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Pauvreté et grossesse des adolescentes au Cameroun

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par Sandrine NANKIA DJOUMETIO
Institut Sous-Régional de Statistique et d'Economie Appliquée -ISSEA - Ingénieur d'Application de la Statistique 2010
  

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Première partie : Cadre théorique et méthodologie

Chapitre 1 : ASPECTS CONCEPTUELS ET RISQUES ASSOCIÉS À LA GROSSESSE DES ADOLESCENTES

Dans ce chapitre, nous nous proposons de définir les concepts clés, qui faciliteront la compréhension du travail. Dans la première section, nous définirons quelques termes liés à l'étude. La deuxième section quant à elle aura pour but de présenter les conséquences de la grossesse des adolescentes.

1.1 Définition de quelques concepts

1.1.1 Concept d'adolescence

Le concept d'adolescence recouvre plusieurs dimensions : biologique, démographique, sociale, psycho-social, physiologique, économique... il n'est par conséquent pas étonnant que les définitions utilisées diffèrent d'un chercheur à un autre. L'absence d'une définition univoque de ce concept rend ainsi difficile la détermination d'une période stable de la vie à laquelle s'appliquerait l'adolescence.

La dimension biologique se rapporte aux transformations physiologiques de l'enfant qui marquent son passage à la maturité. La puberté constitue ainsi le moment auquel s'effectue cette transition. L'adolescent passera ainsi de l'apparition des caractères sexuels secondaires à celui de la maturité sexuelle (OMS, 1989).

La dimension sociologique est étroitement corrélée à la dimension biologique. Les transformations physiologiques entraînent un changement de statut de l'enfant et de son éducation. La fille commencera ainsi à apprendre sa fonction de femme dans la société ; l'adolescence apparaît ainsi, comme le dit V. Hugo, «  le commencement de la femme dans la fin d'un enfant ».

Les définitions du concept d'adolescente relatives à la dimension démographique de ce terme se basent uniquement sur l'âge. Dans ce cas, l'adolescence va concerner par exemple les individus âgés de 10 à 19 ans, 15 à 19 ans ou 15 à 24 ans etc.

La dimension psychologique marque l'évolution de l'identification de l'adolescent ou de l'adolescente en tant qu'individu autonome, indépendant, pouvant prendre des décisions propres et se fier à son jugement personnel. C'est la période de l'affirmation de la personnalité de l'enfant. L'enfant se sentira ainsi adulte et l'éveil sexuel le rend encore plus sensible à ce sentiment. Les premières expériences sexuelles pourront marquer ainsi l'entrée dans l'apprentissage de la vie adulte.

La dimension économique se rapporte au moment de la vie où l'enfant cherche à affirmer son autonomie économique vis-à-vis de ses parents. Dans la société traditionnelle, c'est la période initiatique où l'enfant doit affirmer sa capacité à se nourrir lui-même et à entretenir une famille en créant ses propres champs et en construisant sa première maison d'habitation par exemple.

Les définitions de l'adolescence diffèrent d'un organisme à un autre. L'OMS et l'UNESCO constituent deux repères essentiels pour approcher le concept d'adolescence. Ces définitions restent dans l'ensemble de portée générale.

Pour l'OMS, l'adolescence correspond à la période pendant laquelle l'individu :

- progresse du stade de la première apparition des caractères sexuels secondaires à celui de la maturité ;

- acquiert des facultés psychologiques et des modes d'identification qui transforment l'enfant en adulte ;

- passe de l'état de dépendance sociale et économique totale à celui d'indépendance relative.

En utilisant la dimension démographique, l'OMS définit l'adolescence comme la décennie comprise entre 10 et 19 ans.

Dans notre travail, nous utiliserons une dimension démographique en nous référant à la définition de l'adolescent selon EDSC-III, 2004. Nous considérerons comme adolescente toute jeune femme dont l'âge est compris entre 15 et 19 ans.

1.1.2 Concept de la pauvreté8(*)

Malgré l'abondance des écrits, le concept de la pauvreté reste globalement ambigu et imprécis. Il est ainsi difficile à définir, à comprendre, à caractériser et donc à mesurer. Il existe alors plusieurs définitions de la pauvreté qui conduisent à des identifications différentes des pauvres.

De façon générale, la pauvreté correspond à une ou plusieurs situations jugées comme "inacceptables" ou encore "injustes" sur les plans économique et social (Asselin et al., 2000). Cependant, la détermination de l'espace de référence à considérer pour identifier ce type de situations est problématique et est sujet à plusieurs débats. Trois principales approches se distinguent à ce niveau. Chacune d'elles considèrent son propre espace de référence. La première retient ce que l'on appelle les ressources, la deuxième ce qui est dit besoins de base, alors que la troisième considère un sous-ensemble de capacités identifiées comme étant des "capacités de base".

Sur le plan méthodologique et empirique, l'approche des ressources retient généralement une variable monétaire (revenu ou dépense de consommation), puis fixe un seuil de pauvreté pour identifier les individus pauvres. Cette approche tire ses origines principalement de la microéconomie classique qui considère que l'utilité (approchée par le revenu ou la consommation) est l'élément clef dans le comportement et le bien-être des individus.

Les approches multidimensionnelles, comme leur nom l'indique, reposent sur plusieurs indicateurs. Elles nécessitent des procédures d'agrégation de ces derniers en un seul indicateur qui résumerait l'information apportée par ces indicateurs de base puis la détermination d'un seuil de pauvreté. Ces approches non monétaires considèrent que le revenu (ou la dépense) à lui seul n'est pas capable d'expliquer la situation de pauvreté. Selon cette approche, les besoins des individus sont de plusieurs ordres. La pauvreté est donc un phénomène multidimensionnel qui ne peut se réduire au manque de ressources.

L'approche des besoins de base identifie plusieurs dimensions et des ensembles de pauvres selon chacune de ces dimensions qu'elle combine, d'une façon ou d'une autre, pour définir l'ensemble de la sous population pauvre. Il s'agit en particulier de l'alimentation, du logement, de l'accès à la santé, à l'éducation, etc. Les partisans de l'approche des besoins de base considèrent que la pauvreté doit être analysée dans toutes ses dimensions. Selon eux, un individu est pauvre s'il n'arrive pas à satisfaire ses besoins fondamentaux essentiels. Autrement dit, un individu est pauvre s'il est privé d'un ensemble de biens et services de base jugés nécessaires pour atteindre une certaine qualité de vie (Asselin et al., op cit).

Cependant, la référence au concept besoins de base, comme celui de la pauvreté dite multidimensionnelle, pose le problème de la détermination de la liste des besoins à prendre en considération. Ceux-ci varieraient dans le temps et dans l'espace. A titre d'exemple, en 1954 les Nations Unies, ont dressé une liste de douze éléments qui inclut la santé, la nourriture et la nutrition, l'éducation, les conditions de travail, la situation de l'emploi, la consommation et l'épargne, les transports, le logement, l'habillement, les loisirs, la sécurité sociale et la liberté humaine.

Le Bureau International du Travail a précisé, en 1976, que les dimensions à prendre en considération sont une consommation personnelle minimale, composée d'une alimentation satisfaisante, d'un logement convenable, et d'un habillement minimal, un accès aux services d'éducation, aux services de santé, à une eau pure et une médecine préventive et curative de qualité et enfin l'accès à un emploi « convenablement productif et équitablement rémunéré ».

En intégrant cette conception de la pauvreté et d'autres voisines, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), dans son rapport mondial sur le développement humain (1997), considère que « la pauvreté humaine n'est pas qu'une question de revenu : c'est une privation des possibilités de choix et d'opportunités qui permettrait aux individus de mener une vie décente ».

L'approche de pauvreté dite des capacités est promue et préconisée par Amartya Sen au cours des dernières vingt années. Elle s'appuie principalement sur la théorie de la justice développée par Rawls en 1971. Ce dernier critique l'approche utilitariste puisque selon lui, une société qui respecte le principe de justice sociale procurerait à ses membres une équité fondée sur un ensemble d'éléments essentiels.

Pour conclure, à l'inverse de l'approche monétaire de la pauvreté, les deux approches dites multidimensionnelles, à savoir l'approche des besoins de base et l'approche des capacités, définissent la pauvreté selon plusieurs critères. Elles couvrent une analyse globale du phénomène de la pauvreté permettant de dépasser l'analyse unidimensionnelle classique.

C'est cette approche multidimensionnelle qui a été utilisée pour construire la variable « quintile de pauvreté » dans l'EDSC-III. Nous l'utiliserons dans le cadre de notre travail.

1.1.3 Définitions de quelques termes liés à l'étude

La dystocie se définit comme la difficulté d'enfanter

La fécondité des adolescentes se définit comme la fécondité des jeunes filles dont l'âge varie entre 15 et 19 ans. La fécondité se définissant par la naissance.

La fistule obstétrique est la constitution d'une communication anormale entre la vessie et le vagin ou entre la vessie et le rectum survenant à la suite d'une grossesse compliquée.9(*)

L'infection post-partum est une infection qui survient dans la période qui succède l'accouchement.

La mortinatalité est la mortalité d'un foetus qui se produit à 28 semaines de la gestation

La mortalité périnatale inclut la mortinatalité et les morts intervenant dans la semaine suivant la naissance.

La mortalité intra-utérine est la mortalité dans l'utérus de tout produit de conception quel que soit la durée de la gestation.

La mortalité néonatale est le décès des bébés intervenant dans les 28 jours suivant la naissance.

La mortalité infantile est le décès du bébé dans l'année suivant la naissance.

La septicémie puerpérale : maladie infectieuse, qui survient après un accouchement ou une fausse couche, surtout dans le cas où l'expulsion du placenta n'a pas été complète.10(*)

1.2 Conséquences des grossesses sur la santé de la mère adolescente et de l'enfant

Les adolescentes courent plus de risque qu'une population plus âgée du point de vue des conséquences liées à une grossesse (Eure et al., 2002 cité par Nathalie Bajos et al.). D'après les études récentes, la maternité précoce comporte un risque de décès maternel supérieur à la moyenne et les enfants de mères jeunes ont des niveaux plus élevés de morbidité et de mortalité (World population, 2002).

Les motifs de préoccupation se rapportent au nombre de conceptions, aux liens avec la pauvreté et à la multiplicité des conséquences néfastes pour la mère et pour l'enfant.

1.2.1 Sur la santé de la mère

* 8 _ Source : Touhami Abdelkhalek and al. (2009)

* 9 _ Source : Dr TEUBEU Pierre Marie, interviewé par le quotidien Le Jour, N° 320 du Mardi 25 novembre 2008.

* 10 _ fr/wikipedia.org/wiki/fièvre puerpérale

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry