2.3. Mesure de
l'inflation
L'inflation est un phénomène
quantifiable dont le taux est évalué comme la variation du niveau
général des prix d'une période t-1 à une
période t. Le plus souvent, on la mesure à l'aide de la
variation de deux instruments suivants : le déflateur du PIB et
l'indice des prix à la consommation (IPC).
Ø Le déflateur du PIB
Le déflateur du PIB est défini comme le rapport
du PIB nominal au PIB réel. Il mesure les prix de tous les biens et
services produits dans l'économie. En effet, le déflateur du PIB
ne tient compte que des prix des biens et services produits sur le territoire
national en tenant compte d'un panier de biens et services évolutifs. En
d'autres termes, il tient compte d'un panier de biens et de services qui
évolue au gré de la composition du PIB. Cependant, le
déflateur du PIB n'est pas le meilleur instrument de mesure de
l'inflation car, en fonction du volume et de l'évolution des prix des
importations, il mésestime l'inflation. Toutefois, il faut noter que
d'après les utilisateurs, le biais observé dans l'usage de cet
instrument est habituellement faible.
Ø L'indice des prix à la consommation
(IPC)
L'IPC est un indice synthétique qui décrit
l'évolution des prix d'un panier de biens et services entre deux
périodes. Le calcul de cet indice nécessite une période de
base déterminée en effectuant des observations sur
l'évolution des prix des biens et services pendant une période
relativement longue et l'estimation des coefficients budgétaires qui
rentrent dans le calcul de cet indice. L'IPC est l'instrument le plus
utilisé pour mesurer l'inflation malgré le fait qu'il reste
limité. En effet, dans la pratique, ne sont pris en compte dans la
mesure des variations des prix que des biens de consommation et services
achetés par les ménages. Ainsi, les prix des biens
d'équipement tels que logement et services consommés par les
entreprises ou les pouvoirs publics ne sont pas pris en compte dans le calcul
de l'IPC.
La différence entre l'IPC et le déflateur du PIB
réside dans le fait que :
ü le déflateur du PIB prend en compte les prix de
tous les biens et services produits dans l'économie, alors que l'IPC
mesure uniquement les prix des biens et services achetés par les
consommateurs ;
ü le déflateur du PIB tient compte exclusivement
du prix des biens et services produits sur le territoire national tandis que
l'IPC ne fait aucune exception quant à la provenance des produits
entrant dans son calcul ;
ü l'IPC attribue des poids fixes aux prix des
différents biens et services (indice de Laspeyres) alors que le
déflateur du PIB utilise des pondérations évolutives.
La préférence de l'IPC dans de nombreuses
études se justifie par le fait qu'il est suivi
régulièrement car calculé mensuellement. Il est donc
facilement disponible. Par contre le déflateur n'est souvent disponible
qu'après des mois, voire une ou des années de retard, a cause des
délais de production des comptes nationaux. En ce qui concerne
l'étude de l'inflation au Congo, nous retiendrons l'IPC comme outil de
mesure de l'inflation.
Au terme de ce chapitre, nous pouvons conclure que nombreuses
sont les causes susceptibles de la naissance d'un processus inflationniste dans
une économie. Mais, ne perdons pas de vue le fait que nombreux sont,
aussi, les économistes qui reconnaissent que l'inflation reste un
phénomène mal connu de la théorie économique, car
il n'est pas facile d'évaluer les coûts engendrés à
l'économie par l'inflation. Par exemple, Romer (1997) affirme que
"les coûts de l'inflation sont mal connus" et Mankiw (2001)
soutient que "l'évaluation des coûts imposés par
l'inflation n'est pas aussi simple qu'il paraît". Il reste
cependant indéniable que l'inflation engendre des coûts parmi
lesquels les coûts d'usure des chaussures (allers-retours plus
fréquents à la banque ou au distributeur des billets), les
coûts de menu liés à la modification des prix et des
salaires nominaux et la mise en place des systèmes d'indexation, les
distorsions fiscales, les coûts les plus dommageables de
l'inflation sont sans doute ceux dus à l'inflation non
anticipée.
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