1-4-3-Examen de note d'état corporel
La vache doit être examinée fréquemment
durant le début de la lactation. C'est en effet à ce stade que
l'état corporel, en tant que miroir des réserves en
énergie de l'animal, a le plus d'effet sur l'état de
santé, sur la productivité et sur la fécondité des
vaches laitières.
La vache trop grasse au vêlage, avec une note
d'état corporel de plus de 4, est plus vulnérable au syndrome de
la vache grasse: vêlage difficile,
rétention placentaire, métrite,
mammite, déplacement de la caillette,
cétose et fièvre vitulaire. Son
système immunitaire n'est habituellement pas en mesure de faire face aux
stress de la mise bas et son appétit est insuffisant pour
répondre à la demande du début de la lactation.
A l'inverse, la vache peut entrer en lactation avec des
réserves énergétiques insuffisantes et une note
d'état de chair inférieure à 3. Cela lui vaudra, certes,
moins de problèmes de santé au vêlage, mais en revanche ses
performances ultérieures de production et de reproduction seront en
dessous des attentes.
1-4-4-Diagnostique du plateau de rendement laitier
La production laitière de la vache moyenne atteint son
sommet dans les quatre à six premières semaines de la lactation,
tandis que le sommet de sa prise alimentaire ne se produit qu'entre la
neuvième et la onzième semaine, plus ou moins. Cette situation
met la vache en déficit énergétique pendant plusieurs mois
au début de la lactation, c'est-àdire que sa prise
d'énergie alimentaire est moindre que la quantité
d'énergie exportée dans le lait. Pour compenser ce manque, la
vache doit utiliser ses réserves de graisse (énergie
tissulaire).
La vache qui commence sa lactation trop maigre n'a pas assez
de réserves énergétiques, de sorte que son plateau de
lactation sera plus bas. Le niveau du plateau de rendement laitier a un impact
direct sur le rendement total de la lactation chez les vaches adultes. Chaque
kilo de lait en plus par jour produit au sommet de la lactation signifiera 200
kg de plus, approximativement, pour l'ensemble de la lactation. Un état
corporel trop bas au vêlage se répercute aussi sur le dosage du
lait en matière grasse. Au début de la lactation, une forte
proportion des précurseurs de la matière grasse du lait
proviennent des réserves de graisses de l'animal.
1-4-5-Note optimale au moment du vêlage
La note optimale au moment du vêlage serait de 3.5
à 4. en début de lactation , la note devrait baisser au grand
maximum de 1.25 point correspondant à la chute de 50 kg de poids
corporel et aux besoins énergétiques de 375 à 400 kg de
lait ; chez de très grandes laitières en très bon
état de départ ( note de 4), la limite ultime pourrait se
rapprocher de
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1.5 point perdu , dans la mesure où on serait capable
de bien prévenir la stéatose hépatique( surcharge
graisseuse du foie )et hypoglycémie( baisse du taux sanguin de glucose),
à l'origine de cétose et d'infertilité , la note devrait
être remontée à 3-3.5 deux mois après vêlage
pour ne pas compromettre la productivité et surtout la reproduction .
Une vache adulte moyenne vêlant dans l'état corporel voulu (note
de 3,5 ou, au maximum, 4) et en bonne santé peut perdre entre l/2 et 1
kg de tissu par jour au cours des 60 à 80 premiers jours de la
lactation.
Durant les deux premiers mois de la lactation, la vache adulte
moyenne perd entre l/2 et 1 point de note d'état corporel, pour se
stabiliser à une note voisine de 3 vers la dixième semaine. Vers
le 90e jour, elle commence à rattraper les pertes subies au
début de la lactation. A ce moment, l'accroissement de l'ingestion
énergétique peut enfin suffire à l'exportation
d'énergie dans le lait, qui commence tout juste à diminuer. Ce
stade coïncide avec l'époque optimale pour le retour de
l'activité oestrienne normale, la mise à la reproduction et la
conception.
L'expérience pratique et la recherche montrent que les
vaches qui prennent du poids (en bilan énergétique positif) au
moment de la mise à la reproduction ont un taux de conception plus
élevé que celles qui perdent du poids. Une note de 2,5 à
3,5 révélerait un état corporel suffisant pour que
l'animal donne de bonnes performances de reproduction.
Les vaches très fortes productrices peuvent descendre
à une note d'état corporel voisine de 2,5 avant de se stabiliser,
ayant ainsi perdu jusqu'à 1,5 kg de graisse tissulaire par jour. Cela se
produit généralement au quatrième mois de la lactation.
L'expression de l'oestrus (chaleurs) et la fertilité peuvent être
inhibées, ce qui retarde la conception. Les vaches bonnes productrices
qui n'accusent que peu ou pas de pertes d'état en début de
lactation sont très vraisemblablement d'excellentes valorisations des
aliments. A l'inverse, celles qui prennent de l'embonpoint à ce stade
sont très probablement de médiocres productrices.
On peut réaliser un compromis en fournissant à
la vache qui vient de donner de grandes quantités de grains (amidon),
très digestibles et rapidement fermentescibles comme source
d'énergie, tout en leur donnant suffisamment de fourrages grossiers pour
entretenir les fonctions de rumination et de synthèse des
matières grasses.
La ration doit être conçue de façon
à fournir de 72 à 75 % d'unités nutritives totales (UNT)
ou 1,61 à 1,67 mégacalorie par kg d'énergie nette pour la
lactation (ENL). Les niveaux de fibres de la ration complète devraient
se situer entre 19 et 21 % de lignocellulose (FDA) et entre 25 et 28 % de
fibres au détergent neutre (FDN). Au moins 21 % de la matière
sèche de la ration complète doit être constitué de
FDN d'origine fourragère. Une partie du fourrage devrait être
présentée sous forme de foin afin de stimuler l'activité
du rumen.
La notation de l'état corporel des animaux au vêlage
et 1 à 2 mois après permet d'apprécier l'importance du
déficit énergétique supporté. On considère
que la perte d'état corporel en début de lactation ne doit pas
dépasser 1,5 point sur un animal, et 1 point en moyenne de troupeau
(Figure 8).
4,5
3,5
2,5
4
3
Période sèche
Vêlage Pic Fécond. Fin de
lactation
Objectif de moyenne de troupeau Objectif individuel
classique
haute production
état médiocre
Figure n° 8 : Évolution souhaitable de
la note d'état corporel des vaches laitières autour du
vêlage (d'après Bazin, 1985 ; Heinrichs et O'Connor, 1991 ; Van
Saun, 1991).
1-5-Recommandations pour maximiser la prise alimentaire
(Ms)
Voici maintenant quelques pratiques de conduite de l'alimentation
qui aideront à maximiser la prise alimentaire (matière
sèche), à prévenir les risques de perte d'appétit
chez les animaux et à réduire la dépendance des vaches
envers leurs réserves de graisses:
Offrir à la vache sèche une ration de
prévêlage, faite de grains, pendant deux semaines pour la porter
à un maximum de 1 % du poids corporel au moment du vêlage,
Alimentation-défi: servir le grain et le complément
protéique à la vache qui vient de vêler en augmentant
graduellement les quantités jusqu'au maximum recommandé selon la
formulation de la ration. Ce maximum serait atteint normalement vers la
troisième semaine de lactation,
Servir le concentré en repas de moins de 4 kg, mais plus
fréquents, par exemple quatre fois par jour,
L'adjonction de 6 à 12 g de niacine durant la
période d'alimentation de prévêlage ainsi que durant le
début de la lactation aidera les vaches fortes productrices qui
vêlent dans l'état corporel voulu ou dans un état
d'embonpoint plus poussé à mieux utiliser leurs réserves
de graisse et les graisses d'origine alimentaire.
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Suivre l'ordre de distribution: fourrage avant grain, grain avant
complément protéique, si possible en ménageant un
intervalle de temps entre chacun pour obtenir la meilleure digestibilité
de la ration,
Utiliser de la mélasse pour améliorer l'ingestion
des aliments non appétents ou pulvérulents,
Augmenter la fréquence des repas (distributions) lorsqu'il
y a risque de détérioration rapide des aliments.
Utiliser des tampons comme le bicarbonate de soude, à
raison de 0,75 à 1 % de la quantité de matière
sèche totale, pour améliorer la digestibilité et la
consommation des rations à forte proportion de concentré,
Ajouter à la ration de 0,5 à 0,75 kg/j de graisse
protégée contre la dégradation ruminale, afin
d'accroître la densité énergétique tout en
réduisant la dépendance à l'amidon comme principale source
d'énergie alimentaire. Quand on ajoute de la graisse à la ration,
il faut relever les concentrations de calcium et de magnésium,
respectivement à 1 et 0,3 %, et veiller à fournir suffisamment de
protéines tannées, c'est-à-dire non dégradables
dans le rumen, et de fibres fonctionnelles.
Hacher les fourrages en fractions de grosseur voulue (plus de
1 cm) et broyer le concentré en particules aussi grosses que possible
afin de stimuler les fonctions du rumen ainsi que la consommation,
Garder auges et abreuvoirs propres et exempts de tout objet
dangereux,
Servir des fourrages de la plus haute qualité
disponible,
B-2 Relation balance énergétique et
fertilité : 2- A- Notion de fertilité :
La fertilité peut se définir comme la
capacité de se reproduire, ce qui correspond chez la femelle à la
capacité de produire des ovocytes fécondables.
La fécondité , elle caractérise l'aptitude
d'une femelle à mener à terme une gestation, dans des
délais requis , la fécondité comprend donc la
fertilité,le développement embryonnaire et foetal,la mise bas et
la survie du nouveau-né .il s'agit d'une notion économique
,ajoutant à la fertilité un paramètre de durée.
Les paramètres de fertilité les plus couramment
utilisés sont :
cr Taux de réussite en première insémination
artificielle (TRIA1) cr Nombre d'inséminations par insémination
fécondante (IA/IF) cr Pourcentage de vaches inséminées
plus de 2 fois.
Pour les paramètres de fécondité, on
retiendra essentiellement :
> Intervalle vêlage -vêlage.
> Intervalle vêlage première insémination
(IV-IA1)
> Intervalle vêlage -insémination
fécondante (IV-IF).
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