II.5. Les freins au développement d'une
filière du compost II.5.1. La concurrence entre les différentes
filières
Ce sujet n'a pas encore été abordé, mais
au cours de l'analyse des recommandations et contraintes de la Commission
Européenne, et face aux réalités du terrain à
Bruxelles, on se rend compte que certaines solutions entrent directement en
concurrence avec d'autres. Par exemple, dans le cas de la mise en fonction de
l'unité de biométhanisation de Bruxelles-Energie, il est
prévu une capacité de gestion de 40.000 t/an. Au vu des flux de
déchets existants, c'est-à-dire les déchets verts (30.000
t) et les biodéchets des ménages, on constate que la solution du
compostage de Bruxelles-Compost sera mise de coté, et il faudra
être clair dans le message aux citoyens pour que ceux-ci comprennent
qu'il est préférable de continuer à composter dans son
jardin plutôt que de jeter ses biodéchets vers la filière
biométhanisation ! On peut espérer que les enjeux financiers ou
les termes de la convention signée avec le prochain adjudicataire
gestionnaire de l'unité de biométhanisation n'anéantiront
pas le travail de prévention sur le terrain. Car il faudra alors le
justifier auprès de la Commission Européenne.
La question du traitement des huiles usagées devra
aussi être posée. En effet, la capacité de
méthanisation de ces huiles est élevée et son
incorporation au biodigesteur permettrait à la fois un traitement plus
facile pour les consommateurs et une augmentation de l'énergie produite.
La question de la qualité du compost alors produit reste en
suspend...
35 Approche ethnologique de la pratique du compostage
collectif citadin - Les vertus éco citoyennes à l'épreuve
de l'enquête - Véronique Philippot. Master Evolution,
Patrimoine naturel et sociétés / Spécialité de
recherche Environnement, développement, territoires et
sociétés / Parcours Anthropologie, environnement, agricultures.
Année universitaire 2010-2011
II.5.2. La lenteur des réformes
nécessaires
Dans un pays qui sort d'une crise politique ayant duré
541 jours, et à l'heure où les préoccupations
gouvernementales sont essentiellement d'ordres financières et
économiques, il me paraît évident que les
préoccupations ne concernent pas vraiment la prévention et la
gestion des déchets. Ainsi, la mise en application d'une collecte
séparée des biodéchets et la responsabilisation des
producteurs de biodéchets à travers une application plus stricte
du principe du pollueur-payeur à Bruxelles devront certainement attendre
encore un peu...
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