
Rapport de stage
En vue de l'obtention du diplôme de Master 2 Professionnel
"Vigne et Terroir"
Caractérisation de la réserve utile des
sols viticoles bourguignons dans le réseau de suivi des maladies du
bois.
Présenté par : S.
AYACHI
Encadré par : P. CURMI
et C. MONAMY
27 septembre 2010 Promotion 2009 - 2010
RésuméLe développement
de la vigne et la maturation du raisin sont fortement influencés par son
régime hydrique. Ce dernier dépend des paramètres
climatiques et de la réserve en eau du sol. Des sols viticoles
bourguignons (centre-est de la France) ont servi de support à cette
étude dont l'objectif principal est de caractériser leurs
réserves utiles. Notre démarche a commencé par
l'identification des types de sols et la caractérisation du
système racinaire. Des échantillons non perturbés ont
été prélevés à des conditions proches de la
capacité au champ pour des analyses des teneurs en eau aux deux
potentiels (pF=2 et 4,2). La réserve utile est calculée et
comparée avec celle prédite par la classe de pédotransfert
de Bruand et al. (2004). Le bilan hydrique de la vigne a fait l'objet d'une
simulation par le modèle de Lebon et al. (2003). Six types de sols ont
été identifiés, avec des densités racinaires
variables ; les plus élevées sont obtenues dans les horizons de
surface et chez les sols moins profonds et fortement chargés en
éléments grossiers. La réserve utile est en relation avec
le type de l'horizon, son épaisseur et sa charge en
éléments grossiers. Les valeurs prédites sont proches de
celles mesurées avec une légère sous-estimation
(différence non significative). La modélisation du bilan hydrique
a révélé des périodes de fortes contraintes dans
les parcelles à faible réserve utile. Une prise en compte des
éléments grossiers avec un respect des conditions de
prélèvement ainsi que le protocole expérimental peuvent
améliorer la précision des résultats.
Mots clés : Bourgogne, vigne,
réserve utile, modélisation, classe de pédotransfert, sol,
système racinaire.
Characterization of water reserve of the Burgundian
vineyard soils in the monitoring network of wood diseases.
Abstract
The vine growth and maturation of the grapes are strongly
influenced by its water regime. This depends both climate parameters and soil
water reserve. The Burgundian vineyard soils (central-eastern of France) were
used in this study whose primary objective is to characterize their water
available. Samples with preserved structure were taken under conditions near
field capacity to measure in the laboratory the water contents at two
potentials (pF=2 and pF=4,2). For all samples, the water available is measured
and compared with that predicted by the pedotransfer class of Bruand and al.
(2004). The water balance of the vine was simulated by the model of Lebon and
al. (2003). Six soil types were identified, with varying root density; the
higher are obtained in the surface horizons and for shallower soils with high
stone contents. The water available was related to the type and thickness of
horizon, and stone contents. The predicted values of water available are
underestimated but not at a significant threshold. The simulation of water
balance revealed periods of high stresses in the plots with low water
available. A consideration of coarse fraction with respect of conditions of
sampling, preservation and experimentation can improve the results of
estimation of water available.
Keywords : Burgundy, vine, available water,
simulation, pedotransfert class, soil, root system.
Soufiane AYACHI
Master 2 Professionnel Vigne et terroir. Institut Jules Guyot.
Université de Bourgogne. France E.
mail:
soufiane_ayachi@etudiant.u-bourgogne.fr
Pierre CURMI
Professeur de Science du Sol. Institut National Supérieur
des Sciences Agronomiques de l'Alimentation et de l'Environnement (AgroSup)
Département « Agronomie et Environnement ». BP 87999. 26 Bd.
du Dr. Petitjean. 21079 Dijon Cedex. France
Christine MONAMY
Responsable de la coordination technique. Bureau
Interprofessionnel des Vins de Bourgogne. Centre Interprofessionnel Technique.
(BIVB). 6 Rue du 16ème Chasseurs. 21200. Beaune. France
Avant propos
J'adresse mes vifs remerciements a Monsieur Pierre CURMI
Professeur de Science du sol a l'Institut National Superieur des Sciences
Agronomi ques, de l'Alimentation et de l'Environnement (AgroSup) de Dijon pour
ses conseils et pour m'avoir transmis une part de son savoir. Tous mes
remerciements sont adresses a Madame Christine MONAMY responsable de la
coordination technique au BIVB (Bureau Interprofessionnel des Vins de
Bourgogne) pour sa collaboration et toutes les facilitations qu'elle nous a
accorde.
Je tiens a remercier toutes les personnes d'AgroSup qui
m'ont apporte leur aide, particulierement Mesdames Mireille BOILLETOT et
Marjorie UBERTOSI ; Messieurs Marc BUTHIOT, Eric PIMET, Jean-Marc BRAYER et
Gerard TROUCHE.
Un grand merci egalement a toute l'equipe du laboratoire
de Science du Sol de l'INRA d'Orleans, particulierement Messieurs Herve
GAILLARD et Guillaume GIOT pour leur accueil agreable et pour la formation
qu'ils m'ont dispense.
Je remercie tous les enseignants du Master 2 Vigne et
Terroir, la responsable de la Formation Sandrine ROUSSEAUX et tous mes
collegues de la promotion.
Je remercie egalement mes collegues stagiaires, Daniela
SCHMITZ, Olivier CHOMETTE et Aurore BADET.
Et enfin, je remercie toutes les personnes qui,
materiellement ou moralement, de pres ou de loin, m'ont aide a la realisation
de ce travail.
Sommaire
1
Avant propos
Introduction
1. Matériels et méthodes
3.
1.1. Région d'étude
3
1.2. Méthodes utilisées ...
4
1.2.1. Profil pédologique .... 4
1.2.2. Echantillonnage ...
4
5
5
5
1.2.3. Propriétés physico-chimiques et
hydriques
1.2.3.1. Analyses physico-chimiques
1.2.3.2. Humidités caractéristiques
Teneur en eau massique (pondérale) à la
capacité au champ .
5
Teneur en eau massique au point de flétrissement permanent
...
6
Humidité de terrain ...
6
1.2.3.3. Densité apparente ......
6
1.2.3.4. Indice de vide et indice d'eau ..
6
...
7
1.2.4. Profil racinaire
1.2.5. Réserve utile ..
8
1.2.6. Modélisation du bilan hydrique de la vigne
(modèle de Lebon et al. 2003) ...
8
1.2.7. Analyses statistiques ...
9
2. Résultats obtenus ...
10
10
15
15
2.1. Caractérisation générale des sols
2.2. Comportement physico-chimique et hydrique 2.2.1. Indices de
vide et d'eau
2.2.3. Réserve utile ...
17
...
18
2.3. Caractérisation du système racinaire
1 ...
3. Discussion des résultats ...2
3.1. Système racinaire ...
21
3.2. Profil hydrique ......
22
...
5
3.3. Modélisation du bilan hydrique ... 2
27...
Conclusion générale
Références bibliographiques
......
28
Introduction
La vigne est une plante rustique, cultivée dans
diverses régions du monde dans différents contextes
pédoclimatiques. L'un des facteurs clé de la réussite de
sa culture est la bonne maîtrise de son alimentation hydrique et
minérale. L'eau constitue l'un des facteurs affectant la production de
la vigne (Payan et Salançon 2003). Son rôle est
prépondérant en viticulture où les disponibilités
en eau offertes par le milieu déterminent à la fois la production
et la qualité de la récolte (Van Leeuwen et Seguin 1994;
Carbonneau 1998 ; Van Leeuwen et al. 2003; Van Leeuwen et Vivin 2008).
Différentes méthodes sont disponibles pour
caractériser et suivre l'état hydrique de la vigne, certaines
sont basées sur l'utilisation de la vigne comme indicateur de son propre
état hydrique (indicateurs physiologiques) tel que : le potentiel
hydrique foliaire de base (Øb) et potentiel tige (Øt)
(Choné et al. 2000 et 2001; Van Leeuwen et al. 2003) ; la discrimination
isotopique du carbone 13 (Van Leeuwen et al. 2001 ; Gaudillère et al.
2002) ; le débit de la sève (Valancogne et Nasr 1989). D'autres
méthodes évaluent la consommation en eau de la vigne en mesurant
directement les variations de stock d'eau du sol grâce à
différents outils : humidimètre à neutrons, TDR (Time
Domaine Reflectometry) et tensiomètre. L'utilisation des modèles
de prédiction est une approche couramment utilisée en
viticulture. En effet, grâce à certains modèles, il est
possible de suivre le vécu de la vigne à partir de certains
paramètres relatifs à la culture de la vigne (densité de
plantation, architecture de la canopée et le stade phénologique),
des paramètres climatiques (température,
évapotranspiration et pluie) et d'autres de nature pédologique
(réserves en eau du sol (RU) et profondeur d'enracinement)
(Riou et Payan 2001; Lebon et al. 2003).
L'utilisation de l'eau par la vigne est fonction de son
système d'enracinement (profondeur de sol exploré par les
racines), de la présence ou non d'une culture concurrente (enherbement),
et de l'état de liaison de l'eau dans le sol (sa disponibilité).
La connaissance des propriétés hydriques des sols et de
rétention en eau est nécessaire à l'évaluation de
la réserve en eau du sol accessible à la plante, et à la
description des transferts de l'eau et de solutés. Toutefois, la
caractérisation de ces propriétés s'est toujours
heurtée à de nombreux obstacles tant en raison d'aspects
méthodologiques (exigences de prélèvement, de conservation
et la lourdeur des protocoles de mesure), que des coûts liés
à l'obtention de données sols, en particulier de données
hydriques (Bigorre 2000; Morvan et al. 2004). C'est la raison pour laquelle, de
nombreux chercheurs ont très tôt cherché à
prédire ces propriétés et d'établir des relations
entre des caractéristiques de la composition du sol aisément
mesurables (granulométrie, densité apparente et la teneur en
matière organique) et les quantités d'eau présentes dans
le sol à des états hydriques particuliers (capacité au
champ et point de flétrissement) (Bruand et al. 2004). Cela a conduit au
développement des fonctions permettant d'estimer la réserve en
eau à partir de données sur les constituants des sols. Ces
fonctions sont appelées FPT « fonction de pédotransfert
» (Bouma 1989). Ce type d'approche a permis de développer des
outils performants dès lors qu'ils s'adressaient à une
région présentant un même contexte pédoclimatique,
mais ils sont rapidement apparus inefficaces hors de la zone où ils ont
été calibrés (Bigorre 2000).
Dans la matrice sol, la rétention de l'eau est un
phénomène complexe, la quantité d'eau retenue à un
endroit et un
moment donnés dépend de plusieurs facteurs: la
nature des constituants, la structure du sol et les agents
climatiques. Elle
est donc très variable à la fois dans l'espace et dans le temps.
Au sein d'un solum, la rétention
en eau correspond à sa capacité à retenir
l'eau à un état hydrique donné, caractérisée
par une valeur donnée du potentiel matriciel de l'eau dans le sol
(Calvet 2003). La connaissance de la teneur en eau du sol aux deux points
caractéristiques, à savoir: la capacité au champ et le
point de flétrissement permanent, permet d'estimer le stock d'eau que la
plante est capable d'utiliser.
Le présent travail est inscrit dans le cadre d'une
partie du projet CASDAR (suivi des maladies du bois), et du réseau de
suivi de la maturité des vignobles bourguignons. Le Bureau
Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB) est l'organisme porteur et
financeur de l'étude, et l'Institut National Supérieur des
Sciences Agronomiques de l'Alimentation et de l'Environnement (AgroSup Dijon)
est l'organisme d'accueil.
Le contexte général du travail vise à
étudier l'eau dans une partie du continuum sol-plante-atmosphère
(CSPA) (Philip 1966). L'étude a comme objectifs :
- Comparer deux méthodes d'estimation de la réserve
utile : (i) Mesures directes sur des échantillons à structure
conservée. (II) Prédiction par la classe de pédotransfert
de Bruand et al. (2004) ;
- Caractériser le système racinaire ;
- Suivre le vécu hydrique de la vigne par un modèle
de croissance adapté à la vigne (modèle de Lebon et al.
2003).
1. Matériels et méthodes 1.1.
Région d'étude
Les sols étudiés sont situés en Bourgogne
(centre-est de la France) (Fig. 1), et répartis sur trois
départements (Saône et Loire, Côte d'Or et l'Yonne).

Figure 1: Localisation de la région
d'étude et répartition des parcelles de suivi (à gauche).
Carte géologique de la région d'étude (à droite) (
http://www.bourgogne-nature.fr)
La région d'étude est caractérisée
par une grande diversité géologique. Les sols sont
installés sur des formations géologiques de différentes
natures (schistes, grès, calcaires, et marnes) (Fig. 1). Le tableau 1
résume les formations géologiques de chaque parcelle
d'étude.
Le système pédologique de la région est
très variable en fonction de la topographie, qui conditionne la
répartition et l'épaisseur des formations superficielles.
D'après le référentiel pédologique français
(Baize et Girard 2008), et les travaux de Chrétien (2000) et Laroche
(2005), la région est caractérisée par
une diversité pédologique. On trouve différents types du
sol, tel que: Colluviosol, Néoluviosol, Brunisol, Rankosol,
Rédoxisol, Calcosol, Calcisol, Rendosol et Rendisol.
Le climat de la région est de type semi-continental, avec
des tendances climatiques océaniques, continentales et
méditerranéennes. C'est un climat caractérisé par
des hivers froids et des étés chauds et ensoleillés.
Initialement, 14 parcelles ont été
sélectionnées pour ce travail, elles sont réparties sur
les trois départements : 6 parcelles en Côte d'Or, 4 parcelles en
Saône et Loire et 4 parcelles dans l'Yonne (tableau 1).
Tableau 1 : Récapitulatif des parcelles
d'étude.
Région
|
Département
|
Identifiant
|
Pierrosité de la surface (%)
|
Formation géologique
|
Géomorphologie du terrain
|
Corgoloin
|
Côte d'Or
(21)
|
CDc 3
|
7% (graviers et cailloux)
|
Formation sur grèze
litée
|
Pente de 3%
|
Volnay
|
Côte d'Or
(21)
|
CD 8
|
1% (graviers)
|
Formation de cône de
déjection
|
Surface plane
|
Meursault
|
Côte d'Or
(21)
|
CDc 1
|
1% (graviers)
|
Formation de cône de
déjection
|
Surface plane
|
Chassagne Montrachet
|
Côte d'Or
(21)
|
CD 9
|
1% (graviers et cailloux)
|
Formation de cône
déjection
|
Pente de 1%
|
Saint-Vallerin
|
Saône et Loire
|
SLc1 P1
|
1% (graviers et cailloux)
|
Calcaire Sinémurien
|
Pente de 1%
|
|
(71)
|
|
|
|
|
Chichée
|
Yonne (89)
|
Yc1 P1
|
40% (graviers et cailloux)
|
Calcaires Kimméridgien moyen et supérieur
|
Pente de 7 %
|
1.2. Méthodes utilisées
Avant de commencer le creusement des fosses
pédologiques, des sondages à la tarière ont
été effectués à une profondeur maximale de 120 cm.
Ils ont permis de vérifier l'homogénéité
parcellaire, notamment pour certaines parcelles où la
géomorphologie de la surface est irrégulière et de
décider de la localisation des fosses.
1.2.1. Profil pédologique
A l'aide d'une pelle mécanique, des fosses
pédologiques ont été réalisées entre les
rangs, avec une largeur de 50- 60 cm, une longueur de 100x150 cm et une
profondeur de 150 cm sauf lorsqu'on atteint la roche mère.
Immédiatement après le creusement, les fosses ont
été couvertes par des bâches afin de réduire au
maximum les pertes d'eau par évaporation du sol et de garder le sol
à une humidité de terrain proche de la capacité au
champ.
Après nettoyage des profils, une description plus fine
des différents horizons constituants le solum est réalisée
sur l'une des parois perpendiculaire à la ligne de cep, en se servant
des différents critères utilisés pour
l'établissement de la base de données DONESOL, et ceux
décrits par Baize et Jabiol (1995); Baize et Girard (2008). Cette
description porte essentiellement sur: la couleur (code Munsell),
l'humidité, les éléments grossiers (abondance, taille,
nature, degré d'altération), la compacité, la texture
(test tactile), la structure, la porosité, les traces de
l'activité biologique, l'effervescence à HCL, les traces
d'hydromorphie (taches d'oxydo-réduction du fer, nodules et
concrétions du fer et du manganèse) et la transition entre les
horizons.
1.2.2. Echantillonnage
L'échantillonnage a été
réalisé en fonction des horizons. Des blocs de sol à
structure non perturbée, de taille décimétrique sont
prélevés à une humidité proche de la
capacité au champ (Bruand et al. 1996). Ils ont été
conservés à une température de 4 à 5°C dans
des boîtes plastiques hermétiques de façon à
modifier le moins possible leur état hydrique et éviter un pic de
minéralisation de la matière organique (réduire
l'activité
microbienne). En parallèle, des échantillons de
terre sont prélevés dans des sacs plastiques pour les analyses
physico-chimiques aux mêmes profondeurs.
1.2.3. Propriétés physico-chimiques et
hydriques 1.2.3.1. Analyses physico-chimiques
La composition granulométrique sans
décarbonatation (5 fractions), la teneur en azote et carbone organique,
la teneur en CaCO3 et en calcaire actif, le pH et la capacité
d'échange cationique des différents horizons ont
été déterminés au laboratoire d'analyses des sols
CESAR.
1.2.3.2. Humidités
caractéristiques
Dans la pratique, deux états caractéristiques de
l'eau sont retenus:
- Le point de ressuyage ou la capacité au champ; - Le
point de flétrissement permanent
La différence des quantités d'eau retenue dans ces
deux états représente la quantité d'eau réellement
utilisable par les plantes (réserve utile) (Mathieu et Pieltain 1998;
Baize 2000)
Teneur en eau massique (pondérale) à la
capacité au champ (Wcc)
Le dispositif utilisé pour mesurer la teneur en eau
à la capacité au champ est une table à succion (08.01.
SANDBOX) (Fig. 2). Elle permet de mesurer la teneur en eau à des valeurs
de dépression allant de 0 à 100 cm (0 à 100hPa),
c'est-à-dire de la saturation (pF=0) au pF=2 (capacité au
champ).
Pour chaque horizon, 5 mottes de dimension
centimétrique (5 à 10 cm3) sont obtenues par
fragmentation manuelle des blocs de terre prélevés et
conservés. Elles sont disposées sur une pâte de kaolinite
préalablement humidifiée qui assure une continuité
hydraulique entre les mottes et le sable synthétique contenu dans le bac
de la table à succion.
Les échantillons sont mis à l'équilibre
au pF=1,5 (31,6 hPa) pour bien s'assurer qu'on est à une humidité
supérieure à l'humidité équivalente au pF=2.
Plusieurs pesées sont faites pour vérifier l'équilibre au
pF=1,5. Dès que l'équilibre est atteint, le pF=2 (100 hPa) est
appliqué et les échantillons sont laissés une autre fois
à l'équilibre jusqu'à un poids stable qui
représente un état d'équilibre (une durée minimum
de 5 jours).
A la sortie, les mottes sont débarrassées de la
kaolinite, puis pesées à son état d'humidité
(Mh à pF=2). Les mêmes mottes sont utilisées pour
mesurer la densité apparente ãd et la teneur en eau
(Wcc) après passage à l'étuve
(Ms). La teneur en eau pondérale au pF= 2 est
calculée par la formule:
Wcc M s
Mh

Ms
Avec Wcc est la teneur en eau
pondérale au pF=2 (g/g). Mh, masse des échantillons
humides à pF=2 (g). Ms, masse après
passage à l'étuve à 105°C (g).
Teneur en eau massique au point de flétrissement
permanent (Wpf)
Le dispositif utilisé pour cette valeur correspond
à une presse à membrane de Richard (1953) (Fig. 3). Les sols
à l'état d'humidité de prélèvement sont
tamisés à 2 mm et placés dans des anneaux de 1 cm de
hauteur et 2 cm de diamètre (5 répétitions par
échantillon). L'ensemble est mis dans l'enceinte à
l'équilibre à 15 bars pendant 24 heures. L'eau en excès
est donc éliminée à travers une membrane cellulosique
préalablement saturée en eau, jusqu'à la
réalisation d'un équilibre entre la force appliquée et la
force de rétention de l'eau par les particules du sol. A la sortie de la
presse, les échantillons sont séchés à
l'étuve pendant 24 heures, puis pesés. La teneur en eau
pondérale au pF= 4,2 est calculée par la même formule
utilisée pour Wcc.
Humidité de prélèvement (terrain)
(Wp)
Afin de vérifier la relation entre l'humidité de
prélèvement et la teneur en eau à la capacité au
champ, 5 mottes de 4 à 6 cm3 de taille pour chaque horizon
ont été utilisées pour mesurer l'humidité de
prélèvement (Wp).
1.2.3.3. Densité apparente
ãd
La densité apparente est l'indice de l'état
structural de l'horizon. Elle est utilisée également comme un
facteur convertisseur. è=W*ãd (è
(cm/cm3) : teneur en eau volumique. W (g/g) : teneur en eau
massique. ãd : densité apparente (g/cm3)).
La densité apparente des différents horizons a
été mesurée sur des mottes équilibrées au
pF=2 par la méthode au pétrole (Monnier et al. 1973; Bruand et
al. 1996; Mathieu et Pieltain 1998). Vu la différence de tassement entre
les horizons de surface, la densité apparente du rang et de l'inter-rang
est mesurée.
Les mottes sont saturées au pétrole pendant une
durée minimum de 6 heures. Après ce temps, le pétrole
excédentaire à la périphérie des mottes est
éliminé. A l'aide d'une nacelle suspendue et immergée dans
un bécher contenant du pétrole, on mesure la force opposée
à la poussée d'Archimède (poids de pétrole
déplacée Mp) (Fig 4). Les échantillons
sont récupérés et séchés à
l'étuve à 105°C pendant 48 heures. La densité
apparente est calculée par la relation :
s s
=
ã = *
M M d V M
a p
ãdp
Avec : ãd : densité apparente
(g/cm3), Ms : masse sèche (g).
Va : volume apparent (cm3).
Mp : masse de pétrole déplacé (g).
ãdp : masse volumique du pétrole
(généralement voisine de 0,782 g/cm3).
1.2.3.4. Indice de vide (e) et indice d'eau
(? )
Les résultats de la teneur en eau et du volume poral sont
exprimés par référence à l'indice de vide
(e) et l'indice d'eau (? ).
e = ãs - 1 Et ? =
W * ã s
ãd
Avec e, indice de vide
(cm3/cm3), , indice d'eau
(cm3/cm3), ãd, densité apparente
(g/cm3), ãs, densité apparente de la
phase solide, généralement voisine de celle du quartz : 2,65
(g/cm3) dans le cas des sols peu organique (Mathieu et Pieltain
1998; Calvet 2003).

Figure 2 : Table à succion
utilisée Figure 3 : Presse à membrane
utilisée pour Figure 4: dispositif pour
pour mesurer la teneur en eau au mesurer la teneur en eau au
pF=4,2 (Wpf) mesurer la densité apparente ãd
pF=2 (Wcc)
1.2.4. Profil racinaire
L'étude du profil racinaire a été
réalisée sur la face parallèle à la ligne de cep
(15 à 20 cm du cep). La méthode utilisée est basée
sur le dénombrement des racines sur une largeur de 100 cm
(généralement égale à la distance inter-cep),
à l'aide d'une grille souple à mailles carrées (1
dm2) appliquée sur la paroi verticale.
Les critères utilisés pour la description du profil
racinaire sont : la forme, l'état sanitaire, l'orientation, la
pénétration et la localisation des racines.
Les racines sont classées en 5 catégories ou classe
en fonction de leur diamètre:
- racines de diamètre inférieur à 1 mm, peu
subérisées, à cycle de remplacement rapide et très
efficace pour l'absorption hydrique et minérale;
- racines de 1 à 2 mm, plus subérisées,
appartenant au système racinaire permanent;
- racines de 2 à 5 mm, déjà très
subérisées et permanentes ;
- racines de 5 à 10 mm ayant surtout une fonction
d'ancrage et de transport ;
- racines de diamètre supérieur à 10 mm.
(Morlat 1981; Tournebize 2001; Morlat et Jaquet 2003).
La densité racinaire est exprimée en nombre de
racines/m2 pour chaque horizon et par tranche de 10 cm du sol.
Pour caractériser le système racinaire, nous
avons utilisé quelques paramètres inspirés de
l'étude faite par Curt et al. (1998), parmi lesquels : HDmax, HDmin,
Horizon correspondant au maximum et minimum de densité racinaire; Dmax,
Dmin, Densité maximale et minimale (racines/m2); PMEA,
correspond à la profondeur à laquelle on n'observe plus de
racines (cm), DRT, Densité racinaire totale de profil
(racines/m2).
1.2.5. Réserve utile
La réserve utile est mesurée pour les profondeurs
d'enracinement atteintes par deux méthodes :
- Directement à partir des mesures de la teneur en eau
à la capacité au champ (Wcc) et au point de
flétrissement permanent Wpf ainsi que les valeurs de
la densité apparente (yd). La réserve utile est
calculée selon la formule suivante :
RU = E
m
|
[ -
( W W ã - ]
EG
cc pf ) * * * (1 00 )%
h
di i
|
|
i
Avec RUm, réserve utile en mm,
hi, épaisseur de chaque horizon en mm, EG est la
charge volumique en éléments grossiers (>2mm)
- Prédiction de la réserve utile
(RUp) à partir de la classe de pédotransfert
(CPT) de Bruand et al. (2004), qui relie les propriétés
texturo-structurales du sol (type d'horizon, texture et densité
apparente) à la teneur en eau volumique (cm3/cm3)
à la capacité au champ et au point de flétrissement
permanent. En effet, la proximité géographique des sols sur
laquelle cette CPT a été effectuée est à l'origine
de son choix (Morvan et al. 2004).
Pour comparer les valeurs de la RU mesurées et
prédites nous avons calculé l'erreur moyenne de prédiction
(EMP) définie par :
EMP = 1E
n
|
n i RU pi RU
( -
= 1 mi
|
)
|
Avec n, le nombre d'horizons,
RUmi , réserve utile mesurée,
RUpi , réserve utile prédite. L'estimation
est d'autant moins biaisée que EMP est plus proche de 0. La CPT
de Bruand et al. (2004) surestime la réserve utile lorsque EMP
est positif et la sous estime lorsque EMP est négatif.
L'écart type de prédiction (ETP) est
calculé selon la formule suivante:
1
n [ RU pi RU mi EMP ]
2
2
( - ) -
i = 1
Il1 renseigne sur laprécisionn de laprédiction..
Laprécisionn estd'autantt plus important que ETP est faible(Bruand d et
al. 2002; Morvan et al. 2004; Al Majou et al. 2005)
1.2.6. Modélisation du bilan hydrique de la
vigne (modèle de Lebon et al. 2003)
Il1 permet de simuler levécuu hydrique de la vigne. Son
principe repose sur un fonctionnement typeréservoirrqui i se remplit et
se vide continuellement, etreflètee une estimation de la fractiond'eauu
du sol utilisable par la plante, qui fluctue avec les apports issus
desprécipitationss et les pertes par transpiration de
lavégétationn etévaporation n du sol (Riou et al.
1994).
La quantitéd'eauu disponibledanss le soldanss un
instant t(ATSWt ,, Available Transpirable Soil Water)
estégale àe la quantité présenteàa un
instant t-1(ATSWt-1)) plus les gains
parprécipitationss (P) moins les pertespar
révapotranspirationn (ETR).
ATSWt = ATSWt-1 + P - ETR
L'ETR comprend la transpiration de la
végétation (Tv) et l'évaporation du sol
(Es). ETR = Tv + Es
Le rapport entre la quantité d'eau du sol utilisable
à un instant donné (ATSW) et la quantité totale
d'eau lorsque le sol est à son état maximum d'hydratation
(TTSW) (Total of transpirable soil water) représente la
fraction d'eau du sol utilisable par la plante FTSW (Fraction of
transpirable soil water). Elle indique le pourcentage d'eau disponible pour la
vigne : FTSW = ATSW/TTSW. (Lebon et al. 2003 ; Payan et
Salançon 2003 ; Pellegrino et al. 2006).
La modélisation est effectuée à partir des
résultats de la réserve utile mesurée
(RUm) et les données météorologiques
des stations les plus proches aux parcelles.
Pour caractériser le niveau de la contrainte hydrique au
cours de la saison, nous avons utilisé des critères
définis par Riou et Payan (2001), qui se base sur le pourcentage de
FTSW disponible pour la plante (tableau 2).
Tableau 2: Niveau de contrainte hydrique en
fonction de FTSW (d'après Riou et Payan 2001)
Niveau de la contrainte
|
FTSW (%)
|
Absence de contrainte
|
>40%
|
Contrainte faible
|
21-40%
|
Contrainte modérée
|
7-21%
|
Contrainte forte
|
<7%
|
1.2.7. Analyses statistiques
Les résultats du comptage racinaire, les teneurs en eau et
la réserve utile mesurée et prédite sont traités
par deux logiciels : Excel (Microsoft office 2003) et Minitab 13.20.
2. Résultats obtenus
2.1. Caractérisation générale des
sols
Les sondages à la tarière ont montré que
certaines parcelles sont hétérogènes au niveau de leurs
formations pédologiques. Pour cette raison deux fosses ont
été creusées pour certaine parcelle. Au total, sur les 14
parcelles initiales :
- Ouverture de 17 fosses;
- 69 horizons ont été identifiés dont : 17
horizons organo-minéraux (A ou LA), 29 horizons structuraux (S), 6
horizons de transition (S/C) et 17 horizons d'altération (C) ;
- Identification de 6 types de sol différents,
dominés par les sols dont le matériel parental est d'origine
calcaire: Calcosol, Calcisol, Rendosol, Rédoxisol, Colluviosol et
Brunisol.
Un exemple représentatif de chaque type de sol est
sélectionné.
> Calcosol issu de grèze litée
colluvionnée : CDc 3 (Corgoloin)
Sol assez profond formé sur grèze litée,
fortement carboné et avec une charge en éléments grossiers
de 3 à 80 %. Il est composé de la succession d'un horizon
organo-minéral et trois autres horizons structuraux dont un horizon de
colluvionnement, très caillouteux et avec des fortes accumulations de
carbonates de calcium CaCO3. La texture est limon argilo-sableuse pour
l'horizon de colluvionnement et argilo-limoneuse pour les autres horizons (Fig.
5)
LAca (0-20 cm): Couleur: 10YR 4/4;
Eléments grossiers: 25 %, graviers (0,2 à 2 cm), et cailloux (2
à 5 cm), calcaires, durs, non altérés; Compacité:
meuble de 0-8 cm (partie travaillée) et très compact entre 8-20
cm; Texture: argilo-limoneuse (AL); Structure: prismatique grossière;
Porosité: non macroporeux (porosité inter agrégats et de
fissuration); Activité biologique: moyenne; Effervescence: forte,
généralisée; Hydomorphie/Nodules et concrétions:
aucune trace; Transition: nette et régulière.
Sca (20-30/35 cm): Couleur: 7,5YR 4/4;
Eléments grossiers: 30 %, graviers (0,2 à 2 cm), et cailloux (2
à 5 cm), calcaires, durs, non altérés; Compacité:
peu compact; Texture: argilo-limoneuse(AL); Structure: prismatique moyenne;
Porosité: macroporeux (porosité inter et intra agrégats,
de fissuration et biologique); Activité biologique:
moyenne à forte; Effervescence: forte, généralisée;
Hydromorphie/Nodules et concrétions: aucune trace; Transition: nette et
ondulée.
IIScak (30/35-75/100 cm): horizon de
colluvion. Couleur: 7,5YR 5/6; Eléments grossiers: 80%, graviers(0,2
à 2 cm) , forment une couche de 10 cm à la limite
inférieure de l'horizon, calcaires, durs, non altérés;
Compacité: non compact; Texture: la matrice fine est limon
argilo-sableuse (LAS); Structure: polyédrique subanguleuse moyenne ,
devient particulaire à la limite inférieure de l'horizon du
à une forte charge en éléments grossiers; Porosité:
macroporeux (porosité inter et intra agrégats avec des macropores
laissés entre les éléments grossiers); Activité
biologique: faible; Effervescence: très forte,
généralisée (forte précipitation du carbonate de
calcium CaCO3 sous forme de pseudo-mycélium); Hydromorphie/Nodules et
concrétions: aucune trace; Transition: nette et oblique.
Scab (75/100-140 cm): Couleur: 2,5YR 4/8;
Eléments grossiers: 3%, graviers (0,2 à 2 cm), calcaires, durs,
non altérés ; Compacité: non compact; Texture:
argilo-limoneuse(AL); Structure: polyédrique anguleuse moyenne;
Porosité: macroporeux (inter et intra agrégats); Activité
biologique: moyenne ; Effervescence: forte, généralisée
(quelques précipitation de CaCO3); Hydromorphie/Nodules et
concrétions: aucune trace.
> Calcisol rédoxique à caractère
fragique: SLc1 P1 (Saint Vallérin)
Sol assez profond développé sur un calcaire de
type sinémurien, non carbonaté, avec une charge en
éléments grossiers presque nulle (<1%). Composé de cinq
horizons et marqué par l'apparition des signes d'hydromorphie dès
les horizons de surface (nodules et concrétions du fer et du
manganèse), elles deviennent très importantes en profondeur avec
appariation des taches d'oxydo-réduction du fer et une structure
à caractère fragique. La texture est argilo-limoneuse pour
l'horizon de surface et argile lourde pour les autres horizons (Fig. 6).
Aci (0-20 cm): Couleur: 7.5YR 4/4;
Eléments grossiers: <1%, graviers(0,2 à 2 cm), calcaires et
autres, durs, non altérés; Compacité: très compact;
Texture: argilo-limoneuse (AL); Structure: polyédrique subanguleuse
grossière ; Porosité: non macroporeux (porosité de
fissuration et inter agrégats); Activité biologique: faible;
Effervescence: nulle, décarbonaté; Hydromorphie/Nodules et
concrétions: quelques nodules et concrétions du fer et
manganèse de 2 à 5 mm; Transition: nette et
régulière.
Sci (20-35 cm): Couleur: 7.5YR 4/4;
Eléments grossiers: <1%, graviers (0,2 à 2 cm), calcaires et
autres, durs, non altérés; Compacité: compact; Texture:
argile lourde (ALO); Structure: polyédrique subanguleuse moyenne ;
Porosité: macroporeux (porosité inter et intra agrégats
avec une porosité biologique); Activité biologique: très
forte (galeries de vers de terre); Effervescence: nulle,
décarbonaté; Hydromorphie/Nodules et concrétions: nodules
et concrétions de 2 à 7 mm, plus abondantes par rapport à
l'horizon A ; Transition: nette et irrégulière.
Scig (35-50 cm): Couleur: 10YR 5/6;
Eléments grossiers: <1%, graviers (0,2 à 2 cm), calcaires et
autres, durs, non altérés; Compacité: compact; Texture:
argile lourde (ALO); Structure: polyédrique fine avec des surfaces
lisses (caractère fragique); Porosité: macroporeux
(porosité inter et intra agrégats avec une porosité
biologique); Activité biologique: moyenne (quelques galeries de vers de
terre); Effervescence: nulle, décarbonaté; Hydromorphie/Nodules
et concrétions: nodules de 2 à 7 mm, avec des
concrétions qui peuvent atteindre 1,5 cm, très friable qui
forment des imprégnation et des revêtements à la surface
des agrégats. Beaucoup de taches d'oxydation de fer (taches de rouille),
des taches de réduction (couleur grisâtre et bleuâtre)
très rare; Transition: graduelle irrégulière.
Sgx (50-120 cm): Couleur: 2,5Y 5/6;
Eléments grossiers: <1%, graviers (0,2 à 2 cm), calcaires et
autres, durs, non altérés; Compacité: compact; Texture:
argile lourde (ALO); Structure: polyédrique anguleuse moyenne de surface
lisse et fragile (caractère fragique); associée à une
structure lamellaire localisée, compacte et très fragile ;
Porosité: poreux (porosité inter agrégats et biologique);
Activité biologique: faible ; Effervescence: nulle,
décarbonatée; Hydromorphie/Nodules et concrétions: faible
nodules ; concrétions de 1,5 à 3 cm présentes en
abondance. Beaucoup de taches d'oxydation de fer. Taches de réduction
(couleur grisâtre et bleuâtre) en abondance ; beaucoup de
pellicules à la limite inférieure de l'horizon ; Transition:
graduelle irrégulière.
S/Cg (120-140 cm): Couleur: 2,5Y 5/6;
Eléments grossiers: <1%, graviers (0,2 à 2 cm), calcaires et
autres, peu durs, en altération; Compacité: compact; Texture:
argile lourde (ALO); Structure: polyédrique anguleuse moyenne avec une
sous structure polyédrique très fine ; Porosité: non
macroporeux (porosité inter agrégats); Activité
biologique: nulle; Effervescence: nulle, décarbonaté;
Hydromorphie/Nodules et concrétions: les nodules sont rares;
concrétions en abondance. Taches d'oxydation et de réduction
moins abondantes ; des revêtements de couleur 10YR 3/3 en abondance
à la limite inférieure de l'horizon.

0 cm
LAca
20 cm
Sca
30 cm
IIScak
100 cm
Scab
140 cm
Figure 5: Profil pédologique de la
parcelle CDc 3 (Corgoloin) (Calcosol issu de grèze litée
colluvionnée)
0 cm
Aci
20 cm
Sci
30 cm
Scig
50 cm
Sgx
120 cm
S/Cg 140 cm
Figure 6: Profil pédologique de la
parcelle SLc 1 P1 (Saint Vallérin) (Calcisol rédoxique à
caractère fragique)
> Rendosol très caillouteux: Yc1 P1
(Chichée)
Sol superficiel, fortement carboné, très
caillouteux (40 à 80 %), composé d'un horizon
organo-minéral développé directement sur un substrat
d'altération de nature calcaire (Kimméridgien moyen et
supérieur). La texture est argilo-limoneuse en surface et limon moyen
sableuse en profondeur (Fig. 7).
LAca (0-40 cm): Couleur: 10YR 3/4;
Eléments grossiers: 40 %, graviers (0,2 à 2 cm) et cailloux (2
à 5 cm), calcaires, durs, non altérés; Compacité:
meuble de 0 à 10 cm et compact entre 10 à 40 cm; Texture:
argilolimoneuse(AL); Structure: grumeleuse en surface (0-10 cm) et
polyédrique subanguleuse moyenne entre 10 à 40 cm;
Porosité: non macroporeux (porosité inter agrégats, de
fissuration et biologique); Activité biologique: forte (galeries de vers
de terre avec beaucoup de turricules); Effervescence: forte,
généralisée; Hydomorphie/Nodules et concrétions:
aucune trace; Transition: nette et irrégulière.
C1ca (40-75 cm): Couleur: 10YR 4/6;
Eléments grossiers: 80 % de, cailloux (2 à 5 cm) et pierres (5
à 20 cm), calcaires, durs, non altérés; Compacité:
non compact; Texture: la matrice fine est argilo-limoneuse(AL); Structure: non
structuré; Porosité: macroporeux (des vides laissés par
l'agencement des particules grossières); Activité biologique:
moyenne à forte (beaucoup de turricules); Effervescence: forte,
généralisée; Hydromorphie/Nodules et concrétions:
aucune trace; Transition: graduelle et irrégulière.
C2ca (75- >80 cm): Couleur: 2,5Y 7/3;
Eléments grossiers: 80%, pierres (5 à 20 cm) et blocs (>20
cm); calcaires durs, altérés en surface; Compacité: non
compact; Texture: la matrice fine est limon moyen sableux (LMS); Structure: non
structuré ; Porosité: macroporeux (macropores laissés
entre les éléments grossiers); Activité biologique:
moyenne à faible; Effervescence: très forte,
généralisée; Hydromorphie/Nodules et concrétions:
aucune trace.
> Rédoxisol calcaire : CDc1
(Meursault)
Sol assez profond, résultant de la formation de
cône de déjection, composé de la succession de six
horizons. Les trois premiers horizons sont faiblement carbonatés, non
caillouteux (1 à 3%), de texture argile lourde et avec quelques traces
d'hydromorphie (plombs de chasse). Les autres horizons sont fortement
carbonatés, de texture argilo-limoneuse et avec 10 à 30%
d'éléments grossiers. L'hydromorphie devient plus importante en
profondeur avec apparition des taches d'oxydation (rouille) et de
réduction du fer (pseudo-gley) (Fig. 8).
LA (0-20 cm): Couleur: 2,5YR 4/3;
Eléments grossiers: 3 %, graviers(0,2 à 2 cm), calcaires, durs,
non altérés; Compacité: très compact; Texture:
argile lourde (ALO); Structure: prismatique grossière; Porosité:
non macroporeux (porosité inter agrégats, de fissuration et
biologique); Activité biologique: forte (galeries de vers de terre);
Effervescence: très légère, localisée;
Hydomorphie/Nodules et concrétions: aucune trace; Transition: nette et
ondulée.
S1 (20-35 cm): Couleur: 2,5YR 4/4;
Eléments grossiers: 3%, graviers(0,2 à 2 cm) , calcaires , durs,
non altérés; Compacité: compact; Texture: argile lourde
(ALO); Structure: prismatique moyenne ; Porosité: non macroporeux
(porosité inter agrégats, de fissuration et biologique);
Activité biologique: forte (galeries de vers de terre); Effervescence:
très légère, localisée; Hydromorphie/Nodules et
concrétions: quelques plombs de chasse de 2 à 5 mm; Transition:
nette et ondulée.
S2 (35-58 cm): Couleur: 7,5YR 4/6;
Humidité: humide; Eléments grossiers: 1%, graviers(0,2 à 2
cm) , calcaires, durs, non altérés; Compacité: non
compact; Texture: argile lourde (ALO); Structure: polyédrique
subanguleuse grossière; Porosité: macroporeux (porosité
inter et intra agrégats, biologique et de fissuration); Activité
biologique: forte (pores tubulaire); Effervescence: légère,
généralisée; Hydromorphie/Nodules et concrétions:
quelques plombs de chasse de 2 à 5 mm; Transition: nette et
irrégulière.

0 cm
LAca
40 cm
C1ca
75 cm
C2ca
>80 cm
Figure 7: Profil pédologique de la
parcelle Yc1 P1 (Chichée) (Rendosol très caillouteux)
0 cm
LA 20 cm
S1
35 cm
S2
58 cm
S/Cca(g)
80 cm
Cca(g)
105 cm
Ccag
140 cm
Figure 8: Profil pédologique de la
parcelle CDc1 (Meursault) (Rédoxisol calcaire)
S/Cca(g) (58-80 cm): Couleur: 10YR 5/6;
Eléments grossiers: 10%, graviers (0,2 à 2 cm), calcaire, peu
durs, en altération ; Compacité: non compact; Texture:
argilo-limoneuse (AL); Structure: polyédrique subanguleuse moyenne ;
Porosité: macroporeux (inter et intra agrégats avec des
macropores laissés entre les éléments grossiers);
Activité biologique: moyenne ; Effervescence: forte, carbonaté;
Hydromorphie/Nodules et concrétions: plombs de chasse de 2 à 5 mm
avec des taches d'oxydation du fer (tache de rouille) de couleur 10YR 6/8;
Transition: nette et irrégulière.
Cca(g) (80-105 cm): Couleur: 10YR 5/6 avec
des taches localisées de couleur 2,5Y 6/8 ; Eléments grossiers:
20%, graviers (0,2 à 2 cm), calcaires, peu durs, en altération ;
Compacité: non compact; Texture: argilolimoneuse (AL); Structure: peu
structurée (horizon peu cohérent); généralement une
structure particulaire due à une abondance des éléments
grossiers avec quelques agrégats de structure polyédrique moyenne
(localisée); Porosité: macroporeux (intra agrégats avec
des macropores laissés entre les éléments grossiers);
Activité biologique: faible à nulle ; Effervescence: forte,
généralisée; Hydromorphie/Nodules et concrétions:
quelque plombs de chasse de 2 à 5 mm. Beaucoup de taches d'oxydation du
fer (rouille), avec quelques taches de réduction du fer de couleur
grisâtre et bleuâtre (5B 6/1); Transition: graduelle et
irrégulière.
Ccag (105-140 cm): Couleur: très
hétérogène: 10YR 5/6 et 5B 6/1; Eléments grossiers:
30%, graviers (0,2 à 2 cm), sous forme de poupées calcaires, peu
durs, en altération ; Compacité: non compact; Texture:
argilolimoneuse (AL); Structure: peu structuré (horizon non
cohérent) ; structure particulaire; Porosité: macroporeux
(fissures et macropores laissés entre les éléments
grossiers); Activité biologique: nulle ; Effervescence: forte,
généralisée; Hydromorphie/Nodules et concrétions:
beaucoup de taches de réduction du fer (pseudo-gley) de couleur 5B 6/1
devient plus important en profondeur; des taches d'oxydation du fer (tache de
rouille) de couleur 10YR 6/8.
> Colluviosol rédoxique complexe: CD 9
(Chassagne Montrachet)
Sol assez profond, résultant de la formation de
cône de déjection. Il est composé de la succession de six
horizons, parmi lesquels deux horizons sont issus des apports par
colluvionnement à des profondeurs différentes et avec une charge
en éléments grossiers de 30 à 50%. La texture du sol est
hétérogène ; elle est argileuse pour les horizons en
place, argile lourde et sablo-argileuse pour les horizons de colluvionnement.
Les trois premiers horizons sont décarbonatés, tandis que les
autres horizons sont fortement carbonatés et hydromorphes (pseudogley et
taches de rouille) (Fig. 9).
A (0-25/35 cm): Couleur: 7,5Y 4/3;
Eléments grossiers: 2 %, graviers(0,2 à 2 cm), non calcaires,
durs, non altérés; Compacité: très compact;
Texture: argileuse (A); Structure: polyédrique subanguleuse
grossière; Porosité: non macroporeux (porosité inter
agrégats et de fissuration); Activité biologique: moyenne
(quelques pores tubulaires verticales); Effervescence: nulle,
décarbonaté; Hydomorphie/Nodules et concrétions: aucune
trace; Transition: nette et ondulée.
S (25/35-50 cm): Couleur: 10YR 4/6;
Eléments grossiers: 1%, graviers(0,2 à 2 cm) , calcaires et
autres, durs, non altérés; Compacité: non compact;
Texture: argileuse (A); Structure: structure polyédrique subanguleuse
grossière; Porosité: macroporeux (porosité inter
agrégats, de fissuration et biologique); Activité biologique:
moyenne; Effervescence: nulle, décarbonaté; Hydromorphie/Nodules
et concrétions: quelques nodules de 2 à 5 mm, durs; Transition:
très nette et irrégulière.
IIS (50-70/80 cm) : horizon de colluvion:
Couleur: 10YR 5/6; Eléments grossiers: 50%, pierres (5 à 20 cm)
et blocs (>20 cm) calcaires et autres, durs, non altérés,
superposés avec des couches de la terre fine. La partie droite de
l'horizon est très chargée par rapport à la partie gauche
(composée de la terre fine); Compacité: non compact; Texture: la
matrice fine est de texture : argile lourde (ALO); Structure:
polyédrique subanguleuse moyenne associée à une structure
lamellaire (localisée) ; Porosité: macroporeux (porosité
inter et intra agrégats avec une porosité de fissuration due
à la disposition des éléments grossiers); Activité
biologique: moyenne à faible;
Effervescence: nulle pour la matrice fine ,
décarbonaté; Hydromorphie/Nodules et concrétions: aucune
trace; Transition: nette et irrégulière.
Sca(g) (70/80-105 cm): Couleur: 10YR 5/6;
Eléments grossiers: 3%, graviers (0,2 à 2 cm) sous forme de
poupées calcaires, fragiles, en altération; Compacité:
compact; Texture: argileuse (A); Structure: polyédrique anguleuse
moyenne ; Porosité: poreux (macropores laissés entre les
particules des éléments grossiers; porosité inter et intra
agrégats ); Activité biologique: faible ; Effervescence: forte,
généralisée; Hydromorphie/Nodules et concrétions:
quelques taches de réduction du fer de couleur 5B 7/1; Transition:
très nette et régulière.
IICca (105-125 cm): horizon de colluvion;
Couleur: composé de deux couleur 10YR 4/6 et 2,5Y 5/6; Eléments
grossiers: 30%, graviers (0,2 à 2 cm), calcaires, durs, non
altérés ; Compacité: non compact; Texture: sabloargileuse
(SA); Structure: horizon non cohérent avec une structure particulaire;
Porosité: macroporeux (macropores laissés entre les particules
des éléments grossiers; Activité biologique: nulle ;
Effervescence: forte, carbonaté; Hydromorphie/Nodules et
concrétions: aucune trace; Transition: très nette et oblique.
Ccag (125-140 cm): Couleur: composé de
deux couleur 2,5Y 6/8 et 5B 7/1 ; Eléments grossiers: 10%, graviers (0,2
à 2 cm), calcaires, peu durs, en altération ; Compacité:
compact; Texture: argileuse (A); Structure: en cours de structuration ;
Porosité: macroporeux (macropores laissés entre les
éléments grossiers); Activité biologique: nulle;
Effervescence: forte, carbonaté; Hydromorphie/Nodules et
concrétions: beaucoup de taches de réduction du fer (pseudo-gley)
et des taches d'oxydation. Présence des revêtements et des
imprégnations de couleur noire.
> Brunisol rédoxique sur colluvion calcaire: CD
8 (Volnay)
Sol assez profond, résultant de la formation de
cône de déjection, composé de quatre horizons
développés sur un horizon de colluvionnement, très
caillouteux (80%), de texture argileuse et avec des fortes
précipitations de carbonates de calcium (CaCO3). Les horizons en place
sont décarbonatés, de texture argile lourde. Ils sont
marqués par la présence de quelques signes d'hydromorphie (plombs
de chasse) (Fig. 10).
LA (0-25 cm): Couleur: 2,5Y 4/4 de 0-15 cm et
2,5Y 4/3 entre 15- 25; Eléments grossiers: 1%, graviers (0,2 à 2
cm), calcaires et autres, durs, non altérés; Compacité:
meuble dans la partie travaillée (0-15 cm), et très compact entre
15-25 cm; Texture: argile lourde (ALO); Structure: grumeleuse de 0-15 cm et
prismatique entre 15-25 cm; Porosité: non macroporeux (porosité
inter agrégats et de fissuration); Activité biologique: moyenne
à forte; Effervescence: nulle, décarbonaté;
Hydomorphie/Nodules et concrétions: quelques plombs de chasse;
Transition: nette et régulière.
S (25-40 cm): Couleur: 10YR 4/4;
Eléments grossiers: 1%, graviers(0,2 à 2 cm) , calcaires et
autres, durs, non altérés; Compacité: peu compact;
Texture: argile lourde (ALO); Structure: structure polyédrique
subanguleuse grossière ; Porosité: macroporeux (porosité
inter agrégats, de fissuration et biologique); Activité
biologique: moyenne à forte ; Effervescence: nulle,
décarbonaté; Hydromorphie/Nodules et concrétions: plombs
de chasse et nodules ferromagnétiques ; durs; Transition: distincte et
régulière.
Sg (40-100/130 cm): Couleur: 10YR 5/6;
Eléments grossiers: <2%, graviers (0,2 à 2 cm) , calcaires et
autres, durs, non altérés. Il devient plus chargé à
la limite inférieure ; Compacité: non compact; Texture: argile
lourde (ALO); Structure: polyédrique anguleuse fine avec des parois
lisses; Porosité: macroporeux (porosité inter et intra
agrégats avec une porosité biologique et de fissuration);
Activité biologique: moyenne à forte(quelques galeries de vers de
terre); Effervescence: nulle, décarbonaté; Hydromorphie/Nodules
et concrétions: plombs de chasse de 1 à 1,5 cm, friable,
présence de nodules et concrétions. Quelques taches de rouilles;
Transition: graduelle et oblique.

0 cm
A
35 cm
S
50 cm
IIS
80 cm
Sca(g)
105 cm
IICca
125 cm
Ccag
140 cm
Figure 9: Profil pédologique de la
parcelle CD 9 (Chassagne Montrachet) (Colluviosol rédoxique complexe)
0 cm
LA
25 cm
S
40 cm
Sg
100 cm
IICk
130 cm
Figure 10: Profil pédologique de la
parcelle CD 8 (Volnay) (Brunisol rédoxique sur colluvion calcaire)
IICk (100/130-140 cm): horizon de colluvion;
Couleur: 10YR 5/6 ; Eléments grossiers: 80%, graviers (0,2 à 2cm)
, sous forme de poupées calcaires, peu durs, en altération;
Compacité: non compact; Texture: la matrice fine est argileuse (A);
Structure: non structuré ; Porosité: macroporeux (macropores
laissés entre les particules du gravier sous forme des pores
tubulaires); Activité biologique: nulles ; Effervescence: forte,
généralisée (présence des précipitations de
CaCO3 sous forme de pseudo mycélium); Hydromorphie/Nodules et
concrétions: aucune trace.
2.2. Comportement physico-chimique et
hydrique
Les résultats des analyses physico-chimiques sont
présentés dans le tableau 3.
Les sols sont généralement argileux,
d'après le diagramme de texture de Jamagne (1967), il y a une
hétérogénéité texturale au niveau des
profils. En effet, deux types de texture au minimum sont enregistrés
pour chaque sol. Les textures dominantes sont : ALO (argile lourde), AL
(argilo-limoneuse) et A (argileuse). Les horizons de colluvionnement ont une
texture toujours différente des autres horizons.
Les teneurs en matière organique changent en fonction
du type de sol et de l'horizon. Les teneurs les plus élevées sont
notées dans le Rendosol (Yc1 P1) dans les deux premiers horizons sur une
grande épaisseur (4% dans les horizons LAca et C1ca), alors que les
teneurs sont moyennes à faibles pour les autres types du sol. Au niveau
des horizons, le pourcentage de la matière organique est
élevé dans les horizons de surface par rapport aux horizons de
profondeur.
La quantité de carbonate de calcium (CaCO3) est
très variable. Elle est très élevée dans le
Rendosol (Yc1 P1), le Calcosol (CDc 3) et le Rédoxisol (CDc 1) et
très faible dans le Calcisol (SLc1 P1). Au sein du même profil, il
y a une augmentation de la teneur en CaCO3 en descendant en profondeur, les
horizons de surface sont moins carbonatés que les horizons de
profondeurs.
La capacité d'échange cationique (CEC) varie en
relation avec le type de sol et de l'horizon. Elle est comprise entre 4 et
17,63 cmol+/kg dans les sols les plus calcaires (Rendosol et
Calcosol), et entre 17,93 et 24,18 cmol+/kg dans les sols les moins
calcaires (Calcisol et Brunisol). La CEC des horizons organo-minéraux et
structuraux est élevée par rapport à celle des horizons
d'altération.
La densité apparente mesurée
(ãd.m) change d'un horizon à l'autre.
Généralement, les valeurs les plus élevées sont
obtenues dans les horizons les plus proches à la surface du sol (1,86
g/cm3 (A/CD 9), 1,80 (LAca/CDc 3) et 1,59 dans l'horizon S1 de la parcelle CDc
1). Les rangs enregistrent des densités apparentes inférieures
à celles des inter-rangs (Aci/SLc1 P1: 1,71 et 1,50; CDc 1: 1,57 et 1,57
g/cm3 pour l'inter-rang et le rang respectivement).
2.2.1. Indice de vide (e) et d'eau
(? )
Les résultats des mesures de l'indice de vide pour le
rang e(R) et l'inter-rang e(IR) ainsi que
l'indice d'eau pour l'humidité à la capacité au champ
? (Wcc), au point de flétrissement
permanent ? (Wpf) et l'humidité de
prélèvement ? (Wp) sont
regroupés dans la figure 11.
Nous pouvons constater sur la figure 11, que les indices d'eau
à la capacité au champ ? (Wcc) sont
légèrement supérieurs à ceux de l'humidité
de prélèvement ? (Wp) ce qui
signifie que les teneurs en eau à la capacité au champ sont
supérieures ou égales à celles de l'humidité de
prélèvements (Wcc>Wp). Des
grandes différences sont
Tableau 3: Propriétés
physico-chimiques et hydriques des sols étudiés
(ãd.m, densité apparente mesurée. Les
valeurs entre parenthèse représentent les densités
apparentes du rang. ãd.p, densité apparente
prédite par la classe de pédotransfert de Bruand et al. (2004),
RUp, réserve utile prédite,
RUm, réserve utile mesurée, CEC, capacité
d'échange cationique). La texture est déterminée à
partir de diagramme de texture de Jamagne (1967).ALO, argile lourde, AL,
argilo-limoneuse, A, argileuse, SA, sablo-argileux, LAS, limon argilo-sableux,
LMS, Limon moyen sableux. Certaines données du taux des
éléments grossiers sont utilisées directement à
partir des résultats de SHCMITZ (2010).
CDc 1 (Rédoxisol)
|
Granulométrie (5 fractions en um) en %
|
|
Texture
|
ãd.m
(g/cm3)
|
ãd.p
(g/cm3)
|
Eléments grossiers (%)
|
Matière organique (g/100g)
|
RUp (mm/cm)
|
RUm (mm/cm)
|
CaCO3 total (g/kg)
|
CEC (cmol+/kg)
|
pH
|
200 à 2000
|
50 à 200
|
20 à 50
|
2 à 20
|
<2
|
|
LA (0-20)
|
4
|
4,2
|
17,4
|
25,4
|
49,0
|
ALO
|
1,57 (1,52)
|
1,30
|
3
|
2,1
|
1,27
|
1,18
|
29
|
23,0
|
8,4
|
S1 (20-35)
|
4,2
|
4,0
|
17,4
|
26,1
|
48,4
|
ALO
|
1,59
|
1,55
|
3
|
1,2
|
0,91
|
0,95
|
33
|
23,3
|
8,4
|
S2 (35-58)
|
5,0
|
4,7
|
16,9
|
26,3
|
47,1
|
ALO
|
1,52
|
1,55
|
1
|
1,3
|
0,93
|
1,06
|
33
|
21,9
|
8,5
|
S/Cca(g) (58-80)
|
9,7
|
7,7
|
14,6
|
29,4
|
38,5
|
AL
|
1,52
|
1,55
|
10
|
1,0
|
1,00
|
1,55
|
368
|
19,0
|
8,6
|
Cca(g) (80-105)
|
11,2
|
8,4
|
14,9
|
34,8
|
30,7
|
AL
|
1,69
|
1,65
|
20
|
0,3
|
0,83
|
0,69
|
531
|
14,1
|
8,6
|
Ccag (105-140)
|
10,7
|
6,7
|
14,0
|
37,0
|
31,7
|
AL
|
1,72
|
1,65
|
30
|
1,0
|
0,73
|
0,70
|
518
|
12,4
|
8,6
|
CD 9 (Colluviosol)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
A (0-25/35)
|
23,6
|
12,5
|
14,1
|
15,5
|
34,2
|
A
|
1,86 (1,70)
|
1,75
|
2
|
1,2
|
0,85
|
1,01
|
8
|
14,5
|
8,0
|
S (25/35-50)
|
25,3
|
11,8
|
12,8
|
15,0
|
35,0
|
A
|
1,65
|
1,65
|
1
|
1,2
|
1,06
|
1,24
|
7
|
15,3
|
7,9
|
IIS (50-70/80)
|
14,9
|
11,7
|
12,8
|
14,6
|
46,0
|
ALO
|
1,55
|
1,55
|
50
|
1,0
|
0,47
|
0,61
|
9
|
16,7
|
8,1
|
Sca(g) (70/80-105)
|
11,4
|
18,7
|
20,1
|
18,9
|
30,9
|
A
|
1,72
|
1,65
|
3
|
2,3
|
1,04
|
0,79
|
258
|
9,8
|
8,7
|
IICca (105-125)
|
46,0
|
9,9
|
7,5
|
15,5
|
21,2
|
SA
|
1,74
|
1,65
|
30
|
0,4
|
0,75
|
0,82
|
288
|
7,4
|
8,6
|
Ccag (125-140)
|
24,1
|
17,7
|
10,9
|
13,9
|
33,3
|
A
|
1,86
|
1,65
|
10
|
0,6
|
0,96
|
1,10
|
20
|
9,2
|
8,5
|
SLc1 P1(Calcisol)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Aci (0-20)
|
10,6
|
9
|
16,7
|
24,0
|
39,7
|
AL
|
1,71 (1,50)
|
1,50
|
1
|
2,6
|
1,40
|
1,18
|
3
|
20,2
|
7,0
|
Sci (20-30)
|
1,9
|
8,7
|
16,9
|
26,0
|
46,5
|
ALO
|
1,61
|
1,65
|
1
|
1,9
|
0,68
|
1,14
|
5
|
20,5
|
7,1
|
Scig (30-50)
|
2,8
|
7,6
|
13,3
|
24,0
|
52,3
|
ALO
|
1,43
|
1,45
|
1
|
0,7
|
1,11
|
1,79
|
5
|
20,7
|
7,4
|
Scigx (50-120)
|
3,2
|
7,3
|
13,7
|
23,0
|
52,8
|
ALO
|
1,58
|
1,55
|
1
|
0,7
|
0,93
|
1,05
|
0
|
20,1
|
6,7
|
S/Ccig (120-140)
|
3,9
|
5,9
|
6,6
|
19,5
|
64,1
|
ALO
|
1,42
|
1,45
|
1
|
0,6
|
1,11
|
1,75
|
6
|
23,1
|
7,1
|
CDc 3 (Calcosol)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LAca (0-20)
|
3,7
|
4,9
|
21,9
|
28,7
|
40,7
|
AL
|
1,80 (1,69)
|
1,50
|
25
|
1,2
|
1,06
|
0,86
|
218
|
17,2
|
8,4
|
Sca (20-30/35)
|
11,4
|
6,0
|
21,6
|
25,5
|
35,5
|
AL
|
1,62
|
1,65
|
30
|
1,6
|
0,73
|
0,74
|
170
|
17,6
|
8,4
|
IIScak (30/35-100)
|
20,9
|
7,3
|
18,8
|
29,5
|
23,5
|
LAS
|
1,63
|
1,55
|
80
|
2,5
|
0,29
|
0,30
|
307
|
11,9
|
8,5
|
Scab (100-140)
|
8,5
|
7,3
|
21,7
|
26,9
|
35,6
|
AL
|
1,50
|
1,55
|
3
|
0,9
|
1,08
|
1,28
|
98
|
16,4
|
8,5
|
CD 8 (Brunisol)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LA (0-25)
|
2,6
|
5,0
|
19,2
|
27,9
|
45,4
|
ALO
|
1,42 (1,47)
|
1,30
|
1
|
1,9
|
1,30
|
1,15
|
14
|
21,4
|
8,2
|
S (25-40)
|
2,5
|
5,5
|
19,6
|
26,5
|
45,9
|
ALO
|
1,45
|
1,45
|
1
|
1,4
|
1,11
|
0,83
|
10
|
22,2
|
8,1
|
Sg (40-100)
|
1,6
|
4,1
|
16,8
|
24,7
|
52,8
|
ALO
|
1,44
|
1,45
|
2
|
0,6
|
1,10
|
1,40
|
12
|
24,2
|
8,3
|
IICk (100-130)
|
23,1
|
7,9
|
9,7
|
15,5
|
43,8
|
A
|
1,65
|
1,65
|
80
|
0,4
|
0,21
|
0,27
|
266
|
17,9
|
8,4
|
Yc1 P1 (Rendosol)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LAca (0-40)
|
7,4
|
3,8
|
7,8
|
39,7
|
41,4
|
AL
|
1,52 (1,50)
|
1,50
|
59
|
4,0
|
0,58
|
0,68
|
498
|
14,7
|
8,5
|
C1ca (40-75)
|
11,9
|
4,7
|
6,5
|
43,5
|
33,5
|
AL
|
1,64
|
1,65
|
86
|
4,0
|
0,15
|
0,19
|
555
|
13,1
|
8,5
|
C2ca (75-80)
|
19,0
|
8,2
|
5,9
|
49,4
|
17,5
|
LMS
|
1,87
|
1,55
|
80
|
1,1
|
0,36
|
0,35
|
769
|
4,0
|
9,0
|
notées surtout dans les horizons
organo-minéraux, où ? (Wcc) est
fortement supérieure à ? (Wp)
(LAca/Yc1 P1 : 0,66#177;0,035 cm3/cm3 et 0,51#177;0,06
pour ? (Wcc) et ?
(Wp) respectivement ; A/CD 9 : ?
(Wcc)= 0,52#177;0,072 et ?
(Wp) =0,37#177;0,015). La différence est
également importante dans les horizons de colluvionnement et dans
certains horizons de profondeur (IIScak/CDc 3 : ?
(Wcc)= 0,49#177;0,11 et ?
(Hp) =0,31#177;0,032; Ccag/CD 9 : 0,54#177;0,04 et
0,43#177;0,23 cm3/cm3 pour ?
(Wcc) et ? (Wp)
respectivement).
Les indices des vides (e) calculés à
partir des valeurs de la densité apparente mesurée
(ãd.m) suivent un comportement inverse.
Contrairement à la densité apparente, l'indice des vides des
inter-rangs est inférieur à ceux des rangs (LAca/CDc3:
0,47#177;0,053 et 0,56#177;0,025; A /CD 9: 0,42#177;0,031 et 0,56#177;0,03
cm3/cm3 pour l'interrang et le rang respectivement).

LA (0-20)
S1 (20-35)
S2 (35-58)
S/Cca(g) (58-
80)
Cca(g) (80-
105)
Ccag (105-
140)
IIScak (30/35-
75/100)
Scab (75/100-
140)
LAca (0-20)
Sca (20-
30/35)
I ndice d'eau (E) et
de vide (e)
3cm3) cm3/
cm3
0,2 0,4 0,6 0,8 1
CDc 3
Indice d'eau (E) et
de vide (e)
3cm3) cm3/
cm3
Aci (0-20)
Sci (20-30)
Scig (30-50)
Sgx (50-120)
S/Cg (120-
140)
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
SLc1 P1
Indi ce d'eau (E) et
de vide (e)
3 3
cm3/cm3)
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
LAca (0-40)
C1ca (40-75)
ca (75-<80)
Yc1 P1
Indicc d'eau (E) et de vide (e)
(33
cm3/
cm3
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
CDc 1
Indi ce d'eau
(E) t de vide (e)(
(3/3
cm3/
cm3
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
A (0-25/35)
S (25/35-50)
IIS (50-70/80)
Sca(g)
(70/80-105)
IICca (105-
125)
Ccag (125-
140)
CD 9
IIdi ce d'eau (E) et
de vide (e)
(33
cm3/
cm3
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
LA (0-25)
S (25-40)
Sg (40-
100/130)
IICk (100/130-
140)
CD 8
Figure 11 : Profils des indices de vide
(e) pour le rang et l'inter-rang. Indices d'eau à la
capacité champ ? (Wcc), au point de
flétrissement ? (Wpf) et à
l'humidité de prélèvement ?
(Wp). 16


Réserve utile (mm)
SLc1 P1
Profondeur (cm)
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140
Réserve utile (mm)
Yc1 P1
Profondeur (cm)
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140





Profondeur (cm)
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140
Réserve utile (mm)
CDc 3
2.2.3. Réserve utile
Les résultats de la réserve utile mesurée
(RUm) et prédite (RUp) sont
représentés dans le tableau 3 et dans les figures 12, 13 et
14.
La représentation du profil hydrique par tranche de 10
cm du sol (Fig.12), montre qu'il y a une variabilité de la
réserve utile. Cette dernière varie d'un horizon à l'autre
en relation avec son épaisseur et sa charge en éléments
grossiers. Les RU les plus élevées sont obtenues dans
les horizons faiblement chargés en éléments grossiers
(SLc1 P1), tandis que les plus faibles sont notées dans les horizons
dont le pourcentage de la terre fine est très faible à cause
d'une forte charge en éléments grossiers (Yc1 P1) (tableau 3).
Les réserves utiles mesurées
(RUm) exprimées en mm/cm du sol varient de 0,19
à 1,79 mm/cm. Celles prédites sont inférieures et
sont comprises entre 0,15 et 1,40 mm/cm. Les valeurs de RU (mm/cm) les
plus élevées sont enregistrées dans la parcelle SLc1 P1 et
les plus faibles sont obtenues dans la parcelle Yc1 P1 (tableau 3).
Les valeurs de la réserve utile mesurée sur des
échantillons non remaniés, prélevés à des
conditions proches de la capacité au champ sont supérieures
à celles estimées à partir de la classe de
pédotransfert de Bruand et al. (2004) (tableau 3 et Fig. 13). Le
regroupement des réserves utiles en fonction de type de l'horizon
montrent toujours que RUm> RUp, (une
exception pour les horizons organo-minéraux avec RUm<
RUp). Les RU les plus élevées sont
enregistrées dans les horizons structuraux (S) suivies par les horizons
organo-minéraux (A, LA). D'autre part, les RU les plus faibles
sont notées dans les horizons de profondeur notamment dans les horizons
de colluvionnement (IIS et IIC) (Fig. 13 et tableau 3).
Les réserves utiles totales (RUm
et RUp) les plus élevées sont
enregistrées dans les sols les plus profonds. L'existence au sein de
profil d'un horizon de colluvionnement, généralement caillouteux
réduit la valeur de la RU. C'est le cas de la parcelle CD 9,
qui a la même épaisseur que les parcelles CDc 1 et SLc1 P1, mais
avec deux horizons de colluvionnement et par conséquent une
réserve utile totale inférieure (CD 9:
RUm=124,67; RUp=114,19; CDc 1:
RUm=137,97; RUp=128,75; SLc1 P1:
RUm=176; RUp=142,11 mm) (Fig. 14)


Réserve utile (mm)

Profondeur (cm)
|
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140
|
|
CDc 1
Réserve utile (mm)
Profondeur (cm)
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140
CD 9
Réserve utile (mm)
Profondeur (cm)
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140

CD 8
Figure 12: Profils hydriques
représentés par tranche de 10 cm du sol.
(RUm, réserve utile mesurée,
RUp, prédite par la classe de pédotransfert de
Bruand et al. 2004).

Reserve utile (mm/cm)
2,1
0,9
0,6
0,3
0,0
1,8
1,5
1,2
RUm "RUp"
A,LA S C IIS IIC
CDc 1 CD 9 SLc1 P1 CD 8 CDc 3 Yc 1 P1
180
RUm
RUp
150
Reserve utile (mm)
120
90
60
30
0
Figure 13: Réserve utile
mesurée (RUm) et prédite
(RUp) par la classe de pédotransfert de Bruand et
al. (2004) par type d'horizon.
Figure 14: Réserve utile totale
mesurée (RUm) et prédite
(RUp) par la classe de pédotransfert de Bruand et
al. (2004).
2.3. Caractérisation du système
racinaire
L'étude des profils racinaires a permis de connaître
la classe, la densité et la profondeur des racines présentes. Le
tableau 4 et la figure 15 résument les propriétés du
système racinaire pour les parcelles étudiées.
Les profils cumulatifs montrent clairement que la biomasse
racinaire est dominée par des racines de petite taille (<2 mm). Quel
que soit l'horizon pédologique considéré, la
densité racinaire des racines de diamètre supérieure
à 10 mm est toujours plus faible.
La densité racinaire varie d'un type de sol à
l'autre et d'un horizon à l'autre. Les densités les plus
élevées (Dmax) sont obtenues dans les horizons
organo-minéraux et les horizons structuraux, ainsi que dans certains
horizons d'altération dont la charge en éléments grossiers
est assez importante (Ex : S/CD 8 : 467 racines/m2 ; A/CD 9 :360;
C1ca/Yc1 P1 : 457). Les densités racinaires minimales (Dmin)
sont obtenues dans les horizons d'altération (Ex : Ccag/CD 9: 80
racines/m2; IICk/CD 8 : 110) et dans certains horizons structuraux
qui présentent des
caractéristiques pédologiques particulières
(35 racines/m2 dans l'horizon Scab (CDc 3) très riche en
précipitation de CaCO3 et 73 dans l'horizon Sgx (SLc1 P1) très
hydromorphe et fragique).
D'après les résultats, les densités
racinaires totales (DRT) les plus importantes sont obtenues dans les sols les
moins profonds et les plus chargés en éléments grossiers
(361 racines /m2 dans la parcelle Yc1 P1), tandis que les
densités les plus faibles sont notées chez les sols les plus
profonds faiblement chargés en éléments grossiers (DRT=
116, 146 et 194 racines/m2 dans les parcelles CDc 3, SLc 1 P1 et CDc
1 respectivement).
L'organisation du système racinaire est en relation
avec les propriétés du sol. La pénétration et la
localisation des racines varient d'un horizon à l'autre en relation avec
sa compacité et sa charge en éléments grossiers. Dans les
horizons de surface, les racines prennent une direction horizontale et
pénètrent entre les agrégats et dans les galeries de la
pédofaune. La même chose pour les horizons caillouteux où
les racines sont très déviées par ces obstacles physiques
et se concentrent à la surface des cailloux et pénètrent
entre les espaces laissés par leur agencement. En profondeur, les
racines se comportent différemment : elles pénètrent
verticalement entre et dans les agrégats. La profondeur maximale
d'enracinement apparent (PMEA) est généralement non atteinte. En
effet des racines plongeantes ont été retrouvées au fond
de toutes les fosses creusées, ce qui signifie que les racines
prospectent les couches les plus profondes du sol et les horizons
d'altération.
Tableau 4 : Paramètres racinaires des
parcelles étudiées (d'après Curt et al. 1998)
(DRT : densité racinaire totale du profil,
HDmax, horizon de densité racinaire maximale,
HDmin, horizon de densité racinaire
minimale, Dmax, densité racinaire maximale,
Dmin, densité racinaire minimale, PMEA, profondeur maximale
d'enracinement apparent.)
Parcelle
|
DRT (racines /m2)
|
HDmax
|
HDmin
|
Dmax
(racines /m2)
|
Dmin
(racines /m2)
|
PMEA (cm)
|
CDc 3
|
116
|
LAca(0-20)
|
Scab(75/100-140)
|
340
|
35
|
>140
|
SLc 1 P1
|
146
|
Aci(0-20)
|
Sgx(50-120)
|
320
|
73
|
>140
|
Yc 1 P1
|
361
|
C1ca(40-75)
|
C2ca(75-<80)
|
457
|
220
|
>95
|
CDc 1
|
194
|
LA(0-20)
|
Ccag(105-140)
|
315
|
140
|
>140
|
CD 9
|
198
|
A(0-25/35)
|
Ccag(125-140)
|
360
|
80
|
>140
|
CD 8
|
197
|
S(25-40)
|
IICk(100/130-140)
|
467
|
110
|
>140
|

Densité racinaire
(racines/m2)
S/Cca(g)
Cca(g)
20
40
60
80
Profondeur (cm)
100
120
140
LA
S1
S2
Ccag
CDc 1
CDc1
20
40
60
80
A
S
IIS
Sca(g)
Profondeur (cm)
100
Densité racinaire
(racines/m2)
IISca
120
Ccag
140
CD 9
20
LA
S
40
120
IICk
140
Densité racinaire
(racines/m2)
60
Sg
80
100
Profondeur (cm)
CD 8
Aci
Sci
LAca
20
Aca
20
20
Sca
40
40
40
Scig
60
60
60
C1ca
C2ca
IIScaK
80
80
80
Sgx
100
100
100
Scab
120
120
120
S/Cg
140
140
140
Yc1 P1
CDc 3
SLc1 P1
Profondeur (cm)
Profondeur (cm)
Profondeur (cm)
Densité racinaire
(racines/m2)
Densité racinaire
(racines/m2)
Densité racinaire
(racines/m2)
Figure 15 : Profils racinaires cumulatifs des
densités racinaires de différentes classes de diamètre de
racines de vigne.
3. Discussion des résultats 3.1. Système
racinaire
Nous avons vu dans les résultats
précédents que le système racinaire se développe
bien suivant le contexte pédologique. Son organisation est sous l'effet
des propriétés du sol, parmi lesquelles : la compacité, la
charge en éléments grossiers, l'épaisseur et les
caractères physico-chimiques et hydriques (hydromorphie et la teneur en
carbonates de calcium).
L'épaisseur du sol et la présence d'un obstacle
physique (éléments grossiers) influencent les densités
racinaires totales (DRT). En effet, une faible profondeur due à une
roche mère superficielle associée à une charge importante
en éléments grossiers favorise le développement d'un
système racinaire très puissant capable de prospecter un maximum
de sol à la recherche des ressources nutritives et hydriques.
La densité racinaire des couches superficielles est
différente de celle des horizons sous-jacents. Les résultats ont
montré que l'essentiel de la biomasse racinaire se situe dans les
horizons de surface (0 à 60 cm de profondeur). Au-delà de cette
profondeur, la densité racinaire diminue progressivement pour atteindre
un niveau très faible (Fig. 15).
D'après les résultats des analyses
physico-chimiques (tableau 3), les horizons organo-minéraux et
structuraux sont plus riches en matière organique que les horizons de
profondeur. Sur la base de ces résultats on peut dire que la
fertilité des horizons de surface est à l'origine d'un
développement racinaire important qui permet d'assurer une bonne
alimentation minérale. De l'autre côté, une faible teneur
en matière organique dans les horizons profonds
(généralement humides) associée à une faible
colonisation racinaire dominée par les racines plongeantes, nous laisse
penser qu'une grande partie des racines dans ces horizons assure l'essentiel de
l'alimentation en eau. Ces résultats sont en accords avec les remarques
de Choné (communication personnelle). Cet auteur attribue le rôle
de la nutrition minérale aux racines développées dans les
horizons de surface et le rôle de l'alimentation hydrique aux racines
plongeantes. Les auteurs s'accordent à définir une couche de sol
pour laquelle l'enracinement est maximum (Tournebize 2001). D'après
Huglin et Schneider (1998), cette zone correspond à la couche la plus
riche qui se situe dans les horizons de surface. Une différence de la
concentration en éléments nutritifs est en fait à
l'origine d'une colonisation racinaire préférentielle (Carbonneau
1984).
Lebon (1993); Curt et al. (1998) ont noté le rôle
essentiel de l'enracinement profond dans les phénomènes de la
régulation de l'alimentation hydrique notamment en périodes de
fortes contraintes hydriques. Cependant un approfondissement du système
racinaire pour puiser l'eau des horizons inférieurs présente
l'inconvénient de prospecter des zones moins riches en
éléments nutritifs (Tournebize 2001).
Le choix du porte greffe doit être raisonné en
relation avec les propriétés du sol. Dans des sols caillouteux et
moins épais (faible pourcentage de terre fine), il est
préférable d'opter pour des portes greffes capables d'assurer une
bonne couverture racinaire, afin de garantir une alimentation minérale
et hydrique suffisantes et d'éviter les phénomènes de
carences et de stress hydriques.
3.2. Profil hydrique
L'étude des propriétés hydriques illustre
des comportements différents en relation avec le type de sol et de
l'horizon. D'après les résultats des mesures de la teneur en eau
sur des échantillons à structure non remaniée,
l'humidité à la capacité au champ Wcc
(pF=2) est plus proche de celle du prélèvement
Wp avec une légère supériorité
pour Wcc , particulièrement dans les horizons de
surface qui se dessèchent très rapidement sous l'effet de
l'évaporation du sol et du prélèvement racinaire (Fig.
11).
Nous avons comparé les résultats de la teneur en
eau volumique à la capacité au champ cc
(cm3/cm3) et l'humidité de
prélèvement p (cm3/cm3)
pour l'ensemble des échantillons étudiés (28 horizons) par
un test statistique (ANOVA) (Fig. 16). Le test montre que la différence
entre cc et p est non significative
à 5% (P>0,05). Globalement, nous considérons que nos
conditions de prélèvement sont proches de la capacité au
champ et répondent bien aux exigences de prélèvement. De
plus, la teneur en eau à pF=2 est représentative de la
capacité au champ de nos sols.
Nos résultats sont similaires aux nombreuses
études effectuées sur différents types de sols (Bruand et
al. 1996; Bigorre 2000; Quentin et al. 2001; Morvan et al. 2004). Ces auteurs
ont montré que l'humidité à la capacité au champ
mesurée sur des échantillons à structure conservée
correspond à une valeur de pF=2.
Teneur en eau volum ique (cm 3/cm 3)
|
0,5
|
|
|
|
F=2,43 P=0,125
NS (P>0,05)
|
0,4
|
|
A
|
A
|
0,3
|
|
|
|
|
0,2
|
|
|
|
|
Up Dcc
Figure 16: Comparaison entre la teneur en eau
volumique à la capacité au champ ( cc) et
l'humidité volumique de prélèvement ( p)
(analyse de la variance ANOVA. NS, différence non significative).
Les résultats des calculs de la réserve utile
ont révélé notamment l'importance de l'épaisseur,
de la charge en éléments grossiers et du type d'horizon. Les
valeurs de RU les plus élevées sont enregistrées
dans les sols profonds et faiblement chargés en éléments
grossiers (tableau 3 et Fig. 12 et 14). Au niveau des horizons, les valeurs les
plus élevées sont notées chez les horizons les plus
proches de la surface dont la teneur en matière organique est plus
importante par rapport aux horizons sous-jacents (Fig. 13; tableau 3).
Les réserves utiles prédites par la classe de
pédotransfert de Bruand et al. (2004) sont toujours inférieures
à celles mesurées au laboratoire sur des mottes à
structure conservée. La figure 17 illustre les valeurs de la
réserve utile prédite sous-estimées et surestimées
; d'après la figure, RUp est
généralement sous-estimée (RUp<
RUm). Les valeurs surestimées
(RUp> RUm) correspondent aux
horizons organo-minéraux comme observé précédemment
sur la figure 13. Le calcul de EMP et ETP (tableau 5) montre
que la prédiction sous-estime la réserve utile pour
l'ensemble des parcelles (EMP<0) et la
précision de l'estimation (ETP) est d'autant plus faible que le
sol est plus profond.
Tableau 4 : Erreurs moyennes (EMP) et
écarts types de prédiction (ETP) de la réserve
utile.
Parcelle
|
EMP
|
ETP
|
CDc 3
|
-0,80
|
1,38
|
SLc1 P1
|
-6,78
|
13,56
|
Yc1 P1
|
-1,69
|
2,40
|
CDc 1
|
-1,54
|
3,44
|
CD 9
|
-1,65
|
3,69
|
CD 8
|
-2,13
|
3,69
|

RUpOrn carp
0,5
1,5
2
0
1
0 0,5 1 1,5 2
RUm (mm/cm)
RUp>RUm
RUp<RUm
x=y
Figure 17 : Relation entre réserves
utiles mesurées (RUm) et prédites
(RUp).
Pour comparer les valeurs de RU mesurées et
prédites, nous avons fait un test ANOVA pour l'ensemble des
échantillons étudiés (Fig. 18). D'après le test, la
différence entre RUm et RUp est
non significative à 5 % (P>0,05). En revanche, des
différences ont été notées dans les horizons
organo-minéraux (RUm<RUp) (Fig.13 et
17). Ceciest expliqué par une différence des teneurs
en matières organiques entre les sols utilisés pour
établir la base de données et nos sols viticoles. D'une
manière générale, cette approche donne des valeurs proches
de celles mesurées avec une légère sous-estimation
(différence non significative).
RUm RUp
Reserve utile (mm/cm)
2
0
1
F=0,92 P=0,341
NS (P>0,05)
Figure 18: Comparaison entre la
réserve utile mesurée (RUm) et prédite
(RUp) (analyse de la variance ANOVA. NS, différence
non significative)
D'après les résultats obtenus par Morvan et al.
(2004), qui ont testé plusieurs classes de pédotransfert de
différentes origines géographiques, la classe de
pédotransfert de Bruand et al. (2004) donne de meilleurs
résultats que les autres. Ces résultats sont comparables aux
nôtres, c'est-à-dire une légère sous-estimation de
la réserve utile (EMP<0). Une autre étude
effectuée par Al Majou et al. (2005) a montré que la
prédiction donne des résultats différents en fonction du
type d'horizon (sous-estimation pour les horizons organo-minéraux et sur
estimation pour les autres horizons).
L'étude des propriétés hydriques des sols
est longue et coûteuse à mesurer, c'est pourquoi des outils de
prédiction ont été développés afin de les
estimer à partir de la nature des constituants et de leurs
propriétés. Néanmoins, cette approche prend un
caractère régional et devient moins précise dès
qu'on s'éloigne de son origine géologique et la prédiction
devient moins bonne. Il est en effet très important de prendre en compte
la gamme de sols sur laquelle elle a été définie, et leurs
propriétés pédologiques notamment la teneur en
matière organique. Ce paramètre est très variable d'un sol
à l'autre. Les sols forestiers et de prairies contiennent des taux
très importants par rapport aux sols cultivés et viticoles. De
nombreuses études ont montré que la matière organique
augmente la rétention d'eau autant à la capacité au champ
qu'au point de flétrissement (Bauer et Black 1992 ; Saxton et Rawls
2005). Emerson (1995) a souligné que la matière organique
accroît nettement la rétention de l'eau aux hauts potentiels et ne
joue quasiment aucun rôle sur la rétention de l'eau au point de
flétrissement. Ceci peut expliquer la raison pour laquelle
RUp est supérieure à RUm
dans les horizons de surface (différence de la teneur en matière
organique entre nos échantillons et les sols sur lesquels la classe de
pédotransfert a été établie).
La stratification en fonction de certains critères
pédologiques et de l'usage du sol est malheureusement trop souvent mal
prise en compte par les classes de pédotransfert. Une recherche plus
approfondie sur des paramètres prenant en compte un découpage en
fonction de propriétés pédologiques (matériau
parental, minéralogie des argiles et caractéristiques de la
fraction organique) et de l'usage du sol devrait permettre d'aboutir à
une bonne précision de la prédiction (Bruand et al. 1996 ;
Bigorre 2000 ; Bruand et al. 2003).
Le problème des sols caillouteux ou, de façon
générale, à éléments grossiers est toujours
posé. Ils ne sont que rarement étudiés tant la mesure de
leurs propriétés de rétention en eau fait l'objet des
contraintes méthodiques (Bruand et al. 2003). Dans des sols viticoles de
type Calcosol, Rendosol, Calcisol et Colluviosol généralement
à forte charge en éléments grossiers, la pratique la plus
fréquente pour déterminer leur réserve utile est de
considérer les éléments grossiers sans effet sur la
rétention en eau, car ils n'ont pas de porosité pour retenir
l'eau ou bien l'eau retenue n'est plus accessible pour les plantes. Les travaux
de Coutadeur et al. (2000); Cousin et al. (2003), sur des Calcosol caillouteux
ont montré que la non prise en compte de la phase caillouteuse dans les
calculs de la réserve utile conduit à des surestimations de 22
à 39% de la RU. De même, sa prise en compte en tant que
phase inerte sous estime la RU de 8 à 34%. Ces auteurs ont
conclu que l'existence d'une fraction fine à la surface et entre les
éléments grossiers participe à la rétention en eau
du sol.
Le rôle de l'aspect méthodologique est non
négligeable pour étudier les propriétés hydriques
des sols. Des mauvaises conditions de prélèvement et de
conservation des échantillons peuvent modifier défavorablement
les résultats obtenus. En plus, une période suffisante pour
établir l'équilibre entre les échantillons et le potentiel
appliqué est nécessaire. Cette dernière est très
variable d'une texture à l'autre. Elle peut aller de 3 jours à
plus
d'une semaine parfois pour les sols à forte teneur en
argile, car l'eau énergiquement retenue dans les micropores
s'élimine très lentement.
3.3. Modélisation du bilan hydrique
Le modèle de bilan hydrique utilisé a permis de
suivre le vécu de la vigne au cours de la saison 2010 (Fig. 19).
La FTSW représente la partie de la
réserve utile disponible pour la vigne, elle reflète
l'évolution du stock d'eau qui se vide suite à des
prélèvements par évapotranspiration et se remplit par des
apports extérieurs sous forme de pluie.


SLc1 P1
(RUm=176 mm)
(RUm=98,74 mm)
CDc 3
100
60
100
60
90
90
50
50
80
80
70
70
40
40
Pluie (mm)
FTSW (%)
Pluie (mm)
FTSW (%)
60
60
Contrainte nulle
Contrainte nulle
50
30
50
30
40
40
20
20
30
Faible
30
Faible
20
20
10
10
Modérée
Modérée
10
10
Forte
Forte
0
0
0
0
fevr
fevr
avr
avr
janv
janv
juin
aout
mars
mai
juil
aout
mars
mai
juin
juil
(RUm=41,68mm)
Yc1 P1
(RUm=137,97 mm)
CDc 1
100
60
100
60
90
90
50
50
80
80
70
70
40
40
Pluie (mm)
Pluie (mm)
FTSW (%)
FTSW (%)
60
60
Contrainte nulle
Contrainte nulle
50
30
50
30
40
40
20
20
30
Faible
30
Faible
20
20
10
10
Modérée
Modérée
10
10
Forte
Forte
0
0
0
0
fevr
fevr
avr
avr
janv
janv
aout
aout
mars
mai
juin
mars
mai
juin
juil
juil
CD 9
(RUm=124,07 mm)
CD 8
(RUm=129,85 mm)
100
60
100
60
90
90
50
50
80
80
70
70
40
40
Pluie (mm)
Pluie (mm)
FTSW (%)
FTSW (%)
60
60
Contrainte nulle
Contrainte nulle
50
30
50
30
40
40
20
20
30
30
Faible
Faible
20
20
10
10
Modérée Forte
Modérée
10
10
Forte
0
0
0
0
fevr
fevr
avr
avr
janv
janv
aout
mars
mai
juin
juin
aout
juil
mars
mai
juil
plante FTSW au cours de la saison 2010 (janvier-fin
août). Les données climatiques sont obtenues à partir des
stations météos Figure 18: Bilan hydrique
modélisé selon le modèle de Lebon et al. (2003). Suivi de
la fraction d'eau du sol utilisable par la de : Rully (SLc1 P1), Beaune (CD9,
CDc 1 et CD 8), Dijon/Longvic (CDc 3) et Chablis (Yc1 P1).
D'après les résultats, le niveau de la
contrainte subie par la vigne varie d'un type de sol à l'autre en
relation avec sa réserve utile. Dans les sols avec une RU>90
mm (CDc3, SLc1 P1, CDc 1, CD 9 et CD 8), FTSW est toujours à un
niveau supérieur à 40% (contrainte nulle), sauf durant la fin du
mois de juillet et durant le mois d'août où, il apparaît une
contrainte faible pour les parcelles CDc 3, CDc 1, CD 9 et CD 8. Les sols avec
une faible réserve en eau (RU<50 mm) (sols peu profonds et
chargés en éléments grossiers) sont les plus
exposés à l'épuisement de leur stock d'eau, ceci se
traduit par une faible quantité d'eau disponible pour la plante. La
parcelle Yc1 P1 (RU=41,68 mm) est le cas le plus extrême. Une
contrainte faible est apparue à partir du mois de juin et évolue
vers une contrainte forte au début de juillet (FTSW<7%). Une
quantité de pluie (27,1 mm) durant la deuxième semaine permet de
diminuer l'intensité de la contrainte (contrainte faible).Vers la fin de
juillet et jusqu'à mi-août, une contrainte forte est
réapparue (FTSW=0), elle est accentuée par l'absence de
pluie.
Globalement dans les sols profonds et avec une charge
négligeable en éléments grossiers, la vigne ne subit
aucune contrainte hydrique (SLc1 P1: FTSW>40 %). Une faible
contrainte (21%<FTSW<40%) à la fin de la saison est
enregistrée dans les sols profonds avec une charge en
éléments grossiers faible à moyenne (CDc 1, CDc 3, CD 8,
CD 9). La vigne subit une forte contrainte (FTSW<0%) dans le sol
caillouteux et peu profond, cette situation est aggravée par une faible
quantité de pluie durant cette période (Yc1 P1).
Le régime hydrique de la vigne joue un rôle
essentiel sur le développement végétatif et sur la
maturation du raisin (Bois 2007); une alimentation hydrique déficiente
réduit sa production végétative. Les auteurs sont unanimes
qu'une contrainte hydrique modérée est favorable à une
production de qualité, car il induit un arrêt de
développement végétatif au profit de la production et
l'accumulation des sucres et polyphénols (Van Leeuwen et Seguin 1994 ;
Tregoat et al. 2002; Van Leeuwen et al. 2004).
Comme évoqué dans les parties
précédentes, ce modèle de bilan hydrique repose sur un
fonctionnement de type réservoir. Les limites actuelles d'un tel
modèle résident toutefois dans l'absence de la prise en compte
des flux hydriques liées aux remontées capillaires, des
mouvements souterrains notamment dans les horizons de colluvionnement (bon
drainage) et des pertes par ruissellement de la surface. La transpiration de la
végétation intercalaire est également non
intégrée dans ce modèle.
Conclusion générale
Ce travail est consacré à la caractérisation
de la réserve utile des sols viticoles bourguignons et du système
racinaire de la vigne en relation avec l'organisation du sol.
L'étude du terrain a révélé
l'identification de 6 types de sols différents, dont les
propriétés physico-chimiques, la profondeur et la charge en
éléments grossiers sont variables d'un sol à l'autre.
L'organisation du système racinaire est
dépendant des caractéristiques du sol. Les densités
racinaires les plus élevées sont enregistrées dans les
sols moins profonds avec une charge élevée en
éléments grossiers. La colonisation racinaire est maximale dans
les horizons de surface et faible en profondeur. Cette colonisation
préférentielle est en relation avec la différence de
teneur en matière organique entre les horizons de surface et les
horizons sous-jacents.
L'étude des propriétés hydriques des
échantillons à structure conservée, prélevés
dans des conditions proche de la capacité au champ révèle
que la réserve utile est très variable d'un sol à l'autre
en relation avec le type d'horizon, la charge en éléments
grossiers et l'épaisseur du sol. Les réserves utiles les plus
élevées sont obtenues dans les sols peu caillouteux et plus
profonds. Au sein d'un même sol, les horizons de surface enregistrent les
valeurs les plus élevées par rapport aux horizons de
profondeur.
L'utilisation de la classe de pédotransfert
proposée par Bruand et al. (2004) conduit à des valeurs de la
réserve utile proches de celles mesurées, avec une
légère sous-estimation (différence non significative). La
prédiction est surestimée pour les horizons
organo-minéraux, cela revient probablement à une
différence de teneur en matière organique entre nos
échantillons et les sols utilisés pour élaborer la classe
de pédotransfert.
La modélisation de bilan hydrique a montré qu'il
n'y a pas de contrainte hydrique pour les parcelles assez profondes et pauvres
en éléments grossiers. En revanche, une forte contrainte est
enregistrée dans les parcelles à faible réserve utile due
à une forte charge en éléments grossiers associée
et une faible profondeur.
Ces résultats serviront de base pour un suivi à
long terme de ces parcelles notamment pour rechercher des éventuelles
relations entre les propriétés hydriques des sols et l'expression
de certaines maladies (maladies du bois) soupçonnées d'avoir un
lien avec l'alimentation hydrique de la vigne.
Enfin, une prise en compte des éléments
grossiers, le choix des conditions de prélèvement et de
conservation des échantillons, ainsi que le respect du protocole
expérimental notamment la durée d'équilibre des
échantillons peuvent améliorer considérablement les
résultats.
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