CONCLUSION
L'objectif de notre étude était d'expliquer ou
du moins d'identifier les facteurs de la tendance inflationniste
observée dans l'économie congolaise. La relation
économétrique utilisée à cette fin nous a fourni
des résultats assez satisfaisants pour élucider ce
phénomène.
Empiriquement, nous avons pu identifier les causes influentes
de la tendance inflationniste observée à court terme dans
l'économie congolaise. En effet, l'estimation par le modèle
à correction d'erreur nous a permis de savoir que la tendance à
court terme de l'inflation est expliquée par la croissance de la masse
monétaire et le cours du dollar américain sur le marché de
change. Ces deux grandeurs affichent une tendance croissante au cours de la
période considérée (1977-2006). Il faut souligner
cependant que les canaux de transmission restent difficiles à identifier
car, lorsque l'on regarde l'évolution des contreparties de la masse
monétaire par exemple, elles ont plutôt une tendance quasi
constante. En particulier le crédit à l'économie au Congo
n'évolue pas au même rythme que la masse monétaire (voir
l'annexe 3). Cette situation nous amène à nous interroger sur
l'existence des canaux non officiels de transmission des effets de
l'évolution de la masse monétaire sur les fluctuations des prix.
Aussi, ce modèle a mis en exergue une influence de type
« décélérationniste » du PIB sur la
chronique des prix. Ce cas de figure reste à être
élucidé. On pourrait penser à une forte croissance de
l'offre des produits de consommation au cours de la période
considérée. Mais, l'indisponibilité des données
relatives à l'évolution de l'offre des biens de consommation
susceptibles de confirmer cette supposition constitue une limite de ce
modèle.
Par contre, à long terme, le processus inflationniste
est expliqué par les effets de la dévaluation de 1994 qui ont
multiplié, par deux, les prix des biens de consommations
importés. Il est aussi expliqué par la tendance croissante de
l'économie congolaise observée à travers
l'évolution de son PIB. D'après l'estimation du modèle,
l'inflation au Congo est entretenue par la série retardée des
prix pratiqués sur le marché intérieur. En d'autres
termes, on peut dire qu'il existe une mémoire de l'inflation dans
l'économie congolaise. Par ailleurs, le modèle met en
évidence une corrélation négative, à long terme,
entre le cours du Brent sur le marché international et
l'évolution des prix à la consommation des ménages
congolais. Cela vient réfuter la supposition faite au niveau de la
spécification de notre modèle. Supposition selon laquelle la
croissance du prix de baril de pétrole serait une des causes directes de
l'inflation au Congo. Nous pouvons donc conclure qu'à long terme,
l'inflation observée au Congo n'est pas de type monétaire.
Notre étude nous a permis de mettre en exergue les
facteurs explicatifs du processus inflationniste au Congo. Cependant, nous nous
réservons de donner raison à tel ou tel économiste pour
affirmer que l'inflation au Congo est de tel ou tel type. Une étude
ultérieure pourrait mieux expliquer cette hausse des prix, en
considérant les séries des prix des grands groupes de produits
entrant dans le panier de la ménagère, ou en prenant en compte
les variables relatives aux structures économiques.
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