ZT par la communauté
44
3.5. La perception d'attentes du Parc et de la ZT
par la communauté
45
3.6. La perception sur les recommandations des
enquêtés pour une gestion durable du Parc et de la ZT
46
3.7. La perception d'activités entreprises
dans le Parc/DCR et la ZT
47
3.8. Apports des activités des
différentes organisations oeuvrant dans la gestion du parc et
l'établissement de la ZT de Kahunga face à l'atteinte du
7ème objectif des OMD
47
3.9. Comment et quand les organisations oeuvrant
dans l'établissement de la ZT perçoivent-elles des fonds et
autres moyens pour l'exécution des leurs plans
48
Conclusion partielle
49
Chapitre IV. ORIENTATIONS STRATEGIQUES POUR
UNE MISE EN APPLICATION DU 7ième OBJECTIF DES OMD DANS
LA GESTION DE LA ZONE TAMPON DU PNVI A KAHUNGA
50
4.1. Introduction
50
4.2.
Arbre des problèmes pour une gestion durable du PNVi
51
4.3.
Arbre des solutions pour une gestion durable du PNVi
52
4.4. Structure de gestion participative
proposée
54
a. Vision de la stratégie
57
b. Etapes de sa mise en oeuvre
57
c. Niveau d'application
58
d. Rôle de la structure
58
e. Rôle des acteurs impliqués dans
la stratégie
59
f. Conditions critiques
61
g. Recommandations
61
À l'Etat congolais,
61
À l'ICCN,
62
Aux partenaires,
62
Aux ILD et au SAP
62
CONCLUSION GENERALE
63
BIBLIOGRAPHIE
65
LES ANNEXES
73
ANNEXE 1. Les associations oeuvrant dans
l'établissement de la zone tampon du Parc National des Virunga à
Kahunga
74
ANNEXE 2. Le PNVi et la zone écologique de
protection intégrale du DCR
77
ANNEXE
3.La ceinture verte entre la zone écologique et la zone à usage
multiple
78
ANNEXE 4. Zonage du DCR dont de la Zone Tampon
à KAHUNGA
79
ANNEXE 5. Etat d'envahissement du DCR
80
ANNEXE 6. PROTOCOLE D'ENQUETE
81
Table des matières
84
* 1 Disponible sur
http://www.fr.wikipedia.org/les_objectifs_du_millénaire,
consulté en octobre2010
* 2 L'Organisation des
nations Unis via PNUD dans MDG_Report_2010_Progress_Chart_Fr, UNDP, oct. 2010,
montre que les progrès dans la réalisation des OMD sont
calculés en utilisant un ensemble de 21 cibles quantifiables et
limitées dans le temps et de 60 indicateurs. La plupart des cibles
devraient être atteintes en 2015, et ont pour date de
référence 1990.
* 3 Les huit objectifs du
millénaire pour le développement et leurs cibles :
OBJECTIF 1 | Eradiquer l'extrême pauvreté et la
faim
Réduire l'extrême pauvreté de
moitié
Emploi productif et décent
Réduire la faim de moitié
OBJECTIF 2 | Assurer l'éducation primaire pour tous
Scolarité primaire universelle
OBJECTIF 3 | Promouvoir l'égalité des sexes et
l'autonomisation des femmes
Scolarisation égale des filles à l'école
primaire
Part des femmes dans la main d'oeuvre
rémunérée
Représentation féminine dans les parlements
nationaux
OBJECTIF 4 | Réduire la mortalité infantile
Réduire de deux tiers la mortalité des moins de
cinq ans
OBJECTIF 5 | Améliorer la santé maternelle
Réduire de trois quarts la mortalité
maternelle
Accès à la médecine procréative
OBJECTIF 6 | Combattre le VIH/sida, le paludisme et d'autres
maladies
Stopper le VIH/sida et inverser la tendance actuelle
Stopper la tuberculose et inverser la tendance actuelle
OBJECTIF 7 | Assurer un environnement durable
Inverser la perte de forêts
Réduire de moitié la population sans eau
potable
Réduire de moitié la population sans
assainissement
Améliorer la vie des habitants de taudis
OBJECTIF 8 | Mettre en place un partenariat mondial pour le
développement
Nombre d'utilisateurs d'Internet
Disponible sur
http://www.un.org/fr/milleniumgoalpdf/report2010.pdf,
* 4 Tout plan de gestion devra
nécessairement étudier sa structure ainsi que son fonctionnement
afin d'établir un programme de suivi biologique ou biomonitoring qui
constitue un indicateur de l'état de conservation de l'aire
protégée.
* 5 Le
septième objectif a comme fondement d'assurer la durabiloté de
l'environnement, il permettrait de répondre aux besoins de la
génération actuelle sans compromettre la chance des
générations futures à répondre aux leurs.