2.4. LE NIVEAU DES CREDITS OCTROYES AU SECTEUR
PRIVE
Le soutient de l'économie du pays en lui accordant des
crédits nécessaires à son fonctionnement suivant les
critères d'éligibilité est l'une des missions du secteur
bancaire. En matière de financement de l'économie, le secteur
bancaire rwandais est dominé par les banques des dépôts ;
celles-ci ne parviennent pas à financer les investissements, compte tenu
de leurs ressources limitées. Il se pose alors un
51 BNR : « Rapport annuel 2004 »,
Kigali, p.44
52 BNR: «Rapport annuel 2007»,
Kigali, p.46
53 Idem, p.49
54 BNR: «Annual Report 2009»,
Kigali, p.44
problème délicat, celui de pouvoir
disponibiliser les moyens de financement non seulement pour le court terme,
mais aussi pour le moyen et le long termes. C'est dans ce cadre que
l'intégration du marché du crédit bancaire dans les
modèles de financement des investissements productifs est donc
essentielle à la promotion et à la prospérité des
affaires.
2.4.1. Politique de crédit au Rwanda
La politique du crédit au Rwanda se caractérise
généralement par deux objectifs à savoir :
- La volonté de développer l'implantation des
structures et des mécanismes bancaires dans tous les pays dans un souci
d'une plus juste répartition de la richesse nationale.
- Le désir d'encourager les investissements dans les
secteurs jugés prioritaires pour l'expansion de l'économie
rwandaise.
La politique du crédit au Rwanda, est de la
compétence de la BNR pour atteindre ces objectifs cités ci haut,
elle utilise les instruments de crédit tels que les que les effets de
commerce et les bons de trésor par moyen de virement en compte et
chèque, etc.
Dans sa politique de réglementation de crédit,
la BNR a un rôle de définir la politique monétaire du pays.
Cette politique vise en particulier à préciser les règles
que le système bancaire et financier doit respecter dans
l'intérêt général de l'économie.
La BNR comme toute banque centrale a pour souci notamment,
d'assurer la sécurité et la liquidité des emplois du
système bancaire rwandais, mais encore de contrôler la masse des
crédits distribués.55
55 BNR : « Rapport annuel 1999 »,
Kigali, juin 2000, p.55
2.4.2. L'évolution des crédits
octroyés au secteur privé
Tableau 3 : Crédits au secteur privé en
milliards de Frw
Année
|
Crédits au secteur privé en
milliards de Frw
|
Année
|
Crédits au secteur privé en
milliards de Frw
|
1990
|
18.7
|
2000
|
60.7
|
1991
|
15.6
|
2001
|
76.5
|
1992
|
12.9
|
2002
|
85.5
|
1993
|
15.8
|
2003
|
120.2
|
1994
|
18.9
|
2004
|
131.0
|
1995
|
10.7
|
2005
|
165.3
|
1996
|
28.7
|
2006
|
211.0
|
1997
|
29
|
2007
|
257.4
|
1998
|
45.3
|
2008
|
340.0
|
1999
|
55
|
2009
|
334.3
|
|
Source : BNR, Département de recherche
et analyse économique
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Années
Credits octroyes en milliards de Frw
400
350
300
250
200
150
100
50
0
Graphique 3 : Evolution du niveau des crédits
octroyés au secteur privé
Comme le graphique et le tableau ci-hauts les montrent, il ya
eu en général une augmentation continue du niveau des
crédits octroyés au secteur privé, cette augmentation est
de 20.78% en moyenne au cours de la période 1990-2009.
Pour mener à bien cette mission, les instruments
utilisés par la BNR au fur du temps, ont évolué selon les
orientations de la politique économique du gouvernement. Ainsi, avant
l'année 1990, la BNR a mené une politique monétaire
basée sur le contrôle direct du crédit.
L'entrée en vigueur du premier programme d'ajustement
structurel en novembre 1990 a amorcé l'introduction progressive des
instruments indirects de la politique monétaire.
L'année 1995, correspondant à des grandes
réformes économiques, a marqué un tournant décisif
dans la conduite de l'économie nationale. Depuis lors, la BNR
mène une politique de contrôle de la masse monétaire
utilisant les instruments indirects qui sont :
· Le taux de refinancement
· La réserve obligatoire
· Les interventions de la BNR sur le marché
monétaire
Malgré la croissance rapide du crédit entre 2002
et 2007, la part du crédit total du système bancaire a
plutôt baissé. Cette part est de 42.2% en 2007 contre 43.8% en
2002.56
Contrairement à 23% qui avait été
planifié au commencement de l'année 2009, les crédits en
souffrance au secteur privé ont tombé à 1.7% par suite du
problème de liquidité éprouvé par le système
bancaire entre le dernier trimestre 2008 et le deuxième trimestre 2009.
Les crédits en souffrance au secteur privé étaient sur une
tendance de réduction pendant les trois premiers trimestres de 2009
successivement par 0.5%, 3.3% et 1.2%.
Cependant, du dernier trimestre 2009, en particulier en
novembre et décembre, le crédit au secteur privé avait
récupéré de manière significative. Par exemple,
entre septembre et Décembre de 2009, le crédit exceptionnel au
secteur privé a augmenté
56 BNR: «Rapport annuel sur la supervision
bancaire 1995-2007», Mars 2008, p.16
de 2.65% suivant la confiance regagnée en
système bancaire, stimulé par différentes mesures prises
par BNR et le gouvernement, qui incluent la réduction du taux de
réserve obligatoire de 8 à 5% début 2009, l'introduction
du service de refinancement de BNR contre des garanties aussi bien que des
dépôts à long terme du gouvernement.57
Le Rwanda n'a pas fait l'exception face à la crise
financière économique mondiale de 2008, c'est pourquoi qu'il se
présente un chute au cours de l'année 2009. Ce chute n'a pas
été très remarqué suite à la raison que la
BNR avait pris quelques mesures à la fin 2009, y compris les mesures
ci-hauts énoncés, pour faciliter les banques commerciales dans
l'octroie des crédits.
57 BNR: «Rapport annuel2009»,
p.45
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