L'apport de la RDC dans le commerce international de 2001 à 2007, état des lieux et perspectives( Télécharger le fichier original )par Christian BALEMBOMFUMU - MUNLEMVO Université de Kinshasa - Licence 2010 |
CHAPITRE III. LA CONTRIBUTION DE LA RDC AU COMMERCE INTERNATIONALDans ce chapitre, nous avons analysé l'apport de RDC dans le commerce international conformément aux théories de l'échange, en relevant les forces, les faiblesses afin d'améliorer le rendement du pays dans son rayonnement économique mondial. Cette partie comprend 2 sections, l'une fait l'analyse critique de la part de la RDC dans le commerce international et l'autre porte sur les perspectives d'avenir et les stratégies. Section 1. Analyse critique de la part de la RDC dans le commerce internationalIci, dans le 1er paragraphe, nous faisons l'état des lieux sur ce que la RDC apporte sur le marché international et ce qu'elle gagne par rapport à son potentiel. Quant au 2ème, nous avons relevé les performances enregistrées et enfin, le 3ème paragraphe s'est concentré sur les limites et les problèmes rencontrés. §1. Etat des lieuxQuatre décennies après l'indépendance, le commerce extérieur du Congo Kinshasa demeure toujours dépendant de produits primaires. Comme on le sait, ce pays poursuit une politique commerciale résolument dépendante, particulièrement de la zone européenne et « trilatérale » (entendez par là, le commerce extérieur entre le Congo-Kinshasa et la zone européenne, l'Amérique du nord et le Japon). Tandis que la plupart d'autres pays tentent aujourd'hui de former de vastes ensembles au sein desquels les échanges sont plus ou moins privilégiés, la République démocratique du Congo, conserve sa politique d'il y a quarante ans.44(*) Le commerce extérieur a joué et continue à jouer un rôle crucial dans les finances publiques, la stabilité monétaire et le revenu national. Au cours des décennies 1970 et 1980, plus de 50% en moyenne des recettes de l'Etat congolais provenait du commerce extérieur. Par ailleurs, la stabilité du taux de change de la monnaie nationale et celle des prix intérieurs a été assurée particulièrement grâce aux rétrocessions des devises effectuées auprès de la Banque centrale du Congo des recettes d'exportations et qui lui ont permis le plus souvent d'intervenir sur le marché de change en vue de stabiliser la valeur tant interne qu'externe de la monnaie nationale. Outre ces faits, les recettes provenant de ces échanges constituent une proportion importante du revenu national. En 2005 et 2006, les recettes d'exportations ont contribué respectivement à 34,0% et 30,5% du revenu national. Sous ce rapport, plusieurs pays africains se trouvent dans une situation analogue à la nôtre, et bien loin de chercher à se replier sur eux-mêmes, ils désirent accroître encore leurs échanges extérieurs. Aujourd'hui, l'instabilité dans les secteurs des finances publiques et de la monnaie trouve entre autres causes la débâcle du commerce extérieur de la RDC. En effet, ce dernier secteur n'assure plus, ni devises suffisantes à la Banque centrale du Congo pouvant l'aider à faire face aux turpitudes qui caractérisent sa monnaie, ni des ressources fiscales à même de relever le niveau des recettes publiques. Dans un contexte d'absence et/ou de modicité des financements extérieurs et de la déglingue de l'aide extérieure depuis les années 1990, l'Etat et la Banque centrale du Congo recourent dramatiquement à la planche à billet pour financer leurs déficits attisant l'inflation et la dépréciation de la monnaie nationale. Les différentes tentatives de reproduction de ce comportement depuis fin 2003 jusqu'aujourd'hui, ont conduit non seulement à l'échec du Programme économique du gouvernement et à celui de désinflation rapide et semble conduire le programme suivi par le service du fonds aux mêmes résultats que les précédents. Ceci justifie l'importance que nous comptons à présent accorder à ce secteur qui paraît complètement délaissé et visiblement ne fait l'objet d'aucune politique pouvant l'aider à se relever. Sur ce, l'un des facteurs à la base de médiocres performances de la RDC dans le commerce extérieur, et qui exige un soin particulier, demeure l'exiguïté de son réseau commercial. En effet, comme la plupart des pays sous-développés, la RDC recourt à un marché très étroit pour ses exportations des biens et services, et reste fortement dépendante d'un circuit limité pour les importations. Par conséquent, elle subit les prix mondiaux (price taker ou preneur des prix) à la fois, des produits qu'elle exporte, vu l'étroitesse de son débouché (d'autant plus qu'elle s'adresse essentiellement aux pays industrialisés et, particulièrement à l'Union européenne (58,8% en 2002) et, des biens importés dans le mesure où elle demeure fortement tributaire de l'extérieur (Union européenne avec 32% en 2002) pour les biens d'équipement, les produits de consommation, les services, etc. Toutefois, nous espérons qu'avec de nouveaux entretiens que le pays entreprend actuellement avec les pays asiatiques tels que la Chine et l'Inde, le pays pourra tirer profit de ces nouvelles opportunités pour réorienter son commerce extérieur et élargir ses partenaires commerciaux. Dès lors, le paradoxe du commerce extérieur des pays sous-développés en général, et de la RDC en particulier ; c'est que : « les pays industrialisés achètent aux pays pauvres des produits de base à des prix modiques et les revendent, après transformation, à des cours surdimensionnés.» Ils en tirent profit au dam des pays pauvres marginalisés dans le commerce international étant donné que celui-ci ne repose plus actuellement que sur les produits manufacturés et les services à très forte valeur ajoutée, et dont les cours ne cessent de se raffermir sur les marchés mondiaux. En conséquence, le redressement du commerce extérieur de la RDC exige que soit également pris en compte, l'élargissement de son débouché à d'autres continents que l'union Européenne (Asie, Amérique latine voir l'Afrique), afin d'éviter de continuer à subir la baisse des recettes d'exportation résultant de la forte position de marché de ces partenaires commercial exclusif qui contrôlent à la fois nos exportations et nos importations. * 44 www.memoire-online: op.cit, par MBEMBA MALEMBE |
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