L'apport de la RDC dans le commerce international de 2001 à 2007, état des lieux et perspectives( Télécharger le fichier original )par Christian BALEMBOMFUMU - MUNLEMVO Université de Kinshasa - Licence 2010 |
§3. Limites et ProblèmesAu regard des tendances actuelles du commerce mondial, nous avons pu déceler quelques obstacles rencontrés par des nombreux pays en développement. Il s'agit précisément de la forte protection tarifaire dont l'objet les produits (surtout agricoles) en provenance des pays développés qui subventionnent leurs produits en vue de les rendre plus compétitifs. Selon Kenneth ROGOFF, Directeur des recherches économiques au FMI et selon Nicolas STERN, économiste à la Banque mondiale, «les subsides que les pays développés accordent à leurs fermiers empêchent les fermiers des pays en voie de développement d'avoir accès au marché mondial.»48(*) Il ya ensuite d'autres obstacles, notamment les coûts de transport, d'assurance et de communication relativement élevé, la difficulté à financer les échanges extérieurs et le manque de compétence dans le domaine de la commercialisation et de la distribution. En dehors de ces obstacles, auxquels sont confrontés la plupart des pays en voie de développement, le commerce extérieur de la RDC est aussi confronté aux problèmes que voici : Instabilité persistante des prix des produits primaires, spécialisation en un petit nombre de produits primaires, insuffisance des grains de compétitivité, concentration géographique des exportations sur un petit nombre des pays, dépendante de l'économie envers le commerce extérieur. A. Instabilité persistante des prix des produits primairesComme nous l'avons dit précédemment, bon nombre des pays en développement dépendent de l'exportation de leur produit primaire dont les prix sont sujets à des fluctuations sur le marché mondial. L'instabilité des prix trouve son origine d'une part dans la forte concentration des exportations sur quelques produits primaires et d'autre part dans l'élasticité très basses qui caractérisent l'offre de ces produits. La hausse des prix des produits primaires augmente les recettes d'exportation et partout le revenu national par l'effet multiplicateur ; mais la baisse des prix de ces produits, comme il a été le cas au cours de la dernière décennie, entraîne la compression de ces recettes d'exportation qui, à leur tour, affectent le revenu national. Selon les données disponibles « le chocs de prix des produits primaires retardent la croissance et menacent de pérenniser ou d'aggraver la pauvreté dans les pays déjà démunis »49(*). D'où l'importance de connaître les causes profondes de la baisse des prix des produits primaires au cours de ces dernières années. En effet, il est utile de distinguer dans l'analyse des causes profondes de ce phénomène des explications du comportement des prix à long terme, les causes de leur fluctuation à court et moyen terme. Le cadre analytique du comportement des prix des produits primaires sur le long terme a été tracé pour une large part dans la thèse de PREBISH-SINGER, qui privilégie les différences d'élasticité des demandes des produits manufactures et des produits primaires ainsi que le pouvoir de marché dont bénéficient les pays développés dans le secteur des produits manufacturés. Il existe cependant, d'autres analyses, qui privilégient le progrès et l'amélioration de la production du secteur agricole. Selon l'une des explications avancées à ce sujet, il existe, dans les pays en développement, une offre de main d'oeuvre agricole importante disponible au salaire de subsistance, ce qui empêche le salaire réel d'augmenter, en même temps que la productivité. Résultats, les grains de productivités se traduisent simplement par une augmentation de l'offre des produits primaires et sont récupérés intégralement par les consommateurs sous forme de baisse de prix relatifs50(*). A court et moyen terme, la baisse des prix des produits primaires a pour causes profondes, entre autre, les politiques commerciales menées par les pays développés (et en particulier les subventions à l'agriculture et la progressivité des droits de douane), la structure des marchés internationaux des produits primaires et la situation macroéconomique mondiale. Certains marchés internationaux se trouvent en situation d'oligopole des produits primaires et se caractérisent par le fait que les fluctuations des prix mondiaux ne se répercutent pas totalement sur le prix de détail des produits finis, ainsi que par une certaine concentration aux divers stades de la chaîne de commercialisation. * 48 MWANA SANGEZI-BIN-MOUSSA, La vérité sur la mondialisation, Ed. Bin-Moussa Link, Kinshasa, I, 2003, p.63. * 49 OMC, Rapport sur le commerce mondiale, 2003, p.28. * 50 OMC, Op.cit, p.15. |
|