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La protection de l'écosysteme forestier congolais: cas de la réserve naturelle d'Itombwe

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par Moussa RUBUYE MUSAFIRI
Universite Officielle de Bukavu - Licence en Droit 2008
  

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Paragraphe 2 : Mode de gestion appropriée pour la RNI

· Conservation et développement

La conservation, comme le développement, est au service des êtres humains. Alors que le développement est pour l'homme un moyen d'atteindre ses buts, en grande partie par l'utilisation de la biosphère, la conservation le lui permet en s'assurant que la biosphère pourra être utilisée indéfiniment. Le souci d'assurer la pérennité des ressources vivantes manifesté dans la conservation se justifie par la nature de celles-ci (renouvelables et destructibles) ; c'est aussi une éthique qui s'exprime dans la conviction selon laquelle « nous n'avons pas hérité la Terre de nos parents, nous l'empruntons à nos enfants ».

Ainsi la conservation des ressources vivantes a trois objectifs spécifiques, à savoir :

a. maintenir les processus écologiques essentiels et les systèmes entretenant la vie ;

b. préserver la diversité génétique (faune et flore) ;

c. veiller à l'utilisation durable des espèces et des écosystèmes pour la survie de l'humanité. Cependant, il ne faudrait pas en conclure que la conservation est une solution suffisante.

On ne peut pas attendre des hommes et des femmes dont la survie, même, est précaire et dont les perspectives d'une prospérité temporaire sont fort sombres, qu'ils réagissent favorablement aux appels qui les invitent à subordonner la satisfaction de leurs besoins fondamentaux à court terme à la possibilité d'obtenir des avantages à long terme.

La conservation doit donc aller de pair avec les mesures permettant de répondre aux besoins économiques immédiats. Seul le développement peut briser le cercle vicieux du dénouement qui cause la dégradation entraînant à son tour une pauvreté accrue. Et la Commission Brundtland (1988) d'affirmer : « la pauvreté est à la fois cause et effet des problèmes mondiaux de l'environnement ».

Mais pour ne pas porter en lui les germes de l'échec, le développement doit être durable, et la conservation contribue à le rendre plus durable. Etant donné que la forêt d'Itombwe n'à pas encore un statut juridique de protection, la conservation doit impérativement être participative. Car, cette dernière doit prendre en considération les points de vue, desiderata et aspirations de toutes les couches des populations.

En effet, dans le passé, il était encore possible de créer des aires protégées sans trop se préoccuper de l'espace avoisinant. Actuellement cela devient impossible. Dans le contexte actuel, des pressions de plus en plus fortes s'exercent sur les aires protégées qui ont été créées dans le passé, il y a parfois très longtemps déjà. Mais, le contexte s'est profondément modifié depuis l'époque de la création de ces sanctuaires. Il y a donc lieu de réévaluer la situation et de considérer les mesures à prendre, en vue d'établir un nouvel équilibre entre l'aire protégée et le territoire avoisinant. Voilà pourquoi la protection de la forêt d'Itombwe devra suivre le système de zonage. Ce dernier est une technique d'aménagement du territoire. Pour Michel MALDAGUE (1989) « l'aménagement du territoire comprend différentes interventions qui constituent la transformation, dans l'espace, de la division que l'on se fait du développement actuel et futur de la société. C'est l'affectation des terres en fonction de leurs aptitudes de leurs caractéristiques et des objectifs fixes.

Quel que soit son but, la priorité doit être de maintenir la stabilité dynamique et la productivité des écosystèmes. Toute action entreprise en matière d'aménagement doit viser à optimiser les interrelations qui existent entre les ressources et les exploitants ou usagers (populations locales).

Ainsi donc, conformément au plan d'action pour les réserves de la biosphère de l'UNESCO, le zonage de la réserve d'Itombwe devra comprendre les caractéristiques suivantes :

a. des zones de protection intégrale comprenant des centres d'endémisme et les richesses génétiques ;

b. des zones-tampons se prêtant à des exercices destinées à mettre au point, évaluer et démontrer des méthodes de mise en valeur durable ;

c. des zones à usage multiple : ce sont des paysages résultant de l'application des pratiques traditionnelles d'utilisation des terres ou encore des écosystèmes transformées ou dégradés qui se prêtent à une restauration visant à les ramener à des conditions naturelles ou proches de l'état naturel.

Ces zones comportent aussi plusieurs activités humaines (établissement humain, agriculture, élevage, tourisme, ...) formant ainsi une zone de coopération ou de développement garantissant des modes d'utilisation des ressources compatibles avec les fonctions de conservation et des recherches des autres zones de la réserve.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand