EPIGRAPHE
Le commerce international ouvrant un marché plus
étendu pour tous les pays constitue à ce titre une aide
indéniable au développement pour un pays, Surtout si ce dernier
ne vit plus dans une phase préindustrielle caractérisé par
la production de subsistance et par l'exportation des matières
premières brutes. Les pays dont les exportations sont en grande partie
des produits transformés, Bénéficient certainement du
commerce extérieur dans leur développement.
DAVID RICARDO
IN MEMORIAM
A toi ma très chère Joslyne
MBUYI MBIYANGANDU, à qui la mort nous a arraché à fleur
d'âge ce 30 décembre 2010. C'est aussi grâce à ton
soutien affectif que j'ai pu réaliser ce travail. Tu demeureras à
jamais gravé dans mon coeur.
De tout coeur
Christian BALEMBOMFUMU
DEDICACE
A mon père et ma mère qui n'ont
ménagé aucun effort pour ma formation, en dépit de la
conjoncture du pays.
A mes frères et soeurs chéris ainsi que mes
oncles et tantes pour les conseils prodigués et la motivation qu'ils
n'ont cessé de nous apporter.
A ma future femme et à ma progéniture, ceci est
le fruit de mon dur labeur pour vous garantir d'un avenir meilleur.
A tous ces anonymes que je porte dans mon coeur.
Christian BALEMBOMFUMU
AVANT-PROPOS
Conformément aux dispositions régissant
l'enseignement supérieur, universitaire et la recherche scientifique, la
formation théorique des étudiants en fin d'études
universitaires est couronnée par la rédaction et la
défense du mémoire.
Au terme du deuxième cycle de nos études
supérieures, qu'il nous soit permis, de prime à bord, de dire
merci à Dieu pour son souffle de vie combien inestimable dont nous
bénéficions chaque jour.
En effet, si nous avons pu élaborer ce présent
travail, c'est grâce à certaines âmes de grand coeur qui ont
accepté d'une manière ou d'une autre d'y apporter leur main.
Ainsi, qu'elles trouvent ici, nos sentiments de reconnaissance.
D'entrée de jeu, nous remercions les autorités
académiques ainsi que les corps professoral et Scientifique de la
faculté des Sciences Sociales, administratives et Politiques de
l'Université de Kinshasa pour la formation adéquate qui nous a
été dispensé.
Nous ne pouvons faire fie de l'encadrement du professeur
MPWATE NDAUME qui, en dépit de ses multiples responsabilités, a
accepté de diriger cette étude. Ainsi, qu'il trouve aussi nos
sincères remerciements.
Notre gratitude s'adresse également au chef des Travaux
Olivier NGABU BURA qui, par son encadrement et ses orientations, a bien voulu
qu'une marque particulière soit imprégnée dans ce travail,
qu'il lui plaise de se retrouver.
Nos remerciements vont aussi à l'endroit de mes
parents : Mr. BALEMBOMFUMU BAWA Jean-Désiré et Mme WANTETE
MBANZULU Aline, pour leurs engagements, sacrifices et dévouement
apportés durant notre formation.
Nous ne saurions oublier le soutien combien louable de nos
Cousins Richard MBUMBA et Julien NZUZI MAYELA et tant d'autres personnes qui
nous sont chères dont : Eddy, Bona, Nathalie, Génie (Tous
BALEMBO), mon beau-frère Dada MWANGU-MWANGU, Patty MULUNGO,
Trésor NDONGALA, Doudou LUYA, Ted DIEBO, Percy VELELA, Olivier SONGO,
Péto MUKWA.
Christian BALEMBOMFUMU
Enfin, à mes amis de lutte ; Espérant
KANYINDA, Excel MBATHE, Morin MAMBWENI, Ghislain MBESSE, Eric KALONZO,
Christian MABELA, Serge NGONZO, Chancelier MAKAMBO, Jimmy ILEBO, Vincent MBAWA,
Yves MUSAMPA, Marie-Nella MBO, Gérard YAWALA, patricia MUPUNGU ainsi que
mes jeunes frères Jacques LASSE et Peter MULEMESA et tant d'autres
personnes que je ne pourrais citer.
Liste des Sigles &
Acronymes
· ACP : Afrique caraïbe Pacifique
· A.I.D. : Association Internationale pour le
Développement
· B.E.I. : Banque Européenne
d'Investissement
· B.I.R.D. : Banque Internationale pour la
Reconstruction et le Développement
· BAD : Banque Africaine de Développement
· BCC : Banque Centrale du Congo
· CDF : Franc congolais (Congolese Democratic
Franc)
· CEE : Communauté Economique
Européenne
· CEEAC : Communauté des Etats de l'Afrique
Centrale
· CEPGL : Communauté Economique des Pays des
Grands Lacs
· CIF : Coût, Assurance, Fret (CAF)/ (cost,
insurance, freight)
· COMESA : Marché Commun de l'Afrique de l'Est et
du Sud (Common Market of East and South Africa)
· DSCRP : Document Stratégique de Croissance et
de Réduction de la Pauvreté
· DTS (XDR) : Droit des tirages spéciaux
· FED : Fonds Européen de
Développement
· F.M.I. : Fonds Monétaire International
· FOB : Free on Board
· GATT : Accord Général sur les Tarifs
douaniers et le Commerce
· GECAMINES : Générale des
Carrières et des Mines du Congo
· I.D.E : Investissement Direct Etranger
· MIBA : Minière de Bakwanga
· O.C.D.E : Organisation de Coopération et de
Développement Economique
· O.C.P.T : Office Congolais des Postes et
Télécommunications
· ONU : Organisation des Nations-Unies
· O.M.C : Organisation Mondial du Commerce
· ONATRA : Office National des Transports du
Congo
· P.N.U.D : Programme des Nations-Unies pour le
Développement
· PIB : Produit Intérieur Brut
· PPTE : Pays Pauvres Très Endettés
· RVM : Régie des Voies Maritimes
· S.A.D.C : Communauté de Développement de
l'Afrique Australe
· SNEL : Société Nationale
d'Electricité
· SODIMICO : Société de
Développement Industriel et Minier du Congo
· UE : Union Européenne
· UEBL : Union Economique Belgo-Luxembourgeoise
· U.S.A.I.D : United States Agency for International
Development
· USD : Dollar Américain (United State Dollar)
INTRODUCTION
1. Problématique
D'entrée de jeu, il nous parait incontournable de
définir le concept problématique. «Elle peut être
définie comme l'ensemble d'idées qui spécifient la
position du problème suscité par le sujet d'étude. Selon
Jacques Chevalier, elle confère à la recherche ses assises,
son sens et sa portée».1(*)
Les faits nous montrent que l'économie mondiale avec
les effets de la mondialisation tend à devenir de plus en plus
intégrée et interdépendante. Le monde est devenu un
village planétaire et l'intégration se présente comme la
seule alternative de survie pour chaque Etat notamment à travers les
échanges commerciaux. Tout cela a comme finalité une
interdépendance accrue des Etats les uns envers les autres, que ce soit
en termes d'approvisionnement ou de débouchés.
« Au sein de cette économie globale, aucun
pays ne peut actuellement arrêter ses politiques économiques
internes sans tenir compte des tendances internationales ».2(*) Ce qui revient à dire que
le processus de développement de la République
Démocratique du Congo dépend d'un environnement international
susceptible d'influencer significativement le processus de croissance.
En effet, les tendances actuelles du commerce international
montrent que l'accélération de la croissance économique
internationale a entraîné une accélération du rythme
de croissance des échanges mondiaux des biens et services par rapport au
taux moyens enregistrés il y a de cela deux décennies.
L'existence des zones monétaires et économiques
favorise les échanges entre les pays membres, mais aussi renforce la
protection à l'égard de l'extérieur. En d'autres termes,
les pays s'ouvrent de plus en plus sur l'extérieur, mais érigent
des barrières aux importations lorsque leurs secteurs
stratégiques se trouvent menacé par la concurrence
étrangère.
Quand bien même que les pays membres de l'OMC font
preuve de leur attachement à un système commercial
multilatéral ouvert, la réalité est toute aussi
contrastante car ils recourent souvent à des mesures protectionnistes.
Les pays d'Afrique subsaharienne demeurent un partenaire marginal pour les pays
développés qui commercent essentiellement entre eux et couvrent
les deux tiers du commerce mondial. Le cas de la République
Démocratique du Congo est typique à cet égard car la
balance commerciale est généralement excédentaire, tandis
que la balance des services enregistre des déficits importants que le
surplus commercial ne peut couvrir. D'où le déficit de la balance
des transactions courantes.
Toutefois l'existence des pratiques protectionnistes n'a pas
altéré les avantages que l'échange international procure
quelque soit son inégalité dans la répartition. Pour
preuve, les pays d'Afrique subsaharienne en général et la RDC en
particulier restent nettement pauvres alors que leurs partenaires commerciaux
du monde industrialisé deviennent de plus en plus riches. D'ailleurs,
dans son ouvrage intitulé « le droit du commerce
international : les peurs justifiées de l'Afrique à la
mondialisation des marchés », le professeur BAKANDEJA
affirme que: « De toute évidence, il
s'avère que le système du commerce international actuel a
démontré des limites quant à engager tous les pays du
monde dans la voie du développement collectif, il a crée et
amplifié les inégalités ».3(*)
Sur ce, en faisant l'état des lieux de l'apport de la
RDC dans le commerce international, il sied de se poser les questions
suivantes :
1. Quelle est la part de la RDC dans les exportations et
importations sur le marché mondial, l'impact de la participation de la
RDC dans le commerce international ?
2. Quelles sont les contraintes auxquelles est
confrontée l'économie congolaise face à son
émergence dans le giron de l'économie mondiale ?
C'est à l'issue de cette étude que nous
proposons des stratégies en répondant à la
troisième question pour replacer l'économie congolaise dans
l'échiquier mondial.
3. Comment réorganiser le commerce extérieur de
la République Démocratique du Congo afin que la RDC ait
accès facile au marché mondial et y tire profit
conséquemment ?
2. Hypothèses du travail
Dans leur ouvrage « Méthodes des Sciences
Sociales », Pinto et GRAWITZ, cités par le professeur SHOMBA
KINYAMBA, ces deux auteurs nous renseignent que : « tout
chercheur doit, en effet, présupposer au départ un point de vue
lequel constitue ce qu'on appelle le concept opérationnel ou
l'hypothèse de travail.4(*)
Dans le langage courant, le terme hypothèse
évoque la présomption que l'on peut construire autour d'un
problème donné. Selon le Robert méthodique,
l'hypothèse signifie une proposition relative à l'explication de
phénomènes naturels et qui doit être vérifié
par les faits.5(*)
Actuellement, les pays dont les économies connaissent
une croissance rapide sont généralement ceux qui enregistrent les
meilleurs résultats sur le plan commercial, c'est-à-dire ceux qui
s'adaptent rapidement aux possibilités commerciales et à
l'évolution de la conjoncture.
S'agissant de la première préoccupation nous
pouvons affirmer que la contribution de la RDC dans le déroulement des
échanges mondiaux est marginale telle que le constat nous le montre.
Quant à la seconde question, nous avons pu relever
comme contrainte : l' instabilité persistante des prix des produits
primaires , une spécialisation internationale moins favorable,
l'insuffisance des gains de compétitivité de ses produits
primaires, le manque de diversification de la gamme des produits
exportés, la concentration géographique des exportations sur un
petit nombre des pays ainsi que la faiblesse de son industrie locale et enfin
la dépendance de l'économie à son commerce
extérieur.
3. Choix et intérêt du sujet
Dans un contexte où l'environnement international
influence inéluctablement le processus de croissance économique,
tous les pays qui pratiquent des échanges commerciaux avec les autres
pays du monde peuvent tirer profit des différences qui les
caractérisent. De ce fait, les relations commerciales internationales
constituent une réalité qu'aucun chercheur ne peut ignorer,
surtout à l'heure actuelle où les questions liées au
commerce international sont au coeur des négociations internationales
notamment entre les pays ACP et ceux de l'U.E, ceux de la SADC et bien
d'autres.
Contrairement au moment de son accession à
l'indépendance, où la RDC profitait d'un commerce
extérieur diversifié et avait presque le même niveau de
développement que le canada, l'Afrique du Sud et certains pays
émergents, le commerce extérieur de la RDC se caractérise
par une monoproduction d'exportation, malgré les ressources naturelles
immenses dont elle est dotée et les possibilités d'échange
qui en résulte.
Cette inadéquation montre que le commerce
extérieur de la RDC est confronté à une série des
problèmes dont la recherche des solutions constitue même
l'intérêt de notre étude, qui permettra aux
autorités d'adapter le commerce extérieur de la RDC à
l'évolution actuelle et future du commerce mondial, afin de mettre
l'économie nationale sur la voie de la croissance économique
durable par le biais des échanges commerciaux avec le reste du monde.
Du point de vue scientifique, nous voulons approfondir notre
analyse sur cet apport, en cherchant à savoir quel est la ligne de
démarcation entre les théories dites libre-échangistes et
celle dites mercantilistes dans le contexte de la mondialisation.
4. Délimitation du sujet
En effet, toute démarche scientifique procède
fatalement par un découpage de la réalité. Il est vrai que
les sciences sociales offrent au chercheur un arsenal d'atouts
théoriques susceptibles de le pousser à plusieurs rêves.
Cependant, la complexité des faits sociaux ainsi que les
difficultés relatives à la collecte des données imposent
le réalisme si on veut produire une oeuvre scientifique.6(*)
Les économies nationales, du fait de la mondialisation,
se trouvent insérées dans le réseau où
s'interpénètrent diverses relations, notamment les relations
commerciales, financières, monétaires, industrielles,
technologiques, ....
C'est depuis 1990 que la situation économique de la RDC
n'a cessé de s'aggraver, malgré plusieurs tentatives visant
à la stabiliser et à atténuer les difficultés
auxquelles elle est confrontée.
Cependant la rigueur scientifique nous oblige à
délimiter notre sphère d'étude spatialement et
temporellement. Du point de vue spatial, nous nous sommes arrêtés
à analyser les échanges commerciaux de la République
Démocratique du Congo avec le reste du monde, tandis que temporellement
seule la période comprise entre 2001 à 2007 nous a
intéressés parce que cette période coïncide avec le
retour des institutions financières internationales aux
côtés du pays et de la croissance économique suite à
la stabilisation du cadre macro-économique. Bref, le retour des
partenaires traditionnelles tant politiques que commerciaux dans le giron
congolais.
5. Méthodologie de travail
Il est de bon aloi que tout travail scientifique recourt
à des méthodes et techniques qui permettent au chercheur
d'arriver à un résultat.
Selon certains auteurs le choix d'une méthode ou d'une
technique se fait en fonction de la configuration de l'univers d'enquête,
de l'orientation du travail, du volume de la population cible, de
l'étendu et de l'ampleur de l'investigation ainsi que, dans une certaine
mesure, des préférences du chercheur.
Nous avons suivi les approches méthodologiques
descriptive, comparative et analytique.
a) La méthode descriptive consiste à faire
l'inventaire des éléments recueillis dans une situation
donnée. Elle nous a servi à mieux décrire la valeur de
l'apport de la RDC dans ses échanges commerciaux avec le reste du monde.
b) La méthode comparative permet d'étudier les
relations d'interaction entre les structures homologues, c.à.d. de
même nature, de part les critères de leurs définitions et
de leur constitution.7(*)
Elle nous a permis d'établir une comparaison entre les
différentes données recueillies selon les époques en vue
d'être exploitées.
c) et enfin la méthode analytique qui a la
spécificité de présenter ou de décrire, notamment
dans une perspective critique, les faits ou les réalisations. Il peut
s'agir des réalisations d'un Etat, d'une organisation ou de tout autre
acteur.8(*) Quant à
elle, elle nous a permis de faire une analyse sur l'évolution du
commerce extérieur de la RDC et sur sa contribution dans le commerce
international durant la période sous examen.
Ces méthodes se sont appuyées sur la technique
documentaire qui est en faite l'action de pouvoir sélectionner, de
classer, d'utiliser ou de diffuser les documents en vue de les
interpréter. Notons également que nous avons recouru à la
recherche documentaire informatisée (à l'Internet) pour certaines
données.
6. Canevas du travail
Outre l'introduction et la conclusion, notre travail comprend
trois chapitres dont :
· Le premier chapitre porte sur les considérations
générales du commerce international et sur la RDC. Dans ce
chapitre, nous donnons un bref aperçu sur ce qu'est le commerce
international et commerce extérieur ; sa définition, ses
origines, son évolution ainsi que le cadre institutionnel dans lequel il
se déroule. Dans cette même parie, nous faisons une
présentation succincte de la situation tant géographique,
démographique, politique et de la production nationale de la RDC.
· Le deuxième chapitre sera consacré
à la situation de l'économie congolaise dans le commerce
international. Ici, il est question de la base de l'économie congolaise
en termes de production interne et d'appui extérieur. Il aborde aussi le
bilan de l'import-export et du transit et son évolution durant la
période sous étude.
· Le troisième chapitre consacré à
la contribution de la RDC dans le commerce international. Il fait l'analyse
critique de l'apport en relevant les problèmes rencontrés ou
obstacles et propose des perspectives d'avenir pour le commerce
extérieur de la RDC avec le reste du monde.
CHAPITRE I. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES
Dans ce chapitre, il est question de passer en revue les
origines et les concepts opératoires relevant du commerce
extérieur et du commerce international, ainsi qu'une brève
présentation de la RDC afin de doter le lecteur d'une terminologie qui
lui permette de parcourir tout le travail sans difficulté.
Il comprend deux sections parlant respectivement des
théories générales de l'échange international pour
la première, relevant les origines, la définition des concepts,
l'évolution et le cadre institutionnel du commerce et la seconde aborde
une présentation de la République Démocratique du Congo
dans son aspect géographique et démographique, sa situation
politique, sa production nationale.
Section 1. Théories générales de
l'échange international
§1. Origines
L'histoire du commerce international tire ses origines au
19e siècle vers les années 1850 en Grandes Bretagne.
Elle est étroitement liée à la révolution
industrielle et technique. En 1885, le volume des exportations industrielles
britanniques représentait 38% des exportations industrielles mondiales.
L'extension du phénomène d'industrialisation d'abord à
l'Europe, aux USA et enfin au Japon a entraîné l'instauration du
premier schéma de la division international du travail provoquant ainsi
un taux très élevé des échanges internationaux et
d'interdépendance croissante.9(*)
Il convient de préciser également que la
révolution industrielle du 19ème siècle s'est
produite de façon autonome et que les matières premières
telles que le charbon, le fer, le blé, el coton étaient produites
sur place en Europe. Ce n'est qu'à partir du 20ème
siècle que certaines matières premières du tiers-monde
participeront aux échanges internationaux, c'est le cas du caoutchouc,
le cuivre, le pétrole10(*).
Mais contrairement à ce qui s'est produit en Europe,
les pays dits du tiers-monde ne participent pas à ces échanges
internationaux à cause de leurs structures nationales de production
désarticulées. Comme on peut le constater, la
spécialisation internationale des produits constitue le fondement des
échanges internationaux.
§2. Le commerce extérieur
a) Définition
« Le commerce extérieur s'entend au sens
strict comme échanges des marchandises (biens matériels) entre
pays et le reste du monde, et au sens large comme échanges des biens et
services »11(*).
b) Relation entre commerce extérieur et
croissance économique
« Toutes les Nations commercent entre elles pour
tirer profit de différences qui les caractérisent. Le commerce
international, grâce à la spécialisation, permet à
chaque pays de réaliser des économies d'échelles de
production de manière à produire à une échelle plus
grande et de façon efficiente »12(*).
L'accroissement de la productivité ainsi obtenu
amènera sûrement à la croissance économique. En
d'autres termes, l'échange international permet l'acquisition des biens
d'équipements nécessaires à la croissance, il permet aussi
aux capitaux extérieurs de s'investir dans le pays de manière
à soutenir le développement.
Pour les opposants à cette approche, du fait qu'il
n'existe pas d'homogénéité de facteurs de production entre
les pays riches et les pays pauvres, tant en ce qui concerne les facteurs
naturels que les facteurs humains, le commerce international ne peut se
traduire que par un échange inégal.
En effet, cet échange inégal maintient les pays
en développement dans la production des produits de base (d'origine
agricole et minière) et les condamne à servir des
débouchés aux produits manufacturés des pays
industrialisés. Pour eux, le commerce international est donc plus
favorable aux pays riches qu'aux pays pauvres.
c) La compétitivité et la
spécialisation
1. La compétitivité
« La compétitivité représente
la capacité d'une entreprise, d'un secteur ou d'une économie
à faire face à la concurrence étrangère, tant sur
les marchés extérieurs que sur son marché
interne »13(*).
« La compétitivité d'un pays dans une
branche est son aptitude à être à la fois fortement
exportateurs et peu importateur pour les biens
concernés »14(*).
Il existe plusieurs facteurs de compétitivité
entre autres :
? La dotation en facteurs naturels
? Les investissements en recherche
? La capacité d'adaptation à la demande
mondiale
? La diversification des produits exportateurs.
? La dotation en facteur naturel
Définie comme l'ensemble des potentialités
naturelles et des ressources humaines que regorge un pays. C'est un
élément de compétitivité dans ce sens qu'il permet
au pays de réaliser la production des biens et services à moindre
coût.
? Les investissements en recherche
Constituent un élément clé de la
compétitivité dans la mesure où la recherche favorise le
progrès technique ; et ce dernier, étant un facteur
indispensable à l'amélioration de la qualité des biens et
services, conduits à la baisse du coût de production.
? La capacité d'adaptation à la demande
mondiale
Est jugée par référence au dynamisme de
la demande mondiale. Un pays est considéré comme ayant une bonne
capacité d'adaptation s'il oriente ses exportations des biens et
services vers la demande mondiale fortement croissante ou décroissante.
L'orientation des productions et des exportations d'un pays vers des branches
à fort contenu en recherche-développement lui procure
d'importants grains de productivité à sa croissance interne.
? La diversification des produits exportables
Entendu comme la constitution d'une variété des
produits exportables, est un facteur de compétitivité dans la
mesure où elle permet au pays de posséder une multiplicité
de prix, de sorte que la chute du cours d'un produit soit compensée ou
atténuée par les recettes des autres produits15(*).
Il ya lieu de distinguer les types de
compétitivité ci-après :
? La compétitivité-prix : les prix des
biens et services à l'étranger sont plus profitables.
? La compétitivité-coût : la baisse
de la marge bénéficiaire.
? La compétitivité structurelle : il faut
tenir compte de la qualité, de l'efficacité des réseaux de
commercialisation, le service après vente, le positionnement dans la
gamme, l'image de marque.
? La compétitivité hors-coût : cette
situation est liée au monopole du marché.
2. La spécialisation
« La spécialisation représente la
répartition des activités productives entre les pays qui
participent à l'échange international »16(*).
Le commerce international permet aux différents pays de
se spécialiser dans les productions où chacun est le plus
efficace, ou dispose d'un avantage comparatif sur les autres. Cette
spécialisation conduit les pays à se répartir des
tâches pour parvenir à satisfaire la demande mondiale.
Certaines économies se spécialiseront
plutôt dans les produits primaires agricoles (blé, arachide,
maïs,...) ou minéraux (pétrole, cuivre, ...), d'autres dans
les produits manufacturés. A partir de cette spécialisation,
certains pays s'orienteront vers la production de biens de consommation
(textiles, appareils électroménagers, ...) ou de biens
d'équipement (machines, outils, ...), de biens banals, on parle alors de
la division internationale du travail17(*).
La spécialisation s'oppose ainsi à
l'autosuffisance, mais la notion de spécialisation permet aussi de
caractériser le commerce extérieur d'un pays en mettant en
relation la situation de son appareil productif, découpé en
secteur, branches ou entreprises et les performances réalisées
à l'extérieur.
Une économie peut-être ainsi plus ou moins
spécialisée. La spécialisation peut aussi permettre
d'apprécier, de façon dynamique, la situation du commerce
extérieur en analysant sa demande mondiale. Si un pays produit des biens
qui sont de plus en plus demandés (produits de haute technologie par
exemple), son économie présente une spécialisation
favorable.
En revanche, la spécialisation sera défavorable
s'il produit des biens qui sont de moins en moins demandés ou s'il vend
à des zones dont la demande diminue fortement (mauvaise
spécialisation géographique).
d) La contrainte extérieure et la politique
commerciale
La notion de contrainte extérieure traduit la
dépendance d'une économie à l'égard des autres
économies et peut se définir par l'impossibilité pour
certains pays de concilier une forte croissance et l'équilibre des
échanges avec l'extérieur.
En d'autres termes, la contrainte extérieure traduit
l'absence d'autonomie d'une économie qui s'exprime par
l'impossibilité d'accélérer la croissance et de mener une
politique économique autonome devant la nécessité
d'équilibrer les échanges extérieurs (biens, services et
capitaux).
Quant à la politique commerciale, elle peut se
définir comme l'attitude adoptée par un pays vis-à-vis de
ses partenaires en matière d'échanges commerciaux18(*).
Théoriquement, il existe deux types de politique
commerciale, notamment la politique commerciale libre-échangiste qui
préconisent la liberté du commerce entre les Nations et la
suppression de toutes les entraves aux échanges (droits de douane,
contingentements) ; tandis que les protectionnistes appliquent des mesures
commerciales visant à favoriser les activités nationales et
à pénaliser la concurrence étrangère.
§3. Le commerce international
a) Définition
Par commerce international, il faut entendre l'ensemble des
échanges des biens et services entre les pays. Le commerce international
a lieu parce qu'aucun pays ne dispose de toutes les ressources (matières
premières) et facteurs de production (terre, travail, capital,
technologie) sur son propre territoire, et aussi pour tirer profit des
différences de coût de production entre les pays, ce qui entraine
une certaine spécialisation internationale.
« Le commerce international pose des
problèmes de financement puis que chaque pays utilise une monnaie
différente. Ainsi, le système monétaire international a
pour but de faciliter les échanges internationaux grâce à
l'existence d'une monnaie internationale (or, dollar, DTS) et grâce aux
marchés des changes qui permettent les conversions des monnaies
nationales entre elles »19(*).
Depuis une vingtaine d'années, l'internationalisation
et l'extraversion des économies se sont accélérées
pour plusieurs raisons, notamment le développement des IDE
(Investissements directs étrangers), les mouvements internationaux des
capitaux, la délocalisation des entreprises grâce à
l'installation de filiales des multinationales dans des zones favorables
à la production. Les échanges internationaux des biens et
services ont évolué plus vite que la production mondiale ;
et cela grâce aux progrès réalisés dans le domaine
d'informatique, de transport et de télécommunication.
Les pays sous-développés sont
marginalisés dans le commerce international à cause de leur
spécialisation non poussée et leur faible production
contrairement à ceux dit développés.
b) importance
L'activité et l'emploi ne sont pas seulement les
résultats de la demande interne, ils sont également les
résultantes des mouvements de biens, de services et des capitaux entre
l'économie nationale et ses partenaires commerciaux.
L'importance du commerce international dans l'activité
économique mondiale est un fait acquis. Non seulement l'histoire des
faits économiques indique à quel point le développement a
été fondé sur le commerce international, mais tout au long
de l'histoire, les relations internationales ont pu être
déterminantes dans les rapports économiques sociaux et humains
des Etats.
Au cours de dernier quart de siècle uniquement, on note
un quasi quadruplement du volume des échanges, à un rythme bien
supérieur à celui du volume de la production mondiale pendant la
même période.
Il est vrai que la période d'après 1973 connait
un ralentissement de l'expansion considérable des années
précédentes. Mais l'activité elle-même s'est
ralentie pendant cette même période, ce qui suggère
l'existence de nombreux canaux de transmission entre le commerce international
et le volume d'activité.
Le commerce international ne contribue au développement
que s'il contribue à la structuration de l'appareil de production et
à la détermination des structures nationales de production ainsi
qu'à la détermination de sa base. Le commerce international doit
être organisé en fonction des techniques choisies pour la
structuration de l'appareil de production et du modèle de consommation
compatible avec la politique de développement.
§4. Evolution du commerce international
De 1720 à 1900, selon les chiffres sur la croissance du
commerce et du produit intérieur brut (PIB) à l'échelle
mondiale depuis la révolution industrielle, l'on a constaté que
les exportations ont toujours eu un taux de croissance plus élevé
que le PIB, sauf durant la période 1913-1951. Donc, dans
l'ensemble, l'ouverture au commerce s'est accrue. Ces chiffres
démontrent qu'il y aurait une relation entre la croissance du PIB et
l'ouverture au commerce, certains économistes concluent que la
croissance a été le moteur de l'augmentation du commerce
international, d'autres au contraire que c'est le commerce qui a joué le
rôle moteur.20(*)
« Le grand tournant dans l'histoire du commerce
international a eu lieu vers le milieu du 19e siècle. Il est
estimé qu'en terme réels, le commerce s'accrut de 135% entre 1800
et 1840, quadrupla entre 1840 et 1870, doubla entre 1870 et 1900, et augmenta
encore de 50% entre 1901 et 1913 »21(*).
La cause principale de cette croissance fut le
développement du chemin de fer qui réduit le coût de
transport terrestre entre 85 et 95%. Le transport par voie de mer devint
également meilleur marché. L'amélioration des bateaux
réduisait de moitié les coûts de transport maritimes tandis
que des canaux ouvrirent des zones à la navigation ou réduisirent
les distances maritimes.
Par ailleurs, la télégraphie, le
développement des banques réduisent les coûts d'information
et de transaction. Ces innovations bouleversèrent le caractère du
commerce international. Jusqu'alors, le commerce était surtout un
échange d'objets précieux (épices, bijoux, textiles,
thé, sucre, lingots) dont le rapport poids-valeur en échange
était faible.
Avec la révolution des coûts de transport, le
commerce s'étendit à des marchandises de masses comme les
céréales, le charbon, le bois de construction, l'acier. Ce
bouleversement dans la structure du commerce international exposa à la
concurrence internationale des branches d'activités, comme
l'agriculture, traditionnellement sous tutelle des monopoles locaux. Ainsi des
régions entières comme les Amériques, la Russie,
l'Océanie et l'Afrique s'ouvrirent au commerce international.
§5. Cadre institutionnel
Le cadre institutionnel du développement des
échanges commerciaux a été construit essentiellement,
autour du GATT devenu aujourd'hui OMC.
En effet, la crise de 1929 a conduit certains pays à
prendre des mesures discriminatoires protégeant leurs économies,
notamment le protectionnisme, les discriminations, les dévaluations en
cascades (dumping), le contrôle des changes. Bref, au cours de cette
période, chaque pays a voulu se protéger mais cela a
provoqué l'aggravation et la propagation de la crise. Pour éviter
le retour aux erreurs, de la période 1930-1940, les gouvernements
alliés ont jugé nécessaires de mettre en place des
principes d'une coopération devant régir les relations
monétaires après le retour de la paix. Sur le plan des relations
monétaires et financières, il ya eu la création à
Bretton Woods le 22 juillet 1944 du FMI et de la Banque mondiale.22(*)
Quant aux négociations commerciales, elles n'ont
commencé qu'en fin 1945 et début février 1946. Le but de
ces négociations était double :
- La création de l'O.IC. (Organisation International du
Commerce) ;
- La réduction immédiate et multilatérale
des droits de douane.
A. Le GATT
Le but était de créer l'O.I.C., mais
malheureusement cette organisation était un mort-né à
cause de la non-ratification de la charte de la Havane par les pays et de
l'attitude du congrès Américain.
Parallèlement au processus d'élaboration de la
Charte de la Havane, les négociations tarifaires ont abouti
à :
? La réduction du droit de douane de 30%
? La mise en application par anticipation...
En 1945, après avis du congrès Américain,
les Etats-Unis invitèrent d'autres nations à négocier un
accord multilatéral de réduction mutuelle des tarifs douaniers.
C'est dans cette optique que d'Avril à Novembre 1947, à
Genève, une rencontre internationale fut organisée afin de mettre
sur pied :
1) La charte de l'OIC ou ITO (International Trade
Organization) ;
2) Les principes généraux pour un accord
général sur les réductions tarifaires
multilatérales ;
3) Les clauses générales sur les obligations
immédiates des Etats sur des mesures tarifaires internes23(*)
Ces négociations ont abouti à la conclusion de
l'accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT)
signé le 30 octobre 1947. Le GATT est un traité
multilatéral et non pas une organisation. C'est l'O.I.C qui devrait
être une organisation. C'est la raison pour laquelle on appelle les pays
qui ont négociés et signés l'accord du GATT parties
contractantes à l'accord et non membres du GATT.
L'accord du GATT repose sur 4 grands principes contenu dans le
code de bonne conduite commerciale et d'autre part, les exceptions aux
règles du jeu.
· Le principe de la non discrimination
c'est-à-dire que le commerce est multilatéral et non
discriminatoire. En d'autres termes, abolir les cloisonnements, les
fragmentations de l'espace mondial. Ce principe contient 3 règles
fondamentales du GATT à savoir :
Ø La clause de la Nation la plus favorisée.
C'est l'engagement d'étendre à toutes les autres nations
signataires le tarif le plus bas ainsi que les conditions les plus favorables
appliquées à l'une d'entre elles.
Ø La règle de la réciprocité. Elle
oblige chaque pays à réduire ses barrières
douanières dès l'instant où ses partenaires lui consentent
des avantages ou concessions à peu près équivalentes.
Ø La règle de l'égalité de
traitement. Cette règle interdit la discrimination entre exportateurs
étrangers et producteurs nationaux.
· Le principe de l'abolition des restrictions
quantitatives.
· Le principe de l'interdiction du dumping et de la
réglementation des subventions à l'exportation. Il sied de noter
que le dumping est une discrimination des prix exercée au niveau
international par laquelle une firme exportatrice vend moins cher sur le
marché étranger que sur les autres marchés.
Il existe deux sortes de dumping :
a) Le dumping sauvage
b) Le dumping permanent
S'agissant du dumping sauvage, il intervient quand une firme
effectue une discrimination temporaire au profit de certains acheteurs
étrangers dans le but d'éliminer certains concurrents et
augmenter les prix une fois la concurrence disparue. Quant au dumping
permanent, il se poursuit d'une manière indéfinie.24(*)
· Le principe de la consolidation de droits de
douanes.
B. L'O.M.C
Il s'est tenu plusieurs round ou négociations pour
aboutir à cette organisation. Cependant, l'Uruguay round, tenue en
septembre 1986, nous intéresse plus parce que cette négociation
marque le passage formel du GATT à l'OMC. La création de l'OMC a
été signé à Marrakech le 14 avril 1994, elle est
entrée en vigueur le 1 janvier 1995.
L'OMC se structure comme suite : une conférence
ministérielle, un conseil général composé de 3
sections (marchandises, services et propriété intellectuelle), un
comité du commerce et du développement et plusieurs conseils
spécialisés, (comité de l'Agriculture, organe de
supervision des textiles, comité anti-dumping, organe de
règlements des différends) et un Directeur Général
assurant l'exécutif.
Malgré la création l'OMC, le GATT existe
toujours, non plus comme institution, mais seulement sous forme d'un simple
accord ou traité parce que l'OMC a repris certains de ses accords.
Notons que le GATT était un traité provisoire,
tandis que l'OMC est une institution mondiale du commerce et qui a
intégré même des domaines qui n'existaient pas dans le GATT
à savoir : un accord sur les services et un accord que sur le
droit de propriété intellectuelle qui ont été
ajoutés à l'accord sur les biens existants déjà
dans le GATT.
In fine, on peut retenir que le système fondé
sur l'OMC apparait en progrès par rapport à celui du GATT. Les
éléments qui montrent ce progrès sont entre
autres :
? Le champ ouvert par l'OMC est beaucoup plus important
? Les avancées en matière de
libéralisation
? L'efficacité de procédure de règlement
des différends.
Du point de vue des relations commerciales internationales, la
différence fondamentale entre GATT et l'OMC, est la création par
cette dernière d'une procédure de règlement des litiges
commerciaux. En cas de litiges, si un compromis n'est pas trouvé entre
les Etats concernés, l'OMC peut, après les rapports d'experts,
condamner un Etat et le frapper au besoin des mesures de rétorsion.
Notons enfin, qu'en 1964 que le CNUCED (Conférence des
Nations Unies sur le Commerce et le Développement) a été
crée sous l'égide de l'ONU. Elle apparait à son origine
comme une organisation Anti-GATT, opposé à une
libéralisation des relations commerciales plus équitables entre
les pays du nord dits industrialisés et les pays du tiers monde dit sous
industrialisé, mais le résultat reste mitigé.
Elle était considérée à juste
titre comme acteur majeur dans l'organisation et la réglementation du
commerce international jusqu'à l'avènement de l'O.M.C.
Après avoir fixé largement épiloguer sur
les considérations générales du commerce international, la
section suivante donne un aperçu général sur la RDC.
Section 2. Présentation de la RDC
§1. Situation géographique et
démographique25(*)
La République Démocratique du Congo est une
immense superficie de plus de 2.345.409Km² ayant une population de plus ou
moins 60 millions d'âmes constituée en majorité des jeunes.
En RDC, le taux de natalité est élevé ainsi que celui de
mortalité, à cause du niveau de vie de la population.
La RDC est entouré par 9 pays voisins, cette positions
est d'autant plus stratégiques sur le plan économique que sur le
plan politico-militaire. La RDC est peuplée de plus de 450 ethnies et
tribus, cette population est clairsemée dans cette immense superficie
avec une densité de 20 habitants/Km².
Des vastes étendues sont presque vides tandis que les
foyers isolés réunissent une bonne partie de la population. Le
territoire congolais constitue un vaste marché pour l'écoulement
des produits. Elle représente une main d'oeuvre abondante pour
l'agriculture qui emploie plus de 70% de la main d'oeuvre totale du pays.
Contrairement aux années de l'indépendance, la RDC compte
aujourd'hui beaucoup d'élites qualifiées quand bien même le
taux de scolarisation est de plus ou moins 45%.
§2. Cadre institutionnel et politique26(*)
Après plus de 16 ans de transition inaugurée le
24 avril 1990 par le feu président MOBUTU, poursuivi par son successeur
Mzée Laurent Désiré KABILA, qui fut assassiné le 1
6 janvier 2001, et suite à la signature de l'accord global et inclusif
de Pretoria, la RDC est entrée dans la voie de la normalisation
démocratique à l'issue des scrutins organisés au niveau
présidentiel, législatif et provincial entre juillet 2006 et
janvier 2007.
Les institutions ainsi que leurs animateurs ont
été misent place, la population espère une
amélioration de ses conditions de vie, mais malheureusement cela se fait
toujours attendre. Le pays est déstabilisé par la guerre
orchestrée par les groupes armés locaux et étrangers
à l'est du territoire, dans les provinces du Nord et Sud-Kivu ainsi
qu'en Province Orientale.
Après la mise en place des institutions
démocratiques, le gouvernement s'est lancé dans une perspective
de développement avec à la clef le projet des cinq chantiers de
la République financé en grande partie par le partenariat
gagnant-gagnant conclue avec les banques chinoises.
La mise en place des institutions politiques tant nationales
que provinciales a marqué le clou de l'événement. Durant
la période comprise entre 2001 à 2007, la RDC a connu une
relative instabilité politico-économico-sociale empêchant
ainsi l'amorce du développement du pays.
§3. Etat de la Production nationale
Dans ce tableau ci-dessous, nous avons essayé de
relever les principales productions de la RDC qui ont fait l'objet des
exportations durant les années citées.
Tableau n°1
Volume de production
|
Unités
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
1. Production minière et
métal
|
|
Cuivre
|
T
|
37.845
|
27.359
|
16.359
|
18.995
|
26.389
|
36.388
|
84.679
|
Cobalt
|
T
|
11.637
|
11.865
|
7.927
|
9.967
|
8.234
|
10.841
|
15.699
|
Zinc
|
T
|
1.014
|
828
|
4.886
|
5.067
|
15.110
|
32.324
|
31.253
|
Diamant
|
1000c
|
18.198
|
22.503
|
25.981
|
29.503
|
32.599
|
28.544
|
29.602
|
Or brut
|
Kilo
|
1.512
|
5.154
|
819
|
1.202
|
2.244
|
250
|
64
|
Pétrole brut
|
1000brls
|
9.380
|
8.425
|
9.246
|
10.119
|
9.216
|
9.009
|
8.058
|
Ciment
|
T
|
192.123
|
233.943
|
315.427
|
416.624
|
521.368
|
519.233
|
474.511
|
2. Production énergétique
|
|
Eau potable
|
1000m3
|
214.653
|
206.447
|
212.460
|
226.150
|
228.401
|
235.068
|
15.864.722
|
Electricité
|
1000Mwh
|
5.798
|
5.937
|
5.980
|
6.922
|
7.128
|
7.629
|
6.921
|
Télécommunication, communication,
téléphonique
|
Moi unités
|
298
|
327
|
214
|
352
|
541
|
1.332
|
1.677
|
3. Production agricole d'exportation
|
|
Café
|
T
|
7.983
|
8.785
|
5.945
|
6.778
|
8.192
|
8.155
|
6.316
|
Cacao
|
T
|
2.397
|
2.617
|
1.216
|
1.316
|
1.289
|
950
|
557
|
Caoutchouc
|
T
|
2.099
|
1.351
|
3.240
|
2.838
|
5.578
|
3.269
|
3.462
|
Huile de palmes
|
T
|
4.472
|
4.663
|
13.119
|
12.797
|
17.531
|
13.024
|
4.729
|
Huile palmistes
|
T
|
719
|
313
|
696
|
603
|
111
|
128
|
140
|
Bois grumes
|
m3
|
14.437
|
16.854
|
60.296
|
99.861
|
117.845
|
150.505
|
198.888
|
Bois sciés
|
m3
|
18.004
|
28.369
|
20.369
|
34.616
|
30.062
|
25.253
|
32.860
|
Bois placages
|
m3
|
-
|
7
|
8.731
|
5.004
|
7.762
|
6.524
|
2.631
|
4. Production
manufacturière
|
|
Farine de froment
|
T
|
90.070
|
88.095
|
154.373
|
184.914
|
184.110
|
185.738
|
165.498
|
Boissons alcoolisées
|
1000hl
|
1.333
|
1.163
|
1.486
|
1.911
|
2.272
|
2.617
|
2.423
|
Boissons gazeuses
|
1000hl
|
598
|
695
|
925
|
1.174
|
1.037
|
1.245
|
1.075
|
Manutention
|
1000tm
|
1.115
|
1.313
|
1.458
|
1.811
|
2.071
|
2.183
|
2.142
|
Source : Condensé d'information
statistique, BCC, éd. 2007.
La production nationale de la RDC est constituée de 2
secteurs, des biens et des services. Le secteur des biens comprend
l'agriculture, l'extraction minière, industries métallurgiques,
industries manufacturières, l'électricité et l'eau et
enfin des bâtiments et travaux publics tandis que celui des services est
constitué du commerce de gros et de détail, le transport et
communication, services marchands, services non marchands, droits et taxes
à l'importation.
Après une baisse de 2,1% en 2001, le PIB a
enregistré une croissance de 3,5% en 2002. Le taux de croissance a
été de 5,8% en 2003 soit une augmentation de 2,3% ans l'ensemble
par rapport à 2002. En 2004, il s'est estimé à
6,6%.
Le secteur agricole de la RDC n'est pas
développé comme dans d'autres pays. Ainsi, il ne peut pas
contribuer considérablement dans la production nationale. Au regard de
ce tableau ci-haut, seul le secteur dans l'extraction minière est le
plus en vue suite à son apport dans la balance commerciale
congolaise.
Il sied de noter que le secteur de transport et communication
est en plein essor en RDC par rapport aux années antérieures,
soit entre 1996 à 2002, avec la téléphonie cellulaire,
l'Internet et d'autres.
Tableau n°2 Le produit Intérieur
Brut (à prix courant)
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
En milliards de CDF
|
140,545
|
1..922,20
|
2.298,66
|
2.601,00
|
3.396,23
|
4.066,60
|
5.234,36
|
En milliards de USD
|
6.812,24
|
5.547,79
|
5.675,69
|
6.530,25
|
7.168,37
|
8.688,39
|
10.130,76
|
PIB/hab. (en USD)
|
127,32
|
100,96
|
100,57
|
112,67
|
120,08
|
141,30
|
159,96
|
Source : Condensé d'information
statistique, BCC, éd.2007.
D'après le tableau n°2, de 2001 à 2005, le
PIB/hab. est passé de 127,32 USD à 120,08 soit une baisse de 5,3%
c'est-à-dire la distribution du revenu national, durant cette
période, n'a pas enrichi la population.
De 2005 à 2007, le PIB/hab. a connu une augmentation de
245,93% soit une amélioration dans la répartition du revenu
national ce qui implique la hausse du pouvoir d'achat de la population, de 2001
à 2007, la RDC a connu augmentation de la production intérieur
soit de 6.812, 24 millions de USD à 10.130,76 millions de USD, ou encore
une hausse de 32,7%.
Avant de s'intégrer dans l'économie mondiale,
une économie nationale doit d'abord s'asseoir sur des assises solides,
sur un cadre macro-économique très fort lui permettant de ne pas
subir les effets néfastes de la mondialisation des économies.
En définitive, nous retenons que la pratique du
commerce international fait appel au respect de certaines normes structurelles
et organisationnelles dont on ne peut se passer. Hier, le commerce
international était moins organisé qu'il ne l'est aujourd'hui,
étant donné que c'est un vecteur important du
développement des Etats si on arrive à y gagner des parts
importantes de marché. Pour y arriver, nous avons démontré
théoriquement l'importance de la spécialisation ainsi que celle
de la compétitivité tant des unités de production que des
produits exportés.
Cela étant après avoir dressé un
aperçu général sur le commerce international, dans le
chapitre suivant, nous abordons l'apport de la RDC dans le commerce
internationale en terme chiffré, nous décrivons ce que vaut
l'économie congolaise dans les échanges mondiaux.
CHAPITRE II. LA RDC DANS LE COMMERCE INTERNATIONAL
Dans ce chapitre, nous avons décrites de quoi est
constitué la base l'économie congolaise ainsi que la valeur et le
volume des transactions à l'internationale. Cette partie comprend 2
sections, la première aborde la base de l'économie congolaise et
la deuxième porte sur l'import-export et le transit.
Section 1. Base de
l'économie de la RDC
Depuis le milieu des années 1980, l'économie
congolaise connait des très graves difficultés. Depuis lors, la
situation économique de la RDC n'a cessé de s'aggraver
malgré quelques tentatives visant à stabiliser et à
atténuer les difficultés auxquelles elle est confrontée.
L'économie congolaise est une des économies les moins
compétitives d'Afrique. Elle occupait, en 2006 selon la Banque mondiale,
la 178ème position, c'est-à-dire la dernière
place sur la liste des pays du monde considérés d'après
leurs capacités à offrir de réelles facilités de
faire des affaires.27(*)
Après une période de relatif dynamisme
économique, la République démocratique du Congo a subi une
sévère dépression entre le milieu des années 1980
et le milieu des années 2000 liée à une gestion
marquée par la corruption, puis aux guerres civiles qui ont
ravagé le pays.
Dans ce chapitre, nous allons présenter le tableau
synthétique de la situation économique de la RDC de 2001 à
2007. Pour ce faire, nous avons choisi quelques variables clés
susceptibles de refléter en grande ligne, le comportement de
l'activité économique de la RDC durant cette période. Nous
allons tour à tour analyser : la structure de l'économie
congolaise du point de vue de ses caractéristiques notamment celle de la
production (PIB).
Pendant des décennies, l'objectif principal des
dirigeants de la RDC consistait en l'exploitation des ressources naturelles et
la recherche d'une économie de rente, indépendamment des
conséquences économiques pour le pays. Le résultat de
cette politique a été un déclin continu de la croissance
de l'économie.
Durant les années 1980, le taux de croissance moyen
était très modeste 1.8% par an, passant à 5,1% dans les
années 1990. Le revenu par personne est tombé à 110 US en
2003. C'est seulement après la fin de la guerre que des réformes
économiques ont été sérieusement envisagées,
l'économie a été stabilisée et la tendance
négative du PIB redressée. La croissance du PIB est passée
de 6% en 2003 à 6,5% en 2005 et il était attendu à 7% en
2008.
Quid de la Croissance du PIB réel28(*)
En 2003, le secteur transport et
télécommunications était le plus dynamique, notamment
suite à d'importants investissements directs étrangers dans la
téléphonie mobile. La construction et les travaux publics, tout
comme le gouvernement et le secteur privé, se sont engagés dans
la réhabilitation du logement et de l'infrastructure.
Le secteur minier a bénéficié de
l'introduction du nouveau protocole d'accord sur les mines (le code minier),
qui a libéralisé le commerce de diamants et éliminé
le monopole de la Gécamines. Des nombreuses sociétés
internationales sont impliquées dans l'exploitation et l'exploration des
riches ressources minières.
Le secteur Energétique (précisément
l'électricité) se remet lentement, en raison d'un besoin
énorme et continu en investissement pour mettre à jour les
unités productives existantes. Dans ce domaine, la RDC a un
énorme potentiel. Le barrage d'Inga, sur le fleuve Congo, peut à
lui seul couvrir les besoins en électricité de toute l'Afrique
sub-saharienne, mais la production actuelle stagne à environ 2% de son
potentiel à cause des turbines défaillantes et au manque
d'investissement (énorme) pour augmenter la capacité.
La croissance du secteur agricole a été lente
parce que l'agriculture commerciale a presque entièrement disparu et la
croissance de l'agriculture de subsistance est faible, freinée par
l'absence de marché, les infrastructures insuffisantes, le manque de
crédit et les prix élevés d'engrais et des graines.
Quid de la Croissance économique par
secteur29(*)
Le secteur industriel est le seul qui ne s'est pas
développé. Les raisons principales sont le manque
d'investissement pour la modernisation, la faible demande interne et
l'accès difficile au crédit.
Le dynamisme du secteur productif a été
généré par le secteur privé car le gouvernement a
réduit sa présence dans l'économie, suite au protocole
d'investissement, au protocole d'accord sur les mines et autres instruments,
mais aussi et surtout à cause de la faible capacité de production
des unités publiques.
Le secteur privé, néanmoins, fait face à
quelques contraintes structurelles qui rendent difficiles son fonctionnement
sur le marché, diminuant sa contribution potentielle au
développement économique de la RDC. Le système juridique
est trop lent à régler des litiges entre agents
économiques. C'est le résultat non seulement de la rupture du
système juridique, mais aussi de la législation
désuète datant du système colonial. L'alternative de
recourir à l'arbitrage international n'est pas faisable en raison de son
coût élevé.
Le secteur financier de son côté ne soutient pas
les activités du secteur privé. Les rares banques commerciales
privées préfèrent octroyer des prêts à court
terme et à haut taux d'intérêt, créant des
conditions difficiles pour les entrepreneurs de financer l'investissement
à long terme.
Le secteur financier de la RDC est trop faible et les
instruments financiers sont trop peu nombreux pour répondre aux besoins
du secteur privé. Les faibles infrastructures physiques ajoutent des
coûts de fonctionnement au processus productif. Les représentants
du secteur privé estiment que sans ces contraintes, l'économie
pourrait grandir plus rapidement, à un taux de 10% à 12% par
an.30(*)
Tableau n°3: Indicateurs
macroéconomiques
Année (période)
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
PIB à prix courant (milliard FC)
|
1,407
|
1,922
|
2 ,299
|
2,676
|
3,366
|
3,837
|
4,403
|
PIB à prix courant (milliard USD)
|
7,5
|
5,5
|
5,7
|
6,3
|
7,1
|
8,3
|
9,1
|
PIB aux coûts facteurs (milliard FC)
|
290.8
|
300.9
|
318.3
|
340.3
|
362.4
|
387.8
|
414.9
|
Taux de croissance %
|
(2,1)
|
3,5
|
5,8
|
6,9
|
6,5
|
7,0
|
7,O
|
Taux d'inflation %
(fin période)
|
357
|
25
|
13
|
9
|
21
|
8
|
6
|
Source : Rapport Annuel BCC 2007
§1. Production interne
Les économies africaines possèdent des
structures qui les distinguent d'autres économies dite
sous-développée comme celle de l'Amérique Latine ou de
l'Asie du Sud-Est. Elles sont caractérisées par la
prédominance des secteurs primaires et tertiaires et l'absence de
véritable industrialisation, l'absence des relations intersectorielles,
la dépendance extérieure et les forts taux de croissance
démographique.
Ainsi, l'économie sous-développée en voie
de développement apparaît comme un processus évolutif,
caractérisé essentiellement par le désajustement
fondamental et totalement nouveau entre la croissance démographique et
la stagnation relative des ressources, et caractérisé
secondairement des épiphénomènes non-permanents.
L'économie congolaise quant à elle, est
essentiellement extravertie c'est-à-dire elle produit localement des
matières premières à l'état brut pour exporter et
d'autre parts, elle dépend plus des importations de biens de
consommations (produits manufacturiers, énergétiques, agricoles
et industriels) qu'elle peut elle-même produire si les moyens et
programme cohérent y sont consentis31(*).
En 2001, la RDC a mis en oeuvre un programme de stabilisation
du cadre-économique dénommé Programme Intérimaire
Renforcé (PIR) en sigle. Le programme, élaboré avec
l'assistance des services du FMI, avait une double finalité, à
savoir : - stabiliser le cadre macro-économique en vue de
préparer les conditions de relance économique et favoriser la
reprise de la coopération internationale. Au plan
macro-économique, le PIR avait pour objectif ultime de casser
l'hyperinflation. Cette stabilisation était destinée à
rétablir les conditions de rentabilité des investissements par la
mise en place d'un cadre susceptible de sécuriser les biens et les
personnes. En ce qui concerne les relations de la RDC avec le reste du monde,
le programme a visé essentiellement le rétablissement de la
coopération avec les institutions de Bretton Woods et les autres
partenaires tant multilatéraux que bilatéraux32(*).
Ce programme a permis la décélération du
rythme de dégradation de l'activité économique
observé depuis plusieurs années. D'importante inversion des
tendances ont été enregistrées grâce au PIR qui a
débuté au mois de juin. En effet, le PIB a décru de 1,1%
contre 5,5% en moyenne entre 1990 et 2001.
Cependant, après la fin du PIR en 2003, la RDC a
renoué encore des accords multilatéraux et bilatéraux avec
ses partenaires traditionnels, ceci l'a emmené à conclure son
deuxième programme dénommé Programme économique du
gouvernement (PEG) en sigle qui avait pour but de restaurer l'autorité
du gouvernement sur l'étendue du territoire national d'un
côté, et de l'autre relancer l'économie du pays par la
maîtrise de tout les paramètres du cadre macro-économique.
Ce programme a durée de 2003 à 2006.
Actuellement comme l'indique le tableau n°1, la
production interne de la RDC, après mise en oeuvre de ces deux
programmes économiques, s'est sensiblement améliorée dans
tout les secteurs de production, de la production minière et
métallique, en passant par la production énergétique, la
production agricole jusqu'à la production manufacturière. La
relance des activités industrielles démontre la santé
économique du pays.
§2. Apport extérieurs33(*)
Durant la période qui va de 2001 à 2007, la RDC
a bénéficié de l'appui des partenaires extérieurs
pour le développement de son économie. Cet apport se divise en 3
catégories à savoir :
? L'assistance financière
? L'assistance technique ou matérielle
? Les investissements directs étrangers (IDE).
Par ailleurs, l'aide publique au développement a repris
progressivement depuis 1999, et le soutien financier de la communauté
internationale est l'une des clés du redressement économique. Le
FMI a accordé un prêt de 750 millions de dollars dans le cadre de
la FRPC (Facilité pour la réduction de la pauvreté et la
croissance) sur la période 2002-2005, et la Banque mondiale un
prêt de 450 millions de dollars dans le cadre de son ERC (Crédit
pour la reprise économique), 214 millions ayant été
approuvés en septembre 2003 et 200 millions en février 2004. En
2004, l'aide extérieure dépassait un milliard de dollars, dont
près des deux tiers provenaient des institutions
multilatérales.34(*)
A. Assistance financière
Selon les données disponibles, les ressources
extérieures non remboursables mobilisées par la RDC auprès
de ses partenaires extérieurs multilatéraux comme
bilatéraux se sont chiffrées à 296,2 millions USD en
2001 ; 431,2 millions USD en 2002 ; 552,9 millions USD en 2003, 578,9
millions USD en 2006. La RDC a bénéficié aussi des dons et
prêts auprès de ses partenaires.
B. Assistance technique ou matérielle
Dans le cadre de cette assistance, l'Etat congolais s'est vu
être accompagné par la BM (Banque Mondiale) et le FMI (Fond
Monétaire International) dans l'élaboration des programmes, des
plans tels que le PIR, le PEG, le FRPC, le DSCRP, le PPTE etc. L'union
européenne aussi et la BAD sans oublier la République Sud
Africaine ont contribué efficacement au développement de la RDC
ces 10 dernières années.
C. Investissements directs étrangers (IDE)
D'autres systèmes beaucoup plus efficaces ont
été développés pour aider au développement
des pays amis. Les investissements directs étrangers constituent le
moyen adéquat pour raffermir les liens de collaboration, d'entente et de
coopération mutuellement avantageuse entre des nations et les peuples du
monde.35(*)
Au niveau de la RDC, les secteurs miniers, de constructions,
de services télécommunications et bancaires ont connu un boom
économique. Le boom minier s'est réalisé au Katanga, les 2
Kasaï, la province orientale, les 2 Kivu et le Maniema et cette situation
a même permis la cotation en bourse de certaines entreprises
congolaises.
En 2003, les flux d'investissements étrangers ont
atteint 132 millions de dollars et représentaient 23,6 % de la formation
brute de capital fixe. Les IDE (investissements directs étrangers) en
RDC se sont élevés à 500 millions de dollars en 2006,
contre 405 millions en 2005 et une moyenne annuelle de seulement 5 millions
entre 1990 et 2000. Les investisseurs étrangers, plus
particulièrement les Chinois et les Sud-Africains, ont diversifié
leurs placements dans le secteur minier mais également dans
l'énergie et le secteur bancaire. Avec le retour de la paix et le
succès des élections, les montants d'IDE devraient encore
augmenter. Déjà, il y a décrispation au niveau des
investisseurs. Ils viennent de plus en plus nombreux et divers.36(*)
Les secteurs de transport et de manufacture sont en expansion
aussi. Les mouvements des capitaux entre les pays peuvent prendre deux formes
soit la création d'entreprise à l'étranger ou soit une
prise de participation dans une société étrangère
ou un rachat. Plusieurs sociétés étrangères se sont
implantées en RDC ou ont créé des succursales en RDC. Cela
se constate surtout dans le secteur de communication, bancaire ou soit
globalement dans le secteur service.
Pour être plus concret, dans le secteur minier, nous
pouvons parler des multiples joints venture signés entre la GECAMINES et
les multinationales étrangères. La MIBA avec les Sud-Africains de
De Beers, Kilomoto avec les canadiens d'Anglo-gold.
Dans le secteur de la télécommunication, nous
avons le rachat de GSM par Vodacom, SAIT telecom (OASIS) par Tigo et
l'implantation de Celtel devenu ZAIN et de CTT (Congo Chine Telecom).
Dans le secteur bancaire, il y a la prise des parts des belges
de Fortis dans la BCDC et l'implantation des banques comme la Banque
congolaise, la BIAC, l'ECOBANK, de la PROCREDIT BANK CONGO, etc.
Section 2. Importation,
exportation et transit
§1. Importation
Durant toute la période coloniale, les importations ont
été constituées des biens de consommation, des biens
d'approvisionnement et des biens d'équipement nécessaire à
la mise en valeur de la colonie. La politique d'import-substitution
adoptée par les autorités coloniales visait à remplacer
certaines importations par des productions locales. Ce processus de changement
dans la structure productive permet une réduction dans l'offre globale
d'une part notable de certaines importations, surtout dans le domaine
alimentaire. Mais cette stratégie connue plus tôt une limite et le
pays continua d'importer des biens intermédiaires et des biens
d'équipements, ainsi que d'ailleurs certains biens de
consommation37(*).
Ainsi, la structure des importations de la RDC est
restée relativement stable jusqu'à nos jours. Comme le montre le
tableau n°4, les importations congolaises sont essentiellement
composées des biens de consommation, de l'énergie, de
matières premières et semi-produits, de biens d'équipement
et d'autres biens.
Ces derniers (c'est-à-dire les importés par la
GECAMINES et les autres importations) représentent 47,6% et 49,4% de la
valeur total des importations en 2000 et 2001, respectivement, ils occupent
ainsi la 1ère place parmi les biens importés, suivi
des biens de consommation (21,9% et 21,1%), des matières
premières et semi-produit (11,0% et 10,6% de l'énergie (10,3% et
10,0%) et de biens d'équipement (9,2% et 8,9%) respectivement pour les
mêmes années.
Tableau n°4. Structure des importations (en
millions d'USD)
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Valeurs
|
Valeurs
|
Valeurs
|
Valeurs
|
Valeurs
|
Valeurs
|
Valeurs
|
A. Biens de consommation
|
169,9
|
176,4
|
261,63
|
-
|
971,24
|
1000,91
|
1369,8
|
1. Non durable
2. Durable
|
125,1
44,8
|
128,8
47,6
|
192,56
69,07
|
-
-
|
714,83
256,41
|
736,67
264,24
|
1028,0
368,7
|
B. Energie
|
80,3
|
168,5
|
183,21
|
-
|
470,44
|
535,16
|
683,7
|
1. Matières brutes
2. Matières élaborées
|
0,1
80,2
|
0,3
168,2
|
0,37
182,84
|
-
-
|
0,94
469,50
|
0,00
534,09
|
1, 37
682,3
|
C. Matières premières et
semi-produits
|
85,6
|
65,1
|
71,78
|
-
|
129,00
|
148,97
|
182,2
|
1. Destinées à l'agriculture et alimentation
2. Destinées à l'industrie
|
42
43,6
|
31
34,1
|
35,25
36,54
|
-
-
|
63,34
35,66
|
109,64
39,33
|
89,5
92,7
|
D. Biens d'équipement
|
71,6
|
88,6
|
117,9
|
-
|
1.119,74
|
1.206,52
|
3553,0
|
1. Biens fixes et roulant destinés à
l'agriculture
2. Matériels de transport
3. Machines pour industrie spécialisée
|
6,5
40,2
25,1
|
7,9
49,6
31,1
|
10,57
66,05
41,3
|
-
-
-
|
100,33
627,17
392,254
|
108,10
675,77
422,67
|
318,3
990,0
124,6
|
E. Autres
|
398,5
|
582,3
|
860,15
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1. Biens importés par la GECAMINES
2. AUTRES importations
|
25,3
373,2
|
17,3
565
|
12,70
847,45
|
-
-
|
-
392,25
|
-
-
|
-
-
|
Total
|
806,1
|
500,6
|
3000
|
-
|
2690,92
|
2891,55
|
5815,6
|
Source : BCC, Rapport annuel 2001, 2002, 2003
S'agissant des origines des importations congolaises (voir
tableau ci-dessous), celles-ci proviennent des pays de l'OCDE et des autres
pays (enregistré sous rubrique ``provenances diverses''), pour
lesquels sont affectés respectivement en moyenne 55% et 45% des
dépenses d'importations au cours de la période allant de 1990
à 2007. Ainsi, les pays de l'OCDE constituent les principaux partenaires
commerciaux de la RDC tant pour les approvisionnements (importation) que pour
les débauchés (exportation).
Tableau n°5. Répartition des importations
par principaux pays fournisseurs (Exprimé en millions de
XDR)
|
valeurs F.O.B
|
PAYS
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
1. I.C.E.E.
U.E.B.L
France
Italie
Allemagne
Pays-Bas
Royaume Uni
Irlande, Danemark Grèce
Portugal
Espagne
Autres pays de l'U.E
2. Amérique
3. Japon
4. Autres pays de l'O.C.D.E
Sous-total 1+2+3+4
5. Provenance diverse
|
204,4
93,5
25,6
6,5
45,7
25,3
7,2
-
0,7
-
-
50,1
16,1
13,8
284,5
348,7
|
273,8
125,2
34,3
8,6
61,2
33,9
9,6
-
0,9
0,0
-
67,1
21,6
18,5
381,1
467,1
|
478,7
228,1
62,5
15,6
11,5
61,7
17,6
-
1,7
0,0
-
122,2
39,4
33,8
694,0
850,7
|
365,5
130,3
90,4
18,1
48,8
26,1
9,0
16,9
3,1
7,9
14,0
14,0
55,1
40,7
834,4
512,9
|
958,4
554,2
142,6
36,3
72,6
65,0
22,9
24,2
5,2
11,3
24,1
24,1
18,6
38,3
1099,8
469,9
|
722,2
247 ,7
192,4
54,2
79,6
75,3
34,1
36,5
10,4
21,2
41,1
97,3
26,0
52,5
968,0
129,3
|
951,9
314,0
207,1
80,7
102,2
92,9
25,5
36,6
10,5
22,4
59,9
142,3
22,3
47,8
1164,3
1998,2
|
Total
|
633,2
|
848,2
|
1544,7
|
1347,3
|
1569,7
|
2787,8
|
3162,5
|
Source : BCC, Rapport annuel 2006,
2008
Le tableau n°5, nous indique que la valeur et le volume
des biens et services importés de 2001 à 2006, a
été en constante augmentation de 633,2 millions de XDR à
2787,8 milliards de XDR soit une hausse de 72% c'est-à-dire que la RDC
tout en augmentant les importations a maintenu les mêmes fournisseurs
durant cette période avec une concentration pour la CEE par rapport aux
autres sources d'approvisionnement.
De 60,1% en 2006, la part des importations en provenance des
Etas membres de l'OCDE est descendue à 58,4% en 2007 tandis que celle de
l'OCDE ont représenté 41,6% du total contre 39,9% une
année auparavant. Les marchandises en provenance de l'Union
Européenne ont atteint 33,62% contre 33,58% en 2006.
S'agissant des importations, elles ont atteint 4.310,8millions
USD en 2007 contre 2.891,6 millions, une année plus tôt,
enregistrant ainsi une hausse de 49,1%.
§2. Exportation
L'histoire nous renseigne que la RDC n'exportait que les
produits agricole et miniers depuis l'époque coloniale. La RDC a
commencé par le caoutchouc et aujourd'hui, elle a diversifié son
exportation agricole avec du café, thé, cacao, etc. Depuis
l'effondrement des cours des minerais vers les années 80, la GECAMINES,
principales exportatrice des minerais au Congo, est tombée en faillite
et le pays a enregistré une baisse sensible des exportations
minières qui fut la principale source d'approvisionnement en devise et
contributrice majoritaire aux recettes budgétaires de l'Etat. Avec
l'éclosion des PME, des industries lourdes et légères, la
RDC exporte aussi divers produits industriels dont le ciment, le sucre, le
pétrole brut, et les produits chimiques.
Cependant, avec les pillages, des guerres, la megestion, les
crises économiques diverses qu'a connu le pays, sa capacité
productrice étant affaiblie, les exportations ont essentiellement
diminué les dix dernières années, causant au passage la
désarticulation totale de l'économie congolaise. Les sources
d'approvisionnement en devise sont devenues limitées.
Ainsi, la structure des exportations congolaises se
présente comme l'indique le tableau n°6, avec des secteurs
très réduits à cause de non transformation des produits
exportés (sans valeur ajoutée), par l'outil de production qui
n'est pas modernisé, développé et
recapitalisé.38(*)
Les exportations ont chuté de 1,5 milliard de dollars
en 1996 à environ 800 millions en 1999. Malgré la progression
enregistrée depuis 2000, les exportations, représentant 1,3
milliard de dollars en 2003, n'ont pas encore retrouvé le niveau des
années 1990. Cependant, depuis 2001, la part des exportations dans le
PIB s'est accrue, de 13,3 % en 2001 à 27 % en 2004.
Parallèlement, la part des importations est en forte hausse
(passée de 12 % du PIB en 2001 à 27,4 % en 2004), traduisant la
reprise des investissements d'infrastructures et la mise en place du
réseau GSM. Cette évolution a entraîné un
déficit commercial, qui s'élevait à plus de 0,4 % du PIB
en 2004.39(*)
Tableau n°6. Structure des exportations (en
millions d'USD)
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
1. Produits miniers
|
829,5
|
1098,1
|
1328,4
|
-
|
18885,7
|
2118,1
|
5312,5
|
Cuivre
|
-
|
57,8
|
42,3
|
-
|
117,7
|
440,8
|
2656,2
|
Cobalt
|
-
|
-
|
-
|
-
|
585,0
|
528,9
|
1328,1
|
Zinc
|
-
|
-
|
-
|
-
|
21,4
|
229,1
|
332,0
|
Etain
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
332,0
|
Germanium
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
332,0
|
Diamant
|
426,1
|
204,6
|
956,6
|
-
|
1157,6
|
883,6
|
827,5
|
Argent
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Or
|
20,7
|
653,3
|
-
|
-
|
-
|
2,9
|
4,0
|
Cassitérite
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Cuivre SODIMCO
|
1,7
|
18,2
|
-
|
-
|
-
|
-
|
2107,5
|
Autres
|
59,6
|
23,3
|
78,6
|
-
|
4,1
|
32,8
|
2107,5
|
2. Produits agricoles
|
20,1
|
15
|
35,0
|
-
|
58,1
|
98,0
|
164,3
|
Produits du règne animal
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Café
|
1,1
|
0,2
|
13,2
|
-
|
8,1
|
37,8
|
64,5
|
Thé
|
-
|
7,3
|
-
|
-
|
-
|
0,1
|
-
|
Cacao
|
-
|
-
|
-
|
-
|
0,9
|
0,2
|
-
|
Rauwolfia
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Huile de palmes, palmiste
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Tourteaux (palmistes, coton)
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Caoutchouc
|
1,4
|
11,1
|
3,3
|
-
|
45,4
|
52,3
|
17,0
|
Bois
|
1,4
|
11,1
|
3,3
|
-
|
45,4
|
52,3
|
80,7
|
Quinquina
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Autres
|
12,7
|
8,9
|
3,3
|
-
|
-
|
-
|
2,1
|
3. Produits industriels
|
210,3
|
8,9
|
3,3
|
-
|
458, 9
|
482,7
|
671,1
|
Ciment
|
-
|
0,7
|
12,2
|
-
|
16,4
|
19,7
|
13,8
|
Produits chimiques
|
-
|
1,6
|
1,3
|
-
|
1,1
|
0,8
|
0 ,8
|
Sucre de canne
|
-
|
-
|
-
|
-
|
7,4
|
7,8
|
7,8
|
Pétrole brut
|
201,3
|
164,2
|
250,9
|
-
|
432,9
|
452,2
|
612,2
|
4. Divers
|
-
|
-
|
1,5
|
-
|
1,1
|
2,2
|
36,5
|
Total
|
898,9
|
1132,5
|
1378,5
|
-
|
2402,8
|
2698,7
|
6148,0
|
Source : BCC, Rapport annuel 2006.
Concernant les destinations des exportations congolaises,
celles-ci vont essentiellement vers les pays de l'OCDE et autres. Il sied de
noter que contrairement aux importations qui sont composées
essentiellement des produits finis, les exportations elles ne sont pas
constituées des produits travaillés, à part le ciment, le
sucre de canne et certains produits chimiques, le reste est composé des
produits bruts (non traité) et sans valeur ajoutée. Le tableau
n°7 nous indique les pays et la cartographie des exportations
congolaises.
Tableau n°7. Répartition des
exportations par principaux pays de destination (Exprimé en millions de
XDR)
|
Valeur CIF
|
I. Pays
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
1. I.C.E.E.
U.E.B.L
France
Italie
Allemagne
Pays-Bas
Royaume Uni
Irlande, Danemark Grèce
Portugal
Espagne
Autres pays de l'U.E
2. Amérique
3. Japon
4. Autres pays de l'O.C.D.E
Sous-total 1+2+3+4
Provenance diverse
|
732,9
682,6
17,2
-
15,7
3,4
-
-
14,0
-
-
204,2
47,5
47,8
1032,4
213,8
|
932,4
860,0
21,7
-
19,8
4,3
-
-
17,6
-
-
257,3
59,8
60,2
1300,7
269,4
|
1448,2
1348,8
64,0
-
31,0
6,7
-
-
27, 7
-
-
403,5
93,9
94,5
2040,1
422,5
|
559,6
356,4
8,8
9,4
5,1
1,3
5,3
0,2
13,9
1,8
157,2
157,2
81,2
98,2
745,1
509,6
|
822,2
522,9
109,3
17,9
17,7
7,7
10,1
0,3
13,8
3,9
108,7
108,7
244,8
31
1073,1
295,4
|
839,1
466,4
30,4
23,2
15,4
23,3
1,3
114,2
25,5
3,9
135,8
138,8
78,7,
18,5
938,5
648,2
|
906,3
456,6
132,2
22,8
13,8
29,5
1,6
1,1
23 ,7
4,9
220,2
189,9
2,8
1,9
1100,9
1499,1
|
TOTAL
|
1246,2
|
1570,1
|
2462,5
|
1254,7
|
1368,5
|
1586,7
|
2600,0
|
Source : BCC, Rapport annuel 2006, 2008
Les exportations de la RDC vers ses principaux partenaires
sont passées de 2.698,8 millions USD en 2006 à 2.887,1 millions
en 2007, soit une progression de 7,0%. La part des exportations vers l'Union
Européenne est passée de 52,9% du total en 2006 à 46,1% en
2007. Les exportations à destination de l'Amérique du Nord et
Japon ont représentée respectivement 10,1% et 0,1% contre et 0,2%
en 2006. Les exportations à destination des pays membres de l'OCDE n'ont
atteint que 43,6% du total contre 49,2 en 2006.
D'après le tableau ci-dessus, de 2001 à 2003, la
RDC a augmenté ses exportations de 49,39% et de 2003 à 2006 a
connus une baisse dans ses exportations de 35,56%. Comme les importations, les
exportations aussi ne sont dirigés que vers les mêmes
débouchés soit le regroupement des pays de la C.E.E, de l'OCDE,
du Japon et des autres destinations à des pourcentages marginaux.
§3. Transit
Au regard de la position géostratégique
qu'occupe la RDC en Afrique avec 9 voisins et une ouverture vers l'océan
Atlantique, ce pays est à même d'être la plaque tournante
des économies environnantes et même de l'Afrique entière.
La RDC devrait être le pont ou la courroie de transmission des biens
économiques et des personnes entre l'Afrique de l'Est et de l'Ouest,
entre les pays du Nord et ceux du Sud.
En effet, l'état des aéroports, des ports
maritimes, lacustres et fluviaux ainsi que le chemin de fer et des routes
à l'intérieur du pays, est désastreux. La RDC ne
possède pas à ce jour un aéroport moderne capable de
supporter le flux aérien qui traverse son espace, faisant ainsi perdre
au pays le bénéficie des frais du survol de l'espace
aérien congolais et d'escale. Sur le plan maritime, l'état de
délabrement du port de Matadi, Boma et Moanda, le manque
d'équipement moderne pour le transbordement des marchandises font que le
pays ne gagne pas ce qui devrait lui revenir. Le manque de dragage du fleuve
Congo, des lacs Tanganyika, Albert, Kivu n'inspire plus confiance aux armateurs
de ces eaux.
La RDC, jusqu'à ce jour, n'a toujours pas construit des
autoroutes reliant les pays de la sous-région entre eux, les chemins de
fer n'en sont pas moins modernisés, réhabilités ainsi que
leurs locomotives.
D'autres difficultés rencontrées en RDC pour le
développement du transit sont liées notamment à la
réglementation, à la valeur ou au volume des marchandises qui
doivent transiter par le territoire congolais. La législation congolaise
exige par exemple qu'un bâtiment étranger soit conduit par un
capitane congolais quand il se trouve sur les eaux territoriales R.D.Congolais
et, les droits à payer auprès de la RVM, sont
élevés40(*).
Tableau n°8. Manutention des principaux ports
(en tonnes métriques)
Période
|
Chargement
|
Déchargement
|
Total
|
Matadi
|
Boma
|
Kinshasa
|
Matadi
|
Boma
|
Kinshasa
|
2003
|
179.196
|
19.018
|
2.507
|
1.169.934
|
33.484
|
53.839
|
1.457.978
|
2004
|
318.150
|
23.668
|
3.182
|
1.323.320
|
50.851
|
91.648
|
1.810.819
|
2005
|
367.654
|
20.842
|
8.532
|
1.455.435
|
90.242
|
128.642
|
2.071.347
|
2006(P)
|
384.793
|
38.665
|
5.762
|
1.486.812
|
147.355
|
119.190
|
2.182.577
|
2007(P)
|
425.499
|
38.767
|
14.781
|
1.403.116
|
118.662
|
140.919
|
2.141.744
|
(P) Provisoire
Source : Condensé d'information
stratégique, 2007, 2008 (ONATRA)
Ce tableau démontre les activités qui se sont
déroulés dans les ports maritimes et fluviaux de la RDC. De 2003
à 2007, il y a eu nette augmentation de la manutention de 1.457, 978
à 2.141,744 tonnes, soit 31,9% de hausse. De 2071,347 tonnes
métriques en 2005 à 2.182.577tm en 2006 soit 5,09% d'augmentation
et enfin de 2.182.577 en 2006 à 2.141,744 tonnes métriques en
2007, soit 1,87% de baisse. Cette manutention comprend les activités de
chargement pour l'importation et celle de déchargement pour les
exportations.
Faute des données statistiques disponibles et fiables
sur le chemin de fer, nous ne saurons ni mentionner ni les analyser.
§4. Evolution récente du commerce extérieur
et des termes de l'échange en RDC
II. Evolution récente du commerce
extérieur
L'économie congolaise est tributaire de son commerce
extérieur, c'est-à-dire des recettes qu'elle tire de ses
exportations et la capacité d'importation qui en résulte, en
raison de leur contribution au BIP et aux ressources fiscales ainsi que leur
rôle dans l'équilibre de la balance des paiements.
En effet, c'est le secteur d'exportation qui peut stimuler la
croissance économique, faciliter la réalisation des
économies d'échelles et apporter des devises dont
l'économie nationale a besoin. Ainsi, pour l'économie congolaise,
les exportations constituent une source non négligeable des devises qui
une fois affectées dans les secteurs productifs, peuvent assurer le
financement du développement économique41(*).
Dans notre analyse de cette évolution, il se
dégage que la RDC a enregistré une augmentation des
échanges commerciaux du côté des exportateurs que des
importations pendant l'espace comprise entre 2001 à 2002 et, il s'en est
suivi une baisse ou un déficit entre 2002 à 2006. Nous avons
constaté que les guerres successives, qui ont crée
l'instabilité politique, économique et sociale de la RDC ont
affecté son commerce extérieur durant les 10 dernières
années.
C'est avec la fin de la guerre et de l'instabilité
généralisée qu'à connu le pays, que l'essor de son
commerce s'est réalisé avec une solde de la balance commerciale
positive entre 2001 et 2002. L'évolution de la balance commerciale est
reprise sur le tableau n°9.
Tableau n°9. Evolution de la balance
commerciale (en million d'USD)
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
A. Exportations
Or
Diamant
Produits GECAMINES
Autres Sociétés Minières
Pétrole
Café
Bois
Electricité
Autres
B. Importations
Biens de consommation
Matières Premières
Biens d'équipement
Energie
Autres
|
900,7
20,8
472,7
84,0
,-
201,2
203,3
-,
-
101,7
806,8
193,8
54,6
66,1
84,1
408,1
|
1131,1
18,2
653,2
57,8
-,
204,6
14,2
-
-
183,6
1080,9
176,4
65,1
88,6
168,5
522,3
|
1347,2
-
956,6
42,3
-
250,9
12,4
-
-
111,9
1594,3
220,3
71,8
76,6
183,2
1042,4
|
1917,2
-
1009,1
112,6
356,8
359,8
18,0
29,3
-
31,6
1975,1
312,4
747,4
98,8
226,1
1263,4
|
2071,0
-
115,7
121,0
251,6
452,7
8,1
45,4
-
34,7
2473,7
510,3
113,1
150,1
431,4
1269,8
|
2165,9
2,9
883,6
367,3
831,6
452,2
37,8
55,5
23,1
50,5
2891,7
1001,0
149,0
1206,5
535,2
-
|
4165,7
40
827,5
260,0
22 37,5
609 ,9
63,2
86,5
28,2
49,4
4380,7
1127,1
176,0
2406,3
671,3
-
|
Soldes
|
+93,9
|
+50,8
|
-220,2
|
-57,9
|
-402,4
|
-187,1
|
-215,2
|
Source : BCC, Condensé d'information statistique
2007
Malgré cet accroissement de recette observé au
niveau des produits d'exportations minières, pétrolières,
de bois et café, nous avons constaté récemment que les
recettes d'exportations demeuraient encore inférieures à leur
niveau des années 80. Les causes de cette baisse de production sont la
gestion publique désastreuse, l'effondrement de la GECAMINES qui avait
une capacité contributive la plus importante dans les recettes
budgétaires, cette tendance à la baisse s'explique aussi par la
vétusté de l'outil de production, l'obsolescence des
méthodes de production, les difficultés de trésorerie et
d'approvisionnement en divers instants et en pièces de rechanges, ainsi
que le manque d'investissement.
Quant à la balance des paiements, elle a
enregistré des déficits énormes durant les périodes
allant de 2003 à 2007. Les résultats démontrent que la RDC
n'a pas échappé à cette caractéristique propre aux
pays en développement pour lesquels, la balance commerciale est
généralement excédentaire alors que la balance des
services grevées des frais de transports et d'assurance,
enregistrée des déficits importants que le surplus commercial ne
peut couvrir42(*).
L'évolution de la balance des paiements est claire au niveau du tableau
n°10.
Tableau n°10 Evolution de la balance des
paiements (en million d'USD)
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
A. Compte des transactions courantes
|
-230,7
|
09
|
-59,6
|
-184,8
|
-272,0
|
-395,5
|
-134,2
|
Balance commerciale
Services nets
Revenus nets
Transfert courantes nets
|
-92,8
-178,7
-412,3
267,6
|
51,2
-214
-313,6
476,9
|
-116,9
-283,4
-179,0
519,9
|
-194,6
-379,4
-268,9
496,9
|
-287,7
-451,5
-250,7
747,9
|
-186,9
-473,0
-456,9
-721,3
|
890,7
-1225,2
-661,5
861,8
|
B. Compte de capital et des opérations
financières
|
-320,3
|
35,8
|
-109,1
|
-96,7
|
84,2
|
13,1
|
-56,6
|
Capital public net
Capitaux privés nets
Opérations financières nettes
|
-
-
-320,3
|
-
-
35,8
|
-
-
-109,1
|
-
-
-96,7
|
57,6
-148,8
-175,5
|
151,4
-69,6
-68,5
|
50,9
-54,6
-55,1
|
C. Erreurs et Omissions
|
-184,8
|
-79,6
|
-145,5
|
-71,0
|
-7,3
|
-42,7
|
80,8
|
D. Déficit global
|
-735,9
|
-42,9
|
-314,2
|
-131,1
|
-195,1
|
-430,8
|
-271,5
|
E. Besoins de financement
|
735
|
42,9
|
314,2
|
131,1
|
195,1
|
430,8
|
271,5
|
Source : Rapport Annuel BCC 2006, 2007
Ce tableau nous démontre que la RDC a été
incapable de solder ses fournisseurs, quand on voit ses déficits globaux
de 2001 à 2007 et ses besoins de financement, cela démontre que
l'économie congolaise n'est pas en mesure de supporter le poids d'une
dette extérieure énorme.
II. Evolution des termes d'échange
Selon l'analyse néo-classique, les termes de
l'échange sont des instruments importants dans l'analyse du commerce
extérieur dans un pays. Elle affirme que la croissance des
économies motrices s'accompagne automatiquement d'une modification des
termes de l'échange au profit des économies
périphériques.
Techniquement, il s'avère important de résumer
cette notion avec une définition plus compréhensible. En effet,
les termes de l'échange peuvent être considérés
comme un indice calculé en fonction des rapports entre l'indice des prix
à l'exportation et l'indice des prix à l'importation multiplier
par 100.43(*)
In=Px /pm x 1OO
In=Termes de l'échange
Px= Indice des prix à l'export
Pm= Indice des prix à l'import
Si le résultat est supérieur ou = à
100, les termes de l'échange est positif ou soit il y a
amélioration tandis que si le résultat est inférieur
à 100, les termes de l'échange est négatif ou il y a
détérioration.
En 2001, la progression de l'indice des prix à
l'exportation (+16,8%) au regard de la baisse de l'indice des prix à
l'importation (-11,3%) a entraîné une amélioration de 31,8%
des termes de l'échange, s'établissant à 305,0 point
après avoir atteint 231,6 points en 2000.
En 2002, la diminution de l'indice des prix à
l'exportation (50,0 point ou -48,6% contre 102,8 points) au regard de la hausse
de l'indice des prix à l'importation (113,4 points ou +29,7 contre 33,7
points) a entraîné une dégradation de 305,0 points à
44,1 points de termes de l'échange, s'établissant à 44,1
points après avoir atteint 305,5 points en 2001. Les termes
d'échange se sont améliorés en 2003. Cette situation
découle de la hausse des prix à l'exportation et de la baisse des
prix à l'importation.
Tableau n°11. Tableau évolutif des
termes d'échange
Périodes
|
Données exprimées en XDR
|
Indices
|
Termes d'échange
|
A l'export
|
A l'import
|
2001
2002 (e)
2003 (e)
2004
2005
2006
2007
|
113,0
142,3
223,2
113,7
124,1
43,8
1235,7
|
119,0
159,4
290,3
253,2
295,0
425,2
554,4
|
95
89,3
76,9
44,9
42,1
33,8
42,5
|
(e) : estimation
Source : Statistique du commerce extérieur OCDE et
de Direction of Trade Statistics (IMF)
- Rapport Annuel BCC 2006
L'indice des prix à l'export exprimé en XDR est
passé de 171,1 en 2007 à 143,8 points en 2006, soit un
accroissement de 19,0%. Quant à l'indice à l'importation, il
s'est chiffré à 529,5 points contre 425,2 en 2006, soit une
hausse de 24,5%. Les termes de l'échange se sont
détériorés de 4,4% s'établissant à 32,3
points en 2007 contre 33,8 points une année plus tôt à la
suite d'une progression plus prononcée et plus importante.
De 2001 à 2006, la RDC, au regard du tableau n°11,
a échangé à perte parce que son indice des termes
d'échange n'a pas dépassé la barre de 100%
conformément aux explications théorique.
Pour clore ce chapitre, il sied de retenir que
l'économie congolaise connaît d'énormes difficultés
pour son expansion dans le concert des économies dites
« émergentes », étant donné
que sa base structurelle est inadéquate tant dans sa production interne,
ses importations et ses exportations que son transit. Cette situation fait
ainsi perdre au pays des gains relatifs sur le mondial.
Nous avons constaté que la valeur de sa production
interne est de loin inférieure à ses exportations et ses
importations créant ainsi ce cycle de dépendance vis-à-vis
de l'-vis de l'extérieur. Toutefois, le troisième chapitre, outre
l'état des lieux, parle des potentialités de la RDC en termes de
facteur de production et propose des voies de sortie face aux insuffisances
(problèmes) constatées.
CHAPITRE III. LA CONTRIBUTION DE LA RDC AU COMMERCE
INTERNATIONAL
Dans ce chapitre, nous avons analysé l'apport de RDC
dans le commerce international conformément aux théories de
l'échange, en relevant les forces, les faiblesses afin
d'améliorer le rendement du pays dans son rayonnement économique
mondial. Cette partie comprend 2 sections, l'une fait l'analyse critique de la
part de la RDC dans le commerce international et l'autre porte sur les
perspectives d'avenir et les stratégies.
Section 1. Analyse critique de la part de la RDC dans le
commerce international
Ici, dans le 1er paragraphe, nous faisons l'état des
lieux sur ce que la RDC apporte sur le marché international et ce
qu'elle gagne par rapport à son potentiel. Quant au 2ème, nous
avons relevé les performances enregistrées et enfin, le
3ème paragraphe s'est concentré sur les limites et les
problèmes rencontrés.
§1. Etat des lieux
Quatre décennies après l'indépendance, le
commerce extérieur du Congo Kinshasa demeure toujours dépendant
de produits primaires. Comme on le sait, ce pays poursuit une politique
commerciale résolument dépendante, particulièrement de la
zone européenne et « trilatérale » (entendez par
là, le commerce extérieur entre le Congo-Kinshasa et la zone
européenne, l'Amérique du nord et le Japon). Tandis que la
plupart d'autres pays tentent aujourd'hui de former de vastes ensembles au sein
desquels les échanges sont plus ou moins privilégiés, la
République démocratique du Congo, conserve sa politique d'il y a
quarante ans.44(*)
Le commerce extérieur a joué et continue
à jouer un rôle crucial dans les finances publiques, la
stabilité monétaire et le revenu national. Au cours des
décennies 1970 et 1980, plus de 50% en moyenne des recettes de l'Etat
congolais provenait du commerce extérieur. Par ailleurs, la
stabilité du taux de change de la monnaie nationale et celle des prix
intérieurs a été assurée particulièrement
grâce aux rétrocessions des devises effectuées
auprès de la Banque centrale du Congo des recettes d'exportations et qui
lui ont permis le plus souvent d'intervenir sur le marché de change en
vue de stabiliser la valeur tant interne qu'externe de la monnaie nationale.
Outre ces faits, les recettes provenant de ces échanges
constituent une proportion importante du revenu national. En 2005 et 2006, les
recettes d'exportations ont contribué respectivement à 34,0% et
30,5% du revenu national. Sous ce rapport, plusieurs pays africains se trouvent
dans une situation analogue à la nôtre, et bien loin de chercher
à se replier sur eux-mêmes, ils désirent accroître
encore leurs échanges extérieurs.
Aujourd'hui, l'instabilité dans les secteurs des
finances publiques et de la monnaie trouve entre autres causes la
débâcle du commerce extérieur de la RDC. En effet, ce
dernier secteur n'assure plus, ni devises suffisantes à la Banque
centrale du Congo pouvant l'aider à faire face aux turpitudes qui
caractérisent sa monnaie, ni des ressources fiscales à même
de relever le niveau des recettes publiques.
Dans un contexte d'absence et/ou de modicité des
financements extérieurs et de la déglingue de l'aide
extérieure depuis les années 1990, l'Etat et la Banque centrale
du Congo recourent dramatiquement à la planche à billet pour
financer leurs déficits attisant l'inflation et la
dépréciation de la monnaie nationale. Les différentes
tentatives de reproduction de ce comportement depuis fin 2003
jusqu'aujourd'hui, ont conduit non seulement à l'échec du
Programme économique du gouvernement et à celui de
désinflation rapide et semble conduire le programme suivi par le service
du fonds aux mêmes résultats que les précédents.
Ceci justifie l'importance que nous comptons à
présent accorder à ce secteur qui paraît
complètement délaissé et visiblement ne fait l'objet
d'aucune politique pouvant l'aider à se relever. Sur ce, l'un des
facteurs à la base de médiocres performances de la RDC dans le
commerce extérieur, et qui exige un soin particulier, demeure
l'exiguïté de son réseau commercial. En effet, comme la
plupart des pays sous-développés, la RDC recourt à un
marché très étroit pour ses exportations des biens et
services, et reste fortement dépendante d'un circuit limité pour
les importations.
Par conséquent, elle subit les prix mondiaux (price
taker ou preneur des prix) à la fois, des produits qu'elle exporte, vu
l'étroitesse de son débouché (d'autant plus qu'elle
s'adresse essentiellement aux pays industrialisés et,
particulièrement à l'Union européenne (58,8% en 2002) et,
des biens importés dans le mesure où elle demeure fortement
tributaire de l'extérieur (Union européenne avec 32% en 2002)
pour les biens d'équipement, les produits de consommation, les services,
etc.
Toutefois, nous espérons qu'avec de nouveaux entretiens
que le pays entreprend actuellement avec les pays asiatiques tels que la Chine
et l'Inde, le pays pourra tirer profit de ces nouvelles opportunités
pour réorienter son commerce extérieur et élargir ses
partenaires commerciaux.
Dès lors, le paradoxe du commerce extérieur des
pays sous-développés en général, et de la RDC en
particulier ; c'est que : « les pays
industrialisés achètent aux pays pauvres des produits de base
à des prix modiques et les revendent, après transformation,
à des cours surdimensionnés.» Ils en tirent profit au
dam des pays pauvres marginalisés dans le commerce international
étant donné que celui-ci ne repose plus actuellement que sur les
produits manufacturés et les services à très forte valeur
ajoutée, et dont les cours ne cessent de se raffermir sur les
marchés mondiaux.
En conséquence, le redressement du commerce
extérieur de la RDC exige que soit également pris en compte,
l'élargissement de son débouché à d'autres
continents que l'union Européenne (Asie, Amérique latine voir
l'Afrique), afin d'éviter de continuer à subir la baisse des
recettes d'exportation résultant de la forte position de marché
de ces partenaires commercial exclusif qui contrôlent à la fois
nos exportations et nos importations.
§2. Les performances
Les gouvernements transitoires ont réussi à
inverser la tendance négative de l'économie et a entamé
une amélioration de la situation économique. Pour les deux
premières années du nouveau siècle, l'économie
était toujours en récession, les taux de croissance
étaient de -7% en 2000 et de -2% en 2001, mais depuis 2002, le taux de
croissance est redevenu positif et passa à 3,5%, soutenu par l'aide
massive de la Communauté internationale et par des investissements
étrangers, particulièrement dans le secteur minier.45(*)
L'économie de la RDC est essentiellement basée
sur l'agriculture. La part de l'agriculture au PIB, qui était
tombé à 25% en 1980, est revenue à 46% en 2003.
L'agriculture commerciale, qui avait joué un rôle important
pendant l'ère coloniale, a presque complètement disparu à
l'exception de quelques plantations de café dans la province de Kivu.
Toutefois, ce secteur a connu une amélioration avec un index de la
productivité agricole pour l'exportation qui est passé de 58,7 %
en 1999 à 61,3% en 2003 (1995=100).
Quid de la Structure du PIB
L'industrie minière et le secteur de manufacture ont
aussi atteint une meilleure performance. La contribution au PIB de l'industrie
a augmenté de 18% en 1999 à 23% en 2003. L'industrie
minière et les sous secteurs de la construction étaient les plus
dynamiques et leur importance relative a augmenté de 7,4% à 12,3%
(industrie minière) et de 3,4% à 5,9% (construction). Le secteur
de manufacture et le secteur électricité & eaux ont
continué la tendance de baisse et leurs parts dans le PIB est
passé de 5% à 3,9% (manufacture) et de 2,2 % à 1%
(électricité & eaux) dans cette même période.
La bonne performance de l'industrie minière et du
secteur des métaux est due principalement à l'augmentation de la
production de diamants, tant au niveau industriel qu'à plus petite
échelle, et elle représente presque 75% du total de la production
de minéraux en RDC. Au niveau industriel, l'ouverture d'une nouvelle
usine pour le traitement de diamants a augmenté la production.
Au niveau de production à petite échelle, le
Processus de Kimberley a dirigé la production dans des canaux officiels
en lieu et place de la contrebande vers les pays voisins. Pour d'autres
métaux, la situation semble plus morne; par exemple, la production de
cuivre a continué à se détériorer avant
l'affût des joint-ventures avec la Gécamines entre 1997 et 2003
car la réhabilitation des usines existantes exigeait un investissement
énorme qui n'était pas attendu à court terme.
La croissance du secteur de la construction est due à
la réhabilitation de l'infrastructure détruite par la guerre et
financée principalement par la communauté internationale. La
valeur ajoutée du secteur industriel a diminué de 3,3 % en 2003,
en raison du manque d'investissement dans la modernisation des usines et le
faible pouvoir d'achat de la population, bien qu'il y ait des résultats
positifs dans quelques branches comme les secteurs du ciment et de
l'alimentation.
Le secteur de l'électricité possède un
potentiel énorme, mais jusqu'à présent inexploité.
Il y a eu une augmentation de la demande domestique en
électricité de basse tension par les ménages, pendant que
la demande en électricité de moyenne et haute tension a
baissé en raison de la faible activité industrielle.
L'exportation d'électricité a baissé en raison d'une
incapacité à fournir une provision stable aux clients
potentiels.
Au niveau macroéconomique, après une longue
période de performance économique chaotique et de
déséquilibres économiques fondamentaux, la RDC poursuit un
plan de stabilisation macroéconomique sous la supervision de la Banque
mondiale et du FMI. En 2003, le taux d'inflation avait diminué à
16 %, comparé à 554 % en 2000, et est tombé à 9 %
en 2004. Cependant, à mi-2004, le gouvernement a augmenté ses
dépenses, financées par la création monétaire, pour
faire face aux problèmes de sécurité dans les provinces de
l'est du pays et aux dépenses des institutions politiques. Cette
situation a affaibli la discipline macroéconomique et en 2005,
l'inflation est montée en flèche à 21 %.
Le RDC a bénéficié de l'augmentation des
prix mondiaux des matières premières en 2003 et 2004 et du retour
d'investisseurs privés dans le secteur d'exportation. Le résultat
a été une augmentation des exportations de cobalt, de bois de
construction, de pétrole brut et de métaux précieux.
En même temps, l'importation de capitaux et de biens de
consommation est montée rapidement avec la reconstruction de
l'économie et l'augmentation des revenus. L'initiative
d'allègement des dettes envers la RDC a permis à la balance
globale des paiements de rester stable, bien que la balance commerciale se soit
dégradée.
En analysant de près l'évolution récente
du commerce extérieur et des termes de l'échange, il se
dégage les caractéristiques suivantes :
S'agissant de l'augmentation de la part du commerce sud-sud
dans les échanges mondiaux, la RDC quant à elle n'a pas assez
contribué aux échanges mondiaux, au vue de son tableau
évolutif des termes d'échanges, qui nous montre que, elle
échange à perte.
La balance commerciale et balance des paiements indiquent un
déséquilibre au niveau des importations et des exportations,
même celui du transit. Le volume des biens importés est plus
élevé que celui des biens exportés, l'état de
délabrement et le manque de construction des infrastructures de
transport moderne démontrent que conformément à toutes les
théories du commerce international, telle que celle d'Adam Smith sur le
coût absolu, de David RICARDO sur les avantages relatifs comparés,
de John STUART Mill sur la loi de l'offre et de la demande internationale,
d'Elie HECKCHER et Dominique OHLIN sur la loi des propositions des facteurs, la
RDC a eu un apport insignifiant et faible durant cette période de 2001
à 2007.
La RDC connaît plus des problèmes dans sa
participation aux échanges mondiaux. En ce qui concerne la baisse et
l'instabilité des prix des produits primaires hors combustibles, la RDC
quant à elle n'échappe pas à cette situation. La baisse
des prix des produits primaires ne dépend pas de l'économie
congolaise, c'est plutôt un effet que subit le pays à cause de la
demande mondiale qui est en baisse surtout dans les pays dit
développés qui sont les premiers importateurs de ces
produits.46(*)
Pour l'instabilité des prix, elle est parfois le frais
des spéculations dans le marché boursier à cause d'un
certain nombre d'événement ou des paramètres
imprévus. La RDC, quant à elle, a subi ses conséquences
dans la vente et la commercialisation du diamant, du pétrole, du cuivre
et d'autres matières premières qu'elle produit mais dont elle ne
maîtrise pas les contingences internationales.
Parlant des accords commerciaux en prolifération dans
plusieurs régions, ceci découle d'une politique
d'intégration régionale prônée par les
régions du monde qui, aujourd'hui, sentent le besoin d'organiser une
intégration économique. Elle pourra aboutir à
l'intégration politique et sociale qui permettra à la population
de ces régions de se développer mutuellement. La RDC est membre
de plusieurs regroupements à caractère économique tant au
plan régional que sous-régional que mondial, tel que le COMESA,
les accords de Cotonou I et II, le marché de la SADC, de la CEEAC, de la
CEPGL et enfin de l'OMC.
Accord de 2007 avec la Chine47(*)
Après un voyage à Pékin du ministre des
infrastructures Pierre LUMBI à l'été 2007, la Chine a
annoncé en septembre 2007 un accord de crédit portant sur 8,8
milliards de dollars ayant pour objectif premier la réanimation du
secteur minier. En contrepartie de l'exploitation des ressources
minières (cuivre, cobalt et or), la Chine s'engage ainsi à
construire les infrastructures du pays (routes, connexion à la fibre
optique au WEST AFRICA CABLE SYSTEM, hôpitaux, universités,
logements, etc.).
La convention de troc prévoit 6,3 milliards d'euros
d'investissement, dont 4,2 destinés au développement des
infrastructures et 2,1 à la relance du secteur minier, la maîtrise
d'ouvrage incombant à une société mixte, la SICOMINES,
dont la RDC détiendra 32% des parts. Les chantiers sont confiés
à la CHINA RAILWAY Engineering Corporation et à la SINOHYDRO
Corporation. Le FMI a critiqué l'engagement chinois, y voyant
officiellement un alourdissement de la dette publique.
Des pays comme la France ou la Belgique voient d'un mauvais
oeil la présence de la Chine, craignant que les matières
premières ne changent de mains. Face à ces critiques et suite
à la visite du président du FMI, Dominique Strauss-Kahn, en mai
2009 à Kinshasa, les Chinois ont partiellement reculé
(Aéroports de Paris rénovera ainsi l'aéroport de N'Djili
qui dessert Kinshasa, tandis qu'AREVA se voit confié la prospection et
l'exploitation de l'uranium.
§3. Limites et Problèmes
Au regard des tendances actuelles du commerce mondial, nous
avons pu déceler quelques obstacles rencontrés par des nombreux
pays en développement. Il s'agit précisément de la forte
protection tarifaire dont l'objet les produits (surtout agricoles) en
provenance des pays développés qui subventionnent leurs produits
en vue de les rendre plus compétitifs.
Selon Kenneth ROGOFF, Directeur des recherches
économiques au FMI et selon Nicolas STERN, économiste à la
Banque mondiale, «les subsides que les pays développés
accordent à leurs fermiers empêchent les fermiers des pays en voie
de développement d'avoir accès au marché
mondial.»48(*)
Il ya ensuite d'autres obstacles, notamment les coûts de
transport, d'assurance et de communication relativement élevé, la
difficulté à financer les échanges extérieurs et le
manque de compétence dans le domaine de la commercialisation et de la
distribution.
En dehors de ces obstacles, auxquels sont confrontés la
plupart des pays en voie de développement, le commerce extérieur
de la RDC est aussi confronté aux problèmes que voici :
Instabilité persistante des prix des produits primaires,
spécialisation en un petit nombre de produits primaires, insuffisance
des grains de compétitivité, concentration géographique
des exportations sur un petit nombre des pays, dépendante de
l'économie envers le commerce extérieur.
A. Instabilité persistante des prix des produits
primaires
Comme nous l'avons dit précédemment, bon nombre
des pays en développement dépendent de l'exportation de leur
produit primaire dont les prix sont sujets à des fluctuations sur le
marché mondial. L'instabilité des prix trouve son origine d'une
part dans la forte concentration des exportations sur quelques produits
primaires et d'autre part dans l'élasticité très basses
qui caractérisent l'offre de ces produits.
La hausse des prix des produits primaires augmente les
recettes d'exportation et partout le revenu national par l'effet
multiplicateur ; mais la baisse des prix de ces produits, comme il a
été le cas au cours de la dernière décennie,
entraîne la compression de ces recettes d'exportation qui, à leur
tour, affectent le revenu national.
Selon les données disponibles « le chocs
de prix des produits primaires retardent la croissance et menacent de
pérenniser ou d'aggraver la pauvreté dans les pays
déjà démunis »49(*). D'où l'importance de
connaître les causes profondes de la baisse des prix des produits
primaires au cours de ces dernières années.
En effet, il est utile de distinguer dans l'analyse des causes
profondes de ce phénomène des explications du comportement des
prix à long terme, les causes de leur fluctuation à court et
moyen terme.
Le cadre analytique du comportement des prix des produits
primaires sur le long terme a été tracé pour une large
part dans la thèse de PREBISH-SINGER, qui privilégie les
différences d'élasticité des demandes des produits
manufactures et des produits primaires ainsi que le pouvoir de
marché dont bénéficient les pays
développés dans le secteur des produits manufacturés.
Il existe cependant, d'autres analyses, qui
privilégient le progrès et l'amélioration de la production
du secteur agricole. Selon l'une des explications avancées à ce
sujet, il existe, dans les pays en développement, une offre de main
d'oeuvre agricole importante disponible au salaire de subsistance, ce qui
empêche le salaire réel d'augmenter, en même temps que la
productivité. Résultats, les grains de productivités se
traduisent simplement par une augmentation de l'offre des produits primaires et
sont récupérés intégralement par les consommateurs
sous forme de baisse de prix relatifs50(*).
A court et moyen terme, la baisse des prix des produits
primaires a pour causes profondes, entre autre, les politiques commerciales
menées par les pays développés (et en particulier les
subventions à l'agriculture et la progressivité des droits de
douane), la structure des marchés internationaux des produits primaires
et la situation macroéconomique mondiale.
Certains marchés internationaux se trouvent en
situation d'oligopole des produits primaires et se caractérisent par le
fait que les fluctuations des prix mondiaux ne se répercutent pas
totalement sur le prix de détail des produits finis, ainsi que par une
certaine concentration aux divers stades de la chaîne de
commercialisation.
B. Spécialisation en un petit nombre des
produits primaires
La RDC s'est spécialisée dans la production et
l'exportation de quelques produits primaires. Pour preuve plus de 50% des
exportations de la RDC sont représentées par le cuivre, le bois,
le cobalt et pétrole. Pour juger de la qualité d'une telle
spécialisation, nous avons fait appel à la théorie des
créneaux à la demande faiblement croissante et
décroissante51(*)
c'est-à-dire les pays doivent orienter les exportations vers les
marchés stables qui varient faiblement en hausse ou en baisse, quand ils
sont en haussez, le pays gagne et quand ils sont faiblement en baisse la
situation est maîtrisable, il ya moins des pertes. Il convient de noter
que cette théorie apporte une justification aux réussites
commerciales du Japon sur les marchés extérieurs.
A l'heure actuelle, où la demande mondiale est
fortement croissante pour les produits manufacturés plus
précisément les produits technologies de l'information
(matériel de bureau et de télécommunication), nous avons
constaté que la RDC à l'instar des pays d'Afrique subsaharienne,
constitue à se spécialiser dans la production et l'exportation
des produits primaires pour lesquels la demande mondiale demeure faible. La RDC
est considérée comme un partenaire marginal parce qu'elle
présente une spécialisation moins favorable, et elle se rend par
conséquent dépendante des cours des produits manufacturés
et vulnérables aux fluctuations des cours des produits primaires.
Une mauvaise récolte ou la baisse des produits des prix
peut entraîner la baisse des recettes d'exportation et compromettre ainsi
les perspectives de croissance économique52(*).
3. Insuffisance des gains de
compétitivité
De nos jours, la compétitivité est le prix
à payer pour tout pays qui veut consolider sa position sur le
marché international. Au regard de 4 exigences de la
compétitivité (dotation factorielle naturelle, investissement en
recherche, capacité d'adaptation à la demande mondiale et
diversification des produits exportables), nous pouvons dire que la RDC comme
la plupart des pays d'Afrique subsaharienne, ne remplit que la première,
celle de la dotation en facteurs naturels. En effet, la RDC exporte ses
produits agricoles et miniers à l'état brut sans grande valeur
ajoutée.
Pour preuve, le diamant congolais, qu'occupe aujourd'hui une
place de choix dans les recettes d'exportation ne subit pas une valorisation
significative au niveau local susceptible d'accroître sa valeur sur le
marché mondial. « Pourtant, la valorisation ou la
transformation des produits exportés rend ces derniers
compétitifs face aux autres produits concurrents sur le
marché international. De ce qui précède, nous pouvons
conclure qu'à l'heure actuelle, les produits exportés par la RDC
ne sont pas suffisamment compétitif sur le marché international.
D'où l'insuffisance des gains de
compétitivité »53(*).
Ceci justifie l'importance que nous accordons depuis un
certain temps à ce secteur (commerce extérieur) qui paraît
complètement délaissé et qui, visiblement, ne fait l'objet
d'aucune politique pouvant l'aider à se relever. Sur ce, outre les
éléments que nous avons évoqués dans nos
précédents articles, l'un des facteurs à la base des
médiocres performances de la RDC dans le commerce extérieur, et
qui exige un soin particulier, demeure l'exiguïté de son
réseau commercial.
4. Concentration géographique des exportations
sur un petit nombre des pays
A titre de rappel, les pays de l'OCDE sont les principaux
partenaires commerciaux de la RDC tant pour les exportations que pour les
importations. La concentration géographique des exportations congolaises
sur les pays de l'OCDE rend la RDC dépendante alors que ses clients ont
aussi d'autres fournisseurs. L'histoire économique de l'Afrique
coloniale nous renseigne que cette dépendance pour les
débouchés découle du fait que le secteur moderne de
l'économie africaine ne s'y est pas constitué à partir
d'une transformation progressive de l'économie locale, mais s'y est
implanté à l'initiative de l'étranger, pour
répondre à une demande extérieure. De ce fait, s'il arrive
que les pays de l'OCDE décident de réduire leurs importations en
provenance de la RDC, il ya aura certainement des répercussions
profondes sur l'économie congolaise car il sera difficile pour celle-ci
de compenser la chute des recettes d'exportations conséquentes.
En effet, comme la plupart des pays
sous-développés, la RDC recourt à un marché
très étroit pour ses exportations des biens et services, et reste
fortement dépendante d'un circuit limité pour ses importations.
Par conséquent, l'un des principales pistes de
redressement du commerce extérieur de la RDC devient la «
correction de cette forte dépendance à un circuit resserré
», et cela, en élargissant le champ des échanges aux autres
continents. Qu'en est-il en réalité ? Les exportations à
sens unique.
Les exportations de la RDC demeurent pour l'essentiel
tournées vers l'Union européenne comme l'indiquent les chiffres
du tableau n°7; et cela n'est pas exempt des conséquences
néfastes. Ce tableau montre effectivement, que depuis plusieurs
années avant les exportations de la RDC s'adressent avec une
très forte pondération, à l'Union Européenne, puis
à l'Amérique du Nord suivi par le Japon et quelques pays de
L'OCDE.
A titre d'exemple, en 2007 les exportations vers l'Union
européenne ont représenté près de 50% du total des
exportations de la RDC, celles vers l'Amérique du Nord et le Japon,
respectivement 4 et 1% du total des exportations de la RDC.
Cette tendance se poursuit jusqu'actuellement traduisant le
fait que globalement, depuis l'année 2000, les exportations de la RDC
sont destinées à plus de 60 % à l'Union européenne,
à plus de 20% à l'Amérique du Nord et à un peu
moins au Japon et aux autres pays de L'OCDE. Ceci montre très clairement
l'aspect « trop étroit » du réseau des exportations de
la RDC qui demeurent concentrées sur quelques entités, dont
l'Union Européenne pour l'essentiel.
Deux conséquences découlent de cette position de
la RDC : à cause de cette exiguïté du marché, les
recettes d'exportation de la RDC deviennent très sensibles aux
fluctuations de la demande de ces quelques pays importateurs; cette position
d'oligopsone (c'est-à-dire, d'un petit nombre des demandeurs face
à une multitude des fournisseurs que constituent les pays
sous-développés) octroi aux importateurs de produits de la RDC
tout le pouvoir de marché et, donc, l'avantage en matière de
négociation de prix. Ils deviennent de par la structure de ce
marché, des « donneurs de prix » que la RDC est obligé
d'accepter et de subir.
C'est cette position, in fine, qui justifie les
différentes baisses des cours des principaux produits exportés
(par la RDC) souvent remarquées depuis les années 1970. En effet,
le nombre des demandeurs des produits de la RDC étant très
réduit, ceux-ci (les demandeurs) ont la possibilité de faire des
coalitions afin d'imposer les prix qui leurs semblent les plus avantageux. Ce
qui justifie ces baisses qui, en définitive, se répercutent sur
les recettes d'exportation et, par ricochet, sur les disponibilités en
devises du pays et rend difficile l'application de la politique
monétaire pour stabiliser le taux de change et les prix
intérieurs.
Notons cependant que depuis un certain temps, le marché
asiatique s'est ouvert au commerce extérieur congolais, notamment des
pays comme la Chine, l'Inde, le Pakistan, l'Iran, etc.
Le marché chinois inonde la RDC de ses produits finis
et semi-finis donnant ainsi à la Chine des parts importants dans
l'économie R.D.Congolaise et de l'autre côté, la Chine est
devenu un partenaire non moins important pour le débouché du
secteur des matières premières congolais tels que le cuivre, le
cobalt, le zinc, (les métaux), le bois. Les Banques chinoises ont
même accepté d'investir des sommes colossales dans des projets
d'infrastructures et dans le commerce des produits miniers congolais durant
l'année 2007 par une durée de 25 ans.
5. Dépendance de l'économie envers le
commerce extérieur
A l'instar des économies en développement,
l'économie congolaise est tributaire du commerce extérieur,
c'est-à-dire des recettes qu'elle tire de ses exportations. Cette
dépendance s'explique en raison de la contribution des recettes
d'exportation au PIB et aux ressources fiscale ainsi que leur rôle dans
l'équilibre de la balance des paiements.
En effet, pendant près de trois décennies
après l'indépendance, le commerce extérieur de la RDC a
joué un rôle crucial dans les finances publiques et dans la
stabilité monétaire. Plus de 50 % en moyenne des recettes de
l'Etat congolais provenait du commerce extérieur. Par ailleurs, la
stabilité du taux de change de la monnaie congolaise et celle des prix
intérieurs était assurée particulièrement
grâce aux rétrocessions en devises effectuées auprès
de la Banque centrale du Congo, des recettes d'exportation ; ce qui lui ont
permis d'intervenir sur le marché des changes afin de stabiliser la
monnaie nationale et les prix des biens et services.54(*)
Aujourd'hui, l'instabilité dans le deux secteurs
susmentionnés (secteur des finances publiques et secteur
monétaire) trouve entre autres raisons, la débâcle du
commerce extérieur de la RDC.
En effet, ce dernier secteur n'assure plus, ni devises
suffisantes à la BCC pouvant l'aider à faire face aux turpitudes
qui caractérisent sa monnaie, ni des ressources fiscales à
même de relever le niveau des recettes publiques.
Dans un contexte d'absence et/ou de modicité des
financements extérieurs et de la déglingue des recettes
intérieures depuis 1990, l'Etat et la Banque centrale du Congo ont
recouru dramatiquement à la planche à billets pour financer leurs
déficits attisant l'inflation et la dépréciation de la
monnaie nationale. Les différentes tentatives de reproduction de ce
comportement depuis 2003 ont conduit aux perturbations actuelles que
connaît le programme d'ajustement avec le Fmi et la Banque mondiale,
tandis que, l'absence de devises subséquente ne permet pas à la
BCC d'utiliser convenablement la politique de change.
De ce fait, une crise dans les exportations est lourde de
conséquence pour l'économie congolaise puisqu'elle réduit
non seulement la capacité d'importation des biens dont le pays a
grandement besoin, mais aussi les capacités de mobilisation des
ressources fiscales, privant ainsi le pays des devises nécessaires pour
le financement du développement économique.
Etant donné que les importations sont difficilement
compressibles en RDC, en raison des faiblesses des industries locales à
produire les biens substitutifs, une crise dans les exportations rend les pays
vulnérable à une diminution de ses capacités d'importer.
Ainsi, comme le souligne Michel NORRO, « les réductions
éventuelles des importations ont un effet multiplicateur négatif
sur le PIB. Il y va de même, ainsi lorsque la diminution des importations
atteint les produits intermédiaires nécessaires à la
production intérieure (particulièrement la production
manufacturière, mais aussi la production agricole). »55(*)
Section 2. Perspectives d'Avenir et stratégies
Dans cette section, nous nous projetons sur les perspectives
d'avenir au regard des potentialités de la RDC pour le sortir de la
marginalisation dans laquelle elle est butée. Ici, nous avons 2
paragraphes ; dans le 1er paragraphe, nous faisons l'exaltation
des potentialités naturelles et économiques de la RDC. Quant au
2ème, nous avons proposé des stratégies pour la
conquête des parts importantes des marchés en vue de profiter de
son commerce extérieur.
§1. Perspectives
A. Potentialités
Si, à certains moments de l'histoire, on a parlé
du commerce extérieur de la RDC, c'est notamment grâce aux bonnes
dotations naturelles du pays résultant de la
générosité divine, et par suite des ouvrages
légués par le passage du colonisateur belge sur le sol congolais.
Depuis le départ de ce dernier, nous ne savons percevoir l'effort de
l'homme congolais pour rénover (et/ou apporter un plus) ce secteur. Bien
au contraire, la gestion a toujours été chaotique, aidant le
secteur à approfondir son coma.
L'un des professeurs de l'Université de Kinshasa a
l'habitude de répéter : « Cessons d'anathématiser
la colonisation, car le belge n'est pas parti avec le sous-sol congolais, ni
avec ses eaux et forêts. Il les a tous laissé au Congolais qui n'a
fait jusque là que les admirer et les contempler. Il ne sait ni les
transformer ni les exploiter pour le développement et
l'épanouissement de son pays. Pourquoi alors continuer à
incriminer la colonisation comme si le blanc ne nous avait rien laissé
? »56(*)
La République démocratique du Congo fait partie
du grand bassin du Congo, grand réservoir de ressources naturelles. Ce
Bassin est situé au coeur du continent africain. Il se
caractérise par l'immensité de ses ressources naturelles
fortement diversifiées : faune et flore mais aussi et
Surtout
d'importantes ressources minières qui y sont enfouies. Sols et sous-sols
regorgent des richesses naturelles et minérales dont certaines sont
quasi introuvables dans d'autres parties du globe.
Le pays possède des potentialités
économiques éprouvées : richesses du sol avec le
café, le cacao, le manioc, le maïs, le riz, le bois, l'huile de
palme, l'huile palmiste, le thé, le caoutchouc etc. ; richesses du
sous-sol (cuivre, cobalt, diamant, étain, gaz méthane, fer,
manganèse, phosphate, niobium, schistes, bitumeux, bauxite, ciment,
nickel-chrome, or et pétrole). A ces ressources s'ajoutent les
potentialités hydro-électriques avec le barrage Inga et celles
touristiques particulièrement à l'Est du pays. Ces
potentialités font l'objet de convoitises de nombreux Etats
développés comme ceux moins développés, et attirent
des investisseurs réguliers mais aussi des pilleurs qu'une
coopération mutuellement avantageuse dans le cadre des relations
transatlantiques peut aider à rentrer dans la légalité.
En effet, il est important de rappeler que le Bassin minier
congolais a connu depuis plus d'un siècle une exploitation à
grande échelle avec le concours financier de grandes compagnies à
Charte qui avaient appuyé les actions de mise en valeur entreprises par
le Roi Léopold II pour construire son Etat Indépendant du Congo
et plus tard la Belgique en tant que puissance colonisatrice. Depuis lors, le
pays a toujours été ouvert au monde et est prêt à
accueillir les investissements de tous ceux qui seraient
intéressés par l'exploitation de ses ressources.
C'est cette politique de partenariat par contractualisation
qui est appliquée depuis quelques trois années avec notamment la
signature par le pays de plusieurs contrats avec certains de ses partenaires
traditionnels. C'est le cas avec les contrats chinois pour les mines de cuivre
et cobalt (expression utilisée pour qualifier le partenariat entre une
entreprise publique congolaise d'exploitation minière avec un groupe
d'entreprises chinoises). C'est également le cas avec le contrat
signé entre les gouvernements congolais et français pour
l'exploitation de l'uranium, confiée au Groupe français
AREVA.57(*)
C'est pour dire que le bassin minier congolais est l'objet
d'enjeux qui ont conduit à de nombreux conflits dont la motivation
première consiste en leur appropriation par les grandes puissances qui
se le disputent par l'intermédiaire des rebellions fabriquées de
toute pièce et se dissimilant derrière la conquête du
pouvoir politique.
Ainsi ces richesses qui auraient dû conduire à un
développement intégral semblent être la source des malheurs
ou de malédictions pour notre pays qui est actuellement classé
parmi les pays pauvres très endettés. Ce qui ne devrait pas
constituer un motif de fierté mais bien au contraire une interpellation
de son élite et de sa classe dirigeante. Comme l'écrit George
SOROS dans son ouvrage intitulé « l'âge de la
faillibilité », « Les pays en développement
qui sont riches en ressources naturelles ont tendance à être aussi
pauvres que les pays qui en sont moins bien dotés ; ce qui les distingue
est qu'ils ont normalement des gouvernements plus répressifs et
corrompus et qu'ils sont souvent dévastés par des conflits
armés. Cette situation a fini par être connue sous le nom de
la « malédiction des ressources ».
Face à ce drame, il est temps de s'employer pour
inverser cette tendance et mettre en place des politiques juridiques
appropriées. D'ores et déjà, le pays dispose des
instruments juridiques pour la relance de son économie. Il dispose d'un
code des investissements, d'un code minier, d'un code forestier. Il est
signataire de plusieurs Conventions, Traités et Accords internationaux :
Accord créant l'Organisation Mondiale du Commerce, Traité de Port
-Louis instituant l'Organisation pour l'Harmonisation du Droit des Affaires en
Afrique « OHADA ». L'Atlantique est un espace d'échanges
commerciaux entre les pays riverains mais aussi entre ces derniers et le reste
du monde.58(*)
Si jusque-là, seuls les Etats-Unis d'Amérique
importent du continent africain plusieurs produits principalement le
pétrole (75,5%), les minerais et les métaux (7,5%), les textiles
(1,2%) et le cacao (1%) dans le cadre de l'AGOA, il est temps que le Canada
emprunte cette voie pour diversifier son économie en intensifiant ses
importations de l'Afrique.
Un autre exemple à citer dans le cadre d'une
coopération transatlantique est celui du Brésil, pays
émergent qui a l'ambition de conforter sa place sur la scène
internationale et accéder à de nouveaux marchés
prometteurs, parfois en concurrence avec les acteurs traditionnels (Etats-Unis
d'Amérique, France, Portugal) et des pays émergents (Chine, Inde
et Corée du Sud).
En effet, les échanges commerciaux entre la
République Démocratique du Congo et le Brésil ont connu
une croissance notable depuis quelques années. Le volume du commerce
bilatéral est passé de 17 millions de dollars américains
en 2005 à 210 millions en 2007, soit une progression de 1.235%.
Il apparaît urgent de renforcer les relations
commerciales avec les autres pays de la zone atlantique américaine afin
d'accroître l'influence de la République démocratique du
Congo en Amérique.
Pour revenir à la situation particulière avec le
Brésil, il faut noter qu'à la faveur de la redynamisation de la
coopération multisectorielle entre ce pays et la République
démocratique du Congo, celle-ci peut tirer profit de l'expérience
brésilienne en vue de sortir de la situation PMA (pays moins
avancé) au statut de pays émergent.
Les deux pays possèdent les deux plus grandes
forêts équatoriales et participent pour beaucoup dans
l'élimination des gaz à effet de serre. Mais seul, le
Brésil par sa diplomatie a pu tirer profit dans le cadre de la lutte
contre réchauffement climatique et la défense de la
biodiversité en obtenant une compensation financière des
pollueurs de la planète. Aux congolais de jouer leur jeu pour obtenir
une compensation à la hauteur de leur contribution et des restrictions
imposées à sa population dans le cadre de la protection
environnementale.
Mais pour une exploitation rationnelle, efficiente et
mutuellement avantageuse, il nous semble qu'il faille une coopération
structurée et institutionnalisée dans l'espace
transatlantique.
En raison des richesses naturelles d'une abondance et d'une
variété inouïe dont elle est dotée, la
République Démocratique du Congo est qualifiée de «
Scandale géologique ». Le pays offre en effet de nombreux atouts
aux investisseurs, et-ce dans tous les secteurs d'activités
économiques :59(*)
La RDC constitue l'un des plus grands marchés
d'Afrique avec 60 millions de consommateurs.
Son territoire est immense et propice à de grandes
exploitations agricoles et minières ;
Son secteur minier offre une gamme extrêmement
variée de minerais autant que d'énormes possibilités
d'exploitation. On peut, en effet, exploiter notamment les produits suivants en
République Démocratique du Congo :
· Bauxite : Bas-Congo,
· Charbon : Katanga et Bandundu ;
· Colombo tantalite (Coltan) : Nord-Kivu, Sud-Kivu,
Maniema, Katanga.
· Cuivre, Cobalt : Katanga ;
· Diamant : Kasaï oriental, Kasaï occidental,
Bandundu, Equateur et Province orientale ;
· Etain : Katanga, Nord-Kivu, Sud-Kivu, Maniema ;
· Fer : les deux Kasaï, Province orientale, Katanga
;
· Gaz méthane : Lac Kivu ;
· Manganèse : Katanga, Bas-Congo ;
· Or : Province orientale, Nord-Kivu, Sud-Kivu, Maniema,
Katanga et Bas-Congo ;
· Pétrole : Bassin côtier de Moanda, la
cuvette centrale, Ituri et Lac Tanganyika ;
· Schistes bitumeux : Bas-Congo ;
· Niobium : Nord-Kivu ;
· Nickel-Chrome : Kasaï occidental ;
· Phosphates : Bas-Congo ;
· Ciment : Kasaï oriental, Province oriental,
Equateur.
Sa faune et sa flore se présentent ou se
développent d'un tourisme de masse. Le Congo recèle en effet
plusieurs parcs et réserves naturelles dont les principaux sont :
· Parc de Virunga (éléphants, hippopotames,
buffles, lions, léopards, guépard),
· Upemba (Zèbres, oiseaux, aquatiques) ;
· Maïko (paons congolais, okapis, gorilles de
montagnes) ;
· Kahuzi-Biega (gorilles de montagnes) ;
· Salonga (Bonobos).
N.B. Il faudra aussi mentionner le jardin botanique de
Kisantu.
La RDC est un pays à vocation agricole. Elle dispose,
en effet d'un sol arable très riche qui s'étend sur plus de
100.000 d'hectares, dont 1% seulement est jusque-là exploité.
La forêt congolaise représente plus de 45% de
l'ensemble de la forêt africaine, avec une possibilité
d'exploitation de 6 millions de m3 de bois en grumes et de transformation
locale de bois avant l'exportation. Ses essences sont très
recherchées (afromosia, ébène, wenge, iroko, sapelli,
sipo, tiana, tola, kambala, lifaki...)
Son fleuve possède de débit le plus
régulier et le plus puissant au monde (40.000 m3 par seconde)
après l'Amazone. Les potentialités énergétiques de
toute la RDC sont estimées à environ 100.000 Mw. Près de
44% de ces ressources sont concentrées au barrage d'Inga, ce qui montre
que l'on peut bien y ériger une zone franche. Sa capacité
productive est telle qu'il pourrait alimenter tout le continent. Par ailleurs,
le fleuve Congo offre d'énormes possibilités de navigation
intérieure et constitue une réserve poissonneuse
extrêmement riche. Les cotes atlantiques, le fleuve Congo ainsi que les
lacs frontaliers présentent un potentiel halieutique estimé
à 700.000 tonnes de poissons par an.
B. Les opportunités : secteurs
d'investissements.60(*)
La RDC est un pays aux multiples opportunités
d'investissement. Toutes ses potentialités offrent d'extraordinaires
opportunités d'investissement dans tous les secteurs d'activités
économiques. On peut en épingler celle-ci, à titre
purement indicatif.
1. Secteur minier
· Réhabilitation des Mines de Cuivre, de Cobalt
(Katanga), de Cassitérite (Kivu) et Or (Province orientale),
· Exploitation des Mines de Cuivre et de Cobalt
(Katanga), de diamant (Kasaï oriental, Kasaï occidental, Bandundu,
Province orientale, Equateur), et d'Or (Kilo-Moto dans la Province orientale)
;
· Développement du projet d'exploitation de la
Mine de Tenke Fungurume ;
· Recherche géologique et minière sur toute
l'étendue du territoire nationale.
2. Secteur des hydrocarbures
· Réhabilitation des la Raffinerie de Moanda
(Bassin côtier du Bas-Congo),
· Production de bitume routier (Bas-Congo et Province
orientale) ;
· Recherche géologique dans le bassin côtier
(Bas-Congo) ;
· Prospection dans la cuvette centrale ;
· Exploitation des gisements dans l'Ituri (Province
orientale) ;
· Aménagement des infrastructures de transport et
de distributions des produits pétroliers dans les centres urbains.
3. Secteur de l'Agriculture et de la
Forêt.
· Reprise de l'exploitation des palmiers à huile
(Bandundu, Equateur) ;
· Production et transport des grumes (Equateur, Province
orientale, Kasaï occidental, Bandundu et Mayumbe dans le Bas-Congo) ;
· Transformation industrielle du bois (Kinshasa,
Kisangani, Katanga) ;
· Exploitation de l'Hévéa 5equateur,
Bandundu, Bas-Congo) ;
· Fabrication des médicaments (Quinquina au Kivu)
;
· Production de la pâte à papier
(Kinshasa).
4. Secteur de l'élevage et
Pêche
· Elevage des bovins (Katanga, Kivu, Province orientale,
Bas-Congo). La capacité est de 30 millions de têtes de gros
bétails, mais ce secteur n'a jamais dépassé 1,5
millions,
· Elevage de porcins et avicole autour des grands centres
urbains ;
· Production de lait (Katanga, Kivu, Province orientale,
Bas-Congo) ;
· Réhabilitation du domaine Agro-industriel
présidentiel de N'sele ;
· Activités de pêche fluviale, maritime et
lacustre.
5. Secteur de l'industrie
Les industries de toutes sortes peuvent être
installées en RDC, qui en éprouve un énorme besoin dans
toutes les filières :
· Industries Manufacturières (fabrication des
produits alimentaires, industrie du tabac, industrie du textile et du cuir,
industrie du bois et du papier, industrie chimique et de fabrication des
produits chimiques (des dérivés du pétrole et de charbon,
d'ouvrage en caoutchouc et matières plastiques, fabrication des
matériaux de constructions, cimenterie etc.),
· Industries Métallurgiques de base
(sidérurgie, production et première transformation des
métaux non ferreux, fabrication d'ouvrages à métaux,
fabrication d'appareils et fournitures électriques, constructions des
véhicules automobiles...)
6. Secteur de l'Electricité.
· Réhabilitation du barrage hydroélectrique
d'Inga,
· Extension du site d'Inga (Inga II et Inga III) ;
· Réhabilitation et construction des lignes
électriques à haute tension ;
· Réhabilitation du barrage de la Tshopo à
Kisangani.
7. Secteur bancaire
· Installation d'institutions bancaires dans tous les
centres urbains,
· Installation des institutions de microfinances.
8. Secteur des infrastructures
· Construction et/ou réfection des principaux axes
routiers nationaux,
· Interconnexion routière du Nord (Ituri) avec le
Sud de la RDC (Kalemie) ;
· Entretient des routes de desserte agricole ;
· Construction des routes pour l'interconnexion des
sous-régions de l'Afrique centrale, de l'Afrique orientale et de
l'Afrique australe ;
· Réhabilitation des lacs fluviaux (Kindu,
Kisangani, Ubundu) ;
· Réhabilitation des réseaux ferroviaires
existants (Ubundu-Kisangani, Kinshasa-Sakania-Ilebo, Kamina-Kalemie, Chemin de
fer de l'Uélé ;
· Construction du tronçon de chemin de fer
Ilebo-Kinshasa ;
· Travaux de drainage dans le lit du fleuve Congo
(Matadi-Océan Atlantique) ;
· Construction d'un chemin de fer entre Mweneditu et
Mbuji-Mayi ;
· Balisage des biefs navigables (Kinshasa-Kisangani).
9. Secteur de transport
· Réhabilitation de l'Aéroport
international de N'djili et des Aéroports de Lubumbashi et de
Kisangani,
· Création des entreprises de transports
aériens, fluviaux, routiers et urbains ;
· Equipement et modernisation des ports (Matadi,
Kinshasa, Ilebo, Mbandaka, Kisangani) ;
· Construction d'une ligne de chemin de fer Matadi-Banana
;
· Amélioration de la navigation des principaux
cours par leur dragage et balisage.
10. Secteur des
Télécommunications
· Réhabilitation du réseau
câblé OCPT,
· Déploiement des réseaux
câblés de téléphonie fixe et mobile sur l'ensemble
du territoire national ;
· Installation d'une émetteur-récepteur
onde courte couvrant l'ensemble du pays.
11. Secteur du Tourisme
· Gestion des sites touristiques,
· Aménagement de nouveaux sites ;
· Développement de l'hôtellerie dans
plusieurs centres urbains (Kinshasa, Lubumbashi, Mbuji-Mayi, Tshikapa,
Kisangani, Bukavu, Mbandaka)
· Modernisation des parcs nationaux.
L'ambassadeur de Belgique en RDC, Dominique SRUYE de
SWIELANDE, a déclaré jeudi 22 juillet 2010 à la Radio
OKAPI, je cite : « la république démocratique
du Congo est capable de produire et d'industrialiser un certain nombre de
produits au lieu de continuer à dépendre de l'extérieur
pour presque tous les produits.61(*)
La libéralisation des marchés miniers et
pétroliers, l'adoption du système de taux flottant de change, la
promulgation de nouveaux textes des lois dont l'esprit est de promouvoir les
initiatives privées, notamment en leur assurant la
sécurité et les facilitations dont ils ont besoin (Code des
investissements, Code minier, Code forestier, Code de travail), la
réduction des taux de la fiscalité intérieure et la
reprise de la coopération avec les institutions financières
internationales (Banque mondiale, FMI).62(*)
Les dispositions économiques ainsi mises en place ont
eu comme conséquences la stabilité des paramètres
macro-économiques et la maîtrise de l'inflation. Un regain de la
productivité nationale est observé depuis lors, à la
faveur de l'installation de nouvelles unités de production et/ou du
redimensionnement des entreprises existantes. Le pays a enregistré un
taux de croissance de 3,5% en 2002, 5,6% en 2003 et 6,8% en 2004. Cette
tendance croissante va sans nul doute se maintenir au cours des années
à venir.
§2.
Stratégies proposées
1. Promotion des Exportations et
Croissance Economique en RDC
La promotion des exportations constitue le thème
central de ce paragraphe. En effet, les recettes d'exportation, comparativement
aux potentialités de la République Démocratique du Congo,
sont insuffisantes pour contribuer efficacement à la réalisation
de grands objectifs socio-économiques.
Comment promouvoir les exportations et accroitre les recettes
en devises indispensables au développement économique du pays ?
Telle est la question qui est posée à l'économie
congolaise. Nous aborderons dans un premier temps les principales
caractéristiques de la stratégie de "promotion des
exportations" en les opposants à celle de "substitution aux
importations".
L'importance de cette étude comparative se justifie par
le fait que dans les analyses modernes la "promotion des exportations"
et la substitution aux importations" sont souvent considérées
comme étant deux principales stratégies commerciales alternatives
et mutuellement exclusives. Ensuite, nous puiserons dans le fonctionnement
même de l'économie congolaise les facteurs susceptibles d'influer
sur la promotion des exportations notamment la réglementation des termes
d'échange en matière de commerce extérieur en vigueur en
République Démocratique du Congo, les pratiques bancaires
auxquelles se soumettent les exportateurs. Ces facteurs seront critiqués
en fonction de leurs incidences directes ou indirectes sur les exportations de
la République Démocratique du Congo.
Généralement on
distingue deux types principaux de stratégie de commerce
extérieur: la promotion des exportations et la substitution aux
importations auxquels on peut ajouter la "stratégie d'autosuffisance
alimentaire". La promotion des exportations vise à accroitre les
recettes d'exportation par des mesures de stimulation qui ont pour effet
d'encourager les exportations et d'entraîner par conséquent un
élargissement de la base des produits exportables. Ces mesures de
stimulation doivent se fonder plus sur des incitations en matières des
prix (par exemple, l'application d'un taux de change réaliste) que sur
des contrôles quantitatifs (tels que les subventions à la
production ou aux exportateurs). L'on estime que l'application d'un taux de
change réaliste permet aux exportateurs de vendre plus et de tirer
profit des prix offerts sur le marché international.63(*)
Les tenants de la promotion des exportations "soutiennent
par ailleurs que les tarifs ne permettent pas de stimuler la production pour le
marché international d'une part et que les subventions peuvent peser
lourd dans les budgets des Etats et sont en général difficiles
à faire admettre sur le plan politique, d'autre part ".
Il est cependant important de noter que si les mesures
incitatives basées sur les prix stimulent la production pour
l'exportation, elles doivent en même temps permettre aux industries
exportatrices d'acheter les biens intermédiaires et les matières
brutes dont elles ont besoin.
Dans la situation où les coûts
d'approvisionnement à l'étranger exprimés en monnaie
nationale sont trop élevés, les exportations seront moins
compétitives sur le marché international. Par ailleurs, une
véritable politique de promotion des exportations doit s'accompagner
d'un régime commercial relativement ouvert et libéralisé,
libéralisation des prix, abaissement des barrières faisant
obstacle aux exportations, etc. En d'autres termes, ce régime de
commerce extérieur doit être susceptible d'encourager tous les
producteurs à accéder au marché d'exportation.
Alors que la stratégie de promotion des exportations
recommande la libéralisation du commerce et des mesures incitatives
basées sur les prix en vue d'accroitre les exportations, le
régime de "substitution aux importations" entend, par contre,
encourager la production locale d'une marchandise concurrente d'importation en
la subventionnant.
Cet encouragement à la production nationale se traduit
par des contrôles quantitatifs et des réglementations
régissant les importations tels que l'imposition des tarifs douaniers,
les limitations directes des importations, la surévaluation du taux de
change et autres mesures de découragement des importations. Nombreuses
sont les critiques faites au sujet de la stratégie de substitution aux
importations par les défenseurs de promotion des exportations. En effet,
l'on soutient que si la stratégie de substitution aux importations peut
limiter la dépendance à l'égard des importations des biens
de consommation finale, elle entraîne par contre la dépendance
à l'égard des importations des biens d'équipement, des
biens intermédiaires et des matières premières
destinées à la production dans le pays en
développement.
Ces importations ne peuvent être diminuées sans
compromettre la croissance économique nationale. Ainsi bien de
libérer l'économie du pays, la stratégie de substitution
aux importations débouche souvent sur une économie nationale
encore plus dépendante que dans le cas de la stratégie de
promotion des exportations. Par ailleurs, l'on fait remarquer que dans la
plupart des pays en développement, l'industrialisation qui est
l'à l'abri du protectionnisme, aboutit à la création
d'entreprise à prix de revient élevé; ces entreprises
fabriquent des produits chers à l'usage d'une classe moyenne restreinte
et se heurtent ainsi rapidement à la limitation du marché
intérieur.
Ainsi, certains auteurs affirment que de nouvelles techniques
sont développées et agrandies dans le cadre d'une promotion des
exportations et que l'industrialisation n'est en aucun cas synonyme de
"substitution aux importations". Si la
stratégie de substitution aux importations est souvent à la base
de l'accroissement de la dépendance à l'égard des
importations et décourage la croissance des recettes en devises dans le
pays en développement l'adoption de la stratégie alternative,
c'est-à-dire celle de promotion des exportations, ne connait pas non
plus une solution définitive; car cette dernière comporte des
dangers sur le plan agricole particulièrement.
En effet la stratégie de "promotion des
exportations agricoles" correspond à la politique économique
dont l'on est de compenser la faiblesse des recettes en devises provenant des
exportations de produits traditionnels par le lancement de nouveaux produits
agricoles d'exportation.
Cette politique a souvent tendance dans les pays en
développement à intégrer la production agricole nationale
dans l'économie transnationale dirigée par les firmes
multinationales. C'est ainsi qu'on le qualifie de "politique
ultralibérale de promotion des exportations agricoles". La
principale critique fait à l'égard de la politique
ultralibérale de promotion des exportations est que non seulement elle
aggrave en définitive les déficits alimentaires et financiers du
tiers-monde, mais aussi elle comporte le risque de compromettre tout essor dans
le domaine de l'intégration industrielle internationale.64(*)
Par ailleurs, les adversaires de la politique
"ultra-libérale de promotion des exportations agricoles constatent
que la relation entre les exportations agricoles et l'accroissement du
déficit alimentaire dans les pays du tiers correspond en grande partie
à la politique ultra-libérale de promotion des exportations
agricoles en réduisant la consommation nationale et soutiennent
l'adoption par les pays en développement de la politique
d'autosuffisance nationale".
En qualité, l'autosuffisance nationale essaie de
profiter du déclin historique des exportations traditionnelles pour
obtenir un accroissement de la production agricole sur les besoins alimentaires
nationaux au lieu de lancer de nouveaux produits agricoles d'exportation pour
rattraper l'accroissement des dépenses en devises.
Bien que pour réaliser l'ajustement de la production
agricole sur les besoins alimentaires nationaux, il faut recourir naturellement
à un certain protectionnisme, l'on estime d'autre part que cela permet
aux pays concernés d'économiser des devises, L'autosuffisance
nationale se fixe comme objectifs I' intégration de l'agriculture dans
le système économique national, la diversification agricole,
l'amélioration de la balance commerciale, le soulagement des finances
publiques des pays concernés, la promotion de l'industrialisation.
L'intégration nationale de l'agriculture devient pour l'Etat une
étape prioritaire pour accélérer l'industrialisation.
Nous venons de voir dans cette sous section qui
s'achève les principales caractéristiques des stratégies
commerciales de promotion des exportations et de substitution aux importations.
Il ressort de cette analyse que la "substitution aux importations" se
base sur des mesures de protection et s'oppose au libre échange.
L'argument qui sous-tend cette stratégie du commerce extérieur
est que la "protection est indispensable à la promotion de
l'industrialisation des pays en développement et qu'un régime de
libre échange universel, loin de faire convoquer les niveaux du
bien-être économique des participants, a tendance à
accentuer les différences entre nations riches et pauvres".
La "promotion des exportations", par contre, se fonde
sur la libéralisation des échanges et s'oppose aux mesures
protectionnistes. Les pays en développement doivent intégrer le
marché international et accroître leurs exportations, ce qui leur
permettra de réaliser l'objectif d'industrialisation.65(*)
2. Stratégies proprement
dites : pistes de solution
Au regard des enjeux sur le commerce extérieur de la
RDC, les mesures devront être prises et des effets accomplis à la
fois sur le plan interne et externe.
D'abord, l'on peut écarter rapidement l'idée
d'un repli autarcique pour la simple raison que beaucoup des produits
actuellement importés par la RDC (biens d'équipement,
matières premières et semi-produits) sont nécessaires
à l'activité intérieure et notamment à
l'activité manufacturière.
Pour pouvoir mieux répondre à ces besoins en
devises destinées aux importations, il faut accroître les
ressources en devises du pays. Ces ressources ont des origines diverses (aides
extérieures, empruntes, recettes d'exportations), mais les
possibilités d'y recourir de même que les conséquences sont
différentes.
Compte tenu de l'importance de besoins de financement de
l'économie congolaise, un accroissement suffisant de l'aide
international paraît peu probable. Les recours à des nouveaux
emprunts ne constituent pas une solution réaliste à l'heure
actuelle au vue de degré d'endettement, il serait dangereux pour
l'avenir.
Dans ces conditions, nous pouvons affirmer sans risque de se
tromper que la seule stratégie réaliste pour augmenter de
façon significative les ressources en devises consiste en une politique
dynamique d'exportation. Dans cette voie comme la RDC n'a pas la maîtrise
des prix internationaux (il est ``Price Taker'') sur le marché
mondial, sa possibilité d'intervention se limite en un accroissement en
volume de ses exportations. Toutefois, cet accroissement peut suivre et
conjuguer deux orientations nouvelles. Dans le 1er cas, il s'agit d'augmenter
la quantité des biens que l'on exporte déjà tout en
élargissant la gamme des produits. Dans le 2ème cas, il s'agit de
s'ouvrir des marchés pour des produits nouveaux notamment des produits
manufacturés.
Compte tenu de la dotation factorielle de la RDC, l'objectif
doit être en conséquence de diversifier à la fois les
activités et les exportations. Ainsi, pour accéder aux secteurs
les plus dynamiques de la croissance économique mondiale, le commerce
extérieur de la RDC doit être organisé en
complémentarité avec la stratégie
d'industrialisation :
? La diversification des exportations
? La recherche des gains de compétitivité
? La réorientation des exportations
? L'industrialisation.
1. Diversification des
exportations
La RDC doit étendre sa gamme des produits
exportés, au lieu d'avoir une structure des exports réduite, il
faudrait plutôt l'élargir à des produits non encore
exportés. Compte tenue de sa dotation en facteur, la RDC doit
capitaliser ses avantages en vue de faire profiter au pays des retombées
par la diversification des sources d'approvisionnement en devise et par la
conquête des parts importantes des marchés dans les
échanges internationaux en intégrant d'autres secteurs
d'activités dans les échanges internationaux en intégrant
d'autres secteurs d'activités dans cette compétition.
2. La recherche des gains de
compétitivité
Conformément aux théories émises par les
célèbres auteurs comme Adam SMITH, David RICARDO, John Stuart
Mill, Elie HECKCHER et Dominique OHLIN sur les avantages qu'on peut tirer dans
la pratique du commerce international, la RDC doit chercher à s'investir
de recherche des bénéfices.
Pour accroître ses gains, la RDC doit accepter de faire
face à la concurrence étrangère tant sur les
marchés extérieurs que sur son marché interne. ``La
compétitivité d'un pays dans une branche est son aptitude
à être à la fois fortement exportateurs et peu importateurs
pour les biens concernés''.66(*)
3. La réorientation des
exportations
La réorientation des exportations vient répondre
au problème de la concentration géographique des exportations sur
un petit nombre des pays. La RDC doit chercher à ne pas être
dépendante de ses fournisseurs qui sont en même temps ses
destinateurs (clients), au risque de subir la loi de celui qui peut abuser de
la position dominante qu'il occupe. La RDC doit exporter ses produits vers des
nouveaux débouchés pour confronter sa position de fournisseur
principal dans les secteurs où elle est en première place, pour
approvisionner divers importateurs potentiels ou réels.
4. L'industrialisation
C'est la solution idéale pour permettre au pays
d'étendre d'avantage la gamme de ses produits exportés.
L'industrialisation amènera le pays à exporter
des produits finis ou semi-finis, cela donnera une valeur ajoutée
certaine à ces produits. L'industrialisation de la RDC donnera à
ce dernier, la possibilité de s'accaparer de certain pan de
marché, qui lui échappe à cause de sa non ou sous
industrialisation tandis que sa dotation en facteur combine à une
spécialisation suffisante avec sa main d'oeuvre produira une abondante
réappropriation de certains manufacturés jadis produits et
qualifiés à l'étranger.
CONCLUSION
Devant les tendances actuelles du commerce mondiale qui sont
essentiellement marquées par la forte progression des échanges
primaires au profit de l'énergie et l'électronique, la baisse et
l'instabilité persistante des prix des produits premières,
l'augmentation de la part du commerce sud-sud dans les échanges mondiaux
et sa forte concentrations sur l'Asie. Bref, un monde dominé par la
compétitivité des produits et des productions.
Face à tous ces bouleversements, l'examen minutieux des
caractéristiques structurelles du commerce extérieur de la RDC
révèle que, ce dernier se trouve embarqué dans une
compétition économique mondiale dans les conditions qui ne lui
sont pas favorables et qui ne peuvent lui permettre de saisir le maximum
d'opportunité dont le commerce international est porteur.
Dans notre travail, nous avons voulu comprendre et
connaître quelle est la part de la RDC dans les exportations et les
importations sur le marché mondial, quel est l'impact de la
participation de la RDC dans le commerce international et quelles sont les
obstacles rencontrés par l'économie congolaise pour son insertion
dans le marché mondial.
Pour arriver au bout de notre étude, nous avons fait
usage de l'approche méthodologique descriptive, en vue de faire voir les
données recueillis par la technique documentaire, quelle a
été la part de la RDC dans le volume des échanges
mondiaux, à l'aide des tableaux, chiffres à l'appui.
A la suite de ce périlleux travail, le résultat
auquel nous sommes arrivés est que nous avons constaté que la
déliquescence des structures économiques internes et les
faiblesses des échanges extérieurs ont conduit à la
marginalisation de la RDC dans le déroulement des échanges
mondiaux. Le profit économique de la RDC présente beaucoup des
signes d'essoufflement, les structures productives à très faibles
valeur ajoutée et destinée à l'exportation, la
productivité des différents secteurs est faible, et la production
locale est peu compétitive tant sur le plan prix, que de la
qualité.
Outre ces faits ci-haut précités, nous avons
décelé ce qui suit : l'Instabilité persistante des
prix des produits primaires, spécialisation en un petit nombre de
produits primaires, insuffisance des grains de compétitivité,
concentration géographique des exportations sur un petit nombre des
pays, dépendante de l'économie envers le commerce
extérieur.
Conclusion, la RDC ne contribue que timidement à
l'économie mondiale tant au niveau de l'offre, de la demande que des
flux financiers. La participation de l'économie congolaise est
très négligeable et en constante diminution. Toute cette
situation s'explique par le fait que les obstacles majeurs freinent son
expansion, pour résoudre ces problèmes nous avons proposé
des pistes de solution.
Par rapport à l'instabilité des prix des
matières premières, nous suggérons la diversification des
exportations. Quant à la faible spécialisation nous proposons une
industrialisation accélérée. Pour ce qui concerne
l'insuffisance des gains de compétitivité, on doit recourir
à la recherche des gains de compétitivité en
étendant son marché. S'agissant de la concentration
géographique, il faut réorienter les exportations pour briser la
dépendance vis-à-vis de l'extérieur. En définitive,
toutes ces stratégies doivent porter dans l'ensemble sur l'offre et la
demande internationale. Tout ceci doit reposer sur des stratégies
claires et adaptées aux réalités congolaises comme la
promotion ou la substitution des exportations.
LISTE DES TABLEAUX
· Tableau n°1
Volume de production page 23
· Tableau n°2 Le produit
Intérieur Brut (à prix courant) page 24
· Tableau n°3: Indicateurs
macroéconomiques page 29
· Tableau n°4.
Structure des importations (en millions d'USD) Page
35
· Tableau n°5. Répartition
des importations par principaux pays fournisseurs (Exprimé en millions
de XDR) Page 36
· Tableau n°6.
Structure des exportations (en millions d'USD) page 38
· Tableau n°7.
Répartition des exportations par principaux pays de destination
(Exprimé en millions de XDR) page 39
· Tableau n°8.
Manutention des principaux ports (en tonnes métriques)
page 41
· Tableau n°9.
Evolution de la balance commerciale (en million
d'USD) page 42
· Tableau n°10
Evolution de la balance des paiements (en million
d'USD) page 43
· Tableau n°11.
Tableau évolutif des termes d'échange
page 45
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
I. DOCUMENTS OFFICIELS
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· Rapport Banque Centrale du Congo, 2001
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IV. NOTES DES COURS
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Cours d'organisation et financement du commerce international,
1ère licence EMI, FASEG, UNIKIN, 2002-2003, Inédit
· KABENGELE, DIBWE, G., Note des
cours de Relations économiques Internationales, G3 R.I., FSSAP,
UNIKIN, 2007-2008, Inédit
· LUKUSA DIA BONDO, Cours de
théories de l'échange international L1 ECOP, FASEG, UNIKIN,
2002-2003, inédit
· NTUAREMBA, L., Cours d'Economie de
développementG3 RI, FSSAP, UNIKIN, 2007-2008, Inédit
· NTUAREMBA, L.,
Cours de pratique du commerce international, L1 R.I, FSSAP, UNIKIN,
2008-2009, Inédit
V. TRAVAUX (MEMOIRES)
· LONGUNGA OTSHUDIAKOY René,
La mondialisation et les économies des pays africains :
craintes et perspectives, MEMI, FASEG, UNIKIN, 2003-2004, Inédit
· MBEMBA MALEMBE, Incidence du
Commerce International sur Le Développement Economique de la
RD-Congo, MGCI, U.C.C.M, 2008-2009, Inédit
· SINGI MOBANZA, F., Le commerce
extérieur de la RDC face aux tendances actuelles du commerce
mondial : Analyse et perspectives et stratégiques, MEMI,
FASEG, UNIKIN, 2002-2003, Inédit
· MPANZU Patience, La micro finance
en RDC, Mémoire, UCL, Belgique, 2002
VI. INTERNET
· www.kongotimes.infos
· www.memoire-online.com
· www.radiookapi.net
· www.wikipedia.org
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE
I
IN MEMORIAM
II
DEDICACE
III
AVANT-PROPOS
IV
LISTE DES ABRÉVIATIONS &
ACRONYMES
V
INTRODUCTION
1
1. PROBLÉMATIQUE
1
2. HYPOTHÈSES DU TRAVAIL
3
3. CHOIX ET INTÉRÊT DU SUJET
4
4. DÉLIMITATION DU SUJET
5
5. MÉTHODOLOGIE DE TRAVAIL
5
6. CANEVAS DU TRAVAIL
7
CHAPITRE I. CONSIDÉRATIONS
GÉNÉRALES
8
SECTION 1. THÉORIES GÉNÉRALES
DE L'ÉCHANGE INTERNATIONAL
8
§1. Origines
8
§2. Le commerce extérieur
9
§3. Le commerce international
13
§4. Evolution du commerce
international
15
§5. Cadre institutionnel
16
SECTION 2. PRÉSENTATION DE LA RDC
20
§1. Situation géographique et
démographique
20
§2. Cadre institutionnel et politique
20
§3. Etat de la Production nationale
21
CHAPITRE II. LA RDC DANS LE COMMERCE
INTERNATIONAL
25
SECTION 1. BASE DE L'ÉCONOMIE DE LA RDC
25
§1. Production interne
28
§2. Apport extérieurs
30
SECTION 2. IMPORTATION, EXPORTATION ET TRANSIT
32
§1. Importation
32
§2. Exportation
35
§3. Transit
38
§4. Evolution récente du commerce
extérieur et des termes de l'échange en RDC
39
CHAPITRE III. LA CONTRIBUTION DE LA RDC AU
COMMERCE INTERNATIONAL
45
SECTION 1. ANALYSE CRITIQUE DE LA PART DE LA RDC
DANS LE COMMERCE INTERNATIONAL
45
§1. Etat des lieux
45
§2. Les performances
48
§3. Limites et Problèmes
52
SECTION 2. PERSPECTIVES D'AVENIR ET
STRATÉGIES
60
§1. Perspectives
60
A. Potentialités
60
B. Les
opportunités : secteurs d'investissements.
65
§2.
Stratégies proposées
70
1. Promotion des Exportations
et Croissance Economique en RDC
70
2. Stratégies proprement
dites : pistes de solution
74
CONCLUSION
78
LISTE DES TABLEAUX
80
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
81
TABLE DES MATIERES
85
* 1 SHOMBA, S.
Méthodologie de la Recherche Scientifique éd. M.E.S.,
Kinshasa, 2007, p. 42
* 2 ONU,
Département de l'information, L'économie mondiale : un
défi pour la coopération internationale, New-York, Mars 1990,
p.2
* 3 BAKANDEJA, G. Le droit
du commerce international : les peurs justifiées de l'Afrique
à la mondialisation des marchés, éd. De Boeck
Université, Paris, 2001, p. 162
* 4 SHOMBA, S. Op.cit,
p. 52
* 5 Idem
* 6 SHOMBA, S. op.cit,
p. 38
* 7 LABANA. L et LOFEMBE, B.,
La Recherche Scientifique ; Eléments de base, CEDESURK,
Kinshasa, 2008, p.77
* 8 Idem, p.78
* 9 Jaime de Melo, Jean-Marie
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p.9
* 10 NTUAREMBA, L.,
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* 11 CAPUL, J.Y. et GARNIER,
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* 12 LUKUSA Dia BONDO,
Notes de cours de théories de l'échange
international, 1ère Licence ECOP, FASEG, UNIKIN,
2002-2003, inédit.
* 13 CAPUL, J.Y. et GARNIER,
O., Op.cit, p.69.
* 14 BOLALUETTE, M.,
Cours d'organisation et financement du commerce international,
1ère licence EMI, FASEG, UNIKIN, 2002-2003, p.17.
Inédit
* 15 SINGI M. F., Le
commerce extérieur de la RDC face aux tendances actuelles du commerce
mondial : analyse et perspectives et stratégiques, MEMI,
FASEG, UNIKIN, Kinshasa, 2002-2003, p.9.
* 16 CAPUL, J.Y., et
GARNIER, O., Op.cit, p.71.
* 17 SINGI, M. F.,
OP.cit. pp.11-12
* 18 SINGI M F.,
op.ci, pp.11-12.
* 19 AHMED, S. et ALBERTINI,
J.M., Lexique économique, éd. Dalloz, Paris,
1995, p.125.
* 20 Jaime de Melo,
Jean-Marie GRETHNER, op.cit, p.9
* 21 Idem, p.9
* 22 BOLALUETE, M.,
Op.cit, p.20
* 23 NTUAREMBA ONFRE, L.,
Cours de pratique du commerce international, 1ère
licence R.I., FSSAP, UNIKIN, Juillet 2009, p.9, Inédit
* 24 NTUAREMBA ONFRE, L.,
Op.cit,, p.13
* 25 BADIE, B. et TOLOTTI,
S., L'état du monde : Annuaire économique
géopolitique mondiale, éd. La découverte, Paris,
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* 35 LONGUNGA, R.,
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* 38 SINGI F.,
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* 40 KABENGELE, DIBWE G.,
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* 41 SINGI, F.,
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* 43 NTUAREMBA ONFRE, L.,
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* 49 OMC, Rapport sur
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* 50 OMC,
Op.cit, p.15.
* 51 BOLALUETE M.,
Op.cit, p.15.
* 52 SINGI F.,
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subsaharienne, 2ème édition de Boeck,
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* 56 BEN
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potentialités économies de la République
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www.wikipedia.org: les
opportunités d'investissements en de la République
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STRUYE de SWIELANDE
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opportunités d'investissements en de la République
Démocratique du Congo
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stratégies commerciales sur la croissance, in finances et
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* 65 SINGI, M. F.,
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* 66 CAPUL, J.Y., et
GARNIER, op.cit, p.69
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