EPIGRAPHES
Quand il est conforme aux normes professionnelles, les
medias nouveaux ont en soit une influence positive sur la résolution des
conflits et la consolidation de la paix.
Centre Trudeau pour Paece and conflict de
l'université de Toronto 2002
« En bout de ligne ? Les journalistes
arbitrent s'ils entendent ou non »
Ross Howard
A vous mes parents
AVANT PROPOS
L'étude sur le rôle des medias dans la
résolution des conflits du point de l'opérationnalité
concrète des medias dits pour la paix en RDC, m'est apparue comme champ
de recherche depuis plus de trois ans. Cela serait même un thème
sur lequel, je comptais rédiger mon travail de fin de cycle en sciences
de l'information et de la communication de l'université de Kinshasa.
Par manque des données sures pour matérialiser
ce travail, j'ai faiblit devant l'ampleur du sujet. Mais grâce aux
encouragements des professeur Annick DUBIED de l'université de
Genève et Marie Soleil FRERE de l'Université Libre de Bruxelles,
nous avons eu le courage d'orienter nos recherches sur ce thème qui fait
aujourd'hui le détail de ce travail de fin d'études dont nous
sommes fier de soutenir.
Qu'ils trouvent enfin dans ce travail rédigé
l'expression de ma gratitude et de mon respect.
Je dois aussi beaucoup au professeur Fulgence MUNGENGA qui a
dirigé la rédaction de ce travail. L'amical inter porté
par lui dans mes laborieuses recherches m'a offert un réconfort dont je
tiens à souligner toute la valeur et pour lequel je lui exprime toute ma
reconnaissance.
Au collectif des professeurs du département des
sciences de l'information et de la communication de `université de
Kinshasa car, grâces aux enseignements que vous m'avez donnés, je
suis arrivé à faire ce travail. Daigne trouver ici ma profonde
gratitude.
Des multiples recherches m'ont conduit dans des organes de
presse congolais qui m'on toujours témoigné un accueil le plus
sympathique. Mes remerciements s'adressent à Isidore KABONGO directeur
de programmes de la RTNC/ Radio, à Erick AMBAGO rédacteur en chef
de Top Congo Fm, à Bijou IDI responsable du service des reportages de
Digital Congo. Les renseignements obtenus grâce à leurs
complaisances ainsi que les recherches faites dans leurs directions m'ont
permis d'envisager une bonne critique de l'opérationnalité
concrète des medias pour la paix et de réfléchir sur la
valeur et l'impotence des medias pour la paix Congo.
Mes recherches dans différentes bibliothèques de
la ville de Kinshasa et aux différents organes de presse dont je viens
de citer ci haut ont été facilité par appuis
particulièrement cordiale que j'ai trouvé au près de
Jacques ILUNGA Hopeny, et de Prince BINTENE Masosa avocat au barreau de
Kinshasa Gombe.
A toi Falonne BOPETE, ton apport n'a pas été
moindre dans la rédaction de cet oeuvre d'esprit. Nous reconnaissons
dans ces lignes ta prouesse et ta juste valeur.
À tous mes frères, soeurs et amis(es). J'ai
conscience des oublis combien, trop nombreux, que je commets. Que tous ceux
qui, de près ou de loin m'ont aidé dans la rédaction de ce
travail longuement poursuivi, veuillent bien trouver ici le témoignage
de mes sentiments de chaleureuses reconnaissances.
INTRODUCTION GENERALE
PROBLEMATIQUE
« Les medias ne peuvent pas rester neutres face aux
enjeux de la paix ». Cette affirmation est le principe de base d'une
théorie du journalisme relativement nouvelle : le journalisme de
paix. Tout comme d'autres ont utilisé le journalisme dans un but de
développement des nations du tiers-monde (journalisme de
développement), certaines ONG's utilisent aujourd'hui les concepts du
journalisme de paix pour essayer d'atténuer les haines dans les pays qui
sont ou ont été le théâtre de violences et de
conflits.
Le journaliste peut-il mettre sa plume au service d'une paix
durable ? Doit-il diriger sciemment ses productions pour oeuvrer à une
cohabitation pacifique ? Certains le revendiquent haut et fort et des
initiatives allant dans ce sens ont foisonné dans divers endroits du
globe, en réponse à des situations tout aussi diverses. D'autres
brandissent les principes d'objectivité et de neutralité en
étendard pour rejeter l'idée en bloc. Les débats entre
partisans et détracteurs du journalisme de paix - ou journalisme
proactif - sont souvent passionnés, parfois constructifs. C'est cette
faculté qu'a la théorie du journalisme de paix d'engendrer des
controverses chez les professionnels des médias qui nous a
poussés à choisir celle-ci comme objet d'étude de ce
mémoire.
Robert Manoff dans ses recherches axées sur le
rôle potentiel des medias dans la prévention et la gestion des
conflits, a de ce fait fixé l'intérêt de ces recherches
sur l'intersection des conflits et des medias ; nous constatons
que ces études nous offrent une leçon sur la
responsabilité des medias aussi bien de l'ensemble des pratiques
sociales en abordant ces violences et conflits d'une manière
positive.
Lorsque nous nous basons à examiner la théorie
sur la résolution des conflits et la pratique journalistique responsable
envisageant la paix, nous arrivons rapidement à déceler un
certain nombre des responsabilités ou rôles des medias. Ces
derniers peuvent de ce fait, faire objet d'un fondement théorique et
pratique approfondie dans la résolution des
conflits. « Le processus par lequel cela pourrait se faire est
celui d'une invention dans laquelle la spontanéité peut
coordonner » (1(*)). Le journaliste lui-même est un produit de ce
processus pendant son carrière ainsi, par contre il semble
inconcevable de croire que l'histoire de medias pourrait prendre fin et qu'ils
ne pourraient toute fois initier des reflexes sociaux afin de relever ce
défi que connait notre environnement ; celui des conflits et
violence sociale.
Les actions humanitaires dans les conflits ou dans les
environnements violents et instables ont radicalement changé. Devenant
de plus en plus complexe, elles nécessitent des nouveaux paradigmes et
laissent une porte ouverte à des nouveaux types des programmes. L'accent
sera tout d'abord mis ici sur la pratique du journalisme pour la paix en RDC
qui s'avère important pour prévenir et résoudre les
violences qui ont ébranlés les tissus sociaux du pays.
Les conflits constatés au Congo causés par des
divers phénomènes, représentent une préoccupation
majeure et font subir à la population des nombreux dommages. Les medias
ne sont pas neutre face aux enjeux de la pacification du territoire, cette
affirmation peut paraitre banale au prés des profanes, un
sacrilège pour bon nombre des journalistes qui défendent leur
neutralité professionnelle au dessus de tout autre principe
déontologique. Melone, Terzis et Beleli affirmaient
« qu'alors que nous ne voulons pas dépasser l'idée que
les medias d'information puissent être contrôlés et
utilisés à des fins spécifiques, pas même pour la
paix, la perception d'un journaliste neutre doit être
dépassé; pour sa présence lors de la couverture d'un
événement, les medias altèrent l'environnement de sa
communication et sont donc impliqués dans les conflits.
Intrinsèquement, les medias sont alors de ce fait non
neutre »2(*)
Ainsi, nous ne restons pas tous
d'accord sur l'apport des médias au Congo. Tenter à se demander
en quoi se justifierait cette controverse dans le traitement de l'information
en temps de crise ? Sachant que la classe politique et les institutions
médiatiques partagent la lourde responsabilité de réduire
au-delà de toute raison l'exposition du citoyen à la chose
publique.
Cette tendance trouve son origine dans la version
supposée d'une bonne partie du public pour les questions
politiques ; Les politiciens pour aménager leur électorat,
les médias pour ménager leurs audiences, ont été
amené progressivement et insidieusement à marginaliser le vecteur
de circulation de l'information en le politisant.
En ce moment, cette information perd son vrai sens et devient
manipulée. Par contre, il apparait aujourd'hui nécessaire que les
médias congolais, « s'insèrent dans la
société de l'information quand on sait qu'actuellement en Afrique
la couverture des conflits pose toujours un ensemble de défis, surtout
les défis éthiques » (3(*)).
Sans vouloir faire un état des lieux exhaustif de ces
conflits en RDC, ce travail voudrait ressortir quelques unes des données
qui montrent l'absence quelque fois de l'implication des médias dans une
zone actuellement en turbulence.
Et donc, le rôle des médias dans notre pays est
crucial car il est toujours en proie à des problèmes de
sécurité. Pour cela, les medias doivent jouer un rôle
important en s'associant aux efforts régionaux visant à
résoudre les conflits qui subsistent dans notre pays.
Enfin, nous nous fixons ici notre attention à un
certain nombre de question que nous tenterons de répondre au fil du
temps avec les recherches qui vont conduire au terme de ce travail, parmi
lesquels
Les journalistes sont des médiateurs des conflits,
conscients ou non, ils disposent automatiquement d'un certain potentiel pour
leur aggravation et leur résolution.
Ainsi, ils peuvent représenter des acteurs fondamentaux
dans leurs résolutions. Il est du reste intéressant de
découvrir l'existence des médias de la paix cherchant à
travers des multiples instruments, programmes radiophonique,
théâtre, music, bandes dessinées à influencer
volontairement les comportements et les perceptions des gens dans un sens
favorable à une résolution pacifique des conflits.
Les médias peuvent ils être neutres lorsqu'ils
couvrent un conflit ? Les journalistes sont ils des simples observateurs
ou des acteurs à part entière des crises politiques et des
affrontements armés qu'ils relatent ?
Ces questions cruciales ont suscité de nombreuses
réflexions depuis la première guerre du Golfe en 1990. Mais qu'en
sera-t-il de l'Afrique Centrale qui est aujourd'hui la région qui
enregistre de nombreux conflits, dits conflits majeurs ?
HYPOTHESE
L'une des conséquences majeures de la mal information
reste la désorientation de la société comme le souligne
bien Pierre ROBERT, ainsi les conflits à multi formes qui sont
constatés dans la sous région des Grands lacs ne peuvent-ils pas
être le résultat d'une mauvaise prise en charge soit encore de
l'implication des medias ?
Dès lors qu'il en est ainsi, aussi tôt que les
conséquences de ces constats résulte sur la relativité
dés frontières de ces états de la région des Grands
Lacs. Doit-on demeurer dans la politique ou dans la négociation
politique pour résoudre cette situation qui freine le
développement de la société ? N'est ce pas là
le devoir d'un journaliste paix ?
Nous pouvons tenter dans un premier temps
de répondre à notre problématique en ce terme ; les
journalistes conscients ou non ; sont des médiateurs et de ce fait
le rôle des medias dans ce fait est d'influence positivement ou
négatives selon le dialogue qu'ils entendent initier entre les acteurs
en conflit. Robert KARL Manoff du centre for war peace and the media de
l'université de new York soutenait que la règle de base de la
profession journalistique qui réside dans le fait de permettre à
toutes les parties de donner leur point de vue, ceci est aussi un des objectifs
primordiaux du médiateur professionnel en permettant les échanges
des points de vues entre les belligérants. Les journalistes doivent
proposer une information qui doit instruire l'une et l'autre partie ;
CADRE THEORIQUE
Considérés en termes d'influence, les medias
influencent aussi bien des personnes individuelles que la société
dans sa globalité. Ils assurent donc des fonctions précisent dans
sa mission comme le soulignait Elihu KATZ. « Les recherches
empiriques sont donc loin de confirmer une image courante de ceux-ci, les
medias seraient de ce fait capable de transformer radicalement leur vastes
audiences » (4(*))
En effet, nullement de notre ingéniosité, ces
mêmes recherches ont tenté aussi de prouver que les medias ne
peuvent être efficaces voire puissants mais, dans certaines conditions
d'où viendront les effets directs sur certains segments du public et
effets limités, leur pouvoir relève aussi moins de la
conversation que du renforcement ou de l'activation. En tant que tel il est
loin d'être négligeable.
On se rappellera que pendant les années 30 la
problématique sur les effets de medias de mass s'inscrivaient dans un
courant visant à remettre en cause les effets touts puissants des medias
sur les individus et les cadres théoriques du chercheur gravitait au
tour de l'influence social.
L'étude sur le traitement de l'information en temps de
crise relève plusieurs questions intéressantes et aussi certaines
limites évidentes. Les résultats de quelques études
démontrent que « les medias affectent une sélection des
informations qui sont accessibles » (5(*)) les journalistes de ce fait sélectionnent des
informations qui ne pas toujours une portion des événements dans
la réalité. Par ailleurs nous pouvons être tenté
d'affirmer que chaque media en dehors de c'est que nous venons de dire ci haut,
imprègne son discours de presse d'une idéologie justifiant ainsi
en quelque sorte la cause qu'il défend.
Cette théorie de la responsabilité sociale des
medias, que nous allons exploiter dans cette étude, telle que
formulée par Theodore Peterson dans son ouvrage Four theories of press,
(1956) ; nous retenons ainsi puiser de cette théorie normative les
responsabilités que devraient idéalement assumer les medias dans
la société en crise. Cette étude passe donc à
chevale de deux théories : l'influence sociale des medias et celle
de la responsabilité sociale des medias.
CHOIX ET INTERET DU SUJET
Pays très riche en ressources naturelle, au coeur de
l'Afrique. La République Démocratique du Congo est marquée
depuis plus de 10 ans par une instabilité politique et a connu depuis
1996 deux guerres aux facettes multiples particulièrement
meurtrières .L'accord global et inclusif signé le 17
Décembre 2002 à Pretoria après les laborieuses
négociations de Sun city (RSA) dans le cadre du dialogue inter congolais
marque le début d'une transition politique devant conduire aux
élections et donner au pays des institutions stables. Sa mise en oeuvre
est sans doute le principal défi de la pacification du pays
. Quand on sait qu'en temps de crise l'information se
révèle comme une arme puissante, un instrument stratégique
crucial, aux effets souvent dévastateurs » (6(*)) dans un pays
déchiré par les conflits comme la République
Démocratique du Congo, ce travail trouve sont sens dans la mesure
où il prêche les institutions qui devront s'associées aux
démarches de l'instauration de la paix. Ainsi entreprendre une
étude au tour de garanties et mesures sécuritaires que les medias
doivent engendrer dans une société en crise pour assurer sa
stabilité, sera in extenso l'intérêt qu'accroche la
présente étude, car il s'agit d'un thème de grande
actualité aussi percutant, celui du rôle des medias dans la
résolution des conflits qui n'a jamais été
systématisé dans la faculté de lettres et dans le
département des sciences de l'information et de la communication.
D'autres part les recherches entreprises pour la
matérialisation de ce travail d'esprit nous révèlent un
double intérêt ; à la fois théorique et
pratique.
- Sur le plan théorique cet étude forme une
source des renseignements efficaces pour les chercheurs, et constitue un vade
vecum de communicologue accès sur une pratique du journalisme de paix
- Dans un autre plan cette fois purement pratique, ce travail
est une aide mémoire pour les praticiens en sciences sociales et peut en
dehors de tous cadre influencer la classe politique à ajuster son tire
dans le traitement des medias, à favoriser la marche de son exercice
pour enfin valoir sa place prépondérante de la lutte pour
l'instauration de la paix.
PRESUPPOSES METHODOLOGIQUES ET TECHNIQUES
On peut se convenir aisément sur le fait qu'on ne peut
pas aboutir à des constructions doctrinales valables sans méthode
car toute discipline scientifique a un objet et une méthode. La
méthode de ce fait, peut être interprétée comme une
« démarche rationnelle de l'esprit pour arriver à une
connaissance ou à une démonstration d'une
vérité » (7(*)). Grawitz Madeleine décrit quand à elle
qu'avant « d'arriver à toute vérité ou de faire
quelque chose existe-t-il une démarche raisonnée ou
rationnelle »8(*)
appuyé par A. Laramée et B. Vallée, la méthode est
« ensemble des démarches que l'esprit suit pour
découvrir et démontrer une vérité »
(9(*)). La méthode
ainsi pour nous serai l'ordonnancement des règles pour parvenir à
un but ; l'objectif de la science.
La méthode en tant que science regorge en son sein des
multiples techniques parmi les quelles nous avons fait appel qu'à
quelques unes. La méthodologie choisie pour réaliser cette
étude est mixte puisqu'elle mêle des sources pour la
théorie et recherche de terrain pour la partie pratique. Il semble
primordial pour cette étude de mêler deux approches, afin de
dégager un maximum d'information et donc un nombre des conclusions.
Ainsi nous aurons :
- L'analyse des contenus ; celle-ci va nous aider
à cimenter la rédaction en procédant par des analyses des
émissions et les différentes grilles sous examen.
- En cela s'ajoute le questionnaire,
Quant à la méthode, nous avons opté pour
l'analyse catégorielle, cette méthode consiste à
catégoriser les émissions selon les rubriques organisées
dans une grille.
ORIENTATION DE L'ETUDE
Pour enfin bien orienter notre dialectique et envisager des
résultats escomptés, nous nous sommes engagés de
délimiter notre champ de recherche dans le temps et dans l'espace. Vu sa
dimension éparse, du fait que les conflits en RDC trouvent sont origine
depuis, il nous est parut plausible de fixer les limites de notre étude
pour ne pas s'égarer dans le cheminement de ces recherches.
Cette étude prend son essence dès la
période allant de 1996, année au quel les conflits armés
ont commencés avec l'entrée de AFDL, quelque temps après
est arrivé les multiples crises.
ARTICULATION DE L'ETUDE
Hormis l'introduction et la conclusion
générale, ce travail subdivisé en chapitres, ces derniers
se subdiviseront à des points et les points enfin à leur tour
vont se dénombrer à des sous points
Ainsi donc, ce travail à trois chapitres : le
premier est accès sur l'approche conceptuelle, il analyse tous les
concepts liés à cette étude.
Le second est : approche et fondement du paradigme sur le
journalisme pour la paix, il part de la naissance du paradigme sur le
journalisme pour la paix, démontre comment exercé ce genre de
journalisme, les partenaires qui appuient cette pratique et brosse les
contraintes que rencontre la pratique du journalisme pour la paix.
Le troisième chapitre, alors le plus long du travail,
ouvre ses lignes par l'analyse du paysage médiatique congolais, et celui
du paysage radiophonique. Il va se reposer sur l'analyse des contenus des
émissions, il formule en suite quelque critique sur
l'opérationnalité du journalisme pour la paix et enfin se termine
par quelques propositions.
Chapitre 1. LES MADIAS : ROLE ET FONCTION DANS LA
SOCIETE
I.1. INTRODUCTION
« Le droit à l'information, à la
liberté d'expression et à la critique est une des libertés
fondamentales de tout être humain, c'est de ce droit du public à
connaitre les faits et les opinions procède l'ensemble des devoirs de
journalistes » (10(*))
d'où le droit à l'information permet de passer le point de vue
individualiste, afin de proposer une conception institutionnelle du rôle
de medias dans la société moderne.
Les medias comme tel se voient reconnaitre une
responsabilité propre distincte de celle qui incombe aux journalistes.
Pour Denis ELLIOT « les medias se doivent informer les citoyens sur
ce qu'ils peuvent entendre et ce que la société attend
d'eux » (11(*)). Ce devoir
des médias comme nous pouvons les voir, crée en contre partie une
obligation. Le citoyen a un devoir moral d'être informé, qui fait
partie de sa responsabilité à l'égard de la
communauté politique.
La visée de l'information consiste à faire
connaitre au citoyen ce qui se passe ou ce qui est certain de se passer dans le
monde de la vie ici dans le même espace ou ailleurs, dans un autre
espace. L'instance médiatique tente de réaliser cette
visée en mettant en oeuvre deux types d'activités
langagières.
« La description, puisqu'il s'agit de rapporter les
faits du monde, et ensuite l'explication, puisqu'il s'agit d'éclairer
les destinateurs de l'information sur les conséquences de
l'événement »12(*).
Là où les médias congolais ne peuvent pas
bien couvrir les conflits toute fois avec la mondialisation de l'information,
les médias étrangers arrivent à le faire. Mais le comble
à signaler est que chaque média défend une
idéologie. Ainsi, il peut traiter l'information dans le sens de
déstabilisation. L'exemple de la suspension récente de la RFI par
le gouvernement congolais qui reproche à la station internationale
d'avoir propagé des propos de déstabilisation contre
l'armée congolaise.
En fin, les médias jouent un rôle majeur dans la
société comme nous l'avons souligné ci-haut.
Considérés de gardiens, ils jouent peut être moins frappant
un rôle d'arbitre.
I.2. LES MEDIAS
I.2.1. Définition
A l'instar de l'écriture, selon Platon, les
médias sont des prothèses pour la pensée ou la
réflexion. Ils sont un creuset ou la pensée se forge et
permettent de la communiquer à un ou plusieurs destinataires, selon des
formes diverses. Depuis l'invention de l'imprimerie, « les
médias n'ont guère cessé de promouvoir les nouvelles
formes d'expressions » (13(*)); qui sont autant des moyens pour l'homme de créer
des oeuvres nouvelles, glorieuses ou dérisoires. Partant de cette
étymologie nous pouvons réserver aux médias le sort que
l'anthropologue André LEROI GHOURAN attribuait à un outil, sort
selon lequel il y a possibilité de langage à partir du moment
où la préhistoire livre des outils, puisque outil et langage sont
indissociables dans la structure sociale de l'humanité.
D'où, plusieurs auteurs ont tenté de donner une
définition des médias mais, il n'est pas certain qu'ils aient
pour tous un même sens. De toutes ces définitions nous pouvons
retenir ce qui suit :
Le média est un équipement technique permettant
aux hommes de communiquer l'expression de leur pensée, quelles que
soient la forme et la finalité de cette expression. Cette
définition est tirée du livre médias et
société de Francis BALLE14(*).
I.2.2. Fonction des médias
Les médias répondent à des attentes
spécifiques de l'homme ; Ils apportent ou non des
satisfactions, grandes ou petites à leurs usagers. A un sens plus large
ils assurent auprès du public certaines fonctions dont il convient
à la visée apparente et la signification ultime.
Avant cette convention des études menées sur les
médias à examiner de leurs fonctions réelles ou
officielles patentes ou latentes, plusieurs travaux ont annoncé la
dénonciation du schéma linéaire et behavioriste des effets
au premier rang parmi eux deux essais font figure de précurseur.
Dès 1951 Jean STOETZEL énumère pour la
première fois les fonctions que la presse assume à
côté de l'information. A cette fin il utilise la distinction
désormais classique entre les fonctions officielles et les fonctions
cachées.
Dix ans plus tard, Edgard MORIN explique les succès
sans précédant de la culture de masse, grâce au double
mécanisme de la projection et de l'identification.
1. Jean STOETZEL : les fonctions de la presse
à côté de l'information
Le sociologue part d'une conviction : il lui paraît
« impossible de comprendre la presse sans envisager les fonctions
qu'elle exerce auprès de son public » (15(*)) Toute institution sociale exerce
à côté d'une fonction centrale et pour aussi dire
officielle, un certain nombre des fonctions latérales et
imprévues, heureuses ou malheureuse dont il convient.
a) Les médias comme moyen de
sociabilité
La presse est pourvoyeuse, privilégiée des
nouvelles. A ce titre elle favorise l'invention et l'insertion de l'individu
dans son groupe. Elle lui donne les instruments et lui prévient de
l'avenir. Ce rôle se confond avec celle de la fonction officielle de la
presse. Dispenser l'information, les événements rapportés
par le journal permettent et symbolisent l'appartenance de chacun à son
groupe. Comme le notera plus tard BARELSON l'homme d'aujourd'hui sait ce qui se
passe autour de lui ; grâce à la presse et aux médias,
il acquiert même le sentiment d'être dans un secret ou dans un
coup, et il en tire nécessairement un prestige accru, nous pouvons
souligner le rôle du carnet du jour. Elle est une guide sociale de la
vie.
Nous devons le reconnaitre que ce n'est pas seulement le souci
d'être informé que le public se met souvent à
écouter des nouvelles, car les émissions d'information
n'évitent pas les répétitions. Mais les auditeurs veulent
en permanence garder un contacte avec leur communauté d'appartenance,
confuses, ils restent la nécessité d'attester ainsi
d'intérêt qu'ils lui apportent.
b. La presse comme recréation
La radio, le cinéma ou le théâtre sont
admis de plein droit dans le monde des loisirs modernes. Mais on oublie souvent
la fonction de recréation assumée par la presse écrite.
C'est pourtant le public lui-même qui affirme tenir la lecture du journal
pour une activité de loisir, les abstentionnistes l'avouent lorsqu'ils
invoquent le manque de temps. Ils sous-entendent en effet que la lecture du
journal est une activité subsidiaire sinon futile. En outre, le moment
choisi pour la lecture du journal correspond très souvent avec des
moments de repos : ceux qui précèdent ou suivent
immédiatement les repos, à moins qu'il ne s'agisse plus
simplement de la soirée.
Bien plus, la lecture du journal n'est recherchée comme
une distraction aussi bien dans les transports que dans les salles d'attente.
Les responsables des journaux peuvent ne pas répondre à cette
attente du public. Ils multiplient les rubriques concernant la vie des
loisirs.
c. La fonction cathartique de la presse
Comme souligne Jean STOETZEL, « dire que la presse
exerce une fonction recréatrice, c'est déjà la
présenté comme psychothérapique ». Dans sa
politique, Aristote affirme que la musique purge l'homme de ses passions. Dans
la poétique cette fonction de purification est d'évoluée
à la tragédie. Les philosophes appellent
« carthesis » cette purgation de passion humaine
opérée par la musique ou par la représentation des
affrontements inégaux de l'homme avec son destin. Il désigne la
réaction de libération provoquée chez un individu par un
rappel d'une émotion réfutée ou un conflit non
résolu qui perturbait sa vie psychique.
Dans la société de masse, la presse remplirait
cette même fonction cathartique. Elle agirait à la manière
de la tragédie ou de la psychothérapie.
D'une part, les révélations concernant la vie
privée de personnes célèbres de l'actualité
créeraient artificiellement une intimité dont souvent nous
serions par substitution les relations primaires fortement battues en
brèche par la fonte solitaire. Et en d'autres termes les crimes et les
scandales dont la presse nous livre, les récits favoriseraient la
libération de nombreuses tendances soit biologique.
2. La réputation des organes d'information
La notion de crédibilité s'explique
exclusivement aux organes d'information, à ceux des médias dont
l'activité est tournée vers la publication des nouvelles. Elle
désigne cette appréciation subjective ou objective au terme de
laquelle une personne ou un groupe des personnes accorde globalement une
confiance plus au moins grande a un organe d'information
déterminé qu'il s'agisse d'un journal d'information. Nous pouvons
le constater dans le sens si « les raisons
évoquées pour expliquer le déficit de valeur
accordée de nos médias d'information gravitent essentiellement
autour de précarisation des conditions de travail »16(*). Les journalistes ont toujours
évoqué une dévalorisation de leur progression, d'un manque
d'effectifs et de l'insuffisance des moyens matériels.
1.2.3 Rôles des
médias
« Rozumilowicz écrit que le rôle des
médias ne doit pas se voir restreindre seulement à l'avancement
d'un ordre politique démocratique, mais plutôt à la
recherche de transparence et de vérité » (17(*)). Les médias peuvent aussi
contribuer au support des structures économiques en fournissant, par
exemple, une meilleure information sur des produits et services ou en faisant
la promotion d'une compréhension de la société par les
multiples groupes qui la constitue. Bref, les rôles des médias
sont multiples. J'ai choisi d'utiliser les quatre rôles proposés
par Kaarla Nordenstreng soit la collaboration, la surveillance, le rôle
de facilitateur et de critique.
1) Collaboration
Les médias jouent ce rôle lorsque la nation est
jeune et insécurisée (temps de guerre ou état d'urgence
par exemple). Ils permettent un échange dans l'espace publique entre les
différents agents étatiques et sociaux. Cet échange est
possible seulement si la population a accès aux médias.
Cependant, les médias peuvent jouer un rôle de formation politique
important dans le pays ; « les médias, en coordination avec
les autres instances de régulation et d'autorégulation
constituent une voie incontournable d'éducation, de formation (de
l'opinion) et d'information de la population » (18(*))
2) Surveillance
Ce rôle fait référence à
l'idée généralisée que « les
médias jouent un rôle dans la démocratisation car ils sont
le quatrième pouvoir et ont un rôle « AWA »,
c'est-à-dire adversary, watchdog et agenda-setter »19(*) . Les médias ont le devoir de
décrier les violations de l'ordre moral et social et d'attirer
l'attention sur des enjeux importants des communautés. Cependant, «
dénoncer, exercer la fonction indépendante et critique est certes
une mission de la presse mais cette dernière devra accepter aussi
à son tour d'être critiquée » (20(*)). Si le rôle des médias
est de surveiller et dénoncer les situations de corruption, ils peuvent
aider à la solidification du système démocratique par la
même occasion. Avec une plus grande liberté, les médias de
masse peuvent jouer leur rôle de surveillance afin de décourager
et contrer la corruption.
Les conflits ont nourri le besoin d'information des
populations locales. Ce qui est intéressant, c'est que la
prolifération des médias s'est produite lors de la transition et
des élections, mais que ces mêmes médias ne survivent pas
à la suite de ces moments clé dans la période post conflit
en RDC. Ce sont pourtant des moments décisifs où la presse peut
jouer un rôle de surveillance afin que l'État fragile ne retombe
pas dans une situation d'instabilité.
3) Facilitateur
Lorsque les journalistes veulent créer et soutenir un
débat dans l'espace public, ils jouent leur rôle de facilitateur
ou médiateur. Il s'agit de l'essence même du mouvement du
journalisme public et civique. Les médias doivent par ce rôle
affirme Nkingi développer une culture de la tolérance. Pour
favoriser l'acceptation de l'autre, aucun triomphalisme offensant ne doit
être accepté, et les perdants doivent accepter les
résultats. En République démocratique du Congo, la radio
Okapi a largement joué ce rôle depuis sa création en
donnant la parole aux populations locales.
4) Critique
Les médias doivent examiner et critiquer les
gouvernements au pouvoir, les institutions étatiques afin de s'assurer
d'une bonne gouvernance. Les médias ont pour rôle d'informer le
public sur les problèmes domestiques et internationaux.
Wolfsled souligne « l'importance de la
présence d'un grand nombre de médias alternatifs qui permet aux
journalistes de consulter une variée de sources d'information et
augmente leur habilité d'analyser le système politique
domestique.» (21(*))
Bref, les médias ont plusieurs rôles à
jouer afin de veiller au bien commun en collaborant, surveillant, facilitant et
critiquant les gouvernements.
Les médias peuvent non seulement aider à trouver
un compromis mais également renforcer les positions les plus
extrémistes qui peuvent mener à des actions violentes.
Permettre une liberté de presse complète dans un
État fragile peut être un lieu propice pour la naissance de
médias de haine. Wolfsled va dans le même sens lorsqu'il explique
que lorsqu'il y a « des tensions et divisions importantes au sein
d'une société, les médias vont mettre l'accent sur ces
différences et peuvent marginaliser ceux qui sont en désaccord
avec le courant de pensée populaire. » (22(*))
I.2.4. Typologie des médias
Ils se différencient les uns des autres par
l'étendue de leur audience, potentielle ou affective. Le temps est
aujourd'hui révolu où l'on ne parlait guère que des mass
médias, les grands quotidiens nationaux, les chaines ou les
réseaux de télévision. Ils diffèrent de par la
notion des messages acheminés. Mais l'intérêt permet
semble-t-il de dresser un inventaire des médias qui soit à la
fois complet et pertinent.
Complet : en ce qu'il n'établit aucune
discrimination entre les techniques qu'elles soient très anciennes ou
d'apparition récente.
Pertinent par rapport à son objet : rendre complet
la diversité de modalité d'échange entre les hommes de
formes variées.
L'application de ces critères permet de distinguer
trois familles des médias qui soient :
ü La première famille est celle des
médias autonome
Elle comprend tous ceux des supports sur lesquels sont
inscrits les messages et qui ne requièrent de raccordement à
aucun réseau particulier. Ainsi les livres, les journaux et disques se
trouvent classer dans cette première famille. Mc LUHAN estime que les
médias autonomes sont des matériels soit des services
électroniques utilisant des données et des images ; Ils
peuvent être : un magnétoscope. Les médias se disent
autonomes parce que son utilisation dépend d'aucune exigence qui
pourrait limiter son utilisation. D'où il bénéficie de
pleine autonomie.
ü Deuxième famille : celle des
médias de diffusion
Cette famille se compose des médias qui ont une zone de
diffusion ou de couverture dont l'étendue varie selon la puissance des
équipements émetteurs et des équipements récepteurs
utilisés. La diffusion dont nous évoquons ici peut être
large ou étroite. La logique qui intervient est celle de
l'émetteur ensemble avec les ondes hertziennes transmettant les
nouvelles dans une zone variée. Il est à classer dans cette
famille la TV, la radio, l'internet.
ü Troisième famille : les
médias de communication
Il s'agit de la télécommunication,
c'est-à-dire tous les moyens de télécommunication
permettant l'instauration à distance et à double sens une
relation entre les personnes ou un groupe et de l'autre côté une
machine. Nous pouvons la comparer à l'ordinateur.
a) La typologie des médias selon J. CLOUTIER
Selon J. CLOUTIER, on distingue les médias en fonction
des utilisateurs et des publics destinataires. Il faut reconnaitre que
plusieurs typologies des médias peuvent être envisagés mais
le plus simple et la plus populaire reste celle qui a été
proposée par l'essayiste canadien.
· Les médias de masse : proposent des
messages à un public indifférencié et le plus vaste que
possible en s'inscrivant dans une logique de la diffusion ;
· Les médias de groupe : ils sont des
médias qui proposent des messages à un public limité comme
le journal d'entreprise destiné uniquement aux travailleurs de cette
entreprise ;
· The self media : du type lecteur laser ou de
l'appareil photographique synonyme du canal.
b) Classification économique des
médias
En termes d'analyse économique, les médias de
masse peuvent faire à leur tour objet d'une typologie comme celle
proposée par Bernard MIEGE qui distingue :
· Les médias qui obéissent à la
logique éditoriale (livre, disque, cassette, vidéo, cd rom) les
recettes proviennent des vents de ces produits ;
· Les médias de flot :
radiotélévision, les programmes sont financés par des
recettes publicitaires provenant de la vente de ses audiences ;
· Les médias dont la logique économique est
une combinaison de deux modèle de base : c'est le cas de la presse
dont les recettes proviennent en partie de la publicité et de la vente
du journal au numéro ou par abonnement.
I.2.5. Les médias : leur usage et leur
destinée
Après la seconde guerre mondiale, ce sont
principalement les messages transmis par les médias qui retenaient
l'attention. Dans le sillage de l'environnement essentiel semblait
résider dans le contenu des messages et dans la façon dont
ceux-ci étaient agencés, pour séduire, pour persuader ou
pour influencer.
Au début des années 1960, Marshall Mc LUHAN
appelle l'attention non plus sur les messages mais plutôt sur les
médias eux-mêmes. Tandis que la télévision à
cette époque progressait irrésistiblement, la réflexion se
déplaçait des contenus vers les contenants. L'importance selon
lui n'était plus le contenu des messages mais cette fois les
médias grâce auxquels celui-ci est transmis.
L'effet des médias n'est donc pas celui que l'on croit,
mais réside dans le message que ces derniers exercent à la
longue, sur nos modes de pensée, d'agir ou de sentir. Loin d'être
des moyens ou des techniques parfaitement neutres, les médias agissent
sur la culture et sur l'ordre social après avoir exercé leur
influence subreptice et irrésistible sur nos façons
d'appréhender le monde sensible.
Chemin faisant, l'essayiste canadien repartit les
médias en deux catégories :
1. Les médias chauds
Ce sont des médias qui mobilisent un seul sens comme le
pense ou la radio favorisait peu du même coup, la participation de leurs
destinataires ; Ils sont des médias qui apportent « des
messages définis, achevés, une grande quantité de
l'information qui ne demande aucune participation créatrice au niveau de
la perception mais qui peut engendrer une réaction compensatrice, une
réponse » (23(*)).
2. Les médias froids
A l'inverse des médias chauds, ceux-ci apportent des
messages incomplets ou diffus, une quantité d'information assez faible
qui nécessite une recomposition, une participation créatrice dans
la perception. Ces médias n'appellent pas d'autres réactions que
lui-même.
Ce donc par la réaction qu'ils suscitent de la part du
récepteur que se distingue les médias chauds et les médias
froids. Le livre invite à la médiation, la radio à la
discussion. La télévision invite par contre à la
participation et n'implique rien de plus.
Cependant les deux notions sont patentées car l'un et
l'autre visent à rendre compte des difficultés que rencontre le
récepteur dans son décodage, hormis celles qui sont liées
à une mauvaise connaissance du code.
Plus le décodage est difficile, plus il implique le
choix de la part récepteur. C'est ce que l'essayiste canadien
désigne « participation » les médias chauds
ont un faible degré d'existence et la télévision un
média froid par excellence, malgré les faibles risques de
distorsion, les messages qu'elle donne est si complexe que par la nature. Il
prête l'ambigüité.
Partant de la participation, Mc LUHAN fait allusion à
la possibilité de réponse au message que nous laisse chaque
medium. D'où la notion de « rétroactivité est
celle qui déchaine les controverses chez les spécialistes.
Ceux-ci établissent en général une distinction entre
rétroaction directe et indirecte. La rétroaction est une
réponse qui peur provoquer une modification du message or pour lui les
médias froids sont ceux qui permettent la rétroaction la plus
forte et la plus directe » (24(*)) A ce niveau, la compréhension devient
difficile à comprendre pourquoi l'auteur arrangerait-il la
télévision dans cette catégorie quand on sait qu'elle
favorise la possibilité pour rétroaction par les autres
médias froids. Exemple : le téléphone.
La télévision pourrait se rapprocher du livre et
de la radio qui présentent à cet effet les
caractéristiques sensiblement identiques sont définies comme
médias chauds. Par contre, il est vrai que de son propre aveu, la radio
refroidit tout comme le journal.
Outre la représentation que l'on se fait de l'influence
des médias n'est pas la même d'après MC LUHAN
« elle oscillait entre deux visions opposées, d'un
côté les idéalistes considèrent que les
médias sont neutres capables seulement de faire circuler mieux les
messages, des opinions, des croyances sur les contenus desquels ils n'ont
aucune prise.
D'un autre côté, on cède à une
sorte de déterminisme ou fatalisme selon lequel ces mêmes messages
par conséquent, la culture bien entendu, ses activités, ses
oeuvres sont sous l'emprise des médias qui en déterminent
unilatéralement le contenu et la signification » (25(*)).
A l'instar de nos outils et de nos machines, les médias
ne sont en réalité ni aussi neutres, ni encore tyranniques, ou
salvateurs. La technique n'impose rien, elle propose et l'homme dispose ou
compose.
A leur naissance, les médias n'ont ni feuille de route
ni ordre de missions, leur destinée dépendra de l'usage que les
hommes en feront en fonction de leurs besoins ou leurs croyances.
I.2.6. La désinformation
On le sait au moins 2500 ans que « l'art de la
désinformation fait partie intégrante de l'art de la guerre.
Paraître toujours plus fort que l'ennemi, plus valeureux, animé
d'une meilleure morale, mieux aimé du peuple, dépositaire d'une
légitimité supérieure »26(*), ces armes là
traversent des siècles. Les guerres changent de forme et d'objet mais
les parties en guerre restent par essence désinformatrices.
Ainsi, désinformer c'est déformer l'information,
escamoter certains faits ou les falsifier. Tout le contraire en apparence de ce
qui est entendu des journalistes, une information vérifiée aussi
complète que possible.
La guerre si propice aux facettes nouvelles,
demi-vérité et autres francs mensonges impose
théoriquement à la presse un surcroit de rigueur dans le
traitement de l'information et des sources notamment militaire dans leur
croissance et recoupement.
D'où la frontière entre l'information et la
désinformation reste ainsi soumise à des contraintes de
négociation aussi à de multiples échecs, dans la
conscience du journaliste au sein de sa rédaction, dans l'espace
élargi de ce rapport entre la presse et la société.
1.2.7. La vérité du journaliste
Aujourd'hui, peut-être plus que jamais, ce qui devrait
démarquer le journaliste de la foule des communicateurs patentés
de nos sociétés africaines est sa prétention à
contribuer au bien commun en informant ses concitoyens des faits, des
événements, des opinions et des idées afin de maintenir
une démocratie vigoureuse et ouverte à la participation,
autrement dit saine. Malheureusement, il faut vraiment parler de
prétention, au sens d'un énoncé dont la correspondance
avec la réalité reste encore à démontrer dans les
meilleurs cas, est douteuse dans les pires. On peut remettre en question la
validité d'une telle prétention «il convient en premier lieu
de préciser l'acception de la notion de vérité qui sera
retenue ici. Cependant, il est exigé du journaliste qu'il communique
correctement, sans parti pris inavoué » (27(*)) de façon
compréhensible, rigoureuse, équitable et honnête les
fragments de vérité auxquels il aura eu accès au terme
d'entrevues, de recherches documentées, de rencontres fortuites et de
vérifications rigoureuses.
« Le devoir d'informer que plusieurs journalistes
reconnaissent comme étant la finalité de leur fonction doit
être remise à sa place, c'est-à-dire conçu comme un
moyen. La finalité journalistique qui doit s'imposer en lieu et place
est le service de l'intérêt général »
(28(*)), un concept qu'il me faudra
cerner de plus près au risque d'écrire dans le vide. Le devoir
d'informer comme finalité soulève une foule des
problèmes : À quel prix faut-il informer ? Comment
définir l'information dont on parle ? Pourquoi l'information des
communicateurs et relationnistes ne serait-elle pas aussi crédible et
légitime que celle des journalistes ? Cette dernière
interrogation, surtout, soulève la question des clients de
l'informateur : entreprises, organismes ou gouvernements pour les
communicateurs ; grand public et concitoyens pour les journalistes.
On voit bien que le service de l'intérêt
général s'impose comme la finalité permettant au
journaliste de se différencier au sein de la constellation de
communicateurs. Dans un continent « fortement touché par
la crise économique, socialement marqué par les retombées
catastrophiques des plans d'ajustement structurel, il faut dire qu'il est
très difficile de faire vivre un journalisme indépendant aussi
bien conscient de son rôle dans la société »
(29(*))
1.2.8. Les journalistes et leurs environnements
La problématique sur la fabrication de l'information
n'a cessé de soulever des critiques sur l'exercice du journaliste. Cette
fabrication considérée, a motivé les chercheurs à
des « convergences fonctionnalistes et apologiques partant des
courants marxistes et critiques » (30(*)).
Les observations sur la nécessité d'une
réflexion autour de la pratique du journaliste accrochent les analystes
sur l'importance de proposer une étude sur le rapport entre les
médias et la politique. Ceci remettrait en doute la
responsabilité des médias en situation controversée telle
que les événements violents, situations de crise soit la guerre.
Le journaliste doit porter son service vers le sens de l'organisation de la
société et non pas de se laisser sous l'emprise d'une
idéologie.
Par contre on juge de fois la performance d'un média
par rapport à son travail c'est-à-dire le rendement
constaté avec l'immédiateté dans la livraison de
l'information.
Fort et dommage de remarquer que d'autres médias se
basent sur le directe comme particularité riche de l'information. Ils
tombent de fois dans le déterminisme de donner la parole qu'à
ceux qui sont puissants et donc ceux qui possèdent l'accès.
MAIGRET (2003), appui l'impartialité de l'information axée dans
le sens de n'accorder du poids qu'aux puissances. Ceci traduit la pression des
autorités, de l'élite ou de la concurrence entre les attentes des
uns des autres.
Au-delà de l'idéologie et de l'éthique du
métier, le journaliste vit dans une société qui lui
génère une culture et qui se manifeste à travers son
discours.
1.2.9. La ligne éditoriale et la restriction de
l'information
Bernard LAMIZET définit la ligne éditoriale
comme la position d'un organe d'information par rapport au traitement des
informations. Elle est une ligne d'attaque. Chaque organe de presse se dote
d'une ligne éditoriale pour se démarquer des autres. De ce fait,
il met en place un conseil de presse dont la raison d'être est de servir
d'intermédiaire et le public. Malgré ce conseil qui est
l'instrument d'autorégulation pratique des normes déontologiques
dans la mesure où ses décisions sont publiques, il est aussi
l'instrument de visibilités de ces normes. Face à cela, la ligne
éditoriale ne facilite pas aux organes d'information de traiter comme il
faut une nouvelle.
Pris par des sentiments d'appartenance ou soit
d'idéologie, l'information est victime de plusieurs fractures. Cette
tendance revient en premier lieu aux médias africains auxquels quand on
est public l'instance à satisfaire reste le pouvoir ; L'information
ne peut être traitée que dans le sens de faire la propagande du
gouvernement. Une ligne éditoriale qui favorise les actions des
autorités publiques. Or, ils oublient de tomber dans le
déterminisme de vouloir cacher quelques aspects de l'information. Les
médias privés à leur tour s'alignent aussi derrière
leurs initiateurs.
CONCLUSION
La fondation d'une éthique globale de l'information
passe par un retour sur la liberté d'expression et sur ces
conséquences politiques et sociales. La théorie de la
responsabilité sociale est celle du droit à l'information alors
la vraie information permet de dépasser les points de vue
individualistes afin de proposer une conception institutionnelle du rôle
de la presse et des médias dans la société moderne. Les
médias se doivent un service public, ne pas rester sur une
idéologie comme on a toujours remarqué.
Ce chapitre nous a permis de placer le jalon pour aborder dans
la mesure du possible le deuxième chapitre car il a examiné tour
à tour les différents concepts ayant trait aux médias et
à l'information.
Chapitre II. CONSIDERATIONS THEORIQUES DU JOURNALISME POUR LA
PAIX
II.1. INTRODUCTION
S'il est certain qu'un journaliste professionnel, respectueux
des règles d'équilibre de l'information, ainsi que celle de la
vérification et de recoupement des sources, peut aider à apaiser
des tensions souvent entachées d'incompréhension et sous
information entre acteurs, une question se pose : « le
journaliste peut-il ou doit-il aller loin en orientant volontairement sa
pratique professionnelle vers une démarche de soutien aux initiatives de
paix ? (31(*)).
Malgré cette volonté que pouvait manifester un professionnel dans
l'orientation de son travail, peut-il se venter de demeurer impartiale ne
disant que la vérité, rien que la vérité ?
Il n'est pas facile de l'accepter,
l'impartialité ; personne ne pouvait le prouver quand on se rend
compte que tout être humain a toujours tenu des intérêts qui
peuvent être familiaux, nationaux,... des idéaux de
l'humanité devant un problème.
Dans cette partie à caractère théorique,
nous allons définir le journalisme pour la paix avec toutes les
désignations qui en découlent, ses objectifs, ses fondateurs, et
ses règles, etc....Nous ferons de notre mieux pour que toutes les
explications que nous proposerons ici soient détaillées afin de
permettre à tout chercheur qui s'intéresse à cette
étude de trouver de quoi s'argumenter s'il tombait devant un tel
thème.
II.2. LE JOURNALISTE PROACTIF
Depuis les années 1990, les tentatives de
systématiser et de modélisation du rôle des médias
dans les conflits et leurs processus de paix, ont suscité l'attention de
plusieurs chercheurs. Les outils d'intervention et d'interprétation se
sont effectivement multipliées ces dernières années dans
le monde Anglo-saxons, donnant ainsi naissance à un véritable
courant ; celui des médias et reconstruction de paix, du
journalisme de paix.
Selon Jake LYNCH, du journalisme proactif avec Loretta HIEBER,
jusqu'au journalisme de médiation utilisé par Robert KARL
MANOFF.les dénominations restent varier, mais toutes se rapportent
à un seul sens : celui d'une utilisation des techniques de
communications de masse dans un but avoué de prévention et de
résolution des conflits. Ces auteurs ont apporté plusieurs
notions pour cerner ce qui est du rôle des médias dans des
crises.
Johan GALTUNG, sociologue d'origine norvégienne
fondateur de l'International Peace Research, fut le premier à
évoquer pour la première fois le terme journalisme pour la
paix : Johan serait même le précurseur de la théorie
sur le journalisme de paix. C'est dans son article High road, low road ;
charting for peace journalism que l'auteur dégage la théorie sur
le journalisme de paix.
Cette théorie sur le journalisme de paix compare
« le métier du journalisme traditionnel à un
médecin qui observerait l'évolution d'une maladie sans tenter
d'en proposer un soin (32(*)). Le processus de la maladie est
considérée comme naturel, au même une lutte entre le corps
humain et tout ce qui est facteur pathogène et donc un micro-organisme,
un traumatisme. Parfois, une partie gagne, tantôt l'autre. Il est
comparable à un jeu. Le fair-play un moyen de donner aux autres une
chance, ne pas interférer avec les voies de la nature où le plus
fort gagne finalement.
Partant de cette théorie il est clair que le
journalisme traditionnel oriente son action à couvrir un conflit ou un
événement de manière objective, tout en gardant l'espoir
qu'il y aura un gagnant. Et celui-ci est bien sure le plus fort. Ce type de
journalisme se focalise sur le compte rendu objectif de la situation. Son issu
est quelque peu dangereux à la société car il ne favorise
pas la reconstruction de la paix. Comme le pense LABANA Lasay
Abar, « les crises et les conflits sont toujours
inhérents dans une société, question d'en
prévenir » (33(*)). Il faut savoir qu'il n'y a aucun argument que la
violence ne doit pas être signalée. Galtung le qualifie alors d'un
journalisme de guerre. La première victime d'une guerre n'est pas la
vérité ; la vérité est la deuxième
victime. La première reste bien sur la paix. Il faut entendre ici une
démarcation entre le journalisme traditionnelle et le journalisme pour
la paix qui porterait son activité sur les problèmes de
pacification des conflits ; des résolutions à y apporter.
Les conflits sont perçus comme un défi que doit s'engager le
journalisme pour la paix.
Nous avons eu tendance à mettre l'accent sur les
guerres entre les Etats, mais le conseil pour le journalisme de paix s'applique
également à la violence entre les groupes - au viol et violence
conjugale, la maltraitance des enfants, les conflits de races et de classes. Le
journalisme pour la paix est synonyme de la vérité par opposition
à la propagande et aux mensonges, mais il n'est pas le journalisme
d'investigation dans le sens de la découverte. La vérité
est valable pour toutes les parties, tout comme l'exploitation de la formation
du conflit est de donner la parole à tous.
Pour Loretta HIEBER « peu de journaliste sont
conscients de leur travail, ainsi elle dresse un tableau des
éléments communs aux situations des conflits, en y opposant les
stratégies qui permettraient aux médias à la fois de
sauver des vies et de contribuer à la résolution des conflits
(34(*)).
II.2.1. Comment pratiquer un journalisme proactif
Le journalisme de paix, qui est un journalisme pour agir, se
veut le contre pied d'une pratique journalistique qui réduit les faits
d'actualités, même les plus sensibles, à un espace de lutte
de force entre bons et méchant. Entre gagnant et perdants, que les
médias se limitent à commenter en comptant le nombre de morts, de
processus de paix avortés qu'ils ne considèrent comme
achevé que lorsqu'une de partie a eu raison de (s) l'autre (s).
Quand on observe les pratiques traditionnelles du journalisme
en temps de conflit ou de crise, force est de constater que les médias
préfèrent, en général, se focaliser sur les aspects
spectaculaires. Ils réduisent le conflit à un jeu à somme
nulle, à une confrontation entre bon et mauvais, sans nuances.
(35(*)). Le travail du
journaliste pendant la guerre n'est orienté que de cette façon
car il ne se base que sur le visible des conflits, rapportant les
atrocités commises par l'ennemi.
Ce type de reportage ne peut résulter la paix ;
car dans sa logique on ne peut parler de paix que lorsqu'un camp gagne. De
cette façon les médias ne font que répercutent les
positions des certaines élites politiques ou militaires
'impliqués dans du conflit. Un journaliste proactif doit veiller
à l'exactitude et à l'impartialité dans le reportage, il
doit être conscient de l'impact potentiel de l'information
diffusée sur l'évolution des conflits, si seulement elles peuvent
permettre de réduire les tensions.
On remarque par exemple que les articles sur les enfants
soldats ; s'appesantissent souvent sur les atrocités commises par
ces jeunes, or un journaliste proactif doit expliquer en dehors de tout cela,
la difficulté pour ces enfants d'échapper à
l'enrôlement. Ce même journaliste mettra en évidence les
programmes de réinsertion éducative ou sociale qui permettent
à certains de s'en sortir.
Pour Loretta Hieber, « la plupart des
journalistes n'ont jamais été conscients de comprendre que leur
travail peut avoir un impact positif sur un processus violent »
(36(*)). Un bon
journalisme consiste à éduquer, à dénoncer et
rendre confiance, à analyser les causes sous jacentes des conflits, il
doit s'accommoder dans l'action à humaniser les protagonistes pour enfin
que chaque partie puisse mieux comprendre l'autre. En gros, il doit permettre
l'émergence d'alternatives à la violence.
La pratique d'un tel journalisme ne semble pas aisée
quand on se rend compte des risques permanant qui en résultent surtout
dans les pays où il n'y a pas une certaine liberté de la presse.
Mais malgré ça un journaliste proactif veillera sur les contenus
diffusés en enfin de répondre rapidement aux circonstances et aux
dérives possibles.
II.2.2. Les règles du journalisme proactif
II.2.2.1. Traitement médiatique
Les journalistes sont dans l'ensemble animés de
diffuser premier les informations ; ceci en temps de paix ou de crise.
Mais ces médias répondent tous à un besoin
économique ; un besoin le poussant de fois à brûler
les étapes. Il est vrai que la collecte, le traitement et la diffusion
de l'information doivent se dérouler rapidement pour enfin permettre que
les médias soient compétitifs.
Cette exigence économique engendre quelque fois des
dérapages ; une légèreté s'installe au fief
des journalistes, quant au traitement des nouvelles, l'information n'est pas
recoupées, même pas vérifiées, les discours
officiels sont souvent repris tel quels dans les colonnes des journaux,
même au cours du journal parlé et les conflits sont
présentés de manière simplifiées par manque de
connaissance de leurs causes profondes. Dans ses enseignements, le professeur
BIYOYA a toujours ému le voeu d'apprendre aux journalistes la
géostratégie le permettant ainsi de cerner les causes
réelles des différents conflits qui sont fréquent dans la
société » (37(*)).
II.2.2.2. Quelques vocabulaires à éviter
Le journalisme pour la paix ne s'exerce pas de même
façon que le journalisme traditionnel. Ainsi lorsque le journaliste
s'engage à utiliser ses armes, sa plume, son micro ou camera dans le
désir de promouvoir la paix ; il est censé à
acquérir des attitudes particulières dans les expressions. Le
choix de mots doit se faire avec vigilance. Karle Manoff et Lynch ont
énuméré un certain nombre des vocabulaires auxquels les
journalistes arrivent à employer abusivement ; certains même
de façon inappropriée peuvent générer des
conséquences parfois malencontreuses. Les voici par exemple :
Génocide : (de son
étymologie, Geno : race) extermination (anéantissement) d'un
groupe ethnique, social ou religieux. Ce terme est souvent mal employé
dans plusieurs reportages des guerres. Le fait consisterait-il
réellement à une action visant à exterminer toutes les
composantes d'un groupe ? Ce la nous apparaît difficile.
Décimer : (de decim, dix)
réduire à sa dixième taille originelle.
Assassinat : meurtre
prémédité, ce mot est trop souvent emprunté par les
professionnels, des médias dans leurs articles sans qu'il ait dans le
fait constaté une notion de préméditation.
Massacrer : (du latin : macecre,
abattoir, à la fin du XVI e siècle) l'action de tuer
délibérément des victimes sans défenses ou
désarmer. Les victimes étaient-elles réellement sans
défense ou s'agit-il de morts au combat ?
Systématique : (le cas dans le
viol systématique) ce mot veut exprimer ce qui est
intégré dans un système, qui procède avec
méthode dans un ordre défini, avec un objectif
déterminé, alors on doit se demander si vraiment l'action est
commise délibérément, organisée selon un
modèle, ou c'était un nombre d'incident similaires, regrettables,
mais indispensables des uns des autres.
Hormis le choix de mots, Lynch et Mc Goldrick,
préconisent que le journaliste doit aussi faire attention à
l'utilisation scrupuleuse des adjectifs comme : vicieux, cruel, brutal,
barbare. Il revient souvent d'un camp qui qualifie les actes
perpétrés par l'autre. En les utilisant, le journaliste
s'identifie et se situe de ce côté. Cela justifierait par ailleurs
une escalade à la violence. Il en est de même, poursuivent ces
deux théoriciens avec des termes : terroriste, extrémiste,
fanatique, fondamentaliste, donnant implicitement l'idée d'une personne
irraisonnable et donc impropre à la négociation. Le mieux serait
de désigner chaque groupe par le nom qu'il se donne, soit encore
être précis dans les discriminations (38(*)).
II.3. DIFFERENCE ENTRE UN REPORTAGE PROACTIF ET
TRADITIONNEL
Les études sur la gestion des crises ont
favorisé des nouvelles approches que les auteurs décrivent dans
une courte analyse sur les mécanismes de résolution des conflits.
Ainsi, au lieu de vouloir imposer un cessez-le-feu, il vaut mieux essayer de
rapprocher des points de vue apparemment irréconciliables pour parvenir
à un consensus. Conscient ou non les journalistes jouent un rôle
dans des sociétés en proie aux conflits. S'ils se montrent
irresponsables, ils peuvent aggraver le conflit. Ils doivent veiller au contenu
des récits qu'ils rendent au public en l'accommodant vers une pratique
du journalisme proactif. Les reportages que nous présentons ici visent
de nous permettre de faire une différence entre ce que doit être
le reportage du journalisme de paix et montrant les insuffisances du reportage
du journalisme traditionnel
II.3.1. Reportage traditionnel
Yoho City YNS. De nouveaux affrontements dans la guerre de
gang ethnique de la ville ont fait sept jeunes tués et un entrepôt
détruit dans la nuit de jeudi. Des coups de feu et des cocktails Molotov
ont été lancés entre les gangs rivaux de Yoho et Atu
durant presque 20 minutes, au cours de ce qu'un policier a qualifié de
fusillade ethnique.
Un des dissidents a déclaré avoir entendu un
jeune homme Atu crier : « nous vous tuerons
tous » tout en lançant une bombe au pétrole à
l'intérieur d'une voiture remplie des jeunes Yoho qui était
garée à l'extérieur de l'entrepôt. Le jeune a
été tué par balle par un Yoho qui a tiré depuis une
fenêtre de l'entrepôt, a jouté un autre résidant.
D'autres membres du gang Atu ont été vus tirant des bombes
à pétrole à travers des fenêtres de
l'entrepôt, qui a fini brulé par les flammes. Les autorités
policières affirment que les deux gangs poursuivent une guerre ethnique
dans la zone depuis plusieurs semaines.
II.3.2. Reportage proactif
Le trafic illégal de narcotine qui tourmente la ville a
déclenché dans la nuit de jeudi, une fusillade entre deux groupes
trafiquant dans une zone de la banlieue. Selon les explications des
résidents, la fusillade qui a causé la mort de sept personnes,
impliquait des jeunes hommes recrutés par les deux leaders rivaux qui
essaient de prendre le contrôle du quartier. Quatre des victimes sont des
jeunes ; Yoho engagés pour surveiller un entrepôt,
soupçonné par les résidents d'être un centre de
distribution de drogue de l'Est tandis qu'un autre dealer tenta
également de prendre le contrôle dans la banlieue Est, a
recruté des sans emploi Atu puis les a amenés, a expliqué
Mme Brown. « La police a refusé de négocier avec les
trafiquants qui ont transformé notre rue en un champs de bataille. Nous
avons besoin d'un poste de police, d'argent pour les centres de
désintoxication.
En regardant ces reportages, il est facile de dégager
les points de différence entre ces deux comptes rendu. Le journaliste de
paix a mis son temps dans la conceptualisation des faits, il établie le
rapport et privilégie plus les différents points de vue dans le
conflit donnant ainsi plus de temps et d'espace pour une source
contradictoire » (39(*)).
Le tableau qui suit présente clairement les
différences.
II.3.3. Tableau comparatif
Reportage traditionnel
|
Reportage proactif
|
Cet 'article écrit de manière traditionnelle met
en exergue la violence, mettant en avant plan l'ethnicité.
Il répète à plusieurs fois les noms des
ethnies et fonde toute la violence sur la distinction qu'il établie
entre Yoho et Atu.
Malgré, qu'il décrit avec détail le fait,
nulle part ailleurs il donne une explication à toute cette violence.
Cet article traditionnel commet une erreur de rendre compte de
l'opinion du policier comme s'il s'agissait d'un fait sans pour autant citer ne
fut ce que le nom de ce témoin
|
Dans ce contre exemple qui est qualifié d'un reportage
proactif ;
On cite premièrement les appartenances ethniques ;
malgré cela l'article ne le met pas autant en évidence par le
fait qu'il ne s'agit pas d'un conflit purement ethnique mais plutôt d'une
guerre des gangs « des narcotrafiquants ».
Et même si l'article parle des identités
ethniques, ne décrit pas au moins les jeunes Atu et Yoho comme victime
de dealer et d'une mauvaise condition sociale.
L'article reste focalisé dans la dénonciation
des causes, la recontextualisation dans un contexte plus général
des risques gangs trafiquants de drogue.
Il donne par ailleurs la parole au porte parole d'une
association du quartier en le nommant.
comme on peu le constater, la distinction s'avère
nette entre l'opinion de Mme Brown et le compte-rendu objectif des faits. Ici
le journaliste a fait un effort pour trouver un témoin proposant des
solutions constructive (40(*)).
|
A la lumière de ces données, nous devons le
comprendre que le journaliste pour la paix n'est pas facile. Ce dans cette
vision que « le rôle des médias doit être
mené dans le but de consolidation de la paix » (41(*)) En soit, il ne s'agit guère
ici de cacher les informations qui pourraient avoir des conséquences
négatives au vue du journaliste, mais bien plutôt de
procéder à une présentation différente de la
réalité. Le journaliste proactif dans l'exemple ci-haut
présenté n'a pas caché l'identité ethnique de
dealers, moins encore leurs crimes. Il ne peut s'agir là que d'un
journaliste scolaire prêtant son attention à établir une
distinction des faits et des opinions et à la recontextualisation.
Rien nous parait hors norme, dans une première vue et
pourtant l'impression générale diffère à la lecture
de ces deux articles et la réaction du vecteur sera différente
aussi selon qu'il aura à lire l'une ou l'autre version.
A la lecture du premier compte-rendu des vêtements, un
lecteur non averti de l'une des tribus pourrait se croire en présence
d'un embryon de guerre ethnique, au risque même d'attiser des tensions
ethniques à plus grande échelle, et qui pourraient par la suite
se répercuter dans la ville entière. Alors que, comme on peut le
remarquer dans l'article proactif. Même si le lecteur est lui-même
de l'une des ethnies, il va toute fois comprendre que cette guerre de gangs ne
le concerne pas étant donné qu'il ne s'agit autre que d'une
guerre narcotrafiquants, luttant pour le contrôle d'un quartier, il faut
également noter l'effort déployé par le journaliste
proactif de trouver dans la mesure du possible des voies de sortie de crises
qu'elles viennent de son propre chef ou de celui d'un des acteurs du
conflit.
II.3.4. Critique de l'instrumentalisation du journaliste
Dans les paragraphes précédents du premier
chapitre, nous avions déjà souligné quelques points allant
dans le sens des critiques qui sont souvent formulés à
l'égard des journalistes. Néanmoins Albert Londre, grand reporter
français du siècle passé a souligné de
contre-pouvoir du journaliste parfois un pouvoir qui dérange toujours
certaines institutions. « Un journaliste n'est pas un enfant de
choeur et son rôle ne consiste pas à procéder les
processions, la main dans une corbeille de pétales de roses. Notre
métier n'est pas de faire plaisir, non plus de faire tout, il est de
porter la plume au plaie » (42(*)).
Ce rôle joué par les médias est cependant
contradictoire, car ils constituent cette fois une institution politique
à part entière, sachant que le quatrième pouvoir accuse
deux grandes faiblesses.
D'une part, il est détenu aux mains des personnes qui
n'ont été élues, ni nommées par leur
compétence, et en d'autres lieux il est sujet aux exigences commerciales
comme le cas avec toute autre entreprise.
A en croire, la résolution de ce problème ne
résulterait en réalité que dans un mélange de droit
et de responsabilité socioprofessionnelle, et c'est la
déontologie. Cette dernière ressemble des principes et
règles établis par la profession, enfin de permettre aux
médias de servir de la meilleure des conditions soit dans
l'impartialité, les individus que composent son public.
Dans tout cela les principes de base de la déontologie
journalistique ne peuvent être possibles dans une certaine mesure. Ainsi
donc, parmi les deux principes, l'impartialité et l'indépendance,
l'un de deux nous intéresse en particulier, dans cette
dialectique : c'est l'indépendance des médias. Le principe
ne semble pas être accepté surtout en Afrique, continent qui
rencontre un certain nombre de difficultés avec l'émergence de la
culture démocratique. Ce principe constitue l'affirmation selon
laquelle : le journaliste n'a de compte à rendre à personne,
si ce n'est autre que son public, puisque c'est son intérêt qu'il
tend à servir. Il doit toujours visé l'intérêt du
public ou intérêt public.
Tenant compte de tout cela, la résolution 1003 du
Conseil de l'Europe sur l'éthique du journalisme dans son article12 nous
complète en se demandant si cette indépendance peut se voir
réelle dans les conditions suivantes : « un directeur
d'une maison de presse peut-il réellement s'offrir les luxes un pied de
nez à un actionnaire en publiant une enquête sur la qualité
de ses produits alloue des subsides conséquents ? En somme, la
location de subsides ne semble pas notre réalité en Afrique car
la presse en soi a toujours eu du mal sans revenus publicitaires. D'où
on peut dès lors la qualifier de libre ? Commercialement non. Pour
cela, l'exigence d'une transparence totale en matière de
propriété et gestion des médias » (43(*)).
Politiquement, un média est rarement neutre.
« Pourtant, une orientation idéologique des éditeurs
doit être légitimement respectée pour autant qu'elle soit
limitée par les exigences incontournables de la véracité
des nouvelles et de rectitude morale des opinions exigées par le droit
fondamental des citoyens à l'information » (44(*)).
Adopter une orientation politique ou idéologique reste
une possibilité à un organe de presse. Le danger ici n'est donc
pas de présenter une orientation politique, puisque celle-ci est
déontologiquement acceptable, mais d'arriver à rester
indépendant de toute pression, intérieure ou extérieure,
consciente ou inconsciente, affirmée ou insinuée. La presse ne
doit servir aucun intérêt particulier, si ce n'est celui de son
public, dans toute sa diversité. Elle doit aspirer à offrir les
qualités d'un service public-au sens de responsabilité sociale et
non de lien avec l'Etat, offrant une tribune à toutes les orientations
politiques et sociales qui assure au mieux les différentes tâches
dont elle a la fonction : observer et fournir une image
représentative du milieu environnemental, assurer la communication
sociale, transmettre la culture ainsi que contribuer au bonheur via le
divertissement.
Enfin, dès lors qu'un journal, une station de radio ou
une chaine de télévision dédie ses pages ou ses ondes
à la gloire de l'Etat, d'un modèle politique, d'une région
ou d'une race, on doit rejeter ce type de journalisme pour la classer dans la
rubrique de propagande.
II.3.5. Critique et observation portées contre le
journalisme de paix
Nous avons dans les lignes précédentes
établies une ligne de démarcation entre le journalisme de paix et
le journalisme traditionnel en mettant un accent particulier sur
différentes manières dont l'information est traitée par
l'un ou par l'autre. Malgré notre penchant au journalisme
proactif ; il nous revient aussi de signaler sur les observations et
critiques qui lui sont de fois formulées. La critique qu'on adresse
souvent au journalisme pour la paix ne semble pas être celle-là
qui est mainte fois énoncées. Nous devons le reconnaitre
qu'à première vue, un journaliste traditionnel dira,
qu'au-delà de tous, son rôle se limite à décrire la
réalité est donc le fait. Je l'ai déjà entendu dans
plusieurs rédactions des télévisions et radios pendant mes
fréquentations pour les stages. Cette description ne peut se faire sans
essayer d'interférer la réalité de cette nouvelle, donc un
compte rendu fidèle. Par ce fait, nombreux sont des professionnels qui
croient que par cette vision et rigueur, ils remplissent leur
responsabilité sociale, en offrant un tableau fidèle des
réalités laissant ainsi le récepteur tirer ses propres
conclusions.
Pour Robert Karle Manoff et Loretta Hieber, cette nouvelle
orientation du journalisme dit pour paix ne peut pas fouler au pied les normes
professionnelles. C'est-à-dire l'éthique du journalise. Mais
à la différence, celui-ci ne s'éloigne pas aussi de cette
vision du journalisme quidam ; il prête par contre une attention
orientée à la formulation des faits ; à une
utilisation de faits judicieuse des mots employés, à la
recontextualisation de faits laissant ainsi les protagonistes s'exprimer pour
enfin chercher des solutions dans les conflits. Il s'agit là simplement
d'une prise de conscience plus considérable de son propre impact sur son
public en essayant de donner aux récepteurs des clefs pour une
compréhension profonde des faits sociaux. Ainsi dit, ce dernier sera
l'objet de reproches aux journalistes traditionnelles ; ils diront
dès lors que le journalisme sensible au conflit, qui est un journalisme
de paix à tendance à influencer le cours des
événements. Bien sur que tel soit porté
l'observation ; peut-on réellement reprocher au journalisme
proactif de désirer une issue pacifique au conflit ; les avis
restent quelque fois partagés.
Marie Soleil Frère dans son ouvrage « Afrique
Centrale : Médias et conflits » a voulu se faire taire
donnant uniquement des théories de ce que doit faire le journaliste de
paix ; Manoff quand à lui a bien voulu demeurer dans
l'objectivité ; Mark Frohardt, Internews, Network, directeur
régional pour l'Afrique de Etats-Unis Institute of peace de son
côté a soutenu les responsabilités d'un journalisme
proactif. Mais quand à nous, laissant au primant les règles
déontologiques créées dans le sens précis de
prévenir les excès de médias préconisons une
vigilance particulière en cas des tensions intercommunautaires dans le
traitement de l'information relative aux conflits. Soit encore dans le cas ou
les valeurs démocratiques sont mises en péril.
L'article 34 de la résolution 1003 du Conseil de
l'Europe sur l'éthique des journalistes, déclare :
« lorsqu'il s'agit de défendre des valeurs
démocratiques, personne ne doit rester neutre. Dans ce sens, les
médias doivent contribuer dans une mesure importante à
prévenir les moments de tension et favoriser la compréhension
mutuelle, la tolérance et la confiance entre différentes
communautés dans les régions en conflit » (45(*)). Et donc, ces critiques et
observations énoncées à l'encontre du journaliste proactif
ne tiennent pas leurs valeurs, étant donné que ces principes se
trouvent dans une charte déontologique et dont l'autorité ne peut
pas remettre en cause. Si celle-ci se trouve déjà dans une charte
réglementant le journalisme en Europe, il apparait une muraille pour le
continent africain qui jusque là ne semble pas orienter le travail du
journalisme vers un journalisme proactif. Or il serait souhaitable que cette
pratique gagne les rédactions africaines, quand on sait que l'Afrique
apparait un continent le plus touché par des conflits, qu'ils soient
ethniques, régionaux ou de religion.
Il n'est pas aussi un frein ou encore impossible que les
journalistes africains de leur part orientent déjà leurs
pratiques journalières vers ce type de journalisme. C'est à
même motivé à s'en rendre compte dans ce mémoire.
Nous remarquons la présence de plusieurs organismes internationaux qui
sont déjà en Afrique et ici en RDC pour favoriser la mise en
application du journalisme de paix. Ces initiatives sont encourageantes car ils
comptent travailler avec des médias dans les conflits et autres
situations d'urgence pour envisager une résolution au conflit.
Au-delà de tout cela, une question peut être
toute fois soulevée ; celle de savoir qui se cache dernière
les organes du journalisme de paix ? Dans les interlignes
précédentes nous avons dit que le journalisme proactif vise
à promouvoir les valeurs démocratiques, aussi bien la confiance
entre les communautés divisées. Tout comme le journalisme
classique exerce un pouvoir sans avoir été mandaté ou
élu pour remplir cette fonction ainsi « l'instigateur d'une
radio ou d'un journal proactif travaille généralement à
partir de ses propres institutions » quand au traitement d'une
information partant dans le but de trouver ou de porter une solution à
certaines valeurs. Deux pôles de critique sont à
énumérer. D'une part, les valeurs dont il juge
démocratique peuvent-elles être différentes de celles
reconnues de la majorité ; et d'autre part, sa vision des
réalités du pays auquel il va s'implanter peut être
tronquée ; faute d'une connaissance suffisante du terrain, des
moeurs de la population locale.
II.3.6. Différence entre la vision de l'instigateur de
l'initiative avec celles de la majorité
Ross Howard dans son ouvrage sur les médias et la
démocratie nous démontre les attitudes des médias face au
développement mettant un accent sur la valeur démocratique. En
l'évoquant ici, nous devons le savoir que : les valeurs
démocratiques sont-elles des valeurs immuables, identiques d'une
époque à l'autre. Plusieurs manuels sur le droit de l'homme ont
déclaré que le droit à la vie humaine est une valeur
universelle. Aux Etats-Unis et même dans certains autres pays
développés, ce droit à la vie est bafoué de par la
condamnation à la mort alors qu'il se déclare une nation
première en matière de droits humains. De même peut-on
évoquer le droit à la liberté à un journaliste
congolais qui a annoncé immédiatement la mort d'un
président, quand on doit rendre compte de l'acharnement que subissent
les journalistes congolais. Les valeurs universelles sont donc variables et il
faut donc prendre garde de ne pas tomber dans un piège de
l'ethnocentrisme. Dès lors, un individu ou une ONG désire
créer un média proactif pour aider des communautés en
difficulté agira peut être sur base d'un principe en lequel il
croit, mais qui ne correspondant pas à la norme universelle et/ou
locale. D'où l'absence d'une quelconque instance supérieure de
surveillance concernant le journalisme de paix constitue en lui-même une
dérive potentielle.
En Afrique, dans sa totalité, le journalisme de paix
s'inscrit dans une démarche prise par des acteurs du Nord voulant
contribuer aux résolutions de conflits. Malgré cette
volonté de contribuer au développement du continent, et dans
plusieurs cas les études de terrain approfondies sont
réalisées avant l'implantation d'un média proactif dans un
pays en crise. Souvent un acteur local se fait associer en raison
peut-être d'une barrière linguistique. Ces initiatives sont
généralement bien intentionnées. Pourtant un
problème est soulevé quand à la pérennité
des projets initiés par ces organismes et ONG appuyant le journalisme
pour la paix.
II.3.7. Dilemme de pérennisation des projets d'appui du
journalisme de paix
L'utilisation des médias dans les
sociétés vulnérables a toujours été une
préoccupation sur le rôle des médias parfois joué en
stimulant ou en accélérant le conflit. Mark Frohardt dans le
rapport publié sur l'utilisation et abus des médias dans les
sociétés vulnérable, élabore un cadre
destiné à aider les organisations d'aide des médias afin
d'orienter leur travail à des interventions directes à l'endroit
où ils sont nécessaires en vue d'une résolution du
conflit » (46(*)).
D'où, si l'appui de coopération
étrangère s'avère profondément utile à la
création d'un média de la paix, la question qui nous revient en
tête est celle de savoir que se passe t-il une fois le financement
extérieur disparaît ? Et bien ces médias dont le
fonctionnement est généralement fonction d'un appui
extérieur se trouveraient alors dans l'incapacité d'assurer leur
pérennité par le fait d'une éventuelle discordance avec
l'économie locale. Par là, apparaît avec toute
lumière la différence entre projet d'action humanitaire et
projets de coopération au développement.
D'une part, il s'agit bien de l'offrir une solution rapide
à un problème ponctuel ; et d'autre part de jeter les bases
qui permettront aux médias locaux de fonctionner de la manière
indépendante dans la perspective d'avenir, « de sérieux
problème comme le préconise Mary KIMANI sont souvent
récurent après la résolution du conflit (47(*))
Dans le domaine de journalisme pour la paix, ces deux sortes
d'assistance existent de par le fait que certaines ONGs utilisent les
médias comme moyens d'intervention d'urgence pour éviter ou
absorber des conflits, le cas de la fondation hirondelle.
Une fois le conflit est dépassé, elles s'en vont
avec leurs antennes et budgets. D'autres types d'ONGs ou coopération
sont des associations qui font la promotion. Cette dernière est
évaluée à long terme en initiant la vulgarisation des
principes journalistiques en créant des écoles du
journalisme ; en donnant des informations déontologiques du
journalisme ; parfois même des séminaires permettant ainsi
aux journalistes de diverses communautés de travailler ensemble.
L'institut Panos Paris en est un exemple concret. Cela étant, nous
allons ainsi présenter quelques unes de ces ONGs.
II.3.8. Quelques ONGS d'appui au journalisme pour la paix en
RDC
Le conflit n'est pas une mauvaise chose en soi ; il
résulte de manière naturelle des différences entre les
personnes-religieux, politiques, ethniques, ou autres. Ainsi, ces
différences peuvent nous enrichir et se trouver à la base d'un
processus pacifique qu'à la racine de la violence. Gérer ces
différences de manière constructive est une compétence qui
peut être développée. Il n'existe pas de méthodes
pour transformer initialement ou instantanément les conflits-, il ne
suffit pas d'un seul événement ou de la signature d'un accord de
paix-, il s'agit d'un processus continu d'établissement des relations
mutuelles de respect et de confiance. Ce sont des engagements à long
terme qui permettent de travailler sur les causes sous-jacentes au conflit
même durant ces périodes plus intenses. Cette
réalité fait que la résolution d'un conflit ne soit pas
uniquement apanage à la diplomatie. C'est ainsi des ONGs humanitaires
interviennent dans ce processus de résolution de conflits en empruntant
les médias. Parmi lesquelles nous aurons à décrire
quelques unes.
1. La fondation Hirondelle
La fondation hirondelle est une ONG suisse qui travaille
« en zone de conflit endémique, de conflit ouvert ou de
post-conflit. Elle peut aussi agir dans des situations ou des données
politiques, économiques ou sociales sont dissuasives pour les
interventions orientées sur le
développement. »(48(*))
La fondation Hirondelle existe depuis mars 1995, elle a
été créée est dirigée des radios
comme : Radio Agatashya dans la région des grands lacs africains,
Star Radio, au Liberia, l'Agence de presse Hirondelle auprès du tribunal
pénal International d'Arusha en Tanzanie, Radio Blue Sky au Kossovo
radio Ndeke Luka à Bangui en République Centrafricaine.
Moris Humutuk, un programme radio pour les réfugiés à
Timor et radio Okapi en République Démocratique du Congo.
La fondation Hirondelle a emprunté son nom à
celui de la première radio qu'elle a dirigé, radio
« Agatashya ». Agatashya signifie
« Hirondelle ». Elle a préféré garder
ce nom parce qu'il est simple et universel. Il est important aussi d'ajouter
que la fondation est une organisation de journaliste qui crée des
médias en zones de crises.
La FH oeuvre dans les situations difficiles. C'est que la
presse indépendante a un rôle fondamental à jouer dans les
sociétés autoritaires et dans les régimes non
démocratique. Dans ces situations, les intervenant traditionnels se
retirent à cause l'insécurité, des risques physiques, et
parce que l'argent investi dans des projets de développement risque de
ne servir à rien. Une radio indépendante joue un rôle
immense en faveur de la paix : dissiper les rumeurs, maintenir l'attention
sur les faits réels, éviter des propagandes.
Elle veut collaborer à l'émergence des
sociétés démocratiques et tolérantes, voulant
s'appuyer à la formation d'une opinion publique responsable, citoyenne,
ouverte au dialogue. La FH s'attache particulièrement à la
justice, condition de la réconciliation. La fondation travaille avec les
collaborateurs locaux sous une supervision d'un chef de projet qui est
expatrié.
De nombreux gouvernements financent les projets de la
fondation Hirondelle : la Suisse, la communauté européenne,
les Etas-Unis, la Hollande, la Suède, la Grande-Bretagne, la France, le
Canada, la RFA et le Japon. De nombreuses organisations collaborent avec la
fondation. Notons le Haut commissariat des Nations Unies, l'Unesco, le CICR la
fondation internationale pour les systèmes électoraux (IFES), le
PNUD. La FH respecte le cadre du pays ou de la société au sein de
laquelle elle opère, sauf à être soumise à des
pressions telles qu'elle viole ses propres normes. Dans un tel cas elle peut
alors être contrainte à fermer un projet.
2. Search For Common Ground
Depuis 1982, le Search for Common Ground, « la
recherche d'un terrain d'entente », cherche à transformer la
manière dont le monde traite le conflit en tournant le dos à des
comportements d'adversité et en cherchant des solutions aux
problèmes pour la collaboration.
The Search for Common ground oriente ses actions de
résolution de conflit autour d'une « approche qu'il
dénomme approche Common ground. Cette approche permet d'orienter dans le
conflit et d'identifier des possibilités qui n'apparaissent pas quand
on, raisonne en fondant sur l'adversité. Il s'agit là d'un
ensemble de principes et de pratiques qui peuvent, quand ils sont correctement
utilisés, modifier en profondeur la relation qu'ont les personnes au
conflit pour favoriser des solutions fondées sur la coopération.
Cette approche permet en outre l'émergence de nouvelles
possibilités de coexistence pacifique, en utilisant les atouts de la
diversité et de l'inter connectivité ».(49(*))
Search for Common Ground travaille avec des partenaires locaux
dans nombreux pays pour identifier les moyens appropriés de renforcer la
capacité de ces sociétés à gérer le conflit
de manière constructive. Actuellement il est dans 17 pays dont l'Angola,
la Belgique, le Burundi, la Côte d'Ivoire, la Guinée,
l'Indonésie, l'Iran, le Liberia, la Macédoine, le Maroc, le Moyen
Orient (avec le bureau de Jérusalem & Aman), le Nigeria, la RD
Congo, la Sierra Léone, L'Ukraine et les USA.
L'ONG emprunte divers outils pour mener ses activités
parmi lesquelles se trouvent les médias-radio, télévision,
films et presse écrite-, la médiation et la facilitation, les
informations, les activités communautaires, le sport, le spectacle et la
musique.
SFCG partage toute ses méthodologies de manière
ouverte avec des organisations oeuvrant dans le domaine de
l'établissement de la paix, comme l'Agence Américaine pour le
développement international (USAID), les Nations Unies, et d'autres
agences impliquées dans les affaires internationales.
En RDC Search for Common Ground a mis en place une
stratégie de production télévisée ainsi que des
formations TV, en utilisant différents formats et techniques
centrées sur la production innovante de programmes. A présente
SFCG est en train de lancer un nouveau partenariat avec l'Unicef qui fait
partie d'un projet de réintégration connu comme le
« Programme of Expanded Assistance to Returnes (PEAR)
Plus ». Search for Common Ground aidera Unicef et d'autres ONGs
internationales (CICR, Oxfam, GB, Coopi and AVSI) à intégrer une
approche de « peacebulding » et sensibilité face aux
conflits dans l'effort de reconstruction dans l'Est de la RDC, dans le but de
construire les régions dévastées par la guerre.
Avant de lancer chaque nouveau programme ou projet, SFCG
adopte la même méthodologie : l'analyse de
réceptivité, étude de terrain, recherche de
collaborateurs, une fois terminé, SFCG travaille activement avec des
évaluateurs selon une méthodologie qui allie des savoir en
matière des médias et de résolution des conflits.
3. L'Institut Panos (50(*))
L'IPP est une ONG internationale fondée en 1986, en
tant qu'organisation à but non lucratif, sa direction mère est
basée à Londres. Elle a des embranchements indépendants
comme à Paris, Washington, Dakar, Port-au-Prince (Haïti) et St
Michel (Barbades).
Depuis 1996, l'IPP se décentralisé avec un
réseau de bureaux régionaux en Afrique du Sud, Lusaka en Zambie,
Afrique de l'Est (Kampala, Ouganda, et Adis Abeba en Ethiopie) ; en Asie
du Sud (Katmandou, Népal et New Dehli, Inde) chaque centre
régional travaille de manière plus ou moins autonome, avec son
propre comité consultatif.
Le réseau Panos est lié par un même nom,
une même mission et est chapeauté par un directeur commun,
composé d'un directeur et des membres du bureau Panos. La mission de
Panos est de s'assurer que l'information soit utilisée de manière
effective et qu'elle soit au service d'un débat public, du pluralisme
des médias. Panos travaille au renforcement des médias du sud et
de leurs capacités de produire et de diffuser. Susciter et alimenter une
réflexion critique sur les enjeux de l'information et de la
communication dans un monde globalisé.
Depuis 2004, Panos a développé en Afrique
centrale deux programmes : celui d'appui au pluralisme de l'information,
DRIM (Droit et renforcements institutionnels des médias) ; un
programme MPA-média pour la paix qui a pour objectif :
ü Renforcer les médias dans l'émergence
d'une culture de paix ;
ü Favoriser la coopération des médias avec
les organisations de la société civile ;
ü Développer le dialogue entre les médias
et les autorités locales ;
Encourager la production de l'information sur les conflits et le
processus de paix.
4. La Benevolencia
La Benevolencia est une ONG néerlandaise basée
à Amsterdam qui a pour vocation de promouvoir la paix et la
réconciliation à travers de programmes radiophoniques. D'abord
implantée au Rwanda, elle s'est ensuite installée au Burundi et
à l'Est du Congo (Bukavu et Goma). Son approche diffère
sensiblement de celle de SFCG, avec une perspective plus « psychologisante
», sa méthodologie étant élaborée et suivie
avant tout par des experts en psychologie des traumatismes.
« L'ensemble du programme mené par La Benevolencia dans les
Grands Lacs est soutenu à hauteur de 2,5 millions €, dont environ
800 000 € destinés aux bureaux congolais qui négocie en
outre des financements complémentaires.»51(*)
III.1.3. Quelques projets concrets d'application du
journalisme de paix en RD Congo
Après la description de ces quelques organisations
internationales d'appui à la pratique du journalisme sensible aux
conflits, nous allons cette fois présenter quelques projets de ces ONGs
implanté et oeuvrant en RDC.
1. La Radio Okapi
Lancée en 2002, pour Marie Soleil Frère,
« l'expérience de la Radio Okapi est un autre exemple du
journalisme responsable dans un environnement conflictuel ».
(52(*)) Elle reste le plus
grand projet radiophonique que les Nations Unies et la Fondation Hirondelle
aient conduit en Afrique.
Cette radio est venue pallier les défaillances des
médias publics nationaux. Diffusant dans les cinq langues nationales
(Lingala, Kikongo, Swahili, Ciluba, et Français), Radio Okapi est la
seule qui dispose d'une couverture totale du pays touchant ainsi l'ensemble de
la population congolaise. Sa couverture, lui permet de remplir dès lors
une mission de service public. Kinshasa la capitale est en tête du
réseau ; six studios régionaux et quatre autres sont
répartis en quatre zones politiquement et militairement
éclatées. La Radio diffuse ses services en ondes courte pendant
une heure, il s'agit là d'une valeur sûre su laquelle même
les habitants des villages frontaliers de la RDC peuvent compter, en
fréquence module (FM) ainsi que sur internet. Avec plus ou moins cent
personnes (journaliste, animateurs et techniciens). Radio Okapi émet 7
jours sur 7 de manière à offrir une information sûre et
crédible dans les cinq langues. Ce qui lui permet d'atteindre la
majorité de la population.
Nous devons le reconnaitre, la tâche de la Radio Okapi
reste délicate car même la chaine nationale ne saura faire face.
Moins encore les medias privés. Elle a permis aux congolais de faire la
part des choses, d'avoir une vision générale sur l'imbroglio de
la situation congolaise. Elle permis également de faire comprendre aux
gens que le processus des paix impliquai tout le monde.
2. Search for Common Ground (Centre Lokole)
Avec plus de 450 stations radios et plus de 100 chaines de
télévision, la RDC est certainement l'un des pays qui a un
environnement médiatique le plus riche et le plus pluraliste du monde.
Malgré cette richesse la question centrale demeure celle de savoir de
quoi diffusent-elles ? En d'autres termes on cherchera de savoir quel est
le contenu de ces médias. A Kinshasa seule nous comptons
déjà « 51 chaines de télévision
résultant de sondage fait par l'équipe de SFCG qui
démontre que cette dernière reste la source
préférée pour les 10 millions de personnes qui
résident dans la ville » (53(*)).En 2001, SFCG a démarré ses activités
en RDC sous le nom de Centre Lokole, implanté à Kinshasa et
Bukavu, afin de soutenir la communication autour du Dialogue Inter congolais
Outre son activité de production de programmes
radiophoniques et télévisuels, évoquée plus haut,
SFCG utilise une très grande variété d'outils :
· La bande dessinée sur diverses
problématiques comme le processus électoral, le processus de
Démobilisation, Désarmement et Réinsertion (DDR), la
réforme de l'armée, la lutte contre l'impunité et la bonne
gouvernance ; Plusieurs émissions et séries ont été
déjà réalisées dans le but de promouvoir la culture
de la paix ; nous avons pris ici la dernière série qui est
l' « Equipe»
Analyse de la série
« Equipe »
La RD Congo est l'un des dix pays au monde où Search
for Common Ground produit la fameuse série
télévisée nommée « Equipe »,
à travers les aventures d'une équipe de football. Les
épisodes de la série analysent des aspects et des thèmes
liés aux conflits et à la bonne gouvernance sous le slogan de
« si on ne collabore pas on ne marquera pas ». Cette
version se focalise sur le drame d'une équipe de football féminin
ironiquement dénommée « les moustiques » dont
les deux protagonistes principaux font face à des problèmes
liés aux violences sexuelles, corruption, tribalisme, impunité et
réconciliation, dirigeant en même temps leurs équipes vers
la victoire. Depuis juillet 2010 cette série passe sur les antennes de
la télévision nationale. Avant cela,
« Tosalel'ango » est jusque là, la seule
émission téléréalité de SFCG en RDCongo, une
émission différente des autres initiée par Search for
Common Ground. De cette façon, SFCG croit mettre son expérience
dans la construction de la paix, comme le déclarait Mark John
président fondateur de cette ONG « les problèmes
actuels qu'ils soient ethniques, environnementaux ou économiques sont
tout simplement trop complexes et interconnectés pour être
résolus sur base d'adversité » (54(*)). En soit la série
« Equipe » résulte de l'inspiration de
l'émission « Tosalel'ango » qui a promus des
solutions concrètes tandis qu'avant on ne voyait que des
problèmes.
CONCLUSION
Des médias classiques-radios télévisions
jouent généralement un rôle positif et instructif dans la
société. Toutefois, il existe de nombreux cas où les
médias sont manipulés par des acteurs avec intention de fomenter
des conflits (55(*)).
Même si le monde actuel semble être outrageusement polarisé
et, que la violence demeure la norme, nous restons avant tout optimistes dans
la résolution des conflits. Pour espérer à cette
résolution, nous devons nous confier à un modèle des
médias qui ne sera plus d'investigation, ou de développement
comme cela fut dans le temps. Il s'agit cette fois des médias pour la
paix. Alors que les journalistes semblent naturellement attirés par les
conflits qui créent l'événement d'actualité,
« ils disposent en général de peu de connaissance sur
les conflits, leur gestation sociale et leurs constance à travers le
monde » (56(*)).
Dans ce chapitre, nous avons soulevé en gros ce que
doit être l'exercice d'un journaliste pour la paix, ses règles et
normes. Nous nous sommes focalisé en d'autres cieux à recourir
aux ONGs internationales oeuvrant dans la promotion de la paix, comme l'IPP, le
SFCG, loin d'être là une liste exhaustive.
Tout cela constitue donc un rudiment du journalisme pour la
paix. Ce chapitre, au-delà de sa vision, encourage les journalistes
à aller au-delà des événements concrets et violents
pour identifier les formes culturelles et institutionnalistes de la violence
qui peut être cause du désaccord.
L'expérience de la Radio Okapi, en RD Congo semble
être un atout, allant dans le sens du journalisme sensible dans un
environnement conflictuel. Les journalistes travaillant pour la paix ne
cherchent pas à réduire les conflits ; il fait en sorte
à présenter de nouvelles exactes et impartiales. C'est par cette
acceptation d'un rapport que les conflits pourront être réduits.
Parlant des ONGs dont nous avons évoqué au cours
de ce chapitre, tellement que le rôle des médias dans la
résolution des conflits constitue un champ relativement neuf, ceci n'a
jamais laissé « indifférent ces organisations qui
jusque là ont conduit un grand nombre d'initiatives sur le pouvoir
qu'ont les médias d'influencer positivement les conflits et le processus
de la démocratisation » (57(*)). Comme on doit le remarquer, ces projets visant les
médias sont devenus partie intégrante de presque toutes les
interventions multilatérales de construction de la paix dans des
sociétés en proie aux conflits.
Chapitre III. CONTROVERSE DES MEDIAS DANS LA RESOLUTION DES
CONFLITS EN RDC
III.1. INTRODUCTION
La RDC, vaste pays qui est le centre de cet étude, zone
issue de la colonisation belge constitue un ensemble contrasté, ou l'on
remarque toute sorte de violence.
Elle a connu plus d'une décennie dans la crise
« rendue complexe par multiplicité des enjeux politiques
économiques, géostratégiques, ainsi que par la
diversité des acteurs en présence ; acteurs locaux, aussi
bien que nationaux et internationaux. »(58(*)) Les journalistes amené à couvrir les
évolutions de cette crise et les tentatives entreprises pour
rétablir la paix sont donc soumis à un degré
supérieur de professionnalisme tout en cherchant à demeurer
objectif dans leur exercice malgré les contraintes et autres
difficultés liées aux différents facteurs
idéologiques affectifs comme nous l'avons déjà
parlé dans le premier chapitre.
Cette dernière partie se veut concrète par le
fait qu'elle va décrire non seulement le paysage médiatique
congolais mais va tout de même analyser le contenus de programme des
quelques stations en rapport avec trois types de programmes : -le
programme de fiction, - à vocation réconciliatrice et, -
l'actualité. En fin elle va s'achever par une critique de
l'opérationnalité concrète du journalisme pour la paix en
République Démocratique du Congo. Ces conflits violent qui
déchirent le Congo comportent plusieurs dimensions dont quatre semblent
joués un rôle important dans le processus en cours celui-ci
était l'intrigue dans le rapport annuel de l'Onu de 2002 :
La mauvaise gestion de l'Etat : comme l'ont toujours
constaté les observateurs nationaux, locaux et internationaux ;
depuis l'accession du à l'Independence avec les différents
régimes qui se sont accédés au pouvoir par diverses
formules que l'on connait, ont affiché aussi diverses méthodes
des gestions non cohérent. « La dictature, la corruption
générale dans toutes les institutions, un clientélisme
effréné, et le non respect des principes d'un Etat de droit,
autant d'éléments responsable de la décomposition.
Dimension économique : Basée sur
l'économie, le pillage des ressources naturelles a permis aux
différents groupes d'alimenter leurs effort de guerre ce qui favorise
qu'il soit un peu difficile de rechercher des solutions pacifiques. Nous devons
relever ici, les conflits fonciers entre les éleveurs et agriculteurs au
nord et sud Kivu.
Les enjeux éthiques et communautaires : la
question de la citoyenneté a aussi exacerbé les conflits au Congo
avec la violence. Elle a évolué en enjeux politiques et
conflictuels : l'exemple de l'AFDL peut nous en dire plus. Née en
partie Banyamulenge, celle-ci revendiquait à part entière leur
droit des citoyens d'autre part l'instrumentalisation de certain mouvements en
rapport avec l'identité ethnique des fins politiques et
économiques entre Hutu et Tutsi.
Dimension régionale : Depuis 1994, année du
génocide Rwandais, l'arrivée massive des refugiés ex-FAR
et autre milices interahamwe à l'est du Congo, avec des incursions des
milices venues du Rwanda et de fois des nationaux soutenus par des pays voisins
, ces violences contre les populations locales congolais et l'intervention sur
le territoire congolais n'ont cessé d'alimenter ce foyer de violence.
Le journaliste qui met sa plume pour couvrir des tels
conflits, doit se baser à connaitre tous ces contours enfin
d'espérer à une résolution des conflits. Avant tout il est
soumis à un devoir d'objectivé. En son temps, alors ministre de
la presse et information lors de la journée mondiale de la
liberté de la presse, Barnabé KIKAYA Bin Karubi le 3 mai 2002
disait « l'éthique du journaliste congolais est mise en rude
épreuve par la pratique quotidienne d'une information constamment
déformée, non vérifiée, voire
délibérément fausse ». Partant de cette phrase
les journalistes devraient soigneusement veiller à éviter autant
des critiques qui leur sont formulées, quelles soient explicites ou
implicites de manière directe ou indirecte.
III.2. PAYAGE MEDIATIQUE CONGOLAIS
III.2.1. Mots d'histoire
Le pluralisme et l'Independence de la presse au Congo remonte
de temps ancien car ces termes sont nés avant l'Independence au Congo
belge. Ils disparaissent du mémoire dès l'arrivée au
pouvoir de MOBUTU. Seulement en 1990 que la presse congolaise amorcera cette
période de monopole médiatique et va déclarer la
libéralisation de la presse. Le parcours de la presse au Congo sera
ainsi analysé en cinq différentes périodes qui
sont :
III.2.2. Avant le discours de
1990
Cette période est caractérisée par un
paysage absolument monocorde, cadenassée par la dictature de
MOBUTU ; « A coté du seul OZRT existaient quelques
publications de statut privé détenues par des proches du
régime et servant pour son propagande. » (59(*)) Lors de l'accession du pays
à l'indépendance, le statut de la presse qui découlait des
décrets de 1959 sur les libertés publiques places les journaux
appartenant déjà aux intérêts privés sous un
régime libérale ; cette situation se maintiendra jusqu'en
1965. « A l'avènement de Mobutu, entre 1965 et 1972 mesurant,
l'importance de la presse dans la conduite de l'opinion publique, le nouveau
régime tente d'acheter plusieurs titres en y plaçant ses hommes
et les finançant discrètement. »60(*)
L'année 1972 est une année charnière
dans l'histoire du Congo-Kinshasa en général et des organes
d'information en particulier. C'est la consécration de la doctrine
zaïroise du « recours à l'authenticité » qui se
traduit par la mise sur pied d'une stratégie et d'une philosophie pour
la libération des mass médias de leur dépendance
structurelle.
La philosophie du recours à l'authenticité
imprime une orientation nouvelle aux mass médias. « Des faits
saillants marquent l'année 1972 et les années suivantes. Il
s'agit, en résumé, de la revalorisation de la culture nationale.
C'est en effet, en 1972, que les journaux congolais porteront des noms
authentiquement zaïrois, qu'une presse naîtra, entièrement ou
partiellement rédigée en langues nationales dites vernaculaires
» (61(*)).
Pendant la même année, tous les journaux sont
officiellement pris en charge par l'Etat qui leur accorde des moyens dont ils
ont besoin pour leur fonctionnement. La situation économique favorable
jusqu'en 1975 permet à l'Etat des prodigieuses libéralités
en faveur des journaux étatique. « Mais la crise qui
sévit à partir de cette même année, à la
suite de la nationalisation le place dans une impossibilité de
subventionner tous ces journaux » (62(*)) S'en suit la restriction dans l'octroi des
subvenions ; d'une part certain journaux (Elima,et Salongo)
reçoivent plus que d'autres et d'autre part les montants perçu
sont des moins à moins consistant.
Il importe de rappeler qu'avant même
l'indépendance, certains organes de presse écrite détenus
par les Congolais constituaient de véritables moyens de prise de
conscience politique des masses. Après l'indépendance, les
journaux s'inféodèrent à certains groupes politiques et il
fallut attendre l'avènement de la IIème République pour
voir un début d'organisation de la presse écrite congolaise. Sous
la tutelle souple mais efficace du Ministère de l'Information, la presse
congolaise couvre tout l'éventail de l'actualité tant national
qu'international ; de la politique au social, de l'économique au
culturel et au sport, « les organes de presse écrite sont un
support essentiel de la politique du Nouveau Régime et participent
à la réalisation des objectifs de la Révolution
Zaïroise Authentique » (63(*)).
Chaque province de la République est dotée d'un
organe de presse selon la répartition suivante :
- Organes de presse par Province
Provinces
|
Organe de
Presse
|
Périodicité
|
Kinshasa
|
- Salongo
- Elima
- Zaïre
- Masano
- Zaïre ya Sika
- Likembe
|
Quotidien
Quotidien
Hebdomadaire
Hebdomadaire
Mensuel
Bimensuel
|
Bas-Congo et
Bandundu
|
- Beto na Beto
|
Hebdomadaire
|
Kasaï occidental et
Oriental
|
- Nsambi
|
Hebdomadaire
|
Haut Congo
|
- Boyoma
|
Quotidien
|
Kivu
|
- Jua
|
Quotidien
|
Shaba
|
- Mjumbe
|
Quotidien
|
Source : Document n° 075/I.M.K./355/78, N'Sele, mars
1978(64(*))
Elima et Salongo relayaient la propagande du gouvernement et
dans chaque province un journal était autorisé comme Mjumbe
à Lubumbashi, Boyoma à Kisangani, Jua à Bukavu.
L'église catholique avait ses medias écrits qui
étaient écartés totalement de la vie politique, d'autres
publications étaient théoriquement autorisées sans que les
parutions soient régulières. Pendant cette période, les
journalistes devraient user de toutes leur prudences afin d'éviter des
critiques Portées contre le président ne lui remettent en cause.
Le président était considéré comme un Dieu. C' a
été démontré à l'époque du ministre
Sakombi Inongo. Chaque soir, avant le journal à la
Télévision nationale ; on remarquait Mobutu sortir dans les
nuages. Rien de bon, et rien à voir dans tous ces journaux.
En 1981, une nouvelle législation sur la presse
établie par l'Ordonnance-loi n°81-011 du 2 avril 1981, portant
modification de l'ordonnance loi n°070-057, cette ouvre la voie à
la multiplication des titres dans la presse écrite. « Ceux-ci
connaissent des fortunes diverses certains d'entre eux ne sont pas viables et
se sont complètement alignés sur le pouvoir public et d'autres
par contre se sont considérés comme des véritables
journaux indépendants »65(*). Cette Ordonnance bien que libéralisant ce
secteur, n'écarte pas la mainmise de l'état sur la presse
écrite qui demeurent dans sa grande majorité entièrement
alignée sur le régime du parti Etat qui lui confie du reste, la
mission de mobilisation et sensibilisation de la population. C'est en
s'appuyant sur cette mission que les journaux entièrement
privatisés par la dite ordonnance loi vont revendiquer le retour de
l'aide de l'Etat. Pendant cette période « la presse libre
disparu au Congo car l'essentiel de l'information était la diffusion des
activités du président et les idéologies du parti
unique » (66(*)) (MPR)
les journaux se ressemblaient, à l'avant plan était souvent la
photo de Mobutu « il a fallu attendre 1981 pour parler d'une
petit avancée sur le plan de la liberté de la presse. En effet
l'ordonnance loi du 2 avril 1981 introduisit dans ses paragraphes la
liberté de la presse, une simple déclaration au ministère
suffisait pour publication et sur le plan juridique le directeur de la
publication était civilement et pénalement responsable.»
(67(*))
Tous ceci nous suffit de comprendre que cette liberté
était tronquée car en réalité cet article de
l'ordonnance n'était que théorique.
III.2.3. 1990, La
libéralisation
Avril 1990, la pression des événements oblige
le maréchal Mobutu à libéraliser les activités
politiques. Dans un discours resté mémorable, Mobutu, à
son corps défendant, accepte l'existence d'autres expressions politiques
en dehors du Mouvement Populaire de la Révolution, jusque-là
parti unique. Mais une année auparavant, la presse, profitant sans doute
des fissures évidentes de la dictature, et avait commencé
à se libérer de l'étau dans lequel l'enfermait le
monolithisme politique. Da même, de nouveaux partis politiques voient
officiellement le jour. Des journaux sont créés,
généralement par des politiciens déterminés
à en découdre avec la dictature ou, souvent soucieux de se faire
remarquer de Mobutu. Tous les Zaïrois semblent, du coup, piqués par
le virus de communiquer. « Les salles de rédaction sont
littéralement assiégées par la nouvelle classe politique
muée brusquement en journaliste avec les risques de dérapage
certains. Les injures et les règlements de comptes remplacent le
débat politique. Des étudiants journalistes remplissent les
rédactions et se prennent pour de vrais professionnels. »
(68(*)) Après s'en être
délecté un moment, le public congolais se lasse du ton aux
journaux qui ne respecte plus ni les bonnes moeurs ni la vie privée. Ce
qui soit pire « les anciens journaux pro-gouvernementaux rejoignent
massivement l'opposition.»(69(*)) La fin de la guerre froide était un
véritable détonateur des changements en Afrique, en effet, avec
« l'écroulement du bloc communiste, les pressions, tant
internationales que nationales, se firent pressantes et obligea la dictature
africaine à faire des concessions politiques à défaut des
partis » (70(*)) pendant
cette période 365 organes de presse sont autorisés de paraitre et
400 partis politique voient le jour. Ainsi les journaux sont libres de se
classer entre l'opposition (le Potentiel, le Phare, Elima, Umoja, la
Référence Plus et bien d'autres...) et proches de la mouvance
présidentielle (l'Avenir, le soft le finance, Salongo...), malgré
ce pluralisme frénétique autorisé, le pouvoir était
resté réfractaire à la liberté de la presse et les
journalistes restaient l'objet des menaces et d'actes de violences. Mobutu
tentait de reprendre ce qu'il avait cédé. En province,
« ce vent de la démocratisation souffle aussi. Car
déjà en 1992 les radios privées font leurs apparitions et
se multiplient. La radio Maendeleo (1993) à Bukavu une initiative des
ONG locales » (71(*)) Radio
Zénith à Lubumbashi (1994), Radio Amani à Kisangani(1995).
A Kinshasa la plupart de ces radios privées sont
confessionnelles « à coté des deux
premières, Radio Elikya, oeuvre de l'église catholique
créée en 1995 et Radio Sango Malumu à lors protestante se
rependent des stations dites évangélistes ou messianiques
(Radiotélévision Puissance, Radio message de vie,
Radio-Télévision Armée de l'eternel ...)
associé à celles-ci les Radios privées commerciales (Raga
FM, RTKM, MBC...) des radios communautaires telle que Réveil
FM » (72(*))
A Kinshasa, les télévision sont rapidement mise
sur pied, après Antenne A créée en 1991, Canal Kin et
Canal Z (actuellement CCTV) se multiplient rapidement des chaines
privées commerciales parmi elles : Raga TV, Télé Kin
Malebo, Tropicana TV, CMB ...Nous y classons aussi des chaines
confessionnelle : Télévision Sango Malamu, Amen
Télévision, Radio télévision sentinelle, Radio
télévision Kintwadi.
Toutes ces télévisions sont l'émanation
des stations de radios dont elles partagent les ressources (humaines et
matérielles)
III.2.4. La presse pendant Laurent
Désiré Kabila
Laurent Désiré Kabila arrive au pouvoir en 1997,
et débaptise le Zaïre, qui devient République
Démocratique Du Congo pour tant rien de démocratique était
remarqué. Sur le plan liberté de la presse et de l'expression
aucun changement à constater au contraire une régression totale
n'est observé, on dirait que c'était la continuité de la
politique de Mobutu .Une liberté conquise de très haute lutte
mais que les bénéficiaires n'arriveront malheureusement pas
à gérer à bon escient. Pire encore, Kabila interdit les
partis politiques. Les quelques acquis démocratiques instaurés
par le dictateur sont bafoués comme s'ils avaient gaspillé du
temps. Les organes des presses sont privés de leur matière
habituelle et de leur source de financement. Le nouveau régime se montre
méfiant et dure envers les journalistes
« Arrestations, emprisonnements et intimidations se
multiplient et les professionnels des médias subissent de nombreuses
violences. Plus de 160 journalistes sont envoyés en prison entre mai
1997 et janvier 2001 » (73(*)) les intimidations aussi se renforcent. La guerre qui
éclate en 1998 va rendre encore plus précaires les conditions de
fonctionnement des médias .Pendant la même période
apparait une presse de la haine anti-rwandaise, ce contexte de
persécution a été la base de la naissance de Jed
(journaliste en Danger).
III.2.5. La presse sous Joseph
KABILA (le début d'une transition politique)
Il est important, avant d'examiner cette partie, d'apporter
une précision théorique du concept
« transition ». La transition renvoie, d'une part à
des situations de passage brutal d'un gouvernement autoritaire vers un nouvel
équilibre démocratique, en d'autres termes elle renvoit à
un « régime de plus grande ouverture et d'autre part elle
recouvre des processus de réformes institutionnelles se déroulant
de façon progressive » (74(*)).
Apres la mort du père, le fils succède,
l'incertitude persiste dans le fief des fonctionnaires des medias, on se
demande si cette politique du père ne serait pas adopté par son
fils. Malgré tout cela, la réalité parait contraire, car
dans son discours d'investiture joseph se montre toute fois ouvert. Il promet
de garantir toutes les libertés publiques et fondamentales. En
février 2002, il autorise, de concertation avec le RCD de Azarias
Ruberwa et le MLC de Jean-Pierre Bemba. Le processus de paix, le retrait des
troupes rwandaises et ougandaises permettent également d'alléger
les pressions qui pèsent sur les médias de l'Est. De façon
générale, la transition Co-pilotée entre les trois forces
politiques et l'implication massive de la communauté internationale,
créa un climat favorable pour la liberté de la
presse. « Une forte politisation des productions que l'on peut
entendre de manière double : d'une part, les sujets politiques sont
dominants et, d'autre part, les médias présentent des
positionnements politiques très marqués dans leur traitement de
l'information » (75(*)) ;
Cependant, les medias se caractérisent par une
bipolarisation entre d'une part des medias pro Kabila et d'autre part des
medias pro Bemba. Une tension de l'insécurité va naitre entre les
journalistes et les assassinats non élucidés des journalistes.
Cette période est également marquée
par la volonté évidente des professionnels des médias
de mieux s'organiser et de surmonter leurs divergences politiques et
personnelles pour oeuvrer à reconstruire le pays sinistré. C'est
ainsi qu'en mars 2004 a pu se tenir le Congrès national de la presse
congolaise, qualifié de rencontre « de la refondation
», « dont sont issues de nouvelles structures
professionnelles plus représentatives et soucieuses d'amener les
journalistes à jouer pleinement leur rôle dans le processus de
transition » (76(*)).
III.2.6. La situation actuelle
Après des années de délabrement
institutionnel lié à la dictature de Mobutu puis à la
guerre qui ravage le pays de 1996 à 2003, les médias se sont
développés en dehors de tout contrôle et les organisations
professionnelles se sont décomposées. Avec la mise en place de la
Haute Autorité des médias (HAM), de l'Union nationale de la
presse congolaise (UNPC) et de l'Observatoire congolais des médias
(Omec) la restructuration du paysage médiatique devient l'une des
priorités de la transition.
« Le paysage médiatique congolais a connu un
passant, en moins de vingt ans, du monopole d'une poignée de
médias gouvernementaux à une offre foisonnante, mais
inégalement répartie » (77(*)).
Le pays comptait, en octobre 2008, 341 stations de
radiodiffusion (dont une seule, Radio Okapi, émet sur l'ensemble du
territoire) et plus de 600 titres de presse déclarés, pour la
plupart irréguliers sur le marché. On dénombrait en outre
82 chaînes de télévision, dont trois - la Radio
Télévision Nationale du Congo (RTNC), Digital Congo et la Radio
Télévision du Groupe L'Avenir (RTG@) - peuvent émettre par
satellite à partir de Kinshasa et être rediffusées dans
certaines provinces du pays.
C'est dans la ville de Kinshasa que se concentre
l'activité médiatique puisque la capitale héberge 51 de
ces chaînes de télévision, émettant en clair, ainsi
que plus au moins 41 stations de radiodiffusion en FM, les 10 quotidiens
réguliers du pays, 15 périodiques et une vingtaine des journaux
paraissant à l'improviste (plus de 125 journaux déclarés
pour cette seule ville.
Dans l'audiovisuel, la typologie est plus diversifiée.
Le secteur communautaire et associatif est dominant dans le domaine
radiophonique (avec 133 radios, dont trois seulement situées à
Kinshasa), mais peu présent dans le créneau
télévisuel (avec trois initiatives). Les opérateurs
privés commerciaux (qui sont au nombre de 91 pour l'ensemble du pays)
sont généralement mixtes, alliant radio et
télévision. Ils côtoient 104 opérateurs
confessionnels, liés aux Églises catholique, protestante,
kimbanguiste, mais aussi, surtout à Kinshasa, aux Églises dites
« du Réveil ». S'ajoutent à ce panorama les
médias publics (la Radio Télévision Nationale du Congo et
ses diverses antennes locales), la radio onusienne (Radio Okapi, liée
à la Mission des Nations Unies au Congo (MONUC) et les radios
internationales disponibles en FM ou par le biais de décrochage sur les
ondes des radios locales.
La presse pendant cette période vit une liberté
ce qui fait qu'il ait une prolifération des stations et chaines de
télévisions, mais dans tout cela, la question reste axer sur la
situation économique qui peut favoriser une autonomie. Car depuis
l'époque coloniale il n'existe aucun système légal de
subvention pour la presse en RDC. On peut se demander pourquoi la loi 002/96
n'a jamais été appliquée.
III.2. REGARD SUR LE PAYSAGE
RADIOPHONIQUE CONGOLAIS
III.2.1 Les médias
publics
Aujourd'hui, le paysage radiophonique Congolais est
composé de plus de quatre cents radios privées, deux radios
publiques.
La RTNC (Radio Télévision Nationale Congolaise)
« est un opérateur public dont le statut repose sur une
ordonnance Loi de 1981 » (78(*)). Lointaine héritière de la Radio Congo
Belge, créée en 1949 et léguée aux autorités
congolaises à l'indépendance, la RTNC (anciennement
appelée « Voix du Zaïre ») a constitué durant
trois décennies le fleuron de la propagande Mobutiste. Selon
l'ordonnance-loi de 1981, la RTNC a pour mission :
· d'exploiter le service public de radiodiffusion et de
télévision ;
· d'informer, de former et d'éduquer les masses...
Caractérisée par une approche hyper verticale, les médias
publics servent alors de moyen de communication de l'élite gouvernante
vers le peuple gouverné. Chaque jour, le journal parlé et
télévisé s'ouvre sur un éditorial à la
gloire du Président. C'est une information partisane.
La RTNC comprend deux chaînes de
télévision opérationnelles : « la
première (RTNC 1), chaîne nationale centrée sur
l'information, et la seconde (RTNC 2), créée en 1996 sur les
vestiges de la RATELESCO - Radio Télévision Scolaire) axée
sur le divertissement et émettant uniquement sur la province de
Kinshasa » (79(*)). La
télévision compte aussi dix stations provinciales qui jouissent
d'une autonomie financière totale, seule l'enveloppe permettant de
couvrir les salaires du personnel arrive de Kinshasa.
Disposant d'une imposante rédaction centrale à
Kinshasa et d'une antenne (de production et de diffusion) dans chaque chef lieu
de province, la RTNC compte un personnel de plus de 2 300 agents dont un bon
millier basé dans la capitale. Elle émet en cinq langues :
français, kikongo, swahili, tshiluba et lingala. En ce qui concerne la
radio, la RTNC dispose de deux fréquences à Kinshasa sur
lesquelles émettent la radio nationale et la FM locale (RTN).
Dans l'imposante Cité de la Voix du Zaïre,
« construite avec l'appui de la Coopération française
et inaugurée en 1978, la radio disposait de dix-sept studios : seuls
trois fonctionnent encore aujourd'hui. L'entreprise audiovisuelle publique
traverse une crise profonde, sa situation ne cessant de se dégrader
depuis plus de vingt ans »(80(*)). Selon Isidore Kabongo, directeur des programmes de la
radio, auteur d'un audit de la RTNC réalisé en 2005 à la
demande de Journaliste en Danger (JED), « L'État ne se
préoccupe de la RTNC que pour sa propagande. Il n'y a pas de politique
de l'audiovisuel public, pas de plan de développement pour la RTNC, pas
même de projet. »(81(*))
III.2.2 Les radios privées
Les radios privées offrent de nombreuses alternatives
à la radio nationale RTNC. Le premier avantage de ces radios est
qu'elles offrent la possibilité à de simples citoyens de
s'exprimer sur des faits d'actualité. Le paysage radiophonique congolais
privé se compose donc : - des radios communautaires, associatives,
académiques et scolaires (non commerciales) ; - des radios
confessionnelles (dont la plupart sont des radios dites «
évangéliques » ou « messianiques » liées
à des Églises du Réveil) ;
ï des radios privées commerciales ;
ï d'une radio de la Mission de l'Organisation des Nations
Unies au Congo (MONUC), appelée Radio Okapi. S'y ajoutent les radios
internationales implantées en FM : Radio France Internationale (RFI,
présente dans six villes), Africa n°1, British Broadcasting
Corporation (BBC) et la Radio Télévision Belge Francophone (RTBF)
- disponibles en FM à Kinshasa uniquement. Nous proposerons en annexe un
répertoire des radios fait en 2008 par Marie soleil.
Cette réalité nous amène à
remarque que la plus part des radios privées commerciales se trouvent
à Kinshasa et dans certains chefs lieux de provinces comme :
Lubumbashi, Mbuji-Mayi, et Kananga nous le trouvons de fois dans certaines
villes dans des provinces que nous venons de citer.
Les radios confessionnelle sont majoritaires à Kinshasa
où on un nombre exagéré. Elles sont essentiellement
liées aux Églises du Réveil et appartiennent
généralement à des pasteurs et des prédicateurs.
Cependant, , « certaines chaînes de radio protestantes,
kimbanguistes, islamiques et des Églises du Réveil sont bien
équipées et ont une force d'influence très significative
sur les opinions et divers milieux de la RDC »(82(*)) Deux radios confessionnelles ont
joué un rôle pionnier dans le paysage radiophonique kinois : Radio
Elikya (catholique : créée en 1995, elle appartient à
l'archidiocèse de Kinshasa) et Radio Sango Malamu (protestante, mise sur
pied en 2000).
Toutes deux dépassent le cadre de
l'évangélisation et jouent un rôle d'éducation et
d'informations citoyennes. « Certaines stations catholiques de
province (comme Radio Télévision Amani opérant depuis 1995
à Kisangani, ou Radio Maria, créée en 2001 à
Bukavu) adoptent également cette approche »(83(*)) Dans le réseau des
médias catholiques, et parfois dans certains réseaux protestants
et kimbanguistes, les radios sont encouragées à dépasser
le registre de la foi pour apporter un message de promotion de la
citoyenneté et du développement.
C'est une ouverture essentielle, parce que, là
où elles sont seules dans leur localité, elles constituent une
référence incontournable pour les auditeurs. Parmi les radios
confessionnelles qui jouent ce rôle citoyen, on peut citer :
- Radio Tomisa (catholique) et Radio Sango Malamu (protestante)
à Kikwit ;
- RTDI (Radio Télévision du Diocèse
d'Idiofa) et Radio Embam (Frères Joséphites) à Idiofa
Radio Boboto (catholique) « à Isiro ; -Radio Moto à
Butembo, Béni et Oïcha (catholique) - Radio Sauti Ya Injili
(protestante) à Goma ; - Radio Sauti Ya Rehema (protestante) et Radio
Neno la Uzima (pentecôtiste) à Bukavu ; - Radio Mwinda (du
Diocèse de Mbandaka) ;
- Radio Canal de Vie, Radio Hosanna et RTIV (Radio
Télé Inter Viens et Vois) à Lubumbashi ; - RTIV (Radio
Télé Inter Viens et Vois), RTK (Radio Tangazeni Kristu), RTEDI
(Radio Télévision d'Evangélisation et de
Développement Intégral), RTPH (Radio Télévision
Pêcheur d'Hommes) à Kisangani. La plupart de ces radios emploient
des bénévoles, recrutés parmi les fidèles des
Églises. Les radios confessionnelles sont censées être
apolitiques, mais plusieurs d'entre elles n'ont pas hésité
à se lancer dans la campagne électorale en 2006 pour soutenir
certains candidats » (84(*)).
Constitue une avancée significative, car ces
dernières offrent une alternative aux médias nationaux en
fournissant une information de proximité utile à la population
dans son quotidien. Comme le souligne un rapport du ministère
français des Affaires étrangères, le principal
mérite de ces radios de province « est d'avoir
désenclavé des coins très reculés du pays et de se
poser en acteurs et partenaires du développement économique et
social.» (85(*))
III.3. LE JOURNALISME POUR LA PAIX EN RDC
En jetant un coup d'oeil aux grilles de diffusion des
différentes stations analysées, on est frappé par la
diversité des programmes, mais aussi par l'apparente qualité de
la programmation : émissions sur la réconciliation nationale,
pour la promotion de la femme, sur l'intégration des sidéens, sur
l'acceptation des réfugiés, sur la problématique de droit
de l'homme ; les grilles regorgent de programmes proactifs. On croirait
d'ailleurs que le Congo est le pays d'origine de la théorie du
journalisme proactif. Comme nous le verrons, il en représente non
l'origine, mais bien un terrain privilégié
d'expérimentation. Pour Isidore Kabongo « la Radio Nationale
Congolaise ajuste sa grille selon les besoins qui se
présentent » (86(*))
Si cette réalité peut être
affirmée, d'autres stations à large couverture comme Digital
Congo « reste écarter d'adapter sa grille avec des programmes
proactifs certes, rare sont des fois dans les animations d'antenne qu'il traite
des thèmes controversé.»(87(*))
III.3.1. Les types de production
Puisque l'application d'un journalisme de paix peut se faire
de trois façons différentes, elle a aussi été
étudiée selon trois axes différents : les programmes de
fiction d'une part, les programmes à vocation réconciliatrice
d'autre part et enfin les informations d'actualité.
III.3.1.1. Les programmes de fiction
Même si la fiction ne fait pas à vrai dire partie
du domaine de la production journalistique, nous en parlerons brièvement
ici. En effet, « la radio étant le médium africain
au taux de pénétration le plus élevé, il s'agit
d'un des moyens les plus efficaces pour faire passer un message à la
population » (88(*)).
Sans télévision, les populations locales se fidélisent
facilement aux programmes radiophoniques et d'autant plus aux fictions, plus
divertissantes, « puisqu'il s'agit d'un des seuls loisirs disponibles
dans les zones rurales. Nous allons parler ici d'une production fictive : le
feuilleton radiophonique.
Le feuilleton radiophonique
Basé sur un principe identique, il se diffère du
spot par sa longueur (une vingtaine de minutes) et par les personnages et le
décor, qui restent immuables d'un épisode à l'autre. A
l'instar des séries américaines du type Seven Heaven qui
diffusait voici quelques années les valeurs chrétiennes, la
fiction et le divertissement créées par les feuilletons
radiophoniques ont pour but de propager des messages de paix et de
réconciliation nationale. Parmi les différents feuilletons
diffusés sur les ondes Congolaises, deux ont retenus notre attention
(<< Notre voisin, notre famille >>), produit par le Studio
Ijambo, crée par le Search for Common ground et la série
équipe produit par le centre Lokole.
Notre voisin, notre famille, écrit par l'auteur
Marie-Louise Sibazuri, a cessé d'être diffusé car il ne
correspondait plus à la réalité nationale. Lancé en
1997, le feuilleton relatait l'histoire de deux familles et mettait en
scène des situations de la vie de tous les jours. Le thème du
feuilleton peut être résumé de la sorte : << Nous
avons tous quelque chose en commun quoique on en dise. Même le jour et la
nuit se rejoignent à l'aurore et à la tombée de la nuit
>>. L'histoire se déroule dans les collines rurales burundaises et
des thèmes nouveaux étaient abordés à chaque nouvel
épisode : SIDA, exactions, corruptions, viols, retour des
réfugiés, etc. Ce feuilleton qui passait aux antennes des radios
de l'est comme Maendeleo grace à un partenariat entre cette station et
le studio Ijambo.
Les problèmes mis en scène par Notre voisin,
notre famille sont ceux du quotidien, avec en toile de fond un thème
récurrent : la réconciliation. Le titre reflète une des
valeurs fondamentales pour La communauté des grands lacs africaines
avant 2001 :
Ce feuilleton, dans sa logique veux nous démontrer
« qu'un voisin est un frère à qui tu peux confier tes
enfants malades quand tu vas aux champs, c'est lui qui va venir inspecter ta
maison s'il sent une odeur suspecte. Or avec la guerre, les gens
commençaient à perdre cette notion au profit de
l'ethnicité » (89(*)) : on ne voyait plus en lui le voisin, mais bien le
Hutu ou le Tutsi
III.3.1.2 Les programmes à vocation
réconciliatrice
Il faut entendre par programme à vocation
réconciliatrice , des émissions d'information
générale sur des thèmes controversés ou sur des
problèmes de société, traités dans une optique
d'intégration, de réconciliation nationale et/ou de cohabitation
pacifique. C'est avant tout dans cette catégorie de productions que
prolifèrent les partenariats en tous genres avec les radios locales,
ainsi que les émissions concédées : Dans le cas sous
traité nous n'avons trouvé aucune émission
concédées dans les différentes grilles des stations
choisies. Bien entendu, les thèmes choisis pour ces émissions
à vocation réconciliatrice varient en fonction de
l'actualité, mais aussi du climat social. Aujourd'hui, avec la fin du
processus de transition, la tenue d'élections libres et la mise sur pied
du nouveau gouvernement démocratique, les priorités ont
changé. Par conséquent, les thèmes abordés par les
radios ont également évolué, dans la mesure où il
s'avère fondamental de lier les productions médiatiques aux
besoins de la population. Alors quel est le besoin actuel de la population
après les multiples crises et conflits qui ont secoué le
Congo ?
« En 1998 alors que débute les incursions des
pays voisins au Congo, la radio télévision nationale va consacrer
sa grille de programme avec des émissions informatrices qui visaient
à informer au public de la situation du pays » (90(*)). Cette grille va rester jusqu'en
2002.
Pendant la même année, débute le dialogue
inter congolais, la grille de la RTNC sera ajustée avec des
« émissions concises pour accompagner les institutions de la
transition. Cependant après la tenue des élections libres,
démocratiques et transparences, la radio télévision
nationale, a consacré sa grille à appuyé la
démocratisation et la bonne gouvernance » (91(*)).
A chaque époque, sa priorité. Aujourd'hui,
celles-ci sont d'un tout autre ordre qu'au cours de la guerre : relance
économique, problématique foncière, valorisation de la
femme, intégration des démobilisés, retour des
rapatriés, etc. Les radios approchées au cours de cette
étude comptent toutes, dans leur grille de programmation, au moins une
émission consacrée à chacun de ces thèmes.
Dans la partie théorique, il avait été
expliqué que le journalisme proactif consiste, entre autres, à
expliquer en profondeur les thèmes conflictuels, à donner la
parole aux différents acteurs, les amener à exprimer leur propre
perception du problème, afin que chaque partie puisse se mettre dans la
peau de l'autre, aboutissant dès lors à une solution apte
à satisfaire tous les protagonistes. Au Congo, rares sont ceux qui
connaissent les théories du journalisme de paix, si ce n'est le
personnel de a radio Okapi et le centre Lokole. Pourtant, sans le savoir,
toutes les stations étudiées le pratiquent à un
degré ou à un autre.
En effet, en ce qui concerne les émissions portant sur
les thèmes sensibles, toutes suivent cette méthodologie.
D'ailleurs, lorsqu'il s'agit de différencier journalisme classique du
journalisme proactif, les réponses des professionnels congolais des
médias sont claires : dans un pays en guerre, il n'existe pas de
journalisme classique, on ne peut que faire du journalisme de paix. Si
théoriquement cette réponse peut être intéressante
à entendre, serait-il le cas avec la pratique ?
Il serait inutile de passer en revue toutes les
émissions à vocation réconciliatrice pour le
démontrer. Nous nous contenterons dès lors d'analyser quelques
émissions pour chacune des quatre radios étudiées, en
commençant par l'exemple des productions types de la radio Okapi. Le
lecteur pourra dès lors comparer ce qui se fait chez les adeptes du
journalisme de paix d'une part, et chez ceux qui n'ont pas connaissance de ces
théories d'autre part.
Bien que cette radio ne soit pas un media local mais,
plutôt la concrétisation d'un projet d'une ONG internationale
appuyant le processus de paix en RDC, nous en parlons à titre exemplatif
et ça nous permettra de comprendre effectivement les contenus des
émissions de cette radio dite de la paix.
1. Radio Okapi
Eventaire des émissions proactives
En parcourant la grille de programme de la radio de la paix, nous
avons ressortis trois émissions proactives parmi les quelles :
- Parole aux auditeurs
- Dialogue entre congolais
- Okapi service
Analyse du contenu des émissions
1. Parole aux auditeurs
Parole aux auditeurs
Cette émission est une production interne de la radio
Okapi qui bénéficie de l'appui du budget annuel alloué au
fonctionnement de cette station de la paix.
Cible : cette émission vise
premièrement l'ensemble des auditeurs de la radio Okapi voulant
participer à l'émission pour enfin proposer des solutions au
thème développé.
Méthodologie : L'émission utilise une
méthodologie participative. C'est-à-dire que l'idéal de
réconciliation est exposé par les journalistes, mais que les
idées proposées proviennent directement des auditeurs, qui montre
les limites et les avantage que peuvent engendre le thème
développé.
Format : Il s'agit d'un magazine de 45 minutes,
composé principalement de reportages de terrain et d'interviews des
auditeurs. Le journaliste s'applique à illustrer la thématique
exposée par différents exemples, positifs et négatifs,
afin d'en tirer des conclusions.
Exemple : indemnisation des victimes de la
zaïrianisation. « Le président Mobutu a initié
dans les années 70 un mouvement politique appelé
zaïrianisation. Cette politique a consisté à attribuer aux
Zaïrois des biens commerciaux et des propriétés
foncières qui appartenaient à des opérateurs
économiques étrangers. Trente-six ans après, le
gouvernement congolais a décidé d'indemniser les victimes de
cette politique »92(*).
|
C'est le ministre Lambert Mende, porte-parole du gouvernement
congolais qui l'a annoncé au cours d'un point de presse à
Kinshasa. Cette décision est mue par le souci du gouvernement de
corriger les erreurs du passé au nom de la continuité de l'Etat,
a expliqué le ministre Mende. Pour réparer les préjudices
causés, le coût global est évalué à 800
millions de dollars. Mais dans un premier temps, un acompte de 5 millions de
dollars leur sera accordé. Cette décision bien salutaire
vis-à-vis des certains n'a cessé de semer une controverse dans
les mentales des certains cadres et auditeurs, nous l'avons remarqué
dans les interventions des auteurs au cours de cette émission du 21,
octobre 2010. Dans le déroulement de ce numéro l'invité
principal était le ministre de la communication et medias, porte-parole
du gouvernement. Venant pour éclairer les auditeurs, Lambert Mende a
reçu plusieurs questions et proposition concernant cette décision
du gouvernement
Cette logique, toujours identique, est une formule
trouvée par la Radio okapi pour faire participer les auditeurs de
proposer eux mêmes des s à leurs problèmes. Afin elle
rassemble au sein d'une même émission les différents genres
journalistiques : enquête et reportage de terrain.
A force de réorientations stratégiques
régulières, l'émission entend traiter de sujets qu'il juge
pertinents. Pour cette période après les élections et
à quelques mois des nouvelles élections, il s'agira
désormais d'axer les émissions sur des thèmes prioritaires
tels que : le social, dialogue, réconciliation des communautés
divisées et bonne gouvernance. Ces thématiques ont
été jugés comme les plus en pertinents vu le contexte
politique actuel.
2 .Dialogue entre congolais
Dialogue entre congolais
But : l'émission vise la
réconciliation des congolais à travers ses productions
quotidiennes. Elle touche de ce fait toutes les couches de la population
congolaise en traitant diverse thèmes.
Méthodologie : la méthodologie
utilisée dans les productions de la radio Okapi reste la même.
C'est la méthode participative. Si d'un coté on à les
invités, de l'autre coté on privilégie les interventions
des auditeurs. Ensemble ils proposent des solutions à leurs
problèmes.
Format : Il s'git d'une émission de 45
minutes. L'animateur annonce le thème et organise le débat.
Exemple : Dans un rapport publié mardi16
Novembre 2010, l'ONG International Crisis Group, spécialisée dans
la prévention des conflits à estimé que
les « deux ans de rapprochement entre Joseph Kabila et Paul
Kagamé n'ont pas donné les résultats
attendus »93(*)
les soldats gouvernementaux sont encore au prise avec les miliciens pour
contrôler des terres et des zones minières. En même temps
les civils subissent des violences extrêmes et la situation se
détériore.
|
Sur quoi s'est-elle fondée ? Cette ONG pour soutenir
cette affirmation et qu'elle solution propose-t-elle pour amener la paix au
Kivu ? Le journaliste a invité pour ce faire :
- le gouverneur de la province de Nord Kivu
- Le directeur de l'International Crisis Group pour l'Afrique
centrale et
- Le professeur Bob kabamba analyste et professeur en
prévention des conflits.
Comme pouvait constater le lecteur, le choix des intervenants
à cette émission nous parait judicieux et cela
témoignerait même la pratique des règles du journalisme de
paix.
3. Okapi service
Okapi service
Cible ; l'émission à une
visée nationale car il veut atteindre toute la population pays. Cette
vision est facilitée par la capacité des équipements que
possède la radio Okapi.
Objectif : Amener les différentes parties
à se mettre ensemble en vue de proposer des solutions à leurs
propres problèmes.
Méthodologie : l'émission est
toujours participative, une méthodologie propre à la radio Okapi.
Elle met en face les acteurs impliqués dans la situation pour parvenir
à une solution du problème débattu.
Format : il s'agit d'une production de soixante
minutes axées sur des thèmes controversé de la
société.
Exemple : Immigration clandestin : à
quel risque s'expose : voyagé en Europe est le rêve des
plusieurs congolais. Pour ce faire, bon nombre d'entre eux immigrent en toute
illégalité.
|
« Au fil de temps, il s'est développé
des réseaux mafieux qui facilitent ce trafic connu communément
sous le titre du phénomène « Ngulu » en RD
Congo. Les Artistes musiciens sont pointés du doigt dans ces
pratiques ; les clandestins courent des risques de tomber dans le filet de
la police du pays d'accueil et de faire la prison »94(*). Ceux qui réussissent
à s'établir dans ces pays éprouvent des difficultés
pour s'intégrer socialement et professionnellement.
Pour aborder cette question l'émission fait venir sur
son plateau ; un immigrant légal ; l'officier de liaison
à l'ambassade de Belgique et un jeune kinois rêvant d'aller vivre
en Europe.
Analyse de contenu de la grille de la Radio Okapi
Les medias remplissent différents rôles et
fonctions dans la société parmi nous les avons parlé dans
le premier chapitre de ce travail. Ce faisant, en analysant la grille de la
radio Okapi, nous voulons savoir comment / Dans quelle mesure cette
station participe-t-elle à l'instauration de la paix en RD. Congo.
La grille de programme de la radio Okapi nous présente
un indicateur de temps d'antenne hebdomadaire général (T.A.H.G)
10080 minutes par le fait qu'elle fonctionne 24 /24 et sept jours de la
semaine sur sept.
Emissions
|
Fréquence
|
pourcentage
|
- Parole aux auditeurs
-Dialogue entre congolais
-okapi service
|
60'
45'
60'
|
0,5
0,4
0,5
|
T.A.H
|
165'
|
1,6%
|
Source grille de la radio Okapi
Interprétation
Le premier résultat de cette analyse nous renvois
à un constat : Comment admettre qu'une station qui se veut
être « station de la paix » ne consacre dans sa
grille de programme que 1,6% de production pour la paix ? Notre
étude va encore plus loin pour constater que toutes ces productions se
font en français et pourtant une grande partie de la population de la
RDC reste analphabètes. En ce qui est du contenu des émissions,
les productions de la radio Okapi répondent toutes aux normes d'exercice
du journalisme de paix.
2. Radio télévision nationale Congolaise
(RTNC)
Eventaire des émissions proactives
Une grille pleine des émissions et moins
actualisée. la RTNC est une station qui se laisse prendre par la
légèreté dans la conception de sa grille. Certaines
émissions ne se trouvent même pas dans cette grille qui voici une
décennie n'est pas actualisée. C'est à ce niveau que nous
avons rencontré des difficultés pour nous rendre compte des
émissions proactives. Mais grâce aux cahiers des charges nous
avons pu ressortir trois émissions :
- A travers nos provinces
- Valeur et société
- La Nation en question
Analyse du contenu des émissions
1. A travers nos provinces
A
travers nos provinces
Cette émission est une production locale de la Radio
Télévision Nationale Congolaise lancée en 2004 ;
Cible : La population congolaise dans l'ensemble du
territoire nationale.
Objectif : Permettre au congolais de
se responsabiliser dans le développement du pays ;
- Consolider l'unité nationale, à travers cette
émission, le journaliste conscientise la population à être
unis pour bâtir un pays sur des valeurs républicaines et
nationalistes.
- Affermir la reconstruction nationale : le journaliste ici
tente de faire voir l'apport de chacun dans la reconstruction de la nation.
- Promouvoir et protéger le droit de l'homme
l'émission se montre ici civique par le fait qu'elle commence à
faire inculquer au public les notions de civisme en lui donnant les rudiments
sur les devoir et droit des citoyens pour chuter sur les notions tenaces de
droit de l'homme en proposant les pistes pour les défendre et le
protéger.
Format : Elle est un
magazine qui dure 55' diffusé tous le dimanche de 18h00' à
18h55'. Aucun reportage n'accompagne l'émission dans un sens proactif.
Le journaliste trace seul la marche à suivre sans accorder ne fut ce
qu'un moindre temps à la population de parler de leur expérience,
cela, quelque soit le thème choisi.
|
Malgré cette volonté, nous remarquons
premières que la RTNC étant media public accuse des
sérieux problèmes dans son fonctionnement, les problèmes
liés au financement des productions, les ressources humaines nos
motivées quelque part les rédactions reste homogène par le
fait qu'on case des frères parce qu'on veut satisfaire son appartenance.
Tous ces maux n'ont pas permis à cette station de faire son vrai
travail. Cela se remarque encore dans les productions telles que :
2. Valeur et société
Valeur et société
Cible : La population congolaise dans l'ensemble du
territoire nationale.
Objectif :
- un programme de mobilisation civique un changement de
mentalités :
- Favoriser la pratique des valeurs morales et
républicaines
- reconstruction du pays.
Méthodologie : la méthodologie de
cette émission est celle qui met sur un même plateau un
journaliste et un invité. Pour discuter d'un thème.
Format : elle une chronique de 45 minutes qui
passe trois fois, dans les quatre langues du pays
Exemple : les congolais et la défense des valeurs
nationales
|
En abordant ce thème, la chronique vise à
mobiliser les congolais à défendre ou qu'il soit son
identité le choix des invités se fait rarement souvent, ce sont
des interviews et d'animations.
3. La Nation en question
La Nation en question
Il s'agit là aussi d'une émission produite
localement lancé en 1998
Cible : cette émission visait
premièrement l'ensemble des auditeurs de la radio
télévision nationale congolaise
But : exhorter le citoyen à oeuvrer tous
dans la :
- La reconstruction du pays
- Restauration de l'autorité de l'état
- Rétablissement de l'état sur tout le plan
Format : c'est une chronique de 50 minutes qui
passait de 8h15' à 8h30' diffusée trois fois la semaine. Avec une
rediffusion.
Méthodologie : la méthodologie des
émissions de la Radio Télévision Congolaise semble
être identique. Des émissions consacrées aux
interviews. On ne rencontre nulle part un esprit de pro activité ni
encore de participation
|
Cette émission a, à son temps aggravé les
conflits entre le Rwanda et le Congo avec les slogans Boma rwandais tika nioka.
Le slogan met en comparaison le Rwandais à un serpent, pour au tant dire
qu'ils sont virulent, « ces émissions avait des propos dures
mais comme la radio devrait lutter contre la désinformation sur
l'avancée des milices étrangères, et à travers ses
programmes devrais transmettre les mots d'ordre du gouvernement. On a
assisté aux dérapages énormes dans les langages des
animateurs des ces émissions que les autorités de
réglementation ont toute fois tolérés » (95(*))
Face à toutes ces dérives, quelle a
été la réaction de la corporation ? Celle-ci s'est
exprimée sur trois fronts. « 1°) Le renforcement des
mécanismes d'autorégulation par une diffusion constante des
règles d'éthique et de déontologie Professionnelle
2°) Le renforcement des capacités des professionnels des
médias 3°) L'institution d'un monitoring quotidien des
médias en vue d'épingler les atteintes aux règles
fondatrices du métier d'informer.»96(*) il faut bien le reconnaitre comme le souligne Frère
que si à Kinshasa les medias se comportaient ainsi dans les zones de
tensions contrôlées par ces milices, le cas avec l'Est du pays, ou
une radio contrôlée « par les milices Maï Maï,
La Voix du Patriote, a appelé clairement, dès janvier 1998,
à l'élimination des «Tutsi» et a incité les
populations à «aider les frères Bahutu à
reconquérir le Burundi et le Rwanda».(97(*))
Techniquement le relais a été renforcé
dans le but d'atteindre toute la population et les provinces menacées.
Les émissions Swahili ont augmenté. Au niveau des stations
provinciales, il leur a été demandé de renforcer leurs
programmes avec les émissions.
Analyse du contenu de la grille de programme de la
RTNC
Emissions
|
Fréquence
|
pourcentage
|
A travers nos provinces
|
55'
|
0,5
|
- Valeur et société
|
45'
|
0,4
|
- La Nation en question
|
50'
|
0,4
|
T.A.H
|
I50'
|
1,4
|
Interprétation
Apres étude de la grille de programme de la Radio
Télévision Nationale Congolaise, nous remarquons la
présence de quelques émissions de paix. Avec 1,4 % des
productions la RTNC semble mettre une attention particulière sur la
station du pays. Même si telle peut être le cas mais qu'en est-il
contenu de ces émissions qu'elle qualifie de proactives ? Se
référent aux normes d'exercice du journalisme de paix comme
annoncées par Lynch et Mc Goldic, aucune de toutes ces productions de la
RTNC n'est vraiment proactive. Pour tant cela aurait être mieux
expérimenté dans cette station par le fait que toutes ces
émissions étaient diffusées en toutes les langues
nationales ; avec la facilité d'atteindre toutes les couches.
3. TOP Congo Fm ;
Eventaire des émissions proactives
En parcourant la grille de programme de top Congo nous sommes
impressionnés par la diversité des émissions. La situation
actuelle du pays n'a pas laissé de coté l'attention du
programmeur. De toutes ces émissions nous n'avons identifié
qu'une seule émission proactive :
- Justice pour la paix
Analyse du contenu de l'émission
1. Justice pour la paix
Justice pour la paix
Elle est une émission maison, un système que la
plupart des stations à Kinshasa voir dans des provinces adopte ces
dernières années. Qui ne bénéficie aucun
financement ni même un sponsoring extérieur.
But : Il s'agit bien dans cette émission de
préparer les esprits à la culture de la tolérance. Ceci
dans le but de promouvoir « une culture de la paix visant
à comprendre à la population que la justice est
l'élément clé pour la culture de la paix tout donnant la
possibilité au public de connaitre ses droits et devoirs »
(98(*)). Au Congo, les
déclarations sur les viols et les violations des droits de l'homme sont
les refrains quotidiens des institutions internationales. Par ailleurs on
décrie souvent le fonctionnement de l'appareil judiciaire congolais
qu'on qualifie d'un appareil corrompue, cette émission s'appui sur la
manière à laquelle les jugements sont rendus.
Méthodologie
L'émission utilise une méthodologie
participative. Il a des reportages et quelques analyses et expériences
sur le thème traité
Format : Elle est une
émission qui passe de 20h00' à 20h30' Il s'agit d'un magazine de
30 minutes, composé principalement de reportages de terrain et
d'interviews les juges et les participants. Le journaliste s'applique à
illustrer la thématique exposée par différents exemples,
positifs et négatifs, afin d'en tirer des conclusions.
Exemple l'audience de l'affaire Maitre Firmin Yangambi,
Colonel Eliya et d'autres complices. Il a été question dans ce
numéro d'une audience de confirmation de charge. Et la partie
défenderesse a amené ses questions afin de comprendre la
légalité des charges portée contre Maitre Firmin Yangambi.
Aussi le ministère public devrai apporter une précision sur des
personne supposées être impliqué dans cette situation
(99(*)).
|
Le magazine programmé est bien le reflet de la
réalité juridico-sociale au Congo, tout au moins, les
journalistes s'évertuent à ce qu'ils représentent le plus
fidèlement possible la situation du pays. On y trouve de fois un
mélange genres.
Analyse de la grille de programme
Emissions
|
fréquence
|
pourcentage
|
Justice pour la paix
|
45'
|
0,4
|
T.A.H
|
45'
|
0,4
|
Interprétation
0,4% ne représente rien comme production proactive sur
Top Congo Fm. Malgré cette volonté de participer aux efforts de
l'instauration de la paix au Congo, de loin cette émission répond
aux normes.
4. DIGITAL Congo
Si certaines stations pensent cas même à
insérer dans leurs grilles des émissions visant à soutenir
les efforts de l'instauration de la paix en RDC ; certaines d'autres
stations comme Digital Congo ne semblent pas prendre en compte les
réalités actuelles du pays. Aucune émission proactive n'a
été trouvée dans sa grille de programme.
III.3.1.3. Les informations d'actualité : étude
de quelques cas concrets
Un journalisme proactif peut se réaliser au travers de
chaque phrase prononcée à l'antenne. Il serait dès lors
réducteur de n'envisager l'influence positive des médias
qu'à travers des magazines ou du théâtre radiophonique. Le
journalisme de paix peut s'appliquer à tout moment : dans le choix d'un
interlocuteur, dans les propos tenus au cours d'animations libres, dans la
façon de présenter les informations chaudes. Les radios
privées abordées plus haut (Top Congo et Digital Congo), disent
toutes vouloir promouvoir la paix et la réconciliation de la population
Congolaise. C'est pour cela que nous allons tenter, d'analyser, le traitement
de l'information d'actualité de Digital Congo. Mais avant tout un exemple de la Radio okapi pour
nous permettre d'arriver à une bonne analyse et jugement sur la mise en
pratique du journalisme de paix.
Radio okapi : Situation précaire pour 500
réfugiés de la RDC à Brazzaville
Le 20 septembre, 2010. « Quelque cinq cents
réfugiés de la RDC installés depuis dix ans à
Brazzaville, capitale du Congo, ont lancé lundi un appel urgent
d'assistance. Depuis quatre jours, femmes et enfants manquent de la nourriture,
de l'eau potable, et dorment à la belle étoile sur un site
situé près de l'ambassade de Libye à
Brazzaville »100(*).
Le journaliste qui a traité cet article reste
focalisé dans la dénonciation de la situation des refugiés
et, aussi se base sur la recontextualisation du contexte plus
général des risques qu'ils courent.
Il donne par ailleurs la parole aux refugiés d'une part
et d'autre part au gouvernement du Congo Brazzaville.
Tenant compte des recommandations énoncées par
Lynch et Mc Goldrick pour réaliser un journalisme proactif, se penchant
sur les choix des intervenants nous remarquons un équilibre parfait dans
le traitement de cet article que nous qualifions d'un article proactif
Digital Congo : Crise au sein de
l'assemblée provinciale de Kinshasa
Le 10 Septembre 2010, l'assemblée provinciale de
Kinshasa est paralysée d'une crise qui ne permet pas le bon
fonctionnement de cette institution. A la base le président est
accusé de me gestions, incompétence et bien d'autres reproches
liées à sa famille politique qui veut à tout pris lui
déchoir de perche de l'assemblée provinciale. Le reportage
commence en ces termes « on aurait assisté à un
film à deux épisodes »101(*) T.A 1'33''.Le journaliste qui a rédigé ce
reportage semble banalisé le conflit, il ne songe même pas
d'accorder la parole aux députés des différentes plates
formes de s'exprimer. Ce ci ne répond donc pas aux critères
énoncés par Lynch et Mc Goldrick, qui préconisent le
dialogue comme source de solutions. Les journalistes auraient pu dès
lors poser des questions donnant lieu à un débat constructif,
notamment en demandant aux intervenants d'exposer des solutions aux diverses
conséquences négatives de cette motion. ..
Cette manière de traiter l'information trouve sa
réponse dans notre enquête menée dans les rédactions
pré citées, auprès d'un échantillon
représentatif de 70 professionnels des médias congolais, met en
évidence la conception qu'ont les journalistes congolais de leur
rôle dans la société. La plupart des personnes
interrogées s 'accordent à dire que leur rôle est de
diffuser des informations exactes qui ont été recoupées
(76% tout à fait d'accord), d'éduquer ses auditeurs (55% tout
à fait d'accord, 32% d'accord, 13% abstentionniste), de les
protéger (37% tout à fait d'accord, 39% d'accord,24% ont
ému des avis partagés) et enfin, 87% des journalistes
considèrent qu'ils possèdent un rôle de contre-pouvoir, de
chien de garde de la démocratie.
III.4. Critique de l'opérationnalité
concrète du journalisme pour la paix en RDC
Nous avons abordé dans cette études les
différents types de productions qui composent, au Congo, le journalisme
de paix : les programmes de fiction, les programmes à vocation
réconciliatrice et enfin le traitement des informations
d'actualité. En soit, aucune des émissions analysé ici,
répond aux normes et principes du journalisme pour la paix, en dehors
des émissions de la radio Okapi avec un faible pourcentage. Les
animateurs de débats se contentent de poser les questions - certes
judicieuses - sans toutefois donner aux gens ordinaires l'occasion de
s'exprimer sur la question, sans proposer eux-mêmes de solutions
alternatives au problème rencontré. Le cas du reportage sur
l'assemblée provincial de Kinshasa de Digital Congo. Il faut noter en
dehors de tout cela les remarques suivantes :
Mettre en évidence les intérêts et les
buts partagés qui peuvent révéler un terrain d'entente
entre factions opposées, trouver des personnes affectées qui sont
opposées à la crise et inclure leurs opinions, distinguer vos
propres opinions des faits.
Citer le nom de celui qui donne son opinion afin de souligner
que c'est une opinion et non un fait ; appeler les gens par le nom qu'ils
s'attribuent au lieu d'utiliser des termes comme "extrémiste",
Les émissions de la RTNC, elles, restent assez
superficielles, et n'atteignent pas le degré de finesse d'un
débat où les intervenants auraient l'occasion de rebondir sur les
propos les uns des autres.
La même remarque s'adresse à l'émission
justice pour la paix de Top Congo Fm. Si nous pouvons bien le souligner, les
professionnels congolais se disent faire le journalisme pour la paix, chose
drôle, ne fut ce que le fondateur et même la théorie sur le
journalisme proactif ils ne maitrisent pas.
Tirer des conclusions quant à
l'opérationnalité concrète de ces différents
concepts n'est pas chose aisée : les styles se mélangent, les
situations, les acteurs et les époques également. Les niveaux de
conscience ou d'application des théories du journalisme de paix varient
aussi : tandis que pour certains ces principes sont une véritable ligne
directrice de travail, d'autres n'ont conscience que de leur
responsabilité sociale en tant que journaliste.
Nous tenterons dans ce dernier point de dresser un bilan de la
situation du journalisme de paix, en soulignant les différents impacts,
les éventuelles questions déontologiques ou problèmes de
pertinence qu'ils soulèvent
Cependant, « dans un pays aussi grand que toute
l'Europe occidentale, où des millions de gens n'ont pas accès aux
médias » (102(*)),
les campagnes en faveur de la paix ne sont pas faciles à mener. La
sensibilisation des professionnels des médias à la pratique d'un
journalisme d'apaisement des coeurs et des esprits est menée au prix de
mille et une difficultés. Les maisons de presse se sont arrangées
pour gonfler leur grilles que des émissions internes, ne donnant donc
pas la possibilité au production extérieure, Aussi même si
le Code d'éthique et de déontologie est largement diffusé,
grâce à sa distribution gratuite à Kinshasa comme en
provinces, plusieurs contrées non couvertes par les médias
échappent.
Dans son allocution d'une table ronde au Port Elisebeth,
Polydor Muboyayi affirme que : « L'Observatoire des
Médias Congolais ne désespère pas de pouvoir disposer,
dans les années à venir, des moyens conséquents pour
consolider le journalisme de paix déjà en marche.
Il poursuit en disant : La paix est tellement
précaire en RDC que si la presse relâche la surveillance des
propos et actes des gouvernants et des leaders d'opinion, la catastrophe peut
vite arrivée. » (103(*)) si tel peut être le cas nous pensons pour ce
faire, « Le but avoué est de favoriser un journalisme
plus juste, d'encourager la liberté et la responsabilité de la
presse »104(*) La
pratique du journalisme proactif , tache difficile aux journalistes
congolais mérite être vulgarisé. Ce dernier apportera des
fonctions qui leur confèrent des responsabilités importantes et
délicates dans les pays en conflit ou sortant de crise où la
question du pluralisme de l'information et du partage équitable de la
parole dans l'espace public devient encore cruciale. Il faut
nécessairement une formation aux journalistes congolais pour comprendre
l'importance et l'impact du journalisme pour la paix.
Les radios de l'est de la RDC semblent mettre dans leurs
statuts, la réconciliation et la promotion de la paix parmi les
objectifs poursuivis. Cette réalité n'est pas le cas pour les
radios de Kinshasa qui demeurent à tout pris commerciales ; pour
n'envisager que les recettes.
CONCLUSION
Dans ce chapitre le plus long de cette étude, il a
été question de faire un état de lieu de la presse au
Congo depuis le temps de l'indépendance jusqu'à nos jours. Ce
choix se justifie, par le fait que nous ne pourrions pas arriver à
parler d'une critique de l'opérationnalité concrète du
journalisme de paix en RDC, sans connaitre comment cette presse a-t-elle
évolué car tous qui se fait aujourd'hui est le fruit de
l'héritage du traitement de cette presse qualifiée des presse de
révolution avec le MPR et c'est à travers l'analyse du paysage
que nous avons à nous rendre compte de la véracité des
concepts tels que : l'indépendance, la liberté de la presse.
L'applicabilité concrète de ces concepts tant parlés dans
les différentes rédactions ne peut engendrer que la
vérité du journaliste et l'impartialité
Il est vrai qu'actuellement des mutations sérieuses
doivent être signalées. Néanmoins, nous devons signaler le
faible niveau de la formation dans les filières de formation
journalistique du pays. L'information est une chose sérieuse pour la
laisser pratiquer à n'importe qui. La société
démocratique que notre pays cherche à construire, exige du
journaliste une formation de haut niveau, telle est la garantie même de
l'exercice de la conquête de la liberté de la presse
L'inventaire des différentes émissions
sélectionnées en rapport avec les programmes que nous avons
choisi pour analyse l'opérationnalité du journalisme pour la
paix, nous ont édifiés à juste titre. Car le travail du
journaliste congolais ne nous inspire pas une responsabilité sociale
personnelle de la part de tout un chacun. Moins encore l'engagement personnel
en faveur d'une promotion de la paix.
CONCLUSION GENERALE
Trois millions et demi de morts en RDC : le bilan des 15
dernières années est lourd pour ce pays, aujourd'hui
engagé dans des processus de paix et de la démocratisation. Le
pays a connu un développement extraordinaire ces dernières
années, passant, en moins de vingt ans, du monopole d'une poignée
de médias gouvernementaux à une offre foisonnante. Ces
médias ont joué un rôle dans l'exacerbation des tensions
et, aujourd'hui, la reconstruction d'un secteur des médias guidé
par les principes professionnels, et non par la propagande, le nationalisme et
les crispations identitaires, n'est pas chose facile.
Choisir la RDC comme cas pratique pour analyser
l'opérationnalité concrète du journalisme de paix a permis
de mettre en lumière toute la complexité de son application sur
le terrain. Les différents types d'acteurs peuvent être nombreux,
les types de productions également, les motivations pour mobiliser le
concept du journalisme de paix aussi est un problème pour les medias
congolais. De même, les attitudes varient selon l'époque et le
degré de tension du pays.
L'utilisation des médias dans le but de promouvoir la
paix est, somme toute, louable. Ne nous voilons pas la face : aucun journaliste
ne peut réaliser cet exploit qui consiste, lorsqu'il entre dans la salle
de rédaction, à mettre entièrement de côté
toutes ses expériences passées, ses déceptions ou ses
espoirs, ses idéaux religieux ou politiques. Le processus de
sélection de l'information lui-même résulte en quelque
sorte d'une prise de parti. Alors, quitte à prendre parti, autant le
faire en faveur d'une paix durable, en promouvant le dialogue ou en offrant aux
récepteurs de l'information toutes, les clés pour qu'ils
comprennent réellement les tenants et aboutissants d'un fait de
société.
Il faut plutôt penser le texte journalistique comme le
produit final d'un acteur social, c'est-à-dire d'un individu
« jouant un rôle dans lequel s'actualisent les attentes
d'autres acteurs concernés par son travail : cela implique qu'un texte
journalistique n'est pas uniquement l'oeuvre d'un sujet individuel, mais le
produit d'un système de relations dans lequel le journaliste
n'intervient, à titre d'acteur, qu'à l'étape
final » (105(*))
L'exemple de la radio Okapi est frappant : une énorme
structure radiophonique mis sur pied, adoptant d'emblée l'ampleur d'un
média national. Un organe auquel est expérimenté le
journalisme pour la paix. Les émissions comme : Dialogue entre
congolais, Parole aux auditeurs démontre l'impact du journalisme
proactif. Pourtant, la survie de cette radio n'est pas rassurant surtout, quand
le mandat de la Monusco prendra fin. Projet non pérennisé. Qui
aura les moyens dans le contexte congolais de financer une radio dont les
coûts de fonctionnement annuels s'élèvent à 8
millions de dollars ?
BIBLIOGRAPHIE
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www.sfcg,org
www.panosparis.org
4. Cours
BIYOYA, Politique étrangère de la RDC, 2010-2011,
inédit, 2e licence Journalisme FLSH/Unikin.
KAMATE, Cours de politique comparée de la communication,
inédit, deuxième licence FLSH, Université de Kinshasa
2009-2010
5. Elements sonores
Elément sonore de l'émission justice pour la paix
du 23 Aout 2010
Elément sonore de l'émission A travers nos
provinces de la RTNC du 23 Aout 2010,
Archive
Elément sonore du journal parlé de Digital Congo
du10 septembre 2010
Elément sonore du journal parlé de la Radio Okapi
du 21 Septembre 2001
Elément sonore de l'émission Parole aux auditeurs
du 21 Octobre 2010
Elément sonore de l'émission Dialogue entre
congolais du 17 Novembre 2010
6. Entretiens
Cyril Malandu journaliste à entretien personnel Top
Congo
Isidore Kabongo entretien personnel à la RTNC
Emmanuel Tambwe Balayi entretien personnel RTNC
Bijou IDI entretien personnel, Digital Congo
7. Liste des responsables des médias
rencontrée dans le cadre de l'étude : (entretiens
téléphoniques ou échanges par mail)
Kizito Mushizi (Radio Maendeleo),
Cléophas MAPENDANO CISHAMI (Ibra Radio ou Studio neno
lauzima)
Boniface BAHIZIRE (Radio Takulengwe)
Jacques KUKUNI (Radio Mungano)
LISTE DES SIGLES
ONG : Organisation Non Gouvernementale
RDC : République Démocratique du Congo
RSA : République Sud Africaine
AFDL : Alliance des Forces Démocratiques de
Libération
RFI : Radio France Internationale
FH : Fondation Hirondelle
RFA : République Fédérale
d'Allemagne
CICR : Comité International de Croix Rouge
PNUD : Programma des Nations Unies pour le
Développement
IFES : Fondation Internationale pour les Systèmes
Electoraux
USA : United State of America
SFCG : Search For Common Ground
USAID : Agence Américaine pour le
Développement International
IPP : Institut Panos Paris
MPA : Media pour la Paix
DRIM : Droit et Renforcements Institutionnels des
Médias
DDR : Démobilisation, Désarmement et
Réinsertion
OZRT : Office Zaïrois de Radiodiffusion et de
Télévision
MPR : Mouvement Populaire de la Révolution
RTKM : Radio Télé Kin Malebo
HAM : Haute Autorité Media
OMEC : Observatoire des Médias Congolais
UNPC : Union Nationale de la Presse Congolaise
MONUC : Mission des Nations Unies au Congo
RTNC : Radio Télévision Nationale
Congolaise
RATELESCO : Radio Télévision Scolaire
JED : Journaliste en Danger
BBC : British Broadcasting Corporation
ANNEXES
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHES
i
AVANT PROPOS
iii
INTRODUCTION
4
PROBLEMATIQUE
4
HYPOTHESE
4
CADRE THEORIQUE
4
CHOIX ET INTERET DU SUJET
4
METHODES ET TECHNIQUES
4
ORIENTATION DE L'ETUDE
4
ARTICULATION DE L'ETUDE
4
Chapitre 1. APPROCHE CONCEPTUELLE
4
I.1. INTRODUCTION
4
I.2. LES MEDIAS
4
I.2.1. Définition
4
I.2.2. Fonction des médias
4
2. La réputation des organes
d'information
4
1.2.3 Rôles des médias
4
I.2.4. Typologie des médias
4
I.2.5. Les médias : leur
usage et leur destinée
4
I.2.6. La désinformation
4
1.2.7. La vérité du
journaliste
4
1.2.8. Les journalistes et leurs
environnements
4
1.2.9. La ligne éditoriale et la
restriction de l'information
4
CONCLUSION
4
Chapitre II. CONSIDERATIONS THEORIQUES
DU JOURNALISME POUR LA PAIX
4
II.1. INTRODUCTION
4
II.2. LE JOURNALISTE PROACTIF
4
II.2.1. Comment pratiquer un
journalisme proactif
4
II.2.2. Les règles du
journalisme proactif
4
II.2.2.1. Traitement
médiatique
4
II.2.2.2. Quelques vocabulaires
à éviter
4
II.3. DIFFERENCE ENTRE UN REPORTAGE PROACTIF ET
TRADITIONNEL
4
II.3.1. Reportage traditionnel
4
II.3.2. Reportage proactif
4
II.3.3. Tableau comparatif
4
II.3.4. Critique de
l'instrumentalisation du journaliste
4
II.3.5. Critique et observation
portées contre le journalisme de paix
4
II.3.6. Différence entre la
vision de l'instigateur de l'initiative avec celles de la majorité
4
II.3.7. Dilemme de pérennisation
des projets d'appui du journalisme de paix
4
II.3.8. Quelques ONGS d'appui au
journalisme pour la paix en RDC
4
CONCLUSION
4
Chapitre III. CONTROVERSE DES MEDIAS
DANS LA RESOLUTION DES CONFLITS EN RDC
4
III.1. INTRODUCTION
4
III.2. PAYAGE MEDIATIQUE CONGOLAIS
4
III.2.1. Mots d'histoire
4
III.2.2. Avant le discours de 1990
4
III.2.3. 1990, La
libéralisation
4
III.2.4. La presse pendant Kabila le
père
4
III.2.5. La presse sous Joseph KABILA
(le début d'une transition politique)
4
III.2.6. La situation actuelle
4
III.2. REGARD SUR LE PAYSAGE RADIOPHONIQUE
CONGOLAIS
4
III.2.1 Les médias publics
4
III.2.2 Les radios privées
4
III.3. LE JOURNALISME POUR LA PAIX EN RDC
4
III.3.1. Les types de production
4
III.3.1.1. Les programmes de
fiction
4
III.3.1.2 Les programmes à
vocation réconciliatrice
4
III.3.1.3. Les informations
d'actualité : étude de quelques cas concrets
4
III.4. Critique de l'opérationnalité
concrète du journalisme pour la paix en RDC
4
CONCLUSION
4
CONCLUSION GENERALE
4
BIBLIOGRAPHIE
4
LISTE DES SIGLES
4
ANNEXES
4
* (1) R. MANOFF, Jeux
de rôles : les rôle potentiel des medias dans la
prévention des conflit et la gestion , Track two,
université de Cape town,1998, pp12
* (2) MELONE
S., TERZIS G. et BELELI O., Using the media for conflict
transformation, the Common Ground Experience, Berghof Handbook
for conflict transformation, Berlin, 2002 Cité par Marie Soleil
Frère, Medias et conflits, acteurs de paix ou vecteur de paix,
Bruxelles Co édition, AGRIP et COMPLEXE, 2005, pg
* (3) Michel BEN ARROUS
(Dir) : Médias et conflits en Afrique, Institut Panos,
Afrique de l'Ouest, Paris, Karthala, 2001, p173
* (4) E. KATZ , A propos des
medias et leurs effets, dans L, SPEZ.G.COUTTLE.P techniques et
systémiques, université de Grenoble, 1990, pg 275.
* (5) A. LARAMEE, et B. VALLE,
La recherché en communication ; éléments de
méthodologie, Canada, presse de l'université de
Québec, 2002 pg 78
* (6) Marie Soleil FRERE (dir)
Afrique centrale : Medias et conflits. Vecteurs de guerres ou acteurs
de paix, Bruxelles, Grip 2005, pg57
* (7) M BEAUD ; L'art
de la thèse : Comment rédiger et préparer une
thèse de doctorat, un mémoire de DEA ou de la maitrise de tous
travails universitaire, Paris, la Découvertes, 1999, p 19
* (8) M. GRAWIZT :
Méthode de recherche en sciences sociales ,5è
éd., Paris, Dalloz 1981, p 34
* (9) A. LARAMEE et B.
VALLEE, Op cit, p 22
* (10) Convention de Muniche
sur les devoirs et des droits des journalistes du 21au 25, Novembre, 1971
* (11) D. ELLIOT(dir)
Responsible journalist, Beverly, Hills, New bury Park, London, New
Dehli, sage 2è ed, 1998 pg 7
* (12) CHARAUDEAU Patrick,
les discours d'information médiatique. La construction du miroir
social, Paris Nathan. Ina 1997, pg 45
* (13) Francis BALLE, Les
Médias, Paris, PUF,( Que sais-je ?n°3694), 2004,p83.
* (14) BALLE F,
Op-cit, pg 69
* (15) Francis BALLE,
Medias et société, presse audiovisuelle,
télécommunication et internet, 11è éd., Paris,
Montchrestien, 2003, p 657.
* 16 HEINDERYCKS F, la mal
information, Plaidoyer pour une refondation de l'information, Bruxelles,
Labor, 2003, p 75
* (17) ROZUMILOWICZ, Beata
(2002). « Democratic change : a theoretical perspective », in
Media Reform, Democratizingthe media, democratizing the state, éd.
préparée par Price E., Monroe, Beata Rozumilowicz, Stephan
G.Verhulst. London : Routeledge, p. 9-26.
* (18) NKINGI, Dominique Ch
(2004) Le rôle des medias dans la reconciliation et dans la
reconstruction de la République démocratique du Congo»,
rapport pour le Séminiare International sur la gestion de la transition
en République Démocratique du Congo, p. 233-241.
* (19) NORDENSTRENG, Kaarle
(1997). « Beyond the Four Theories of the Press», in NETHERLANDS,
Jan. Media and Politics in Transition, Servaes & Rico Lie (eds),
p. 97-109.
* (20) NKINGI, Dominique Ch,
op-cit pg 238
* (21) WOLFSFELD, Gadi (2008). « The
Role of the News Media in Peace Negociations : variations overtime and
Circumstance », in Contemporay Peacemaking : Conflict, Peace Process
and Post-War Reconstruction, éd. préparée par John
Darby and Roger MacGinty. 2e éd., New-York : Palgrave MacMillan Edition,
p. 131-144.
* (22) Idem, pg 140
* (23) A. BOURDIN, Mc LUHAN
in communication, technologie et société, Paris, éd.
Universitaire, 1970, p33.
* (24) Alain BOURDIN Op.
cit, pg 35
* (25) Francis BALLE,
Op.cit., p86
* (26) ARROUS Michel Ben (dir)
Op-cit,pg 25
* (27) Marc-François
BERNIER, « une vision systématique de la vérité
en journalisme »,in les cahiers du journalisme n°13 -
PRINTEMPS 2004, pg124
* (28) Marc François
BERNIER Op-cit, pg126
* (29) Ndiaga LOUM, « Les
médias dans un contexte de pauvreté : entre contraintes et
solutions ».in Les
Cahiers du journalisme n°15-Hiver 2006
* (30) MAIGRET, Sociologie
de la communication et des médias, Paris, Armand Colin, 2003,
p42.
* (31) Marie Soleil
Frère, Op. cit., 2005, p10.
* (32) Johan GALTUNG, High
road, low road , charting the course for peace journalism
« Track Twoo » vol7 n°4, 1998 disponible sur
www.ccr.ac.za/archive/Two/7-4
* (33) LABANA LASAY ABAR,
les conflits, stratégies, prévention, gestion et modes de
résolution, Kinshasa, Chaire Unesco, 2007, pg15
* (34) Loretta HIEBBER,
Lifeline media : Reaching populating in crisis ; Media action
international, Genève 2001, cité par Marie Soleil
Frère : Op-cit p10. Document disponible sur
www.worldbank.org,.
* (35) Marie Soleil
Frère, Op. cit., p18.
* (36) Loretta Heeber, Op.
cit., p59.
* (37) BIYOYO, Politique
étrangère de la RDC, 2010-2011, 2e licence
Journalisme FLSH/Unikin.
* (38) Lynch J., Reporting
the World : The findings, A pratical cheklist for the ethical reporting of
conflicts in the 21th century by journalists, for journalist, 2002,
pp72-74. Disponible sur
http://www.reportingworld.org.uk/files/rtw-booklet.pif
* (39) Galtung, Op. cit.,
p 28.
* (40) Ross Howard :
conflict sensitive journalism, Copenhague, Impacs (institute for
media policy and Civil Society), 2003 p 20
* (41) Ross HOWARD :
Les médias et consolidation de la paix : une table ronde,
Institut pour les médias, la politique et la société
civile Londres, Vancouver, 199 9, p33.
* (42) Albert Londre, Terre
d'ébène, Paris, éd Albin Michel, 1927, p60
(écrit au retour d'un séjour de quatre mois en Afrique de
l'ouest)
* (43) Résolution 1003
du Conseil européen sur l'éthique du journalisme, article 12.
* (44) Résolution 1003
du Conseil européen, Op cit., article 13.
* (45) Conseil de l'Europe, Op.
cit, article 84.
* (46) Frohardt M., Use and
abuse of medias in vulnerables societies, Us Institute of peace,
Washington 2009, p13.
* (47) KIMANI Many, La
radio, instrument de réconciliation, Afrique Renouveau n°213,
octobre 2007, p3.
* (48 )
www.hirondel.org /
* (49) www.sfcg,org
* (50) www.panosparis.org
* (51) Marie Soleil FRERE,
Op-cit, pg 78
* (52) Marie soleil FRERE,
Op cit p, 35
* (53) www.sfcg.org
* (54) www.sfcg.com
* (55) Mark FROHARDT,
Op.cit, p29.
* (56) Marie Soleil FRERE,
Op.cit., p16.
* (57) Ross Howard, Francis
Rolt, Hans van de Veen et Juliette Verhoeven, The power of media-A Handbook
for peacebulders, European centre for conflit prevention, Utrecht 2003,
cite par MSF, p48.
* (58) IPP et RFI :
Afrique des grands lacs ; comprendre la crise, Paris, Panos,
2004 p 7
* (59) Marie-soleil FRERE
Op. cit, p98
* (60) TSHONZ Mata, Medias
au Zaïre, s'aligné ou se libérer, Paris, Harmattan,
1996, pg 37
* (61) Vicky ELONGO, Cours
de politique comparée de la communication, inédit,
deuxième licence FLSH, Université de Kinshasa 2009-2010
* (62) TSHIONZA Mata,
Op-ci, pg 37- 39
* (63) Jerry MPERENG Djery,
Presse et histoire du Congo-Kinshasa. Le discours de la presse et son
rôle dans le processus de la démocratisation de 1990 -
1995, Thèse pour obtenir le grade de
Docteur en sciences du langage de l'Université de
CERGY-PONTOISE, octobre 2004,p 175
* (64) Document n°
075/I.M.K./355/78, N'sele, mars 1978.
* (65) THSIONZA Mata
Op-cit, pg 40
* (66) Mubangi
Bet'ukany, « le parcours de la presse congolaise et le
rôle de l'oralité comme relais de l'information en
Afrique ? » in les enjeux de l'information et de la
communication, disponible sur http /www. Ugrenoble3.fr /les
enjeux/2007/mubangi pg 2
* (67) Idem, pg 2
* (68) Juakali KAMBALE,
« la presse congolaise fonctionne comme dans l'anarchie »,
éditeur de l'hebdomadière Graben, disponible sur
www.grandlacs.net/doc/2537.pdf
* (69) « La
répression de la presse au zaïre pendant la transition »,
Cahiers Africains, n°9-10-11, 1994, p.283. Cité par
Marie-soleil Frère (éd) op-cit. p.99
* (70) MUBANGI BET'UKANY
Op-cit, p3
* (71) Etude sur les radios
de l'est du Congo (RDC) réalisée par Jacques Soncin à
la demande de Nederlands instituut voor Zuidelijk Afrika-NIZA et de l'Institut
Panos Paris-IPP, achevée en décembre 2004, p14
* (72) Marie-soleil FRERE,
Op-cit, p 100
* (73) Selon Journalistes en danger (Jed),
ONG congolaise créée en 1999 et vouée à la
défense de la liberté de la presse au Congo. Longtemps
parrainée par Reporters sans frontières, Jed est, depuis 2002,
membre de l'Ifex (International Freedom of Expression Exchange), ce qui
constitue une reconnaissance internationale de la qualité du travail
effectué par cette organisation.
* (74) Jerry M'PERENG DJERI,
Op-cit,p 35
* (75) Marie-soleil FREREe,
Paysage médiatique congolais. Etat des lieux, enjeux et
défis, étude réalisée sous la supervision de
France coopération internationale avec appui de la coopération
Britannique et de la coopération Française ; octobre 2008, p
72
* (76) Marie- soleil
Frère Op-cit, p102
* (77) Idem, p7.
* (78) L'Ordonnance n°
81-050 du 2 avril 1981 portant création et statuts d'un
établissement public dénommé Office zaïrois de
radiodiffusion et de télévision (OZRT). Le changement de
dénomination de l'office n'a jamais été légalement
entériné.
* (79) Isidore KABONGO
Directeur des programme de la RTNC entretien du 26 Aout 2010
* (80) Georges Tshionza :
Op cit, p.23-32.
* (81) Isidore KABONGO,
entretien personnel, RTNC le 01Septembre 2010
* (82) Marie Soleil FRERE
Op-cit, pg 21
* (83) Etude
réalisée sur les radios de l'est de la RDC op-cit pg
7-29
* (84)Etude
réalisée sur les radios de l'est de la RDC op-cit pg
7-29
* (85) Rapport Fonds
solidarité, Solidaire Radio en Afrique, pg 8 Cité par Marie
soleil Frère dans paysage médiatique congolais pg 22.
* (86) Isidore kabongo
entretien personnel à la RTNC le 29 Aout 2010
* (87) Bijou Idi responsable
des reportages, entretien personnel à Digital Congo le20 Aout 2010
* (88) KIMANI Many,
Op-cit, p3.
* (89) Entretien avec le
responsable de la radio Takulengwe/UVIRA
* (90) Isidore Kabongo
entretien personnel à la RTNC le 26 Aout 2010
* (91) Isidore Kabongo
entretien personnel à la RTNC le 26 Aout 2010
* (92) Émission
audio « parole aux auditeurs » du 21 octobre 2010
* (93) Émission audio
Dialogue entre congolais du 17 novembre 2010
* (94) Emission
audio « okapi service » du 12 novembre 2010
* (95) Isidore Kabongo
entretien personnel du 26 Aout 2010
* (96) Polydor
Muboyayi, « Discours de haine, construction de la nation et
journalisme de paix », Port Elisabeth, 7 septembre 2008
disponible sur www. Misa.org/dowlowds/afmd/Discoursdehaine.pdf
* (97) Marie Soleil
Frère, « Après les medias de la haine ; la
regulation » dans : L'AFRIQUE DES GRANDS LACS. ANNUAIRE
2005-2006 pg 87 disponible sur www.ua.ac.be/objc/00151010.pdf
* (98) Cyril Malandu
journaliste à Top Congo entretien personnel du 23 Aout 2010
* (99) Elément sonore de
l'émission Justice pour la paix du 23 Aout 2010
* (100) Elément sonore
du journal parlé du 21 Septembre 2010
* (101) Elément sonore
du journal parlé du 10 septembre 2010
* (102) Marie Soleil
FRERE, op-cit, pg 5
* (103) Polydor Muboyayi,
op-cit
* (104) Marc-François
Bernier, Éthique et déontologie du journalisme,
Québec, Presses de l'Université Laval, 2004,pg 9
* (105) Jean CHARRON er Jean
De BONVILLE, « Le journalisme dans le « système »
médiatique », in Les Études de communication publique
Numéro 16, Québec, université LAVAL, 2002, pg 30
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