3.2.2 Définition des principaux concepts
Les principaux concepts utilisés dans ce travail sont :
1' Recours aux soins obstétricaux,
~ Pauvreté des ménages,
~ Caractéristiques culturelles,
~ Contexte de résidence,
~ Caractéristiques démographiques,
1' Antécédents médicaux.
a) Recours aux Soins obstétricaux
De manière générale, selon l'OMS qui
constitue la référence en matière de définition des
concepts relatifs à la santé maternelle et infantile, les soins
obstétricaux comprennent généralement les soins
dispensés à la femme ou à la future mère (les
adolescentes) avant la conception, les soins dispensés pendant la
grossesse (soins prénatals) et les soins dispensés pendant et
après l'accouchement (soins post-partum). On y ajoute les soins aux
nouveaux-nés (soins postnatals), la planification familiale, les soins
en cas d'avortement et la prévention des maladies sexuellement
transmissibles dont l'infection au VIH/SIDA.
Par soins obstétricaux, nous entendons les soins
prénatals et à l'accouchement. Il s'agit des soins que l'OMS
(1991) appelle « les soins obstétricaux essentiels de base et les
soins obstétricaux complets ».
Avant la conception, il est nécessaire de faire aux
adolescentes une éducation sexuelle ou en planification familiale afin
de les amener à respecter leur corps et la vie, et à mieux
prendre conscience de leurs responsabilités. Cela leur permettra non
seulement d'éviter les grossesses non désirées, les
avortements et les MST/SIDA mais aussi d'avoir une bonne alimentation afin de
prévenir les risques d'anémie pendant leurs futures
grossesses.
En ce qui concerne les soins à l'accouchement, ils
doivent être selon l'OMS, avant tout sûrs et hygiéniques.
L'OMS recommande en outre de veiller pendant l'accouchement, à
l'hygiène personnelle de la femme qui accouche et du personnel soignant
ainsi qu'à la propreté de l'environnement et des objets
utilisés durant l'accouchement. Par ailleurs, certaines mesures
particulières devraient être prises pendant l'accouchement pour
prévenir toute infection de la patiente et du personnel soignant dans
les régions à forte prévalence des virus du Sida, de
l'hépatite B et C. Les soins à l'accouchement permettent ainsi de
vite dépister les éventuelles complications à
l'accouchement et leur meilleure prise en charge.
Dans le cadre de ce mémoire, lorsque nous parlerons de
soins obstétricaux, nous voulons signifier tous les soins que
reçoit une femme pendant la grossesse et l'accouchement et qui
concernent sa grossesse ou qui en résultent. Lorsque ces soins sont
dispensés par un personnel qualifié (médecin,
infirmière, sage-femme, accoucheuse traditionnelle formée), elles
seront dites de bonne qualité, et lorsque les soins reçus ne sont
dispensés par aucun de ces agents, les soins seront
considérés comme de mauvaise qualité.
Il faut préciser que la qualité des soins
obstétricaux, renvoie de manière plus détaillée
aussi à tous les soins dont une femme doit bénéficier pour
avoir un accouchement normal et sans beaucoup de risques de complications.
b) Caractéristiques
démographiques
Ce concept renvoie aux caractéristiques
intrinsèques des femmes notamment, l'âge, la parité
atteinte. On peut y ajouter les antécédents
médicaux qui font partie de ce que Beninguisse (2003) appelle
« le capital santé » notamment la
nature (bonne ou mauvaise) de la fréquentation passée des
services de santé, le comportement de la femme lors des grossesses
antérieures et les cas d'avortement éventuels effectués
par cette femme dans le passé.
c): Caractéristiques culturelles
Le modèle culturel désigne l'ensemble des
valeurs traditionnelles, culturelles et ancestrales auxquelles s'identifie la
femme et qui fondent ses croyances, ses comportements et sa vision des choses.
L'ethnie, le milieu de socialisation pendant l'enfance, la religion et
l'instruction sont les principales variables qui peuvent permettre
d'appréhender le modèle culturel auquel s'identifie un individu.
Dans cette étude, le modèle culturel sera apprécié
à
l'aide de niveau d'instruction de la femme, de l'ethnie, de la
religion et du milieu de socialisation de la femme pendant l'enfance.
d) Contexte
Dans cette étude, ce concept renvoie au milieu de
résidence et à la région de résidence de la
femme.
e) Le concept de pauvreté
D'une manière générale, la
pauvreté peut se définir comme l'incapacité pour un
individu ou un ménage à subvenir à ses besoins essentiels
qui sont entre autres l'alimentation, la santé, l'éducation, le
logement, etc. Selon la Banque Mondial (BM), la pauvreté existe lorsque
le niveau de vie est en dessous d'une certaine limite, le seuil de
pauvreté. Cependant, comme la pauvreté est un
phénomène multidimensionnel, sa définition bute sur
l'absence de consensus en ce qui concerne les indices qu'il conviendrait de
retenir pour mesurer correctement la situation socio-économique des
ménages, c'est-à-dire leur niveau de vie, ou le seuil, qui au
sein d'une communauté donnée, marquerait la frontière
entre les personnes pauvres et celles qui ne le sont pas.
Il existe globalement trois types d'approches pour rendre compte
de la pauvreté : l'approche monétaire, l'approche subjective et
l'approche par les conditions de vie.
> L'approche monétaire
Cette approche prend en compte l'ensemble des revenus du
ménage et cherche à définir un seuil plus adapté
qui dépend de la taille du ménage. L'approche monétaire ou
quantitative de la pauvreté dont le fondement théorique
relève de l'économie et du bien-être, définit la
pauvreté à partir d'un indicateur monétaire de niveau de
vie : revenu et/ ou consommation. La pauvreté est donc
considérée comme résultant d'une insuffisance de revenu ou
de consommation. Dubois (1994) cité par Daniel EDJO MVE (2003). On
utilise la consommation totale plutôt que le revenu total car d'une part,
elle est sujette à variation et s'avère donc être un bon
estimateur du revenu permanent et d'autre part, elle est plus facilement
mesurable par enquête Dubois (1994) cité par Daniel EDJO MVE
(2003).
Le principal problème de cette approche est que le
revenu n'est pas le seuil moyen d'accès aux ressources essentielles
surtout en milieu rural où les pratiques de solidarité sont
essentielles Noumbissi et Sanderson (1998) cités par Daniel EDJO MVE
(2003).
> L'approche subjective
L'approche subjective de la pauvreté entend contourner
ce type de problèmes. Elle se réfère non plus au jugement
de l'expert, mais aussi à l'opinion de la personne enquêtée
sur sa propre situation financière et son bien-être. Des questions
comme « pouvez-vous joindre les deux bouts ? » et « de quel
revenu nominal un ménage comme le votre doit-il disposer pour pouvoir
simplement subvenir à ses besoins ? » servent alors de
référence aux statisticiens pour définir un taux dit
subjectif de pauvreté. Cette méthode a été mise au
point par Van PRAAG (1968) cité par EDJO MVE D. (2003). Elle permet de
tenir compte de l'aspect positif que peut présenter pour un
ménage le fait d'avoir des enfants.
Elle soulève souvent de vives critiques. Ses opposants
lui reprochent d'être trop sensible à la formulation des
questions, en particulier chaque fois que l'on utilise des langues
différentes et que l'on cherche à faire des comparaisons
internationales. Cette méthode ne permet pas, non plus, de
préciser comment les répondants définissent leur champ de
référence lorsqu'on leur demande de se déterminer par
rapport à « un ménage comme le leur » ; s'agit-il d'un
ménage de même profession, ayant le même nombre d'enfants,
habitant le même quartier ?
> L'approche par les conditions de vie
Enfin, pour définir statistiquement la pauvreté,
plusieurs auteurs préfèrent se fonder sur une approche en terme
de condition de vie. Ils insistent sur l'idée que ce n'est pas le manque
de tel ou tel bien matériel élémentaire qui permet de
définir la catégorie des pauvres, mais le cumul des handicaps.
Les défenseurs de cette approche tentent de choisir des critères
conformes à la définition de bien-être et de la
participation sociale de la majorité de la population. Townsend
cité par Daniel EDJO MVE (2003), a ainsi défini douze
catégories de privation : l'alimentation, l'habillement, le chauffage et
l'électricité, l'équipement du ménage, les
conditions de logement, les conditions de travail, la santé,
l'éducation, l'environnement, les activités familiales, de
loisir, de relations sociales.
En somme, l'approche subjective et celle basée sur les
conditions de vie peuvent être regroupées en une seule approche
dite « approche qualitative » car elle rend compte de la
pauvreté humaine.
La mesure de la pauvreté se fait à partir de
plusieurs indices d'accessibilité aux services de base
nécessaires à la vie qui sont l'accès à
l'éducation et aux services de santé de base, l'accès au
logement décent et hygiénique, l'accès à une
alimentation correcte et suffisante, etc. Noumbissi et Sanderson (1999) ;
cités par Daniel EDJO MVE (2003). Ceux qui n'ont pas accès
à ces biens sont considérés comme pauvres.
Comme il existe une corrélation évidente entre
les deux types de pauvreté à savoir la pauvreté humaine et
la pauvreté monétaire, nous n'allons tenir compte dans ce
travail, que de la pauvreté humaine. Ainsi, pour saisir ce concept, nous
allons construire un indicateur composite « indice de disponibilité
des biens » Schoumaker et Tabutin (1999) ; Noumbissi et Sanderson (1998)
cités par Daniel EDJO MVE (2003) et le classement selon le niveau de vie
se fera en fonction de la disponibilité des biens
considérés.
f) Les antécédents
médicaux
Ce concept renvoie aux complications liées à la
précédente grossesse. Il permet de se rendre compte si la femme,
lors de ses précédents accouchements, a accouché par
césariennes.
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