HAUTES ETUDES EN GESTION
DE L'ENVIRONNEMENT
La gestion des
BIODECHETS
à Bruxelles
Etat des lieux, analyse
et perspectives
Mars 2012.
DENNEMONT, Laurent Travail de Fin de Cycle Session
2010/2012
0
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Contacter l'auteur :
Laurent Dennemont, maître-composteur bruxellois E-mail -
laurent@dennemont.info
Blog -
www.lapartducolibri.org
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REMERCIEMENTS
« Oh, que c'est joli
Je me suis trop penchée au dessus du vide ordure Et je
suis tombé dans un étrange pays
C'est le pays de la poubelle magique
J'ai rencontré des êtres fantastiques
Et voilà ce que j'ai appris :
Les insectes sont nos amis
Il faut les aimer aussi
Mais connaissez-vous les noms De mes nouveaux compagnons ?
Laissez-moi-vous présenter
Mes bébêtes préférées
(...) »
Ces paroles quelque peu prophétiques d'un
célèbre titre des « Inconnus » illustrent finalement
assez bien mon parcours et ma relation aux biodéchets.
Je souhaite donc à travers ce message, remercier toutes
les personnes qui ont contribué à faire émerger chez moi
la passion des déchets. En effet, dans le cadre de mes recherches j'ai
découvert des hommes et des femmes animés par la même
passion incongrue pour nos poubelles organiques! Si au début
j'étais un peu réticent à « mettre la main à
la pâte », j'ai finalement aussi développé une sorte
de fascination face à la magie par laquelle nos biodéchets
deviennent de l'or brun en quelques mois de compostage.
Merci à ...
o La Commune d'Ixelles de donner à son
personnel l'occasion de se former ;
o Vincent Gobbe pour son enseignement ayant fait
de moi un Maître-Composteur ;
o Benoît Salsac, Bertrand
Vanbelle, Nathalie Martin et tous les membres de WORMS pour
leur enthousiasme contagieux et leur passion pour tendre vers
une meilleure gestion des
biodéchets à Bruxelles ;
o Annie Cotton pour avoir pu rendre passionnante
une matière qui ne l'est pas forcément ; o Antonin
Castel, pour son grain de folie ;
o Lydia & Claude Bourguignon pour leur
travail de fond sur la pédogenèse des sols agricoles ;
o Roselyne et Tito pour la relecture ;
o Florence, ma femme, de me supporter chaque
jour, mes mouchettes et moi ;
o Merci à tous les ménages qui contribuent
chaque semaine, via les composts de quartier, à réduire leur
poubelle tout-venant, à développer une solidarité et
à véhiculer une certaine idée de la responsabilité
individuelle et collective ainsi que du vivre-ensemble ;
SOMMAIRE
Introduction p 4
Partie I - Législation en vigueur en
matière de biodéchets p 6
I.1. Le cadre réglementaire au niveau européen ....
p 6
I.1.1. La hiérarchie des déchets p 6
I.1.2. Quelques principes et notions affirmées p 9
I.1.3. Les acteurs européens p 11
· Le European Compost Network p 11
· L'ACR+ p 11
I.2. Le cadre réglementaire au niveau régional p
13
I.2.1. Les acteurs de la filière déchets en
région bruxelloise p 13
· Les flux du compostage décentralisé p
13
· Les flux de déchets verts p 14
· Les flux de Déchets Ménagers Solides p
15
I.2.2. Evaluation et perspectives du « Plan Déchets
» p 16
I.3. Le cadre réglementaire au niveau
fédéral p 21
Partie II - Les enjeux d'une gestion durable des
biodéchets à Bruxelles... p 24
II.1. Bruxelles, une ville très contrastée p
24
II.2. Les impacts sur l'environnement p 26
II.2.1. La prévention des biodéchets p 26
II.2.2. Le traitement des biodéchets p 26
II.3. Les impacts sur l'économie p 29
II.4. Les impacts sur la cohésion sociale p 32
II.5. Les freins au développement d'une filière du
compost p 33
II.5.1. La concurrence entre les différentes
filières p 33
II.5.2. La lenteur des réformes nécessaires p
34
II.5.3. Le manque de financement p 34
II.5.4. L'absence de cohérence p 34
II.5.5. Les lacunes scientifiques p 35
II.5.6. Le problème du coût vérité du
traitement des déchets p 35
Conclusion p 37
Annexes
· Bibliographie & Webographie p 39
· Personnes ressources p 41
· Lexique, définitions et notions p 42
Introduction
« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se
transforme ». Père de la chimie moderne, philosophe et
économiste, Antoine-Laurent Lavoisier est moins connu pour ses
recherches en agronomie qui lui ont certainement inspiré sa
désormais célèbre maxime.
L'enjeu de notre société de consommation, grosse
productrice de déchets en tous genres, est donc de trouver l'alchimie
qui permettra la transformation des déchets générés
en de nouvelles ressources exploitables. Sachant qu'à Bruxelles la
poubelle-type d'un ménage est constituée à 47% de
déchets organiques1, l'enjeu sera à l'avenir de
permettre le recyclage ou la valorisation énergétique de ces
biodéchets, et ce par la mise en place de mesures concrètes
visant à développer et structurer de manière
pérenne une véritable filière des biodéchets en
ville.
Nombre de pays de l'Union Européenne ont bien compris
la nécessité d'investir dans une gestion durable des
déchets, mais il est évident que les situations restent
très disparates2. Si pour certains la mise en décharge
reste une exception, pour d'autre elle reste la pratique la plus
utilisée. Face à ce constat et dans le but d'harmoniser les
procédures de traitement des déchets afin de tendre vers une
« société du recyclage »3
caractérisée par une utilisation efficace des ressources, la
Commission européenne a adopté la directive cadre «
2008/98/CE relative aux déchets et abrogeant certaines directives
». Celle-ci redéfinit clairement les objectifs à
atteindre et pose les priorités à mettre en oeuvre afin
d'orienter les politiques de traitement des déchets selon une
hiérarchie commune basée sur l'échelle de
Lansink4. Ce travail vise précisément à
analyser les enjeux soulevés par cette directive cadre et son impact sur
la gestion des biodéchets en région de Bruxelles Capitale.
Dans un premier temps nous nous intéresserons de
façon plus détaillée à la directive. Nous verrons
ensuite comment elle a été traduite dans le cadre
législatif belge au niveau régional. Enfin nous nous pencherons
sur le cadre réglementaire fédéral.
1 Etude de la composition de la poubelle du bruxellois
- Bruxelles Environnement
http://www.bruxellesenvironnement.be/Templates/Particuliers/informer.aspx?id=3946&langtype=2060
2 EUROSTAT - Communiqué de Presse 37/2011 -
Le recyclage a représenté un quart de la quantité
totale de déchets municipaux traités en 2009.
3 « Vers une stratégie thématique pour la
prévention et le recyclage des déchets » Communication de la
Commission du 27 mai 2003
4 Cf Définition en Annexes - Echelle de
Lansink.
La deuxième partie de ce travail commencera par
présenter les spécificités propres à la
région bruxelloise, spécificités qui devront être
prises en compte dans le cadre de la mise en place d'une politique de gestion
des biodéchets. Nous passerons ensuite en revue les enjeux
environnementaux, les perspectives d'emplois, les impacts économiques et
les aspects de cohésion sociale qui y sont liés. Enfin, nous
terminerons notre démonstration en abordant les différents
obstacles qui se profilent et pourraient freiner ou entraver le
développement d'une filière des biodéchets à
Bruxelles.
Partie I - Législation en vigueur en
matière de biodéchets I.1. Le cadre réglementaire au
niveau européen
La politique européenne en matière de gestion
des déchets se base sur l'article 174 du Traité instituant la
Communauté Européenne (CE) et s'inscrit dans la poursuite des
objectifs de préservation, « protection et amélioration de
la qualité de l'environnement » d'une part, « protection de la
santé des personnes » d'autre part, et « utilisation prudente
et rationnelle des ressources naturelles ». L'émergence de nouveaux
progrès techniques et la prise en compte de nouvelles orientations
stratégiques ayant trait à la politique des sols et à la
politique énergétique ont aussi largement influencé les
choix de l'Union Européenne (UE). C'est donc dans cette dynamique qu'a
été adoptée la directive cadre 2008/98/CE relative aux
déchets.
La directive cadre définit 3 types de déchets : Les
déchets, les déchets dangereux et les biodéchets. C'est
cette dernière espèce de déchets qui nous
intéresse.
Celle-ci précise les définitions des notions de
base telle que celle du biodéchets.
Biodéchets : Les déchets
biodégradables de jardin ou de parc, les déchets alimentaires ou
de cuisine issus des ménages, des restaurants, des traiteurs ou des
magasins de vente au détail ainsi que les déchets comparables
provenant des usines de transformation alimentaire. Définition (4)
Directive 2008/98/CE. La plupart des études fait référence
à la gestion des déchets biodégradables. La
différence réside dans le fait que les biodéchets
n'incluent pas le papier et ont un taux d'humidité
supérieur.
I.1.1. La hiérarchie des déchets
L'UE instaure aussi une hiérarchie des
déchets, basée sur l'échelle de Lansink, et
impose aux états membres qu'ils prennent « des mesures
pour le traitement de leurs déchets
conformément à la hiérarchie suivante qui s'applique par
ordre de priorités » :
Niveau 1. Prévention
Niveau 2. Préparation en vue du
réemploi
Niveau 3. Recyclage
Niveau 4. Autre valorisation, notamment
énergétique
Niveau 5. Elimination
Il est important de préciser que cette notion de
hiérarchie des déchets est à la base de cette directive
cadre européenne et qu'elle orientera donc toutes les politiques de
gestion des déchets mises en place par les états membres. En
effet, les différentes techniques de gestion des biodéchets
devront s'intégrer parfaitement dans cette échelle de Lansink.
Pour rappel, voici un panorama des différentes techniques de traitement
des biodéchets.
En matière de compostage des biodéchets, on trouve
deux filières principales : La filière
décentralisée et la filière centralisée.
La première comprend le compostage individuel dans son
jardin, le vermicompostage5 dans son appartement ou le compostage de
quartier. Ce premier flux de biodéchets est considéré par
Bruxelles Environnement6 comme de la prévention de
déchets et se révèle être ainsi la meilleure
solution envisageable ! En effet, les biodéchets ainsi compostés
n'entrent pas dans les flux de biodéchets à traiter de
manière industrielle à l'échelle de la région.
La filière centralisée, propose quand à
elle différentes solutions: La collecte mixte, la collecte
séparée, l'incinération des biodéchets et la mise
en décharge.
La collecte mixte.
Dans le cas d'un choix effectué pour une collecte mixte
des déchets, il est très difficile de séparer à
postériori les biodéchets des autres Déchets
Ménagers Solides (DMS). La solution technique qui existe alors est le
traitement biomécanique également appelé Traitement
Mécano-Biologique (TMB). Celuici comprend un ensemble de techniques qui
combinent traitements biologiques et traitements mécaniques (tri) dans
le but soit d`améliorer la stabilité des matières pour une
mise en décharge, soit d'améliorer les propriétés
de combustion. Ce procédé, basé sur une digestion
anaérobie produit du biogaz et peut donc être
considéré comme un processus de valorisation
énergétique. Son développement tout azimut en France
fait
5 Cf Définition en Annexes - Vermicompostage
6 La position de la directive cadre 2008/98/CE n'est
pas très claire à ce sujet. C'est là une
interprétation de Bruxelles Environnement
(
http://www.bruxellesenvironnement.be/uploadedFiles/Contenudusite/Professionnels/Formationsets%C3%A9minaires/Conf
%C3%A9rencePre-waste2011%28actes%29/1a-Bonnet-eu-reg.pdf)
actuellement l'objet de nombreuses critiques7
concernant la qualité du compost produit, régulièrement
chargé en différents polluants.
La collecte séparée
La collecte séparée des biodéchets,
largement plébiscitée par l'Europe, autorise la mise en place de
deux traitements biologiques. D'un côté la digestion
anaérobie (ou méthanisation), et de l'autre le compostage.
Traitement biologique des déchets organiques en
UE (2006) :
· 6000 installations
· 3.500 sites de compostage
· 2.500 sites de digestion
anaérobie
· 3.9 Mt déchets traités par
anaérobie
La digestion anaérobie, particulièrement
adaptée aux déchets humides, produit lui aussi
du biogaz et contribue ainsi à la réduction des Gaz à
Effet de Serre (GES). C'est un processus de valorisation
énergétique. Le résidu du processus, appelé
digestat, peut être transformé en compost et être
utilisé à des fins similaires, améliorant ainsi le taux de
récupération global des ressources contenues dans les
déchets.
Le compostage, traitement biologique le plus
courant8 et le plus simple à mettre en oeuvre, se
révèle quand à lui être le traitement le plus
adapté en ce qui concerne les déchets verts et les
matières ligneuses. Il existe différentes méthodes dont
les méthodes « fermées » (sous abris), plus couteuses,
mais nécessitant moins d'espace et générant moins
d'émissions (odeurs, aérosols biologiques) que les
méthodes « ouvertes » (à l'air libre). Le compostage
est considéré comme un processus de recyclage lorsque le compost
(ou le digestat) est utilisé sur des terres ou pour la production de
milieux de culture. On peut se poser la question de la différence de
qualité d'un compost obtenu après méthanisation ou
après compostage. Aucune étude à ma connaissance ne traite
de ce sujet.
L'incinération
L'incinération des biodéchets se fait
généralement avec celle des DMS lorsque qu'il n'existe pas de
collecte séparée. En fonction de l'efficacité
énergétique de l'incinérateur, cette opération sera
considérée comme une valorisation énergétique
(rendement énergétique > 0.60 pour les installations
7 Article du CNIID - Risques et limites du traitement
mécano-biologique (TMB)
http://www.cniid.org/Risques-et-limites-dutraitement-mecano,101
8 EUROSTAT - Communiqué de Presse 37/2011 -
Le recyclage a représenté un quart de la quantité
totale de déchets municipaux traités en 2009.
en fonctionnement avant le 01/01/2009 et 0.65 pour les
installations
autorisées après le 31/12/2008). Ou comme une
opération d'élimination.
La mise en décharge (CET)
La mise en décharge (CET), bien que
considérée comme la pire des solutions dans la hiérarchie
des déchets, est toujours la méthode d'élimination des DMS
la plus utilisée dans l'Union Européenne. Il est donc crucial
d'appliquer les conditions d'aménagement et de gestion des
décharges définies dans la directive cadre 1999/31/CE.
En résumé :
Hiérarchie des déchets
|
Traitement des biodéchets
|
1. PRÉVENTION
|
- Compostage individuel (au jardin ou vermicompostage) -
Compostage collectif (composts de quartier)
|
2. PRÉPARATION EN VUE DU REEMPLOI
|
|
3. RECYCLAGE
|
- Compostage industriel avec utilisation agricole
- Méthanisation + compostage avec utilisation agricole
|
4. VALORISATION (ÉNERGÉTIQUE)
|
- Méthanisation
- Incinération (rendement énergétique
élevé) - Traitement Mécano-Biologique (TMB)
|
5. ELIMINATION
|
- Incinération (rendement énergétique
faible) - Mise en décharge (CET)
|
|
I.1.2. Quelques principes et notions affirmées par la
Directive cadre
La directive cadre reprend et affirme les orientations majeures
en matière de gestion des déchets au sein de l'Europe c'est
à dire :
La Responsabilité Elargie du
Producteur (REP), basée sur le principe du
pollueur/payeur, désigne des démarches et
dispositifs qui restaurent la responsabilité du producteur de produits
manufacturés pour ce qui concerne la gestion des déchets finaux
ou intermédiaires générés par les produits qu'il a
fabriqués ou mis sur le marché. C'est une des solutions cherchant
à internaliser les coûts externes d'un produit jusqu'à sa
fin de vie, et à réduire la production de déchets.
La notion de « producteur
», recouvre toutes les entités assumant la plus
grande part de responsabilité, dont le propriétaire de la marque,
le fabricant, le franchisé, l'assembleur, le conditionneur, le
distributeur, le détaillant ou le premier importateur du produit qui
vend, met en vente ou distribue le produit.
Autre notion : La sortie du statut de
déchet (EoW). Précisons que les étapes de
PRÉVENTION et de PRÉPARATION EN VUE DU REEMPLOI ne traitent pas
de déchets, contrairement aux étapes de RECYCLAGE, de
VALORISATION et d'ELIMINATION. Une fois qu'une matière devient
déchet, la directive propose une solution pour lui permettre de
redevenir une ressource. Pour cela, suite à un processus de recyclage ou
de valorisation, plusieurs paramètres doivent être
respectés :
a) L'utilisation courante du déchet à des fins
spécifiques ;
b) L'existence d'un marché ou une demande pour une telle
substance ;
c) La nécessité pour la substance de remplir les
exigences techniques aux fins
spécifiques et de respecter la législation et les
normes applicables au produit ;
d) La certitude que cette utilisation de la substance
n'entraîne pas d'effets
globaux nocifs pour l'environnement et la santé
humaine.
Prenons l'exemple du compost en Belgique : Comme sous-produit
de biodéchets, le compost pourrait répondre à toutes ces
conditions. En effet, les exigences techniques et normes applicables au compost
dans notre pays sont « théoriquement » définies par
l'Arrêté Royal du 07/01/1998 relatif au commerce des
engrais, des amendements du sol et des substrats de culture.
Dans la pratique, un certain flou artistique entoure les conditions de mise sur
le marché du compost. Or, il est clair qu'un déchet cesse
d'être un déchet à partir du moment où il devient un
produit sûr, garantissant la santé et la protection de
l'environnement et qu'il répond à une demande du marché.
La Flandre l'a déjà bien compris et oeuvre à ce niveau
pour permettre la mise sur le marché d'un compost répondant
à toutes les prescriptions et obligations légales. Il suffit pour
s'en rendre compte de parcourir sa politique en la matière,
décrite sur le site de l'European Compost Network (ECN) à
l'onglet « Country report of Belgium9 ».
Le principe d'autosuffisance et de
proximité, constitue une autre notion
définie par la directive cadre. Dans des villes comme Bruxelles
où l'accès au foncier est de plus en plus compliqué, ce
principe est de plus en plus difficile à mettre en oeuvre et ce
malgré une volonté affichée des autorités. En
matière de biodéchets, la multiplication des sites de composts de
quartier pourrait être une solution envisagée, notamment quand on
sait que des villes comme Bâle ou Zurich comptent respectivement 2.300 et
1.000 composts de quartier. Le potentiel est énorme à Bruxelles
où on compte actuellement une cinquantaine de composts de quartier,
installés ces 3 dernières années.
Derinière recommandation de la directive cadre
européenne : la mise en place de collectes
séparées. On l'aura compris, l'enjeu est ici de
réduire les déchets en direction de l'incinérateur pour
pouvoir optimiser leur recyclage et/ou leur valorisation
énergétique.
I.1.3. Les acteurs européens
Le European Compost Network
|
Parmi les acteurs européens qui oeuvrent dans le cadre
de la directive cadre, il nous parait nécessaire de présenter le
European Compost Network (ECN)10, organisation de lobbying qui
regroupe 25 pays, et qui oeuvre actuellement pour la définition d'une
norme européenne du compost. Cette organisation publie
régulièrement des rapports, participe à
|
9
http://www.compostnetwork.info/belgium.html
10
http://www.compostnetwork.info
tous les workshops sur le sujet, organise des
évènements à l'échelle européenne (ex :
ORBIT 201211) et va même jusqu'à développer et
imposer son « Label de qualité Compost », le European Compos
Network - Quality Assurance Scheme (ECN-QAS). Le secteur a de belles
perspectives d'avenir et nombre de sociétés se positionnent
actuellement. « Le secteur de la gestion et du recyclage des
déchets jouit d'un taux de croissance élevé et d'un
chiffre d'affaire estimé à plus de 100 milliards d'euros pour
l'Europe des 25 12». L'Union Européenne, consciente
de l'enjeu et pour éviter le risque de règlementations
différentes aboutissant à la commercialisation de composts de
qualité complètement hétéroclites (c'est d'ailleurs
ce qui se passe actuellement) souhaite donc harmoniser les normes
d'applications.
On peut le constater, l'Europe se dote actuellement d'un
arsenal législatif ambitieux en matière de gestion des
déchets. La gestion des biodéchets, concept nouveau, fait l'objet
d'attentions particulières. Outre la quantité non
négligeable de déchets en cause (entre 118Mt et 138Mt en UE),
encore trop souvent mis en décharge sans autre forme de traitement,
c'est bien l'enjeu d'une nouvelle ressource à la fois comme amendement
de sol13 et comme ressource énergétique durable en
qualité de biocarburant issu des déchets. Le défi est donc
aussi de concrétiser l'engagement communautaire de porter à 20%
la part d'énergies renouvelables dans la consommation
énergétique finale d'ici à 2020.
L'ACR +
L'Association des Cités et Régions pour le
Recyclage et la gestion durable des Ressources (ACR+) est un réseau
international comptant 100 membres environ qui ont pour objectif commun la
consommation durable des ressources et la gestion des déchets à
travers la prévention, la réutilisation et le recyclage.
Bruxelles Environnement et l'Agence Bruxelles Propreté sont membres
actifs du réseau et mènent de front toute une série de
réflexions sur les perspectives d'adaptation et de développement
en fonction du contexte législatif et des ambitions affirmées.
11
http://www.orbit2012.fr
12 Plan Déchet de la Région
Bruxelles-Capitale
13 Cf COM(2006)231 Stratégie thématique
en faveur de la protection des sols
I.2. Le cadre réglementaire au niveau
régional
La gestion des déchets est une compétence
régionalisée en Belgique. Dans le cadre de ce travail, nous nous
limiterons à présenter la législation en vigueur sur le
territoire bruxellois. A l'échelle de la région bruxelloise, le
document de référence en matière de déchets est le
PLAN DECHETS ou plan de prévention et de gestion des
déchets, d'application depuis mai 2010. Précisons que ce document
d'orientation politique n'a pas de valeur juridique contraignante. Celui-ci
répond aux exigences de la directive cadre et reprend toutes les
orientations stratégiques et les actions concrètes de la
région avec des objectifs chiffrés pour l'avenir. Selon
Bruxelles Environnement14, la transposition de la
directive cadre 2008/98/CE en ordonnance du gouvernement de la région de
Bruxelles-Capitale est actuellement en 2ème lecture et
devrait être d'application rapidement !
I.2.1. Les acteurs de la filière déchets en
région bruxelloise
Sur base du plan déchets à Bruxelles, les
biodéchets sont répartis de la manière suivante : les flux
du compostage décentralisé, les flux de déchets verts, et
les flux de Déchets Ménagers Solides.
Les flux du compostage
décentralisé
Considéré comme de la Prévention au sens
de la hiérarchie des déchets, le compostage
décentralisé est géré par Bruxelles Environnement.
S'appuyant sur un réseau de 330 maîtres composteurs formés
depuis 1999, dont 245 sont toujours actifs, elle a chargé dès
2010 l'asbl WORMS (Waste Organics recycling and Management
Solutions) de l'animation et la coordination du réseau des maîtres
composteurs ainsi que des projets de
50 à 175 kg de déchets
organiques par ménages
et par an peuvent être évités via le
compostage décentralisé
compostage décentralisé. Cette association,
composée de personnes
dynamiques et volontaires, conseille, forme, anime et participe
à
différents évènements tout au long de
l'année afin de promouvoir les
différentes techniques de compostage. Ainsi, uniquement
sur l'année
2011, pas moins de 11 nouveaux composts de quartier ont vu le
jour.
14
http://www.bruxellesenvironnement.be
Sachant que 40% des bruxellois dispose d'un jardin et que 40%
de ceux-là compostent au jardin, on peut donc estimer à un peu
moins de 20% la population bruxelloise qui composte. Ce chiffre ne reprend pas
les adeptes du vermicompostage d'appartement, tendance faisant l'objet d'un vif
intérêt à en croire les demandes de formations
spécifiques.
Les flux de déchets verts
L'Agence Bruxelles Propreté15
(ABP) est chargé de la collecte et du traitement des déchets sur
la région Bruxelles-Capitale.
Voici l'organigramme de ses activités :
BRUXELLES PROPRETE
BRUXELLES ENERGIE S.C.R.L. 46 % BRUXELLES
PROPRETE 23 % CENTRE DE TRI S.A. 31 % SITA
CENTRE DE TRI S.A. 100 % BRUXELLES
PROPRETE
BRUXELLES RECYCLAGE S.A. 100 % CENTRE DE
TRI S.A.
BRUXELLES COMPOST S.A. 60% CENTRE DE TRI
S.A. 40% INDAVER
BRUXELLES DEMONTAGE SA 100% CENTRE DE TRI
SA
BRUXELLES BIOGAZ S.A. 100% CENTRE DE TRI
DISTRIPROPRE S.A. 100% CENTRE DE TRI
L'ABP semble être actuellement en phase de transition
pour te traitement des biodéchets. En effet, elle dispose d'un site de
compostage, Bruxelles-Compost, d'une capacité de
20.000T/an, qui pose certains problèmes. Outre les sorties
médiatiques des riverains se plaignant d'odeurs nauséabondes, la
capacité du site de compostage est inférieure à la
production actuelle de déchets verts qui est de 30.000T/an. Cela a pour
conséquence l'absence de
Biodéchets à Bruxelles :
· 30.000T/an de déchets verts
· 50.000T/an de déchets alimentaires
collecte de déchets verts dans un certain nombre de
communes. Pour pallier aux problèmes de gestion de Bruxelles-Compost, et
en accord avec Bruxelles Environnement, la mise en fonction d'une unité
de
méthanisation a été
entérinée. « L'expérience d'un centre de
compostage à grande échelle dans un environnement urbain dense a
montré ses limites ce qui a décidé la Région de
Bruxelles-Capitale à privilégier à l'avenir un traitement
des déchets verts par biométhanisation 16».
Celle-ci, nommée Bruxelles-Biogaz, disposera d'une
capacité de 40.000T/an dans un premier temps pour atteindre 60.000T/an
à terme.
15
http://www.bruxelles-proprete.be
16 Extrait du PLAN DECHETS - mai 2010
Elle devrait aussi prendre en charge la gestion des
déchets verts. Sur ce point, la question technique de
méthanisation de déchets verts se pose. En effet, les
déchets verts sont composés majoritairement de bois
(lignocellulose), ayant une faible capacité de méthanisation. La
quantité de biodéchets, humides et putrescibles, devra donc
être importante.
Bruxelles-Energie - 2010
> 461.947 t de déchets brûlés >
256 GW/h produits
Les flux de Déchets Ménagers Solides
(DMS)
Les DMS sont collectés dans les sacs blancs à
Bruxelles. C'est le tout-venant, c'est-à-dire le flux de déchets
non-recyclés pour lesquels il n'existe pas de
filière dédiée. L'ensemble des DMS ainsi
collecté, soit près de 350.000 T/an, est incinéré
sur le site de l'usine de production de vapeur Neder-Over-Heembeek
géré par Bruxelles-Energie.
47% de ces déchets sont composés de
biodéchets, caractérisés par leur forte teneur en eau
(jusqu'à 80%).
Il est dès lors aisé de comprendre
l'incohérence du système actuel d'incinération, qui
utilise une énergie importante pour brûler des matières
humides, avec pour conséquence la diminution du rendement
énergétique produit. Or l'efficacité
énergétique17 d'une telle infrastructure
d'incinération détermine son statut soit d'unité
17 Conformément à l'Annexe II de la
directive cadre relative aux déchets, les installations
d'incinération dont l'activité principale consiste à
traiter les déchets municipaux solides sont considérés
comme incluses dans les opérations de valorisation pour
de « valorisation énergétique », soit
« d'opération d'élimination ». Cette nuance prend toute
son importance lorsque l'on sait que la Commission Européenne cherche
à faire appliquer la hiérarchie des déchets18
de manière stricte, sauf dans les cas où « cela se
justifie pour des raisons, entre autres, de faisabilité technique, de
viabilité économique et de protection de l'environnement
». A Bruxelles, l'incinérateur est présenté sur
le site de l'ABP comme « usine de production de vapeur » permettant
la valorisation énergétique des déchets. De plus,
au-delà de la perte d'efficience énergétique, les
biodéchets incinérés sont considérés par
l'UE comme des combustibles « renouvelables » au sens de la directive
sur l'électricité produite à partir de sources
d'énergies renouvelables19. On comprend dès lors mieux
l'intérêt de détourner le flux des biodéchets vers
une filière de valorisation énergétique et biologique.
I.2.2. Evaluation et perspectives du PLAN DECHETS
A la lecture du PLAN DECHETS, certaines
échéances sont proposées. Ainsi, de nombreuses
prescriptions sont faites en vue d'une meilleure organisation. Passons en revue
certaines d'entres elles et analysons la situation :
· Prescription 21 - Mise en place
d'une unité de Biométhanisation au plus tard en 2012. Si
cette décision est louable, elle pose néanmoins toute une
série de questions. Cette unité prendra-t-elle en charge
l'ensemble des flux de déchets verts ? Quels types de biodéchets
sont concernés ? Va-t-on organiser une collecte séparée
des biodéchets ? A quelle échéance ? Cette mesure
concernera-t-elle les gros producteurs de biodéchets ? Est-ce que les
producteurs d'huiles seront aussi concernés ? Qu'en est-il des
ménages bruxellois, devront-ils trier leurs épluchures dans un
seau pour déchets organiques ? J'ai par ailleurs appris qu'il est
prévu un module de compostage du digestat issu de l'unité de
biométhanisation. Toutes ces questions restent en sursis,
néanmoins, suite à un entretien avec M. Philippe Debry, directeur
de la cellule Politique Déchets à l'ABP, il s'avère que
l'adjudication pour un prestataire privé chargé de la gestion de
l'unité de biométhanisation soit en cours, avec pour
échéance fin 2014, début 2015. Un terrain a d'ores et
déjà été acquis près de la centrale
électrique TGV (Turbine Gaz Vapeur).
autant que leur rendement énergétique soit
égal ou supérieur à 0.60 pour les installations en
fonctionnement avant le 1er janvier 2009 et à 0.65 pour les
installations autorisées après le 31 décembre 2008.
18 Cf Définition en Annexes - Hiérarchie
des déchets
19 Cf Définition en Annexes - Directive SER
L'alimentation de cette unité devrait s'effectuer via
une collecte séparée des biodéchets sur le territoire
bruxellois, comme cela se fait déjà dans d'autres grandes
villes.
· Prescription 22 - Les collectes
sélectives de déchets verts seront étendues à
l'ensemble du territoire bruxellois (2011). Cette décision ne s'est
pas concrétisée et nous amène à penser que
l'ensemble des 20.000T/an de déchets verts produits seront
digérés par le biométhanisateur.
· Prescription 23 -
L'évaluation, le développement et le soutien à toutes
les formes de compostage décentralisées. Au vu du travail et
de l'investissement fournis par l'asbl WORM, repris d'ailleurs comme facteur
clé de réussite dans le cadre d'une étude comparative de
pratique de compostage de quartier entre Paris et Bruxelles20, et de
la priorité absolue de l'UE de miser sur la prévention des
déchets, je ne doute pas de la reconduction et de l'amplification
données à cet élan. Peut-être faudrait-il mettre en
place plus d'une formation de maître composteur par an...
· Prescription 24 - Le
développement et l'accompagnement du compostage de quartier.
Bruxelles Environnement propose chaque année des bourses au compost de
quartier qui fonctionnent très bien. De plus, les initiatives de
quartiers durables ont largement contribué au développement des
composts de quartier.
· Prescription 25 - Afin d'assurer
un label de qualité au compost bruxellois, BE prendra les initiatives
législatives ad hoc comme c'est le cas des autres Régions.
Nous pensons qu'il s'agit de l'une des mesures les plus importantes pour
pérenniser une filière des biodéchets et du compost
à Bruxelles. Car si le traitement des biodéchets permettra la
réduction des déchets envoyés à
l'incinérateur, il est indispensable de penser aux
débouchés et à la distribution (commercialisation) du
compost produit. C'est d'ailleurs là une des conditions
nécessaires à la procédure EoW qui permettra à
l'avenir la commercialisation du compost en Europe. Actuellement, le compost
produit par Bruxelles-compost, s'il respecte les normes imposées, n'est
pas connu pour être d'une grande qualité. Un travail de promotion
du compost bruxellois avec un suivi et
20 Approche ethnologique de la pratique du
compostage collectif citadin, les vertus éco citoyennes à
l'épreuve de l'enquête - Véronique Philippot - Master
« Evolution, patrimoine naturel et sociétés »
spécialité de recherche « Environnement,
développement, territoires et sociétés » Parcours
« Anthropologie, environnement, agricultures »
une plus grande transparence des processus en cours pourrait
inverser la donne. Bien entendu, il serait judicieux de se tenir informé
des travaux entrepris par l'ECN et l'OVAM, très à la pointe en la
matière, tout en assurant une veille juridique au niveau de l'UE.
Peut-être même serait-il possible de trouver une solution à
la commercialisation des composts issus des composts de quartier ! La solution
se trouve peut-être dans l'imminent arrêté du gouvernement
de la Région bruxelloise, transcription de la directive cadre
européenne « déchets ».
· Presciption 44 -
Développer les collectes de biodéchets auprès des
marchés, de l'Horeca, de la restauration collective et des
ménages. Reste à savoir comment cela va se mettre en place et
à déterminer une date de mise en application.
Suite à cette présentation des
différentes législations d'application en matière de
gestion des biodéchets et face à la situation présente de
Bruxelles, il est juste de constater que de nombreuses actions et initiatives
sont déjà lancées et portent leurs fruits. La Belgique et
notamment la Flandre, est ainsi régulièrement citée au
niveau européen comme bon élève en matière de
gestion de ses déchets car « ayant largement recours à
l'incinération, accompagnée d'un taux élevé de
valorisation de matériaux et, souvent, de stratégies de pointe
favorisant le traitement biologique des déchets
21».
De plus, notamment en matière de prévention des
déchets, Bruxelles et la Belgique en général, peut compter
sur son réseau de maîtres-composteurs (ou guidescomposteurs ou
compostmeesters), connus dans le monde entier grâce au travail du
Comité Jean Pain depuis 1978 !
1 kg de biodéchets valorisés en
électricité permet par exemple d'alimenter un
bon téléviseur pendant plus d'une heure ou une
ampoule économique pendant plus de 10 heures!
Pourtant, Il est encore possible d'améliorer la
situation.
En matière de prévention, une
seule formation de maîtres composteurs est accessible chaque année
sur Bruxelles alors que la demande est de plus en plus pressente. Il suffirait
d'en organiser plusieurs en fonction des demandes.
Au niveau des installations de composts de
quartiers, leur croissance est très forte22, mais
on est loin d'une politique à
21 Livre Vert sur la gestion des biodéchets
dans l'Union Euroipéenne - COM 2008-811
22
www.wormsasbl.org/carte;php?tar=carte
grande échelle comme à Bâle ou à
Zurich. Il serait peut être judicieux d'envisager comme à
Neuchâtel en Suisse23, une taxation contraignante pour ceux
qui ne trient pas leurs biodéchets. Le principe des poubelles à
puces et/ou le paiement de ses poubelles au poids seraient un excellent
incitant quand on sait que près de 50% de sa poubelle sont des
biodéchets !
Concernant la mise en service d'une unité de
méthanisation, et au vu des orientations stratégiques de
l'UE en matière de gestion des biodéchets et des ressources de
manière plus globale, il semble dans la logique des choses qu'elle
aboutisse le plus rapidement possible. Pourtant, même si elle ne sera pas
en service avant fin 2014, de nombreuses questions demeurent : comment sera
organisée la collecte séparée des biodéchets
auprès des ménages ? Se posera alors le problème de la
promiscuité des appartements bruxellois qui doivent déjà
disposer de 3 sacs (blanc, bleu, jaune) et qui devront faire avec un
déchet qui par définition est putrescible (problèmes de
fermentation anaérobie et d'odeurs). Pourquoi ne pas envisager dans un
premier temps, comme en France24, une responsabilisation des gros
producteurs de biodéchets ? Dans ce pays, « à compter du
1er janvier 2012, les personnes qui produisent ou détiennent des
quantités importantes de déchets composés majoritairement
de biodéchets sont tenues de mettre en place un tri à la source
et une valorisation biologique ou, lorsqu'elle n'est pas effectuée par
un tiers, une collecte sélective de ces déchets25
».
Dans ce contexte, l'avenir de
Bruxelles-Compost reste assez flou. S'il est admis qu'il
restera en activité jusqu'au démarrage de l'unité de
méthanisation, pour le reste cela dépendra des volumes de
biodéchets gérés par Bruxelles-Biogaz. Or comme
23 « Le recyclage des biodéchets stimulé par
la taxe au sac »
http://www.rtn.ch/rtn/Actualites/Regionale/20120111-Le-recyclagedes-biodechets-stimule-par-la-taxe-au-sac.html
24 « Biodéchets : toutes les pièces du puzzle
sont en place »
Actu-environnement.com
http://www.actu-environnement.com/ae/news/cadre-legal-biodechet-methanisation-14461.php4
25 Décret du 12 juillet 2011 portant
diverses dispositions relatives à la prévention et à la
gestion des déchets & la circulaire du 10 janvier 2012 relative aux
modalités d'application de l'obligation de tri à la source des
biodéchets par les gros producteurs (article L.541-21-1 du Code de
l'environnement)
aucune information n'a encore été
délivrée à ce sujet. Tout porte à croire que les
déchets verts seront orientés vers la filière de
méthanisation. Du moins dans un premier temps. Dans tous les cas, cette
capacité de gestion de 40.000 à 60.000T/an pourrait permettre la
collecte sélective des déchets verts sur toute la région
de Bruxelles-Capitale.
On constate que de nombreuses initiatives sont prises pour le
traitement des biodéchets, mais finalement peu d'informations sont
disponibles sur l'organisation de leur collecte. Or ce sont les «
producteurs » ou « détenteurs » de biodéchets
qu'il faut inciter à trier. Au-delà des ménages, pour qui
l'obligation de tri ne sera pas facile à organiser, ce sont surtout les
hypermarchés et leurs invendus, les industriels de l'agroalimentaire et
leurs rebuts de fabrication, les gros restaurants collectifs et leurs restes,
les plus grands marchés alimentaires et les services d'entretien des
espaces verts qui produisent des biodéchets en quantité !
Définir une obligation de tri pour tous ces producteurs aujourd'hui,
c'est assurer l'alimentation de la prochaine unité de
biométhanisation demain.
Prochaines étapes :
Les prochaines étapes prévues par l'Europe pour
une meilleure gestion des biodéchets comprennent les objectifs suivants
:
· La définition des critères
spécifiques pour la procédure de statut de fin de déchets
du compost ;
· La révision de la directive cadre sur les boues
;
· La révision, dès 2014, de la directive
cadre déchets concernant les objectifs de recyclage des
biodéchets ;
· La révision de la directive cadre sur les engrais,
incluant les engrais organiques ;
· L'évaluation et la révision du Plan
Déchets de Bruxelles d'ici 2013
I.3. Le cadre réglementaire au niveau
fédéral
Les institutions fédérales ne disposent pas de
compétences propres en matière de gestion des déchets. En
revanche c'est bien le Service Public Fédéral (SPF) Santé
Publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et
Environnement qui gère les questions d'engrais et d'amendements de sols.
La législation concernée est reprise dans l'arrêté
royal du 7 janvier 1998 relatif au commerce des engrais, des amendements du sol
et des substrats de culture.
Dans le cas de la mise en place d'une filière des
biodéchets à Bruxelles, il est essentiel d'assurer la
distribution et la commercialisation du compost et de ses dérivés
sur le marché bruxellois, belge et européen. Or la
législation actuelle a été pensée et
rédigée pour des produits phytosanitaires issus de la
pétrochimie. Elle n'est pas adaptée à la mise en place
d'un marché européen du compost, issu de la valorisation ou du
recyclage des biodéchets ménagers, et pour preuve, chaque demande
de commercialisation d'un amendement de sol issu du compostage doit faire
l'objet d'une demande de dérogation auprès du ministre
compétent. Si Bruxelles-Compost a pu obtenir une dérogation
(n° E M036.BR), alors que l'origine de son compost est facilement
traçable puisqu'il est issu à 100% de déchets verts, il
parait compliqué pour un compost de quartier, dont les biodéchets
sont très variés, de pouvoir vendre son compost. Même si la
vente de compost n'est pas l'objectif prioritaire d'un compost de quartier,
cette démarche pourrait donner une certaine autonomie financière
à chaque compost collectif.
Passons en revue les points principaux de l'Arrêté
Royal du 7 janvier 1998 :
L'article 2 stipule que l'arrêté est applicable
« à tout produit auquel est attribué une action
spécifique de nature à favoriser la production
végétale ». Par contre, l'article 3 alinéa 5
précise qu'il « n'est pas applicable aux matières
fertilisantes ou amendements du sol provenant des ressources naturelles de la
ferme, vendues dans leur état naturel ». Doit-on comprendre
que les exploitations agricoles ont le droit de vendre leur fumier ou lisier
sans contrainte ? Est-ce qu'une ferme est une entité juridique
définie ? Est-ce qu'une activité de compostage (urbain) peut
être apparentée à une ferme ?
De plus, l'article 8 de l'AR du 07/01/1998 précise que
« les produits visés par le présent
arrêté doivent être de composition homogène et stable
et ce, jusqu'au stade
de l'utilisateur final (...) et doivent
être dans une telle mesure exempts de substances toxiques ou nocives,
d'insectes nuisibles, de nématodes (...) ou d'autres germes
phytopathogènes qu'ils ne puissent avoir une influence
défavorable ni sur les cultures, ni sur la santé des hommes et
des animaux, lorsque ces produits sont utilisés à des doses
normales et de façon judicieuse ». Si la préoccupation
du législateur quand à la préservation de la santé
humaine et de l'environnement est louable, il me semble impensable d'appliquer
une telle législation dans le cadre du développement d'une
filière du compost à Bruxelles. En effet, le processus
biochimique même du compostage implique l'action successive et/ou
simultanée de millions de bactéries, champignons et autre micro
ou macrofaune. Ces actions biochimiques ont pour conséquence
l'enrichissement du compost en humus26. Ici, l'exigence
d'homogénéité et de stabilité est impossible
à garantir à partir du moment où cet engrais ou amendement
de sol est issu de la collecte de biodéchets ménagers, qui par
définition sont inconstants et fluctuants en fonction des
périodes (influence des saisons sur nos habitudes alimentaires), des
quartiers (aspects culturels des habitudes alimentaires) etc.
L'article 5 précise que le « Ministre peut
admettre la commercialisation, aux conditions qu'il détermine
(C'est-à-dire ?), des produits qui ne figurent pas au tableur
». Il semble que ce soit là la seule issue pour commercialiser un
compost. Or cette procédure est lourde et inadaptée à de
petites unités de compostage :
« Pour obtenir une derogation, il faut introduire une
demande écrite, accompagnée d'un dossier contenant autant
d'informations que possible sur le produit. Le contenu précis du dossier
depend de la nature du produit mais le dossier doit, dans les grandes lignes,
contenir les elements suivants:
· Composition, nature et origine du produit
· Description du processus de production
· Valeur agronomique / garanties
· Un rapport d'analyse d'un laboratoire agree, avec le(s)
parametre(s) pertinent(s)
· La (les) destination(s), le(s) dosage(s) et mode(s)
d'emploi
· Un modele de l'etiquette ou du document d'accompagnement
»
Après une discussion avec l'administration du SPF
Santé Publique, Sécurité de la chaîne alimentaire
et Environnement, j'en déduis que l'appellation «
engrais27 » est
26 Cf Définitions - Humus
27 Cf Définition - Engrais
définitivement réservée aux produits
phytosanitaires et que le compost entre dans la définition des «
amendements de sol organique28 ».
En définitive, sans un changement de
législation, il est impossible pour une unité de compostage
décentralisée d'obtenir toutes les garanties et analyses
demandée pour pouvoir commercialiser son compost. Pourtant, cela ne
remet aucunement en cause la qualité du compost produit ! Il me semble
que le compost et tous les enjeux inhérents à la production de
celui-ci méritent bien mieux qu'une législation par défaut
laissée à l'appréciation d'un ministre.
28 Cf Définition en Annexes - Amendement de
sol
Partie II - Les enjeux d'une gestion durable des
biodéchets à Bruxelles
II.1. Bruxelles, une ville très
contrastée
Au niveau démographique,
Bruxelles compte plus d'1.1 millions d'habitants sur 161,4 Km2, soit une
densité d'environ 6.815.4 hab/km2 (variant de 1.880 à
Watermael-Boitsfort à 20.260 à Saint Josse). Une majorité
de ménages vivent en appartement (47%) et plus d'un logement sur 4 est
situé dans un bâtiment comportant 10 logements et plus. Seulement
28% des ménages vivent dans des maisons unifamiliales contre 75% pour la
moyenne belge. Mais surtout 63% de la population n'a pas accès à
un jardin privé. Le manque d'espace dans les logements est une
contrainte par rapport aux possibilités de séparation et de
stockage des déchets. Il appelle des fréquences de collecte plus
élevées.
Au niveau de la répartition de
l'habitat, et ce justement grâce à une densité
très forte et à une politique volontariste de protection de la
nature, Bruxelles a su préserver de nombreux espaces verts. Ainsi, avec
plus de 8000 hectares d'espaces verts, soit près de la moitié de
sa surface, Bruxelles est l'une des capitales européenne les plus
vertes. Cette donne implique aussi la production de nombreux déchets
verts aux périodes de taille.
D'un point de vue institutionnel, Bruxelles
est une région à part entière, avec comme
compétence notoire la gestion des déchets et de l'agriculture.
Depuis le 1er janvier 2010, le tri des déchets PMC
(Plastiques/Métaux/Cartons à boissons) et papiers y est
obligatoire. En matière agricole, contre toute attente, Bruxelles
possède 13km2 de terres agricoles, soit 8% de son territoire.
Au niveau socio-économique, Bruxelles
est à la fois une des villes les plus riches d'Europe29, mais
ayant près de 30% de sa population en dessous du seuil de
pauvreté (moyenne belge - 15%). De par son statut de
ville-région-capitale de la Belgique et de l'Europe, regroupant une
majeure partie des institutions européennes, Bruxelles développe
essentiellement une activité économique de services demandant une
main d'oeuvre très qualifiée. C'est d'ailleurs en partie pour
cette raison que les jeunes de moins de 30 ans peu qualifiés souffrent
du chômage (entre 20 et 50%).
29 Bruxelles - wikipedia
L'UE produit chaque année entre 118Mt et 138Mt de
biodéchets et ce chiffre devrait encore augmenter de 10% d'ici à
2020. En moyenne, 40% de ces biodéchets sont encore mis en
décharge (100% dans certains pays). Or cette forme d'élimination
des déchets est considérée comme « la pire des
solutions ». En effet, elle présente des risques
environnementaux considérables tels que les émissions de
GES et la pollution du sol et des eaux souterraines
et elle soustrait de précieuses ressources des cycles naturels et
économiques. Nous aborderons donc dans cette partie les
différents aspects environnementaux et économiques d'une gestion
durable des biodéchets à Bruxelles.
Une bonne application de la législation
européenne génèrerait chaque année 72 milliards
d'euros d'économies et un chiffre d'affaires pour le secteur des
déchets de 42 Mds €, selon une étude publiée par la
Commission Européenne. Environ 34 millions de tonnes équivalent
CO2 pourraient être évités dont 80-90% grâce à
la prévention.
Il est établi que les avantages environnementaux et
économiques des différentes méthodes de traitement
dépendent dans une large mesure des conditions locales, telles que la
densité démographique, l'infrastructure, le climat, mais aussi
des marchés existant pour les produits associés (énergie
et composts). C'est pour cette raison que la hiérarchie des
déchets est contraignante sauf situation particulière.
II.2. Les impacts sur l'environnement
II.2.1. La prévention des biodéchets (Niveau
1)
Une priorité absolue en matière de
prévention des déchets doit être mise en place à
Bruxelles comme partout en Europe. D'ici 2013, chaque état devra
produire un programme national de prévention des déchets fixant
des points de référence et proposant une série
d'indicateurs. D'ici là, la Commission pourrait proposer des
orientations spécifiques sur la prévention des biodéchets.
Il n'existe toutefois aucune solution aisée, les actions envisageables
étant généralement liées à un changement
dans le comportement des consommateurs et dans la politique de la vente au
détail. Une prévention efficace des biodéchets c'est :
· Moins de déchets à traiter (47% de la
poubelle des ménages à Bruxelles) ;
· Donc moins de trajets pour les camions poubelles
·
Au Royaume-Uni, 6.7 Mt de
denrées alimentaires sont gaspillées
chaque année. La prévention de ce volume permettrait
d'éviter des émissions de 15Mt équivalent
CO2/an
Donc moins de biodéchets à incinérer ;
· Donc une meilleure efficacité de
l'incinérateur ;
· Donc moins de dégagement de GES ;
· Donc moins d'émanations fumées et une
amélioration de la qualité de l'air ;
· Donc moins de déchets ultimes dangereux à
gérer ;
· Moins de gaspillage alimentaire ;
Cela se traduit aussi par :
· Plus de compostage individuel (au jardin ou en
vermicompostière)
· Plus de composts de quartier
· Plus de maîtres composteurs
· Plus de compost à utiliser pour améliorer
la qualité des sols
· Plus de fruits et légumes cultivés en
agriculture urbaine (sic !)
· Plus de sensibilisation, d'accompagnement aux changements
de comportements
· Plus de responsabilisation des consommateurs
· Plus de responsabilisation des professionnels
(maraichers, Horeca, etc.)
Il faut pouvoir manier avec équité les outils de
taxation pour pénaliser les comportements déviants et encourager
les attitudes
Composition (N,P,K) moyenne d'un compost issu de
déchets de cuisine :
·
|
1% - N
|
·
|
0.7% - P2O5
|
·
|
6.5% - K2O
|
positives et responsables. II.2.2. Le traitement des
biodéchets (Niveaux 3, 4, 5) Le compostage
tout comme la digestion anaérobie, produit des émissions de GES.
Néanmoins, les avantages de cette technique de traitement sont
d'ordres
agronomiques et résident surtout dans l'utilisation du
compost en tant qu'amendement de sol ou engrais. Il améliore la
structure des sols, les infiltrations de l'eau, la capacité de
rétention de l'eau, les populations de microorganismes du sol et
l'apport de nutriments. Il peut donc ainsi limiter les apports d'intrants
phytosanitaires minéraux. Il facilite le travail des sols, peut
contribuer à enrayer la désertification des sols européens
et à prévenir les inondations. Enfin, le compost permet de lutter
contre l'appauvrissement progressif des sols en matières organiques dans
les régions tempérées30.
Pour autant, le risque principal lié au compost peut
être une pollution des sols due à du compost de mauvaise
qualité ! Les biodéchets étant facilement
contaminés lors de la collecte des déchets mixtes, une
priorité absolue doit être définie sur l'exigence d'un
contrôle des flux entrants de biodéchets, que ce soit pour les
filières de compostage ou de biométhanisation. Dès lors on
comprend mieux les réticences liées à l'utilisation des
techniques de TBM qui évitent l'organisation des collectes
séparées et proposent un coût moindre pour la
collectivité. Les métaux lourds, les impuretés
(débris de verre), les PCDD/F, PCB ou HAP sont des contaminants typiques
des composts issus de TBM.
De son coté, le compostage à domicile
épargne en plus, les émissions et coûts liés au
transport, assure un contrôle de la matière entrante et
sensibilise davantage les utilisateurs à la problématique de
l'environnement.
Au final, la qualité du compost est donc essentielle et
dépend aussi bien du contrôle du gisement de biodéchets, de
la maîtrise des processus que du développement des
débouchés économiques.
L'unité de biométhanisation,
grâce à une digestion anaérobie se déroulant dans
des réacteurs fermés, réduit considérablement les
émissions de GES. Chaque tonne de biodéchets qui subit un
traitement biologique peut produire entre 100 et 200 m3 de biogaz. Compte tenu
de la valorisation énergétique du biogaz et du compostage
à posteriori des résidus, cette solution peut souvent
représenter la technique de traitement la plus intéressante sur
le plan environnemental et économique.
L'incinérateur exerce une pression sur
l'environnement dans la mesure où il rejette dans l'atmosphère
différents polluants (métaux lourds, dioxines etc.), certes
en moindre mesure grâce au respect des dispositions légales, et
participe donc aux
30 Une étude de l'UE démontre que
l'utilisation du compost issu des biodéchets permettrait d'amender entre
3 et 7% des sols agricoles appauvris dans l'UE tout en traitant le
problème de la dégradation de la qualité des sols -
COM(2010)577
émissions de Gaz à Effet Serre. De plus,
l'incinération des biodéchets réduit inexorablement le
rendement énergétique mais surtout soustrait à d'autres
filières bien plus efficaces, toute ces quantités de
matières organiques et autres ressources contenues dans la biomasse. La
question de l'élimination des cendres et scories comme déchets
dangereux pèse aussi sur la qualité globale de
l'environnement.
La mise en décharge (CET) est donc
malheureusement le traitement des déchets le plus pratiqué au
sein de l'UE et ce pour une raison très simple, c'est la technique la
moins couteuse à partir du moment où les coûts de fermeture
et d'assainissement du sol ainsi que les coûts indirects liés
à la santé et l'environnement ne sont pas pris en compte. La
décomposition des biodéchets dans une décharge, sous la
pression et le poids des déchets, abouti à l'émission de
méthane, un gaz dont l'effet de serre est 23 fois plus puissant que
celui du CO2, et à l'écoulement d'un lixiviat potentiel
contaminant du sol et des eaux souterraines. Longtemps utilisées comme
la panacée en matière de gestion des déchets, les
décharges produisent aussi des nuisances olfactives et visuelles non
négligeables. Elles représentent en outre, une perte
irrécupérable de ressources et de terres. L'UE considère
cette solution comme non viable et non recommandée.
Pour conclure sur les impacts environnementaux et au vu des
différentes approches abordées à travers ce chapitre,
certains leviers semblent évidents à investir pour
améliorer sensiblement à la fois la réduction et le
traitement des biodéchets. Même si l'on s'aperçoit que les
conditions environnementales, démographiques, urbanistiques,
culturelles, etc. peuvent influencer le choix des outils à mettre en
oeuvre pour gérer les biodéchets, la réduction des volumes
par le biais de la prévention associée à un traitement
biologique efficace favorisant la valorisation et le recyclage des ressources
sont les solutions fortement recommandées par l'UE.
II.3. Les impacts sur l'économie
Dans le cas de la gestion des biodéchets il est
possible de mettre en place un modèle économique durable, sur la
base du concept « cradle to cradle 31». En effet, pour
faire court, les biodéchets produits sont collectés de
manière sélective pour
être acheminés vers une unité de
traitement biologique qui va permettre la production d'énergie tout en
obtenant au final un compost de qualité. Ce compost sera ensuite
utilisé en l'agriculture comme engrais ou amendement de sol pour faire
pousser des aliments qui à nouveau se retrouveront en partie dans la
poubelle à biodéchets... Et la boucle est bouclée. Les
denrées se retrouvent successivement à l'état de produit,
biodéchet, puis ressource. C'est là un des modèles
économiques les plus durables.
En matière de création d'emplois, la
prévention des déchets et d'un point de vue plus large
l'Education Relative à l'Environnement (ERE32),
présente un formidable potentiel de développement. De plus en
plus d'initiatives associatives visant à éduquer et sensibiliser
les jeunes et les moins jeunes à la nature qui les entoure
émergent, répondant à la préoccupation croissante
des populations d'une préservation des ressources et de l'environnement.
C'est dans ce contexte de transition entre d'un coté l'idéologie
chimérique d'une croissance infinie comme vérité absolue
et de l'autre la certitude de vivre dans un monde aux ressources
limitées qu'apparaissent des initiatives intéressantes. J'en ai
retenu deux qui me semblent intéressantes :
« Terra Cycle »,
société américaine fondée en 2001 par Tom Szaky
et Jon Beyer est pour moi un exemple à suivre.
31 Cf Définition Cradle to Cradle
32 Cf Définition ERE
L'histoire de cette multinationale débute en 2001
lorsque Tom Szaky, alors étudiant, découvrit qu'un de ses amis
avait des rendements incroyables en nourrissant ses plantes, qui poussaient
à la cave sous de grosses ampoules, simplement à l'aide de «
worms poop », soit littéralement des « crottes
de vers ». Quelques mois plus tard, Tom avait
réquisitionné son garage et commençait son élevage
de vers en les alimentant des restes alimentaires de la
cafétéria. Il se mit ensuite à commercialiser le «
thé à compost » ou « percolat », vendu comme
engrais dans des
bouteilles en plastiques issues d'une célèbre
boisson gazeuse à base de cola. Des années plus tard, TerraCycle
est devenue une multinationale, basée sur la récupération
de déchets ne disposant pas de filière de recyclage. Son concept
visant à « éliminer l'idée même de
déchets » en encourageant chacun d'entre nous à devenir
acteur du recyclage, et ce grâce à la création des brigades
du recyclage, est totalement innovante et fonctionne ! Terra Cycle a ouvert une
succursale en France en 2010 et compte bien se développer à
travers toute l'Europe très rapidement.
« Vers la Terre », est l'exemple d'une
société
française, ayant basé son activité sur la
formation
et l'éducation au compostage
et plus spécifiquement au vermicompostage. Cette
technique, plus adaptée aux milieux urbains densément
peuplés, se développe d'autant plus facilement depuis
l'avènement des démarches de management environnementales. En
effet, les sociétés privées comme les partenaires publics
s'engagent de plus en plus dans des démarches transversales
environnementales à travers les « agenda 21 », certifications
« ISO 14001 », « EMAS33 », les labels
régionaux tels que « Entreprise Eco dynamique » à
Bruxelles ou la méthode du « Bilan Carbone » de plus en plus
utilisée en France et en Europe. En effet, ces approches
environnementales proposent une démarche permettant dans un premier
temps d'identifier les impacts des activités la
33 Cf Définition en Annexes - EMAS
société sur l'environnement pour ensuite mettre
en place des mesures visant à réduire ces mêmes impacts.
Concernant le volet « déchets », au sein de
sociétés de services comme on en trouve à Bruxelles, il
serait ainsi judicieux d'encourager l'utilisation du vermicomposteur. Au vu du
nombre de cafés engloutis chaque jour au sein des bureaux bruxellois, il
est évident que le filon du marc de café, de thé et de
tout autre biodéchet n'est pas prêt de se tarir...
A propos de la collecte séparée, il ne faut pas
négliger les nouveaux emplois à créer en la matière
et notamment pour les petites installations de compostage. Ainsi la collecte
séparée peut nécessiter trois fois plus de main d'oeuvre
que la collecte des déchets mixtes.
Mais c'est aussi au niveau du développement de la
filière compost que les retombées pourraient être
importantes. D'abord en terme d'image, si l'Agence Bruxelles Propreté
pouvait produire un compost de qualité, répondant aux normes les
plus strictes et surtout plébiscité par les agriculteurs,
paysagistes et autres professionnels, ce serait déjà une grande
avancée. Ensuite, au niveau financier il serait possible de
commercialiser un compost de qualité bien au-delà de la valeur
actuelle, à savoir 8€ la tonne, comme cela se pratique actuellement
! En effet, même si ce n'est pas l'objet du présent travail, une
étude sur le potentiel commercial d'un compost de qualité
permettrait de déterminer les opportunités économiques du
projet. Pour information, la vente de compost oscille entre 1€/tonne
(piètre qualité) à 0.50€/kg (vermicompost
d'excellente qualité), soit une différence de 1 à 62,5
fois !
On comprend donc, à la lecture de ces
différentes initiatives, que le secteur de la gestion et du recyclage
des déchets est en plein essor. Ce n'est d'ailleurs pas par hasard, ni
par philanthropie que certains groupes mafieux se sont intéressés
à la chose. S'il est d'ailleurs important de laisser le champ libre au
développement de certaines activités privées, il est
à mon sens impératif, et l'UE va dans ce sens, que chaque
état membre puisse conserver un niveau de contrôle
élevé sur la gestion des déchets. Tout le dilemme est de
trouver la juste mesure entre une réglementation stricte,
préservant la santé et l'environnement, et des conditions
favorables à l'émergence d'initiatives entrepreneuriales
s'inscrivant dans le cadre de l'économie sociale.
Peut-être peut-on s'inspirer de la directive cadre européenne
« emballages » et de ses conséquences sur le
développement des filières de recyclage et de tri sélectif
ayant permis la création de 70.000 emplois en europe.
II.4. Les impacts sur la cohésion sociale
La richesse des relations humaines et la satisfaction de
rencontrer ses voisins, la possibilité d'agir de manière
concrète pour l'environnement ou le sentiment de partager des valeurs
communes, sont autant de critères récurrents de motivation des
participants aux composts de quartiers. En effet, si les motivations initiales
divergent il est évident au travers des retours d'expériences que
chacun s'accorde sur le fait qu'un compost de quartier est bien plus qu'un
simple système de valorisation des biodéchets.
A Bruxelles, les expériences se sont multipliées
notamment avec la mise en place par Bruxelles Environnement du projet des
« quartiers durables ». Un des éléments phare de cette
démarche citoyenne est sa concrétisation en un projet final. Dans
la majorité des cas, un potager collectif ou un compost de quartier a vu
le jour. Et ce n'est pas par hasard car aussi bien le potager collectif que le
compost de quartier permettent de pérenniser les rencontres entre
voisins tout au long de l'année.
Une autre dimension sociale importante des rencontres faites
au potager ou au compost réside dans l'abolition des statuts sociaux et
des différences d'âges, des classes sociales etc. Chacun peut
ainsi discuter sans clivage ni tabous avec son voisin, lui donner ou lui
demander des conseils, et tout simplement échanger : « C'est un
véritable outil de cohésion sociale : Cela m'apporte une certaine
évasion par rapport à la ville, c'est un endroit qui fait penser
à une oasis ! Il y a un aspect social important au travers des
rencontres de gens que je ne rencontrerais pas autrement34
». Le climat ambiant est ainsi amélioré et permet de
réapprécier le quartier en développant un sentiment
d'appartenance.
34 « Les Composts de Quartier se multiplient »
Publication N°16 du Conseil de la Jeunesse de Watermael Boistfort
(mars/Avril/Mai 2011)
Véronique Phillippot, dans son « Approche
ethnologique de la pratique du compostage collectif citadin
35», explique que le « concept de compost citoyen fait
son chemin dans le paysage social. (...) le compostage collectif participe
à la vie sociale car il aide à fédérer les
habitants autour d'une cause (celui des déchets) et d'un objectif
(produire du terreau) communs. (...) le compostage favorise
l'intergénérationnel et l'entraide pour des gestes techniques
concrets. Les liens entre associations sont souvent favorisés car le
compostage est un thème transversal qui couvre les dimensions
techniques, écologiques, économiques, sociales, (...) drainent
des valeurs humanistes comme le vivre-ensemble, la notion de bien commun, le
partage du temps et la convivialité. »
II.5. Les freins au développement d'une
filière du compost II.5.1. La concurrence entre les différentes
filières
Ce sujet n'a pas encore été abordé, mais
au cours de l'analyse des recommandations et contraintes de la Commission
Européenne, et face aux réalités du terrain à
Bruxelles, on se rend compte que certaines solutions entrent directement en
concurrence avec d'autres. Par exemple, dans le cas de la mise en fonction de
l'unité de biométhanisation de Bruxelles-Energie, il est
prévu une capacité de gestion de 40.000 t/an. Au vu des flux de
déchets existants, c'est-à-dire les déchets verts (30.000
t) et les biodéchets des ménages, on constate que la solution du
compostage de Bruxelles-Compost sera mise de coté, et il faudra
être clair dans le message aux citoyens pour que ceux-ci comprennent
qu'il est préférable de continuer à composter dans son
jardin plutôt que de jeter ses biodéchets vers la filière
biométhanisation ! On peut espérer que les enjeux financiers ou
les termes de la convention signée avec le prochain adjudicataire
gestionnaire de l'unité de biométhanisation n'anéantiront
pas le travail de prévention sur le terrain. Car il faudra alors le
justifier auprès de la Commission Européenne.
La question du traitement des huiles usagées devra
aussi être posée. En effet, la capacité de
méthanisation de ces huiles est élevée et son
incorporation au biodigesteur permettrait à la fois un traitement plus
facile pour les consommateurs et une augmentation de l'énergie produite.
La question de la qualité du compost alors produit reste en
suspend...
35 Approche ethnologique de la pratique du compostage
collectif citadin - Les vertus éco citoyennes à l'épreuve
de l'enquête - Véronique Philippot. Master Evolution,
Patrimoine naturel et sociétés / Spécialité de
recherche Environnement, développement, territoires et
sociétés / Parcours Anthropologie, environnement, agricultures.
Année universitaire 2010-2011
II.5.2. La lenteur des réformes
nécessaires
Dans un pays qui sort d'une crise politique ayant duré
541 jours, et à l'heure où les préoccupations
gouvernementales sont essentiellement d'ordres financières et
économiques, il me paraît évident que les
préoccupations ne concernent pas vraiment la prévention et la
gestion des déchets. Ainsi, la mise en application d'une collecte
séparée des biodéchets et la responsabilisation des
producteurs de biodéchets à travers une application plus stricte
du principe du pollueur-payeur à Bruxelles devront certainement attendre
encore un peu...
II.5.3. Le manque de financement
Toutes ces politiques de gestion de déchets ont un
impact environnemental et économique positif à moyen et long
terme mais ont aussi un coût très important. Or, dans la situation
de rigueur budgétaire dans laquelle l'Europe se trouve actuellement, des
arbitrages devront être opérés et il n'est pas
évident que la gestion des déchets soit une priorité
politique. On peut donc légitimement s'attendre au mieux à un
retard dans la mise en application, au pire à une annulation des
différentes propositions faites.
II.5.4. L'absence de cohérence
La notion d'exemplarité des institutions publiques est,
il me semble, primordiale en matière de gestion des déchets. Il
est donc important que chaque institution publique prenne la mesure de l'enjeu
et montre l'exemple au sein même de ses administrations. Cette
manière d'aborder le sujet peut être un message fort aussi bien
pour tous les administrés que pour le secteur privé. De plus,
à Bruxelles nous avons pour ainsi dire tous les niveaux de la
démocratie citoyenne européenne avec les institutions
européennes, les institutions fédérales, les institutions
régionales, les communes et même la monarchie ! Malheureusement
dans la pratique, l'obligation de tri à Bruxelles pour les PMC, les
papiers et le verre ne s'applique qu'aux ménages. Même si
certaines administrations ou écoles s'y mettent, les initiatives restent
timides. Pour exemple, l'outil de management environnemental « entreprise
eco-dynamique » développé sur Bruxelles, véritable
introduction à une gestion plus durable des structures, est encore sous
exploitée par les structures publiques. Les labellisations EMAS et/ou
ISO14001 sont actuellement réservées aux Services Publics
Fédéraux36 et restent peu nombreuses.
36
http://www.fedweb.belgium.be/fr/actualites/20091106emassuivi.jsp
La notion de cohérence implique aussi une concertation
des différents niveaux de pouvoirs pour encourager la continuité
et l'harmonisation des pratiques en matière de gestion des
déchets. Pour exemple, le choix des couleurs utilisées pour les
différents flux de déchets ne sont pas les mêmes à
Bruxelles, en Flandre et en Wallonie... En qualité de citoyen, il n'est
déjà pas facile de s'y retrouver, mais si en plus chacun agit
dans son coin sans se soucier des pratiques limitrophes au sein d'un même
pays, on comprend mieux la difficulté de la tâche en
matière de prévention et de d'éducation au tri...
II.5.5. Les lacunes scientifiques
« La principale barrière (à
l'application de la législation européenne) au niveau
européen résiderait dans le manque de connaissances et de
fiabilité sur les flux de déchets, les volumes et les
systèmes de gestion à travers l'Union Européenne.
(...) Les connaissances, l'évaluation scientifique et technique
doivent être également accrues au niveau européen, les
Etats membres devraient être davantage sensibilisés aux avantages
de l'application de la législation » indique une étude
publiée le 13 janvier 2012 par la Commission Européenne sur les
bénéfices d'une mise en oeuvre intégrale de la
législation européenne sur les déchets.
II.5.6. Le problème du coût
vérité du traitement des déchets
La Commission Européenne l'a bien compris, il faut en
priorité « s'attaquer au problème des marchés,
des prix, des taxes et des subventions qui ne reflètent pas les
coûts réels de l'utilisation des ressources et qui enferment
l'économie dans une logique non durable ». Pour
résumer, les produits actuellement en cours sur le marché
n'intègrent pas dans les mécanismes de fixation des prix la
valeur de leur traitement une fois devenus déchets. Cette partie du
coût global des produits est pour l'instant ignoré par les
producteurs, qui se reposent sur l'obligation de la collectivité de
gérer l'ensemble des déchets pour des raisons de santé
humaine et d'environnement. Ainsi, les subventions dommageables à
l'environnement représenteraient 1.000 milliards de dollars par an. La
Commission préconise de les supprimer d'ici 2020 en proposant un
calendrier précis. Les Etats membres devront les recenser d'ici 2012,
afin d'établir les plans et des calendriers de suppression (2012/2013).
La directive 2008/98/CE apporte aussi une nouvelle donne à travers la
Responsabilité Elargie des Producteurs (REP) et l'analyse globale du
cycle de vie des produits. Les réflexions à ce sujet en sont
encore à leurs prémices, le défi des pouvoirs publics
étant dans de faire porter la responsabilité de l'ensemble du
cycle
de vie des produits sur les producteurs. La commission
Européenne cherche à créer ce qu'elle appelle une
« symbiose industrielle », basée sur le principe de fin de
vie des déchets où les déchets des uns deviennent la
matière première des autres.
Conclusion
Au terme de ce travail consacré à la gestion des
biodéchets en région bruxelloise, il apparait que la
problématique de la gestion des déchets et plus
spécifiquement des biodéchets, est actuellement au centre d'une
réflexion tant régionale qu'européenne, impliquant
différents acteurs tels que les industriels du recyclage, l'ECN, l'ACR+,
les pouvoirs publics compétents. Pour preuve, ce colloque
organisé le 9 février dernier par le Centre d'étude du
droit de l'environnement (CEDRE) sur le thème « Les
déchets sous l'emprise du droit : Actualités » qui a
mobilisé plus d'une centaine de personnes. Les choses bougent. Nous
sommes donc à l'orée d'une modification en profondeur du secteur,
qui dépendra en grande partie des mesures législatives prises en
la matière. L'enjeu est donc pour la Région de Bruxelles-Capitale
comme pour l'Europe de ne pas rater le coche, en balisant les contours
juridiques de la filière du recyclage et de la valorisation des
biodéchets afin de préserver la santé et l'environnement
des européens et favoriser l'émergence d'une économie des
biodéchets.
« Un dosage équilibré d'instruments
juridiques et économiques »
Consciente du manque d'engagement et de ressources mises en
oeuvre par certains états membres, la Commission Européenne a
dernièrement développé une base de données sur les
déchets, disponible sur Eurostat, afin d'identifier
systématiquement les écarts dans l'application de la
législation européenne. Certaines recommandations
préconisent la création rapide d'une « unité
déchets » au sein d'Europol et un accroissement de la lutte contre
la corruption. Une application plus stricte du principe du pollueur/payeur
devra être observée afin de dissuader les éventuels
fraudeurs et de nouvelles incitations financières pourraient voir le
jour.
Dans cette optique, les prochaines échéances
doivent permettre la définition claire du statut de fin de déchet
pour les biodéchets, ainsi que la mise en place de critères de
qualité harmonisés et durables aussi bien pour l'environnement
que pour l'économie.
Le développement d'une filière du compost
bruxellois de qualité passe donc, au vu des éclairages techniques
et des avis d'experts, par l'instauration d'une collecte séparée
des biodéchets à Bruxelles. Mais ne nous trompons pas de cible !
Attention à ne pas imposer trop rapidement à tous les citoyens de
la capitale un tri sélectif, compliqué à mettre en oeuvre
(odeurs et fréquence des collectes) au sein d'un
appartement exigu, au risque de stigmatiser le respect de
l'environnement comme une contrainte plutôt que comme une avancée
positive à tous les niveaux. En outre, les réserves de
biodéchets, faciles à centraliser et à transporter vers
une unité de biométhanisation, se trouvent essentiellement chez
les gros producteurs qu'il faudra rapidement sensibiliser aux enjeux en
cours.
Parallèlement à la gestion centralisée et
industrielle des biodéchets il est tout aussi essentiel, et la
hiérarchie des déchets nous le rappelle, de développer des
unités de compostage décentralisées (composts de quartier,
composts collectifs, biodigesteurs, etc.) destinées, non seulement aux
citoyens, mais aussi aux entreprises et commerces de proximité. Le
succès de ces unités de compostage dépend en grande partie
de leur gestion par des professionnels, parties prenantes d'une nouvelle forme
d'économie sociale, financée à la fois par des subsides
publics et des adhésions privées.
Nous terminerons donc ce travail consacré aux
biodéchets en région bruxelloise par un voeu plus personnel.
Puissent les différents acteurs de la filière «
déchets » trouver prochainement des solutions simples,
cohérentes et complémentaires pour mettre en oeuvre une gestion
optimale des flux de biodéchets, tant au niveau de la prévention,
du recyclage ou de la valorisation énergétique et organique, et
ce, avec une attention particulière pour les composts de quartier et le
développement d'une filière qualité de compost « made
in Bruxelles » !
Bibliographie / Webographie
Législations
+ PARLEMENT EUROPEEN ET DU CONSEIL, DIRECTIVE 2008/98/CE
relative aux déchets et abrogeant certaines directives,
19/11/2008.
+ COMMISSION DES COMMUNAUTES EUROPEENNES - Communication de la
Commission au Conseil et au Parlement Européen, LIVRE VERT sur la
gestion des biodéchets dans l'Union Européenne Bruxelles le
03/12/2008 COM(2008)811 final.
+ COMMISSION EUROPEENNE - Communication de la Commission au
Conseil et au Parlement Européen, relative aux prochaines
étapes en matière de gestion des biodéchets dans l'Union
européenne, Bruxelles le 18/05/2010 COM(2010)235 final.
+ REGION BRUXELLES CAPITALE - Bruxelles Environnement, PLAN
DECHETS, Plan de prévention et de gestion des déchets, Mai
2010.
+ Gouvernement de la Région Bruxelles Capitale -
Avant projet d'ordonnance déchets visant à transposer la
directive 2008/98/CE et abrogeant l'ordonnance du 7mars 1991 Bruxelles,
2011
+ Service Public Fédéral Santé Publique,
Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement - AR
relatif au commerce des engrais, des amendements du sol et des substrats de
culture, modifié par les Arrêtés royaux des 18/05/1998 et
28/05/2003
Documents officiels
+ Centre National d'information Indépendante sur les
Déchets (CNIID) - Les enjeux de la gestion durable des
biodéchets. Clefs de compréhension et pistes d'action. France
septembre 2010.
+ EUROSTAT - Communiqué de Presse 37/2011 - Le
recyclage a représenté un quart de la quantité totale de
déchets municipaux traités en 2009.
+ Publication Office of the European Union, 2010 - The EU's
approach to waste management
+ European Commission DG ENV - Implementing EU Waste
Legislation for Green Growth. Final Report. 29/11/2011
Articles de presse
+
Actu-Environnement.com -
Déchets : l'UE à la recherche d'une meilleure
application de sa législation. 16/01/2012
+
Actu-Environnement.com -
La Commission pose les jalons d'une Europe efficace en ressources.
20/09/2011
+
Actu-Environnement.com -
Biodéchets : toutes les pièces du puzzle sont en place.
28/12/2011
+
RTN.ch - Le recyclage des
biodéchets stimulé par la taxe au sac. 11/01/2012
6. Lafranceagricole.fr -
Biodéchets : Une obligation de tri et de valorisation.
16/01/2012
Sites web utiles
I
www.wormsasbl.org
I www.bruxelles-proprete.be/
I www.bruxellesenvironnement.be/
I
http://europa.eu/legislationsummaries/environment/wastemanagement/ev0009fr.htm
I
http://europa.eu/lenvironnement/wasste/index.htm
I www.acrplus.org/
I www.compostnetwork.info/
I
http://www.health.belgium.be/eportal/Environment/Chemicalsubstances/Fertilisers/index.htm
v' www.cniid.org/
I
www.actu-environnement.com
PERSONNES RESSOURCES
WORMS asbl
> Benoît Salsac -fondateur WORMS -
b.salsac@wormsasbl.org
> Bertrand Vanbelle - co-fondateur WORMS -
b.vanbelle@wormsasbl.org
Bruxelles Environnement
> Jérôme Sobrie - Agent du département
Déchets -
jso@ibgebim.be (02/775.76.99)
> Joke De Ridder - prévention des
déchets
jde@ibgebim.be (02/775.79.25) Agence Bruxelles
Propreté
> Philippe Debry - Directeur de la cellule Politique
Déchets -
philippe.debry@bruxelles-proprete.be
(02/7780947)
> Romain Dereusme - Service communication -
romain.dereusme@bruxelles.proprete.be
(02/77.80.995)
Région Bruxelles-Capitale
> Véronique Brouckaert - Administration de
l'économie et de l'emploi, Cellule Agriculture -
vbroucaert@mrbc.irisnet.be (02/800.34.54)
SPF Santé Publique
> Alfred Generet - Direction animaux, végétaux,
alimentation, Service Pesticides et Engrais, Attaché Engrais -
alfred.generet@health.fgov.be
(02/524.72.61)
LEXIQUE, DÉFINITIONS ET NOTIONS
Amendement de sol : Les amendements du
sol ont comme fonction principale d'améliorer l'état du sol,
alors que les engrais nourrissent au premier chef la plante. Il existe 2 grands
groupes d'amendements du sol: Les amendements organiques: ils
sont mélangés avec le sol et procurent un apport de
matière organique, ce qui permet d'augmenter la capacité
d'absorption d'eau. Les micro-organismes transforment la matière
organique en humus et permettent la production de nutriments (N, P, K, Ca, Mg).
Parmi les exemples d'amendements organiques, citons la tourbe et le fumier
séché. Et les amendements physiques.
Autosuffisance et de proximité (Principe
d') : Le nouveau cadre juridique, dérivé du Grenelle
de l'environnement et de la directive 2008/98/CE relative aux déchets,
implique une bonne évaluation des flux de déchets et des
exutoires suffisants pour répondre aux principes d'autosuffisance et de
proximité inscrit dans la directive. Il s'agit, en effet d'assurer
l'autonomie des territoires tout en évitant les surcapacités en
incinérateurs et décharges. La directive 2008/98/CE relative aux
déchets précise les principes d'autosuffisance et de
proximité et son application prioritaire aux déchets
ménagers. Il est indiqué que le traitement doit être
effectué sur les sites appropriés ''les plus proches''. Si la
notion d'autosuffisance vise principalement à limiter les transferts
frontaliers.
Biodéchets : Les déchets
biodégradable de jardin ou de parc, les déchets alimentaire ou de
cuisine issus des ménages, des restaurants, des traiteurs ou des
magasins de vente au détail ainsi que les déchets comparables
provenant des usines de transformation alimentaires. Définition (4)
Directive 2008/98/CE. La plupart des études font référence
à la gestion des déchets biodégradables. La
différence réside dans le fait que les biodéchets
n'incluent pas le papier et ont un taux d'humidité
supérieur.
Collecte : le ramassage des
déchets, y compris leur tri et stockage préliminaires, en vue de
leur transport vers une installation de traitement des déchets.
Définition (10) Directive 2008/98/CE
Collecte séparée : une
collecte dans le cadre de laquelle un flux de déchets est
conservé séparément en fonction de son type et de sa
nature afin de faciliter un traitement spécifique. Définition
(12) Directive 2008/98/CE
Comitologie (procédure de) : est
une procédure de prise de décisions normatives européenne,
plus précisément une procédure encadrant l'exercice des
compétences d'exécution conférées à la
Commission européenne.
Compost : digestat de matière
organique issue du traitement biologique des biodéchets par compostage.
Peut faire l'objet d'une procédure de fin de statut de déchet. Il
est régi par des normes nationales relatives à son utilisation et
à sa qualité en fonction des différences dans les
politiques en en faveur de la protection des sols. Il n'existe aucune
réglementation communautaire globale, et c'est bien là un des
enjeux du lobbying de l'ECN.
Compostage : traitement biologique de
digestion aérobie le plus courant (environ 95% des
opérations actuelles de traitement biologique - ORBIT/CEN, 2008). C'est
le traitement le plus adapté en ce qui concerne les déchets verts
et les matières ligneuses. Il existe différentes méthodes,
dont les méthodes fermées, qui sont plus couteuses, mais
nécessitent moins d'espace. Elles sont aussi plus rapides et
sont
plus strictes en ce qui concerne la réduction des
émissions de procédé (odeurs, aérosols
biologiques).
Cradle to cradle (C) : En français
du berceau au berceau, aussi abrégé en C, est une partie de
l'éco-conception mais surtout est un concept d'éthique ou de
philosophie de la production industrielle qui intègre, à tous les
niveaux, de la conception, de la production et du recyclage du produit, une
exigence écologique dont le principe est zéro pollution et 100 %
recyclage. En simplifiant, un produit fabriqué doit pouvoir, une fois
recyclé, produire à nouveau le même produit, seul un ajout
d'énergie renouvelable intervenant dans le cycle. (Wikipedia)
Déchets : Toute substance ou tout
objet dont le détenteur se défait ou dont il a l'intention ou
l'obligation de se défaire. Définition (1) Directive
2008/98/CE
Déchets ménagers : Concept
non défini au sein de la Directive 2008/98/CE, mais
précisé par l'avant projet d'ordonnance déchets du
Gouvernement de la Région Bruxelles-Capitale comme « les
déchets provenant de l'activité normale des ménages
»
Déchets municipaux Solides (DMS) :
Fraction des déchets englobant à la fois les matières
recyclables, les produits compostables ainsi que les ordures provenant des
maisons (déchets ménagers), des entreprises, des institutions et
des sites de construction et de démolition.
Détenteur de déchets : le
producteur des déchets ou la personne physique ou morale qui a les
déchets en sa possession. Définition (6) Directive
2008/98/CE
Directive SER : Directive 2001/77/CE
relative à la promotion de l'électricité produite à
partir de sources d'énergie renouvelables sur le marché
intérieur de l'électricité.
Directive IPPC : Directive 96/61/CE relative
à la prévention et à la réduction
intégrée de la pollution
Directive cadre déchets (Waste Framework
Directive - WFD) : Directive 2008/98/CE du parlement et du conseil
relative aux déchets et abrogeant certaines directives. Celle-ci se base
sur l'urgence de la protection de la santé humaine et de l'environnement
et apporte de nouvelles notions essentielles telles que « la fin du statut
de déchets » ou la « hiérarchie de gestion des
déchets » et ce dans le but d'aboutir à terme à
« une société européenne du recyclage ».
Education Relative à l'Environnement
(ERE): En 1978, on définissait l'Education relative
à l'Environnement comme « un processus dans lequel les individus et
la collectivité prennent conscience de leur environnement et
acquièrent les connaissances, les valeurs, les compétences,
l'expérience et aussi la volonté qui leur permettent d'agir,
individuellement et collectivement, pour résoudre les problèmes
actuels et futurs de l'environnement». (
Enseignement.be)
Engrais : élément solide ou
liquide chargé de fournir des substances alimentaires aux plantes. Il
existe 3 groupes de substances nutritives: les éléments majeurs
(N, P, K), les éléments secondaires (Ca, Mg, Na, S) et les
oligo-éléments (Fe, Mn, Zn, Cu, B, Mo, Co).
Elimination : toute opération que
n'est pas de la valorisation même lorsque ladite opération a comme
conséquence secondaire la récupération de substances ou
d'énergie. L'annexe I énumère une liste non-exhaustive
d'opérations d'élimination. Définition (19) Directive
2008/98/CE
EMAS : (« Eco Management and Audit
Scheme »), ou SMEA en français (« Système de Management
Environnemental et d'Audit »), ou encore éco-audit est un
règlement européen créé en 1995 par l'Union
européenne pour cadrer des démarches volontaires
d'écomanagement utilisant un système de management de
l'environnement (SME). Révisé en 2002 et 2004, il permet à
toute entreprise, collectivité ou organisation le désirant,
d'évaluer, améliorer et rendre compte de ses performances
environnementales dans un système de management environnemental reconnu,
standardisé et crédible. Toute entreprise déjà
certifiée ISO 14001 obtient un certificat EMAS si elle publie une
déclaration environnementale conforme aux critères de l'EMAS.
Plus d'infos sur
http://ec.europa.eu/environment/emas/indexen.htm
(Cf Wikipedia)
Entreprise Ecodynamique (Label) :
reconnaissance officielle en Région de Bruxelles-Capitale
des bonnes pratiques de gestion environnementale mises en oeuvre dans les
entreprises. Il récompense leur dynamisme environnemental et leurs
progrès en matière, notamment, de gestion des déchets,
d'utilisation rationnelle de l'énergie, de gestion de la mobilité
des travailleurs... Le label « Entreprise écodynamique » est
gratuit et s'adresse à toute entreprise au sens large : grande ou
petite, du secteur privé, public, associatif ou non-marchand, quel que
soit le domaine d'activités... pour autant que le site candidat au label
se trouve en Région de Bruxelles-Capitale.
European Compost Network (ECN) :
Réseau européen dont les objectifs principaux sont de
promouvoir une vision coordonnée et de faire adopter un système
de gestion durable relatif à la gestion des déchets organiques
à travers l'intégration de stratégies, le
développement technologique et l'émergence de bonne pratiques.
www.compostnetwork.info
Fin du statut de déchet (End Of Waste EoW)
: cf Art. 6 Directive 2008/98/CE
Gestion des déchets : la collecte,
le transport, la valorisation et l'élimination des déchets y
compris la surveillance de ces opérations ainsi que la surveillance des
sites de décharge après leur fermeture et notamment les actions
menées en tant que négociant ou courtier. Définition (9)
Directive 2008/98/CE
Hiérarchie des déchets :
établit, d'une manière générale un ordre de
priorité pour ce qui constitue la meilleure solution globale sur le plan
de l'environnement dans la législation et la politique en matière
de déchets, mais le non respect de cette hiérarchie peut
s'avérer nécessaire pour certains flux de déchets
spécifiques lorsque cela se justifie pour des raisons, entre autres, de
faisabilité technique, de viabilité économique et de
protection de l'environnement. Considérant (31) Directive
2008/98/CE
Humus : désigne la couche
supérieure du sol créée et entretenue par la
décomposition de la matière organique, essentiellement par
l'action combinée des animaux, des bactéries et des champignons
du sol. L'humus est une matière souple et aérée, qui
absorbe et retient bien l'eau, de pH variable selon que la matière
organique est liée ou non à des minéraux, d'aspect
foncé (brunâtre à noir), à odeur
caractéristique, variant selon qu'il s'agit d'une des nombreuses formes
d'humus forestier 1, de prairie, ou de sol cultivé. L'humus est
différent du compost par son origine naturelle, mais partage avec lui
beaucoup de propriétés, notamment sa capacité à
retenir l'eau et les nutriments. Dans le compartiment de la biosphère
qu'est le sol, l'humus est la partie biologiquement la plus active. (cf
wikipedia)
Incinération : technique
d'élimination des déchets. Deuxième méthode
d'élimination des DMS la plus utilisée dans l'UE (20% selon une
étude Eurostat 37/2011 du 08/03/2011)
Lansink (échelle de) : illustre la
hiérarchie de gestion des déchets sur laquelle l'Union
Européenne a basé toute son action. Elle comprend dans l'ordre
(1).la prévention,(2). la préparation en vue du réemploi,
(3). le recyclage, (4). une autre valorisation, notamment
énergétique et (5). L'élimination.
Méthanisation :
procédé de digestion anaérobie particulièrement
adapté au traitement des biodéchets humides, y compris les
graisses (déchets de cuisine par exemple). Elle produit un
mélange gazeux (principalement du méthane (50 à 75%) et du
dioxyde de carbone) dans des réacteurs contrôlés. Le
résidu du processus, appelé digestat, peut être
transformé en compost et être utilisé à des fins
similaires.
Mise en décharge : méthode
ultime d'élimination des déchets. Méthode
d'élimination des DMS la plus utilisée dans l'UE (38% selon une
étude Eurostat 37/2011 du 08/03/2011)
Pollueur-payeur (Principe du): Principe
directeur au niveau européen et international. Il convient que le
producteur des déchets et le détenteur des déchets en
assurent la gestion d'une manière propre à assurer un niveau de
protection élevé pour l'environnement et la sante humaine.
Considérant (26) Directive 2008/98/CE
Prévention : les mesures prises
avant qu'une substance, une matière ou un produit ne devienne un
déchet et réduisant : (a) la quantité de déchets, y
compris par l'intermédiaire du réemploi ou de la prolongation de
la durée de vie des produits, (b) les effets nocifs des déchets
produits sur l'environnement et la santé humaine, ou (c) le teneur en
substances nocives des matières et produits. Définition (12)
Directive 2008/98/CE
Producteur de déchets : toute
personne dont l'activité produit des déchets (producteur de
déchets initial) ou toute personne qui effectue des opération de
prétraitement, de mélange ou autres conduisant à un
changement de nature ou de composition des ces déchets.
Définition (5) Directive 2008/98/CE
Protection de la santé humaine et de
l'environnement : raison d'être de la Directive cadre
Déchets 2008/98/CE. Les états membres prennent les mesures
nécessaires pour assurer que la gestion des déchets se fait sans
mettre en danger la santé humaine et sans nuire à
l'environnement, et notamment :
Recyclage : Toute opération de
valorisation par laquelle les déchets sont retraités en produits,
matières ou substances aux fins de leur fonction initiale ou à
d'autres fins. Cela inclus le retraitement des matières organiques, mais
n'inclus pas la valorisation énergétique, la conversion pour
l'utilisation comme combustible ou pour des opérations de remblayage.
Définition (17) Directive 2008/98/CE - L'Union européenne cherche
à se rapprocher d'une « société du recyclage »
visant à éviter la production de déchets et à les
utiliser comme ressources. Considérant (28) Directive 2008/98/CE
Réemploi : toute opération
par laquelle des produits ou des composants qui ne sont pas des déchets
sont utilisés de nouveau pour un usage identique à celui pour
lequel ils avaient été conçus. Définition (13)
Directive 2008/98/CE
Responsabilité élargie des producteurs
(régime de): cf art. 8 Directive 2008/98/CE
Sous-produit : cf art. 5 Directive
2008/98/CE
Traitement : toute opération de
valorisation ou d'élimination, y compris la préparation qui
précède la valorisation ou l'élimination.
Définition (14) Directive 2008/98/CE
Traitement biologique : Compostage,
digestion anaérobie ou traitement biomécanique
Traitement biomécanique (TBM) :
ensemble de techniques qui combinent traitement biologique et traitement
mécanique (tri). Cela concerne le traitement de déchets mixtes
dans le but soit d'améliorer la stabilité des matières
mises en décharges, soit d'obtenir un produit présentant de
meilleures propriétés de combustion. Cependant, le traitement
biomécanique basé sur la digestion anaérobie produit du
biogaz et peut donc aussi constituer un processus de valorisation
énergétique.
Valorisation : Toute opération
dont le résultat principal est que des déchets servent à
des fins utiles en remplaçant d'autres matières qui auraient
été utilisées à une fin particulière, ou que
des déchets soient préparés pour être
utilisés à cette fin, dans l'usine ou dans l'ensemble de
l'économie.
Valorisation énergétique :
En se fondant sur l'engagement communautaire de porter à 20% la part des
énergies renouvelables dans la consommation énergétique
finale d'ici à 2020, la Commission européenne a proposé la
directive SER pour remplacer les directives existantes concernant la promotion
de l'électricité produite à partir de sources
d'énergie renouvelables (directive 2001/77/CE) et concernant les
biocarburants (directive 2003/30/CE). La proposition encourage vivement
l'utilisation de tous les types de biomasse, dont les biodéchets
utilisés à des fins énergétiques, et demande aux
états membres d'élaborer des plans d'action nationaux exposant
les stratégies nationales visant à développer les
ressources de biomasse existantes et à exploiter de nouvelles ressources
pour des utilisations différentes.
Vermicompostage (ou lombricompostage):
est une méthode écologique de valorisation et de
transformation des déchets biodégradables en engrais naturel
fondé sur l'utilisation de vers de compost. Vermicompostage est un
néologisme préférable au terme populaire lombricompostage,
dont la formation avec le préfixe lombri est incorrecte à la
langue française et techniquement inadéquate vu l'espèce
de vers utilisée dans le processus. Le vermicompostage produit deux
engrais naturels, un sous forme solide, le vermicompost, l'autre liquide, le
thé de compost. Les déchets sont placés avec les vers dans
un récipient appelé vermicomposteur dans lequel est
reconstitué un milieu favorable. Les vers se nourrissent des
déchets qu'on leur apporte, leurs déjections s'accumulent et
constituent le vermicompost. L'eau contenue dans les déchets qui percole
à travers le vermicompost en formation constitue le thé de
compost. Le vermicompostage nécessite peu de place et dégage
aucune odeur nauséabonde (odeur de sous-bois), ce qui rend possible sa
pratique en appartement et en fait donc une très bonne solution à
la réduction des déchets ménagers. (Cf Ekopedia)
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