INTRODUCTION
01 Problematique
En ce début du millénaire les questions
liées à l'endettement extérieur se posent avec
acuité dans les pays en développement. La République
Démocratique du Congo n'échappe pas à ce
phénomène. En effet, le poids de sa dette extérieure est
passée de 380 millions de dollars US en 1970 à 12.9 milliards de
dollars US en 2002 dont près de 10,5milliards de dollars US
d'arriérés (80% de la dette du pays sont des
échéances impayées).
En 2002, la RDC se trouvait dans une situation
difficile vis-à-vis de sa capacité d'assurer le service de la
dette. Le pays avait bénéficié entre 1981 et 1989, de six
accords de rééchelonnement de sa dette au sein du Club de Paris.
Ces rééchelonnements, qui d'ailleurs sont des engagements non
productifs n'ont fait qu'alourdir à long terme la facture de la dette.
Ainsi, entre 1990 et 2000 tous les indicateurs quantitatifs de gestion de la
dette extérieure de la RDC furent en rouge. Les recettes d'exportation
se sont effritées d'année en année passant de 2 milliards
de dollars US en 1991 à seulement 700 millions de dollars US en 2000,
alors que le PIB est passé de 6,5milliards de dollars US à
3,5milliards, évoluant à un taux de plus ou moins -5% en moyenne
entre 1990 et 2001 ; contre un accroissement démographique de 3,2% en
moyenne.1
Il est important de noter qu'après
l'indépendance, et les turbulences qui ont suivies, la République
Démocratique Congo a traversé courte période d'euphorie de
son économie (1967-1972). Juste après, l'économie
congolaise a sombré suite à l'échec de la
«Zaïrianisation» et à l'éclatement de la crise de
la dette extérieure au début des années 1980.
Malgré des rééchelonnements
à répétition et la mise en oeuvre d'un programme
d'ajustement structurel, la situation a continué à se
dégrader jusqu'à la fin des années 80 et la rupture entre
le Zaïre de l'époque et la communauté
internationale.
Après une décennie de pillages et de
guerres, la RDC s'est engagée a régulariser sa position
financière pour se reconnecter aux circuits internationaux. S'en est
suivie une grande opération de restructuration de sa dette
extérieure en 2002, puis un programme de stabilisation
macroéconomique et une stratégie de croissance et de
réduction de la pauvreté censés être
ponctués, mi-2008, par un allègement de sa dette
extérieure.
Malgré ces programmes et allégements, la
situation économique et sociale de la RDC reste des plus fragiles et le
pays est loin d'être en mesure d'atteindre les objectifs du
millénaire en 2015. Les taux de pauvreté et de malnutrition,
notamment se sont fortement dégradés depuis le début des
années 1990 ; malgré l'énorme potentiel agricole du pays.
Le budget de l'Etat reste faible et dépend encore pour plus d'un tiers
de l'assistance extérieure.2
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