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Les relations diplomatiques entre le Burkina Faso et la République de Chine (Taà¯wan): enjeux politiques autour de la reconnaissance internationale du statut de la République de Chine (Taà¯wan).

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par Delwende Samuel BANDE
Université libre du Burkina - Maitrise en relations publiques internationales 2008
  

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Chapitre 2 - Perspectives d'évolution de la relation bilatérale

Les perspectives d'évolution de la relation bilatérale semblent plaider en défaveur de Taïwan, qui voit progressivement poindre un environnement défavorable, et un cercle d'amis qui rétrécit en faveur de la rivale de toujours.

La diplomatie Burkinabé dans sa manière de mener sa politique extérieure, restera pour la majorité des cas, tributaire de la direction prise par l'ensemble de la communauté internationale sur la reconnaissance internationale du statut de Taïwan. Ceci surtout à cause de sa place réelle dans le concert des nations et de sa pauvreté qui implique une vision alignée sur celle des grandes puissances. Cette affirmation a été démentie en substance par le Président du Faso, Blaise Compaoré :

Le Burkina est un pays souverain et jouit de toutes ses libertés dans ses choix et le choix de coopérer avec Taïwan, nous l'avions fait librement. Nous pensons être sur le chemin de la justice qui servirait d'exemple pour les autres peuples. La fidélité de notre amitié ne fera jamais défaut.58(*)

Inaugurée sous la direction de Ablassé Ouédraogo, Ministre des affaires étrangères et de la Coopération Régionale, « la diplomatie de développement » s'est imposée comme une méthode d'approche qui concilie à la fois la nécessité d'un positionnement stratégique sur la scène internationale, mais également, la recherche de partenaires crédibles pour la résolution des problèmes du Burkina.

Dans une première section, nous tenterons d'analyser l'environnement externe quasi-défavorable à une évolution positive de la relation bilatérale et dans une seconde, nous expliquerons pourquoi nous pensons que cette relation est vouée à une fin précoce et n'est pas viable.

Section 1 - Environnement externe quasi-défavorable.

Seulement 23 pays59(*) dans le monde reconnaissent officiellement la République de Chine. En Afrique, seulement quatre pays reconnaissent Taïwan. Il s'agit de la Gambie, de Sao Tomé et Principe, du Royaume de Swaziland et bien sûr du Burkina Faso.

Le ratio est très faible en comparaison des Etats qui ont des liens diplomatiques officiels avec la Chine populaire. Et ce qui constitue la principale pierre d'achoppement demeure la faible prépondérance des voix de ces Etats sur la scène internationale.

Dans une démarche de compréhension, il faut relever que les quatre principales aires d'influence mondiale restent indéfiniment muettes explicitement et expressives implicitement sur la question :

· Les Etats Unis, bien entendu, restent discrets : le besoin de tempérer les passions idéologiques durant la guerre froide entre le capitalisme et le communisme a conduit à l'effectivité de concessions mutuelles qui s'est traduit par le délaissement d'une reconnaissance quelconque à Taïwan, pré carré sacré de la Chine Populaire. Ensuite, de nos jours, les politologues reconnaissent d'emblée sa place de puissance mondiale à la Chine, avec laquelle il faut compter en ce 21e siècle, la crise financière mondiale ne faisant que diminuer le fossé économique entre les deux nations, ce que n'ignorent pas les américains qui doivent se préparer à une forte concurrence et qui portera forcement un coup sur la configuration géopolitique actuelle. Enfin, c'est un marché économique de près de 2 milliards d'habitants qu'il ne faut surtout pas négliger.

· L'Union Européenne a par contre, à cet égard, eu un comportement plus complexe, c'est-à-dire une approche plus particularisée pour chaque Etat à la sortie de la deuxième guerre mondiale. De nos jours, dans un abord plus concerté, ce sont des raisons économiques qui guident leurs résolutions communes.

· La Russie, quant à elle, à cause de son passé idéologique commun à quelques égards avec la Chine continentale, avait tout intérêt à ne pas voir une île souveraine soutenue par les occidentaux, un bastion capitaliste de plus. Elle a gardé une tradition issue de l'histoire de ne reconnaitre qu'une seule Chine, constituant de ce fait, un autre handicap majeur pour Taïwan.

· Le Japon, trop proche de la Chine à son entendement, a plutôt intérêt à préserver un climat de sérénité avec une Chine qui monte vite en puissance et qui n'a pas oublié un passé où le Japon fut une force occupante violente et répressive. Aussi, il n'est pas superflu de laisser de côté une reconnaissance internationale de Taïwan malgré ses 23 millions d'habitants, qui pourrait être une raison de velléités vengeresses.

En somme, l'environnement politique extérieur ne plaide pas en faveur de Taïwan ; ce d'autant plus que la Chine Populaire fait une percée spectaculaire en Afrique en échange d'intérêts vitaux pour le milliard d'habitants chinois. Deux actions conjuguées dans lesquelles se complaisent les Etats africains en quête d'une éternelle indépendance, favorisent cette percée. Ce sont :

Ø Sur le plan politique, la non-ingérence dans la politique intérieure d'un Etat, estimant par là respecter le « modèle politique choisi par les populations africaines »60(*). Cette position conforte le sentiment d'indépendance et de respect qu'ont longtemps recherché les nations africaines à la sortie de l'ère des colonisations. Ce qui n'est pas forcément l'avis de l'ambassadeur Taïwanais résidant au Burkina Faso :

Beaucoup de gens disent que la Chine continentale est une grande puissance qui peut offrir d'énormes opportunités. Je suis d'accord, elle est une grande puissance économique et commerciale. Mais de quoi l'Afrique en général, et le Burkina en particulier peuvent bénéficier de cette puissance ? La Chine populaire vit surtout de l'exportation de ses produits : textile, équipements ménagers, pharmacopée, etc.61(*)

Ø Sur le plan économique, un investissement à coûts de milliards dans les réalisations de tous genres comme la construction d'unités industrielles, d'écoles, d'infirmeries et d'hôpitaux, de ponts, en échange de concessions sur l'exploitation de certaines ressources naturelles telles le pétrole.

Selon des statistiques officielles chinoises, le commerce entre la Chine et l'Afrique a atteint en 2008 le record de 106,84 milliards de dollars, en progression de 45,1% sur un an. Les exportations chinoises vers l'Afrique ont représenté 50,84 milliards de dollars, en hausse de 36,3% par rapport à 2007. Les importations, principalement des matières premières et, surtout, du pétrole, ont totalisé 56 milliards de dollars, soit +54% en glissement annuel.62(*)

Ce qui n'est toujours pas de l'entendement de Taïwan : « La Chine ne s'intéresse qu'aux matières premières de l'Afrique. Avant notre arrivée au Burkina en 1994, qu'est-ce que la Chine populaire a fait pour le pays ? Elle n'est même pas parvenue à produire le riz.» 63(*)

A ce titre, il faut surtout noter que si un Etat,

accroît le degré de son prélèvement sur les forces et les richesses de son peuple et parvient à faire accepter cet accroissement, il change le rapport de ses moyens à ceux de ses voisins, s'égale avec un faible fonds à de grandes puissances et si ce fonds est ample, se rend capable d'hégémonie64(*).

C'est le cas de la République Populaire de Chine, à l'encontre de la justification Taïwanaise. Tout ceci nous conduit à conclure ou du moins à prédire une relation bilatérale entre le Burkina Faso et Taïwan vouée à une fin précoce.

* 58 Aline Verlaine Kaboré, Burkina - Taïwan : Un choix libre, Sidwaya, Internet, http://www.lefaso.net/spip.php?article17483&rubrique62.

* 59 Voir Annexe 3

* 60Antoaneta Bezlova, CHINE : Des accords du 'gagner-gagner' échouent sur les questions de droits, Inter Press Service News Agency, Internet, http://ipsinternational.org/fr/politique.asp.

* 61 Alain Saint-Robespierre, Burkina-Taïwan : Même si ça tangue, le tango continue, Lefaso.net, Internet, http://www.lefaso.net/spip.php?article16843&rubrique62.

* 62 RTLinfo.bg ,Visite du président chinois au Sénégal, commerce sino-africain record, RTLinfo.bg,Internet, http://www.rtlinfo.be/rtl/news/article/218995/visite-du-pr-sident-chinois-au-s-n-gal-commerce-sino-africain-record/

* 63 Alain Saint-Robespierre, Burkina-Taïwan : Même si ça tangue, le tango continue, Lefaso.net, Internet, http://www.lefaso.net/spip.php?article16843&rubrique62.

* 64 De Jouvenel Bertrand, 1972. Du Pouvoir (Paris : Librairie Hachette) 236

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