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Problématique du rôle controverse des médias dans la résolution des conflits en RDC: analyse critique de l'opérationnalité concrète des médias pour la paix

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par Patrick de Favre BINTENE
Université de Kinshasa RDC - Licence 2010
  

Disponible en mode multipage

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EPIGRAPHES

Quand il est conforme aux normes professionnelles, les medias nouveaux ont en soit une influence positive sur la résolution des conflits et la consolidation de la paix.

Centre Trudeau pour Paece and conflict de l'université de Toronto 2002

« En bout de ligne ? Les journalistes arbitrent s'ils entendent ou non »

Ross Howard

A vous mes parents

AVANT PROPOS

L'étude sur le rôle des medias dans la résolution des conflits du point de l'opérationnalité concrète des medias dits pour la paix en RDC, m'est apparue comme champ de recherche depuis plus de trois ans. Cela serait même un thème sur lequel, je comptais rédiger mon travail de fin de cycle en sciences de l'information et de la communication de l'université de Kinshasa.

Par manque des données sures pour matérialiser ce travail, j'ai faiblit devant l'ampleur du sujet. Mais grâce aux encouragements des professeur Annick DUBIED de l'université de Genève et Marie Soleil FRERE de l'Université Libre de Bruxelles, nous avons eu le courage d'orienter nos recherches sur ce thème qui fait aujourd'hui le détail de ce travail de fin d'études dont nous sommes fier de soutenir.

Qu'ils trouvent enfin dans ce travail rédigé l'expression de ma gratitude et de mon respect.

Je dois aussi beaucoup au professeur Fulgence MUNGENGA qui a dirigé la rédaction de ce travail. L'amical inter porté par lui dans mes laborieuses recherches m'a offert un réconfort dont je tiens à souligner toute la valeur et pour lequel je lui exprime toute ma reconnaissance.

Au collectif des professeurs du département des sciences de l'information et de la communication de `université de Kinshasa car, grâces aux enseignements que vous m'avez donnés, je suis arrivé à faire ce travail. Daigne trouver ici ma profonde gratitude.

Des multiples recherches m'ont conduit dans des organes de presse congolais qui m'on toujours témoigné un accueil le plus sympathique. Mes remerciements s'adressent à Isidore KABONGO directeur de programmes de la RTNC/ Radio, à Erick AMBAGO rédacteur en chef de Top Congo Fm, à Bijou IDI responsable du service des reportages de Digital Congo. Les renseignements obtenus grâce à leurs complaisances ainsi que les recherches faites dans leurs directions m'ont permis d'envisager une bonne critique de l'opérationnalité concrète des medias pour la paix et de réfléchir sur la valeur et l'impotence des medias pour la paix Congo.

Mes recherches dans différentes bibliothèques de la ville de Kinshasa et aux différents organes de presse dont je viens de citer ci haut ont été facilité par appuis particulièrement cordiale que j'ai trouvé au près de Jacques ILUNGA Hopeny, et de Prince BINTENE Masosa avocat au barreau de Kinshasa Gombe.

A toi Falonne BOPETE, ton apport n'a pas été moindre dans la rédaction de cet oeuvre d'esprit. Nous reconnaissons dans ces lignes ta prouesse et ta juste valeur.

À tous mes frères, soeurs et amis(es). J'ai conscience des oublis combien, trop nombreux, que je commets. Que tous ceux qui, de près ou de loin m'ont aidé dans la rédaction de ce travail longuement poursuivi, veuillent bien trouver ici le témoignage de mes sentiments de chaleureuses reconnaissances.

INTRODUCTION GENERALE

PROBLEMATIQUE

« Les medias ne peuvent pas rester neutres face aux enjeux de la paix ». Cette affirmation est le principe de base d'une théorie du journalisme relativement nouvelle : le journalisme de paix. Tout comme d'autres ont utilisé le journalisme dans un but de développement des nations du tiers-monde (journalisme de développement), certaines ONG's utilisent aujourd'hui les concepts du journalisme de paix pour essayer d'atténuer les haines dans les pays qui sont ou ont été le théâtre de violences et de conflits.

Le journaliste peut-il mettre sa plume au service d'une paix durable ? Doit-il diriger sciemment ses productions pour oeuvrer à une cohabitation pacifique ? Certains le revendiquent haut et fort et des initiatives allant dans ce sens ont foisonné dans divers endroits du globe, en réponse à des situations tout aussi diverses. D'autres brandissent les principes d'objectivité et de neutralité en étendard pour rejeter l'idée en bloc. Les débats entre partisans et détracteurs du journalisme de paix - ou journalisme proactif - sont souvent passionnés, parfois constructifs. C'est cette faculté qu'a la théorie du journalisme de paix d'engendrer des controverses chez les professionnels des médias qui nous a poussés à choisir celle-ci comme objet d'étude de ce mémoire.

Robert Manoff dans ses recherches axées sur le rôle potentiel des medias dans la prévention et la gestion des conflits, a de ce fait fixé l'intérêt de ces recherches sur  l'intersection des conflits et des medias ; nous constatons que ces études nous offrent une leçon sur la responsabilité des medias aussi bien de l'ensemble des pratiques sociales en abordant ces violences et conflits d'une manière positive.

Lorsque nous nous basons à examiner la théorie sur la résolution des conflits et la pratique journalistique responsable envisageant la paix, nous arrivons rapidement à déceler un certain nombre des responsabilités ou rôles des medias. Ces derniers peuvent de ce fait, faire objet d'un fondement théorique et pratique approfondie dans la résolution des conflits. « Le processus par lequel cela pourrait se faire est celui d'une invention dans laquelle la spontanéité peut coordonner » (1(*)). Le journaliste lui-même est un produit de ce processus pendant son carrière ainsi, par contre il semble inconcevable de croire que l'histoire de medias pourrait prendre fin et qu'ils ne pourraient toute fois initier des reflexes sociaux afin de relever ce défi que connait notre environnement ; celui des conflits et violence sociale.

Les actions humanitaires dans les conflits ou dans les environnements violents et instables ont radicalement changé. Devenant de plus en plus complexe, elles nécessitent des nouveaux paradigmes et laissent une porte ouverte à des nouveaux types des programmes. L'accent sera tout d'abord mis ici sur la pratique du journalisme pour la paix en RDC qui s'avère important pour prévenir et résoudre les violences qui ont ébranlés les tissus sociaux du pays.

Les conflits constatés au Congo causés par des divers phénomènes, représentent une préoccupation majeure et font subir à la population des nombreux dommages. Les medias ne sont pas neutre face aux enjeux de la pacification du territoire, cette affirmation peut paraitre banale au prés des profanes, un sacrilège pour bon nombre des journalistes qui défendent leur neutralité professionnelle au dessus de tout autre principe déontologique. Melone, Terzis et Beleli affirmaient « qu'alors que nous ne voulons pas dépasser l'idée que les medias d'information puissent être contrôlés et utilisés à des fins spécifiques, pas même pour la paix, la perception d'un journaliste neutre doit être dépassé; pour sa présence lors de la couverture d'un événement, les medias altèrent l'environnement de sa communication et sont donc impliqués dans les conflits. Intrinsèquement, les medias sont alors de ce fait non neutre »2(*)

Ainsi, nous ne restons pas tous d'accord sur l'apport des médias au Congo. Tenter à se demander en quoi se justifierait cette controverse dans le traitement de l'information en temps de crise ? Sachant que la classe politique et les institutions médiatiques partagent la lourde responsabilité de réduire au-delà de toute raison l'exposition du citoyen à la chose publique.

Cette tendance trouve son origine dans la version supposée d'une bonne partie du public pour les questions politiques ; Les politiciens pour aménager leur électorat, les médias pour ménager leurs audiences, ont été amené progressivement et insidieusement à marginaliser le vecteur de circulation de l'information en le politisant.

En ce moment, cette information perd son vrai sens et devient manipulée. Par contre, il apparait aujourd'hui nécessaire que les médias congolais, « s'insèrent dans la société de l'information quand on sait qu'actuellement en Afrique la couverture des conflits pose toujours un ensemble de défis, surtout les défis éthiques » (3(*)).

Sans vouloir faire un état des lieux exhaustif de ces conflits en RDC, ce travail voudrait ressortir quelques unes des données qui montrent l'absence quelque fois de l'implication des médias dans une zone actuellement en turbulence.

Et donc, le rôle des médias dans notre pays est crucial car il est toujours en proie à des problèmes de sécurité. Pour cela, les medias doivent jouer un rôle important en s'associant aux efforts régionaux visant à résoudre les conflits qui subsistent dans notre pays.

Enfin, nous nous fixons ici notre attention à un certain nombre de question que nous tenterons de répondre au fil du temps avec les recherches qui vont conduire au terme de ce travail, parmi lesquels

Les journalistes sont des médiateurs des conflits, conscients ou non, ils disposent automatiquement d'un certain potentiel pour leur aggravation et leur résolution.

Ainsi, ils peuvent représenter des acteurs fondamentaux dans leurs résolutions. Il est du reste intéressant de découvrir l'existence des médias de la paix cherchant à travers des multiples instruments, programmes radiophonique, théâtre, music, bandes dessinées à influencer volontairement les comportements et les perceptions des gens dans un sens favorable à une résolution pacifique des conflits.

Les médias peuvent ils être neutres lorsqu'ils couvrent un conflit ? Les journalistes sont ils des simples observateurs ou des acteurs à part entière des crises politiques et des affrontements armés qu'ils relatent ?

Ces questions cruciales ont suscité de nombreuses réflexions depuis la première guerre du Golfe en 1990. Mais qu'en sera-t-il de l'Afrique Centrale qui est aujourd'hui la région qui enregistre de nombreux conflits, dits conflits majeurs ?

HYPOTHESE

L'une des conséquences majeures de la mal information reste la désorientation de la société comme le souligne bien Pierre ROBERT, ainsi les conflits à multi formes qui sont constatés dans la sous région des Grands lacs ne peuvent-ils pas être le résultat d'une mauvaise prise en charge soit encore de l'implication des medias ?

Dès lors qu'il en est ainsi, aussi tôt que les conséquences de ces constats résulte sur la relativité dés frontières de ces états de la région des Grands Lacs. Doit-on demeurer dans la politique ou dans la négociation politique pour résoudre cette situation qui freine le développement de la société ? N'est ce pas là le devoir d'un journaliste paix ?

Nous pouvons tenter dans un premier temps de répondre à notre problématique en ce terme ; les journalistes conscients ou non ; sont des médiateurs et de ce fait le rôle des medias dans ce fait est d'influence positivement ou négatives selon le dialogue qu'ils entendent initier entre les acteurs en conflit. Robert KARL Manoff du centre for war peace and the media de l'université de new York soutenait que la règle de base de la profession journalistique qui réside dans le fait de permettre à toutes les parties de donner leur point de vue, ceci est aussi un des objectifs primordiaux du médiateur professionnel en permettant les échanges des points de vues entre les belligérants. Les journalistes doivent proposer une information qui doit instruire l'une et l'autre partie ;

CADRE THEORIQUE

Considérés en termes d'influence, les medias influencent aussi bien des personnes individuelles que la société dans sa globalité. Ils assurent donc des fonctions précisent dans sa mission comme le soulignait Elihu KATZ. « Les recherches empiriques sont donc loin de confirmer une image courante de ceux-ci, les medias seraient de ce fait capable de transformer radicalement leur vastes audiences » (4(*))

En effet, nullement de notre ingéniosité, ces mêmes recherches ont tenté aussi de prouver que les medias ne peuvent être efficaces voire puissants mais, dans certaines conditions d'où viendront les effets directs sur certains segments du public et effets limités, leur pouvoir relève aussi moins de la conversation que du renforcement ou de l'activation. En tant que tel il est loin d'être négligeable.

On se rappellera que pendant les années 30 la problématique sur les effets de medias de mass s'inscrivaient dans un courant visant à remettre en cause les effets touts puissants des medias sur les individus et les cadres théoriques du chercheur gravitait au tour de l'influence social.

L'étude sur le traitement de l'information en temps de crise relève plusieurs questions intéressantes et aussi certaines limites évidentes. Les résultats de quelques études démontrent que « les medias affectent une sélection des informations qui sont accessibles » (5(*)) les journalistes de ce fait sélectionnent des informations qui ne pas toujours une portion des événements dans la réalité. Par ailleurs nous pouvons être tenté d'affirmer que chaque media en dehors de c'est que nous venons de dire ci haut, imprègne son discours de presse d'une idéologie justifiant ainsi en quelque sorte la cause qu'il défend.

Cette théorie de la responsabilité sociale des medias, que nous allons exploiter dans cette étude, telle que formulée par Theodore Peterson dans son ouvrage Four theories of press, (1956) ; nous retenons ainsi puiser de cette théorie normative les responsabilités que devraient idéalement assumer les medias dans la société en crise. Cette étude passe donc à chevale de deux théories : l'influence sociale des medias et celle de la responsabilité sociale des medias.

CHOIX ET INTERET DU SUJET

Pays très riche en ressources naturelle, au coeur de l'Afrique. La République Démocratique du Congo est marquée depuis plus de 10 ans par une instabilité politique et a connu depuis 1996 deux guerres aux facettes multiples particulièrement meurtrières .L'accord global et inclusif signé le 17 Décembre 2002 à Pretoria après les laborieuses négociations de Sun city (RSA) dans le cadre du dialogue inter congolais marque le début d'une transition politique devant conduire aux élections et donner au pays des institutions stables. Sa mise en oeuvre est sans doute le principal défi de la pacification du pays

. Quand on sait qu'en temps de crise l'information se révèle comme une arme puissante, un instrument stratégique crucial, aux effets souvent dévastateurs » (6(*)) dans un pays déchiré par les conflits comme la République Démocratique du Congo, ce travail trouve sont sens dans la mesure où il prêche les institutions qui devront s'associées aux démarches de l'instauration de la paix. Ainsi entreprendre une étude au tour de garanties et mesures sécuritaires que les medias doivent engendrer dans une société en crise pour assurer sa stabilité, sera in extenso l'intérêt qu'accroche la présente étude, car il s'agit d'un thème de grande actualité aussi percutant, celui du rôle des medias dans la résolution des conflits qui n'a jamais été systématisé dans la faculté de lettres et dans le département des sciences de l'information et de la communication.

D'autres part les recherches entreprises pour la matérialisation de ce travail d'esprit nous révèlent un double intérêt ; à la fois théorique et pratique.

- Sur le plan théorique cet étude forme une source des renseignements efficaces pour les chercheurs, et constitue un vade vecum de communicologue accès sur une pratique du journalisme de paix

- Dans un autre plan cette fois purement pratique, ce travail est une aide mémoire pour les praticiens en sciences sociales et peut en dehors de tous cadre influencer la classe politique à ajuster son tire dans le traitement des medias, à favoriser la marche de son exercice pour enfin valoir sa place prépondérante de la lutte pour l'instauration de la paix.

PRESUPPOSES METHODOLOGIQUES ET TECHNIQUES

On peut se convenir aisément sur le fait qu'on ne peut pas aboutir à des constructions doctrinales valables sans méthode car toute discipline scientifique a un objet et une méthode. La méthode de ce fait, peut être interprétée comme une « démarche rationnelle de l'esprit pour arriver à une connaissance ou à une démonstration d'une vérité » (7(*)). Grawitz Madeleine décrit quand à elle qu'avant « d'arriver à toute vérité ou de faire quelque chose existe-t-il une démarche raisonnée ou rationnelle »8(*) appuyé par A. Laramée et B. Vallée, la méthode est « ensemble des démarches que l'esprit suit pour découvrir et démontrer une vérité » (9(*)). La méthode ainsi pour nous serai l'ordonnancement des règles pour parvenir à un but ; l'objectif de la science.

La méthode en tant que science regorge en son sein des multiples techniques parmi les quelles nous avons fait appel qu'à quelques unes. La méthodologie choisie pour réaliser cette étude est mixte puisqu'elle mêle des sources pour la théorie et recherche de terrain pour la partie pratique. Il semble primordial pour cette étude de mêler deux approches, afin de dégager un maximum d'information et donc un nombre des conclusions. Ainsi nous aurons :

- L'analyse des contenus ; celle-ci va nous aider à cimenter la rédaction en procédant par des analyses des émissions et les différentes grilles sous examen.

- En cela s'ajoute le questionnaire,

Quant à la méthode, nous avons opté pour l'analyse catégorielle, cette méthode consiste à catégoriser les émissions selon les rubriques organisées dans une grille.

ORIENTATION DE L'ETUDE

Pour enfin bien orienter notre dialectique et envisager des résultats escomptés, nous nous sommes engagés de délimiter notre champ de recherche dans le temps et dans l'espace. Vu sa dimension éparse, du fait que les conflits en RDC trouvent sont origine depuis, il nous est parut plausible de fixer les limites de notre étude pour ne pas s'égarer dans le cheminement de ces recherches.

Cette étude prend son essence dès la période allant de 1996, année au quel les conflits armés ont commencés avec l'entrée de AFDL, quelque temps après est arrivé les multiples crises.

ARTICULATION DE L'ETUDE

Hormis l'introduction et la conclusion générale, ce travail subdivisé en chapitres, ces derniers se subdiviseront à des points et les points enfin à leur tour vont se dénombrer à des sous points

Ainsi donc, ce travail à trois chapitres : le premier est accès sur l'approche conceptuelle, il analyse tous les concepts liés à cette étude.

Le second est : approche et fondement du paradigme sur le journalisme pour la paix, il part de la naissance du paradigme sur le journalisme pour la paix, démontre comment exercé ce genre de journalisme, les partenaires qui appuient cette pratique et brosse les contraintes que rencontre la pratique du journalisme pour la paix.

Le troisième chapitre, alors le plus long du travail, ouvre ses lignes par l'analyse du paysage médiatique congolais, et celui du paysage radiophonique. Il va se reposer sur l'analyse des contenus des émissions, il formule en suite quelque critique sur l'opérationnalité du journalisme pour la paix et enfin se termine par quelques propositions.

Chapitre 1. LES MADIAS : ROLE ET FONCTION DANS LA SOCIETE

I.1. INTRODUCTION

« Le droit à l'information, à la liberté d'expression et à la critique est une des libertés fondamentales de tout être humain, c'est de ce droit du public à connaitre les faits et les opinions procède l'ensemble des devoirs de journalistes » (10(*)) d'où le droit à l'information permet de passer le point de vue individualiste, afin de proposer une conception institutionnelle du rôle de medias dans la société moderne.

Les medias comme tel se voient reconnaitre une responsabilité propre distincte de celle qui incombe aux journalistes. Pour Denis ELLIOT « les medias se doivent informer les citoyens sur ce qu'ils peuvent entendre et ce que la société attend d'eux » (11(*)). Ce devoir des médias comme nous pouvons les voir, crée en contre partie une obligation. Le citoyen a un devoir moral d'être informé, qui fait partie de sa responsabilité à l'égard de la communauté politique.

La visée de l'information consiste à faire connaitre au citoyen ce qui se passe ou ce qui est certain de se passer dans le monde de la vie ici dans le même espace ou ailleurs, dans un autre espace. L'instance médiatique tente de réaliser cette visée en mettant en oeuvre deux types d'activités langagières.

« La description, puisqu'il s'agit de rapporter les faits du monde, et ensuite l'explication, puisqu'il s'agit d'éclairer les destinateurs de l'information sur les conséquences de l'événement »12(*).

Là où les médias congolais ne peuvent pas bien couvrir les conflits toute fois avec la mondialisation de l'information, les médias étrangers arrivent à le faire. Mais le comble à signaler est que chaque média défend une idéologie. Ainsi, il peut traiter l'information dans le sens de déstabilisation. L'exemple de la suspension récente de la RFI par le gouvernement congolais qui reproche à la station internationale d'avoir propagé des propos de déstabilisation contre l'armée congolaise.

En fin, les médias jouent un rôle majeur dans la société comme nous l'avons souligné ci-haut. Considérés de gardiens, ils jouent peut être moins frappant un rôle d'arbitre.

I.2. LES MEDIAS

I.2.1. Définition

A l'instar de l'écriture, selon Platon, les médias sont des prothèses pour la pensée ou la réflexion. Ils sont un creuset ou la pensée se forge et permettent de la communiquer à un ou plusieurs destinataires, selon des formes diverses. Depuis l'invention de l'imprimerie, « les médias n'ont guère cessé de promouvoir les nouvelles formes d'expressions » (13(*)); qui sont autant des moyens pour l'homme de créer des oeuvres nouvelles, glorieuses ou dérisoires. Partant de cette étymologie nous pouvons réserver aux médias le sort que l'anthropologue André LEROI GHOURAN attribuait à un outil, sort selon lequel il y a possibilité de langage à partir du moment où la préhistoire livre des outils, puisque outil et langage sont indissociables dans la structure sociale de l'humanité.

D'où, plusieurs auteurs ont tenté de donner une définition des médias mais, il n'est pas certain qu'ils aient pour tous un même sens. De toutes ces définitions nous pouvons retenir ce qui suit :

Le média est un équipement technique permettant aux hommes de communiquer l'expression de leur pensée, quelles que soient la forme et la finalité de cette expression. Cette définition est tirée du livre médias et société de Francis BALLE14(*).

I.2.2. Fonction des médias

Les médias répondent à des attentes spécifiques de l'homme ; Ils apportent ou non des satisfactions, grandes ou petites à leurs usagers. A un sens plus large ils assurent auprès du public certaines fonctions dont il convient à la visée apparente et la signification ultime.

Avant cette convention des études menées sur les médias à examiner de leurs fonctions réelles ou officielles patentes ou latentes, plusieurs travaux ont annoncé la dénonciation du schéma linéaire et behavioriste des effets au premier rang parmi eux deux essais font figure de précurseur.

Dès 1951 Jean STOETZEL énumère pour la première fois les fonctions que la presse assume à côté de l'information. A cette fin il utilise la distinction désormais classique entre les fonctions officielles et les fonctions cachées.

Dix ans plus tard, Edgard MORIN explique les succès sans précédant de la culture de masse, grâce au double mécanisme de la projection et de l'identification.

1. Jean STOETZEL : les fonctions de la presse à côté de l'information

Le sociologue part d'une conviction : il lui paraît « impossible de comprendre la presse sans envisager les fonctions qu'elle exerce auprès de son public » (15(*)) Toute institution sociale exerce à côté d'une fonction centrale et pour aussi dire officielle, un certain nombre des fonctions latérales et imprévues, heureuses ou malheureuse dont il convient.

a) Les médias comme moyen de sociabilité

La presse est pourvoyeuse, privilégiée des nouvelles. A ce titre elle favorise l'invention et l'insertion de l'individu dans son groupe. Elle lui donne les instruments et lui prévient de l'avenir. Ce rôle se confond avec celle de la fonction officielle de la presse. Dispenser l'information, les événements rapportés par le journal permettent et symbolisent l'appartenance de chacun à son groupe. Comme le notera plus tard BARELSON l'homme d'aujourd'hui sait ce qui se passe autour de lui ; grâce à la presse et aux médias, il acquiert même le sentiment d'être dans un secret ou dans un coup, et il en tire nécessairement un prestige accru, nous pouvons souligner le rôle du carnet du jour. Elle est une guide sociale de la vie.

Nous devons le reconnaitre que ce n'est pas seulement le souci d'être informé que le public se met souvent à écouter des nouvelles, car les émissions d'information n'évitent pas les répétitions. Mais les auditeurs veulent en permanence garder un contacte avec leur communauté d'appartenance, confuses, ils restent la nécessité d'attester ainsi d'intérêt qu'ils lui apportent.

b. La presse comme recréation

La radio, le cinéma ou le théâtre sont admis de plein droit dans le monde des loisirs modernes. Mais on oublie souvent la fonction de recréation assumée par la presse écrite. C'est pourtant le public lui-même qui affirme tenir la lecture du journal pour une activité de loisir, les abstentionnistes l'avouent lorsqu'ils invoquent le manque de temps. Ils sous-entendent en effet que la lecture du journal est une activité subsidiaire sinon futile. En outre, le moment choisi pour la lecture du journal correspond très souvent avec des moments de repos : ceux qui précèdent ou suivent immédiatement les repos, à moins qu'il ne s'agisse plus simplement de la soirée.

Bien plus, la lecture du journal n'est recherchée comme une distraction aussi bien dans les transports que dans les salles d'attente. Les responsables des journaux peuvent ne pas répondre à cette attente du public. Ils multiplient les rubriques concernant la vie des loisirs.

c. La fonction cathartique de la presse

Comme souligne Jean STOETZEL, « dire que la presse exerce une fonction recréatrice, c'est déjà la présenté comme psychothérapique ». Dans sa politique, Aristote affirme que la musique purge l'homme de ses passions. Dans la poétique cette fonction de purification est d'évoluée à la tragédie. Les philosophes appellent « carthesis » cette purgation de passion humaine opérée par la musique ou par la représentation des affrontements inégaux de l'homme avec son destin. Il désigne la réaction de libération provoquée chez un individu par un rappel d'une émotion réfutée ou un conflit non résolu qui perturbait sa vie psychique.

Dans la société de masse, la presse remplirait cette même fonction cathartique. Elle agirait à la manière de la tragédie ou de la psychothérapie.

D'une part, les révélations concernant la vie privée de personnes célèbres de l'actualité créeraient artificiellement une intimité dont souvent nous serions par substitution les relations primaires fortement battues en brèche par la fonte solitaire. Et en d'autres termes les crimes et les scandales dont la presse nous livre, les récits favoriseraient la libération de nombreuses tendances soit biologique.

2. La réputation des organes d'information

La notion de crédibilité s'explique exclusivement aux organes d'information, à ceux des médias dont l'activité est tournée vers la publication des nouvelles. Elle désigne cette appréciation subjective ou objective au terme de laquelle une personne ou un groupe des personnes accorde globalement une confiance plus au moins grande a un organe d'information déterminé qu'il s'agisse d'un journal d'information. Nous pouvons le constater dans le sens si « les raisons évoquées pour expliquer le déficit de valeur accordée de nos médias d'information gravitent essentiellement autour de précarisation des conditions de travail »16(*). Les journalistes ont toujours évoqué une dévalorisation de leur progression, d'un manque d'effectifs et de l'insuffisance des moyens matériels.

1.2.3 Rôles des médias

« Rozumilowicz écrit que le rôle des médias ne doit pas se voir restreindre seulement à l'avancement d'un ordre politique démocratique, mais plutôt à la recherche de transparence et de vérité » (17(*)). Les médias peuvent aussi contribuer au support des structures économiques en fournissant, par exemple, une meilleure information sur des produits et services ou en faisant la promotion d'une compréhension de la société par les multiples groupes qui la constitue. Bref, les rôles des médias sont multiples. J'ai choisi d'utiliser les quatre rôles proposés par Kaarla Nordenstreng soit la collaboration, la surveillance, le rôle de facilitateur et de critique.

1) Collaboration

Les médias jouent ce rôle lorsque la nation est jeune et insécurisée (temps de guerre ou état d'urgence par exemple). Ils permettent un échange dans l'espace publique entre les différents agents étatiques et sociaux. Cet échange est possible seulement si la population a accès aux médias. Cependant, les médias peuvent jouer un rôle de formation politique important dans le pays ; « les médias, en coordination avec les autres instances de régulation et d'autorégulation constituent une voie incontournable d'éducation, de formation (de l'opinion) et d'information de la population » (18(*))

2) Surveillance

Ce rôle fait référence à l'idée généralisée que « les médias jouent un rôle dans la démocratisation car ils sont le quatrième pouvoir et ont un rôle « AWA », c'est-à-dire adversary, watchdog et agenda-setter »19(*) . Les médias ont le devoir de décrier les violations de l'ordre moral et social et d'attirer l'attention sur des enjeux importants des communautés. Cependant, « dénoncer, exercer la fonction indépendante et critique est certes une mission de la presse mais cette dernière devra accepter aussi à son tour d'être critiquée » (20(*)). Si le rôle des médias est de surveiller et dénoncer les situations de corruption, ils peuvent aider à la solidification du système démocratique par la même occasion. Avec une plus grande liberté, les médias de masse peuvent jouer leur rôle de surveillance afin de décourager et contrer la corruption.

Les conflits ont nourri le besoin d'information des populations locales. Ce qui est intéressant, c'est que la prolifération des médias s'est produite lors de la transition et des élections, mais que ces mêmes médias ne survivent pas à la suite de ces moments clé dans la période post conflit en RDC. Ce sont pourtant des moments décisifs où la presse peut jouer un rôle de surveillance afin que l'État fragile ne retombe pas dans une situation d'instabilité.

3) Facilitateur

Lorsque les journalistes veulent créer et soutenir un débat dans l'espace public, ils jouent leur rôle de facilitateur ou médiateur. Il s'agit de l'essence même du mouvement du journalisme public et civique. Les médias doivent par ce rôle affirme Nkingi développer une culture de la tolérance. Pour favoriser l'acceptation de l'autre, aucun triomphalisme offensant ne doit être accepté, et les perdants doivent accepter les résultats. En République démocratique du Congo, la radio Okapi a largement joué ce rôle depuis sa création en donnant la parole aux populations locales.

4) Critique

Les médias doivent examiner et critiquer les gouvernements au pouvoir, les institutions étatiques afin de s'assurer d'une bonne gouvernance. Les médias ont pour rôle d'informer le public sur les problèmes domestiques et internationaux.

Wolfsled souligne « l'importance de la présence d'un grand nombre de médias alternatifs qui permet aux journalistes de consulter une variée de sources d'information et augmente leur habilité d'analyser le système politique domestique.» (21(*))

Bref, les médias ont plusieurs rôles à jouer afin de veiller au bien commun en collaborant, surveillant, facilitant et critiquant les gouvernements.

Les médias peuvent non seulement aider à trouver un compromis mais également renforcer les positions les plus extrémistes qui peuvent mener à des actions violentes.

Permettre une liberté de presse complète dans un État fragile peut être un lieu propice pour la naissance de médias de haine. Wolfsled va dans le même sens lorsqu'il explique que lorsqu'il y a « des tensions et divisions importantes au sein d'une société, les médias vont mettre l'accent sur ces différences et peuvent marginaliser ceux qui sont en désaccord avec le courant de pensée populaire. » (22(*))

I.2.4. Typologie des médias

Ils se différencient les uns des autres par l'étendue de leur audience, potentielle ou affective. Le temps est aujourd'hui révolu où l'on ne parlait guère que des mass médias, les grands quotidiens nationaux, les chaines ou les réseaux de télévision. Ils diffèrent de par la notion des messages acheminés. Mais l'intérêt permet semble-t-il de dresser un inventaire des médias qui soit à la fois complet et pertinent.

Complet : en ce qu'il n'établit aucune discrimination entre les techniques qu'elles soient très anciennes ou d'apparition récente.

Pertinent par rapport à son objet : rendre complet la diversité de modalité d'échange entre les hommes de formes variées.

L'application de ces critères permet de distinguer trois familles des médias qui soient :

ü La première famille est celle des médias autonome

Elle comprend tous ceux des supports sur lesquels sont inscrits les messages et qui ne requièrent de raccordement à aucun réseau particulier. Ainsi les livres, les journaux et disques se trouvent classer dans cette première famille. Mc LUHAN estime que les médias autonomes sont des matériels soit des services électroniques utilisant des données et des images ; Ils peuvent être : un magnétoscope. Les médias se disent autonomes parce que son utilisation dépend d'aucune exigence qui pourrait limiter son utilisation. D'où il bénéficie de pleine autonomie.

ü Deuxième famille : celle des médias de diffusion

Cette famille se compose des médias qui ont une zone de diffusion ou de couverture dont l'étendue varie selon la puissance des équipements émetteurs et des équipements récepteurs utilisés. La diffusion dont nous évoquons ici peut être large ou étroite. La logique qui intervient est celle de l'émetteur ensemble avec les ondes hertziennes transmettant les nouvelles dans une zone variée. Il est à classer dans cette famille la TV, la radio, l'internet.

ü Troisième famille : les médias de communication

Il s'agit de la télécommunication, c'est-à-dire tous les moyens de télécommunication permettant l'instauration à distance et à double sens une relation entre les personnes ou un groupe et de l'autre côté une machine. Nous pouvons la comparer à l'ordinateur.

a) La typologie des médias selon J. CLOUTIER

Selon J. CLOUTIER, on distingue les médias en fonction des utilisateurs et des publics destinataires. Il faut reconnaitre que plusieurs typologies des médias peuvent être envisagés mais le plus simple et la plus populaire reste celle qui a été proposée par l'essayiste canadien.

· Les médias de masse : proposent des messages à un public indifférencié et le plus vaste que possible en s'inscrivant dans une logique de la diffusion ;

· Les médias de groupe : ils sont des médias qui proposent des messages à un public limité comme le journal d'entreprise destiné uniquement aux travailleurs de cette entreprise ;

· The self media : du type lecteur laser ou de l'appareil photographique synonyme du canal.

b) Classification économique des médias

En termes d'analyse économique, les médias de masse peuvent faire à leur tour objet d'une typologie comme celle proposée par Bernard MIEGE qui distingue :

· Les médias qui obéissent à la logique éditoriale (livre, disque, cassette, vidéo, cd rom) les recettes proviennent des vents de ces produits ;

· Les médias de flot : radiotélévision, les programmes sont financés par des recettes publicitaires provenant de la vente de ses audiences ;

· Les médias dont la logique économique est une combinaison de deux modèle de base : c'est le cas de la presse dont les recettes proviennent en partie de la publicité et de la vente du journal au numéro ou par abonnement.

I.2.5. Les médias : leur usage et leur destinée

Après la seconde guerre mondiale, ce sont principalement les messages transmis par les médias qui retenaient l'attention. Dans le sillage de l'environnement essentiel semblait résider dans le contenu des messages et dans la façon dont ceux-ci étaient agencés, pour séduire, pour persuader ou pour influencer.

Au début des années 1960, Marshall Mc LUHAN appelle l'attention non plus sur les messages mais plutôt sur les médias eux-mêmes. Tandis que la télévision à cette époque progressait irrésistiblement, la réflexion se déplaçait des contenus vers les contenants. L'importance selon lui n'était plus le contenu des messages mais cette fois les médias grâce auxquels celui-ci est transmis.

L'effet des médias n'est donc pas celui que l'on croit, mais réside dans le message que ces derniers exercent à la longue, sur nos modes de pensée, d'agir ou de sentir. Loin d'être des moyens ou des techniques parfaitement neutres, les médias agissent sur la culture et sur l'ordre social après avoir exercé leur influence subreptice et irrésistible sur nos façons d'appréhender le monde sensible.

Chemin faisant, l'essayiste canadien repartit les médias en deux catégories :

1. Les médias chauds

Ce sont des médias qui mobilisent un seul sens comme le pense ou la radio favorisait peu du même coup, la participation de leurs destinataires ; Ils sont des médias qui apportent « des messages définis, achevés, une grande quantité de l'information qui ne demande aucune participation créatrice au niveau de la perception mais qui peut engendrer une réaction compensatrice, une réponse » (23(*)).

2. Les médias froids

A l'inverse des médias chauds, ceux-ci apportent des messages incomplets ou diffus, une quantité d'information assez faible qui nécessite une recomposition, une participation créatrice dans la perception. Ces médias n'appellent pas d'autres réactions que lui-même.

Ce donc par la réaction qu'ils suscitent de la part du récepteur que se distingue les médias chauds et les médias froids. Le livre invite à la médiation, la radio à la discussion. La télévision invite par contre à la participation et n'implique rien de plus.

Cependant les deux notions sont patentées car l'un et l'autre visent à rendre compte des difficultés que rencontre le récepteur dans son décodage, hormis celles qui sont liées à une mauvaise connaissance du code.

Plus le décodage est difficile, plus il implique le choix de la part récepteur. C'est ce que l'essayiste canadien désigne « participation » les médias chauds ont un faible degré d'existence et la télévision un média froid par excellence, malgré les faibles risques de distorsion, les messages qu'elle donne est si complexe que par la nature. Il prête l'ambigüité.

Partant de la participation, Mc LUHAN fait allusion à la possibilité de réponse au message que nous laisse chaque medium. D'où la notion de « rétroactivité est celle qui déchaine les controverses chez les spécialistes. Ceux-ci établissent en général une distinction entre rétroaction directe et indirecte. La rétroaction est une réponse qui peur provoquer une modification du message or pour lui les médias froids sont ceux qui permettent la rétroaction la plus forte et la plus directe » (24(*)) A ce niveau, la compréhension devient difficile à comprendre pourquoi l'auteur arrangerait-il la télévision dans cette catégorie quand on sait qu'elle favorise la possibilité pour rétroaction par les autres médias froids. Exemple : le téléphone.

La télévision pourrait se rapprocher du livre et de la radio qui présentent à cet effet les caractéristiques sensiblement identiques sont définies comme médias chauds. Par contre, il est vrai que de son propre aveu, la radio refroidit tout comme le journal.

Outre la représentation que l'on se fait de l'influence des médias n'est pas la même d'après MC LUHAN « elle oscillait entre deux visions opposées, d'un côté les idéalistes considèrent que les médias sont neutres capables seulement de faire circuler mieux les messages, des opinions, des croyances sur les contenus desquels ils n'ont aucune prise.

D'un autre côté, on cède à une sorte de déterminisme ou fatalisme selon lequel ces mêmes messages par conséquent, la culture bien entendu, ses activités, ses oeuvres sont sous l'emprise des médias qui en déterminent unilatéralement le contenu et la signification » (25(*)).

A l'instar de nos outils et de nos machines, les médias ne sont en réalité ni aussi neutres, ni encore tyranniques, ou salvateurs. La technique n'impose rien, elle propose et l'homme dispose ou compose.

A leur naissance, les médias n'ont ni feuille de route ni ordre de missions, leur destinée dépendra de l'usage que les hommes en feront en fonction de leurs besoins ou leurs croyances.

I.2.6. La désinformation

On le sait au moins 2500 ans que « l'art de la désinformation fait partie intégrante de l'art de la guerre. Paraître toujours plus fort que l'ennemi, plus valeureux, animé d'une meilleure morale, mieux aimé du peuple, dépositaire d'une légitimité supérieure »26(*), ces armes là traversent des siècles. Les guerres changent de forme et d'objet mais les parties en guerre restent par essence désinformatrices.

Ainsi, désinformer c'est déformer l'information, escamoter certains faits ou les falsifier. Tout le contraire en apparence de ce qui est entendu des journalistes, une information vérifiée aussi complète que possible.

La guerre si propice aux facettes nouvelles, demi-vérité et autres francs mensonges impose théoriquement à la presse un surcroit de rigueur dans le traitement de l'information et des sources notamment militaire dans leur croissance et recoupement.

D'où la frontière entre l'information et la désinformation reste ainsi soumise à des contraintes de négociation aussi à de multiples échecs, dans la conscience du journaliste au sein de sa rédaction, dans l'espace élargi de ce rapport entre la presse et la société.

1.2.7. La vérité du journaliste

Aujourd'hui, peut-être plus que jamais, ce qui devrait démarquer le journaliste de la foule des communicateurs patentés de nos sociétés africaines est sa prétention à contribuer au bien commun en informant ses concitoyens des faits, des événements, des opinions et des idées afin de maintenir une démocratie vigoureuse et ouverte à la participation, autrement dit saine. Malheureusement, il faut vraiment parler de prétention, au sens d'un énoncé dont la correspondance avec la réalité reste encore à démontrer dans les meilleurs cas, est douteuse dans les pires. On peut remettre en question la validité d'une telle prétention «il convient en premier lieu de préciser l'acception de la notion de vérité qui sera retenue ici. Cependant, il est exigé du journaliste qu'il communique correctement, sans parti pris inavoué » (27(*)) de façon compréhensible, rigoureuse, équitable et honnête les fragments de vérité auxquels il aura eu accès au terme d'entrevues, de recherches documentées, de rencontres fortuites et de vérifications rigoureuses.

« Le devoir d'informer que plusieurs journalistes reconnaissent comme étant la finalité de leur fonction doit être remise à sa place, c'est-à-dire conçu comme un moyen. La finalité journalistique qui doit s'imposer en lieu et place est le service de l'intérêt général » (28(*)), un concept qu'il me faudra cerner de plus près au risque d'écrire dans le vide. Le devoir d'informer comme finalité soulève une foule des problèmes : À quel prix faut-il informer ? Comment définir l'information dont on parle ? Pourquoi l'information des communicateurs et relationnistes ne serait-elle pas aussi crédible et légitime que celle des journalistes ? Cette dernière interrogation, surtout, soulève la question des clients de l'informateur : entreprises, organismes ou gouvernements pour les communicateurs ; grand public et concitoyens pour les journalistes.

On voit bien que le service de l'intérêt général s'impose comme la finalité permettant au journaliste de se différencier au sein de la constellation de communicateurs. Dans un continent « fortement touché par la crise économique, socialement marqué par les retombées catastrophiques des plans d'ajustement structurel, il faut dire qu'il est très difficile de faire vivre un journalisme indépendant aussi bien conscient de son rôle dans la société » (29(*))

1.2.8. Les journalistes et leurs environnements

La problématique sur la fabrication de l'information n'a cessé de soulever des critiques sur l'exercice du journaliste. Cette fabrication considérée, a motivé les chercheurs à des « convergences fonctionnalistes et apologiques partant des courants marxistes et critiques » (30(*)).

Les observations sur la nécessité d'une réflexion autour de la pratique du journaliste accrochent les analystes sur l'importance de proposer une étude sur le rapport entre les médias et la politique. Ceci remettrait en doute la responsabilité des médias en situation controversée telle que les événements violents, situations de crise soit la guerre. Le journaliste doit porter son service vers le sens de l'organisation de la société et non pas de se laisser sous l'emprise d'une idéologie.

Par contre on juge de fois la performance d'un média par rapport à son travail c'est-à-dire le rendement constaté avec l'immédiateté dans la livraison de l'information.

Fort et dommage de remarquer que d'autres médias se basent sur le directe comme particularité riche de l'information. Ils tombent de fois dans le déterminisme de donner la parole qu'à ceux qui sont puissants et donc ceux qui possèdent l'accès. MAIGRET (2003), appui l'impartialité de l'information axée dans le sens de n'accorder du poids qu'aux puissances. Ceci traduit la pression des autorités, de l'élite ou de la concurrence entre les attentes des uns des autres.

Au-delà de l'idéologie et de l'éthique du métier, le journaliste vit dans une société qui lui génère une culture et qui se manifeste à travers son discours.

1.2.9. La ligne éditoriale et la restriction de l'information

Bernard LAMIZET définit la ligne éditoriale comme la position d'un organe d'information par rapport au traitement des informations. Elle est une ligne d'attaque. Chaque organe de presse se dote d'une ligne éditoriale pour se démarquer des autres. De ce fait, il met en place un conseil de presse dont la raison d'être est de servir d'intermédiaire et le public. Malgré ce conseil qui est l'instrument d'autorégulation pratique des normes déontologiques dans la mesure où ses décisions sont publiques, il est aussi l'instrument de visibilités de ces normes. Face à cela, la ligne éditoriale ne facilite pas aux organes d'information de traiter comme il faut une nouvelle.

Pris par des sentiments d'appartenance ou soit d'idéologie, l'information est victime de plusieurs fractures. Cette tendance revient en premier lieu aux médias africains auxquels quand on est public l'instance à satisfaire reste le pouvoir ; L'information ne peut être traitée que dans le sens de faire la propagande du gouvernement. Une ligne éditoriale qui favorise les actions des autorités publiques. Or, ils oublient de tomber dans le déterminisme de vouloir cacher quelques aspects de l'information. Les médias privés à leur tour s'alignent aussi derrière leurs initiateurs.

CONCLUSION

La fondation d'une éthique globale de l'information passe par un retour sur la liberté d'expression et sur ces conséquences politiques et sociales. La théorie de la responsabilité sociale est celle du droit à l'information alors la vraie information permet de dépasser les points de vue individualistes afin de proposer une conception institutionnelle du rôle de la presse et des médias dans la société moderne. Les médias se doivent un service public, ne pas rester sur une idéologie comme on a toujours remarqué.

Ce chapitre nous a permis de placer le jalon pour aborder dans la mesure du possible le deuxième chapitre car il a examiné tour à tour les différents concepts ayant trait aux médias et à l'information.

Chapitre II. CONSIDERATIONS THEORIQUES DU JOURNALISME POUR LA PAIX

II.1. INTRODUCTION

S'il est certain qu'un journaliste professionnel, respectueux des règles d'équilibre de l'information, ainsi que celle de la vérification et de recoupement des sources, peut aider à apaiser des tensions souvent entachées d'incompréhension et sous information entre acteurs, une question se pose : « le journaliste peut-il ou doit-il aller loin en orientant volontairement sa pratique professionnelle vers une démarche de soutien aux initiatives de paix ? (31(*)). Malgré cette volonté que pouvait manifester un professionnel dans l'orientation de son travail, peut-il se venter de demeurer impartiale ne disant que la vérité, rien que la vérité ?

Il n'est pas facile de l'accepter, l'impartialité ; personne ne pouvait le prouver quand on se rend compte que tout être humain a toujours tenu des intérêts qui peuvent être familiaux, nationaux,... des idéaux de l'humanité devant un problème.

Dans cette partie à caractère théorique, nous allons définir le journalisme pour la paix avec toutes les désignations qui en découlent, ses objectifs, ses fondateurs, et ses règles, etc....Nous ferons de notre mieux pour que toutes les explications que nous proposerons ici soient détaillées afin de permettre à tout chercheur qui s'intéresse à cette étude de trouver de quoi s'argumenter s'il tombait devant un tel thème.

II.2. LE JOURNALISTE PROACTIF

Depuis les années 1990, les tentatives de systématiser et de modélisation du rôle des médias dans les conflits et leurs processus de paix, ont suscité l'attention de plusieurs chercheurs. Les outils d'intervention et d'interprétation se sont effectivement multipliées ces dernières années dans le monde Anglo-saxons, donnant ainsi naissance à un véritable courant ; celui des médias et reconstruction de paix, du journalisme de paix.

Selon Jake LYNCH, du journalisme proactif avec Loretta HIEBER, jusqu'au journalisme de médiation utilisé par Robert KARL MANOFF.les dénominations restent varier, mais toutes se rapportent à un seul sens : celui d'une utilisation des techniques de communications de masse dans un but avoué de prévention et de résolution des conflits. Ces auteurs ont apporté plusieurs notions pour cerner ce qui est du rôle des médias dans des crises.

Johan GALTUNG, sociologue d'origine norvégienne fondateur de l'International Peace Research, fut le premier à évoquer pour la première fois le terme journalisme pour la paix : Johan serait même le précurseur de la théorie sur le journalisme de paix. C'est dans son article High road, low road ; charting for peace journalism que l'auteur dégage la théorie sur le journalisme de paix.

Cette théorie sur le journalisme de paix compare « le métier du journalisme traditionnel à un médecin qui observerait l'évolution d'une maladie sans tenter d'en proposer un soin (32(*)). Le processus de la maladie est considérée comme naturel, au même une lutte entre le corps humain et tout ce qui est facteur pathogène et donc un micro-organisme, un traumatisme. Parfois, une partie gagne, tantôt l'autre. Il est comparable à un jeu. Le fair-play un moyen de donner aux autres une chance, ne pas interférer avec les voies de la nature où le plus fort gagne finalement.

Partant de cette théorie il est clair que le journalisme traditionnel oriente son action à couvrir un conflit ou un événement de manière objective, tout en gardant l'espoir qu'il y aura un gagnant. Et celui-ci est bien sure le plus fort. Ce type de journalisme se focalise sur le compte rendu objectif de la situation. Son issu est quelque peu dangereux à la société car il ne favorise pas la reconstruction de la paix. Comme le pense LABANA Lasay Abar, « les crises et les conflits sont toujours inhérents dans une société, question d'en prévenir » (33(*)). Il faut savoir qu'il n'y a aucun argument que la violence ne doit pas être signalée. Galtung le qualifie alors d'un journalisme de guerre. La première victime d'une guerre n'est pas la vérité ; la vérité est la deuxième victime. La première reste bien sur la paix. Il faut entendre ici une démarcation entre le journalisme traditionnelle et le journalisme pour la paix qui porterait son activité sur les problèmes de pacification des conflits ; des résolutions à y apporter. Les conflits sont perçus comme un défi que doit s'engager le journalisme pour la paix.

Nous avons eu tendance à mettre l'accent sur les guerres entre les Etats, mais le conseil pour le journalisme de paix s'applique également à la violence entre les groupes - au viol et violence conjugale, la maltraitance des enfants, les conflits de races et de classes. Le journalisme pour la paix est synonyme de la vérité par opposition à la propagande et aux mensonges, mais il n'est pas le journalisme d'investigation dans le sens de la découverte. La vérité est valable pour toutes les parties, tout comme l'exploitation de la formation du conflit est de donner la parole à tous.

Pour Loretta HIEBER « peu de journaliste sont conscients de leur travail, ainsi elle dresse un tableau des éléments communs aux situations des conflits, en y opposant les stratégies qui permettraient aux médias à la fois de sauver des vies et de contribuer à la résolution des conflits (34(*)).

II.2.1. Comment pratiquer un journalisme proactif

Le journalisme de paix, qui est un journalisme pour agir, se veut le contre pied d'une pratique journalistique qui réduit les faits d'actualités, même les plus sensibles, à un espace de lutte de force entre bons et méchant. Entre gagnant et perdants, que les médias se limitent à commenter en comptant le nombre de morts, de processus de paix avortés qu'ils ne considèrent comme achevé que lorsqu'une de partie a eu raison de (s) l'autre (s).

Quand on observe les pratiques traditionnelles du journalisme en temps de conflit ou de crise, force est de constater que les médias préfèrent, en général, se focaliser sur les aspects spectaculaires. Ils réduisent le conflit à un jeu à somme nulle, à une confrontation entre bon et mauvais, sans nuances. (35(*)). Le travail du journaliste pendant la guerre n'est orienté que de cette façon car il ne se base que sur le visible des conflits, rapportant les atrocités commises par l'ennemi.

Ce type de reportage ne peut résulter la paix ; car dans sa logique on ne peut parler de paix que lorsqu'un camp gagne. De cette façon les médias ne font que répercutent les positions des certaines élites politiques ou militaires 'impliqués dans du conflit. Un journaliste proactif doit veiller à l'exactitude et à l'impartialité dans le reportage, il doit être conscient de l'impact potentiel de l'information diffusée sur l'évolution des conflits, si seulement elles peuvent permettre de réduire les tensions.

On remarque par exemple que les articles sur les enfants soldats ; s'appesantissent souvent sur les atrocités commises par ces jeunes, or un journaliste proactif doit expliquer en dehors de tout cela, la difficulté pour ces enfants d'échapper à l'enrôlement. Ce même journaliste mettra en évidence les programmes de réinsertion éducative ou sociale qui permettent à certains de s'en sortir.

Pour Loretta Hieber, « la plupart des journalistes n'ont jamais été conscients de comprendre que leur travail peut avoir un impact positif sur un processus violent » (36(*)). Un bon journalisme consiste à éduquer, à dénoncer et rendre confiance, à analyser les causes sous jacentes des conflits, il doit s'accommoder dans l'action à humaniser les protagonistes pour enfin que chaque partie puisse mieux comprendre l'autre. En gros, il doit permettre l'émergence d'alternatives à la violence.

La pratique d'un tel journalisme ne semble pas aisée quand on se rend compte des risques permanant qui en résultent surtout dans les pays où il n'y a pas une certaine liberté de la presse. Mais malgré ça un journaliste proactif veillera sur les contenus diffusés en enfin de répondre rapidement aux circonstances et aux dérives possibles.

II.2.2. Les règles du journalisme proactif

II.2.2.1. Traitement médiatique

Les journalistes sont dans l'ensemble animés de diffuser premier les informations ; ceci en temps de paix ou de crise. Mais ces médias répondent tous à un besoin économique ; un besoin le poussant de fois à brûler les étapes. Il est vrai que la collecte, le traitement et la diffusion de l'information doivent se dérouler rapidement pour enfin permettre que les médias soient compétitifs.

Cette exigence économique engendre quelque fois des dérapages ; une légèreté s'installe au fief des journalistes, quant au traitement des nouvelles, l'information n'est pas recoupées, même pas vérifiées, les discours officiels sont souvent repris tel quels dans les colonnes des journaux, même au cours du journal parlé et les conflits sont présentés de manière simplifiées par manque de connaissance de leurs causes profondes. Dans ses enseignements, le professeur BIYOYA a toujours ému le voeu d'apprendre aux journalistes la géostratégie le permettant ainsi de cerner les causes réelles des différents conflits qui sont fréquent dans la société » (37(*)).

II.2.2.2. Quelques vocabulaires à éviter

Le journalisme pour la paix ne s'exerce pas de même façon que le journalisme traditionnel. Ainsi lorsque le journaliste s'engage à utiliser ses armes, sa plume, son micro ou camera dans le désir de promouvoir la paix ; il est censé à acquérir des attitudes particulières dans les expressions. Le choix de mots doit se faire avec vigilance. Karle Manoff et Lynch ont énuméré un certain nombre des vocabulaires auxquels les journalistes arrivent à employer abusivement ; certains même de façon inappropriée peuvent générer des conséquences parfois malencontreuses. Les voici par exemple :

Génocide : (de son étymologie, Geno : race) extermination (anéantissement) d'un groupe ethnique, social ou religieux. Ce terme est souvent mal employé dans plusieurs reportages des guerres. Le fait consisterait-il réellement à une action visant à exterminer toutes les composantes d'un groupe ? Ce la nous apparaît difficile.

Décimer : (de decim, dix) réduire à sa dixième taille originelle.

Assassinat : meurtre prémédité, ce mot est trop souvent emprunté par les professionnels, des médias dans leurs articles sans qu'il ait dans le fait constaté une notion de préméditation.

Massacrer : (du latin : macecre, abattoir, à la fin du XVI e siècle) l'action de tuer délibérément des victimes sans défenses ou désarmer. Les victimes étaient-elles réellement sans défense ou s'agit-il de morts au combat ?

Systématique : (le cas dans le viol systématique) ce mot veut exprimer ce qui est intégré dans un système, qui procède avec méthode dans un ordre défini, avec un objectif déterminé, alors on doit se demander si vraiment l'action est commise délibérément, organisée selon un modèle, ou c'était un nombre d'incident similaires, regrettables, mais indispensables des uns des autres.

Hormis le choix de mots, Lynch et Mc Goldrick, préconisent que le journaliste doit aussi faire attention à l'utilisation scrupuleuse des adjectifs comme : vicieux, cruel, brutal, barbare. Il revient souvent d'un camp qui qualifie les actes perpétrés par l'autre. En les utilisant, le journaliste s'identifie et se situe de ce côté. Cela justifierait par ailleurs une escalade à la violence. Il en est de même, poursuivent ces deux théoriciens avec des termes : terroriste, extrémiste, fanatique, fondamentaliste, donnant implicitement l'idée d'une personne irraisonnable et donc impropre à la négociation. Le mieux serait de désigner chaque groupe par le nom qu'il se donne, soit encore être précis dans les discriminations (38(*)).

II.3. DIFFERENCE ENTRE UN REPORTAGE PROACTIF ET TRADITIONNEL

Les études sur la gestion des crises ont favorisé des nouvelles approches que les auteurs décrivent dans une courte analyse sur les mécanismes de résolution des conflits. Ainsi, au lieu de vouloir imposer un cessez-le-feu, il vaut mieux essayer de rapprocher des points de vue apparemment irréconciliables pour parvenir à un consensus. Conscient ou non les journalistes jouent un rôle dans des sociétés en proie aux conflits. S'ils se montrent irresponsables, ils peuvent aggraver le conflit. Ils doivent veiller au contenu des récits qu'ils rendent au public en l'accommodant vers une pratique du journalisme proactif. Les reportages que nous présentons ici visent de nous permettre de faire une différence entre ce que doit être le reportage du journalisme de paix et montrant les insuffisances du reportage du journalisme traditionnel

II.3.1. Reportage traditionnel

Yoho City YNS. De nouveaux affrontements dans la guerre de gang ethnique de la ville ont fait sept jeunes tués et un entrepôt détruit dans la nuit de jeudi. Des coups de feu et des cocktails Molotov ont été lancés entre les gangs rivaux de Yoho et Atu durant presque 20 minutes, au cours de ce qu'un policier a qualifié de fusillade ethnique.

Un des dissidents a déclaré avoir entendu un jeune homme Atu crier : « nous vous tuerons tous » tout en lançant une bombe au pétrole à l'intérieur d'une voiture remplie des jeunes Yoho qui était garée à l'extérieur de l'entrepôt. Le jeune a été tué par balle par un Yoho qui a tiré depuis une fenêtre de l'entrepôt, a jouté un autre résidant. D'autres membres du gang Atu ont été vus tirant des bombes à pétrole à travers des fenêtres de l'entrepôt, qui a fini brulé par les flammes. Les autorités policières affirment que les deux gangs poursuivent une guerre ethnique dans la zone depuis plusieurs semaines.

II.3.2. Reportage proactif

Le trafic illégal de narcotine qui tourmente la ville a déclenché dans la nuit de jeudi, une fusillade entre deux groupes trafiquant dans une zone de la banlieue. Selon les explications des résidents, la fusillade qui a causé la mort de sept personnes, impliquait des jeunes hommes recrutés par les deux leaders rivaux qui essaient de prendre le contrôle du quartier. Quatre des victimes sont des jeunes ; Yoho engagés pour surveiller un entrepôt, soupçonné par les résidents d'être un centre de distribution de drogue de l'Est tandis qu'un autre dealer tenta également de prendre le contrôle dans la banlieue Est, a recruté des sans emploi Atu puis les a amenés, a expliqué Mme Brown. « La police a refusé de négocier avec les trafiquants qui ont transformé notre rue en un champs de bataille. Nous avons besoin d'un poste de police, d'argent pour les centres de désintoxication.

En regardant ces reportages, il est facile de dégager les points de différence entre ces deux comptes rendu. Le journaliste de paix a mis son temps dans la conceptualisation des faits, il établie le rapport et privilégie plus les différents points de vue dans le conflit donnant ainsi plus de temps et d'espace pour une source contradictoire » (39(*)).

Le tableau qui suit présente clairement les différences.

II.3.3. Tableau comparatif

Reportage traditionnel

Reportage proactif

Cet 'article écrit de manière traditionnelle met en exergue la violence, mettant en avant plan l'ethnicité.

Il répète à plusieurs fois les noms des ethnies et fonde toute la violence sur la distinction qu'il établie entre Yoho et Atu.

Malgré, qu'il décrit avec détail le fait, nulle part ailleurs il donne une explication à toute cette violence.

Cet article traditionnel commet une erreur de rendre compte de l'opinion du policier comme s'il s'agissait d'un fait sans pour autant citer ne fut ce que le nom de ce témoin

Dans ce contre exemple qui est qualifié d'un reportage proactif ;

On cite premièrement les appartenances ethniques ; malgré cela l'article ne le met pas autant en évidence par le fait qu'il ne s'agit pas d'un conflit purement ethnique mais plutôt d'une guerre des gangs « des narcotrafiquants ».

Et même si l'article parle des identités ethniques, ne décrit pas au moins les jeunes Atu et Yoho comme victime de dealer et d'une mauvaise condition sociale.

L'article reste focalisé dans la dénonciation des causes, la recontextualisation dans un contexte plus général des risques gangs trafiquants de drogue.

Il donne par ailleurs la parole au porte parole d'une association du quartier en le nommant.

comme on peu le constater, la distinction s'avère nette entre l'opinion de Mme Brown et le compte-rendu objectif des faits. Ici le journaliste a fait un effort pour trouver un témoin proposant des solutions constructive (40(*)).

A la lumière de ces données, nous devons le comprendre que le journaliste pour la paix n'est pas facile. Ce dans cette vision que « le rôle des médias doit être mené dans le but de consolidation de la paix » (41(*)) En soit, il ne s'agit guère ici de cacher les informations qui pourraient avoir des conséquences négatives au vue du journaliste, mais bien plutôt de procéder à une présentation différente de la réalité. Le journaliste proactif dans l'exemple ci-haut présenté n'a pas caché l'identité ethnique de dealers, moins encore leurs crimes. Il ne peut s'agir là que d'un journaliste scolaire prêtant son attention à établir une distinction des faits et des opinions et à la recontextualisation.

Rien nous parait hors norme, dans une première vue et pourtant l'impression générale diffère à la lecture de ces deux articles et la réaction du vecteur sera différente aussi selon qu'il aura à lire l'une ou l'autre version.

A la lecture du premier compte-rendu des vêtements, un lecteur non averti de l'une des tribus pourrait se croire en présence d'un embryon de guerre ethnique, au risque même d'attiser des tensions ethniques à plus grande échelle, et qui pourraient par la suite se répercuter dans la ville entière. Alors que, comme on peut le remarquer dans l'article proactif. Même si le lecteur est lui-même de l'une des ethnies, il va toute fois comprendre que cette guerre de gangs ne le concerne pas étant donné qu'il ne s'agit autre que d'une guerre narcotrafiquants, luttant pour le contrôle d'un quartier, il faut également noter l'effort déployé par le journaliste proactif de trouver dans la mesure du possible des voies de sortie de crises qu'elles viennent de son propre chef ou de celui d'un des acteurs du conflit.

II.3.4. Critique de l'instrumentalisation du journaliste

Dans les paragraphes précédents du premier chapitre, nous avions déjà souligné quelques points allant dans le sens des critiques qui sont souvent formulés à l'égard des journalistes. Néanmoins Albert Londre, grand reporter français du siècle passé a souligné de contre-pouvoir du journaliste parfois un pouvoir qui dérange toujours certaines institutions. « Un journaliste n'est pas un enfant de choeur et son rôle ne consiste pas à procéder les processions, la main dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n'est pas de faire plaisir, non plus de faire tout, il est de porter la plume au plaie » (42(*)).

Ce rôle joué par les médias est cependant contradictoire, car ils constituent cette fois une institution politique à part entière, sachant que le quatrième pouvoir accuse deux grandes faiblesses.

D'une part, il est détenu aux mains des personnes qui n'ont été élues, ni nommées par leur compétence, et en d'autres lieux il est sujet aux exigences commerciales comme le cas avec toute autre entreprise.

A en croire, la résolution de ce problème ne résulterait en réalité que dans un mélange de droit et de responsabilité socioprofessionnelle, et c'est la déontologie. Cette dernière ressemble des principes et règles établis par la profession, enfin de permettre aux médias de servir de la meilleure des conditions soit dans l'impartialité, les individus que composent son public.

Dans tout cela les principes de base de la déontologie journalistique ne peuvent être possibles dans une certaine mesure. Ainsi donc, parmi les deux principes, l'impartialité et l'indépendance, l'un de deux nous intéresse en particulier, dans cette dialectique : c'est l'indépendance des médias. Le principe ne semble pas être accepté surtout en Afrique, continent qui rencontre un certain nombre de difficultés avec l'émergence de la culture démocratique. Ce principe constitue l'affirmation selon laquelle : le journaliste n'a de compte à rendre à personne, si ce n'est autre que son public, puisque c'est son intérêt qu'il tend à servir. Il doit toujours visé l'intérêt du public ou intérêt public.

Tenant compte de tout cela, la résolution 1003 du Conseil de l'Europe sur l'éthique du journalisme dans son article12 nous complète en se demandant si cette indépendance peut se voir réelle dans les conditions suivantes : « un directeur d'une maison de presse peut-il réellement s'offrir les luxes un pied de nez à un actionnaire en publiant une enquête sur la qualité de ses produits alloue des subsides conséquents ? En somme, la location de subsides ne semble pas notre réalité en Afrique car la presse en soi a toujours eu du mal sans revenus publicitaires. D'où on peut dès lors la qualifier de libre ? Commercialement non. Pour cela, l'exigence d'une transparence totale en matière de propriété et gestion des médias » (43(*)).

Politiquement, un média est rarement neutre. « Pourtant, une orientation idéologique des éditeurs doit être légitimement respectée pour autant qu'elle soit limitée par les exigences incontournables de la véracité des nouvelles et de rectitude morale des opinions exigées par le droit fondamental des citoyens à l'information » (44(*)).

Adopter une orientation politique ou idéologique reste une possibilité à un organe de presse. Le danger ici n'est donc pas de présenter une orientation politique, puisque celle-ci est déontologiquement acceptable, mais d'arriver à rester indépendant de toute pression, intérieure ou extérieure, consciente ou inconsciente, affirmée ou insinuée. La presse ne doit servir aucun intérêt particulier, si ce n'est celui de son public, dans toute sa diversité. Elle doit aspirer à offrir les qualités d'un service public-au sens de responsabilité sociale et non de lien avec l'Etat, offrant une tribune à toutes les orientations politiques et sociales qui assure au mieux les différentes tâches dont elle a la fonction : observer et fournir une image représentative du milieu environnemental, assurer la communication sociale, transmettre la culture ainsi que contribuer au bonheur via le divertissement.

Enfin, dès lors qu'un journal, une station de radio ou une chaine de télévision dédie ses pages ou ses ondes à la gloire de l'Etat, d'un modèle politique, d'une région ou d'une race, on doit rejeter ce type de journalisme pour la classer dans la rubrique de propagande.

II.3.5. Critique et observation portées contre le journalisme de paix

Nous avons dans les lignes précédentes établies une ligne de démarcation entre le journalisme de paix et le journalisme traditionnel en mettant un accent particulier sur différentes manières dont l'information est traitée par l'un ou par l'autre. Malgré notre penchant au journalisme proactif ; il nous revient aussi de signaler sur les observations et critiques qui lui sont de fois formulées. La critique qu'on adresse souvent au journalisme pour la paix ne semble pas être celle-là qui est mainte fois énoncées. Nous devons le reconnaitre qu'à première vue, un journaliste traditionnel dira, qu'au-delà de tous, son rôle se limite à décrire la réalité est donc le fait. Je l'ai déjà entendu dans plusieurs rédactions des télévisions et radios pendant mes fréquentations pour les stages. Cette description ne peut se faire sans essayer d'interférer la réalité de cette nouvelle, donc un compte rendu fidèle. Par ce fait, nombreux sont des professionnels qui croient que par cette vision et rigueur, ils remplissent leur responsabilité sociale, en offrant un tableau fidèle des réalités laissant ainsi le récepteur tirer ses propres conclusions.

Pour Robert Karle Manoff et Loretta Hieber, cette nouvelle orientation du journalisme dit pour paix ne peut pas fouler au pied les normes professionnelles. C'est-à-dire l'éthique du journalise. Mais à la différence, celui-ci ne s'éloigne pas aussi de cette vision du journalisme quidam ; il prête par contre une attention orientée à la formulation des faits ; à une utilisation de faits judicieuse des mots employés, à la recontextualisation de faits laissant ainsi les protagonistes s'exprimer pour enfin chercher des solutions dans les conflits. Il s'agit là simplement d'une prise de conscience plus considérable de son propre impact sur son public en essayant de donner aux récepteurs des clefs pour une compréhension profonde des faits sociaux. Ainsi dit, ce dernier sera l'objet de reproches aux journalistes traditionnelles ; ils diront dès lors que le journalisme sensible au conflit, qui est un journalisme de paix à tendance à influencer le cours des événements. Bien sur que tel soit porté l'observation ; peut-on réellement reprocher au journalisme proactif de désirer une issue pacifique au conflit ; les avis restent quelque fois partagés.

Marie Soleil Frère dans son ouvrage « Afrique Centrale : Médias et conflits » a voulu se faire taire donnant uniquement des théories de ce que doit faire le journaliste de paix ; Manoff quand à lui a bien voulu demeurer dans l'objectivité ; Mark Frohardt, Internews, Network, directeur régional pour l'Afrique de Etats-Unis Institute of peace de son côté a soutenu les responsabilités d'un journalisme proactif. Mais quand à nous, laissant au primant les règles déontologiques créées dans le sens précis de prévenir les excès de médias préconisons une vigilance particulière en cas des tensions intercommunautaires dans le traitement de l'information relative aux conflits. Soit encore dans le cas ou les valeurs démocratiques sont mises en péril.

L'article 34 de la résolution 1003 du Conseil de l'Europe sur l'éthique des journalistes, déclare : « lorsqu'il s'agit de défendre des valeurs démocratiques, personne ne doit rester neutre. Dans ce sens, les médias doivent contribuer dans une mesure importante à prévenir les moments de tension et favoriser la compréhension mutuelle, la tolérance et la confiance entre différentes communautés dans les régions en conflit » (45(*)). Et donc, ces critiques et observations énoncées à l'encontre du journaliste proactif ne tiennent pas leurs valeurs, étant donné que ces principes se trouvent dans une charte déontologique et dont l'autorité ne peut pas remettre en cause. Si celle-ci se trouve déjà dans une charte réglementant le journalisme en Europe, il apparait une muraille pour le continent africain qui jusque là ne semble pas orienter le travail du journalisme vers un journalisme proactif. Or il serait souhaitable que cette pratique gagne les rédactions africaines, quand on sait que l'Afrique apparait un continent le plus touché par des conflits, qu'ils soient ethniques, régionaux ou de religion.

Il n'est pas aussi un frein ou encore impossible que les journalistes africains de leur part orientent déjà leurs pratiques journalières vers ce type de journalisme. C'est à même motivé à s'en rendre compte dans ce mémoire. Nous remarquons la présence de plusieurs organismes internationaux qui sont déjà en Afrique et ici en RDC pour favoriser la mise en application du journalisme de paix. Ces initiatives sont encourageantes car ils comptent travailler avec des médias dans les conflits et autres situations d'urgence pour envisager une résolution au conflit.

Au-delà de tout cela, une question peut être toute fois soulevée ; celle de savoir qui se cache dernière les organes du journalisme de paix ? Dans les interlignes précédentes nous avons dit que le journalisme proactif vise à promouvoir les valeurs démocratiques, aussi bien la confiance entre les communautés divisées. Tout comme le journalisme classique exerce un pouvoir sans avoir été mandaté ou élu pour remplir cette fonction ainsi « l'instigateur d'une radio ou d'un journal proactif travaille généralement à partir de ses propres institutions » quand au traitement d'une information partant dans le but de trouver ou de porter une solution à certaines valeurs. Deux pôles de critique sont à énumérer. D'une part, les valeurs dont il juge démocratique peuvent-elles être différentes de celles reconnues de la majorité ; et d'autre part, sa vision des réalités du pays auquel il va s'implanter peut être tronquée ; faute d'une connaissance suffisante du terrain, des moeurs de la population locale.

II.3.6. Différence entre la vision de l'instigateur de l'initiative avec celles de la majorité

Ross Howard dans son ouvrage sur les médias et la démocratie nous démontre les attitudes des médias face au développement mettant un accent sur la valeur démocratique. En l'évoquant ici, nous devons le savoir que : les valeurs démocratiques sont-elles des valeurs immuables, identiques d'une époque à l'autre. Plusieurs manuels sur le droit de l'homme ont déclaré que le droit à la vie humaine est une valeur universelle. Aux Etats-Unis et même dans certains autres pays développés, ce droit à la vie est bafoué de par la condamnation à la mort alors qu'il se déclare une nation première en matière de droits humains. De même peut-on évoquer le droit à la liberté à un journaliste congolais qui a annoncé immédiatement la mort d'un président, quand on doit rendre compte de l'acharnement que subissent les journalistes congolais. Les valeurs universelles sont donc variables et il faut donc prendre garde de ne pas tomber dans un piège de l'ethnocentrisme. Dès lors, un individu ou une ONG désire créer un média proactif pour aider des communautés en difficulté agira peut être sur base d'un principe en lequel il croit, mais qui ne correspondant pas à la norme universelle et/ou locale. D'où l'absence d'une quelconque instance supérieure de surveillance concernant le journalisme de paix constitue en lui-même une dérive potentielle.

En Afrique, dans sa totalité, le journalisme de paix s'inscrit dans une démarche prise par des acteurs du Nord voulant contribuer aux résolutions de conflits. Malgré cette volonté de contribuer au développement du continent, et dans plusieurs cas les études de terrain approfondies sont réalisées avant l'implantation d'un média proactif dans un pays en crise. Souvent un acteur local se fait associer en raison peut-être d'une barrière linguistique. Ces initiatives sont généralement bien intentionnées. Pourtant un problème est soulevé quand à la pérennité des projets initiés par ces organismes et ONG appuyant le journalisme pour la paix.

II.3.7. Dilemme de pérennisation des projets d'appui du journalisme de paix

L'utilisation des médias dans les sociétés vulnérables a toujours été une préoccupation sur le rôle des médias parfois joué en stimulant ou en accélérant le conflit. Mark Frohardt dans le rapport publié sur l'utilisation et abus des médias dans les sociétés vulnérable, élabore un cadre destiné à aider les organisations d'aide des médias afin d'orienter leur travail à des interventions directes à l'endroit où ils sont nécessaires en vue d'une résolution du conflit » (46(*)).

D'où, si l'appui de coopération étrangère s'avère profondément utile à la création d'un média de la paix, la question qui nous revient en tête est celle de savoir que se passe t-il une fois le financement extérieur disparaît ? Et bien ces médias dont le fonctionnement est généralement fonction d'un appui extérieur se trouveraient alors dans l'incapacité d'assurer leur pérennité par le fait d'une éventuelle discordance avec l'économie locale. Par là, apparaît avec toute lumière la différence entre projet d'action humanitaire et projets de coopération au développement.

D'une part, il s'agit bien de l'offrir une solution rapide à un problème ponctuel ; et d'autre part de jeter les bases qui permettront aux médias locaux de fonctionner de la manière indépendante dans la perspective d'avenir, « de sérieux problème comme le préconise Mary KIMANI sont souvent récurent après la résolution du conflit (47(*))

Dans le domaine de journalisme pour la paix, ces deux sortes d'assistance existent de par le fait que certaines ONGs utilisent les médias comme moyens d'intervention d'urgence pour éviter ou absorber des conflits, le cas de la fondation hirondelle.

Une fois le conflit est dépassé, elles s'en vont avec leurs antennes et budgets. D'autres types d'ONGs ou coopération sont des associations qui font la promotion. Cette dernière est évaluée à long terme en initiant la vulgarisation des principes journalistiques en créant des écoles du journalisme ; en donnant des informations déontologiques du journalisme ; parfois même des séminaires permettant ainsi aux journalistes de diverses communautés de travailler ensemble. L'institut Panos Paris en est un exemple concret. Cela étant, nous allons ainsi présenter quelques unes de ces ONGs.

II.3.8. Quelques ONGS d'appui au journalisme pour la paix en RDC

Le conflit n'est pas une mauvaise chose en soi ; il résulte de manière naturelle des différences entre les personnes-religieux, politiques, ethniques, ou autres. Ainsi, ces différences peuvent nous enrichir et se trouver à la base d'un processus pacifique qu'à la racine de la violence. Gérer ces différences de manière constructive est une compétence qui peut être développée. Il n'existe pas de méthodes pour transformer initialement ou instantanément les conflits-, il ne suffit pas d'un seul événement ou de la signature d'un accord de paix-, il s'agit d'un processus continu d'établissement des relations mutuelles de respect et de confiance. Ce sont des engagements à long terme qui permettent de travailler sur les causes sous-jacentes au conflit même durant ces périodes plus intenses. Cette réalité fait que la résolution d'un conflit ne soit pas uniquement apanage à la diplomatie. C'est ainsi des ONGs humanitaires interviennent dans ce processus de résolution de conflits en empruntant les médias. Parmi lesquelles nous aurons à décrire quelques unes.

1. La fondation Hirondelle

La fondation hirondelle est une ONG suisse qui travaille « en zone de conflit endémique, de conflit ouvert ou de post-conflit. Elle peut aussi agir dans des situations ou des données politiques, économiques ou sociales sont dissuasives pour les interventions orientées sur le développement. »(48(*))

La fondation Hirondelle existe depuis mars 1995, elle a été créée est dirigée des radios comme : Radio Agatashya dans la région des grands lacs africains, Star Radio, au Liberia, l'Agence de presse Hirondelle auprès du tribunal pénal International d'Arusha en Tanzanie, Radio Blue Sky au Kossovo radio Ndeke Luka à Bangui en République Centrafricaine. Moris Humutuk, un programme radio pour les réfugiés à Timor et radio Okapi en République Démocratique du Congo.

La fondation Hirondelle a emprunté son nom à celui de la première radio qu'elle a dirigé, radio « Agatashya ». Agatashya signifie « Hirondelle ». Elle a préféré garder ce nom parce qu'il est simple et universel. Il est important aussi d'ajouter que la fondation est une organisation de journaliste qui crée des médias en zones de crises.

La FH oeuvre dans les situations difficiles. C'est que la presse indépendante a un rôle fondamental à jouer dans les sociétés autoritaires et dans les régimes non démocratique. Dans ces situations, les intervenant traditionnels se retirent à cause l'insécurité, des risques physiques, et parce que l'argent investi dans des projets de développement risque de ne servir à rien. Une radio indépendante joue un rôle immense en faveur de la paix : dissiper les rumeurs, maintenir l'attention sur les faits réels, éviter des propagandes.

Elle veut collaborer à l'émergence des sociétés démocratiques et tolérantes, voulant s'appuyer à la formation d'une opinion publique responsable, citoyenne, ouverte au dialogue. La FH s'attache particulièrement à la justice, condition de la réconciliation. La fondation travaille avec les collaborateurs locaux sous une supervision d'un chef de projet qui est expatrié.

De nombreux gouvernements financent les projets de la fondation Hirondelle : la Suisse, la communauté européenne, les Etas-Unis, la Hollande, la Suède, la Grande-Bretagne, la France, le Canada, la RFA et le Japon. De nombreuses organisations collaborent avec la fondation. Notons le Haut commissariat des Nations Unies, l'Unesco, le CICR la fondation internationale pour les systèmes électoraux (IFES), le PNUD. La FH respecte le cadre du pays ou de la société au sein de laquelle elle opère, sauf à être soumise à des pressions telles qu'elle viole ses propres normes. Dans un tel cas elle peut alors être contrainte à fermer un projet.

2. Search For Common Ground

Depuis 1982, le Search for Common Ground, « la recherche d'un terrain d'entente », cherche à transformer la manière dont le monde traite le conflit en tournant le dos à des comportements d'adversité et en cherchant des solutions aux problèmes pour la collaboration.

The Search for Common ground oriente ses actions de résolution de conflit autour d'une « approche qu'il dénomme approche Common ground. Cette approche permet d'orienter dans le conflit et d'identifier des possibilités qui n'apparaissent pas quand on, raisonne en fondant sur l'adversité. Il s'agit là d'un ensemble de principes et de pratiques qui peuvent, quand ils sont correctement utilisés, modifier en profondeur la relation qu'ont les personnes au conflit pour favoriser des solutions fondées sur la coopération. Cette approche permet en outre l'émergence de nouvelles possibilités de coexistence pacifique, en utilisant les atouts de la diversité et de l'inter connectivité ».(49(*))

Search for Common Ground travaille avec des partenaires locaux dans nombreux pays pour identifier les moyens appropriés de renforcer la capacité de ces sociétés à gérer le conflit de manière constructive. Actuellement il est dans 17 pays dont l'Angola, la Belgique, le Burundi, la Côte d'Ivoire, la Guinée, l'Indonésie, l'Iran, le Liberia, la Macédoine, le Maroc, le Moyen Orient (avec le bureau de Jérusalem & Aman), le Nigeria, la RD Congo, la Sierra Léone, L'Ukraine et les USA.

L'ONG emprunte divers outils pour mener ses activités parmi lesquelles se trouvent les médias-radio, télévision, films et presse écrite-, la médiation et la facilitation, les informations, les activités communautaires, le sport, le spectacle et la musique.

SFCG partage toute ses méthodologies de manière ouverte avec des organisations oeuvrant dans le domaine de l'établissement de la paix, comme l'Agence Américaine pour le développement international (USAID), les Nations Unies, et d'autres agences impliquées dans les affaires internationales.

En RDC Search for Common Ground a mis en place une stratégie de production télévisée ainsi que des formations TV, en utilisant différents formats et techniques centrées sur la production innovante de programmes. A présente SFCG est en train de lancer un nouveau partenariat avec l'Unicef qui fait partie d'un projet de réintégration connu comme le « Programme of Expanded Assistance to Returnes (PEAR) Plus ». Search for Common Ground aidera Unicef et d'autres ONGs internationales (CICR, Oxfam, GB, Coopi and AVSI) à intégrer une approche de « peacebulding » et sensibilité face aux conflits dans l'effort de reconstruction dans l'Est de la RDC, dans le but de construire les régions dévastées par la guerre.

Avant de lancer chaque nouveau programme ou projet, SFCG adopte la même méthodologie : l'analyse de réceptivité, étude de terrain, recherche de collaborateurs, une fois terminé, SFCG travaille activement avec des évaluateurs selon une méthodologie qui allie des savoir en matière des médias et de résolution des conflits.

3. L'Institut Panos (50(*))

L'IPP est une ONG internationale fondée en 1986, en tant qu'organisation à but non lucratif, sa direction mère est basée à Londres. Elle a des embranchements indépendants comme à Paris, Washington, Dakar, Port-au-Prince (Haïti) et St Michel (Barbades).

Depuis 1996, l'IPP se décentralisé avec un réseau de bureaux régionaux en Afrique du Sud, Lusaka en Zambie, Afrique de l'Est (Kampala, Ouganda, et Adis Abeba en Ethiopie) ; en Asie du Sud (Katmandou, Népal et New Dehli, Inde) chaque centre régional travaille de manière plus ou moins autonome, avec son propre comité consultatif.

Le réseau Panos est lié par un même nom, une même mission et est chapeauté par un directeur commun, composé d'un directeur et des membres du bureau Panos. La mission de Panos est de s'assurer que l'information soit utilisée de manière effective et qu'elle soit au service d'un débat public, du pluralisme des médias. Panos travaille au renforcement des médias du sud et de leurs capacités de produire et de diffuser. Susciter et alimenter une réflexion critique sur les enjeux de l'information et de la communication dans un monde globalisé.

Depuis 2004, Panos a développé en Afrique centrale deux programmes : celui d'appui au pluralisme de l'information, DRIM (Droit et renforcements institutionnels des médias) ; un programme MPA-média pour la paix qui a pour objectif :

ü Renforcer les médias dans l'émergence d'une culture de paix ;

ü Favoriser la coopération des médias avec les organisations de la société civile ;

ü Développer le dialogue entre les médias et les autorités locales ;

Encourager la production de l'information sur les conflits et le processus de paix.

4. La Benevolencia

La Benevolencia est une ONG néerlandaise basée à Amsterdam qui a pour vocation de promouvoir la paix et la réconciliation à travers de programmes radiophoniques. D'abord implantée au Rwanda, elle s'est ensuite installée au Burundi et à l'Est du Congo (Bukavu et Goma). Son approche diffère sensiblement de celle de SFCG, avec une perspective plus « psychologisante », sa méthodologie étant élaborée et suivie avant tout par des experts en psychologie des traumatismes. « L'ensemble du programme mené par La Benevolencia dans les Grands Lacs est soutenu à hauteur de 2,5 millions €, dont environ 800 000 € destinés aux bureaux congolais qui négocie en outre des financements complémentaires.»51(*)

III.1.3. Quelques projets concrets d'application du journalisme de paix en RD Congo

Après la description de ces quelques organisations internationales d'appui à la pratique du journalisme sensible aux conflits, nous allons cette fois présenter quelques projets de ces ONGs implanté et oeuvrant en RDC.

1. La Radio Okapi

Lancée en 2002, pour Marie Soleil Frère, « l'expérience de la Radio Okapi est un autre exemple du journalisme responsable dans un environnement conflictuel ». (52(*)) Elle reste le plus grand projet radiophonique que les Nations Unies et la Fondation Hirondelle aient conduit en Afrique.

Cette radio est venue pallier les défaillances des médias publics nationaux. Diffusant dans les cinq langues nationales (Lingala, Kikongo, Swahili, Ciluba, et Français), Radio Okapi est la seule qui dispose d'une couverture totale du pays touchant ainsi l'ensemble de la population congolaise. Sa couverture, lui permet de remplir dès lors une mission de service public. Kinshasa la capitale est en tête du réseau ; six studios régionaux et quatre autres sont répartis en quatre zones politiquement et militairement éclatées. La Radio diffuse ses services en ondes courte pendant une heure, il s'agit là d'une valeur sûre su laquelle même les habitants des villages frontaliers de la RDC peuvent compter, en fréquence module (FM) ainsi que sur internet. Avec plus ou moins cent personnes (journaliste, animateurs et techniciens). Radio Okapi émet 7 jours sur 7 de manière à offrir une information sûre et crédible dans les cinq langues. Ce qui lui permet d'atteindre la majorité de la population.

Nous devons le reconnaitre, la tâche de la Radio Okapi reste délicate car même la chaine nationale ne saura faire face. Moins encore les medias privés. Elle a permis aux congolais de faire la part des choses, d'avoir une vision générale sur l'imbroglio de la situation congolaise. Elle permis également de faire comprendre aux gens que le processus des paix impliquai tout le monde.

2. Search for Common Ground (Centre Lokole)

Avec plus de 450 stations radios et plus de 100 chaines de télévision, la RDC est certainement l'un des pays qui a un environnement médiatique le plus riche et le plus pluraliste du monde. Malgré cette richesse la question centrale demeure celle de savoir de quoi diffusent-elles ? En d'autres termes on cherchera de savoir quel est le contenu de ces médias. A Kinshasa seule nous comptons déjà « 51 chaines de télévision résultant de sondage fait par l'équipe de SFCG qui démontre que cette dernière reste la source préférée pour les 10 millions de personnes qui résident dans la ville » (53(*)).En 2001, SFCG a démarré ses activités en RDC sous le nom de Centre Lokole, implanté à Kinshasa et Bukavu, afin de soutenir la communication autour du Dialogue Inter congolais

Outre son activité de production de programmes radiophoniques et télévisuels, évoquée plus haut, SFCG utilise une très grande variété d'outils :


· La bande dessinée sur diverses problématiques comme le processus électoral, le processus de Démobilisation, Désarmement et Réinsertion (DDR), la réforme de l'armée, la lutte contre l'impunité et la bonne gouvernance ; Plusieurs émissions et séries ont été déjà réalisées dans le but de promouvoir la culture de la paix ; nous avons pris ici la dernière série qui est l' « Equipe»

Analyse de la série « Equipe »

La RD Congo est l'un des dix pays au monde où Search for Common Ground produit la fameuse série télévisée nommée « Equipe », à travers les aventures d'une équipe de football. Les épisodes de la série analysent des aspects et des thèmes liés aux conflits et à la bonne gouvernance sous le slogan de « si on ne collabore pas on ne marquera pas ». Cette version se focalise sur le drame d'une équipe de football féminin ironiquement dénommée « les moustiques » dont les deux protagonistes principaux font face à des problèmes liés aux violences sexuelles, corruption, tribalisme, impunité et réconciliation, dirigeant en même temps leurs équipes vers la victoire. Depuis juillet 2010 cette série passe sur les antennes de la télévision nationale. Avant cela, « Tosalel'ango » est jusque là, la seule émission téléréalité de SFCG en RDCongo, une émission différente des autres initiée par Search for Common Ground. De cette façon, SFCG croit mettre son expérience dans la construction de la paix, comme le déclarait Mark John président fondateur de cette ONG « les problèmes actuels qu'ils soient ethniques, environnementaux ou économiques sont tout simplement trop complexes et interconnectés pour être résolus sur base d'adversité » (54(*)). En soit la série « Equipe » résulte de l'inspiration de l'émission « Tosalel'ango » qui a promus des solutions concrètes tandis qu'avant on ne voyait que des problèmes.

CONCLUSION

Des médias classiques-radios télévisions jouent généralement un rôle positif et instructif dans la société. Toutefois, il existe de nombreux cas où les médias sont manipulés par des acteurs avec intention de fomenter des conflits (55(*)). Même si le monde actuel semble être outrageusement polarisé et, que la violence demeure la norme, nous restons avant tout optimistes dans la résolution des conflits. Pour espérer à cette résolution, nous devons nous confier à un modèle des médias qui ne sera plus d'investigation, ou de développement comme cela fut dans le temps. Il s'agit cette fois des médias pour la paix. Alors que les journalistes semblent naturellement attirés par les conflits qui créent l'événement d'actualité, « ils disposent en général de peu de connaissance sur les conflits, leur gestation sociale et leurs constance à travers le monde » (56(*)).

Dans ce chapitre, nous avons soulevé en gros ce que doit être l'exercice d'un journaliste pour la paix, ses règles et normes. Nous nous sommes focalisé en d'autres cieux à recourir aux ONGs internationales oeuvrant dans la promotion de la paix, comme l'IPP, le SFCG, loin d'être là une liste exhaustive.

Tout cela constitue donc un rudiment du journalisme pour la paix. Ce chapitre, au-delà de sa vision, encourage les journalistes à aller au-delà des événements concrets et violents pour identifier les formes culturelles et institutionnalistes de la violence qui peut être cause du désaccord.

L'expérience de la Radio Okapi, en RD Congo semble être un atout, allant dans le sens du journalisme sensible dans un environnement conflictuel. Les journalistes travaillant pour la paix ne cherchent pas à réduire les conflits ; il fait en sorte à présenter de nouvelles exactes et impartiales. C'est par cette acceptation d'un rapport que les conflits pourront être réduits.

Parlant des ONGs dont nous avons évoqué au cours de ce chapitre, tellement que le rôle des médias dans la résolution des conflits constitue un champ relativement neuf, ceci n'a jamais laissé « indifférent ces organisations qui jusque là ont conduit un grand nombre d'initiatives sur le pouvoir qu'ont les médias d'influencer positivement les conflits et le processus de la démocratisation » (57(*)). Comme on doit le remarquer, ces projets visant les médias sont devenus partie intégrante de presque toutes les interventions multilatérales de construction de la paix dans des sociétés en proie aux conflits.

Chapitre III. CONTROVERSE DES MEDIAS DANS LA RESOLUTION DES CONFLITS EN RDC

III.1. INTRODUCTION

La RDC, vaste pays qui est le centre de cet étude, zone issue de la colonisation belge constitue un ensemble contrasté, ou l'on remarque toute sorte de violence.

Elle a connu plus d'une décennie dans la crise « rendue complexe par multiplicité des enjeux politiques économiques, géostratégiques, ainsi que par la diversité des acteurs en présence ; acteurs locaux, aussi bien que nationaux et internationaux. »(58(*)) Les journalistes amené à couvrir les évolutions de cette crise et les tentatives entreprises pour rétablir la paix sont donc soumis à un degré supérieur de professionnalisme tout en cherchant à demeurer objectif dans leur exercice malgré les contraintes et autres difficultés liées aux différents facteurs idéologiques affectifs comme nous l'avons déjà parlé dans le premier chapitre.

Cette dernière partie se veut concrète par le fait qu'elle va décrire non seulement le paysage médiatique congolais mais va tout de même analyser le contenus de programme des quelques stations en rapport avec trois types de programmes : -le programme de fiction, - à vocation réconciliatrice et, - l'actualité. En fin elle va s'achever par une critique de l'opérationnalité concrète du journalisme pour la paix en République Démocratique du Congo. Ces conflits violent qui déchirent le Congo comportent plusieurs dimensions dont quatre semblent joués un rôle important dans le processus en cours celui-ci était l'intrigue dans le rapport annuel de l'Onu de 2002 :

La mauvaise gestion de l'Etat : comme l'ont toujours constaté les observateurs nationaux, locaux et internationaux ; depuis l'accession du à l'Independence avec les différents régimes qui se sont accédés au pouvoir par diverses formules que l'on connait, ont affiché aussi diverses méthodes des gestions non cohérent. « La dictature, la corruption générale dans toutes les institutions, un clientélisme effréné, et le non respect des principes d'un Etat de droit, autant d'éléments responsable de la décomposition.

Dimension économique : Basée sur l'économie, le pillage des ressources naturelles a permis aux différents groupes d'alimenter leurs effort de guerre ce qui favorise qu'il soit un peu difficile de rechercher des solutions pacifiques. Nous devons relever ici, les conflits fonciers entre les éleveurs et agriculteurs au nord et sud Kivu.

Les enjeux éthiques et communautaires : la question de la citoyenneté a aussi exacerbé les conflits au Congo avec la violence. Elle a évolué en enjeux politiques et conflictuels : l'exemple de l'AFDL peut nous en dire plus. Née en partie Banyamulenge, celle-ci revendiquait à part entière leur droit des citoyens d'autre part l'instrumentalisation de certain mouvements en rapport avec l'identité ethnique des fins politiques et économiques entre Hutu et Tutsi.

Dimension régionale : Depuis 1994, année du génocide Rwandais, l'arrivée massive des refugiés ex-FAR et autre milices interahamwe à l'est du Congo, avec des incursions des milices venues du Rwanda et de fois des nationaux soutenus par des pays voisins , ces violences contre les populations locales congolais et l'intervention sur le territoire congolais n'ont cessé d'alimenter ce foyer de violence.

Le journaliste qui met sa plume pour couvrir des tels conflits, doit se baser à connaitre tous ces contours enfin d'espérer à une résolution des conflits. Avant tout il est soumis à un devoir d'objectivé. En son temps, alors ministre de la presse et information lors de la journée mondiale de la liberté de la presse, Barnabé KIKAYA Bin Karubi le 3 mai 2002 disait « l'éthique du journaliste congolais est mise en rude épreuve par la pratique quotidienne d'une information constamment déformée, non vérifiée, voire délibérément fausse ». Partant de cette phrase les journalistes devraient soigneusement veiller à éviter autant des critiques qui leur sont formulées, quelles soient explicites ou implicites de manière directe ou indirecte.

III.2. PAYAGE MEDIATIQUE CONGOLAIS

III.2.1. Mots d'histoire

Le pluralisme et l'Independence de la presse au Congo remonte de temps ancien car ces termes sont nés avant l'Independence au Congo belge. Ils disparaissent du mémoire dès l'arrivée au pouvoir de MOBUTU. Seulement en 1990 que la presse congolaise amorcera cette période de monopole médiatique et va déclarer la libéralisation de la presse. Le parcours de la presse au Congo sera ainsi analysé en cinq différentes périodes qui sont :

III.2.2. Avant le discours de 1990

Cette période est caractérisée par un paysage absolument monocorde, cadenassée par la dictature de MOBUTU ; « A coté du seul OZRT existaient quelques publications de statut privé détenues par des proches du régime et servant pour son propagande. » (59(*)) Lors de l'accession du pays à l'indépendance, le statut de la presse qui découlait des décrets de 1959 sur les libertés publiques places les journaux appartenant déjà aux intérêts privés sous un régime libérale ; cette situation se maintiendra jusqu'en 1965. « A l'avènement de Mobutu, entre 1965 et 1972 mesurant, l'importance de la presse dans la conduite de l'opinion publique, le nouveau régime tente d'acheter plusieurs titres en y plaçant ses hommes et les finançant discrètement. »60(*)

L'année 1972 est une année charnière dans l'histoire du Congo-Kinshasa en général et des organes d'information en particulier. C'est la consécration de la doctrine zaïroise du « recours à l'authenticité » qui se traduit par la mise sur pied d'une stratégie et d'une philosophie pour la libération des mass médias de leur dépendance structurelle.

La philosophie du recours à l'authenticité imprime une orientation nouvelle aux mass médias. « Des faits saillants marquent l'année 1972 et les années suivantes. Il s'agit, en résumé, de la revalorisation de la culture nationale. C'est en effet, en 1972, que les journaux congolais porteront des noms authentiquement zaïrois, qu'une presse naîtra, entièrement ou partiellement rédigée en langues nationales dites vernaculaires » (61(*)).

Pendant la même année, tous les journaux sont officiellement pris en charge par l'Etat qui leur accorde des moyens dont ils ont besoin pour leur fonctionnement. La situation économique favorable jusqu'en 1975 permet à l'Etat des prodigieuses libéralités en faveur des journaux étatique. « Mais la crise qui sévit à partir de cette même année, à la suite de la nationalisation le place dans une impossibilité de subventionner tous ces journaux » (62(*)) S'en suit la restriction dans l'octroi des subvenions ; d'une part certain journaux (Elima,et Salongo) reçoivent plus que d'autres et d'autre part les montants perçu sont des moins à moins consistant.

Il importe de rappeler qu'avant même l'indépendance, certains organes de presse écrite détenus par les Congolais constituaient de véritables moyens de prise de conscience politique des masses. Après l'indépendance, les journaux s'inféodèrent à certains groupes politiques et il fallut attendre l'avènement de la IIème République pour voir un début d'organisation de la presse écrite congolaise. Sous la tutelle souple mais efficace du Ministère de l'Information, la presse congolaise couvre tout l'éventail de l'actualité tant national qu'international ; de la politique au social, de l'économique au culturel et au sport, « les organes de presse écrite sont un support essentiel de la politique du Nouveau Régime et participent à la réalisation des objectifs de la Révolution Zaïroise Authentique » (63(*)).

Chaque province de la République est dotée d'un organe de presse selon la répartition suivante :

- Organes de presse par Province

Provinces

Organe de

Presse

Périodicité

Kinshasa

- Salongo

- Elima

- Zaïre

- Masano

- Zaïre ya Sika

- Likembe

Quotidien

Quotidien

Hebdomadaire

Hebdomadaire

Mensuel

Bimensuel

Bas-Congo et

Bandundu

- Beto na Beto

Hebdomadaire

Kasaï occidental et

Oriental

- Nsambi

Hebdomadaire

Haut Congo

- Boyoma

Quotidien

Kivu

- Jua

Quotidien

Shaba

- Mjumbe

Quotidien

Source : Document n° 075/I.M.K./355/78, N'Sele, mars 1978(64(*))

Elima et Salongo relayaient la propagande du gouvernement et dans chaque province un journal était autorisé comme Mjumbe à Lubumbashi, Boyoma à Kisangani, Jua à Bukavu.

L'église catholique avait ses medias écrits qui étaient écartés totalement de la vie politique, d'autres publications étaient théoriquement autorisées sans que les parutions soient régulières. Pendant cette période, les journalistes devraient user de toutes leur prudences afin d'éviter des critiques Portées contre le président ne lui remettent en cause. Le président était considéré comme un Dieu. C' a été démontré à l'époque du ministre Sakombi Inongo. Chaque soir, avant le journal à la Télévision nationale ; on remarquait Mobutu sortir dans les nuages. Rien de bon, et rien à voir dans tous ces journaux.

En 1981, une nouvelle législation sur la presse établie par l'Ordonnance-loi n°81-011 du 2 avril 1981, portant modification de l'ordonnance loi n°070-057, cette ouvre la voie à la multiplication des titres dans la presse écrite. « Ceux-ci connaissent des fortunes diverses certains d'entre eux ne sont pas viables et se sont complètement alignés sur le pouvoir public et d'autres par contre se sont considérés comme des véritables journaux indépendants »65(*). Cette Ordonnance bien que libéralisant ce secteur, n'écarte pas la mainmise de l'état sur la presse écrite qui demeurent dans sa grande majorité entièrement alignée sur le régime du parti Etat qui lui confie du reste, la mission de mobilisation et sensibilisation de la population. C'est en s'appuyant sur cette mission que les journaux entièrement privatisés par la dite ordonnance loi vont revendiquer le retour de l'aide de l'Etat. Pendant cette période « la presse libre disparu au Congo car l'essentiel de l'information était la diffusion des activités du président et les idéologies du parti unique » (66(*)) (MPR) les journaux se ressemblaient, à l'avant plan était souvent la photo de Mobutu « il a fallu attendre 1981 pour parler d'une petit avancée sur le plan de la liberté de la presse. En effet l'ordonnance loi du 2 avril 1981 introduisit dans ses paragraphes la liberté de la presse, une simple déclaration au ministère suffisait pour publication et sur le plan juridique le directeur de la publication était civilement et pénalement responsable.» (67(*))

Tous ceci nous suffit de comprendre que cette liberté était tronquée car en réalité cet article de l'ordonnance n'était que théorique.

III.2.3. 1990, La libéralisation

Avril 1990, la pression des événements oblige le maréchal Mobutu à libéraliser les activités politiques. Dans un discours resté mémorable, Mobutu, à son corps défendant, accepte l'existence d'autres expressions politiques en dehors du Mouvement Populaire de la Révolution, jusque-là parti unique. Mais une année auparavant, la presse, profitant sans doute des fissures évidentes de la dictature, et avait commencé à se libérer de l'étau dans lequel l'enfermait le monolithisme politique. Da même, de nouveaux partis politiques voient officiellement le jour. Des journaux sont créés, généralement par des politiciens déterminés à en découdre avec la dictature ou, souvent soucieux de se faire remarquer de Mobutu. Tous les Zaïrois semblent, du coup, piqués par le virus de communiquer. « Les salles de rédaction sont littéralement assiégées par la nouvelle classe politique muée brusquement en journaliste avec les risques de dérapage certains. Les injures et les règlements de comptes remplacent le débat politique. Des étudiants journalistes remplissent les rédactions et se prennent pour de vrais professionnels. » (68(*)) Après s'en être délecté un moment, le public congolais se lasse du ton aux journaux qui ne respecte plus ni les bonnes moeurs ni la vie privée. Ce qui soit pire « les anciens journaux pro-gouvernementaux rejoignent massivement l'opposition.»(69(*)) La fin de la guerre froide était un véritable détonateur des changements en Afrique, en effet, avec « l'écroulement du bloc communiste, les pressions, tant internationales que nationales, se firent pressantes et obligea la dictature africaine à faire des concessions politiques à défaut des partis » (70(*)) pendant cette période 365 organes de presse sont autorisés de paraitre et 400 partis politique voient le jour. Ainsi les journaux sont libres de se classer entre l'opposition (le Potentiel, le Phare, Elima, Umoja, la Référence Plus et bien d'autres...) et proches de la mouvance présidentielle (l'Avenir, le soft le finance, Salongo...), malgré ce pluralisme frénétique autorisé, le pouvoir était resté réfractaire à la liberté de la presse et les journalistes restaient l'objet des menaces et d'actes de violences. Mobutu tentait de reprendre ce qu'il avait cédé. En province, « ce vent de la démocratisation souffle aussi. Car déjà en 1992 les radios privées font leurs apparitions et se multiplient. La radio Maendeleo (1993) à Bukavu une initiative des ONG locales » (71(*)) Radio Zénith à Lubumbashi (1994), Radio Amani à Kisangani(1995). A Kinshasa la plupart de ces radios privées sont confessionnelles « à coté des deux premières, Radio Elikya, oeuvre de l'église catholique créée en 1995 et Radio Sango Malumu à lors protestante se rependent des stations dites évangélistes ou messianiques (Radiotélévision Puissance, Radio message de vie, Radio-Télévision Armée de l'eternel ...) associé à celles-ci les Radios privées commerciales (Raga FM, RTKM, MBC...) des radios communautaires telle que Réveil FM » (72(*))

A Kinshasa, les télévision sont rapidement mise sur pied, après Antenne A créée en 1991, Canal Kin et Canal Z (actuellement CCTV) se multiplient rapidement des chaines privées commerciales parmi elles : Raga TV, Télé Kin Malebo, Tropicana TV, CMB ...Nous y classons aussi des chaines confessionnelle : Télévision Sango Malamu, Amen Télévision, Radio télévision sentinelle, Radio télévision Kintwadi.

Toutes ces télévisions sont l'émanation des stations de radios dont elles partagent les ressources (humaines et matérielles)

III.2.4. La presse pendant Laurent Désiré Kabila

Laurent Désiré Kabila arrive au pouvoir en 1997, et débaptise le Zaïre, qui devient République Démocratique Du Congo pour tant rien de démocratique était remarqué. Sur le plan liberté de la presse et de l'expression aucun changement à constater au contraire une régression totale n'est observé, on dirait que c'était la continuité de la politique de Mobutu .Une liberté conquise de très haute lutte mais que les bénéficiaires n'arriveront malheureusement pas à gérer à bon escient. Pire encore, Kabila interdit les partis politiques. Les quelques acquis démocratiques instaurés par le dictateur sont bafoués comme s'ils avaient gaspillé du temps. Les organes des presses sont privés de leur matière habituelle et de leur source de financement. Le nouveau régime se montre méfiant et dure envers les journalistes

« Arrestations, emprisonnements et intimidations se multiplient et les professionnels des médias subissent de nombreuses violences. Plus de 160 journalistes sont envoyés en prison entre mai 1997 et janvier 2001 » (73(*)) les intimidations aussi se renforcent. La guerre qui éclate en 1998 va rendre encore plus précaires les conditions de fonctionnement des médias .Pendant la même période apparait une presse de la haine anti-rwandaise, ce contexte de persécution a été la base de la naissance de Jed (journaliste en Danger).

III.2.5. La presse sous Joseph KABILA (le début d'une transition politique)

Il est important, avant d'examiner cette partie, d'apporter une précision théorique du concept « transition ». La transition renvoie, d'une part à des situations de passage brutal d'un gouvernement autoritaire vers un nouvel équilibre démocratique, en d'autres termes elle renvoit à un « régime de plus grande ouverture et d'autre part elle recouvre des processus de réformes institutionnelles se déroulant de façon progressive » (74(*)).

Apres la mort du père, le fils succède, l'incertitude persiste dans le fief des fonctionnaires des medias, on se demande si cette politique du père ne serait pas adopté par son fils. Malgré tout cela, la réalité parait contraire, car dans son discours d'investiture joseph se montre toute fois ouvert. Il promet de garantir toutes les libertés publiques et fondamentales. En février 2002, il autorise, de concertation avec le RCD de Azarias Ruberwa et le MLC de Jean-Pierre Bemba. Le processus de paix, le retrait des troupes rwandaises et ougandaises permettent également d'alléger les pressions qui pèsent sur les médias de l'Est. De façon générale, la transition Co-pilotée entre les trois forces politiques et l'implication massive de la communauté internationale, créa un climat favorable pour la liberté de la presse. « Une forte politisation des productions que l'on peut entendre de manière double : d'une part, les sujets politiques sont dominants et, d'autre part, les médias présentent des positionnements politiques très marqués dans leur traitement de l'information » (75(*)) ;

Cependant, les medias se caractérisent par une bipolarisation entre d'une part des medias pro Kabila et d'autre part des medias pro Bemba. Une tension de l'insécurité va naitre entre les journalistes et les assassinats non élucidés des journalistes.

Cette période est également marquée par la volonté évidente des professionnels des médias de mieux s'organiser et de surmonter leurs divergences politiques et personnelles pour oeuvrer à reconstruire le pays sinistré. C'est ainsi qu'en mars 2004 a pu se tenir le Congrès national de la presse congolaise, qualifié de rencontre « de la refondation », « dont sont issues de nouvelles structures professionnelles plus représentatives et soucieuses d'amener les journalistes à jouer pleinement leur rôle dans le processus de transition » (76(*)).

III.2.6. La situation actuelle

Après des années de délabrement institutionnel lié à la dictature de Mobutu puis à la guerre qui ravage le pays de 1996 à 2003, les médias se sont développés en dehors de tout contrôle et les organisations professionnelles se sont décomposées. Avec la mise en place de la Haute Autorité des médias (HAM), de l'Union nationale de la presse congolaise (UNPC) et de l'Observatoire congolais des médias (Omec) la restructuration du paysage médiatique devient l'une des priorités de la transition.

« Le paysage médiatique congolais a connu un passant, en moins de vingt ans, du monopole d'une poignée de médias gouvernementaux à une offre foisonnante, mais inégalement répartie » (77(*)).

Le pays comptait, en octobre 2008, 341 stations de radiodiffusion (dont une seule, Radio Okapi, émet sur l'ensemble du territoire) et plus de 600 titres de presse déclarés, pour la plupart irréguliers sur le marché. On dénombrait en outre 82 chaînes de télévision, dont trois - la Radio Télévision Nationale du Congo (RTNC), Digital Congo et la Radio Télévision du Groupe L'Avenir (RTG@) - peuvent émettre par satellite à partir de Kinshasa et être rediffusées dans certaines provinces du pays.

C'est dans la ville de Kinshasa que se concentre l'activité médiatique puisque la capitale héberge 51 de ces chaînes de télévision, émettant en clair, ainsi que plus au moins 41 stations de radiodiffusion en FM, les 10 quotidiens réguliers du pays, 15 périodiques et une vingtaine des journaux paraissant à l'improviste (plus de 125 journaux déclarés pour cette seule ville.

Dans l'audiovisuel, la typologie est plus diversifiée. Le secteur communautaire et associatif est dominant dans le domaine radiophonique (avec 133 radios, dont trois seulement situées à Kinshasa), mais peu présent dans le créneau télévisuel (avec trois initiatives). Les opérateurs privés commerciaux (qui sont au nombre de 91 pour l'ensemble du pays) sont généralement mixtes, alliant radio et télévision. Ils côtoient 104 opérateurs confessionnels, liés aux Églises catholique, protestante, kimbanguiste, mais aussi, surtout à Kinshasa, aux Églises dites « du Réveil ». S'ajoutent à ce panorama les médias publics (la Radio Télévision Nationale du Congo et ses diverses antennes locales), la radio onusienne (Radio Okapi, liée à la Mission des Nations Unies au Congo (MONUC) et les radios internationales disponibles en FM ou par le biais de décrochage sur les ondes des radios locales.

La presse pendant cette période vit une liberté ce qui fait qu'il ait une prolifération des stations et chaines de télévisions, mais dans tout cela, la question reste axer sur la situation économique qui peut favoriser une autonomie. Car depuis l'époque coloniale il n'existe aucun système légal de subvention pour la presse en RDC. On peut se demander pourquoi la loi 002/96 n'a jamais été appliquée.

III.2. REGARD SUR LE PAYSAGE RADIOPHONIQUE CONGOLAIS

III.2.1 Les médias publics

Aujourd'hui, le paysage radiophonique Congolais est composé de plus de quatre cents radios privées, deux radios publiques.

La RTNC (Radio Télévision Nationale Congolaise) « est un opérateur public dont le statut repose sur une ordonnance Loi de 1981 » (78(*)). Lointaine héritière de la Radio Congo Belge, créée en 1949 et léguée aux autorités congolaises à l'indépendance, la RTNC (anciennement appelée « Voix du Zaïre ») a constitué durant trois décennies le fleuron de la propagande Mobutiste. Selon l'ordonnance-loi de 1981, la RTNC a pour mission :

· d'exploiter le service public de radiodiffusion et de télévision ;

· d'informer, de former et d'éduquer les masses... Caractérisée par une approche hyper verticale, les médias publics servent alors de moyen de communication de l'élite gouvernante vers le peuple gouverné. Chaque jour, le journal parlé et télévisé s'ouvre sur un éditorial à la gloire du Président. C'est une information partisane.

La RTNC comprend deux chaînes de télévision opérationnelles : « la première (RTNC 1), chaîne nationale centrée sur l'information, et la seconde (RTNC 2), créée en 1996 sur les vestiges de la RATELESCO - Radio Télévision Scolaire) axée sur le divertissement et émettant uniquement sur la province de Kinshasa » (79(*)). La télévision compte aussi dix stations provinciales qui jouissent d'une autonomie financière totale, seule l'enveloppe permettant de couvrir les salaires du personnel arrive de Kinshasa. 

Disposant d'une imposante rédaction centrale à Kinshasa et d'une antenne (de production et de diffusion) dans chaque chef lieu de province, la RTNC compte un personnel de plus de 2 300 agents dont un bon millier basé dans la capitale. Elle émet en cinq langues : français, kikongo, swahili, tshiluba et lingala. En ce qui concerne la radio, la RTNC dispose de deux fréquences à Kinshasa sur lesquelles émettent la radio nationale et la FM locale (RTN).

Dans l'imposante Cité de la Voix du Zaïre, « construite avec l'appui de la Coopération française et inaugurée en 1978, la radio disposait de dix-sept studios : seuls trois fonctionnent encore aujourd'hui. L'entreprise audiovisuelle publique traverse une crise profonde, sa situation ne cessant de se dégrader depuis plus de vingt ans »(80(*)). Selon Isidore Kabongo, directeur des programmes de la radio, auteur d'un audit de la RTNC réalisé en 2005 à la demande de Journaliste en Danger (JED), « L'État ne se préoccupe de la RTNC que pour sa propagande. Il n'y a pas de politique de l'audiovisuel public, pas de plan de développement pour la RTNC, pas même de projet. »(81(*))

III.2.2 Les radios privées

Les radios privées offrent de nombreuses alternatives à la radio nationale RTNC. Le premier avantage de ces radios est qu'elles offrent la possibilité à de simples citoyens de s'exprimer sur des faits d'actualité. Le paysage radiophonique congolais privé se compose donc : - des radios communautaires, associatives, académiques et scolaires (non commerciales) ; - des radios confessionnelles (dont la plupart sont des radios dites « évangéliques » ou « messianiques » liées à des Églises du Réveil) ;

ï des radios privées commerciales ;

ï d'une radio de la Mission de l'Organisation des Nations Unies au Congo (MONUC), appelée Radio Okapi. S'y ajoutent les radios internationales implantées en FM : Radio France Internationale (RFI, présente dans six villes), Africa n°1, British Broadcasting Corporation (BBC) et la Radio Télévision Belge Francophone (RTBF) - disponibles en FM à Kinshasa uniquement. Nous proposerons en annexe un répertoire des radios fait en 2008 par Marie soleil. 

Cette réalité nous amène à remarque que la plus part des radios privées commerciales se trouvent à Kinshasa et dans certains chefs lieux de provinces comme : Lubumbashi, Mbuji-Mayi, et Kananga nous le trouvons de fois dans certaines villes dans des provinces que nous venons de citer.

Les radios confessionnelle sont majoritaires à Kinshasa où on un nombre exagéré. Elles sont essentiellement liées aux Églises du Réveil et appartiennent généralement à des pasteurs et des prédicateurs. Cependant, , « certaines chaînes de radio protestantes, kimbanguistes, islamiques et des Églises du Réveil sont bien équipées et ont une force d'influence très significative sur les opinions et divers milieux de la RDC »(82(*)) Deux radios confessionnelles ont joué un rôle pionnier dans le paysage radiophonique kinois : Radio Elikya (catholique : créée en 1995, elle appartient à l'archidiocèse de Kinshasa) et Radio Sango Malamu (protestante, mise sur pied en 2000).

Toutes deux dépassent le cadre de l'évangélisation et jouent un rôle d'éducation et d'informations citoyennes. « Certaines stations catholiques de province (comme Radio Télévision Amani opérant depuis 1995 à Kisangani, ou Radio Maria, créée en 2001 à Bukavu) adoptent également cette approche »(83(*)) Dans le réseau des médias catholiques, et parfois dans certains réseaux protestants et kimbanguistes, les radios sont encouragées à dépasser le registre de la foi pour apporter un message de promotion de la citoyenneté et du développement.

C'est une ouverture essentielle, parce que, là où elles sont seules dans leur localité, elles constituent une référence incontournable pour les auditeurs. Parmi les radios confessionnelles qui jouent ce rôle citoyen, on peut citer :

- Radio Tomisa (catholique) et Radio Sango Malamu (protestante) à Kikwit ;

- RTDI (Radio Télévision du Diocèse d'Idiofa) et Radio Embam (Frères Joséphites) à Idiofa Radio Boboto (catholique) « à Isiro ; -Radio Moto à Butembo, Béni et Oïcha (catholique) - Radio Sauti Ya Injili (protestante) à Goma ; - Radio Sauti Ya Rehema (protestante) et Radio Neno la Uzima (pentecôtiste) à Bukavu ; - Radio Mwinda (du Diocèse de Mbandaka) ;

- Radio Canal de Vie, Radio Hosanna et RTIV (Radio Télé Inter Viens et Vois) à Lubumbashi ; - RTIV (Radio Télé Inter Viens et Vois), RTK (Radio Tangazeni Kristu), RTEDI (Radio Télévision d'Evangélisation et de Développement Intégral), RTPH (Radio Télévision Pêcheur d'Hommes) à Kisangani. La plupart de ces radios emploient des bénévoles, recrutés parmi les fidèles des Églises. Les radios confessionnelles sont censées être apolitiques, mais plusieurs d'entre elles n'ont pas hésité à se lancer dans la campagne électorale en 2006 pour soutenir certains candidats » (84(*)).

Constitue une avancée significative, car ces dernières offrent une alternative aux médias nationaux en fournissant une information de proximité utile à la population dans son quotidien. Comme le souligne un rapport du ministère français des Affaires étrangères, le principal mérite de ces radios de province « est d'avoir désenclavé des coins très reculés du pays et de se poser en acteurs et partenaires du développement économique et social.» (85(*))

III.3. LE JOURNALISME POUR LA PAIX EN RDC

En jetant un coup d'oeil aux grilles de diffusion des différentes stations analysées, on est frappé par la diversité des programmes, mais aussi par l'apparente qualité de la programmation : émissions sur la réconciliation nationale, pour la promotion de la femme, sur l'intégration des sidéens, sur l'acceptation des réfugiés, sur la problématique de droit de l'homme ; les grilles regorgent de programmes proactifs. On croirait d'ailleurs que le Congo est le pays d'origine de la théorie du journalisme proactif. Comme nous le verrons, il en représente non l'origine, mais bien un terrain privilégié d'expérimentation. Pour Isidore Kabongo « la Radio Nationale Congolaise ajuste sa grille selon les besoins qui se présentent » (86(*))

Si cette réalité peut être affirmée, d'autres stations à large couverture comme Digital Congo « reste écarter d'adapter sa grille avec des programmes proactifs certes, rare sont des fois dans les animations d'antenne qu'il traite des thèmes controversé.»(87(*))

III.3.1. Les types de production

Puisque l'application d'un journalisme de paix peut se faire de trois façons différentes, elle a aussi été étudiée selon trois axes différents : les programmes de fiction d'une part, les programmes à vocation réconciliatrice d'autre part et enfin les informations d'actualité.

III.3.1.1. Les programmes de fiction

Même si la fiction ne fait pas à vrai dire partie du domaine de la production journalistique, nous en parlerons brièvement ici. En effet, « la radio étant le médium africain au taux de pénétration le plus élevé, il s'agit d'un des moyens les plus efficaces pour faire passer un message à la population » (88(*)).  Sans télévision, les populations locales se fidélisent facilement aux programmes radiophoniques et d'autant plus aux fictions, plus divertissantes, « puisqu'il s'agit d'un des seuls loisirs disponibles dans les zones rurales. Nous allons parler ici d'une production fictive : le feuilleton radiophonique.

Le feuilleton radiophonique

Basé sur un principe identique, il se diffère du spot par sa longueur (une vingtaine de minutes) et par les personnages et le décor, qui restent immuables d'un épisode à l'autre. A l'instar des séries américaines du type Seven Heaven qui diffusait voici quelques années les valeurs chrétiennes, la fiction et le divertissement créées par les feuilletons radiophoniques ont pour but de propager des messages de paix et de réconciliation nationale. Parmi les différents feuilletons diffusés sur les ondes Congolaises, deux ont retenus notre attention (<< Notre voisin, notre famille >>), produit par le Studio Ijambo, crée par le Search for Common ground et la série équipe produit par le centre Lokole.

Notre voisin, notre famille, écrit par l'auteur Marie-Louise Sibazuri, a cessé d'être diffusé car il ne correspondait plus à la réalité nationale. Lancé en 1997, le feuilleton relatait l'histoire de deux familles et mettait en scène des situations de la vie de tous les jours. Le thème du feuilleton peut être résumé de la sorte : << Nous avons tous quelque chose en commun quoique on en dise. Même le jour et la nuit se rejoignent à l'aurore et à la tombée de la nuit >>. L'histoire se déroule dans les collines rurales burundaises et des thèmes nouveaux étaient abordés à chaque nouvel épisode : SIDA, exactions, corruptions, viols, retour des réfugiés, etc. Ce feuilleton qui passait aux antennes des radios de l'est comme Maendeleo grace à un partenariat entre cette station et le studio Ijambo.

Les problèmes mis en scène par Notre voisin, notre famille sont ceux du quotidien, avec en toile de fond un thème récurrent : la réconciliation. Le titre reflète une des valeurs fondamentales pour La communauté des grands lacs africaines avant 2001 :

Ce feuilleton, dans sa logique veux nous démontrer « qu'un voisin est un frère à qui tu peux confier tes enfants malades quand tu vas aux champs, c'est lui qui va venir inspecter ta maison s'il sent une odeur suspecte. Or avec la guerre, les gens commençaient à perdre cette notion au profit de l'ethnicité » (89(*)) : on ne voyait plus en lui le voisin, mais bien le Hutu ou le Tutsi

III.3.1.2 Les programmes à vocation réconciliatrice

Il faut entendre par programme à vocation réconciliatrice , des émissions d'information générale sur des thèmes controversés ou sur des problèmes de société, traités dans une optique d'intégration, de réconciliation nationale et/ou de cohabitation pacifique. C'est avant tout dans cette catégorie de productions que prolifèrent les partenariats en tous genres avec les radios locales, ainsi que les émissions concédées : Dans le cas sous traité nous n'avons trouvé aucune émission concédées dans les différentes grilles des stations choisies. Bien entendu, les thèmes choisis pour ces émissions à vocation réconciliatrice varient en fonction de l'actualité, mais aussi du climat social. Aujourd'hui, avec la fin du processus de transition, la tenue d'élections libres et la mise sur pied du nouveau gouvernement démocratique, les priorités ont changé. Par conséquent, les thèmes abordés par les radios ont également évolué, dans la mesure où il s'avère fondamental de lier les productions médiatiques aux besoins de la population. Alors quel est le besoin actuel de la population après les multiples crises et conflits qui ont secoué le Congo ?

« En 1998 alors que débute les incursions des pays voisins au Congo, la radio télévision nationale va consacrer sa grille de programme avec des émissions informatrices qui visaient à informer au public de la situation du pays » (90(*)). Cette grille va rester jusqu'en 2002.

Pendant la même année, débute le dialogue inter congolais, la grille de la RTNC sera ajustée avec des « émissions concises pour accompagner les institutions de la transition. Cependant après la tenue des élections libres, démocratiques et transparences, la radio télévision nationale, a consacré sa grille à appuyé la démocratisation et la bonne gouvernance » (91(*)).

A chaque époque, sa priorité. Aujourd'hui, celles-ci sont d'un tout autre ordre qu'au cours de la guerre : relance économique, problématique foncière, valorisation de la femme, intégration des démobilisés, retour des rapatriés, etc. Les radios approchées au cours de cette étude comptent toutes, dans leur grille de programmation, au moins une émission consacrée à chacun de ces thèmes.

Dans la partie théorique, il avait été expliqué que le journalisme proactif consiste, entre autres, à expliquer en profondeur les thèmes conflictuels, à donner la parole aux différents acteurs, les amener à exprimer leur propre perception du problème, afin que chaque partie puisse se mettre dans la peau de l'autre, aboutissant dès lors à une solution apte à satisfaire tous les protagonistes. Au Congo, rares sont ceux qui connaissent les théories du journalisme de paix, si ce n'est le personnel de a radio Okapi et le centre Lokole. Pourtant, sans le savoir, toutes les stations étudiées le pratiquent à un degré ou à un autre.

En effet, en ce qui concerne les émissions portant sur les thèmes sensibles, toutes suivent cette méthodologie. D'ailleurs, lorsqu'il s'agit de différencier journalisme classique du journalisme proactif, les réponses des professionnels congolais des médias sont claires : dans un pays en guerre, il n'existe pas de journalisme classique, on ne peut que faire du journalisme de paix. Si théoriquement cette réponse peut être intéressante à entendre, serait-il le cas avec la pratique ?

Il serait inutile de passer en revue toutes les émissions à vocation réconciliatrice pour le démontrer. Nous nous contenterons dès lors d'analyser quelques émissions pour chacune des quatre radios étudiées, en commençant par l'exemple des productions types de la radio Okapi. Le lecteur pourra dès lors comparer ce qui se fait chez les adeptes du journalisme de paix d'une part, et chez ceux qui n'ont pas connaissance de ces théories d'autre part.

Bien que cette radio ne soit pas un media local mais, plutôt la concrétisation d'un projet d'une ONG internationale appuyant le processus de paix en RDC, nous en parlons à titre exemplatif et ça nous permettra de comprendre effectivement les contenus des émissions de cette radio dite de la paix.

1. Radio Okapi 

Eventaire des émissions proactives

En parcourant la grille de programme de la radio de la paix, nous avons ressortis trois émissions proactives parmi les quelles :

- Parole aux auditeurs

- Dialogue entre congolais

- Okapi service

Analyse du contenu des émissions

1. Parole aux auditeurs

Parole aux auditeurs

Cette émission est une production interne de la radio Okapi qui bénéficie de l'appui du budget annuel alloué au fonctionnement de cette station de la paix.

Cible : cette émission vise premièrement l'ensemble des auditeurs de la radio Okapi voulant participer à l'émission pour enfin proposer des solutions au thème développé.

Méthodologie : L'émission utilise une méthodologie participative. C'est-à-dire que l'idéal de réconciliation est exposé par les journalistes, mais que les idées proposées proviennent directement des auditeurs, qui montre les limites et les avantage que peuvent engendre le thème développé.

Format : Il s'agit d'un magazine de 45 minutes, composé principalement de reportages de terrain et d'interviews des auditeurs. Le journaliste s'applique à illustrer la thématique exposée par différents exemples, positifs et négatifs, afin d'en tirer des conclusions.

Exemple : indemnisation des victimes de la zaïrianisation. « Le président Mobutu a initié dans les années 70 un mouvement politique appelé zaïrianisation. Cette politique a consisté à attribuer aux Zaïrois des biens commerciaux et des propriétés foncières qui appartenaient à des opérateurs économiques étrangers. Trente-six ans après, le gouvernement congolais a décidé d'indemniser les victimes de cette politique »92(*).

C'est le ministre Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais qui l'a annoncé au cours d'un point de presse à Kinshasa. Cette décision est mue par le souci du gouvernement de corriger les erreurs du passé au nom de la continuité de l'Etat, a expliqué le ministre Mende. Pour réparer les préjudices causés, le coût global est évalué à 800 millions de dollars. Mais dans un premier temps, un acompte de 5 millions de dollars leur sera accordé. Cette décision bien salutaire vis-à-vis des certains n'a cessé de semer une controverse dans les mentales des certains cadres et auditeurs, nous l'avons remarqué dans les interventions des auteurs au cours de cette émission du 21, octobre 2010. Dans le déroulement de ce numéro l'invité principal était le ministre de la communication et medias, porte-parole du gouvernement. Venant pour éclairer les auditeurs, Lambert Mende a reçu plusieurs questions et proposition concernant cette décision du gouvernement

Cette logique, toujours identique, est une formule trouvée par la Radio okapi pour faire participer les auditeurs de proposer eux mêmes des s à leurs problèmes. Afin elle rassemble au sein d'une même émission les différents genres journalistiques : enquête et reportage de terrain.

A force de réorientations stratégiques régulières, l'émission entend traiter de sujets qu'il juge pertinents. Pour cette période après les élections et à quelques mois des nouvelles élections, il s'agira désormais d'axer les émissions sur des thèmes prioritaires tels que : le social, dialogue, réconciliation des communautés divisées et bonne gouvernance. Ces thématiques ont été jugés comme les plus en pertinents vu le contexte politique actuel.

2 .Dialogue entre congolais

Dialogue entre congolais

But : l'émission vise la réconciliation des congolais à travers ses productions quotidiennes. Elle touche de ce fait toutes les couches de la population congolaise en traitant diverse thèmes.

Méthodologie : la méthodologie utilisée dans les productions de la radio Okapi reste la même. C'est la méthode participative. Si d'un coté on à les invités, de l'autre coté on privilégie les interventions des auditeurs. Ensemble ils proposent des solutions à leurs problèmes.

Format : Il s'git d'une émission de 45 minutes. L'animateur annonce le thème et organise le débat.

Exemple : Dans un rapport publié mardi16 Novembre 2010, l'ONG International Crisis Group, spécialisée dans la prévention des conflits à estimé que les « deux ans de rapprochement entre Joseph Kabila et Paul Kagamé n'ont pas donné les résultats attendus »93(*) les soldats gouvernementaux sont encore au prise avec les miliciens pour contrôler des terres et des zones minières. En même temps les civils subissent des violences extrêmes et la situation se détériore.

Sur quoi s'est-elle fondée ? Cette ONG pour soutenir cette affirmation et qu'elle solution propose-t-elle pour amener la paix au Kivu ? Le journaliste a invité pour ce faire :

- le gouverneur de la province de Nord Kivu

- Le directeur de l'International Crisis Group pour l'Afrique centrale et

- Le professeur Bob kabamba analyste et professeur en prévention des conflits.

Comme pouvait constater le lecteur, le choix des intervenants à cette émission nous parait judicieux et cela témoignerait même la pratique des règles du journalisme de paix.

3. Okapi service

Okapi service

Cible ; l'émission à une visée nationale car il veut atteindre toute la population pays. Cette vision est facilitée par la capacité des équipements que possède la radio Okapi.

Objectif : Amener les différentes parties à se mettre ensemble en vue de proposer des solutions à leurs propres problèmes.

Méthodologie : l'émission est toujours participative, une méthodologie propre à la radio Okapi. Elle met en face les acteurs impliqués dans la situation pour parvenir à une solution du problème débattu.

Format : il s'agit d'une production de soixante minutes axées sur des thèmes controversé de la société.

Exemple : Immigration clandestin : à quel risque s'expose : voyagé en Europe est le rêve des plusieurs congolais. Pour ce faire, bon nombre d'entre eux immigrent en toute illégalité.

« Au fil de temps, il s'est développé des réseaux mafieux qui facilitent ce trafic connu communément sous le titre du phénomène « Ngulu » en RD Congo. Les Artistes musiciens sont pointés du doigt dans ces pratiques ; les clandestins courent des risques de tomber dans le filet de la police du pays d'accueil et de faire la prison »94(*). Ceux qui réussissent à s'établir dans ces pays éprouvent des difficultés pour s'intégrer socialement et professionnellement.

Pour aborder cette question l'émission fait venir sur son plateau ; un immigrant légal ; l'officier de liaison à l'ambassade de Belgique et un jeune kinois rêvant d'aller vivre en Europe.

Analyse de contenu de la grille de la Radio Okapi

Les medias remplissent différents rôles et fonctions dans la société parmi nous les avons parlé dans le premier chapitre de ce travail. Ce faisant, en analysant la grille de la radio Okapi, nous voulons savoir comment / Dans quelle mesure cette station participe-t-elle à l'instauration de la paix en RD. Congo.

La grille de programme de la radio Okapi nous présente un indicateur de temps d'antenne hebdomadaire général (T.A.H.G) 10080 minutes par le fait qu'elle fonctionne 24 /24 et sept jours de la semaine sur sept.

Emissions

Fréquence

pourcentage

- Parole aux auditeurs

-Dialogue entre congolais

-okapi service

60'

45'

60'

0,5

0,4

0,5

T.A.H

165'

1,6%

Source grille de la radio Okapi

Interprétation

Le premier résultat de cette analyse nous renvois à un constat : Comment admettre qu'une station qui se veut être « station de la paix » ne consacre dans sa grille de programme que 1,6% de production pour la paix ? Notre étude va encore plus loin pour constater que toutes ces productions se font en français et pourtant une grande partie de la population de la RDC reste analphabètes. En ce qui est du contenu des émissions, les productions de la radio Okapi répondent toutes aux normes d'exercice du journalisme de paix.

2. Radio télévision nationale Congolaise (RTNC) 

Eventaire des émissions proactives

Une grille pleine des émissions et moins actualisée. la RTNC est une station qui se laisse prendre par la légèreté dans la conception de sa grille. Certaines émissions ne se trouvent même pas dans cette grille qui voici une décennie n'est pas actualisée. C'est à ce niveau que nous avons rencontré des difficultés pour nous rendre compte des émissions proactives. Mais grâce aux cahiers des charges nous avons pu ressortir trois émissions :

- A travers nos provinces

- Valeur et société

- La Nation en question

Analyse du contenu des émissions

1. A travers nos provinces

A travers nos provinces

Cette émission est une production locale de la Radio Télévision Nationale Congolaise lancée en 2004 ;

Cible : La population congolaise dans l'ensemble du territoire nationale.

Objectif : Permettre au congolais de se responsabiliser dans le développement du pays ;

- Consolider l'unité nationale, à travers cette émission, le journaliste conscientise la population à être unis pour bâtir un pays sur des valeurs républicaines et nationalistes.

- Affermir la reconstruction nationale : le journaliste ici tente de faire voir l'apport de chacun dans la reconstruction de la nation.

- Promouvoir et protéger le droit de l'homme l'émission se montre ici civique par le fait qu'elle commence à faire inculquer au public les notions de civisme en lui donnant les rudiments sur les devoir et droit des citoyens pour chuter sur les notions tenaces de droit de l'homme en proposant les pistes pour les défendre et le protéger.

Format : Elle est un magazine qui dure 55' diffusé tous le dimanche de 18h00' à 18h55'. Aucun reportage n'accompagne l'émission dans un sens proactif. Le journaliste trace seul la marche à suivre sans accorder ne fut ce qu'un moindre temps à la population de parler de leur expérience, cela, quelque soit le thème choisi.

Malgré cette volonté, nous remarquons premières que la RTNC étant media public accuse des sérieux problèmes dans son fonctionnement, les problèmes liés au financement des productions, les ressources humaines nos motivées quelque part les rédactions reste homogène par le fait qu'on case des frères parce qu'on veut satisfaire son appartenance. Tous ces maux n'ont pas permis à cette station de faire son vrai travail. Cela se remarque encore dans les productions telles que :

2. Valeur et société

Valeur et société

Cible : La population congolaise dans l'ensemble du territoire nationale.

Objectif :

- un programme de mobilisation civique un changement de mentalités :

- Favoriser la pratique des valeurs morales et républicaines

- reconstruction du pays.

Méthodologie : la méthodologie de cette émission est celle qui met sur un même plateau un journaliste et un invité. Pour discuter d'un thème.

Format : elle une chronique de 45 minutes qui passe trois fois, dans les quatre langues du pays

Exemple : les congolais et la défense des valeurs nationales

En abordant ce thème, la chronique vise à mobiliser les congolais à défendre ou qu'il soit son identité le choix des invités se fait rarement souvent, ce sont des interviews et d'animations.

3. La Nation en question

La Nation en question

Il s'agit là aussi d'une émission produite localement lancé en 1998

Cible : cette émission visait premièrement l'ensemble des auditeurs de la radio télévision nationale congolaise

But : exhorter le citoyen à oeuvrer tous dans la :

- La reconstruction du pays

- Restauration de l'autorité de l'état

- Rétablissement de l'état sur tout le plan

Format : c'est une chronique de 50 minutes qui passait de 8h15' à 8h30' diffusée trois fois la semaine. Avec une rediffusion.

Méthodologie : la méthodologie des émissions de la Radio Télévision Congolaise semble être identique. Des émissions consacrées aux interviews. On ne rencontre nulle part un esprit de pro activité ni encore de participation

Cette émission a, à son temps aggravé les conflits entre le Rwanda et le Congo avec les slogans Boma rwandais tika nioka. Le slogan met en comparaison le Rwandais à un serpent, pour au tant dire qu'ils sont virulent, « ces émissions avait des propos dures mais comme la radio devrait lutter contre la désinformation sur l'avancée des milices étrangères, et à travers ses programmes devrais transmettre les mots d'ordre du gouvernement. On a assisté aux dérapages énormes dans les langages des animateurs des ces émissions que les autorités de réglementation ont toute fois tolérés » (95(*))

Face à toutes ces dérives, quelle a été la réaction de la corporation ? Celle-ci s'est exprimée sur trois fronts. « 1°) Le renforcement des mécanismes d'autorégulation par une diffusion constante des règles d'éthique et de déontologie Professionnelle 2°) Le renforcement des capacités des professionnels des médias 3°) L'institution d'un monitoring quotidien des médias en vue d'épingler les atteintes aux règles fondatrices du métier d'informer.»96(*) il faut bien le reconnaitre comme le souligne Frère que si à Kinshasa les medias se comportaient ainsi dans les zones de tensions contrôlées par ces milices, le cas avec l'Est du pays, ou une radio contrôlée « par les milices Maï Maï, La Voix du Patriote, a appelé clairement, dès janvier 1998, à l'élimination des «Tutsi» et a incité les populations à «aider les frères Bahutu à reconquérir le Burundi et le Rwanda».(97(*))

Techniquement le relais a été renforcé dans le but d'atteindre toute la population et les provinces menacées. Les émissions Swahili ont augmenté. Au niveau des stations provinciales, il leur a été demandé de renforcer leurs programmes avec les émissions.

Analyse du contenu de la grille de programme de la RTNC

Emissions

Fréquence

pourcentage

A travers nos provinces

55'

0,5

- Valeur et société

45'

0,4

- La Nation en question

50'

0,4

T.A.H

I50'

1,4

Interprétation

Apres étude de la grille de programme de la Radio Télévision Nationale Congolaise, nous remarquons la présence de quelques émissions de paix. Avec 1,4 % des productions la RTNC semble mettre une attention particulière sur la station du pays. Même si telle peut être le cas mais qu'en est-il contenu de ces émissions qu'elle qualifie de proactives ? Se référent aux normes d'exercice du journalisme de paix comme annoncées par Lynch et Mc Goldic, aucune de toutes ces productions de la RTNC n'est vraiment proactive. Pour tant cela aurait être mieux expérimenté dans cette station par le fait que toutes ces émissions étaient diffusées en toutes les langues nationales ; avec la facilité d'atteindre toutes les couches.

3. TOP Congo Fm ;

Eventaire des émissions proactives

En parcourant la grille de programme de top Congo nous sommes impressionnés par la diversité des émissions. La situation actuelle du pays n'a pas laissé de coté l'attention du programmeur. De toutes ces émissions nous n'avons identifié qu'une seule émission proactive :

- Justice pour la paix

Analyse du contenu de l'émission

1. Justice pour la paix

Justice pour la paix

Elle est une émission maison, un système que la plupart des stations à Kinshasa voir dans des provinces adopte ces dernières années. Qui ne bénéficie aucun financement ni même un sponsoring extérieur.

But : Il s'agit bien dans cette émission de préparer les esprits à la culture de la tolérance. Ceci dans le but de promouvoir « une culture de la paix visant à comprendre à la population que la justice est l'élément clé pour la culture de la paix tout donnant la possibilité au public de connaitre ses droits et devoirs » (98(*)). Au Congo, les déclarations sur les viols et les violations des droits de l'homme sont les refrains quotidiens des institutions internationales. Par ailleurs on décrie souvent le fonctionnement de l'appareil judiciaire congolais qu'on qualifie d'un appareil corrompue, cette émission s'appui sur la manière à laquelle les jugements sont rendus.

Méthodologie

L'émission utilise une méthodologie participative. Il a des reportages et quelques analyses et expériences sur le thème traité

Format : Elle est une émission qui passe de 20h00' à 20h30' Il s'agit d'un magazine de 30 minutes, composé principalement de reportages de terrain et d'interviews les juges et les participants. Le journaliste s'applique à illustrer la thématique exposée par différents exemples, positifs et négatifs, afin d'en tirer des conclusions.

Exemple l'audience de l'affaire Maitre Firmin Yangambi, Colonel Eliya et d'autres complices. Il a été question dans ce numéro d'une audience de confirmation de charge. Et la partie défenderesse a amené ses questions afin de comprendre la légalité des charges portée contre Maitre Firmin Yangambi. Aussi le ministère public devrai apporter une précision sur des personne supposées être impliqué dans cette situation (99(*)).

Le magazine programmé est bien le reflet de la réalité juridico-sociale au Congo, tout au moins, les journalistes s'évertuent à ce qu'ils représentent le plus fidèlement possible la situation du pays. On y trouve de fois un mélange genres.

Analyse de la grille de programme

Emissions

fréquence

pourcentage

Justice pour la paix

45'

0,4

T.A.H

45'

0,4

Interprétation

0,4% ne représente rien comme production proactive sur Top Congo Fm. Malgré cette volonté de participer aux efforts de l'instauration de la paix au Congo, de loin cette émission répond aux normes.

4. DIGITAL Congo

Si certaines stations pensent cas même à insérer dans leurs grilles des émissions visant à soutenir les efforts de l'instauration de la paix en RDC ; certaines d'autres stations comme Digital Congo ne semblent pas prendre en compte les réalités actuelles du pays. Aucune émission proactive n'a été trouvée dans sa grille de programme.

III.3.1.3. Les informations d'actualité : étude de quelques cas concrets

Un journalisme proactif peut se réaliser au travers de chaque phrase prononcée à l'antenne. Il serait dès lors réducteur de n'envisager l'influence positive des médias qu'à travers des magazines ou du théâtre radiophonique. Le journalisme de paix peut s'appliquer à tout moment : dans le choix d'un interlocuteur, dans les propos tenus au cours d'animations libres, dans la façon de présenter les informations chaudes. Les radios privées abordées plus haut (Top Congo et Digital Congo), disent toutes vouloir promouvoir la paix et la réconciliation de la population Congolaise. C'est pour cela que nous allons tenter, d'analyser, le traitement de l'information d'actualité de Digital Congo. Mais avant tout un exemple de la Radio okapi pour nous permettre d'arriver à une bonne analyse et jugement sur la mise en pratique du journalisme de paix.

Radio okapi : Situation précaire pour 500 réfugiés de la RDC à Brazzaville

Le 20 septembre, 2010. « Quelque cinq cents réfugiés de la RDC installés depuis dix ans à Brazzaville, capitale du Congo, ont lancé lundi un appel urgent d'assistance. Depuis quatre jours, femmes et enfants manquent de la nourriture, de l'eau potable, et dorment à la belle étoile sur un site situé près de l'ambassade de Libye à Brazzaville »100(*).

Le journaliste qui a traité cet article reste focalisé dans la dénonciation de la situation des refugiés et, aussi se base sur la recontextualisation du contexte plus général des risques qu'ils courent.

Il donne par ailleurs la parole aux refugiés d'une part et d'autre part au gouvernement du Congo Brazzaville.

Tenant compte des recommandations énoncées par Lynch et Mc Goldrick pour réaliser un journalisme proactif, se penchant sur les choix des intervenants nous remarquons un équilibre parfait dans le traitement de cet article que nous qualifions d'un article proactif

Digital Congo : Crise au sein de l'assemblée provinciale de Kinshasa

Le 10 Septembre 2010, l'assemblée provinciale de Kinshasa est paralysée d'une crise qui ne permet pas le bon fonctionnement de cette institution. A la base le président est accusé de me gestions, incompétence et bien d'autres reproches liées à sa famille politique qui veut à tout pris lui déchoir de perche de l'assemblée provinciale. Le reportage commence en ces termes « on aurait assisté à un film à deux épisodes »101(*) T.A 1'33''.Le journaliste qui a rédigé ce reportage semble banalisé le conflit, il ne songe même pas d'accorder la parole aux députés des différentes plates formes de s'exprimer. Ce ci ne répond donc pas aux critères énoncés par Lynch et Mc Goldrick, qui préconisent le dialogue comme source de solutions. Les journalistes auraient pu dès lors poser des questions donnant lieu à un débat constructif, notamment en demandant aux intervenants d'exposer des solutions aux diverses conséquences négatives de cette motion. ..

Cette manière de traiter l'information trouve sa réponse dans notre enquête menée dans les rédactions pré citées, auprès d'un échantillon représentatif de 70 professionnels des médias congolais, met en évidence la conception qu'ont les journalistes congolais de leur rôle dans la société. La plupart des personnes interrogées s 'accordent à dire que leur rôle est de diffuser des informations exactes qui ont été recoupées (76% tout à fait d'accord), d'éduquer ses auditeurs (55% tout à fait d'accord, 32% d'accord, 13% abstentionniste), de les protéger (37% tout à fait d'accord, 39% d'accord,24% ont ému des avis partagés) et enfin, 87% des journalistes considèrent qu'ils possèdent un rôle de contre-pouvoir, de chien de garde de la démocratie.

III.4. Critique de l'opérationnalité concrète du journalisme pour la paix en RDC

Nous avons abordé dans cette études les différents types de productions qui composent, au Congo, le journalisme de paix : les programmes de fiction, les programmes à vocation réconciliatrice et enfin le traitement des informations d'actualité. En soit, aucune des émissions analysé ici, répond aux normes et principes du journalisme pour la paix, en dehors des émissions de la radio Okapi avec un faible pourcentage. Les animateurs de débats se contentent de poser les questions - certes judicieuses - sans toutefois donner aux gens ordinaires l'occasion de s'exprimer sur la question, sans proposer eux-mêmes de solutions alternatives au problème rencontré. Le cas du reportage sur l'assemblée provincial de Kinshasa de Digital Congo. Il faut noter en dehors de tout cela les remarques suivantes :

Mettre en évidence les intérêts et les buts partagés qui peuvent révéler un terrain d'entente entre factions opposées, trouver des personnes affectées qui sont opposées à la crise et inclure leurs opinions, distinguer vos propres opinions des faits.

Citer le nom de celui qui donne son opinion afin de souligner que c'est une opinion et non un fait ; appeler les gens par le nom qu'ils s'attribuent au lieu d'utiliser des termes comme "extrémiste",

Les émissions de la RTNC, elles, restent assez superficielles, et n'atteignent pas le degré de finesse d'un débat où les intervenants auraient l'occasion de rebondir sur les propos les uns des autres.

La même remarque s'adresse à l'émission justice pour la paix de Top Congo Fm. Si nous pouvons bien le souligner, les professionnels congolais se disent faire le journalisme pour la paix, chose drôle, ne fut ce que le fondateur et même la théorie sur le journalisme proactif ils ne maitrisent pas.

Tirer des conclusions quant à l'opérationnalité concrète de ces différents concepts n'est pas chose aisée : les styles se mélangent, les situations, les acteurs et les époques également. Les niveaux de conscience ou d'application des théories du journalisme de paix varient aussi : tandis que pour certains ces principes sont une véritable ligne directrice de travail, d'autres n'ont conscience que de leur responsabilité sociale en tant que journaliste.

Nous tenterons dans ce dernier point de dresser un bilan de la situation du journalisme de paix, en soulignant les différents impacts, les éventuelles questions déontologiques ou problèmes de pertinence qu'ils soulèvent

Cependant, « dans un pays aussi grand que toute l'Europe occidentale, où des millions de gens n'ont pas accès aux médias » (102(*)), les campagnes en faveur de la paix ne sont pas faciles à mener. La sensibilisation des professionnels des médias à la pratique d'un journalisme d'apaisement des coeurs et des esprits est menée au prix de mille et une difficultés. Les maisons de presse se sont arrangées pour gonfler leur grilles que des émissions internes, ne donnant donc pas la possibilité au production extérieure, Aussi même si le Code d'éthique et de déontologie est largement diffusé, grâce à sa distribution gratuite à Kinshasa comme en provinces, plusieurs contrées non couvertes par les médias échappent.

Dans son allocution d'une table ronde au Port Elisebeth, Polydor Muboyayi affirme que : « L'Observatoire des Médias Congolais ne désespère pas de pouvoir disposer, dans les années à venir, des moyens conséquents pour consolider le journalisme de paix déjà en marche.

Il poursuit en disant : La paix est tellement précaire en RDC que si la presse relâche la surveillance des propos et actes des gouvernants et des leaders d'opinion, la catastrophe peut vite arrivée. » (103(*)) si tel peut être le cas nous pensons pour ce faire, « Le but avoué est de favoriser un journalisme plus juste, d'encourager la liberté et la responsabilité de la presse »104(*) La pratique du journalisme proactif , tache difficile aux journalistes congolais mérite être vulgarisé. Ce dernier apportera des fonctions qui leur confèrent des responsabilités importantes et délicates dans les pays en conflit ou sortant de crise où la question du pluralisme de l'information et du partage équitable de la parole dans l'espace public devient encore cruciale. Il faut nécessairement une formation aux journalistes congolais pour comprendre l'importance et l'impact du journalisme pour la paix.

Les radios de l'est de la RDC semblent mettre dans leurs statuts, la réconciliation et la promotion de la paix parmi les objectifs poursuivis. Cette réalité n'est pas le cas pour les radios de Kinshasa qui demeurent à tout pris commerciales ; pour n'envisager que les recettes.

CONCLUSION

Dans ce chapitre le plus long de cette étude, il a été question de faire un état de lieu de la presse au Congo depuis le temps de l'indépendance jusqu'à nos jours. Ce choix se justifie, par le fait que nous ne pourrions pas arriver à parler d'une critique de l'opérationnalité concrète du journalisme de paix en RDC, sans connaitre comment cette presse a-t-elle évolué car tous qui se fait aujourd'hui est le fruit de l'héritage du traitement de cette presse qualifiée des presse de révolution avec le MPR et c'est à travers l'analyse du paysage que nous avons à nous rendre compte de la véracité des concepts tels que : l'indépendance, la liberté de la presse. L'applicabilité concrète de ces concepts tant parlés dans les différentes rédactions ne peut engendrer que la vérité du journaliste et l'impartialité

Il est vrai qu'actuellement des mutations sérieuses doivent être signalées. Néanmoins, nous devons signaler le faible niveau de la formation dans les filières de formation journalistique du pays. L'information est une chose sérieuse pour la laisser pratiquer à n'importe qui. La société démocratique que notre pays cherche à construire, exige du journaliste une formation de haut niveau, telle est la garantie même de l'exercice de la conquête de la liberté de la presse

L'inventaire des différentes émissions sélectionnées en rapport avec les programmes que nous avons choisi pour analyse l'opérationnalité du journalisme pour la paix, nous ont édifiés à juste titre. Car le travail du journaliste congolais ne nous inspire pas une responsabilité sociale personnelle de la part de tout un chacun. Moins encore l'engagement personnel en faveur d'une promotion de la paix.

CONCLUSION GENERALE

Trois millions et demi de morts en RDC : le bilan des 15 dernières années est lourd pour ce pays, aujourd'hui engagé dans des processus de paix et de la démocratisation. Le pays a connu un développement extraordinaire ces dernières années, passant, en moins de vingt ans, du monopole d'une poignée de médias gouvernementaux à une offre foisonnante. Ces médias ont joué un rôle dans l'exacerbation des tensions et, aujourd'hui, la reconstruction d'un secteur des médias guidé par les principes professionnels, et non par la propagande, le nationalisme et les crispations identitaires, n'est pas chose facile.

Choisir la RDC comme cas pratique pour analyser l'opérationnalité concrète du journalisme de paix a permis de mettre en lumière toute la complexité de son application sur le terrain. Les différents types d'acteurs peuvent être nombreux, les types de productions également, les motivations pour mobiliser le concept du journalisme de paix aussi est un problème pour les medias congolais. De même, les attitudes varient selon l'époque et le degré de tension du pays.

L'utilisation des médias dans le but de promouvoir la paix est, somme toute, louable. Ne nous voilons pas la face : aucun journaliste ne peut réaliser cet exploit qui consiste, lorsqu'il entre dans la salle de rédaction, à mettre entièrement de côté toutes ses expériences passées, ses déceptions ou ses espoirs, ses idéaux religieux ou politiques. Le processus de sélection de l'information lui-même résulte en quelque sorte d'une prise de parti. Alors, quitte à prendre parti, autant le faire en faveur d'une paix durable, en promouvant le dialogue ou en offrant aux récepteurs de l'information toutes, les clés pour qu'ils comprennent réellement les tenants et aboutissants d'un fait de société.

Il faut plutôt penser le texte journalistique comme le produit final d'un acteur social, c'est-à-dire d'un individu « jouant un rôle dans lequel s'actualisent les attentes d'autres acteurs concernés par son travail : cela implique qu'un texte journalistique n'est pas uniquement l'oeuvre d'un sujet individuel, mais le produit d'un système de relations dans lequel le journaliste n'intervient, à titre d'acteur, qu'à l'étape final » (105(*))

L'exemple de la radio Okapi est frappant : une énorme structure radiophonique mis sur pied, adoptant d'emblée l'ampleur d'un média national. Un organe auquel est expérimenté le journalisme pour la paix. Les émissions comme : Dialogue entre congolais, Parole aux auditeurs démontre l'impact du journalisme proactif. Pourtant, la survie de cette radio n'est pas rassurant surtout, quand le mandat de la Monusco prendra fin. Projet non pérennisé. Qui aura les moyens dans le contexte congolais de financer une radio dont les coûts de fonctionnement annuels s'élèvent à 8 millions de dollars ?

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KAMATE, Cours de politique comparée de la communication, inédit, deuxième licence FLSH, Université de Kinshasa 2009-2010

5. Elements sonores

Elément sonore de l'émission justice pour la paix du 23 Aout 2010

Elément sonore de l'émission A travers nos provinces de la RTNC du 23 Aout 2010,

Archive

Elément sonore du journal parlé de Digital Congo du10 septembre 2010

Elément sonore du journal parlé de la Radio Okapi du 21 Septembre 2001

Elément sonore de l'émission Parole aux auditeurs du 21 Octobre 2010

Elément sonore de l'émission Dialogue entre congolais du 17 Novembre 2010

6. Entretiens

Cyril Malandu journaliste à entretien personnel Top Congo

Isidore Kabongo entretien personnel à la RTNC

Emmanuel Tambwe Balayi entretien personnel RTNC

Bijou IDI entretien personnel, Digital Congo

7. Liste des responsables des médias rencontrée dans le cadre de l'étude : (entretiens téléphoniques ou échanges par mail)

Kizito Mushizi (Radio Maendeleo),

Cléophas MAPENDANO CISHAMI (Ibra Radio ou Studio neno lauzima)

Boniface BAHIZIRE (Radio Takulengwe)

Jacques KUKUNI (Radio Mungano)

LISTE DES SIGLES

ONG  : Organisation Non Gouvernementale

RDC  : République Démocratique du Congo

RSA  : République Sud Africaine

AFDL  : Alliance des Forces Démocratiques de Libération

RFI  : Radio France Internationale

FH  : Fondation Hirondelle

RFA  : République Fédérale d'Allemagne

CICR  : Comité International de Croix Rouge

PNUD : Programma des Nations Unies pour le Développement

IFES  : Fondation Internationale pour les Systèmes Electoraux

USA  : United State of America

SFCG  : Search For Common Ground

USAID : Agence Américaine pour le Développement International

IPP  : Institut Panos Paris

MPA  : Media pour la Paix

DRIM  : Droit et Renforcements Institutionnels des Médias

DDR  : Démobilisation, Désarmement et Réinsertion

OZRT : Office Zaïrois de Radiodiffusion et de Télévision

MPR  : Mouvement Populaire de la Révolution

RTKM : Radio Télé Kin Malebo

HAM  : Haute Autorité Media

OMEC  : Observatoire des Médias Congolais

UNPC : Union Nationale de la Presse Congolaise

MONUC : Mission des Nations Unies au Congo

RTNC  : Radio Télévision Nationale Congolaise

RATELESCO : Radio Télévision Scolaire

JED  : Journaliste en Danger

BBC  : British Broadcasting Corporation

ANNEXES

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHES i

AVANT PROPOS iii

INTRODUCTION 4

PROBLEMATIQUE 4

HYPOTHESE 4

CADRE THEORIQUE 4

CHOIX ET INTERET DU SUJET 4

METHODES ET TECHNIQUES 4

ORIENTATION DE L'ETUDE 4

ARTICULATION DE L'ETUDE 4

Chapitre 1. APPROCHE CONCEPTUELLE 4

I.1. INTRODUCTION 4

I.2. LES MEDIAS 4

I.2.1. Définition 4

I.2.2. Fonction des médias 4

2. La réputation des organes d'information 4

1.2.3 Rôles des médias 4

I.2.4. Typologie des médias 4

I.2.5. Les médias : leur usage et leur destinée 4

I.2.6. La désinformation 4

1.2.7. La vérité du journaliste 4

1.2.8. Les journalistes et leurs environnements 4

1.2.9. La ligne éditoriale et la restriction de l'information 4

CONCLUSION 4

Chapitre II. CONSIDERATIONS THEORIQUES DU JOURNALISME POUR LA PAIX 4

II.1. INTRODUCTION 4

II.2. LE JOURNALISTE PROACTIF 4

II.2.1. Comment pratiquer un journalisme proactif 4

II.2.2. Les règles du journalisme proactif 4

II.2.2.1. Traitement médiatique 4

II.2.2.2. Quelques vocabulaires à éviter 4

II.3. DIFFERENCE ENTRE UN REPORTAGE PROACTIF ET TRADITIONNEL 4

II.3.1. Reportage traditionnel 4

II.3.2. Reportage proactif 4

II.3.3. Tableau comparatif 4

II.3.4. Critique de l'instrumentalisation du journaliste 4

II.3.5. Critique et observation portées contre le journalisme de paix 4

II.3.6. Différence entre la vision de l'instigateur de l'initiative avec celles de la majorité 4

II.3.7. Dilemme de pérennisation des projets d'appui du journalisme de paix 4

II.3.8. Quelques ONGS d'appui au journalisme pour la paix en RDC 4

CONCLUSION 4

Chapitre III. CONTROVERSE DES MEDIAS DANS LA RESOLUTION DES CONFLITS EN RDC 4

III.1. INTRODUCTION 4

III.2. PAYAGE MEDIATIQUE CONGOLAIS 4

III.2.1. Mots d'histoire 4

III.2.2. Avant le discours de 1990 4

III.2.3. 1990, La libéralisation 4

III.2.4. La presse pendant Kabila le père 4

III.2.5. La presse sous Joseph KABILA (le début d'une transition politique) 4

III.2.6. La situation actuelle 4

III.2. REGARD SUR LE PAYSAGE RADIOPHONIQUE CONGOLAIS 4

III.2.1 Les médias publics 4

III.2.2 Les radios privées 4

III.3. LE JOURNALISME POUR LA PAIX EN RDC 4

III.3.1. Les types de production 4

III.3.1.1. Les programmes de fiction 4

III.3.1.2 Les programmes à vocation réconciliatrice 4

III.3.1.3. Les informations d'actualité : étude de quelques cas concrets 4

III.4. Critique de l'opérationnalité concrète du journalisme pour la paix en RDC 4

CONCLUSION 4

CONCLUSION GENERALE 4

BIBLIOGRAPHIE 4

LISTE DES SIGLES 4

ANNEXES 4

* (1) R. MANOFF, Jeux de rôles : les rôle potentiel des medias dans la prévention des conflit et la gestion , Track two, université de Cape town,1998, pp12

* (2) MELONE S., TERZIS G. et BELELI O., Using the media for conflict transformation, the Common Ground Experience, Berghof Handbook for conflict transformation, Berlin, 2002 Cité par Marie Soleil Frère, Medias et conflits, acteurs de paix ou vecteur de paix, Bruxelles Co édition, AGRIP et COMPLEXE, 2005, pg

* (3) Michel BEN ARROUS (Dir) : Médias et conflits en Afrique, Institut Panos, Afrique de l'Ouest, Paris, Karthala, 2001, p173

* (4) E. KATZ , A propos des medias et leurs effets, dans L, SPEZ.G.COUTTLE.P techniques et systémiques, université de Grenoble, 1990, pg 275.

* (5) A. LARAMEE, et B. VALLE, La recherché en communication ; éléments de méthodologie, Canada, presse de l'université de Québec, 2002 pg 78

* (6) Marie Soleil FRERE (dir) Afrique centrale : Medias et conflits. Vecteurs de guerres ou acteurs de paix, Bruxelles, Grip 2005, pg57

* (7) M BEAUD ; L'art de la thèse : Comment rédiger et préparer une thèse de doctorat, un mémoire de DEA ou de la maitrise de tous travails universitaire, Paris, la Découvertes, 1999, p 19

* (8) M. GRAWIZT : Méthode de recherche en sciences sociales ,5è éd., Paris, Dalloz 1981, p 34

* (9) A. LARAMEE et B. VALLEE, Op cit, p 22

* (10) Convention de Muniche sur les devoirs et des droits des journalistes du 21au 25, Novembre, 1971

* (11) D. ELLIOT(dir) Responsible journalist, Beverly, Hills, New bury Park, London, New Dehli, sage 2è ed, 1998 pg 7

* (12) CHARAUDEAU Patrick, les discours d'information médiatique. La construction du miroir social, Paris Nathan. Ina 1997, pg 45

* (13) Francis BALLE, Les Médias, Paris, PUF,( Que sais-je ?n°3694), 2004,p83.

* (14) BALLE F, Op-cit, pg 69

* (15) Francis BALLE, Medias et société, presse audiovisuelle, télécommunication et internet, 11è éd., Paris, Montchrestien, 2003, p 657.

* 16 HEINDERYCKS F, la mal information, Plaidoyer pour une refondation de l'information, Bruxelles, Labor, 2003, p 75

* (17) ROZUMILOWICZ, Beata (2002). « Democratic change : a theoretical perspective », in Media Reform, Democratizingthe media, democratizing the state, éd. préparée par Price E., Monroe, Beata Rozumilowicz, Stephan G.Verhulst. London : Routeledge, p. 9-26.

* (18) NKINGI, Dominique Ch (2004) Le rôle des medias dans la reconciliation et dans la reconstruction de la République démocratique du Congo», rapport pour le Séminiare International sur la gestion de la transition en République Démocratique du Congo, p. 233-241.

* (19) NORDENSTRENG, Kaarle (1997). « Beyond the Four Theories of the Press», in NETHERLANDS, Jan. Media and Politics in Transition, Servaes & Rico Lie (eds), p. 97-109.

* (20) NKINGI, Dominique Ch, op-cit pg 238 

* (21) WOLFSFELD, Gadi (2008). « The Role of the News Media in Peace Negociations : variations overtime and Circumstance », in Contemporay Peacemaking : Conflict, Peace Process and Post-War Reconstruction, éd. préparée par John Darby and Roger MacGinty. 2e éd., New-York : Palgrave MacMillan Edition, p. 131-144.

* (22) Idem, pg 140

* (23) A. BOURDIN, Mc LUHAN in communication, technologie et société, Paris, éd. Universitaire, 1970, p33.

* (24) Alain BOURDIN Op. cit, pg 35

* (25) Francis BALLE, Op.cit., p86

* (26) ARROUS Michel Ben (dir) Op-cit,pg 25

* (27) Marc-François BERNIER, « une vision systématique de la vérité en journalisme »,in les cahiers du journalisme n°13 - PRINTEMPS 2004, pg124

* (28) Marc François BERNIER Op-cit, pg126

* (29) Ndiaga LOUM, « Les médias dans un contexte de pauvreté : entre contraintes et solutions ».in Les

Cahiers du journalisme n°15-Hiver 2006

* (30) MAIGRET, Sociologie de la communication et des médias, Paris, Armand Colin, 2003, p42.

* (31) Marie Soleil Frère, Op. cit., 2005, p10.

* (32) Johan GALTUNG, High road, low road , charting the course for peace journalism « Track Twoo » vol7 n°4, 1998 disponible sur www.ccr.ac.za/archive/Two/7-4

* (33) LABANA LASAY ABAR, les conflits, stratégies, prévention, gestion et modes de résolution, Kinshasa, Chaire Unesco, 2007, pg15

* (34) Loretta HIEBBER, Lifeline media : Reaching populating in crisis ; Media action international, Genève 2001, cité par Marie Soleil Frère : Op-cit p10. Document disponible sur www.worldbank.org,.

* (35) Marie Soleil Frère, Op. cit., p18.

* (36) Loretta Heeber, Op. cit., p59.

* (37) BIYOYO, Politique étrangère de la RDC, 2010-2011, 2e licence Journalisme FLSH/Unikin.

* (38) Lynch J., Reporting the World : The findings, A pratical cheklist for the ethical reporting of conflicts in the 21th century by journalists, for journalist, 2002, pp72-74. Disponible sur http://www.reportingworld.org.uk/files/rtw-booklet.pif

* (39) Galtung, Op. cit., p 28.

* (40) Ross Howard : conflict sensitive journalism, Copenhague, Impacs (institute for media policy and Civil Society), 2003 p 20

* (41) Ross HOWARD : Les médias et consolidation de la paix : une table ronde, Institut pour les médias, la politique et la société civile Londres, Vancouver, 199 9, p33.

* (42) Albert Londre, Terre d'ébène, Paris, éd Albin Michel, 1927, p60 (écrit au retour d'un séjour de quatre mois en Afrique de l'ouest)

* (43) Résolution 1003 du Conseil européen sur l'éthique du journalisme, article 12.

* (44) Résolution 1003 du Conseil européen, Op cit., article 13.

* (45) Conseil de l'Europe, Op. cit, article 84.

* (46) Frohardt M., Use and abuse of medias in vulnerables societies, Us Institute of peace, Washington 2009, p13.

* (47) KIMANI Many, La radio, instrument de réconciliation, Afrique Renouveau n°213, octobre 2007, p3.

* (48 ) www.hirondel.org /

* (49) www.sfcg,org

* (50) www.panosparis.org

* (51) Marie Soleil FRERE, Op-cit, pg 78

* (52) Marie soleil FRERE, Op cit p, 35

* (53) www.sfcg.org

* (54) www.sfcg.com

* (55) Mark FROHARDT, Op.cit, p29.

* (56) Marie Soleil FRERE, Op.cit., p16.

* (57) Ross Howard, Francis Rolt, Hans van de Veen et Juliette Verhoeven, The power of media-A Handbook for peacebulders, European centre for conflit prevention, Utrecht 2003, cite par MSF, p48.

* (58) IPP et RFI : Afrique des grands lacs ; comprendre la crise, Paris, Panos, 2004 p 7

* (59) Marie-soleil FRERE Op. cit, p98

* (60) TSHONZ Mata, Medias au Zaïre, s'aligné ou se libérer, Paris, Harmattan, 1996, pg 37

* (61) Vicky ELONGO, Cours de politique comparée de la communication, inédit, deuxième licence FLSH, Université de Kinshasa 2009-2010

* (62) TSHIONZA Mata, Op-ci, pg 37- 39

* (63) Jerry MPERENG Djery, Presse et histoire du Congo-Kinshasa. Le discours de la presse et son rôle dans le processus de la démocratisation de 1990 - 1995, Thèse pour obtenir le grade de

Docteur en sciences du langage de l'Université de CERGY-PONTOISE, octobre 2004,p 175

* (64) Document n° 075/I.M.K./355/78, N'sele, mars 1978.

* (65) THSIONZA Mata Op-cit, pg 40

* (66) Mubangi Bet'ukany, «  le parcours de la presse congolaise et le rôle de l'oralité comme relais de l'information en Afrique ? » in les enjeux de l'information et de la communication, disponible sur http /www. Ugrenoble3.fr /les enjeux/2007/mubangi pg 2

* (67) Idem, pg 2

* (68) Juakali KAMBALE, « la presse congolaise fonctionne comme dans l'anarchie », éditeur de l'hebdomadière Graben, disponible sur www.grandlacs.net/doc/2537.pdf

* (69) « La répression de la presse au zaïre pendant la transition », Cahiers Africains, n°9-10-11, 1994, p.283. Cité par Marie-soleil Frère (éd) op-cit. p.99

* (70) MUBANGI BET'UKANY Op-cit, p3

* (71) Etude sur les radios de l'est du Congo (RDC) réalisée par Jacques Soncin à la demande de Nederlands instituut voor Zuidelijk Afrika-NIZA et de l'Institut Panos Paris-IPP, achevée en décembre 2004, p14

* (72) Marie-soleil FRERE, Op-cit, p 100

* (73) Selon Journalistes en danger (Jed), ONG congolaise créée en 1999 et vouée à la défense de la liberté de la presse au Congo. Longtemps parrainée par Reporters sans frontières, Jed est, depuis 2002, membre de l'Ifex (International Freedom of Expression Exchange), ce qui constitue une reconnaissance internationale de la qualité du travail effectué par cette organisation.

* (74) Jerry M'PERENG DJERI, Op-cit,p 35

* (75) Marie-soleil FREREe, Paysage médiatique congolais. Etat des lieux, enjeux et défis, étude réalisée sous la supervision de France coopération internationale avec appui de la coopération Britannique et de la coopération Française ; octobre 2008, p 72 

* (76) Marie- soleil Frère Op-cit, p102

* (77) Idem, p7.

* (78) L'Ordonnance n° 81-050 du 2 avril 1981 portant création et statuts d'un établissement public dénommé Office zaïrois de radiodiffusion et de télévision (OZRT). Le changement de dénomination de l'office n'a jamais été légalement entériné.

* (79) Isidore KABONGO Directeur des programme de la RTNC entretien du 26 Aout 2010

* (80) Georges Tshionza : Op cit, p.23-32.

* (81) Isidore KABONGO, entretien personnel, RTNC le 01Septembre 2010

* (82) Marie Soleil FRERE Op-cit, pg 21

* (83) Etude réalisée sur les radios de l'est de la RDC op-cit pg 7-29

* (84)Etude réalisée sur les radios de l'est de la RDC op-cit pg 7-29

* (85) Rapport Fonds solidarité, Solidaire Radio en Afrique, pg 8 Cité par Marie soleil Frère dans paysage médiatique congolais pg 22.

* (86) Isidore kabongo entretien personnel à la RTNC le 29 Aout 2010

* (87) Bijou Idi responsable des reportages, entretien personnel à Digital Congo le20 Aout 2010

* (88) KIMANI Many, Op-cit, p3.

* (89) Entretien avec le responsable de la radio Takulengwe/UVIRA

* (90) Isidore Kabongo entretien personnel à la RTNC le 26 Aout 2010

* (91) Isidore Kabongo entretien personnel à la RTNC le 26 Aout 2010

* (92) Émission audio « parole aux auditeurs » du 21 octobre 2010

* (93) Émission audio Dialogue entre congolais du 17 novembre 2010

* (94) Emission audio « okapi service » du 12 novembre 2010

* (95) Isidore Kabongo entretien personnel du 26 Aout 2010

* (96) Polydor Muboyayi, « Discours de haine, construction de la nation et journalisme de paix », Port Elisabeth, 7 septembre 2008 disponible sur www. Misa.org/dowlowds/afmd/Discoursdehaine.pdf

* (97) Marie Soleil Frère, « Après les medias de la haine ; la regulation » dans : L'AFRIQUE DES GRANDS LACS. ANNUAIRE 2005-2006 pg 87 disponible sur www.ua.ac.be/objc/00151010.pdf

* (98) Cyril Malandu journaliste à Top Congo entretien personnel du 23 Aout 2010

* (99) Elément sonore de l'émission Justice pour la paix du 23 Aout 2010

* (100) Elément sonore du journal parlé du 21 Septembre 2010

* (101) Elément sonore du journal parlé du 10 septembre 2010

* (102) Marie Soleil FRERE, op-cit, pg 5

* (103) Polydor Muboyayi, op-cit

* (104) Marc-François Bernier, Éthique et déontologie du journalisme, Québec, Presses de l'Université Laval, 2004,pg 9

* (105) Jean CHARRON er Jean De BONVILLE, « Le journalisme dans le « système » médiatique », in Les Études de communication publique Numéro 16, Québec, université LAVAL, 2002, pg 30






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