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Ecotourisme: une amélioration de la contribution de la pratique touristique dans les PED ? Exemple de Madagascar

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par Mathieu Meyer
Sup de Co Reims - Master en Management 2010
  

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3.2.2 Le manque d'organisation et de structure du secteur est un frein à la synergie écotouristique

La salarisation des emplois touristiques présente certes l'avantage des revenus plus conséquents et plus stables, mais est loin d'intégrer les populations locales dans la gestion des enjeux. Economiquement parlant, les revenus redistribués sont dorénavant devenus un complément nécessaire, réduisant au moins partiellement la situation de pauvreté des populations. Ces emplois aident à lutter contre le fort chômage rural, créant une alternative aux activités traditionnelles de survie, comme l'agriculture. Ils sont aussi un moyen de sédentariser les villageois, réduisant ainsi les flux migratoires internes et surtout l'exode rural. Si le tourisme paternaliste n'apporte pas autant que le pourrait l'écotourisme aux communautés, cet aspect économique et social, par l'emploi, est un pis-aller dans un contexte d'extrême pauvreté, où le développement de l'écotourisme semble souffrir d'un manque de support.

Si la demande et la volonté de faire de Madagascar une destination écotouristique de premier rang existent, le développement de cette niche est ralenti par une structure et une organisation du secteur qui font défaut. La retombée sur les emplois et la redistribution de revenus s'en fait directement ressentir. Ces établissements, de taille souvent modeste (10 à 15 chambres), se situent majoritairement dans les zones enclavées, mal desservies. L'accès à ces villages est difficile, d'une part par la faible fréquence et fiabilité des moyens de transports, et d'autre part par le mauvais état des infrastructures de communications reliant ces zones. Le transport est long et cher, non seulement pour les personnes, mais aussi pour les marchandises. De même, la qualité des services proposés est inférieure aux établissements hôteliers traditionnels, excepté les rares écolodges haut de gamme. Les normes internationales d'hébergement ne se rencontrent que peu de fois en réalité. Aucune norme n'existant d'ailleurs en termes d'écotourisme, la qualité des prestations varie très largement. Institutionnellement, le manque de transparence de établissements écotouristiques, ne jouissant d'aucune certification reconnue et reconnaissable, peut laisser le consommateur dans une certaine confusion dans ses choix. La conséquence directe pour les établissements est une faiblesse de fréquentation, impliquant une adaptation des ressources humaines à cette situation, celle-ci étant due à un défaut d'infrastructures correctes et un défaut de lisibilité.

De plus, la coopération entre les acteurs est une condition essentielle au tourisme pour en faire un vecteur de développement régional. Or, ce pouvoir de négociation semble parfois faire défaut aux communautés à Madagascar : ne valorisant pas elles-mêmes les ressources naturelles, le montant des revenus perçus va être le fruit de négociations entre ces protagonistes. L'association Madagascar National Parks, gestionnaires des parcs naturels, reverse par exemple 50% de ses recettes aux communautés. Des partenariats communautés-privés peuvent exister pour soutenir le développement local. C'est le cas de certains opérateurs privés de la région d'Ifaty, qui font appel aux services locaux de transports (pirogues). Mais ces accords ne sont porteurs qu'à la condition où chacune des parties respecte ses engagements, ce qui, malheureusement, n'est pas toujours le cas [Chaboud, Méral et Andrianambinina, 2004].

L'Etat malgache semble aussi répondre à cette nécessité de structuration du secteur en créant des programmes d'appui et de professionnalisation du tourisme. Cette démarche fait partie des priorités établies dans le Défi 8, Engagement 6 du Madagascar Action Plan, « promouvoir et développer intensivement le secteur du tourisme » [MAP, 2006]. La création de l'Institut National de Tourisme et d'Hôtellerie (INTH) à eu pour vocation d'assurer la formation aux métiers du tourisme, en proposant des filières de formation initiale et continue, pour faire de ce secteur une véritable activité professionnelle. Selon l'INTH, son objectif est de « former au métier de demain et au besoin des entreprises ». Cette formation, d'une durée de deux ans, sanctionne d'un Diplôme d'Etudes Supérieures en Tourisme et Hôtellerie (DESTH), et incluse douze semaines de stages. La professionnalisation des métiers du tourisme et de l'hôtellerie permet d'améliorer la qualité générale des prestations touristiques de l'île, dynamisant ce secteur, créant une opportunité aux acteurs locaux de mieux maitriser les enjeux de cette activité et de profiter à un degré plus poussé des vertus de l'écotourisme.

Cependant, une meilleure intégration des activités touristiques dans le tissu local peut aussi répondre à d'autres attentes. Si les enjeux économiques et sociaux sont surtout profitables aux communautés, le touriste n'est pas non plus laissé pour compte en décidant de pratiquer l'écotourisme.

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