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REPUBLIQUE DU MALI
MINISTERE DE L'EDUCATION
UNIVERSITE DE BAMAKO
Un Peuple - Un But - Une Foi
Faculté de Médecine, de Pharmacie et
d'Odonto-Stomatologie
Année universitaire 2004-2005 Thèse N°
/2005
THESE
Présentée et Soutenue Publiquement le
Jeudi 09 Juin 2005 devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie
et d'Odonto-stomatologie Par Monsieur
Pour obtenir le Grade de Docteur en
Médecine (Diplôme d'État)
JURY
Président : Pr. ISSA TRAORE
Membre : Dr. SOULEYMANE DIALLO
Directeur de thèse : Pr. MAMADOU K.
TOURE
Co-Directeur de thèse: Dr. DIENEBA
DOUMBIA
FACULTE DE MEDECINE, DE PHARMACIE ET
D'ODONTO-STOMATOLOGIE ANNEE UNIVERSITAIRE 2004 - 2005
ADMINISTRATION
DOYEN : Mr MOUSSA TRAORE - PROFESSEUR
1ER ASSESSEUR : Mr MASSA SANOGO - MAITRE DE
CONFERENCES
2èmeASSESSEUR : Mr
GANGALY DIALLO - MAITRE DE CONFERENCES AGREGE.
SECRETAIRE PRINCIPAL : Mr YEMENIGUE ALBERT
DEMBELE - MAITRE DE CONFERENCES AGREGE. AGENT COMPTABLE : Mme
COULIBALY FATOUMATA TALL - CONTROLLEUR DES FINANCES
LES PROFESSEURS HONORAIRES
Mr Alou BA Ophtalmologie
Mr Bocar SALL Orthopédie-Traumatologie -
Secourisme
Mr Souleymane SANGARE Pneumo-phtisiologie
Mr Yaya FOFANA Hématologie
Mr Mamadou L. TRAORE Chirurgie
Générale
Mr Balla COULIBALY Pédiatrie
Mr Mamadou DEMBELE Chirurgie
Générale
Mr Mamadou KOUMARE Pharmacognosie
Mr Mohamed TOURE Pédiatrie
Mr Ali Nouhoum DIALLO Médecine interne
Mr Aly GUINDO Gastro-Entérologie
LISTE DU PERSONNEL ENSEIGNANT PAR D.E.R. & PAR
GRADE D.E.R DE CHIRURGIE ET SPECIALITES CHIRURGICALES 1.
PROFESSEURS
Mr Abdel Karim KOUMARE Chirurgie
Générale
Mr Sambou SOUMARE Chirurgie
Générale
Mr Abdou Alassane TOURE Orthopédie -
Traumatologie, Chef de D.E.R.
Mr Kalilou OUATTARA Urologie
Mr Amadou DOLO Gynéco
Obstétrique
Mr Alhousseini Ag MOHAMED O.R.L
2. MAITRES DE CONFERENCES AGREGES
Mr Abdoulaye DIALLO Anesthésie -
Réanimation
Mr Djibril SANGARE Chirurgie
Générale
Mr Abdel Kader TRAORE Dit DIOP Chirurgie
Générale
Mr Gangaly DIALLO Chirurgie Viscérale
Mr Abdoulaye DIALLO Ophtalmologie
Mr. Mamadou TRAORE
Gynéco-Obstétrique
3. MAITRES DE CONFERENCES
Mme SY Aïda SOW Gynéco
Obstétrique
Mr Salif DIAKITE Gynéco
Obstétrique
4. MAITRES ASSISTANTS
Mr Youssouf COULIBALY Anesthésie -
Réanimation
Mme DIALLO Fatimata S. DIABATE
Gynéco-Obstétrique
Mr Sadio YENA Chirurgie Générale et
thoracique
Mr Filifing SISSOKO Chirurgie
Générale
Mr Issa DIARRA
Gynéco-obstétrique
5. ASSISTANTS CHEFS DE CLINIQUE
Mme Diénéba DOUMBIA Anesthésie -
Réanimation
Mr Mamadou L. DIOMBANA Stomatologie
Mr Sékou SIDIBE Orthopédie
-Traumatologie
Mr Abdoulaye DIALLO Anesthésie -
Réanimation
Mr Tiéman COULIBALY Orthopédie -
Traumatologie
Mme TRAORE J. THOMAS Ophtalmologie
Mr Nouhoum ONGOIBA Anatomie & Chirurgie
Générale
Mr Zanafon OUATTARA Urologie
Mr Zimogo Zié SANOGO Chirurgie
Générale
Mr Adama SANGARE Orthopédie -
Traumatologie
Mme TOGOLA Fanta KONIPO ORL
Mr Sanoussi BAMANI Ophtalmologie
Mr Doulaye SACKO Ophtalmologie
Mr Ibrahim ALWATA Orthopédie -
Traumatologie
Mr Lamine TRAORE Ophtalmologie
Mr Mady MAKALOU Urologie
Mr Niani MOUNKORO
Gynécologie-Obstétrique
Mr Tiemoko D. COULIBALY Odontologie
Mr Aly TEMBELY Gynécologie
Obstétrique
Mr Souleymane TOGORA Odontologie
Mr Mohamed KEITA O.R.L
Mr Samba Karim TIMBO O.R.L
D.E.R DE SCIENCES FONDAMENTALES
1. PROFESSEURS
Mr Daouda DIALLO Chimie Générale &
Minérale
Mr Siné BAYO
Anatomie-Pathologie-Histoembryologie
Mr Amadou DIALLO Biologie
Mr Moussa HARAMA Chimie Organique
Mr Ogobara DOUMBO Parasitologie-Mycologie
2. MAITRES DE CONFERENCES AGREGES
Mr Yénimégué Albert DEMBELE Chimie
Organique
Mr Anatole TOUNKARA Immunologie, chef de
D.E.R
Mr Amadou TOURE Histo-embryologie
Mr. Flabou Bougoudogo
Bactériologie-Virologie
Mr Amagana DOLO Parasitologie
3. MAITRES DE CONFERENCES
Mr Bakary M. CISSE Biochimie
Mr Abdrahamane S. MAIGA Parasitologie
Mr Adama DIARRA Physiologie
Mr Mamadou KONE Physiologie
Mr.Massa SANOGO Chimie Analytique
4. MAITRES ASSISTANTS
Mr Mahamadou CISSE Biologie
Mr Sékou F.M. TRAORE Entomologie
médicale
Mr Abdoulaye DABO Malacologie, Biologie
Animale
Mr Abdrahamane TOUNKARA Biochimie
Mr Ibrahim I. MAIGA Bactériologie -
Virologie
Mr Moussa Issa DIARRA Biophysique
Mr Kaourou DOUCOURE Biologie
Mr Bouréma KOURIBA Immunologie
Mr Souleymane DIALLO
Bactériologie-Virologie
Mr Cheik Bougadari TRAORE Anatomie-Pathologie
Mr Lassana DOUMBIA Chimie organique
5. ASSISTANTS
Mr Mounirou BABY Hématologie
Mr Mahamadou A. THERA Parasitologie
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moléculaire
Mr Guimogo DOLO Entomologie
moléculaire
Mr Abdoulaye TOURE Entomologie
moléculaire
Mr Djibril SANGARE Entomologie
moléculaire
Mr Mouctar DIALLO Biologie parasitologie
Mr Boubacar TRAORE Immunologie
Mr Bokary Sacko Biochimie
D.E.R DE MEDECINE ET SPECIALITES MEDICALES 1.
PROFESSEURS
Mr Mamadou K. TOURE Cardiologie
Mr Issa TRAORE Radiologie
Mr Abdoulaye Ag RHALY Médecine Interne
Mr Mahamane K MAIGA Néphrologie
Mr Baba KOUMARE Psychiatrie, Chef de DER
Mr Moussa TRAORE Neurologie
Mr Mamadou M. KEITA Pédiatrie
Mr Hamar Alassane TRAORE Médecine
Interne
Mr Dapa Aly DIALLO Hématologie
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Gastro-entérologie-Hépatologie
2. MAITRES DE CONFERENCES AGREGES Mr Toumani SIDIBE
Pédiatrie
Mr Bah KEITA Pneumo-Phtisiologie
Mr Boubacar DIALLO Cardiologie
Mr Somita KEITA Dermato-Léprologie
Mr Abdel Kader TRAORE Médecine Interne
Mr Siaka SIDIBE Radiologie
Mr Mamadou DEMBELE Médecine Interne
3. MAITRES ASSISTANTS
Mr Mamady KANE Radiologie
Mme Tatiana KEITA Pédiatrie
Mme TRAORE Mariam SYLLA Pédiatrie
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4. ASSISTANTS CHEFS DE CLINIQUE
Mr Souleymane DIALLO Pneumologie
Mr Bou DIAKITE Psychiatrie
Mr Bougouzié SANOGO
Gastro-entérologie
Mr Saharé FONGORO Néphrologie
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Mr Seydou DIAKITE Cardiologie
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interne
Mr Boubacar TOGO Pédiatrie
Mr Mahamadou TOURE Radiologie
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Hepato-gastro-Entérologie
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Hépato-gastro-Entérologie
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Mr Daouda K. MINTA Maladies infectieuses
Mr Soungalo DAO Maladies infectieuses
5. ASSISTANT
Mr Cheick Oumar GUINTO Neurologie
D.E.R. DES SCIENCES PHARMACEUTIQUES
1. PROFESSEUR
Mr Boubacar Sidiki CISSE Toxicologie
Mr Gaoussou KANOUTE Chimie analytique Chef de
D.E.R.
2. MAITRES DE CONFERENCES AGREGES
Mr Ousmane DOUMBIA Pharmacie Chimique
Mr Drissa DIALLO Matières
Médicales
3. MAITRES DE CONFERENCES
Mr Boulkassoum HAIDARA Législation
Mr Elimane MARIKO Pharmacologie
4. MAITRE ASSISTANTS
Mr Benoît KOUMARE Chimie Analytique
Mr Alou KEITA Galénique
Mr Ababacar I. MAIGA Toxicologie
Mr Yaya KANE Galénique
5. ASSISTANTS
Mme Rokia SANOGO Pharmacognosie
Mr Saïbou MAIGA Législation
Mr Ousmane KOITA Parasitologie
Moléculaire
D.E.R. DE SANTE PUBLIQUE
1. PROFESSEUR
Mr Sidi Yaya SIMAGA Santé Publique, Chef
de D.E.R.
2. MAITRE DE CONFERENCES AGREGE Mr Moussa A. MAIGA
Santé Publique
3. MAITRE DE CONFERENCES Mr Sanoussi KONATE Santé
Publique
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Mr Hamadoun SANGHO Santé Publique
Mr Massambou SACKO Santé Publique
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Mr Seydou DOUMBIA Epidémiologie
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CHARGES DE COURS & ENSEIGNANTS
VACATAIRES
Mr N'Golo DIARRA Botanique
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Mr Boubacar KANTE Galénique
Mr Souleymane GUINDO Gestion
Mme DEMBELE Sira DIARRA Mathématiques
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Milieu
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Mr Yaya COULIBALY Législation
ENSEIGNANTS EN MISSION
Pr. Doudou BA Bromatologie
Pr. Babacar FAYE Pharmacodynamie
Pr. Eric PICHARD Pathologie Infectieuse
Pr. Mounirou CISSE Hydrologie
Pr. Amadou Papa DIOP Biochimie
DEDICACES
&
REMERCIEMENTS
DEDICACES
A mon papa, Jean Bernard LEKPA
« Les génies nourris de l'humanité sont
grands. »
Papa, Ayi, Hombre, Bailar : Voilà
résumé l'atmosphère dans laquelle tu t'exprimais,
prêchant sans cesse par l'exemple, véhiculant avec tout le sourire
et autant de joie cette grandeur particulière qui te
caractérisait.
A ce moment où je remplis la première partie de
notre contrat, je me joins en coeur avec tous tes enfants, hier comme
aujourd'hui, aujourd'hui plus qu'hier, et nous te disons une fois de plus :
Jeune tu es parti,
Comme tous les génies,
Géniale était ta vie,
Toi-même tu en étais ravi,
Tu rejoindras le Paradis,
Adieu et Merci !
J'ai combattu le bon combat, je suis allé au bout de
la course, j'ai gardé la foi. 2 Tim 4.7
A ma maman, Régine MANTO
Douce mère ;
Berceau de mon enfance ; Au coeur de ma souffrance ; Tu me
seras toujours chère.
A ma grande soeur DJOUMESSI LEKPA Nadège
Diane,
et mes cadets : DJIMELI LEKPA Gervais, GWEKA LEKPA
Judith Gaëlle, KWIMATOUO LEKPA Arnaud Franchard, TEDONGMO LEKPA Martin
Roussel (le dernier dinosaure)
« Ce n'était qu'une étape et il fallait
bientôt se remettre en route. » Grâce à cette phrase,
nous n'avons pas sombré dans les entrailles du désespoir. Je vous
encourage à continuer sur le chemin de l'excellence qui nous a toujours
caractérisé.
United we stand...
Que le vent vous pousse toujours de l'avant
Que le soleil illumine vos visages
Que les vents du destin vous emmènent danser avec les
étoiles !
A la famille SALAS SAS
Pedro, Teresa et Virginia
Vous m'avez soutenu, conseillé et accepté dans
votre famille. Au moment où mon rêve s'était
évanoui, j'ai reçu de vous un souffle nouveau pour continuer le
combat ! Gracias es insuficiente para expresar la profundidad de mis
sentimientos, para manifestar mi reconocimiento por su amor.
A la famille NOUMBISSI
Que vous dire d'autres dans ses lignes qui n'a pas encore
été dit ? Je ne sais pas mais ce dont je suis convaincu, c'est
que vous êtes l'une des couleurs principales qui colore mon rêve.
Merci pour m'avoir accepté au milieu de vous, merci pour l'amour
illimité.
A la famille KAMTA
Maman Désirée, je ne saurai ignorer toutes les
peines que tu t'es faite pour que je sois ce que je suis, depuis mes
premiers cris jusqu'à ce jour. Au moment où une nouvelle page
s'ouvre, je ne peux que vous dire, à toute la famille
KAMTA, Merci !
Que DIOS les bendice !
REMERCIEMENTS
Au Professeur Abdoulaye DIALLO
Grâce à vous, nous avons pris le chemin des
grandes batailles et nous sommes fiers de faire partir du cercle des
Témoins de l'histoire. Nous ne saurons trouver les mots exacts
pour vous montrer ma reconnaissance. Toutefois, nous sommes fiers de pouvoir
répéter à vive voix :
Puisse Dieu me donner :
La faculté d'identifier et le courage de changer ce
que je peux changer ; La sérénité de supporter ce que je
ne peux pas changer ;
La sagesse de comprendre la différence.
Au Docteur Youssouf COULIBALY & au Docteur Mohamed
KEITA
Merci pour tous vos conseils, votre attention et la rigueur
scientifique, indispensable pour notre carrière. Soyez assuré de
notre immense admiration et tout notre respect.
Au Professeur Erwan LHER, MD, PhD
Ce travail n'aurait pas eu toute sa valeur si nous n'avions
reçu de vous une documentation enrichie. Nous vous remercions pour votre
spontanéité devant nos inquiétudes.
A tous mes maîtres de stages et au Dr Gabriel
TONNANG (Hôpital d'Ekona).
Vous m'avez enseigné la médecine au lit du
malade. Je pense que je ferai un bon usage des connaissances acquises. Je
n'oublie pas le personnel enseignant et celui de la bibliothèque
de la FMPOS pour la partie théorique de ma formation.
A Pilar ALCALDE, Ana OLIVA, Dolores IBAÑEZ
RODRIGUEZ, Angel GIMÉNEZ A l'Institut des Etudes du Haut Aragon et au
Centre des Etudes Sendériennes
Muchos gracias por todo la amistad y el cariño. Que
DIOS les bendice !
A mon arrière garde, Eric Zouna, Clotaire
Tchanou, Frank Zouna, Stéphane Talom, Thierry Lamaré, Jacques
Ouakam, Moussa Coulibaly, Sandrine Fotsing, Hamsatou Cissé :
Rien à dire, beaucoup à raconter...
A l'AEESCM (Famille +, LSE, Aspro, Premium, Sosere,
Astra, Satres, Segalen, Pradier) : Merci pour être une
véritable école de la vie et pour l'ambiance camerounaise!
A la Promotion ASPRO, ma promotion
Ambition, c'est notre passion ;
Solidarité, nous suivra ;
Persévérance, triompher nous ferra ;
Réussite sera toujours notre vocation ;
L'Organisation, c'est notre force.
ASPRO, tous ensemble ; ASPRO, tous unis ; ASPRO, jamais ne
tremble ;
Car de DIEU tu es béni.
A la promotion SATRES
Clin d'oeil spécial à Francis, Armand, William,
Patricia, Palma, Alliance et Rosine pour votre soutien incessant et votre
collaboration durant l'élaboration de ce travail.
A mon grand père KEMTA TALONFOUO, in
memorium
Ton élégance centenaire, ta simplicité,
et ta sagesse, nous ont permis d'avoir une ligne de conduite exemplaire. Ma
plus grande déception est de n'avoir pas eu assez de temps pour profiter
de tous tes conseils. Reposes en paix et veille sur tes enfants !
A mon grand père DJOUMESSI
Grâce à ton esprit diplomate, ton sourire, ta
sagesse, tu as su imposer le respect et la sérénité dans
ta famille et chez tes administrés. J'ai encore beaucoup à
apprendre de toi !
A mes grand mères, MOLLE MAGNY (in
memorium) & MA MARTY
J'ai toujours été fier d'emporter dans mes bagages
des vivres issues de la sueur de vos fronts. Je vous remercie pour vos
bénédictions quotidiennes à mon égard.
J'oublie certainement beaucoup de tantes, oncles,
cousins, amis de la famille et amis personnels. Cela n'est que pure omission.
Veuillez accepter mes excuses et merci !
O MALI, champ fleuri d'espérance, terre
d'unité africaine !
HOMMAGES
AUX MEMBRES
DU JURY
A notre Maître et Président du Jury
:
Professeur Issa TRAORE
Professeur titulaire de Radiologie et de Médecine
Nucléaire
Lauréat de la Palme Académique de la
République de France
Cher Maître,
Nous avons été très impressionnés par
vos mérites scientifiques. Nous gardons de vous l'image d'un
maître aux qualités humaines inestimables.
Nous sommes très honorés par la
spontanéité avec laquelle vous avez accepté de
présider ce jury, malgré vos multiples sollicitations.
Veuillez trouver ici, cher Maître, l'expression de notre
profond respect.
A notre Maître et juge :
Docteur Souleymane DIALLO
Assistant Chef de Clinique en
Pneumo-phtisiologie
Lieutenant Colonel des Forces Armées
Maliennes
Chef de service de Pneumo-phtisiologie de
l'HPG
Cher Maître,
Nous sommes très honoré de vous compter dans ce
jury et de pouvoir bénéficier de votre apport pour
l'amélioration de la qualité de ce travail.
Vos qualités humaines et scientifiques, votre modestie,
votre contact facile et votre disponibilité forcent notre admiration.
Veuillez agrée, cher Maître, le témoignage de
tout notre respect.
A notre Maître et Co-directeur de thèse
:
Docteur Diénéba DOUMBIA
Assistant Chef de Clinique en Anesthésie -
Réanimation
Chef de service du service d'Anesthésie -
Réanimation et Urgences de l'HPG Cher Maître,
Nous ne saurions vous remercier assez pour nous avoir
accepté dans votre service, avec spontanéité et
considération. Votre rigueur scientifique, votre assiduité dans
le travail bien fait, votre humanisme et votre disponibilité nous ont
profondément marqué.
Merci pour avoir guidé nos pas dans cette profession,
merci pour tous vos conseils, pour votre attention et merci votre patience face
à nos multiples sollicitations.
Soyez rassuré, cher Maître, de la marque de notre
reconnaissance, de notre admiration et de notre profond respect.
A notre Maître et Directeur de thèse
:
Professeur Mamadou Koreissi TOURE
Professeur titulaire de Cardiologie
Spécialiste en Médecine
Aéronautique
Chef de Service de Cardiologie « A » de
l'HPG
Directeur médical de l'HPG
Cher Maître,
Vous nous avez entièrement honoré en acceptant
spontanément de diriger ce travail. Vos qualités d'homme de
sciences éclairé, de praticien infatigable, d'enseignant
dévoué nous ont profondément marqué tout au long de
notre cursis, faisant de vous un homme respecté et admiré de
tous.
Veuillez accepter, cher Maître, l'expression de notre
admiration et de notre profond respect.
SOMMAIRE
PLAN
Pages
I INTRODUCTION . 1
II OBJECTIFS DE L'ETUDE 2
1. Objectif général 2
2. Objectifs spécifiques 2
III GENERALITES 3
1. Définitions .. 3
2. Rappels anatomiques 4
3. Rappels physiopathologiques .. 11
4. Diagnostic de l'OAP cardiogénique 20
5. Traitement de l'OAP cardiogénique 36
6. Evolution et surveillance de l'OAP cardiogénique .
49
IV METHODOLOGIE 51
1. Cadre d'étude 51
2. Patients et type d'étude 53
3. Critères d'inclusion 54
4. Critères d'exclusion 54
5. Matériels d'études 54
V RESULTATS 56
VI COMMENTAIRES & DISCUSSIONS 88
VII CONCLUSION 100
VIII RECOMMANDATIONS 102
IX REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 103
X ANNEXES 110
SOMMAIRE
Pages
I INTRODUCTION 1
II OBJECTIFS DE L'ETUDE 2
1. Objectif général 2
2. Objectifs spécifiques 2
III GENERALITES 3
1. Dédinitions 3
2. Rappels anatomiques 4
2.1 Coeur et vaisseaux 4
2.1.1 Configuration externe 4
2.1.2 Cavités du coeur 4
2.1.3 Trajet du sang dans le coeur 6
2.1.4 Vascularisation du coeur ... 6
2.2 Poumons et plèvre 7
2.2.1 Configuration externe 7
2.2.2 Configuration interne 7
2.2.3 Membrane alvéolo-capillaire 8
2.2.4 La plèvre 9
2.2.5 Vascularisation des poumons et de la plèvre 9
3. Rappels physiopathologiques 11
3.1 Mécanismes et types d'OAP 11
3.1.1 Mécanismes de formation de l'oedème
pulmonaire .. 11
3.1.2 Types d'OAP 12
3.2 OAP cardiogénique 13
3.2.1 Stades évolutifs de l'OAP cardiogénique .
13
3.2.2 Conséquences respiratoires 15
3.2.3 Conséquences circulatoires .. 16
3.3 OAP lésionnel 17
3.3.1 Evènements physiopathologiques 17
3.3.2 Conséquences respiratoires .. 18
3.3.3 Conséquences circulatoires .. 19
3.4 Autres formes d'oedèmes pulmonaires 19
4.
20 20 20
22
23
23
24
24 24 26
26
27
28
28
29
29
30
30 30
33
33
33
34
34
34
Diagnostic de l'OAP cardiogénique
4.1 Etiologie
4.1.1 Insuffisance cardiaque gauche
4.1.2 Hypervolémie 4.1.3 OEdème par
diminution de la pression oncotique vasculaire
4.2 Facteurs déclenchants
4.3 Manifestations cliniques
4.3.1 Période de début
4.3.2 Période d'état
4.4 Examens complémentaires
4.4.1 Radiographie du thorax
4.4.2 Electrocardiogramme
4.4.3 Gazométrie artérielle
4.4.4 Echocardiographie Doppler
4.4.5 Exploration hémodynamique
4.4.6 Exploration biochimique
4.5 Formes cliniques
4.5.1 Formes étiologiques
4.5.2 Formes à symptomatologie particulière
4.6 Diagnostic différentiel
4.6.1 Crise d'asthme
4.6.2 Embolie pulmonaire
4.6.3 Broncho-pneumopathie chronique en évolution
4.6.4 Pneumopathie infectieuse
4.6.5 OAP non cardiogénique
5. 36
36
37
37
38
41
42
43 44 44
45 47 47 47
47
48
Traitement de l'OAP cardiogénique
5.1 Objectifs thérapeutiques
5.2 Moyens thérapeutiques
5.2.1 Oxygénothérapie
5.2.2 Diminution de la précharge
5.2.3 Diminution de la post-charge
5.2.4 Inotropes positifs
5.2.5 Autres moyens
5.3 Prise en charge symptomatique
5.3.1 Prise en charge pré-hospitalière
5.3.2 Prise en charge hospitalière
5.4 Traitement étiologique
5.4.1 HTA
5.4.2 Syndromes coronaires aigus
5.4.3 Troubles du rythme
5.4.4 Pathologie valvulaire
6. Evolution et surveillance de l'OAP cardiogénique
49
V METHODOLOGIE 51
1. Cadre d'étude 51
2. Patients et type d'étude 53
2.1 Type d'étude 53
2.2 Période d'étude 53
2.3 Population d'étude 53
2.4 Echantillonnage 53
3. Critères d'inclusion 54
4. Critères d'exclusion 54
5. Matériels d'études 54
5.1 Technique de collecte des données 54
5.2 Aspects éthiques 55
5.3 Analyse des données 55
V RESULTATS 56
VI COMMENTAIRES & DISCUSSIONS . 88
VII CONCLUSION 100
VIII RECOMMANDATIONS 102
IX REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 103
X ANNEXES 110
ABREVIATIONS
BNP: Brain natriuretic peptide
CAPE : cardiogenic acute pulmonary edema
CIVD : coagulation intravasculaire disséminée
CO2 : gaz carbonique
CPAP : continuous positive airways pressure
CPK-MB : créatine phosphokinase, fraction
MB (myocardum brain) ECG : électrocardiogramme
FC : fréquence cardiaque
FiO2 : fraction inspirée en
oxygène
FR : fréquence respiratoire
HTA : hypertension artérielle
HTAP : hypertension artérielle pulmonaire
IDM : infarctus du myocarde
IM : insuffisance mitrale
IVD : intraveineuse directe
KCl : chlorure de potassium
NO: monoxide d'azote
NYHA: New York Heart Association
O2: oxygène
PAPO: pression artérielle pulmonaire
occlusive PEP : pression expiratoire positive
PaO2: pression partielle en oxygène
SaO2 : saturation artérielle en
oxygène SpO2: saturation pulsée en
oxygène
SAMU : service d'aide médicale
d'urgence
SMUR : service médical d'urgence et de
réanimation VAS : voies aériennes
supérieures
INTRODUCTION
I - INTRODUCTION
L'oedème aigu du poumon (OAP) est une urgence
thérapeutique qui impose un diagnostic clinique et étiologique
rapide. Sa prise en charge est multidisciplinaire et fait appel aux
cardiologues, aux pneumologues, aux urgentistes et aux réanimateurs.
Dans les pays occidentaux, l'insuffisance cardiaque constitue un
problème majeur de santé publique avec une prévalence
d'environ 1% de la population générale [1]. En
France, son incidence annuelle est proche de 0%o chez les patients de moins de
65 ans, supérieure ou égale à 20%o chez les patients de
plus de 75 ans, et supérieure ou égale à 40%o
au-delà de 85 ans [2].
Au Cameroun, l'insuffisance cardiaque représente
également un véritable problème de santé publique
avec une prévalence de 1%. Une étude réalisée
à l'Hôpital Central de Yaoundé rapporte 1,1% de patients
ayant un OAP dans le service d'urgences du dit hôpital
[3].
Au Mali, dans une étude portant sur les cardiopathies
ischémiques chez la femme, Camara affirme que 16,5% de ses patientes
avaient des râles crépitants de congestion pulmonaire
[4]. Ould retrouve 49,6% de patients avec une expectoration
mousseuse au cours de l'insuffisance cardiaque hypertensive
[5]. Quant à l'étude menée par
Traoré portant sur la myocardite aiguë à Bamako, 88,9% de
ses patients ont présenté un OAP [6].
Notre étude est la première à se pencher
spécifiquement sur l'OAP au Mali. Pour cela, nous avons choisi de nous
intéresser spécifiquement à l'oedème aigu
pulmonaire cardiogénique.
Afin de bien mener cette étude, nous nous sommes
fixés les objectifs suivants :
OBJECTIFS
II - OBJECTIFS DE L'ETUDE
OBJECTIF GENERAL
Etudier la prise en charge diagnostique et thérapeutique
de l'oedème aigu pulmonaire cardiogénique.
OBJECTIFS SPECIFIQUES
> Déterminer la fréquence hospitalière de
l'OAP cardiogénique ; > Déterminer les profils cliniques et
évolutifs des patients ;
> Décrire les critères diagnostiques
utilisés ;
> Décrire les modalités thérapeutiques
employées ;
> Proposer un protocole thérapeutique approprié
à notre contexte.
GENERALITES
III- GENERALITES
7. DEFINITIONS
L'oedème aigu du poumon (OAP) est défini comme
une inondation brutale des alvéoles et du tissu interstitiel pulmonaire
par le plasma sanguin transsudé à travers la paroi des
capillaires pulmonaires. Il se traduit par une dyspnée brutale,
douloureuse et angoissante, par une expectoration mousseuse et saumonée
et par la perception à l'auscultation des poumons de râles
crépitants. Il met en jeu le pronostic vital en raison d'un risque
d'asphyxie et s'observe surtout dans les défaillances cardiaques gauches
[7].
Gibelin définit l'OAP comme étant un syndrome
dyspnéique aigu secondaire à l'inondation brutale des espaces
extravasculaires (interstitium et/ou alvéoles) du poumon par de l'eau et
de la sérosité albumineuse du plasma sanguin
[8].
Pour Stainier, l'OAP traduit une extravasation des liquides
d'origine plasmatique à travers la paroi alvéolo-capillaire dans
les espaces extravasculaires du poumon, d'abord dans le tissu interstitiel puis
dans le compartiment alvéolaire. Cette extravasation est la
conséquence d'un dépassement paroxystique des mécanismes
d'évacuation du liquide extravasculaire par la circulation lymphatique
[9].
Ces différentes définitions ont un
dénominateur commun : une noyade interne pulmonaire avec une
participation à différents degrés de la microcirculation
pulmonaire et de la membrane alvéolo-capillaire.
8. RAPPELS ANATOMIQUES
8.1 Coeur et vaisseaux
Le coeur est considéré comme une double pompe
musculaire divisée en un coeur gauche et un coeur droit. Chaque partie
est divisée en 2 cavités comportant une oreillette et un
ventricule.
8.1.1 Configuration externe
Le coeur pèse 250 à 350 grammes et mesure 12
à 14 cm. Il a la forme d'une pyramide triangulaire, de la taille d'un
poing de la main, avec une ressemblance vague à son image populaire. Il
est logé dans le médiastin antéro-inférieur. L'axe
du coeur est oblique en avant, en bas et à gauche.
Le coeur est de consistance ferme. Sa coloration est
rougeâtre. De l'extérieur vers l'intérieur, on distingue :
le péricarde, l'épicarde, le myocarde, et l'endocarde.
8.1.2 Cavités du coeur
Le coeur renferme quatre cavités : deux oreillettes dans
sa partie supérieure et deux ventricules dans sa partie
inférieure [10, 11].
A/ Oreillette droite
Elle se divise en deux parties : une partie postérieure et
une partie antérieure. Dans la partie postérieure, se terminent
les deux veines caves. La paroi est lisse.
B/ Ventricule droit
Le sang sort de l'oreillette droite à la jonction avec
le ventricule par la valve auriculo-ventriculaire droite (tricuspide). Le
cône artériel a une paroi lisse et conduit le flux sanguin vers
l'ostium de la valve sigmoïde pulmonaire. Celle-ci est à l'origine
du tronc pulmonaire.
C/ Oreillette gauche
Sa cavité est plus grande que celle de l'oreillette
droite. Sa paroi est en majeure partie lisse. Une grande partie de cette
cavité est occupée par les quatre veines pulmonaires.
L'oreillette gauche se prolonge ventralement par l'auricule gauche dont la
paroi est hérissée de petits muscles pectinés.
D/ Ventricule gauche
Sa cavité est divisée en une chambre de
remplissage hérissée de colonnes charnues et une chambre de
chasse dont la paroi est lisse. La paroi musculaire du ventricule gauche est
à peu près trois fois plus épaisse que celle du ventricule
droit.
La valve atrio-ventriculaire gauche (mitrale), bicuspide, est
située à la jonction entre l'oreillette et le ventricule gauche.
Les deux grandes valvules, antérieure et postérieure, sont
fixées par d'épais et puissants cordages à des muscles
papillaires. La chambre de chasse à une paroi lisse et longe la paroi
septale vers l'aorte, à la naissance de laquelle se trouve la valve
sigmoïde aortique.

Figure 1 : Coupe schématique du coeur,
destinée à montrer les cavités, les valves, les cordages,
les piliers et les gros vaisseaux du coeur [12].
8.1.3 Trajet du sang dans le coeur
Le coeur est composé de deux pompes placées
côte à côte, qui desservent chacune un circuit distinct.
Les vaisseaux qui apportent le sang dans les poumons et l'en
retirent forment la circulation pulmonaire ou petite circulation. Le coeur
droit est la pompe de cette circulation. La seule fonction de cette circulation
est d'assurer les échanges gazeux en mettant le sang au contact de la
membrane alvéolo-capillaire.
Les vaisseaux qui transportent le sang vers les tissus de
l'organisme et le rapportent au coeur constituent la grande circulation ou
circulation systémique. La pompe est représentée ici par
le coeur gauche.
Le sang arrive dans l'oreillette droite par les veines caves
puis pénètre dans le ventricule droit. Ce dernier propulse le
sang pauvre en oxygène, d'un rouge sombre, dans le tronc pulmonaire.
Celui-ci monte en diagonale sur une distance d'environ 8 cm, puis il donne les
artères pulmonaires, droite et gauche. Dans le poumon, les deux
artères pulmonaires émettent les artères lobaires (trois
dans le poumon droit et deux à gauche), dont chacune dessert un lobe
pulmonaire. Après avoir suivi les bronches principales, les
artères lobaires se ramifient, formant de très nombreuses
artérioles et, enfin, produisent les réseaux denses de
capillaires pulmonaires qui entourent les alvéoles. C'est là que
les échanges d'oxygène et de gaz carbonique s'effectuent entre le
sang et l'air alvéolaire. A mesure que s'élève la
concentration en oxygène dans les hématies, le sang prend une
couleur rouge écarlate. Les lits capillaires pulmonaires
s'écoulent dans les veinules, qui se réunissent pour former les
deux veines pulmonaires de chaque poumon. Les quatre veines pulmonaires
bouclent le circuit en déversant leur contenu dans l'oreillette gauche
[11].
8.1.4 Vascularisation du coeur
Les artères du coeur sont les artères coronaires.
Elles sont au nombre de deux :
> La coronaire gauche (antérieure), vascularise le
coeur gauche et le faisceau de His ;
> La coronaire droite (postérieure), vascularise le
coeur droit, les noeuds atrial et atrio-ventriculaire.
Les veines du coeur sont la grande veine coronaire, les
petites veines cardiaques et les veines de Thébésius. Elles se
drainent dans le sinus coronaire qui s'abouche dans l'atrium droit.
8.2 Poumons et plèvre
Ce sont les organes de la respiration dans lequel le sang
veineux se transforme en sang artériel. Ils sont au nombre de deux,
séparés par le médiastin. Leurs poids varient entre 450 et
600 grammes par poumon. Le poumon droit est plus volumineux que le gauche.
L'homme a des poumons plus volumineux que la femme.
8.2.1 Configuration externe des poumons
Les poumons ont une forme de cône coupé en deux.
Chaque poumon est divisé en lobes par de profonds sillons appelés
scissures :
> le poumon droit est constitué de trois lobes
séparés les uns des autres par deux scissures. On distingue le
lobe supérieur droit, le lobe moyen et le lobe inférieur
droit.
> le poumon gauche est divisé en deux lobes
séparés par une seule scissure : le lobe supérieur gauche
et le lobe inférieur gauche.
8.2.2 Configuration interne des poumons
Le parenchyme pulmonaire est segmenté en
éléments de plus en plus petits .Chacun de ces
éléments est accompagné d'une division bronchique,
vasculaire et nerveuse, de plus en plus réduite également.
L'ensemble forme un « arbre »
Le parenchyme pulmonaire est divisé tout d'abord, en
lobes pulmonaires. A l'intérieur des lobes pulmonaires, on observe
l'existence de territoires plus petits, appelés segments pulmonaires,
chaque territoire étant ventilé par une bronche née de la
bronche lobaire.
Les segments pulmonaires sont eux-mêmes divisés
en un grand nombre d'éléments appelés lobules pulmonaires
qui possèdent chacun la caractéristique anatomique et
fonctionnelle de recevoir une bronchiole (petite bronche issue de la
ramification de la bronche originelle) une artériole pulmonaire, et de
donner naissance à des veinules pulmonaires.
8.2.3 Membrane alvéolo-capillaire
La barrière alvéolo-capillaire a une
épaisseur de 0,5 à 1um dans les poumons sains. Elle peut
être décomposée en trois zones fonctionnelles :
barrière endothéliale capillaire, interstitium et barrière
alvéolaire [13].
¾ Barrière endothéliale
capillaire
Les capillaires pulmonaires sont dépourvus de
média et d'adventice. Le passage d'eau et d'électrolytes à
travers les parois capillaires pulmonaires obéit à la loi de
Starling. Les petites molécules (PM < 1000 daltons) traversent
librement la barrière et leurs concentrations sont à peu
près égales de part et d'autre. Les protéines qui ne
diffusent pas à travers les capillaires maintiennent une pression
osmotique.
¾ Espace interstitiel et vaisseaux lymphatiques
Les vaisseaux lymphatiques pulmonaires sont distribués aux
tissus conjonctifs lâches de la gaine péri-bronchovasculaire. Les
espaces conjonctifs servent de réservoir drainant un flux lymphatique
basal estimé chez l'homme à 10 à 20 ml/h. Il peut
augmenter jusqu'à 10 fois dans l'oedème pulmonaire.
¾ La barrière alvéolaire
Elle a une perméabilité faible pour tous les
solutés. Elle apporte ainsi une protection quasi-complète contre
l'accumulation de liquides alvéolaires. L'épithélium
alvéolaire est doublé d'une membrane basale qui comprend deux
types cellulaires : les pneumocytes I (cellules membraneuses, aplaties,
quiescentes et avec de grandes expansions cytoplasmiques) et les pneumocytes II
(pneumocytes granuleux, plus épais, comportant de nombreuses inclusions
lamellaires qui secrètent le surfactant). Il peut y avoir d'autres types
particuliers de cellules épithéliales, mais aussi des macrophages
alvéolaires, des lymphocytes, des plasmocytes et des mastocytes.
Lorsque l'espace interstitiel et le système lymphatique
sont saturés, il y a transformation de la barrière
alvéolaire qui devient perméable aux liquides et aux
protéines (oedème alvéolaire).
8.2.4 La plèvre
La plèvre est une fine séreuse composée
de deux feuillets, un feuillet viscéral et un feuillet pariétal.
Entre les deux feuillets se trouve un espace virtuel, l'espace pleural ou
cavité pleurale. Cette cavité contient une lame liquidienne
très mince qui facilite le glissement des deux feuillets l'un sur
l'autre et empêche leur décollement.
8.2.5 Vascularisation des poumons et de la
plèvre
> Artères pulmonaires : au nombre de deux, gauche et
droite, elles transportent le sang désaturé vers les
alvéoles pulmonaires.
> Veines pulmonaires : elles sont issues des veines
interlobulaires et intersegmentaires gauches et droites. Elles ramènent
le sang oxygéné au coeur gauche.
> Artères bronchiques : issues de l'aorte, ce sont
elles qui irriguent le parenchyme pulmonaire.
> Veines bronchiques : elles assurent le drainage veineux.
Elles se jettent dans les veines azygos et hémi-azygos.
> Les artères de la plèvre pariétale
proviennent des artères mammaires internes, intercostales,
médiastines et diaphragmatiques. La plèvre viscérale est
irriguée par les artères bronchiques. Les veines sont satellites
des artères.

Figure 2 : Face antérieure du thorax.
Trachée, bronches, poumons [14]
9. RAPPELS PHYSIOPATHOLOGIQUES
9.1 Mécanismes et types d'OAP
9.1.1 Mécanisme de formation de l'oedème
pulmonaire
Il existe plusieurs possibilités de passage de
l'ultrafiltrat plasmatique vers le parenchyme pulmonaire
[15]:
> du capillaire vers l'interstitium : c'est l'oedème
interstitiel ;
> directement à travers la membrane
alvéolo-capillaire : c'est l'oedème alvéolaire ; >
l'oedème alvéolaire peut aussi, et c'est sans doute le cas le
plus fréquent, se constituer secondairement, par le passage de
l'oedème interstitiel vers les alvéoles.
Les trois mécanismes principaux qui empêchent la
transsudation interstitielle pulmonaire sont donc : la pression oncotique
interstitielle qui est supérieure à la pression capillaire
pulmonaire, l'imperméabilité de l'endothélium et la
distensibilité du système lymphatique. Tous les processus qui
altèrent un de ces mécanismes sont susceptibles d'entraîner
un oedème pulmonaire [16].
La filtration des liquides à travers la paroi capillaire
pulmonaire est régie par l'équation de Starling dans sa forme
actuelle [9, 17]:
Jv = K (Pc - Pi) - ó (ðc -
ði)
où
· Jv : le flux transvasculaire de liquide,
entre capillaire et interstitium
· K : coefficient de filtration de la
paroi capillaire (ou de perméabilité hydraulique)
· Pc : pression hydrostatique
capillaire
· Pi : pression hydrostatique
interstitielle
· ó : coefficient de
réflexion (définit l'efficacité de la membrane à
empêcher la fuite des protéines)
· ðc : pression oncotique
capillaire
· ði : pression oncotique
interstitielle
Cette équation montre que le débit
transvasculaire filtré est fonction de la pression hydrostatique moyenne
capillaire et interstitielle, de la pression oncotique moyenne interstitielle
(normalement nulle puisqu'il n'y a pas de protéines dans
l'interstitium), de la pression oncotique moyenne interstitielle capillaire
(déterminée essentiellement par les protéines plasmatiques
qui tendent à retenir l'eau dans le secteur plasmatique) et de la
perméabilité hydraulique. Cette équation n'est qu'une
approximation, elle ne tient pas compte du drainage lymphatique, impossible
à évaluer en pratique. A l'équilibre, le débit net
filtré transvasculaire est égal au débit lymphatique et le
volume de liquide extravasculaire est stable.
Normalement, tous ces facteurs s'équilibrent et il n'y
a qu'un faible passage liquidien dans l'interstitium (élément
physiologique de stabilité du milieu intérieur) et aucun passage
liquidien dans les voies aériennes. Dans l'oedème pulmonaire, un
ou plusieurs facteurs peuvent être déséquilibrés par
rapport aux autres. La vitesse d'apparition et l'importance du
phénomène transsudatif dépassent les capacités
d'évacuation du filtrat transvasculaire hors du poumon par la
circulation lymphatique. L'oedème se produit, favorisé par
l'insuffisance du drainage lymphatique (10-20 ml/heure à l'état
basal) : c'est le cas dans les deux grands types d'OAP [15, 18,
19J.
9.1.2 Types d'OAP
Deux types d'oedème pulmonaire se distinguent, leur
association est rare. Leur traitement est radicalement différent.
> L'oedème aigu pulmonaire
cardiogénique : il est dû à une hyperpression
capillaire pulmonaire, conséquence d'une élévation des
pressions auriculaires gauches (oedème de pression ou oedème
à pression élevée).
> L'oedème aigu pulmonaire
lésionnel : il est lié à une altération de
la membrane alvéolo-capillaire (oedème de
perméabilité). Il correspond au SDRA (syndrome de détresse
respiratoire de l'adulte, puis, par l'usage, aiguë).
Si l'OAP lésionnel est lié à
d'innombrables causes, l'OAP cardiogénique est principalement l'apanage
d'une défaillance du ventricule gauche, liée à une
dysfonction systolique et/ou diastolique. Cette inondation séreuse des
alvéoles pulmonaires représente l'accident le plus dramatique de
l'insuffisance cardiaque gauche.
Cohen-Solal poursuit dans cette lancée en affirmant
que l'OAP cardiogénique est une urgence médicale qui traduit
l'inondation du compartiment alvéolaire par un transsudat provenant du
compartiment liquidien vasculaire pulmonaire. Il est pratiquement toujours la
conséquence d'une insuffisance cardiaque gauche. Il réalise une
insuffisance respiratoire à caractère souvent dramatique qui
nécessite souvent un traitement d'urgence, qui associe au moins
l'oxygénothérapie, le traitement diurétique et souvent les
vasodilatateurs [18].
9.2 OAP cardiogénique
Il est lié classiquement à une hyperpression
capillaire pulmonaire, brutale ou chronique, secondaire à une
élévation concomitante des pressions auriculaires gauches, par
défaillance cardiaque congestive. Cette hyperpression fait suite
habituellement à l'augmentation des pressions
télédiastoliques du ventricule gauche. Il est en règle
consécutif à une augmentation de la Pc (qu'il s'agisse d'une
diminution de la contractilité myocardique, d'une augmentation de la
précharge, ou de la post-charge ventriculaire gauche), très
rarement à une baisse de la ðc (hypoprotidémie) ou de la Pi
(oedème à vacuo d'un épanchement pleural).
La membrane alvéolo-capillaire est intacte, ce qui
explique la teneur modérée en protides (macromolécules et
cellules sanguines) du liquide d'oedème, inférieure à 50%
de la protidémie (< 30 g/l) et correspondant à un transsudat
[2, 9, 17, 20, 21].
9.2.1 Stades évolutifs de l'OAP
cardiogénique
L'oedème évolue en trois stades :
> Stade 1 ou stade d'hypertension veineuse pulmonaire
simple
Il est marqué initialement par un engorgement du lit
vasculaire pulmonaire. La pression capillaire pulmonaire
s'élève (sa valeur varie de 7 à 12
mmHg et croît des sommets vers les bases). Il n'y a pas
d'extravasation significative dans l'espace interstitiel. Elle est
fréquente dans la plupart des dyspnées associées à
une insuffisance cardiaque congestive. Les poumons deviennent moins compliants,
la résistance des petites voies aériennes augmentent et le
débit lymphatique s'accroît pour maintenir un volume de liquides
extravasculaires pulmonaires constant.
> Stade 2 ou stade d'oedème
interstitiel
Il nécessite pour sa formation une augmentation
suffisante de l'amplitude et de la durée de la pression intravasculaire.
La pression capillaire pulmonaire est comprise entre 18 et 25 mmHg. Il existe
une diffusion du liquide (transsudat) dans l'interstitium pulmonaire.
> Stade 3 ou stade d'oedème pulmonaire
alvéolaire
La pression est supérieure à 25mmHg, mais peut
être inférieure en cas d'hypoprotidémie. Les jonctions
serrées entre les cellules bordantes alvéolaires se rompent. Il
existe une diffusion du transsudat dans les alvéoles car les
possibilités de drainage lymphatique sont dépassées. La
dyspnée est liée à l'hypoxémie (comblement
alvéolaire) et à l'augmentation du travail respiratoire
(oedème bronchique alvéolaire et augmentation des
résistances pulmonaires).
Les stades peuvent s'intriquer et l'oedème aigu
pulmonaire alvéolaire peut apparaître brutalement en cas
d'élévation brutale et sévère de la pression
capillaire. Inversement, un stade peut persister, en particulier le stade
interstitiel, pendant plusieurs jours ou plusieurs semaines si
l'élévation de la pression est chronique. En effet, les
mécanismes compensateurs sont chroniquement activés dans
l'insuffisance ventriculaire gauche chronique (épaississement de la
barrière alvéolo-capillaire, augmentation du débit
lymphatique...), expliquant que des niveaux de pressions capillaires
pulmonaires de 20 à 25 mmHg puissent être bien
tolérés. Par contre, l'oedème peut-être
cataclysmique quand ses mécanismes compensateurs n'ont pas eu le temps
de se mettre en place : infarctus du myocarde (IDM), insuffisance mitrale
aiguë (IM)...
L'élévation des pressions de remplissage du
ventricule gauche peut aussi se traduire par un oedème de la sous
muqueuse bronchique, entraînant une réduction du calibre de la
lumière des bronches de petit et moyen calibres, et responsable d'un
syndrome
obstructif dont les conséquences cliniques sont
très voisines de celles d'une crise d'asthme : c'est l'asthme cardiaque.
Ceci est essentiellement lié au fait que le drainage veineux de la
circulation bronchique se fait principalement dans les veines pulmonaires et
parfois directement dans l'oreillette gauche. De ce fait, lorsque la pression
atriale gauche augmente, la pression hydrostatique des capillaires de la sous
muqueuse bronchique augmente en proportion. Il en résulte un transsudat
au sein de la sous muqueuse expliquant son épaississement, la
réduction de la lumière bronchique et le syndrome obstructif. Ce
phénomène purement mécanique de transsudat peut être
aggravé par une constriction réflexe (bronchospasme) du muscle
lisse bronchique sous-jacent, liée à la stimulation
mécanique, par la muqueuse oedématiée, de
mécanorécepteurs endobronchiques. Cet oedème de la sous
muqueuse rétrocède rapidement après normalisation, sous
l'effet du traitement, des pressions de remplissage du ventricule gauche aussi
rapidement que rétrocède le plus classique oedème
alvéolaire [8].
D'autres facteurs participent également à la
physiopathologie de l'oedème pulmonaire cardiogénique. Ce sont
des mécanismes neurohormonaux initialement plutôt
bénéfiques mais qui deviennent par la suite
délétères. Il s'agit du système
rénine-angiotensine-aldostérone (SRAA), du système
sympathique, des peptides natriurétiques. Ces différents
systèmes sont intriqués de façon variable en fonction de
la nature du facteur déclenchant, du type et de
l'évolutivité de la cardiopathie sous-jacente
[9].
9.2.2 Conséquences respiratoires
Les difficultés respiratoires (dyspnée) que
l'OAP provoque entraînent un profond retentissement sur l'économie
générale. L'infiltration oedémateuse du parenchyme
pulmonaire et le collapsus alvéolaire conduisent à :
¾ une baisse de la capacité résiduelle
fonctionnelle (CRF) ;
¾ une baisse de la compliance pulmonaire (le parenchyme
devient moins distensible) ;
¾ une élévation des résistances des
petites voies aériennes (par obstruction bronchiolaire et
éventuelle bronchoconstriction réflexe).
Ces conditions mécaniques défavorables rendent
nécessaires un travail ventilatoire accru. Cela augmente la consommation
en oxygène des muscles respiratoires.
Sur le plan métabolique, ces conditions respiratoires se
traduisent par :
¾ une hypoxémie avec désaturation
artérielle : due à un déséquilibre entre la
ventilation alvéolaire et le débit sanguin alvéolaire
(décalage ventilation-perfusion ou « effet shunt ») ;
¾ une hypocapnie avec alcalose respiratoire (lorsque la
réponse ventilatoire à l'hypoxémie produit une
hyperventilation efficace) ou une hypercapnie avec acidose respiratoire au
contraire (lorsque l'inondation est massive ; atteignant les alvéoles et
les bronchioles, ou bien quand les forces du patient déclinent) ;
¾ une acidose métabolique lorsque des perturbations
circulatoires sont associées.
9.2.3 Conséquences circulatoires
La fuite du liquide plasmatique à l'extérieur
du compartiment vasculaire entraîne une hypovolémie aiguë. La
réduction du volume central ainsi créée entraîne une
baisse immédiate de la pression capillaire pulmonaire et réduit
ou stoppe la production d'oedème. Cette reduction peut être
importante et entraîner une insuffisance circulatoire aiguë
hypovolémique.
La présence d'un OAP rend nécessaire une
adaptation circulatoire. La désaturation artérielle
provoquée par l'insuffisance respiratoire aiguë entraîne une
réduction du contenu artériel en oxygène. Le maintien
d'une délivrance tissulaire adéquate implique donc une
augmentation du débit cardiaque. Cette adaptation peut-être
contrariée par :
¾ une hypovolémie
¾ un dysfonctionnement cardiaque, rendant toute
augmentation du débit impossible.
Dans ces deux circonstances, la désaturation
artérielle va provoquer une insuffisance circulatoire aiguë.
Les rapports de l'OAP avec l'hypertension artérielle
pulmonaire sont complexes. Au cours de l'OAP cardiogénique,
l'élévation pathologique de la pression veineuse pulmonaire
entraîne, de proche en proche, une élévation de la pression
capillaire pulmonaire post-capillaire. Mais un autre mécanisme d'OAP
hémodynamique est possible : c'est celui provoqué par une HTAP
pré-capillaire sévère, du niveau d'une pression
artérielle systémique. Bien que très rare, ce
mécanisme est impliqué dans l'OAP d'altitude [23, 24J
et dans l'OAP observé après reperméabilisation
brutale de la circulation pulmonaire chez les patients ayant un coeur
pulmonaire chronique post-embolique [15, 25J.
9.3 OAP lésionnel
Ils sont consécutifs à une augmentation
exclusive ou très prédominante du coefficient de
perméabilité alvéolo-capillaire K. On peut parfois noter
une diminution du coefficient de réflexion ó. L'atteinte de la
membrane alvéolocapillaire est directe (pathologies infectieuses,
toxiques) ou indirecte (affections extra-pulmonaires, septiques ou non). En
principe, la pression capillaire pulmonaire est normale ou basse. Le liquide
d'oedème a une très forte teneur en protides et en fibrine proche
de celle du plasma. L'oedème pulmonaire lésionnel est responsable
d'insuffisance respiratoire aigue hypoxique avec évolution
ultérieure possible vers la fibrose interstitielle : c'est le syndrome
de détresse respiratoire aiguë (SDRA) [16, 17, 20, 22, 26,
27J.
Malgré une présentation clinique et
radiologique parfois très similaire, il se distingue de l'OAP
cardiogénique par l'absence d'augmentation de la pression hydrostatique
au niveau de la circulation alvéolo-capillaire. Les déterminants
physiopathologiques de l'OAP lésionnel suscitent encore aujourd'hui de
nombreuses interrogations.
9.3.1 Evènements physiopathologiques
Deux grandes étapes marquent cependant la cascade
physiopathologique de l'oedème lésionnel :
> Altérations de la mécanique
respiratoire
Il existe une augmentation des pressions dans les voies
aériennes, liée essentiellement à une réduction de
la compliance (qui correspond à une augmentation des forces de
rétraction élastique) [26].
> Processus cellulaire
La cascade inflammatoire évolue en trois phases qui se
recouvrent : initiation, amplification et agression [16, 26, 27,
28].
Durant l'initiation, l'événement
déclenchant entraîne au niveau des cellules immunitaires et non
immunitaires une production et une libération de nombreux
médiateurs et cytokines. L'atteinte structurale des membranes basales et
épithéliales alvéolaires (amplification) est
associée à une activation, un recrutement et un afflux de
polynucléaires neutrophiles dans l'espace alvéolaire, mais aussi
les cellules endothéliales, des macrophages, des monocytes, des
lymphocytes. Toutes ces cellules vont déclencher de nombreuses
réactions (libération de substances vasoactives, troubles de la
coagulation). Les dommages cellulaires résultant de ces réactions
définissent la phase d'agression.
La barrière entre les deux mécanismes
(cardiogénique et lésionnel) n'est pas toujours aussi
tranchée. En effet, tout oedème cardiogénique
prolongé peut s'accompagner de lésions de la barrière
alvéolo-capillaire. Inversement, dans certaines situations, par exemple
le choc septique, un oedème pulmonaire initialement lésionnel
peut se compliquer d'une participation cardiogénique, secondaire
à une dysfonction ventriculaire [18].
9.3.2 Conséquences respiratoires
Elles sont semblables à celles observées au cours
de l'OAP cardiogénique mais avec 3 particularités :
> L'OAP lésionnel peut-être responsable d'une
insuffisance respiratoire gravissime évoluant en 3 phases :
Phase oedémateuse : à
début brutal, elle se caractérise par un oedème
interstitiel et alvéolaire, asphyxique, associé à une
congestion des vaisseaux capillaires.
Phase intermédiaire : s'associe des
lésions inflammatoires et la constitution de membranes hyalines.
Phase de fibrose pulmonaire : précoce
dès le 5-7e jour.
Le SDRA est souvent l'un des éléments d'une
maladie inflammatoire systémique, qui peut évoluer vers un
syndrome de défaillance multi-viscérale (SDMV) [27,
29].
> La baisse de la CRF et de la compliance pulmonaire sont
particulièrement marquées au stade de fibrose.
> La conséquence est la survenue d'un trouble
majeur des échanges gazeux avec hypoxémie profonde et
réfractaire par effet shunt à l'étage pulmonaire
(perfusion d'un territoire non ventilé).
9.3.3 Conséquences circulatoires
Elles sont également semblables aux
conséquences observées lors de l'OAP hémodynamique.
Toutefois, l'HTAP pré-capillaire est d'observation habituelle au
décours d'un OAP lésionnel. D'intensité
modérée initialement, elle persiste malgré la correction
de l'hypoxémie. Elle est liée à des obstructions
artériolaires diffuses, dont l'étendue conditionne en partie le
pronostic.
9.4 Autres formes d'OAP
Il existe plusieurs autres formes d'oedème pulmonaire
dont le mécanisme précis reste très controversé.
Nous pouvons citer :
> OEdème aigu pulmonaire par surdosage en narcotiques
(overdose) [21] > OEdème aigu pulmonaire a vacuo
d'un épanchement pleural [20, 21]
> OEdème aigu pulmonaire de haute altitude (pulmonary
puna) [22, 23, 24] > OEdème aigu pulmonaire
neurogénique [21, 30]
> OEdème aigu pulmonaire à glotte fermée
[31, 32]
> OEdème aigu pulmonaire lié à la
tocolyse par les bêta-2 mimétiques [33, 34]
10. DIAGNOSTIC DE L'OAP CARDIOGENIQUE
10.1 Etiologie
L'OAP hémodynamique s'observe au décours de
nombreuses affections cardiaques. Il est la cause la plus fréquente
d'insuffisance cardiaque aiguë. Nous pouvons regrouper ces affections en
plusieurs entités [18, 19, 20, 21, 35] :
10.1.1 Insuffisance cardiaque gauche
Elle est associée ou non à l'insuffisance
ventriculaire gauche
A/ Insuffisance ventriculaire gauche
L'OAP traduit une élévation de la pression
télédiastolique du ventricule gauche. Toutefois, le
mécanisme à l'origine de cette élévation n'est pas
univoque et peut correspondre à deux phénomènes :
> Dilatation ventriculaire secondaire à une
altération de la fonction systolique L'altération de la
fonction systolique est caractérisée par une diminution de la
contractilité du myocarde et/ou une élévation de la
postcharge. Le mécanisme adaptatif afin de maintenir un volume
d'éjection constant se fait au prix d'une majoration du volume du
ventricule gauche, responsable d'une augmentation de sa pression
télédiastolique [9].
Les principales étiologies sont [8, 9,
18]:
· Les cardiopathies ischémiques
: angor de poitrine, syndromes coronaires aigus et infarctus du myocarde
Elles représentent la première cause d'OAP.
L'IDM est la cause la plus fréquente. L'OAP complique
fréquemment la phase aiguë de l'infarctus. Il s'agit le plus
souvent d'un infarctus étendu ou compliqué d'une rupture d'un
pilier ou d'un trouble du rythme. Mais l'OAP peut survenir à distance de
l'infarctus et être en rapport avec une dysfonction ventriculaire gauche
grave (remodelage, ectasie).
L'angor instable se complique rarement d'OAP. Celui-ci peut
survenir si l'ischémie coronaire aiguë s'accompagne d'une
dysfonction d'un pilier, d'un trouble du rythme, ou survient chez un patient
aux antécédents d'infarctus avec une fonction ventriculaire
gauche déjà altérée.
· Les atteintes myocardiques chroniques :
cardiomyopathies idiopathiques, oenoliques ou toxiques ;
· Les atteintes myocardiques aiguës :
myocardites, cardiomyopathies ;
· La pathologie valvulaire aiguë :
rupture de pilier ou de cordage, ou perforation de la valve mitrale,
insuffisance aortique aiguë, endocardite bactérienne (aortique ou
mitrale);
· La pathologie valvulaire ou sous-valvulaire
chronique : rétrécissement aortique serré,
insuffisance mitrale, insuffisance aortique, cardiomyopathie obstructive ; Elle
correspond à une surcharge mécanique (volumétrique) par
obstacle à l'éjection du ventricule gauche.
· Chez un patient porteur de prothèse
valvulaire, l'OAP signe, jusqu'à preuve contraire, un
dysfonctionnement prothétique : rupture d'un feuillet valvulaire en cas
de bioprothèse, thrombose en cas de valve mécanique ;
· Les troubles du rythme, ventriculaire ou
supraventriculaire, en particulier la fibrillation atriale;
· Les cardiopathies
congénitales.
> Insuffisances ventriculaires gauches à
fonction systolique conservée
Le tableau est celui d'une insuffisance cardiaque diastolique
isolée, secondaire à un trouble de la relaxation myocardique.
Elles sont de plus en plus fréquentes, surtout chez le sujet
âgé. Elles sont en général associées à
un remodelage concentrique ventriculaire gauche, avec hypertrophie
ventriculaire gauche (responsable d'une réduction de la compliance
ventriculaire) et des anomalies du remplissage du ventricule gauche
[18]. Ces patients sont alors incapables d'accroître
leur volume télédiastolique ventriculaire gauche ainsi que leur
volume systolique alors que leur pression télédiastolique gauche
est élevée. Il en résulte une augmentation de la pression
auriculaire gauche conduisant à une augmentation de la pression
hydrostatique pulmonaire responsable de l'oedème. Ces patients sont donc
très sensibles aux variations de remplissage du ventricule gauche, car
ils n'ont pas de réserve de précharge. Cela explique parfois
l'importance de la systole auriculaire
afin de permettre le remplissage optimal du ventricule. Dans
d'autres cas, il s'agit plutôt d'un allongement, parfois majeur, du temps
de relaxation ventriculaire : ceci explique l'influence
délétère d'une fréquence cardiaque
élevée qui réduit le temps diastolique
[9].
Les étiologies les plus fréquentes sont
[8, 9, 18]:
· Les cardiopathies hypertensives
La crise aiguë hypertensive est la 2e cause
d'OAP. L'association poussée hypertensive et dysfonction diastolique
demeure un facteur pathogénique fréquent [9,
36]. En effet, l'oedème est dû à l'exacerbation du
dysfonctionnement diastolique et non à une dysfonction systolique
transitoire ou à une insuffisance mitrale [36]. Le
diagnostic est essentiellement fait par l'échocardiographie doppler qui
montre une hypertrophie ventriculaire gauche, des anomalies du remplissage du
ventricule gauche et une fraction d'éjection du ventricule gauche
conservée à la phase aiguë de l'oedème pulmonaire
[8, 36].
· Les cardiomyopathies hypertrophiques
primitives.
· Amylose, hémochromatose.
B/ Insuffisance cardiaque gauche sans insuffisance
ventriculaire gauche Il y a essentiellement quatre causes :
· La sténose mitrale
serrée;
· Les myxomes occlusifs de l'oreillette
gauche ;
· La thrombose de l'oreillette gauche ;
· Les épanchements péricardiques
constrictifs liquidiens.
10.1.2 Hypervolémie
Une surcharge volémique aiguë peut favoriser la
survenue d'un OAP. Elle survient sur deux terrains principaux :
· Hyperhydratation : par apport
hydrique excessif par voie veineuse ou transfusions massives, surtout s'il
existe une insuffisance cardiaque et/ou rénale;
· Insuffisance rénale chronique :
l'oedème est rythmé et corrigé par des séances de
dialyse. Il est souvent associé à des pleurésies.
10.1.3 OEdème par diminution de la pression
oncotique vasculaire
Ce type d'OAP est lié à une
hypoprotidémie, surtout s'il y' a insuffisance rénale et/ou
cardiaque. Sur une étude faite sur 74 patients atteints d'OAP,
Arquès et al. [37] ont montré que
l'hypo-albuminémie est un facteur favorisant fréquent de
l'insuffisance cardiaque diastolique aiguë du sujet âgé et
doit être systématiquement recherchée.
10.2 Facteurs déclenchants
L'OAP est très souvent déclenché par un
phénomène intercurrent qu'il importe de rechercher
systématiquement [9, 5, 18, 38]:
· poussée ischémique ou infarctus du myocarde
;
· poussée hypertensive;
· troubles du rythme ventriculaire ou supraventriculaire
et/ou de la conduction ;
· surcharge hydrosodée (remplissage vasculaire
excessif) ;
· écart de régime ;
· non-observance du traitement, introduction d'un
traitement inotrope négatif intempestif, intoxication digitalique,
antiarythmiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS),
corticoïdes, médicaments cardiotoxiques ;
· endocardite ;
· embolie pulmonaire ;
· dysthyroïdie (hyper- et hypothyroïdie) ;
· insuffisance rénale aiguë ;
· grossesse ;
· anémie ;
· fièvre, pneumopathie aiguë, surinfection
bronchique, poussée inflammatoire.
10.3 Manifestations cliniques (forme
typique)
Le diagnostic est porté cliniquement devant la
survenue d'une insuffisance respiratoire aiguë chez un patient porteur
d'une cardiopathie. Le tableau clinique associé passe par deux grandes
étapes :
10.3.1 Période de début
Le début est brutal, volontiers nocturne, parfois
matinal, marqué par une sensation de grésillement
laryngo-trachéal et une toux quinteuse irritative.
Rapidement, une dyspnée s'installe, à type de
polypnée, à prédominance inspiratoire, superficielle,
accompagnée de sueurs profuses et d'une angoisse importante. Les muscles
respiratoires accessoires sont mis en jeu. Le patient s'assoit au bord du lit
(orthopnée), les jambes pendantes. Cette position diminue le retour
veineux et donc la dyspnée.
10.3.2 Période d'état
Elle est réalisée en quelques minutes.
A/ Signes fonctionnels
> Dyspnée: elle est très
intense, oppressante, angoissante, orthopnéïque, sans point de
côté ;
> Toux quinteuse : incessante,
répétitive, d'abord sèche, puis ramenant en quelques
minutes une expectoration blanche, mousseuse, plus ou moins abondante, parfois
rosée (« saumonée ») ou franchement
hémoptoïque.
Le malade ne se sent pas soulagé au décours de
l'expectoration.
L'interrogatoire du patient à ce stade est très
difficile, en raison de la détresse respiratoire aiguë ou de
troubles des fonctions supérieures. Il doit se contenter de faire
préciser si le patient se plaint d'une douleur thoracique témoin
d'un syndrome coronaire aigu. Il peut-être complété par
l'interrogatoire de son entourage qui permettra de recueillir les circonstances
ayant conduit à l'oedème pulmonaire (antécédents de
cardiopathie), la notion de facteurs de risque, l'installation progressive
d'une dyspnée d'effort parfois de repos dans les jours ou les
semaines
qui ont précédé la survenue de
l'oedème pulmonaire, d'une syncope révélatrice d'un
possible trouble de la conduction.
B/ Signes physiques
> Polypnée superficielle associée ou non aux
signes de détresse respiratoire aiguë (mise en jeu des muscles
respiratoires, battements des ailes du nez, geignement, respiration
abdominale)
> Le patient est cyanosé, surtout en
périphérie. La sudation est abondante.
> La tension artérielle est normale ou basse avec
une différentielle pincée, voire imprenable. Elle est parfois
très élevée lorsque l'oedème pulmonaire survient
chez un patient hypertendu à la faveur d'une poussée
hypertensive.
> L'auscultation pulmonaire :
Elle montre la présence de râles
crépitants, bilatéraux, fins, inspiratoires, prédominant
aux bases pulmonaires et s'étendant aux deux champs pulmonaires en
« marrée montante ». Ils peuvent être associés
à des râles sibilants réalisant le classique bruits de
« pigeonnier » (oedème bronchique, bronchoconstriction
réflexe, exacerbation d'une bronchopathie chronique associée).
> L'auscultation cardiaque :
Elle est souvent difficile, gênée par les
râles crépitants. Elle retrouve :
· une tachycardie, secondaire à l'hypoxémie
ou à l'insuffisance cardiaque, qui peut-être
irrégulière évoquant alors une fibrillation atriale ;
· un bruit de galop gauche (B3 le plus souvent), traduisant
une décompensation ventriculaire gauche difficile à percevoir
;
· un souffle d'insuffisance mitrale souvent fonctionnelle
;
> L'examen clinique s'attachera à mettre en
évidence des signes de la cardiopathie associée, les signes
d'insuffisance cardiaque droite (hépatomégalie, turgescence
jugulaire, reflux hépato-jugulaire), une altération de
l'état de vigilance, des signes de lutte ou d'épuisement
respiratoire (tirage, respiration abdominale paradoxale).
Les patients peuvent être fébriles, en raison d'une
infection broncho-pulmonaire sous-jacente.
> De la même façon il s'attachera à
recueillir les signes de mauvais pronostic, en
particulier les signes de bas débit avec
refroidissement des extrémités, marbrures et lividités des
membres, temps de recoloration allongé, pouls filant et hypotension
artérielle pouvant s'intégrer dans un tableau de choc
cardiogénique dans lequel le débit cardiaque est très
réduit.
> L'évolution immédiate sera fonction de la
rapidité diagnostique et thérapeutique. Les premiers soins
doivent être aussitôt entrepris et le patient
transféré dans une unité de soins intensifs.
10.4 Examens complémentaires
10.4.1 Radiographie du thorax
Les modifications radiologiques constituent
l'élément fondamental du diagnostic d'oedème aigu du
poumon. Elles permettent d'éliminer d'autres causes de détresse
respiratoire. Elles précisent la présence d'anomalies
parenchymateuses et pleurales, ainsi que l'aspect de la silhouette
cardiaque.
A/ Etude du parenchyme pulmonaire et de la
plèvre
Les signes radiologiques sont souvent en retard sur la
clinique. Le plus souvent bilatéraux et symétriques, ils peuvent
être asymétriques, voire unilatéraux au début.
> Les signes d'oedème interstitiel
Ils sont liés à l'accumulation de liquide dans
l'interstitium ou les septa. Les principaux sont :
· Redistribution vasculaire vers les sommets : c'est un
signe précoce lié à une congestion des veines pulmonaires,
notamment des veines lobaires supérieures. Elle apparaît pour des
pressions capillaires supérieures à 18mmHg. Cette redistribution
n'a de valeur qu'en l'absence de maladie pulmonaire sous-jacente
(emphysème). On obtient d'abord une distribution vasculaire
équilibrée (vaisseaux des lobes inférieurs et
supérieurs de même calibre) puis une distribution inversée
(vaisseaux des lobes supérieurs élargis par rapport aux vaisseaux
des lobes inférieurs).
· Lignes septales de Kerley : elles traduisent
l'élargissement des septa interlobulaires. Elles apparaissent pour des
pressions capillaires allant de 25
à 35 mmHg. Les lignes de Kerley B sont les plus
fréquentes. Elles siègent aux bases, surtout dans les culs-de-sac
costo-diaphragmatiques. Elles sont courtes (2 cm), de localisations
périphériques, orientées transversalement,
perpendiculaires à la surface pleurale.
· Élargissement des hiles (<< flou
périhilaire ») : les limites du hile sont rendues plus floues
par l'oedème périvasculaire, donnant une image "en lunettes".
· Épanchement pleural : souvent de faible
abondance (comblement d'un cul-de-sac pleural et épaississement des
scissures interlobaires), ils sont plus fréquents et plus abondants dans
les OAP cardiogéniques ou liés à une hyperhydratation que
dans les OAP lésionnels.
> Les signes d'oedème
alvéolaire
En plus des signes observés au stade interstitiel, s'y
ajoute des opacités alvéolaires : ce sont des opacités non
systématisées, floconneuses, diffuses, à contours flous,
confluentes, prédominant dans les régions périhilaires
(hilifuges) puis aux bases donnant une image << en aile de papillon
» avec bronchogramme aérique en son sein dans 10% des cas
[9]. Ces opacités sont rapidement variables dans le
temps. Une asymétrie peut s'observer (oedème sur poumon
bulleux).
B/ Aspect de la silhouette cardiaque
Elle est de taille variable en fonction de la pathologie
causale. Il est rare que sur un cliché réalisé en urgence,
en position couché, on puisse noter des déformations
caractéristiques de la silhouette cardiaque permettant d'établir
un diagnostic étiologique. Très souvent, est retrouvé une
cardiomégalie avec un index cardiothoracique > 0,5.
10.4.2 Electrocardiogramme (ECG)
Il est systématique et ne permet en aucune façon
le diagnostic ni d'insuffisance ventriculaire ni d'oedème pulmonaire,
mais peut montrer des arguments importants en faveur de l'étiologie et
des stigmates de la cardiopathie chronique :
> Fibrillation auriculaire jouant le rôle de facteur
déclenchant ;
> Aspect de nécrose myocardique traduisant une
cardiopathie ischémie ancienne ou en évolution ;
> Signes d'hypertrophie ventriculaire gauche observés
en cas de surcharge sévère du ventricule gauche.
Le plus souvent, il n'apporte que des éléments
secondaires : tachycardie sinusale, troubles de la repolarisation diffus,
hypertrophie des cavités gauches.
10.4.3 Gazométrie artérielle
Elle doit être systématique et faite sans
oxygénothérapie. Les perturbations des gaz du sang sont
constantes, variables et reflètent la gravité de l'OAP
(intérêt pronostic), particulièrement la présence ou
non d'une hypercapnie. Elle est cependant sans aucun rapport avec l'aspect
radiologique.
L'hypoxémie est liée au
déséquilibre ventilation/perfusion. Habituellement, une
hypocapnie par hyperventilation alvéolaire globale s'observe avec
alcalose respiratoire (pH élevé), mais l'importance de
l'obstruction bronchiolaire détermine parfois une normocapnie voire une
hypercapnie, dont le caractère péjoratif doit être connu.
L'hypercapnie peut également traduire un épuisement respiratoire,
notamment en cas de bas débit profond ou de choc cardiogénique en
cours d'installation. Dans ce cas, une acidose (pH bas) d'ailleurs souvent
mixte, est notée ; la composante métabolique étant due
à l'acidose lactique que détermine l'hypoxie tissulaire.
10.4.4 Echocardiographie Doppler
L'échographie cardiaque est rarement possible en phase
aiguë, sauf cas particulier tenant à un doute diagnostique sur la
nature cardiogénique ou lésionnelle de l'oedème
pulmonaire. L'échocardiographie ne sera mise en oeuvre qu'après
correction des phénomènes aigus, à la recherche d'une
étiologie. Elle peut orienter le diagnostic en retrouvant un ventricule
gauche dilaté et hypocinétique ou une sténose mitrale
serrée. Le diagnostic est par contre beaucoup plus difficile en cas
d'insuffisance cardiaque à fonction systolique conservée. Elle
permet également
une quantification du débit cardiaque qui est en
général diminué (index cardiaque < 3
l/min/m2).
10.4.5 Exploration hémodynamique
Elle est inutile à la phase aiguë d'oedème
pulmonaire cardiogénique. Réalisée uniquement en l'absence
de renseignements fournis par les explorations non invasives, elle est utile
dans les cas de diagnostic difficile.
Le cathétérisme droit (cathéter de
Swan-Ganz) montre :
> une élévation de la pression capillaire
supérieure à 25mmHg (pression moyenne) ;
> une élévation pression artérielle
pulmonaire d'occlusion > 18mmHg;
> une désaturation artérielle pulmonaire
profonde (< 65%) tenant à la désaturation artérielle
périphérique (hypoventilation et effet shunt pulmonaire), mais
également à la diminution du débit cardiaque dans
certaines formes ;
> un débit cardiaque normal ou abaissé en
fonction de la cardiopathie causale et du stade évolutif de
l'oedème pulmonaire.
10.4.6 Exploration biochimique
Certains examens biochimiques sanguins sont indispensables :
ionogramme, hémogramme, glycémie, paramètres de la
fonction rénale et hépatique, enzymes myocardiques (troponine,
CPK-MB).
Le dosage du peptide natriurétique de type B (BNP =
B-type Natriuretic Peptide) semble constituer un élément
intéressant tant pour le diagnostic de l'OAP cardiogénique que
pour le pronostic du patient. Il permet, dans les formes douteuses, de
rattacher l'épisode dyspnéique aigu à une
défaillance cardiaque [2, 8, 9, 39, 40, 41J.
Le BNP est un peptide libéré dans le sang en cas
d'étirement des myocytes du ventricule gauche. Il contrebalance
l'activation du système rénine-angiotensinealdostérone.
Son élévation dans le sang est corrélée à
divers indices fonctionnels d'insuffisance cardiaque gauche. Plusieurs
études [39, 40, 41J ont montré son
intérêt comme marqueur d'insuffisance cardiaque gauche aiguë.
Le seuil de
positivité varie selon les études entre 80 et
300 pg/ml. Schématiquement, lorsque le BNP est inférieur à
100 pg/ml, l'insuffisance cardiaque peut-être éliminée mais
un BNP supérieur à 400 pg/ml est très évocateur
d'un OAP cardiogénique, sous réserve d'un tableau clinique
compatible. Il existe néanmoins deux situations d'OAP
cardiogénique sans élévation du BNP : l'OAP << flash
>> où l'oedème est de survenue suraiguë avant que le
BNP ne soit sécrété dans la circulation sanguine (une
heure environ) et l'insuffisance mitrale et le rétrécissement
mitral important (existence d'un OAP cardiogénique sans insuffisance
cardiaque gauche vraie) [39]. Compte tenu de
l'intérêt pronostique et de la précocité du
diagnostic de l'OAP, tous les services d'urgences ou de réanimation
devrait avoir accès au dosage rapide du BNP [39,
40].
10.5 Formes cliniques
Le tableau typique n'est pas retrouvé dans 10 à 15%
des cas [9].
10.5.1 Formes étiologiques
Ce paragraphe est développé au chapitre <<
Etiologie >>. Quelque soit la nature de la cardiopathie
en cause, l'expression clinique de l'oedème pulmonaire est identique.
10.5.2 Formes d'OAP à symptomatologie
particulière A/ OEdème pulmonaire suraigu
L'oedème est foudroyant, asphyxique, rapidement mortel.
Le malade est pris de dyspnée et meurt presque subitement en quelques
minutes avec un peu d'écume mousseuse à la bouche, quelquefois
sans la moindre expectoration [42].
B/ OEdème pulmonaire hémoptoïque
L'expectoration réalise une véritable
hémoptysie. Elle traduit une rupture d'anastomoses entre les veines
bronchiques distales, dépendant de la circulation
pulmonaire et les veines bronchiques proximales, dépendant
de la circulation systémique.
C/ OEdème pulmonaire subaigu
La symptomatologie est beaucoup moins bruyante. Elle se
résume souvent à une sensation de grésillement
laryngé, une dyspnée de décubitus peu intense, s'aggravant
progressivement depuis quelques jours, une toux quinteuse. L'expectoration est
absente ou peu abondante limitée à quelques crachats mousseux. Un
seul crachat mousseux a une valeur sémiologique importante. Dans ces
circonstances, l'auscultation pulmonaire peut être pauvre. Aux
râles fins, se mêlent des râles sous-crépitants et
bronchiques. C'est la radiographie du thorax qui apporte le plus
d'éléments d'information en montrant les signes d'oedème
pulmonaire interstitiel. Ces crises ont la même signification que celles
d'oedème pulmonaire aigu et le même pronostic. Elles surviennent
souvent chez des patients déjà traités par des
diurétiques.
D/ OEdème pulmonaire à présentation
mineure ou forme larvée
La symptomatologie se résume à des crises
d'étouffement nocturnes qui surprennent le malade dans son sommeil. Une
polypnée s'installe avec quintes de toux, obligeant le patient à
se lever. Il s'y associe des grésillements laryngés, quelques
crachats et des râles fins aux deux bases [42]. Le
pronostic est aussi péjoratif que l'OAP classique, et justifie une prise
en charge hospitalière comparable.
E/ OAP et choc cardiogénique
C'est la forme la plus grave. Au tableau d'OAP s'ajoute un
état de choc avec décompensation hémodynamique
sévère et nécessite un conditionnement adapté avec
transfert vers une unité de réanimation.
F/ Asthme cardiaque (ou pseudo asthme cardiaque)
Dans 10 à 15 % des cas d'oedème pulmonaire
[8], il existe un freinage expiratoire important avec tendance
à la bradypnée plutôt qu'à la tachypnée. La
bradypnée est expiratoire avec respiration sifflante et râles
sibilants pouvant égarer vers une origine pulmonaire par bronchospasme.
A l'examen, le thorax est dilaté, sonore à la percussion. Le
tableau clinique est profondément différent selon que
l'obstruction bronchique s'associe à un oedème alvéolaire
classique ou représente, éventualité non exceptionnelle,
la seule conséquence cliniquement décelable de la surcharge de la
petite circulation. Parfois, l'asthme cardiaque est « pur ». Les
caractéristiques de la dyspnée sont en tout point superposables
à celles d'une crise d'asthme banale et l'auscultation pulmonaire ne
perçoit aucun râle crépitant, mais par contre, met en
évidence des râles sibilants diffus intenses avec freinage
expiratoire. Dans ces circonstances, le diagnostic peut-être difficile
avec un asthme bronchique vrai [8, 43].
La radiographie thoracique de face est
généralement l'examen décisif pouvant objectiver d'une
part une cardiomégalie, d'autre part et surtout, les signes habituels du
poumon cardiaque (oedème interstitiel et parfois oedème
alvéolaire). Lorsque des doutes subsistent après avoir
réalisé un ECG et une échographie cardiaque, les dosages
sanguins du BNP sont alors particulièrement précieux : ils sont
constamment élevés lorsque la dyspnée asthmatiforme est
d'origine cardiaque alors qu'ils sont constamment normaux lorsque l'origine est
bronchique [8].
Le traitement de l'asthme cardiaque est rigoureusement le
même que celui des autres formes cliniques du poumon cardiaque. Les
médicaments habituellement efficaces dans l'asthme tels les â-2
mimétiques et/ou les corticoïdes sont inefficaces voire dangereux
chez ce type de patient insuffisant cardiaque [8].
G/ OEdème aigu pulmonaire cardiogénique de la
personne âgée
Il survient chez un sujet souvent « polypathologique
». La mortalité est importante au décours du premier
épisode. Le diagnostic clinique est parfois difficile chez ces
patients. Il est porté devant le contexte
général et la connaissance des antécédents du
patient, associés aux résultats d'un traitement probabiliste
initial et des examens complémentaires. Le dosage du BNP est d'un grand
intérêt [2, 9].
10.6 Diagnostic différentiel
Toutes les causes de dyspnée aiguë peuvent
être évoquées. Le diagnostic différentiel se pose
surtout avec les formes atypiques, sans expectoration ni râles
crépitants ou chez le sujet âgé [2]. Le
caractère brutal, l'orthopnée, ultérieurement l'aspect
radiologique, et surtout la réponse au traitement diurétique sont
généralement des arguments décisifs [18,
20].
10.6.1 Crise d'asthme
Il n'y a que dans les formes de pseudo-asthme cardiaque que la
confusion est possible. Souvent, le diagnostic est facile. Les
antécédents d'asthme bronchique sont connus. Le soulagement
partiel de l'essoufflement par un dérivé nitré d'action
rapide ou le furosémide est un élément décisif en
faveur de l'asthme cardiaque, d'autant plus qu'il n'y a pas
d'antécédents.
10.6.2 Embolie pulmonaire
Le plus souvent, l'embolie pulmonaire pure se manifeste,
lorsqu'elle est grave, sous forme de détresse respiratoire sans anomalie
auscultatoire, sans anomalie radiologique en particulier parenchymateuse ou
pleurale et surtout dans les circonstances anamnestiques bien
différentes.
Il n'y a que dans les formes d'embolie pulmonaire survenant
à titre de complication d'une cardiopathie que le diagnostic est
difficile. Classiquement, une embolie pulmonaire doit être
recherchée à titre systématique chez les sujets dont les
manifestations fonctionnelles de la cardiopathie s'aggravent brutalement ou de
façon rapidement progressive sans circonstance déclenchante
évidente. C'est dans ces circonstances que la scintigraphie pulmonaire
ou l'angiographie pulmonaire prendront toute leur valeur en cas de doute
diagnostique.
Une attention toute particulière doit toutefois
être portée sur la possibilité de l'existence d'un «
oedème pulmonaire d'hyperperfusion » (l'oedème est
localisé dans un territoire peu ou pas occlus) ou un «
oedème pulmonaire de reperfusion » (l'oedème est
localisé dans des territoires préalablement occlus,
secondairement reperfusé) [25].
10.6.3 Broncho-pneumopathie chronique en
évolution
Dans ces cas, le tableau clinique est fort différent
avec une anamnèse de bronchopneumopathie chronique, d'hippocratisme
digital et de cyanose. La radiographie du thorax est différente.
10.6.4 Pneumopathie infectieuse
Il est rare qu'elle simule un oedème pulmonaire. Le
principal problème est la frontière entre les infections
pulmonaires sévères et l'OAP lésionnel lié à
ces infections. OEdème
10.6.5 OAP non cardiogéniques
Ils sont parfois difficiles à distinguer des
oedèmes aigus cardiogéniques. Ils surviennent en
général dans un contexte infectieux ou toxique. La pression
capillaire pulmonaire n'est pas augmentée. Les diurétiques sont
ici moins efficaces. Leur traitement nécessite de toutes les
façons une prise en charge par un service de réanimation
(Tableau I).
L'installation d'un OAP lors d'une phase de transfusion
sanguine relève en général d'une étiologie
cardiaque. Lorsque ce OAP post-transfusionnel ne répond pas au
traitement classique, il faut penser à la possibilité d'un TRALI
(transfusion related acute lung injury) ou oedème pulmonaire
lésionnel post-transfusionnel. C'est un oedème survenant au
décours d'une transfusion sanguine ou après un intervalle libre
de quelques heures (généralement une à deux heures
après une transfusion, et toujours dans les six heures suivant la
transfusion). La symptomatologie est indistinguable de celle des OAP
lésionnels d'autres origines. La survenue de cet oedème est
attribuée à la présence d'anticorps anti-HLA de classe I
et/ou d'anticorps
anti-granulocytes dans le plasma de donneurs préalablement
sensibilisés, en particulier les femmes multipares
[44J.
Tableau I : Comparaison entre oedème
pulmonaire hémodynamique et lésionnel (Modifié
d'après [28, 35, 45J)
|
OAP HEMODYNAMIQUE
|
OAP LESIONNEL
|
Anamnèse
|
Notion d'insuffisance cardiaque gauche
|
Etiologie du SDRA ; absence d'insuffisance cardiaque gauche
|
Membrane alvéolo-capillaire
|
Intacte
|
Lésée
|
Radiographie pulmonaire
|
OEdème périhilaire ; Aspect homogène
|
OEdème périphérique ; Aspect
hétérogène
|
Liquides de LBA*
|
Protéines basses ou normales
|
Protéines élevées
|
Echocardiographie
|
Cavités gauches dilatées ; Hypocinésie
|
Cavités gauches normales ; Hypercinésie
|
Cathétérisme droit
|
Débit cardiaque bas (Index cardiaque <
3,5l/min/m2) ; PAPO = pression capillaire élevée
(>18mmHg) ; HTAP post capillaire
|
Débit cardiaque élevé (Index cardiaque >
3,5l/min/m2) ; PAPO basse (< 15mmHg) ; HTAP pré
capillaire
|
Evolution
|
Pas d'évolution vers la fibrose pulmonaire
|
Evolution possible vers la fibrose pulmonaire
|
* Lavage broncho-alvéolaire
11. TRAITEMENT CLASSIQUE DE L'OAP
CARDIOGENIQUE
La prise en charge médicale doit être la plus
précoce possible. Elle permet d'anticiper sur les complications et
détermine le pronostic immédiat. La mise en oeuvre du traitement
de l'OAP cardiogénique intègre la bonne compréhension des
mécanismes physiopathologiques, des étiologies, des
éventuels facteurs favorisants ou déclenchants, du traitement en
cours et du type de cardiopathie sous jacente.
Le traitement de l'OAP hémodynamique est symptomatique
(oxygène, dérivés nitrés, diurétiques...) et
étiologique (normalisation de la pression artérielle,
revascularisation coronaire, réduction d'un trouble du rythme ...)
Les deux orientations du traitement symptomatique
correspondent aux composantes de sa physiopathologie. Il s'agit d'abaisser la
pression capillaire pulmonaire et de corriger les anomalies de
l'hématose. Le premier objectif est obtenu par des médicaments
tandis que le second fait appel à l'oxygénothérapie, voire
à l'assistance ventilatoire. Les bénéfices des deux
aspects du traitement sont liés car l'hypoxémie secondaire
à l'oedème pulmonaire aggrave la dysfonction myocardique causale.
L'échec de ce traitement traduit en général une
dysfonction myocardique sévère avec insuffisance circulatoire
aiguë [38, 46J.
Le pronostic précoce est lié non seulement au type
de cardiopathie sous-jacente mais aussi à la réversibilité
du facteur déclenchant.
11.1 Objectifs thérapeutiques
Les buts du traitement d'un patient en détresse
respiratoire aiguë sur un OAP cardiogénique sont :
> Assurer une hématose correcte ;
> Réduction rapide de la pression capillaire pulmonaire
;
> Réduire l'oedème pulmonaire ;
> Diminuer la précharge du ventricule gauche en
diminuant le retour veineux ;
> Renforcer la contractilité myocardique ;
> Diminuer les résistances artérielles
systémiques et faciliter l'éjection
ventriculaire gauche ;
> Rechercher et si possible traiter le facteur
déclenchant éventuel ;
> Préciser l'étiologie de la maladie
cardiologique sous-jacente et la traiter ; > Prévenir l'apparition de
nouveaux épisodes aigus.
11.2 Moyens thérapeutiques
Ils peuvent être regroupés en 5 entités :
oxygénothérapie, diminution de la précharge, diminution de
la post-charge, inotropes positifs et les autres moyens.
11.2.1 Oxygénothérapie
> Oxygénothérapie classique
Elle corrige l'hypoxémie aux conséquences
délétères sur la fonction myocardique. Elle doit
être administrée à fort débit, 6 à 15 l/min,
par sonde nasale ou par un masque facial. Elle doit permettre de maintenir une
saturation oxymétrique du pouls (SpO2) supérieure à 92%
[2, 9, 19, 20, 46].
> Ventilation non invasive au masque en pression
positive
L'utilisation de la ventilation non invasive avec maintien
d'une pression positive continue dans les voies aériennes (CPAP =
continuous positive airways pressure) dans l'OAP cardiogénique
est récente. La CPAP est un type de ventilation au cours duquel le
patient respire spontanément avec un niveau constant de pression
positive en inspiration comme en expiration [2, 47, 48]. La
CPAP accroît l'oxygénation et les paramètres ventilatoires
dans tous les types d'OAP [47, 48, 49]. Chez les patients
ayant une fonction systolique gauche préservée, le
bénéfice hémodynamique résulte de la
réduction du volume télé-diastolique du ventricule gauche
(précharge) [49] Elle est indiquée en
présence d'un oedème pulmonaire cardiogénique chez un
patient conscient, hypoxémique malgré une
oxygénothérapie nasale (débit = 8 l/min). Elle est
appliquée à l'aide d'un masque facial étroitement
appliqué et étanche au travers duquel une
oxygénothérapie est délivrée en pression positive
(généralement de l'ordre de 10mm d'eau).L'hypercapnie n'est pas
une contre-indication. Elle nécessite une surveillance attentive du
patient pour détecter des signes de mauvaise tolérance et
d'éventuelles complications (barotraumatisme,
nécrose cutanée, distension gastrique, inhalation
bronchique). Elle permet une diminution du taux d'intubation au cours de l'OAP
[2, 9, 19, 20, 46, 47, 48].
La non invasive pressure support ventilation (NIPSV)
est un autre système de ventilation mécanique sans intubation au
cours duquel un certain volume d'air est délivré au cours des
phases inspiratoires, à travers un masque nasal ou facial [48,
50]. Dans une étude randomisée, Masip et al. ont
montré que la NIPSV permet d'obtenir des résultats
supérieurs à l'oxygénothérapie conventionnelle
[50].
> Ventilation mécanique ou ventilation
invasive
En cas de troubles de conscience (score de coma de Glasgow
< 9), de mauvaise réponse au traitement, dans les oedèmes
pulmonaires graves avec hypoventilation alvéolaire (hypercapnie
réfractaire) ou en cas de choc cardiogénique, le recours à
une intubation endotrachéale pour ventilation mécanique est
nécessaire. Elle permet une meilleure ventilation alvéolaire
grâce à une augmentation de la ventilation globale et à un
rétablissement de la liberté des voies aériennes par des
aspirations. Elle diminue les besoins en oxygène de l'organisme (mise au
repos des muscles respiratoires) tout en augmentant les apports en
oxygène. Les effets hémodynamiques induits par la ventilation
mécanique sont avant tout la conséquence de l'augmentation de la
pression intrathoracique (PIT). Celle-ci exerce, dans le contexte de l'OAP, des
effets bénéfiques à la fois sur les pressions de
remplissage et sur la fonction ventriculaire gauche. L'augmentation de la PIT
réduit la précharge ventriculaire gauche consécutivement
à la diminution du retour veineux systémique et du volume sanguin
intrathoracique [18, 38]. Son indication doit être
évaluée au cas par cas et sa poursuite rediscutée de
façon régulière en cas de sevrage difficile
[2].
11.2.2 Diminution de la précharge
> Diurétiques de l'anse : furosémide,
bumétanide
L'utilisation « traditionnelle » des
diurétiques de l'anse, en général le furosémide
a pour but de diminuer la congestion pulmonaire et d'augmenter la
diurèse des patients. Diurétiques d'action rapide, ils
agissent par déplétion liquidienne et
vasodilatation. Ils entraînent une diminution rapide de
la pression capillaire pulmonaire avec amélioration symptomatique, avant
la survenue de l'effet diurétique survenant aux alentours de 20 minutes
[2, 17, 18]. Par ailleurs, ils entraînent une diminution
du retour veineux. En raison d'une absorption intestinale réduite et
aléatoire au cours de l'insuffisance cardiaque, les diurétiques
doivent être administrés par voie intraveineuse directe aux doses
minimales de 40 à 60 mg de furosémide (en moyenne 1mg/kg) et 2
à 4 mg de bumetamide. En l'absence d'amélioration rapide, ces
doses peuvent être répétée au bout de 15 minutes.
Chez les insuffisants cardiaques, avec fonction rénale anormale
(créatininémie = 150mmol/l), l'élimination urinaire des
diurétiques est réduite : une augmentation des doses est
nécessaire avec le risque de toxicité de la molécule.
Indépendamment de la fonction rénale, l'insuffisance cardiaque
induit une résistance à l'effet natriurétique des
diurétiques de l'anse dont le mécanisme est encore mal compris.
L'association de l'acétazolamide pour son action au niveau du tubule
proximal ou d'un thiazidique pour son action au niveau du tube distal pourrait
partiellement pallier cette défaillance [46].
Un apport en potassium (KCl) pourra être fait afin de
palier l'effet hypokaliémiant des diurétiques de l'anse. Compte
tenu des effets secondaires potentiels des diurétiques chez des sujets
âgés, en particulier en cas de dysfonction diastolique
(hyponatrémie, hypokaliémie, aggravation des troubles de la
fonction rénale), ils doivent être maniés avec
pondération [2].
Les diurétiques de l'anse entraînent
également une augmentation de la production rénale de
prostaglandines vasodilatatrices. Cet effet bénéfique est
antagonisé par les inhibiteurs des prostaglandines, comme les
anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Ceux-ci doivent
être évités autant que possible [51].
> Dérivés nitrés : trinitrine,
dinitrate d'isosorbide
Les dérivés nitrés ont des effets
cardiovasculaires généraux et régionaux qui les rendent
particulièrement adaptés au traitement de l'OAP
cardiogénique. Au niveau de la circulation générale, les
faibles concentrations sériques de dérivés nitrés
(au décours d'administration sublinguale) entraînent une
relaxation du muscle lisse
vasculaire, responsable d'une vasodilatation
prédominant dans le territoire veineux. La veinodilatation est
responsable d'un stockage de sang périphérique, en particulier
dans le territoire vasculaire splanchnique. Il en résulte une
réduction télédiastolique des pressions et des volumes
intracardiaques (diminution du retour veineux). Aux plus fortes concentrations
(au cours d'une perfusion intraveineuse), les dérivés
nitrés provoquent une vasodilatation des gros troncs artériels
avec réduction de la pression artérielle et des
résistances vasculaires systémiques [38, 46]. On
oublie enfin très souvent, que les dérivés nitrés
sont un excellent traitement de l'oedème aigu hypertensif : ils baissent
la pression aortique centrale beaucoup plus que ne le suggère la
pression artérielle au brassard, notamment, chez le sujet
âgé [18]. Par la diminution du volume et de la
pression ventriculaire comme par la vasodilatation artérielle, les
dérivés nitrés réduisent la demande en
oxygène du muscle myocardique. Au niveau de la circulation coronaire,
les dérivés nitrés provoquent une dilatation des vaisseaux
de conductance épicardiques, indépendante du débit et de
l'endothélium. Les dérivés nitrés favorisent la
perfusion des zones ischémiques en n'altérant pas le
mécanisme autorégulateur et en permettant la dilatation de la
circulation collatérale. Ils ont également un effet antispastique
[46].
Ils sont particulièrement efficaces en cas de
ventricule dilaté, car de faibles variations du volume
télédiastolique peuvent entraîner des réductions
importantes de la pression télédiastolique. Ils peuvent
même réduire ou faire disparaître une fuite mitrale
fonctionnelle, consécutive à la dilatation de l'anneau mitral
[38]. A l'inverse, sur un coeur peu dilaté à
fonction systolique relativement conservée, ils peuvent provoquer un
désamorçage de la pompe ventriculaire gauche, par
réduction trop importante du volume télédiastolique. Ceci
implique une grande prudence en cas de dysfonction diastolique [9, 18,
38]. Une pression artérielle systolique inférieure
à 100 mmHg contre-indique leur utilisation.
Les dérivés nitrés sont
généralement administrés par voie intraveineuse continue
à la seringue électrique. L'administration peut-être
précédée d'une injection en bolus, soit d'une
administration par voie sublinguale, dinitrate d'isosorbide
(Risordan® comprimé 5 mg, 10 mg, 20 mg) ou en spray,
trinitrine (Natispray® 0,15 mg ; 0,30 mg). Les posologies de
nitroglycérine (Lénitral® 15 mg/10ml, 3 mg/2ml)
sont de
l'ordre de 1 à 3 mg/heure, et de dinitrate d'isosorbide
(Risordan® injectable 1mg/ml) de l'ordre de 2,5 à
7,5mg/heure.
Dans une étude randomisée, Cotter et al.
[52] ont comparé l'efficacité et la
sécurité du furosémide et des dérivés
nitrés à différentes doses. En cas de tension
artérielle normale ou élevée, l'administration
intraveineuse répétée de dinitrate d'isosorbide en bolus
(3mg, renouvelée toutes les 5 minutes) associé à une
faible dose de furosémide (40mg) semble plus efficace que le
furosémide à haute dose (80 mg, éventuellement
renouvelés toutes les 15 minutes) associé à une faible
dose de dinitrate d'isosorbide (1mg/heure, augmentée de 1mg/heure tous
les 10minutes). L'efficacité semble plus marquée en terme de
réduction des ischémies aiguës et de recours à la
ventilation mécanique.
Les sydnonimines, dont le chef de file est la molsidomine
(Corvasal®), ont des effets vasodilatateurs proches de ceux des
dérivés nitrés et peuvent être utilisés comme
alternative. Ils ne nécessitent pas de métabolisme pour
libérer du NO dans la cellule musculaire lisse. A ses effets
vasodilatateurs, la molsidomine ajoute un effet antiagrégantplaquettaire
direct [46].
> Morphine et opioïdes
La morphine diminue l'angoisse, la douleur, réduit le
travail respiratoire, et diminue la consommation en oxygène du myocarde.
De plus, elle diminue la vasoconstriction artérielle et veineuse
d'origine sympathique ; ce qui réduit la précharge et la
congestion pulmonaire. Elle doit être administrée aux doses de 5
à 10mg par voie sous-cutanée ou en bolus intraveineux, sous
stricte surveillance respiratoire en raison du risque majoré de
dépression. Elle est à proscrire devant toute manifestation
d'hypoventilation alvéolaire [2, 18, 35, 38, 51].
11.2.3 Diminution de la post-charge
> Les vasodilatateurs artériels :
dihydralazine, nicardipine
Ils peuvent être utilisés en cas d'oedème
aigu hypertensif. Ils diminuent les résistances vasculaires
systémiques et sont donc contre-indiqués en cas d'hypotension
artérielle ou de choc cardiogénique.
> Les vasodilatateurs mixtes : nitroprussiate de
sodium, inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine
Ils associent à une action vasodilatatrice veineuse une
action vasodilatatrice artériolaire, responsable d'une augmentation du
volume systolique. Ils peuvent être utilisés s'il existe une
hypertension artérielle associée. Le nitroprussiate de sodium est
assez difficile à utiliser, aux doses variant de 0,2 à 2
ug/kg/min ; posologie à augmenter de façon très
progressive sous surveillance tensionnelle sans dépasser 4 ug/kg/min.
Les inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine
(IEC) ont été proposés au cours de l'OAP hypertensif. En
administration sublinguale, leur début d'action est inférieur
à 10 min, avec un effet maximal en 30 min [53]. Par
voie intraveineuse, ils permettent une diminution rapide de la tension
artérielle diastolique et de la pression capillaire pulmonaire
[2]. Les vasodilatateurs mixtes utilisables per os (IEC) sont
rarement utilisés du fait de leur action retardée.
11.2.4 Inotropes positifs
> Inotropes vasopresseurs : dobutamine,
dopamine
La dobutamine augmente la contractilité du myocarde
(effet bêta-1) et diminue la post-charge ventriculaire gauche (effet
bêta-2) [19, 38, 51]. La dopamine (précurseur de
la noradrénaline), à faible dose, augmente la perfusion
rénale et l'excrétion hydrosodée [51].
Leur utilisation ne doit pas être systématique mais
réservée aux cas de dysfonction systolique du ventricule gauche,
notamment en cas d'hypotension artérielle, de choc cardiogénique
et d'inefficacité des traitements précédents [18,
19, 35, 38].
> Inhibiteurs des phosphodiestérases :
amrinone, milrinone, enoximone
Ces médicaments combinent l'action inotrope positive
à l'action vasodilatatrice mixte. Ils sont responsables d'une
augmentation du débit cardiaque, d'une augmentation de l'index
cardiaque, du volume d'éjection systolique, d'une diminution des
pressions pulmonaires, alors que la pression artérielle et la
fréquence
cardiaque sont peu modifiées. De ce fait, la
consommation en oxygène du myocarde est moins augmentée, ce qui
n'est pas négligeable en cas de cardiopathie ischémique
[18, 38, 51].
Néanmoins, ces produits restent peu maniables et
l'administration simultanée de dobutamine et de trinitrine aboutit
généralement aux même résultats [18,
51].
11.2.5 Autres moyens
> Digitaliques : Lanatoside C, digoxine
L'indication des digitaliques d'action rapide dans le
traitement de l'OAP n'est pas systématique. Ils sont utilisés en
cas de troubles du rythme supraventriculaire (flutter ou fibrillation
auriculaire), uniquement après oxygénothérapie, ECG et
sous contrôle de l'ionogramme sanguin.
L'amiodarone est une alternative à la digoxine dans le
traitement des troubles du rythme supraventriculaire, en particulier la
fibrillation auriculaire.
> Anticoagulants
L'anticoagulation préventive des complications
thrombo-emboliques est systématique. Elle reposera sur une
héparinothérapie intraveineuse ou sous-cutanée.
L'anticoagulation efficace n'est pas systématique. Elle est
indiquée en cas de cardiopathie à fort potentiel
emboligène (oreillette gauche dilatée, arythmie complète
par fibrillation auriculaire, anévrysme ventriculaire gauche)
[19].
> Assistance circulatoire (hémodynamique) par
contre-pulsion par ballonnet intra-aortique
Elle est parfois nécessaire en cas d'insuffisance
mitrale, de choc cardiogénique et rupture septale post-infarctus. Elle
précède souvent une angioplastie. Elle permet une
amélioration de la perfusion viscérale (par
élévation de la pression aortique moyenne) et myocardique (par
élévation de la pression aortique diastolique) et facilite la
vidange ventriculaire gauche par diminution de la post-charge
[38].
11.3 Prise en charge symptomatique
Le traitement symptomatique doit être instauré au
domicile du patient et/ou pendant le transport dans une unité de soins
intensifs cardiologiques ou en réanimation polyvalente. L'objectif
immédiat est de maintenir un niveau d'oxygénation et de perfusion
systémique satisfaisants.
11.3.1 Prise en charge
pré-hospitalière
Le traitement préhospitalier, réalisé par
une équipe du SAMU ou du SMUR au domicile du patient, consistera une
fois le diagnostic posé, à asseoir le patient au bord du lit,
jambes pendantes, et à faire une injection rapide d'un diurétique
d'action rapide, en intraveineuse directe (IVD), furosémide 20mg, ou
bumetamide 0,5mg. La dose à injecter est variable en fonction de
l'état hémodynamique du patient. L'action diurétique n'est
sensible qu'après 15 à 30min. Chez les patients sous
diurétiques avant la crise, une dose plus élevée est
nécessaire. Certains auteurs proposent un dérivé
nitré par voie sublinguale ou en spray, en particulier si le patient
à une douleur thoracique. D'autres proposent le captopril sublingual en
complément du traitement diurétique et nitré avec de
très bons résultats [9].
L'amélioration clinique est habituellement rapide et
permet un transfert dans de bonnes conditions. Le transport se fait en
ambulance médicalisée. Le patient, en position demi-assise avec
jambes pendantes, est mis sous oxygénothérapie nasale à
fort débit (6l/min). Une voie veineuse périphérique et une
sonde urinaire sont mises en place ; la pression artérielle et la
fréquence cardiaque sont surveillées ; un
électrocardiogramme est fait. Une nouvelle injection de
diurétique est réalisée si l'état le
nécessite. Enfin, en fonction de l'état du patient, les
dérivés nitrés en perfusion intraveineuse à la
seringue électrique autopousseuse (1 à 2 mg/h de
nitroglycérine, ou 2 à 4 mg/h de dinitrate d'isosorbide) pourront
être mis en place [9].
D'autres thérapeutiques pré-hospitalières
peuvent être entreprises en cas de résistance aux premiers soins :
injection de morphine en IVD lente ou en souscutanée; garrots veineux
tournants sur la racine des 3 membres sur 4 (rotation toutes les 15min)
[8, 18, 38].
11.3.2 Prise en charge hospitalière
Après un inventaire rapide du malade avec confirmation
du diagnostic, les mesures générales doivent être
entreprises avec prélèvement sanguin pour gazométrie et
biochimie sanguine conventionnelle. Une radiographie pulmonaire et un
électrocardiogramme doivent être réalisées, au
meilleur des cas au lit du malade et si possible un échocardiogramme.
Le traitement entrepris dans la phase
préhospitalière est poursuivi et complété par un
traitement anticoagulant [8, 19]. Ce traitement sera
adapté à la gravité de l'oedème aigu du poumon,
à l'existence d'un facteur déclenchant et à son
étiologie. Deux cas de figure peuvent se présenter : soit
l'oedème est de gravité moyenne, soit il est grave.
A/ OEdème aigu pulmonaire de moyenne
gravitéLe traitement consistera à :
> Oxygénothérapie adaptée à la
mesure des gaz du sang: 6 à 10 l/min
> Diurétiques d'action rapide : furosémide
injectable (40 mg IVD lente à renouveler 2 ou 3 fois)
> Dérivés nitrés par voie sublinguale ou
spray : trinitrine spray, isosorbide dinitrate >
Héparinothérapie : prescrite après la crise
dyspnéique pour prévenir les complications thrombo-emboliques
> Evacuation d'un épanchement pleural transsudatif
volontiers associé.
B/ OEdème aigu pulmonaire grave
Le traitement médical doit apporter une
amélioration spectaculaire dans la demiheure qui suit son institution.
Dépassé ce délai de 30 minutes, la persistance de
l'hypoxémie impose la ventilation spontanée en pression
expiratoire positive par un masque facial (CPAP). La persistance de signes
cliniques de gravité doivent faire craindre l'épuisement du
malade et l'arrêt cardiaque anoxique et imposer l'intubation
endotrachéale et la ventilation mécanique [8, 35,
46].
Doivent être considérés comme critères
de gravité les items suivants :
9 Les troubles de la conscience ;
9 Le collapsus cardio-vasculaire ou l'état de choc ;
9 Une hypercapnie supérieure à 50 mmHg ;
9 Une désaturation artérielle inférieure
à 50% ;
9 Une acidose métabolique.
Le traitement consistera alors à l'usage des
thérapeutiques suivantes :
> Diurétiques par voie veineuse : une dose de 40
à 120, parfois plus, de furosémide est souvent nécessaire
(1 à 5mg de bumetanide).
> Dérivés nitrés par voie
intraveineuse à la seringue électrique (0,3 à 1 ug/kg/min)
avec surveillance de la TA (risque d'hypotension), de la dyspnée, de
l'auscultation pulmonaire et de la diurèse.
> Inotropes devant des signes de choc cardiogénique :
dobutamine, 5 à 20 ug/kg/min, administrée à la seringue
électrique sous contrôle ECG et tensionnel permanent.
> Ventilation au masque à haute concentration (CPAP).
Une intubation endotrachéale avec ventilation invasive sera
pratiquée en l'absence d'amélioration rapide, dans les formes
asphyxiques surtout si hypercapnie paradoxale.
> Assistance circulatoire par contre-pulsion intra-aortique
est parfois nécessaire en cas d'insuffisance mitrale, choc
cardiogénique et rupture septale post-infarctus.
> En présence d'une hypotension artérielle, il
est légitime de faire précéder le traitement de l'OAP par
une perfusion de dopamine (2 à 10 ug/kg/min) pour maintenir la pression
artérielle systolique supérieure à 90 mmHg.
> Selon les cas, dans les grands centres hospitaliers, il
pourra être réalisé en urgence une chirurgie valvulaire,
angioplastie coronaire, transplantation cardiaque...
11.4 Traitement étiologique
Le traitement étiologique est dans tous les cas
indispensable. Il est réalisé chaque fois qu'une étiologie
est retrouvée, et dans la mesure où le plateau
thérapeutique le permet. Sa mise en oeuvre permettra d'éviter
l'apparition de nouvelles crises. Certaines des mesures envisagées
ci-dessus sont aussi à visée étiologique :
diurétique en cas de rétention hydrosodée, digitaliques en
cas de troubles du rythme supraventriculaire, vasodilatateur artériel en
cas d'hypertension artérielle sévère.
11.4.1 Hypertension artérielle (HTA)
La poussée hypertensive contemporaine de l'OAP
nécessite l'emploi des médicaments influençant la
post-charge. Les principales classes thérapeutiques utilisées
sont :
> Les dérivés nitrés : leur posologie est
majorée par rapport à celle nécessaire pour l'OAP. La voie
intraveineuse est recommandée.
> Les antagonistes du calcium : nicardipine en perfusion
continue.
> Les IEC : captopril
11.4.2 Syndromes coronaires aigus
La trinitrine intraveineuse s'impose dans ces situations.
L'administration d'un antagoniste du calcium à action inotrope
négative peut également être indiquée.
Un infarctus du myocarde aigu récent, compliqué
d'un OAP, constitue une indication élective à l'emploi de la
morphine et à un geste de revascularisation myocardique en urgence, soit
par thrombolyse médicamenteuse, avant la 6e heure (dans une
moindre mesure à l'emploi des héparines), soit par angioplastie
transluminale, ou par pontage aorto-coronaire. Une assistance circulatoire peut
être nécessaire sous forme de contre pulsion intra-aortique.
11.4.3 Troubles du rythme
Les troubles du rythme ventriculaire graves sont l'indication
d'une cardioversion par choc électrique externe. Il en est de même
en cas de fibrillation auriculaire très rapide.
En cas de flutter auriculaire ou de fibrillation auriculaire
moins rapide, une dose de charge d'amiodarone per os est indiquée pour
tenter de réduire l'arythmie après ralentissement par un
digitalique d'action rapide en IVD, et vérification de l'ionogramme
sanguin (lanatoside C, 1 ampoule = 0,4 mg, 1/2 à 3 ampoules par jour ou
digoxine par voie veineuse 0,25 mg, 1 à 2 ampoules par jour). Les
digitaliques sont contre-indiqués chez un sujet antérieurement
digitalisé et à la phase aiguë de l'infarctus. Une
anticoagulation efficace sera mise en place. Une injection intraveineuse
d'amiodarone (400 mg) peut être nécessaire pour obtenir une
réduction plus rapide : elle doit alors impérativement être
réalisée à travers un cathéter central et sur au
moins 30 min pour limiter les risques de thrombophlébites et surtout de
collapsus (effet inotrope négatif).
11.4.4 Pathologie valvulaire
En cas d'insuffisance mitrale aiguë ou d'insuffisance
mitrale majeure, les médicaments influençant la post-charge sont
particulièrement indiqués. Une insuffisance mitrale aiguë
par rupture de cordage peut conduire à un oedème pulmonaire
intraitable et nécessiter chez un patient intubé et
ventilé, le transfert rapide en chirurgie cardiaque pour
réparation mitrale en urgence. Dans le même ordre d'idée,
un OAP compliquant une thrombose de prothèse mitrale responsable ne peut
guérir que par remplacement valvulaire en urgence ou une fibrinolyse.
Le traitement étiologique ultérieur des
anomalies valvulaires comportera une valvuloplastie, un remplacement
valvulaire, et une plastie chirurgicale. Une antibiothérapie
adaptée sera mise en place en cas d'endocardite.
12. EVOLUTION ET SURVEILLANCE DE L'OAP CARDIOGENIQUE
[20]
Sous traitement approprié, l'évolution est le
plus souvent favorable. L'oedème se résorbe assez facilement dans
la majorité des cas lorsque l'hypertension capillaire pulmonaire est
réduite. La réponse thérapeutique se juge à
l'importance de la réponse diurétique. Le plus souvent, en
l'espace de quelques minutes ou quelques dizaines de minutes, une
diurèse abondante va s'installer, supérieure à 500 ml dans
la première heure.
La toux va s'estomper et la dyspnée va progressivement
disparaître. L'hypersudation régresse. La cyanose, si elle existe,
disparaît, le malade se recolore, et les extrémités se
réchauffent. L'expectoration mousseuse se tarit. La pression
artérielle se normalise. L'amélioration fonctionnelle est suivie
d'une diminution des râles crépitants.
La régression des anomalies radiologiques et
gazométriques est plus lente que l'amélioration clinique et prend
plus de 24 heures.
Cette évolution est identique dans les formes les plus
sévères où la ventilation assistée est
nécessaire, et le sevrage peut-être obtenu en 24 à 48
heures. La fin de la crise aiguë de l'oedème pulmonaire est souvent
marquée par l'endormissement du patient.
Au bout de 12 à 24 heures, le relais per os du traitement
intraveineux est en règle possible, puis adapté à la
cardiopathie.
L'évolution fatale est surtout le fait des formes
suraiguës asphyxiques et des formes traitées tardivement. En fait,
le plus souvent, la mort s'observe au cours des formes graves associées
à un choc cardiogénique. Ces formes graves sont marquées
d'emblée ou de façon retardée par des signes de choc
périphérique, des lividités, un refroidissement des
extrémités. De plus, il existe une acidose métabolique
avec une hypoxie sévère et une réduction voire une
disparition de la diurèse. Ces formes avec choc cardiogénique
sont le fait de cardiopathies terminales ou d'infarctus massif évoluant
en quelques heures vers le décès.
A distance de l'épisode initial, il est nécessaire
:
> de reprendre les antécédents pathologiques du
patient ;
> de renouveler l'examen clinique, qui souvent permettra
d'identifier la cardiopathie causale par les anomalies auscultatoires qu'elle
entraîne ;
> de renouveler l'électrocardiogramme et la
radiographie de thorax dans de bonnes conditions ;
> de soumettre le patient à une exploration
échographique qui confirmera la nature de la cardiopathie en cause ;
> de proposer une exploration invasive complète,
cathétérisme droit et gauche et coronarographie en cas soit de
doute diagnostique persistant, soit un bilan d'extension précis de la
cardiopathie si une solution thérapeutique chirurgicale est
envisagée ;
> de proposer une thérapeutique d'entretien.
Cependant, lorsque la cause de l'hypertension capillaire
persiste, l'oedème peut persister, ou se reproduire rapidement
après amélioration passagère de l'épisode
grâce au traitement.
METHODOLOGIE
IV- METHODOLOGIE
1 - CADRE D'ETUDE
L'Hôpital du Point << G >> (HPG), construit
en 1906, est la dernière référence de la pyramide
sanitaire au Mali. L'HPG est situé sur les collines du Point << G
>>, au nord du district de Bamako, sur la rive gauche fleuve Niger, en
Commune III, à environ 7 km du centre ville. L'HPG comporte 19 services
médicaux et chirurgicaux, dont un service d'Anesthésiologie,
Réanimation et Urgences, deux services de cardiologie (Cardiologie
<< A >> et Cardiologie << B >>) et un service de
Pneumo-phtisiologie.
Notre étude a été réalisée par
l'unité de Réanimation de l'HPG. Elle a été
menée dans le service de Réanimation et Urgences, et le service
de Cardiologie << A >>.
L'unité des Urgences est le service d'accueil, de tri
et d'orientation de tous les patients arrivant à l'HPG. Ce service
reçoit toutes les urgences médicales et chirurgicales, sauf les
urgences gynécologiques et psychiatriques. Cette unité comporte
une salle d'hospitalisation de 6 lits et une salle de premiers soins avec 4
tables d'examens immobiles. Ces deux salles sont équipées de
dispositifs pour oxygénothérapie. 4 chariots mobiles sont
présents dans les couloirs. Ils sont utilisés comme table
d'examen ou lit de fortune lorsque les deux salles sont pleines. Un aspirateur
de sécrétions (mobile) est disponible.
Le personnel des urgences est composé de :
> 3 médecins généralistes faisant
fonction d'urgentiste,
> 1 infirmier anesthésiste-réanimateur major du
service
> 3 infirmières,
> 6 agents de soutien,
Le service de Réanimation comporte une unité de
soins intensifs de 9 lits mobiles dotés d'un équipement
permettant d'effectuer une réanimation polyvalente. Les 9
lits sont repartis en 4 salles dont une à 4 lits, 2
salles de 2 lits chacune et une salle à un seul lit. Chaque salle est
équipée de dispositifs pour oxygénothérapie (pure
ou avec air) et pour aspiration sous vide. Au moment de notre étude,
nous disposions comme matériel de travail : 3 tensiomètres dont 2
Dynamap Critikon®, 2 oxymètres de pouls, 2 cardioscopes
(Physiogard®), un laryngoscope, 5 respirateurs (2 Servo Ventilator
Siemens® [900B et 900C], 2 Monal DCC Taema®, 1 Logic 07
Ohmeda®), 2 défibrillateurs, 2 seringues auto-pousseuses, un
aspirateur mobile et un système pour lavage gastrique de fabrication
artisanale.
Le personnel de réanimation se compose comme suit :
> 3 médecins anesthésistes-réanimateurs
dont le chef de service
> 4 techniciens supérieurs de santé, dont le
major
> 3 aides-soignantes,
> 3 agents de soutien,
> 10 étudiants de la FMPOS, faisant fonction d'interne,
en année de thèse, > 2 aides-soignantes
bénévoles.
Le service de Cardiologie « A >> comporte :
> 8 salles d'hospitalisation pour une capacité
totale de 22 lits, dont 4 salles à lit unique (1ère
catégorie) et 4 grandes salles (respectivement de 6, 5, 4 et 3 lits). Il
n'existe pas de dispositif pour oxygénothérapie dans les
salles.
> 1 salle de consultation,
> 1 salle pour échocardiographie et
électrocardiographie.
Le personnel de la Cardiologie « A >> est
composé de :
> 2 médecins cardiologues, un praticien hospitalier et
un professeur agrégé titulaire, le chef de service,
> 2 médecins cardiologues assistants chefs de clinique
rattachés au service, > 2 techniciens supérieurs de
santé, dont le major,
> 3 aides-soignants,
> 3 techniciens de surface,
> des étudiants de la FMPOS, faisant fonction
d'interne, en année de thèse.
2 - PATIENTS ET TYPE D'ETUDE
2.1 - Type d'étude
Il s'agit d'une étude prospective, descriptive et
analytique.
2.2 - Période d'étude
Notre étude s'est étalée sur une
période de 22 mois, allant du 1er Mars 2003 au 31
Décembre 2004.
2.3 - Population d'étude
Elle se compose de tous les patients admis au cours de notre
période d'étude dans le service de Réanimation et
Urgences, et le service de Cardiologie « A » de l'HPG et ayant
présenté soit à leur entrée à
l'hôpital, soit au cours de leur hospitalisation un oedème aigu
pulmonaire cardiogénique (OAP).
2.4 - Echantillonnage
La taille de l'échantillon a été
calculée à partir de la formule n = Z2
ápq/i2 á = 0,05 : la confiance choisi
pour un Zá correspondant à 1,96 ;
p = 0, 007 : la prévalence de l'insuffisance cardiaque
dans le district de Bamako [62];
q = 1 - p = 0,993 ;
i = 0,05 : l'écart d'imprécision ou marge d'erreur
autour de la moyenne ;
n = (1,96)2 x 0,007 x 0,993/ (0,05)2 =
10,68
La taille minimale de notre échantillon était de 11
patients.
3 - CRITERE D'INCLUSION
Dans notre étude, ont été inclus les
patients présentant un oedème aigu pulmonaire
cardiogénique (OAP) avéré et confirmé par la
radiographie du thorax.
Nous avons ainsi colligé 50 dossiers sur les 76 où
il avait été évoqué le diagnostic d'oedème
aigu pulmonaire cardiogénique.
4 - CRITERE D'EXCLUSION
Tous les patients chez qui il a été suspecté
un OAP mais non confirmé par la radiographie du thorax.
5 - MATERIEL ET METHODE
5.1 - Technique de collecte des
données
Ce travail a été réalisé par le
biais d'une fiche d'enquête individuelle de recueil de données,
conforme aux critères d'inclusion. Le remplissage des fiches
d'enquête a été fait sur la base des dossiers des malades
colligés pendant la période d'étude. La fiche
d'enquête individuelle (cf. ANNEXES) utilisée
nous a permis de regrouper les informations suivantes:
> les renseignements sociodémographiques du patient
;
> le service d'origine du patient ;
> le moyen d'évacuation, médicalisé ou
non ;
> l'étiologie, les facteurs de risque et
déclenchants associés;
> l'évaluation clinique du patient à
l'entrée ;
> les examens complémentaires réalisés
;
> le traitement entrepris ;
> l'évolution.
5.2 - Aspects éthiques
Les informations ont été obtenues lors de
l'interrogatoire des patients ou des accompagnants, avec leur consentement.
L'anonymat et la confidentialité des informations recueillies ont
été préservés.
5.3 - Analyse des données
Les données ont été analysées
à l'aide des logiciels SPSS 11.0 for Windows et Epiinfo 6fr version
6.04dfr de l'OMS et des CDC.
Les tests statistiques utilisés étaient :
V' Tests paramétriques : moyenne, écart type
V' Tests non paramétriques : le test de Khi-2
(÷2), le Khi-2 corrigé de Yates
(effectifs théoriques < 5) et le test exact de Fisher
(pour les tableaux à 4 cases
avec effectifs théoriques < 5), avec un seuil de
signification pour p = 0,05. L'hypothèse nulle H0 était
celle de l'indépendance de deux variables étudiées et
l'hypothèse alternative H1 celle de la dépendance entre ces deux
variables. L'intervalle de confiance à 95% a été
utilisé pour la comparaison de deux pourcentages ou de deux moyennes. La
différence entre les 2 moyennes ou les 2 pourcentages a
été considérée comme significative pour la valeur
de p = 0,05.
Les graphiques ont été réalisés
grâce au logiciel Microsoft Office Excel 2003. Toutes les données
ont été saisies sur logiciel Microsoft Office Word 2003.
RESULTATS
V - RESULTATS
1. Données
épidémiologiques
Tableau I : Place de l'OAP CARDIOGENIQUE dans les
différents services
Services
|
Nombre d'hospitalisation
|
Nombre d'OAP
|
Pourcentage (%)
|
Réanimation
|
683
|
19
|
2,78
|
Cardiologie
|
656
|
12
|
1,83
|
Urgences
|
1936
|
19
|
0,93
|
Total
|
3275
|
50
|
1,52
|
La fréquence hospitalière dans notre série
est de 1,52%. IC 95% [-1,87 ; 4,91]
Tableau II : Place de l'OAP CARDIOGENIQUE parmi
les urgences cardio-pulmonaires
Services
|
Nombre d'OAP
|
Urgences cardio- pulmonaires*
|
Pourcentage (%)
|
Intervalle de confiance
|
Réanimation
|
19
|
198
|
9,59
|
[5,48 ; 13,69]
|
Cardiologie
|
12
|
656
|
1,83
|
[0,80 ; 2,85]
|
Urgences
|
19
|
516
|
3,68
|
[2,05 ; 5,30]
|
9,59% des urgences cardio-respiratoires en Réanimation
étaient des OAP cardiogéniques.
* OAP cardiogéniques sans radiographie
du thorax, OAP lésionnels, urgences hypertensives, insuffisance
cardiaque, IDM, péricardites, cardiomyopathie, AVC, pleurésies,
pneumothorax, embolie pulmonaire, crises s'asthme, infections
bronchopulmonaires...
2. Données socio-démographiques

32%
20-29ans 10-19ans 90-99ans 80-89ans
60-69ans 50-59ans 70-79ans 30-39ans 40-49ans
14%
16%
2% 2%
6%
6%
14%
8%
Figure 1 : Distribution en fonction des tranches
d'âge
La tranche d'âge de 60 à 69 ans était la plus
concernée dans les deux sexes avec 16 patients, soit 32%.
L'âge moyen était de 53,72 #177; 2,58.

56%
Masculin Féminin
44%
Figure 2 : Distribution en fonction du
sexe
Le sexe masculin était prédominant avec 28
patients, soit 56%. Sex ratio : 1,27
Tableau III : Répartition en fonction de
l'ethnie
Ethnie Nombre Pourcentage
(%)
|
Bambara 19 38,0
Peulh 9 18,0
Malinké 9 18,0
Sonrhaï 7 14,0
Sarakolé 2 4,0
Touareg 2 4,0
Dogon 1 2,0
Maure 1 2,0
L'ethnie majoritaire était les bambara chez 38% des
patients, suivie par les peulh et les malinké avec respectivement 18%
des cas.
Les bambara représentent l'ethnie majoritaire à
Bamako et dans la population générale.
L'OAP CARDIO4ENIQUE A L'HP4 RESULTATS

25
20
35
30
15
10
5
0
CSR Hôpital Clinique Domicile
6
Ambulance non médicalisée
Transport en commun
0
4
1
4
0 0
35
Figure 3 : Distribution en fonction de la
structure de provenance et du moyen d'évacuation
35 patients (70%) venaient directement de leur domicile et
tous ont emprunté un véhicule de transport en commun. Seuls 28%
de nos patients (n = 14), venant tous d'une structure sanitaire, ont
emprunté une ambulance non médicalisée. Les transports en
commun ont été utilisés par un patient
évacué par l'hôpital de Gao pour insuffisance cardiaque
décompensée mais qui a présenté avant son
entrée à l'hôpital un OAP.
÷2 = 46,03 p = 0,0001 ; ÷2 seuil =
7,815 (ddl = 3)
÷2 > ÷2 seuil : H0 est rejetée,
donc il existe une relation significative entre les structures de provenance et
les moyens d'évacuation.
3. Profils cliniques

50%
HTA Cardiomyopathie
Infarctus du myocarde Troubles du rythme
Autres Maladie mitroaortique
Hyperhydratation
6%
2% 4% 6%
18%
14%
Figure 4 : Distribution en fonction de
l'étiologie de l'OAP
La crise hypertensive (50%) est la principale étiologie
de l'OAP cardiogénique, suivie par les cardiomyopathies (18%) et
l'infarctus du myocarde (14%).
L'OAP CARDIO4ENIQUE A L'HP4 RESULTATS

Pneumopathie
Sédentarité
Obésité
Diabète
Alcool
Tabac
RAA
HTA
0 5 10 15 20 25 30 35 40
2
3
4
5
5
6
HTA Tabac
Alcool Diabète
Obésité
Sédentarité
Pneumopathie RAA
19
35
Figure 5 : Distribution en fonction des facteurs
de risque
L'HTA et le tabac ont représenté les deux
principaux facteurs de risque avec respectivement 70 et 38% des cas.

Hyperthyroïdie
Pneumopathie
Poussée hypertensive
Insuffisance rénale aiguë
Poussée ischémique
Trouble du rythme
Arrêt du traitement
Effort physique
Ecart de régime
Anémie
Fièvre
0 5 10 15 20 25 30
1
1
3
4
5
5
5
5
6
10
Hyperthyroïdie Pneumopathie
Effort physique
Fièvre
Anémie
Poussée ischémique Trouble du rythme
Arrêt du traitement Insuffisance rénale aiguë
Ecart de régime Poussée hypertensive
24
Figure 6 : Distribution en
fonction des facteurs déclenchants
La poussée hypertensive a été le facteur
déclenchant le plus fréquent : 48% des cas suivie par
l'écart de régime (20%) et l'insuffisance rénale
aiguë (12%).
L'OAP CARDIO4ENIQUE A L'HP4 RESULTATS

52%
42%
2% 4%
13 à 15 10 à 12 7 à 9 3 à
6
Figure 7 : Distribution en fonction du score coma
de Glasgow
94% de nos patients avaient un score de Glasgow supérieur
à 10. La médiane était de 13.
Tableau III : Répartition en fonction du
monitorage à l'entrée
Paramètres Valeurs Nombre Pourcentage
(%)
|

Pression artérielle systolique (PAS)
(mmHg)
160-179 9 18,0
140-159 12 24,0
130-139 2 4,0
100-130 4 8,0
90-99 9 18,0
Pression artérielle 110-119 7 14,0
diastolique (PAD) 100-109 5 10,0
(mmHg)
Pouls ou FC (pulsations/min)
100-129 38 76,0
60-99 8 16,0
<60 1 2,0
FR ou Fréquence respiratoire
(cycles/min)
25-29 8 16,0
19-24 11 22,0
13-18 1 2,0
= 13 1 2,0
Température (°C)
36,5-38,5°C 37 74,0
<36,5°C 2 4,0
SpO2 (%)
80-96 35 87,5
60-79 5 12,5
PaO2 (%)
50-59 29 72,5
35-49 5 12,5
= 210 mmHg 4 8,0
180-209 12 24,0
<100 mmHg 7 14,0
= 120 mmHg 8 16,0
85-89 2 4,0
<85 mmHg 19 36,0
130-159 3 6,0
= 30 29 58,0
>38,5°C 11 22,0
97-100 0 0,0
60-79 6 15,0
74% des patients avaient une PAS supérieure à
140 mmHg. 58% avaient une PAD supérieure à 90 mmHg. 76% de nos
patients avaient une FC entre 100 et 129 battements/min. 96% des patients
avaient une FR supérieure à 19 cycles/min. 87,5% de nos patients
avait une SpO2 entre 80 et 96%. 74% de notre effectif avaient une
température corporelle comprise entre 36,5°C et 38,5°C.
Nocturne
|
|
38
|
49
48
|
34
|
|
|
|
|
Vespérale
|
11
|
|
|
Matinale
|
5
|
|
Expiratoire
|
4
|
|
Aux deux temps
|
8
|
|
Inspiratoire
|
|
1
|
|
|
|
Repos
|
Orthopnée
|
|
0
1 1
|
|
|
|
|
Effort
|
FR normale
|
Bradypnée
|
Polypnée
|
|
|
|
|
|
|
Absente
|
16
|
|
|
Présente
|
34
|
|
0 10 20 30 40 50 60
DRA : détresse respiratoire aiguë
Figure 8 : Distribution en fonction des
caractères de la dyspnée
68% de nos patients avaient une DRA (tirage, battement des
ailes du nez, geignement, respiration abdominale). 96% des patients avaient une
polypnée et 98% avaient une orthopnée. 76% avaient une
dyspnée inspiratoire. La majorité de nos patients (68%) ont eu un
épisode aigu de survenue nocturne.

Polypnée expiratoire + orthopnée
+ DRA
Orthopnée expiratoire + bradypnée +
DRA
Polypnée inspiratoire +
orthopnée
Polypnée expiratoire +
orthopnée
Polypnée inspiratoire + orthopnée +
DRA
Polypnée aux deux temps au repos +
DRA
Polypnée aux deux temps + orthopnée +
DRA
Orthopnée expiratoire + FR normale +
DRA
0 5 10 15 20 25
1
1
1
1
1
7
15
23
Figure 9 : Distribution suivant le profil clinique
de la dyspnée
La polypnée inspiratoire à type d'orthopnée
avec détresse respiratoire aiguë a été le profil le
plus fréquent : 23 patients, soit 46%.
L'OAP CARDIO4ENIQUE A L'HP4 RESULTATS

Pâleur cutanéo-muqueuse
Extrémités froides
Autres signes
Expectoration
Signes d'IVD
Dyspnée
Cyanose
Douleur
Anxiété
Sueurs
Toux
0 10 20 30 40 50 60
7
7
12
12
14
27
39
42
49
50
50
Figure 10 : Distribution en fonction des signes
cliniques
La dyspnée (100%), la toux (98%) et l'expectoration (100%)
ont été les signes fonctionnels les plus retrouvés.
Autres signes : céphalées, les
troubles visuels, vertiges, hémiparésie,
hémiplégie, dysarthrie, nausées, vomissements, anurie,
givres urémiques, incontinence urinaire, cardiothyréose, goitre,
arthrite, fracture du fémur et hémorroïdes.

6
7
10
17


1
1
1
1
1
1
1
3
Dyspnée + expectoration + sueurs Dyspnée +
toux + expectoration
Dyspnée + toux + expectoration
+ douleur
Dyspnée + toux + expectoration + cyanose +
anxiété
Dyspnée + toux + expectoration + sueurs +
cyanose
Dyspnée + toux + expectoration
+ anxiété + douleur
Dyspnée + toux + expectoration + sueurs +
douleur
Dyspnée + toux + expectoration
+ sueurs
Dyspnée + toux + expectoration + sueurs +
anxiété + douleur
Dyspnée + toux + expectoration
+ anxiété
Dyspnée + toux + expectoration + sueurs +
anxiété + cyanose
Dyspnée + toux + expectoration + sueurs +
anxiété
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18
Figure 11 : Distribution suivant les profils
cliniques : association des signes cliniques
La dyspnée associée à la toux avec
expectoration mousseuse, anxiété et hypersudation
représentaient le profil clinique le plus fréquent, avec 66% des
cas.

Wales
Souffles
Galop
BDC
Eclat de B2
IM, IAo, RM, RAo
Pulmonaire
Crépitants
Irréguliers
Réguliers
Ronchus
Sibilants
Aortique
IM, IAo
B4
B3
IM
0 10 20 30 40 50
1
2
2
3
4
6
10
15
23
34
35
46
Figure 12 : Distribution en fonction des signes
physiques cardiaques et pulmonaires
Les BDC étaient réguliers chez 70% des patients,
Un bruit de galop B3 était retrouvé chez 46% des patients. Un
souffle d'IM d'allure fonctionnelle était présent chez 68% des
malades. L'éclat de B2 était pulmonaire chez 20% des patients.
92% des patients avaient des râles crépitants.
4. Profils paracliniques
Opacités nodulaires bilatérales
Redistribution vasculaire vers les sommets Opacités réticulaires
et micronodulaires Lignes de Kerley B
Flou périhilaire
Epanchement pleural
Epaississement de la paroi des bronches
Cardiomégalie
Autres


3%
27%
5%
2%
3%
12%
29%
3%
16%
Figure 13 : Distribution en fonction des images
radiographiques
La redistribution vasculaire vers les sommets (100%), la
cardiomégalie (96%) et les opacités nodulaires bilatérales
(58%) étaient les principales images radiologiques.
Autres : HTAP (6%), péricardite (2%),
déroulement de la crosse aortique (2%), broncho-pneumopathie (2%)
L'OAP CARDIO4ENIQUE A L'HP4 RESULTATS

1
1
20
28
Redistribution vasculaire vers les sommets + flou
périhilaire
Redistribution vasculaire vers les sommets +
opacités nodulaires bilatérales
Redistribution vasculaire vers les sommets + flou
périhilaire + cardiomégalie
Redistribution vasculaire vers les sommets +
opacités nodulaires bilatérales
+ cardiomégalie
0 5 10 15 20 25 30
Figure 14 : Distribution suivant les profils
radiographiques
La redistribution vasculaire vers les sommets associée
aux opacités nodulaires bilatérales en ailes de papillon et
à une cardiomégalie a constitué le profil radiographique
le plus souvent observé, dans 56% des cas.
Tableau IV : Répartition en fonction des
signes électrocardiographiques
Signes ECG
|
Nombre
|
Pourcentage (%)
|
Tachycardie sinusale
|
23
|
54,7
|
Extrasystole ventriculaire
|
7
|
16,6
|
Troubles du Fibrillation auriculaire
rythme
|
4
|
9,5
|
Extrasystole auriculaire
|
1
|
2,3
|
Bradycardie sinusale
|
1
|
2,3
|
HVG
Hypertrophie
|
35
|
83,3
|
cavitaire HAG
|
4
|
9,5
|
Onde Q
Signes
|
6
|
14,2
|
d'ischémie Sus décalage de ST
|
4
|
9,5
|
coronaire Sous décalage de ST
|
1
|
2,3
|
BBG
|
2
|
4,7
|
Troubles de la Hémibloc gauche
conduction
|
1
|
2,3
|
BBD
|
2
|
4,7
|
Troubles de la repolarisation
|
22
|
52,3
|
Un ECG a été fait chez 42 patients.
L'HVG (83,3%), la tachycardie sinusale (54,7%) et les troubles de
la repolarisation (52,3%) étaient les principaux signes
électriques.
Tableau V : Répartition en fonction des
résultats de l'échographie cardiaque.
Anomalies échographiques
|
Nombre
|
Pourcentage (%)
|
CMP dilatée à fonction
systolique altérée
|
15
|
65,2
|
Troubles de la cinétique septale
|
10
|
43,4
|
CMP dilatée à fonction
systolique conservée
|
4
|
17,4
|
Troubles de la relaxation du VG
|
4
|
17,4
|
Anomalies valvulaires
|
3
|
13,0
|
HTAP
|
3
|
13,0
|
Bas débit cardiaque
|
2
|
8,6
|
CMP hypertrophique
|
1
|
4,3
|
Péricardite
|
1
|
4,3
|
23 patients ont fait une échographie cardiaque.
La cardiomyopathie (CMP) dilatée à fonction
systolique altérée était retrouvée chez 65,2% des
patients, suivie par les troubles de la cinétique septale (43,4%).
5. Profils thérapeutiques
Tableau VI :
|
Répartition en fonction des
|
thérapeutiques
|
médicamenteuses administrées
|
Médicaments
|
Nombre
|
Pourcentage (%)
|
Oxygène
|
|
37
|
74,0
|
Diurétiques
|
Furosémide
|
49
|
98,0
|
Furosémide + thiazidique
|
1
|
2,0
|
Dérivés nitrés
|
Sublingual
|
18
|
36,0
|
Transdermique
|
5
|
10,0
|
Antihypertenseurs
|
Nicardipine
|
10
|
20,0
|
Captopril
|
17
|
34,0
|
Methyl Dopa
|
1
|
2,0
|
Propanolol
|
3
|
6,0
|
Antalgiques
|
Palier I
|
4
|
8,0
|
Palier II
|
4
|
8,0
|
Palier III
|
4
|
8,0
|
Digitaliques
|
Digoxine
|
14
|
28,0
|
Inotropes positifs
|
Dopamine
|
2
|
4,0
|
Dobutamine
|
1
|
2,0
|
Adrénaline
|
2
|
4,0
|
Antiagrégant plaquettaire
|
Aspirine
|
28
|
56,0
|
Anticoagulants
|
HBPM
|
9
|
18,0
|
Anti-arythmique
|
Amiodarone
|
1
|
2,0
|
Anxiolytique
|
|
5
|
10,0
|
Corticoïde
|
Methylprednisolone
|
12
|
24,0
|
Antibiotiques
|
|
27
|
54,0
|
Antipalustres
|
|
3
|
6,0
|
Visée Symptomatique
|
Dialyse
|
3
|
6,0
|
Broncho-dilatateur
|
4
|
8,0
|
Protecteurs neuronaux
|
6
|
12,0
|
Transfusion sanguine
|
3
|
6,0
|
Autres
|
6
|
12,0
|
Le furosémide a été administré
seul chez 98% de nos patients, suivi par l'oxygène (74%), les
antihypertenseurs (62%), les salicylés à dose antiagrégant
plaquettaire (56%), les antibiotiques (54%) et les dérivés
nitrés (46%).
L'OAP CARDIO4ENIQUE A L'HP4 RESULTATS

Sérum glucosé 5% (SG5%) Ringer
Lactate
SG5% + Sérum Salé 0, 9% SG5% + Ringer
Lactate Macromolécules + SG5%
76%
2%
10%
4%
8%
Figure 15 : Distribution en fonction du type de
soluté
76% de nos patients ont reçu uniquement du sérum
glucosé 5%.
Tableau VII : Répartition en fonction des
thérapeutiques non médicamenteuses
administrées
Moyens Nombre Pourcentage
(%)
|
Aspiration des VAS 9 18,0
Intubation trachéale 6 12,0
Ventilation mécanique 2 4,0
Nous avons eu recours à une aspiration pour
libérer les voies aériennes supérieures (VAS) chez 18% de
nos patients. Une intubation trachéale a été
effectuée chez 12% des patients et 4% de ceux-ci ont été
mis sous ventilation mécanique.
6. Evolution
Tableau VIII : Répartition en fonction de
l'évolution
|
Evolution
|
Nombre
|
Pourcentage (%)
|
Guérison
|
Sans complication
|
31
|
62,0
|
Pleurésie
|
2
|
4,0
|
Insuffisance rénale
|
2
|
4,0
|
Fibrillation auriculaire
|
2
|
4,0
|
Décès
|
Choc cardiogénique
|
4
|
8,0
|
Arrêt cardiorespiratoire
|
2
|
4,0
|
Hyperkaliémie +
Insuffisance rénale
|
2
|
4,0
|
Fibrillation auriculaire + Arrêt cardiorespiratoire
|
2
|
4,0
|
Fibrillation auriculaire + Insuffisance rénale
|
1
|
2,0
|
Fibrillation auriculaire + Choc cardiogénique
|
1
|
2,0
|
Choc cardiogénique +
Arrêt cardiorespiratoire
|
1
|
2,0
|
|
Total
|
50
|
100,0
|
L'évolution a été favorable chez 74% de
nos patients (37), avec 62% de guérison sans complication. Nous avons
enregistré 13 décès, soit 26% des patients.
÷2 = 25,80 p = 0,0001 ; ÷2 seuil =
18,30 (ddl = 10)
÷2 > ÷2 seuil : H0 est rejetée, il
existe donc une relation significative entre la létalité et les
complications.
Décès + furosémide +
Oxygène
Guérison + furosémide
Guérison + furosémide +
nitré sublingual + oxygène
Guérison + furosémide +
oxygène
Décès + furosémide +
nitré sublingual
Décès + furosémide +
nitré transdermique
Décès + furosémide +
oxygène + nitré sublingual
Guérison + furosémide +
nitré transdermique
Guérison + furosémide +
nitré sublingual
0 2 4 6 8 10 12 14 16
Figure 16 : Distribution suivant les profils
thérapeutiques et l'évolution
L'administration de furosémide et d'oxygène
semble être efficace et associée à un taux
élevé de guérison (14 guérisons versus 5
décès ; p = 0,48). Par contre, l'administration de
furosémide, d'oxygène et du dinitrate d'isosorbide par voie
sublinguale s'associe à un taux de guérison moindre (9
guérisons versus 4 décès ; p = 0,53).
÷2 = 0,02 p = 0, 9
Test exact de Fisher: p = 0,54 : non significatif
L'OAP CARDIO4ENIQUE A L'HP4 RESULTATS

16
14
12
10
4
8
6
2
0
2
9 9
16
4 4
6
Figure 17 : Distribution en fonction de la
durée d'hospitalisation 32% de nos patients ont
séjourné à l'hôpital pendant 7 à 9 jours.
7. Protocole de prise en charge de l'OAP
cardiogénique à l'HPG
SIGNES CLINIQUES
Polypnée inspiratoire à type d'orthopnée,
toux, expectoration mousseuse Anxiété, hypersudation, cyanose,
douleur thoracique
Râles crépitants, tachycardie, souffle
d'insuffisance mitrale, bruit de galop
|


FACTEURS DECLENCHANTS Poussée
hypertensive
Écart de régime, arrêt du traitement
Insuffisance rénale aiguë
Poussée ischémique
Trouble du rythme
Anémie, fièvre, pneumopathie
Effort physique
Hyperthyroïdie

OAP
CARDIOGENIQUE



RADIOGRAPHIE PULMONAIRE

PATHOGENIE Hyperpression capillaire pulmonaire
HTAP post capillaire
Membrane alvéolo-capillaire normale Débit cardiaque
bas
|
HTA
Cardiomyopathie
Cardiopathie ischémique Valvulopathie
Troubles du rythme Hyperhydratation
ETIOLOGIE

ECG
Echocardiographie
Ionogramme sanguin, NFS, enzymes cardiaques, glycémie,
créatininémie, urémie, bilan hépatique,
hémostase
TRAITEMENT

Figure 18 : Orientation diagnostique devant un
OAP cardiogénique

OAP CARDIOGENIQUE
CONDITIONNEMENT DU PATIENT
Position demi assise avec jambes pendantes, libération des
VAS, oxygène par voie nasale, voie veineuse puis 500ml de SG5%,
monitorage continue (cardioscope, PA, oxymètre de pouls,
température), sondage vésical
|


Oxygénothérapie à haut
débit: 6 à 10 l/min, avec comme objectif une SpO2 = 92%
[5]
Furosémide IV : 40 à 60 mg
à renouveler en fonction de l'évolution au bout de 15 min
[35] Dinitrate d'isosorbide sublingual : 10 mg, à
renouveler en fonction de la PA (effet en moins de 2 min et dure 30 à 60
min) [2, 5, 18, 38, 52]
HBPM (dose préventive) ou
Aspirine (160 à 325 mg/24h) [53]
ABSENTS
TRAITEMENT ETIOLOGIQUE
RECHERCHE DES SIGNES DE GRAVITE Troubles de
la conscience, collapsus cardio-vasculaire ou état de choc,
SpO2<50mmHg, acidose métabolique
Oxygénothérapie : 10 à 15
l/min ; objectif : SpO2 = 92% Dinitrate d'isosorbide sublingual
: 20 à 30mg, à répéter
Furosémide IV : 1 mg/kg à adapter à la
réponse, jusqu'à 1 g/24h [53] Dobutamine (5
à 20 ug/kg/min) ou Dopamine (2 à 10 ug/kg/min)
devant les signes de choc cardiogénique
Ventilation mécanique après
intubation en cas de non amélioration rapide ou de la présence de
signes d'asphyxie ou d'épuisement respiratoire [2,
5]
HBPM (dose préventive) ou
Aspirine (160 à 325mg/24h) [53]
PRESENTS
Figure 19 : Prise en charge hospitalière de
l'OAP cardiogénique : traitement symptomatique

OAP CARDIOGENIQUE

HTA
La poussée hypertensive ne sera corrigée que si la
PA > 180/100mmHg, malgré les
diurétiques et les dérivés nitrés
[53].
Inhibiteur
calcique : nicardipine IV, 1 à 2mg en IVD
puis 5 à 15mg/h (effet en 1 à 5min pour une durée de 3
à 6 heures) [2, 53]
IEC : captopril, 25 à 100mg/24h
(début d'action <10min ; effet maximal en 30min) [5,
53]




VALVULO PATHIES
Inhibiteur calcique : nicardipine (1 à
2mg en IVD puis 5 à 15mg/h)
IEC : captopril
(25 à 100mg/24h en 2 à 3 prises en dehors des
repas) Dinitrate d'isosorbide
: 10-30 mg/8h en cas d'IM
fonctionnelle [38]
HYPER - HYDRA - TATION Furosémide IV
:
continuer avec les doses du traitement symptomat ique.
Arrêt de tout apport liquidien (solutés, produits
sanguins)


CARDIOPATHIES ISCHEMIQUES
Antalgiques : buprénorphine (1amp
à 0,3mg en IVD puis 1amp diluée dans 10ml de G5% et injecter en
bolus de 2ml en IVD) ou chlorhydrate de morphine (1amp
à 10mg diluée dans 10ml de G5% et injecter en bolus de 2ml en
IVD) [5, 53]
HBPM : énoxaparine 1mg/kg/12h en SC
[53]
Aspirine : 160 à 325mg/24h [2,
53]
â-bloquant:
aténolol (100mg per os puis relais avec 50 à
100mg/24h per os en une prise [53]
IEC: captopril (25 à
100mg/24h) ou nicardipine IV [53]
Anxiolytique: chlorazépate dipotassique, 20
à 60mg/24h [53]



Cardioversion par choc électrique externe
en cas de FA très rapide et de troubles du rythme ventriculaire graves
[2] Amiodarone
(30mg/kg en attaque puis 1cp à 200mg/j) ou
digoxine (1 à 2 amp à 500jig en attaque puis 1/2
à 1amp/24h en IV lente) en cas de FA moins rapide [2, 53] HBPM
à dose préventive ou aspirine (160
à 325mg/24h), dans tous les cas
[53]
TROUBLES DU RYTHME


CARDIOMY OPATHIES Régime
hyposodé et suppression des
facteurs de risque
(alcool++)
IEC (captopril 25 à
100mg/24h), furosémide IV (20mg/8h)
et spironolactone (50 à
75mg/24h), dérivés nitrés
(patch ou per
os), digoxine (1amp/24h), aspirine
(160 à 325mg/24h), AVK
|
Figure 20 : Prise en charge hospitalière de
l'OAP cardiogénique : traitement étiologique
8. Phénotypes cliniques et stratégie de
prise en charge des cas (4)
Cas clinique 1
C.F., 16 ans, de sexe féminin, bambara, avec des
antécédents de RAA, avait été évacuée
de Sikasso pour HTA maligne à bord d'une ambulance non
médicalisée (juste une bonbonne d'oxygène). A son
admission aux urgences, la patiente présentait une toux avec quelques
crachats hémoptoïques, une hypersudation, une cyanose et une
pâleur conjonctivale. Elle avait un score de Glasgow à 14, une
fièvre 39,3°C, la PA à 160/110mmHg, le pouls à
120/min, la FR à 46/min avec une dyspnée expiratoire, à
type d'orthopnée, tirage sus claviculaire et intercostal, respiration
abdominale et geignement expiratoire. L'auscultation retrouvait une tachycardie
régulière, un souffle d'IM, un éclat de B2 au foyer
pulmonaire et des râles crépitants dans les deux bases pulmonaires
et quelques ronchi. La radiographie du thorax montrait des opacités
nodulaires floconneuses et non systématisées, une redistribution
vasculaire vers les sommets et une cardiomégalie avec index
cardio-thoracique à 0,55 (V2). L'ECG objectivait une tachycardie
sinusale. L'échocardiographie trans-thoracique réalisée
montrait une cardiomégalie modérée avec un VG
d'épaisseur normale, une fonction systolique pathologique et une
anomalie de la fonction diastolique (FR = 26%, FE = 45%, DC = 2,3l/min). Le
taux d'hémoglobine était à 10,4g/dl avec une VS > 110
mm à la 1ère heure. La formule leucocytaire, la
glycémie et la créatininémie étaient normales. Le
traitement initial comportait de l'oxygène (10l/min), furosémide
IV, dinitrate d'isosorbide en sublingual. Un antibiotique avait
été prescrit à l'entrée à cause de la
fièvre élevée. La patiente a été
transférée dans le service de cardiologie le lendemain, puis
libérée après un séjour de 16 jours à
l'hôpital.
Cas clinique 2
Y.I., 90 ans, de sexe masculin, peulh, résidant
à Bamako, obèse, hypertendu connu avec des séquelles d'AVC
datant de 3 ans, nous était adressé en ambulance non
médicalisée par une clinique de la place pour syndrome de bas
débit cardiaque. Un jour avant son admission, était apparue dans
la nuit une douleur thoracique brutale, constrictive irradiant vers le dos. S'y
ajoutaient une dyspnée rapidement progressive, de la toux, un
grésillement laryngé et une expectoration mousseuse
blanchâtre. Lors de son transfert, le patient a reçu du
furosémide, spironolactone et captopril. A son admission, le score de
Glasgow était à 14, la température à 37,5°C,
la PA à 90/50mmHg, le pouls à 104/min, la FR à 27/min et
la SpO2 à 89% (PaO2 entre 50- 59mmHg) avec tirage sus claviculaire et
intercostal. La dyspnée était expiratoire, à type
d'orthopnée. On notait une hypersudation et une anxiété.
L'auscultation retrouvait une tachycardie irrégulière, un
éclat de B2 au foyer pulmonaire et des râles crépitants
dans les deux bases pulmonaires. La radiographie du thorax (cliché 1)
montrait une image en ailes de papillon et une cardiomégalie avec index
cardio-thoracique à 0,58. L'ECG révélait des ondes Q de
nécrose (V1 à V3), des extrasystoles ventriculaires, une
hypertrophie du VG avec un trouble diffus de la repolarisation. Le taux de CPK
était à 153 UI. Le reste du bilan biologique (NFS,
glycémie, créatininémie, ionogramme) était normal.
Une échocardiographie trans-thoracique réalisée montrait
un trouble de la cinétique septale, une cardiomyopathie dilatée
à fonction systolique altérée et un bas débit (FE =
29%). Le patient a été mis sous oxygène à 8 l/min,
dobutamine (8ug/kg/min), dopamine (3ug/kg/min), furosémide IV,
spironolactone, captopril, HBPM, aspirine (antiagrégant plaquettaire).
Après 5jours en réanimation, le patient a été
transféré dans le service de cardiologie. Il est rentré
à son domicile le lendemain.

Cliché 1 : Radiographie du thorax du
patient YI
Cas clinique 3
T.M., 69 ans, sexe masculin, bambara, résidant à
Bamako, obèse, tabagique avec une HTA de découverte
récente. Le patient aurait substitué le traitement médical
de son HTA pour un traitement traditionnel. Devant l'apparition d'une
dyspnée progressivement croissante, il filt conduit par sa famille aux
urgences. A son admission, le diagnostic d'asthme aigu grave avait
été évoqué en raison des sibilants diffus dans les
deux champs pulmonaires, une bradypnée expiratoire et les signes de
détresse respiratoire aiguë. Un traitement par bêta-2
mimétique filt institué. Devant l'aggravation de la
symptomatologie, le patient filt transféré en réanimation.
Son examen avait révélé une hypersudation, une cyanose,
une pâleur conjonctivale, des extrémités froides avec des
signes d'IVD, dans un contexte d'angoisse et de trouble de la conscience. Il
avait un score de Glasgow à 10, la température à
37,3°C, la PA à 83/49mmHg, le pouls à 74/min, la FR à
17/min avec une dyspnée expiratoire, à type
de orthopnée, tirage sus claviculaire et intercostal,
respiration paradoxale, geignement expiratoire et désaturation
importante (SpO2 = 72% ; PaO2 entre 35-49mmHg). L'auscultation retrouvait un
souffle d'IM, un galop présystolique, des sibilants dans les deux champs
pulmonaires. Au cours de l'examen, patient avait présenté une
quinte de toux ramenant des crachats blanchâtres et mousseux. La
radiographie du thorax montrait un syndrome alvéolaire, un
épaississement de la paroi des bronches et une cardiomégalie avec
index cardio-thoracique à 0,57 (V2). La glycémie, la
créatininémie et la NFS étaient normales. Nous avons donc
conclut à un pseudo-asthme cardiaque. Au salbutamol en
nébulisation, associé au methylprednisolone et l'antibiotique
utilisés pour le traitement de l'asthme aigu grave, nous avons adjoint
le furosémide. L'évolution était marquée par
l'accentuation des signes de choc cardiogénique, suivi d'un arrêt
cardio-respiratoire au bout de 3 heures, à l'origine du
décès du patient, malgré l'administration de 2mg
d'adrénaline en doses cumulées.
Cas clinique 4
S.E., 56 ans, sexe masculin, bambara, résidant à
Bamako, alcoolo-tabagique, sans antécédents notables,
était adressé à l'hôpital, par la famille, pour
insuffisance respiratoire aiguë. Au cours d'une activité
champêtre, apparurent une dyspnée rapidement progressive avec une
toux quinteuse non productive. A son admission, le score de Glasgow
était à 12, la température à 37,5°C, la PA
à 180/140mmHg, le pouls à 100/min, la FR à 34/min avec
tirage intercostal et une Sp02 à 91% (PaO2 entre 60 et 79mmHg). La
dyspnée était expiratoire, sifflante, à type
d'orthopnée. La toux était dévenue productive, ramenant
une expectoration mousseuse blanchâtre. On notait une
anxiété. L'auscultation retrouvait une tachycardie
irrégulière, un souffle d'IM, un galop protodiastolique et des
crépitants dans les deux bases pulmonaires. La radiographie du thorax
montrait une redistribution vasculaire vers les sommets, des opacités
périhilaires en ailes de papillon, des opacités
réticulaires et micronodulaires et une cardiomégalie avec index
cardio-thoracique à 0,56. L'ECG révélait une
fréquence
cardiaque à 94/min, une hypertrophie du ventricule
gauche systolique, un bloc de branche gauche incomplet avec des troubles diffus
de la repolarisation. Une échocardiographie trans-thoracique montrait
une cardiomyopathie dilatée à fonction systolique
altérée. La créatininémie était à
119umol/l. La glycémie, et la NFS étaient normales. Le traitement
initial était à base de furosémide, digoxine et aspirine.
L'évolution a été favorable avec un exéat au
8e jour d'hospitalisation.

Cliché 2 : Radiographie du thorax du
patient SE
COMMENTAIRES
&
DISCUSSIONS
VI - COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
Notre travail est une étude prospective, descriptive et
analytique qui a porté sur 50 cas d'oedème aigu pulmonaire
cardiogénique (OAP). Les patients ont été colligés,
conformément aux critères d'inclusion, du 1er mars
2003 au 31 décembre 2004 dans le service de Réanimation et
Urgences et le service de Cardiologie << A >> de l'Hôpital du
Point << G >> (HPG). Nous avions pour but d'étudier la prise
en charge diagnostique et thérapeutique de l'OAP cardiogénique.
Les résultats obtenus nous ont conduit aux commentaires et discussions
suivants.
1. LIMITES ET DIFFICULTES
1.1 Limites
Les limites de notre étude, au regard de nos objectifs ont
été:
> La limitation du plateau technique ;
> La non réalisation de la radiographie du thorax
chez certains patients (état de santé critique, problèmes
financiers, décès précoce), exclus de notre
échantillon;
> L'impossibilité d'avoir un bilan biologique en
urgence ;
> La situation géographique du HPG, limitant la taille
de notre échantillon et allongeant le délai de prise en
charge;
> Le lieu d'étude, excluant tous les OAP survenus dans
les autres services.
1.2 Difficultés
> Le déficit de certaines informations, lié au
manque de matériel de surveillance ;
> L'interprétation en urgence des clichés
radiographiques ;
> L'absence de kit d'urgence dans les différents
sites.
2. RESULTATS
2.1 Données
épidémiologiques
2.1.1 Fréquence hospitalière de l'OAP
cardiogénique
Notre étude nous a permis de retrouver une
prévalence de 1,52% #177; 3,39.
Nos résultats sont superposables à ceux
retrouvés par Bétala au Cameroun [3] qui trouve
1,1%.
L'oedème aigu du poumon occupe également une
place non négligeable parmi les urgences cardio-pulmonaires (OAP
cardiogénique sans radiographie du thorax, OAP lésionnel,
urgences hypertensives, insuffisance cardiaque congestive, IDM,
cardiomyopathies, péricardites, AVC, embolie pulmonaire, crises
d'asthme, infections broncho-pulmonaires, pleurésies, pneumothorax...).
En effet, par rapport aux autres urgences cardio-pulmonaires, nous retrouvons
un taux de 9,59% #177; 4,10 d'OAP cardiogéniques en Réanimation,
1,83% #177; 1,02 en Cardiologie << A >> et 3,68% #177; 1,62 aux
Urgences.
2.1.2 Service ayant réalisé le traitement
initial
La prise en charge initiale a été
réalisée dans les 3 sites de notre étude. Les Urgences et
la Réanimation ont reçu chacun 38% des patients (n = 19) et la
Cardiologie << A >> 24% (n = 12).
2.2 Données
socio-démographiques
2.2.1 Age
L'âge moyen de nos patients était de 53,72 #177;
2,58 (IC 95% [52,84 ; 55,73]). Les extrêmes étaient 15 et 90 ans.
La tranche d'âge la plus représentée était la
tranche 60-69 ans avec 32% des cas (n = 16). 50% #177; 13,85 de nos patients
ont plus de 60ans.
Ceci nous permet d'affirmer que bien que les
différentes tranches d'âge soient concernées par l'OAP
cardiogénique, elle demeure une pathologie de la personne
âgée.
Notre âge moyen est inférieur à celui
obtenu par Bétala au Cameroun [3] qui trouve 63,22
#177; 2,33 ans (IC 95% [62,38 ; 65,32]). De plus, il affirme que 64,8% #177;
12,73 de ses patients avaient plus de 60 ans. L'her en France [2]
trouve 54% de patients avec plus de 70 ans. Rabacal au Portugal
[54] retrouve un âge moyen de 68,4 #177; 6,4 ans (IC 95%
[67,08 ; 71,82]). Crane en Angleterre [55] retrouve un
âge médian de 77 ans. Dans une étude américaine sur
la pathogénie des OAP hypertensifs [36] aux Etats-Unis,
Gandhi retrouve un âge moyen de 67 #177; 13 ans.
Ces chiffres pourraient s'expliquer par le bas niveau
socio-énonomique et par une espérance de vie moindre au Mali (48
ans), comparativement à celle des pays occidentaux (77 ans aux
Etats-Unis ; en France, 74,9 ans pour les hommes et 81,2 ans pour les femmes)
[56].
2.2.2 Sexe
Le sexe masculin était prédominant, avec 56% de
nos patients (n = 28). Le sex ratio était de 1,27 en faveur des hommes.
L'exposition des hommes au tabac pourrait expliquer nos résultats.
La prédominance masculine est confirmée par
Bétala [3] qui trouve un sex ratio à 1,16 en
faveur du sexe masculin. Rabacal [54] trouve un sex ratio de
2,14 en faveur des hommes. Crane [55] retrouve une
distribution égale entre les deux sexes.
2.2.3 Ethnie
Les bambara représentaient 38% (n = 19) de notre
échantillon (ethnie majoritaire à Bamako et dans la population
générale), suivis par les peulh et les malinké avec 18%
chacun.
2.2.4 Structure de provenance
70% (n = 35) de nos patients venaient directement de leur
domicile, tous à bord d'un véhicule de transport commun. Aucun de
nos patients n'a eu à emprunter une ambulance médicalisée.
Seuls 28% de nos patients, venant tous d'une structure sanitaire, ont
emprunté une ambulance non médicalisée.
2.3 Profils cliniques
2.3.1 Etiologie
L'HTA a été la principale étiologie (50% ; n
= 25), suivie par les cardiomyopathies (18% ; n = 9) et l'IDM (14% ; n = 7).
Nos résultats s'écartent de ceux de la
littérature qui font des cardiopathies ischémiques la
première cause d'OAP hémodynamique [8, 9, 54,
57]. Fiutowski en Pologne [57] affirme que 41% des
cas d'OAP sont dus à des cardiopathies ischémiques (25%
liés à un IDM et 16% à un angor instable), 29% à
l'HTA, 9% aux pathologies valvulaires, 8% liés à une pneumopathie
et 4% à une fibrillation auriculaire paroxystique. Les étiologies
de l'OAP cardiogénique retrouvées par Rabacal [54]
sont les suivantes : 77,2% de cas de cardiopathies ischémiques
dont 59% chroniques, 13,6% de cardiopathies hypertensives et 9,0% de
valvulopathies mitrales. Dans l'étude « Consensus » regroupant
des patients en classe NYHA 4, l'insuffisance cardiaque était d'origine
ischémique dans 74% des cas, 19% étaient des cardiopathies
hypertensives et 26% des cardiopathies non ischémiques
[1].
A Bamako, l'HTA représenterait à elle seule
18,3% de l'ensemble de la pathologie cardio-vasculaire [62].
Cette prépondérance pourrait expliquer la première place
occupée par l'HTA dans notre série. Dans une étude
multicentrique menée en Guinée Conakry [58],
45,9% des patients hypertendus avaient une insuffisance cardiaque. De plus,
dans la série de Bétala [3], 81,5% des patients
étaient connus hypertendus. Ces chiffres obtenus à Conakry et
à Yaoundé, comparés à ceux de Bamako, tendent
à prouver que l'HTA est la principale pathologie cardiovasculaire
rencontrée en Afrique sub-saharienne et aussi la première cause
d'OAP cardiogénique.
Le faible taux d'IDM pourrait s'expliquer par les
résultats de l'étude MONICA [59] selon lesquels
60% des décès par IDM surviennent en dehors d'une structure
hospitalière et 3 décès sur 4 surviennent avant la
24ème heure. Ne disposant pas de SAMU, ni du plateau
technique permettant au minimum une thrombolyse, plusieurs cas d'IDM seraient
alors méconnus.
2.3.2 Facteurs de risque cardio-vasculaires
L'HTA et le tabac ont été les facteurs de risque
les plus fréquents avec respectivement 70% (n = 35) et 38% (n = 19) des
cas. La moitié de nos patients avaient plusieurs facteurs de risques
associés.
La prédominance du couple HTA - tabac est confirmée
par Bétala au Cameroun qui trouve respectivement 81,5% et 44,4%
[3].
2.3.3 Facteurs déclenchants
Nous avons retrouvé chez nos patients les principaux
facteurs déclenchants décrits par L'her [2],
Stainier [9] et Cohen-Solal [18].
La poussée hypertensive (48% ; n = 24) et la non
compliance aux traitements antérieurs à l'épisode aigu
(écart de régime [20% ; n = 10] et arrêt du traitement [10%
; n = 5]) ont été les principaux facteurs déclenchants. La
poussée ischémique était incriminée chez 10% (n =5)
de nos patients. Plusieurs patients (17) avaient plus d'un facteur
déclenchant associé.
Bétala [3] rapporte une
prédominance de l'arrêt du traitement (37%), suivi par la
poussée hypertensive (13%) ; la poussée ischémique
n'étant incriminée que dans 1,85% des cas.
2.3.4 Evaluation clinique à
l'entrée
Dès réception de nos patients, nous avons
évalué le score de Glasgow, recherché les signes
fonctionnels, physiques et généraux relatifs à l'OAP
cardiogénique. Les différentes constantes physiologiques
suivantes ont été mesurées : pression artérielle,
pouls, fréquence respiratoire, la saturation pulsée en
oxygène et la température. Seuls (80%) de nos patients (n = 40)
ont eu une mesure de leur SpO2 à l'entrée.
2.3.4.1 Score de Glasgow
Le score de Glasgow médian était 13 avec des
extrêmes à 5 et 15. 52% de nos patients (n = 26) avaient un score
entre 13 et 15. 94% de nos patients avaient un score supérieur à
10 à l'entrée.
2.3.4.2 Données du monitorage à
l'entrée
> Les valeurs de la PAS oscillaient entre
60 et 260 mmHg avec une moyenne de 152,70 #177; 6,05 mmHg (IC 95% [151,82 ;
156,11]). 74% de nos patients (n = 37) avaient des chiffres de PAS
supérieurs à 140 mmHg. 14% (n = 7) avaient quant à eux des
chiffres inférieurs à 100 mmHg.
> La PAD moyenne était de 79,60
#177; 5,23 mmHg (IC 95% [78,72 ; 82,05]) avec des extrêmes à 40 et
140 mmHg. 58% des patients (n = 29) avaient une diastolique supérieure
à 90 mmHg.
> Une tachycardie supérieure
à 100 battements/min était présente chez 82% de nos
patients (n = 41). Les extrêmes étaient 54 et 150 pulsations/min.
La moyenne était de 108,72 #177; 2, 60 pulsations/min (IC 95% [107,84 ;
111,59]).
> La fréquence respiratoire
oscillait entre 11 et 47 cycles/min. La moyenne était de 31,50 #177;
1,15 cycle/min (IC 95% [30,62 ; 33,03]). 96% de nos patients (n = 48) avaient
une polypnée supérieure à 19 cycles/min.
> La SpO2 variait de 71 à 92%. La
moyenne était à 84,40 #177; 0,85% (IC 95% [83,52 ; 86,93]). Une
SpO2 entre 80 et 96% était retrouvée chez 87,5% de nos patients
(n = 35). La courbe de dissociation de l'hémoglobine nous a permis
d'avoir une approximation de la pression partielle en oxygène (PaO2).
Nous avons ainsi conclu à une hypoxémie chez tous nos patients,
avec des chiffres oscillant entre 35 et 80 mmHg. 72,5% de nos patients (n = 29)
avaient une PaO2 comprise entre 50 et 59 mmHg.
> La température moyenne
était de 37,63 #177; 0,12°C (IC 95% [36,75 ; 39,31]). Les
extrêmes étaient 36°C et 39,3°C. 74% de nos patients (n
= 37) étaient apyrétiques. 22% étaient fébriles (n
= 11), nous faisant penser le plus souvent à une infection
intercurrente.
2.3.4.3 Caractères de la
dyspnée
Tous nos patients étaient dyspnéiques. La
majorité (68%) d'entre eux avait des signes de détresse
respiratoire aiguë (tirage, battement des ailes du nez, geignement,
respiration abdominale). La polypnée inspiratoire superficielle à
type d'orthopnée avec détresse respiratoire aiguë a
été le mode le plus rencontré (46%). Le
déclenchement de l'épisode aigu a été
nocturne dans 68% des cas (n = 34) et vespérale dans 22% (n = 11).
Buff aux USA retrouve une prédominance matinale
[60].
2.3.4.4 Signes fonctionnels
La dyspnée et l'expectoration étaient
présentes chez tous nos patients (100% ; n = 50), suivies par la toux
(98% ; n = 49), l'anxiété (84% ; n = 42) et l'hypersudation (78%
; n = 39). Seuls 24% (n = 12) de nos patients se plaignaient de douleurs dont
11patients de douleurs thoraciques. L'expectoration était mousseuse
blanchâtre dans 52% des cas (n = 26), saumonée chez 42% (n = 21)
et hémoptoïque dans 6% (n = 3).
La dyspnée associée à la toux avec
expectoration mousseuse, anxiété et hypersudation
représentait le profil clinique le plus rencontré, avec 66% des
cas (n = 33).
Les autres signes étaient représentés par
les signes généraux suivants : céphalées, troubles
visuels, vertiges, hémiparésie, hémiplégie,
dysarthrie, nausées, vomissements, anurie, givres urémiques,
incontinence urinaire, cardiothyréose, goitre, arthrite, fracture du
fémur et hémorroïdes.
2.3.4.5 Signes physiques cardio-pulmonaires
Les bruits du coeur étaient réguliers chez 70%
de nos patients (n = 35). Le souffle d'IM était présent chez 38
patients (76%). Il était isolé dans 34 cas et associé
à d'autres souffles chez 4 patients. Un bruit de galop a
été perçu chez 25 patients (50%) dont 23 galops
protodiastoliques B3 et 2 galops présystoliques B4. L'éclat de B2
était entendu au foyer pulmonaire chez 10 patients (20%) et aortique
chez 2 patients (4%).
Les râles crépitants étaient présents
chez 46 patients (92%). 6 patients (12%) avaient des sibilants, mimant parfois
un asthme bronchique.
2.4 Profils paracliniques
Une radiographie du thorax a été
réalisée chez tous nos patients. Certains patients ont
effectué un ECG, une échographie cardiaque et un bilan
biochimique minimum. Nous n'avons réalisé aucun
cathétérisme cardiaque car non disponible dans notre pays.
2.4.1 Données radiographiques
Les anomalies fréquemment retrouvées
étaient la redistribution vasculaire vers les sommets (100% ; n = 50),
la cardiomégalie (96% ; n = 48), les opacités hilifuges en ailes
de papillon (58% ; n = 29), et le flou périhilaire (22% ; n = 11).
L'index cardio-thoracique le plus représenté était la
classe V2 (0,55-0,59) avec 31 cas (62%), suivie par la classe V3 (0,60-0,64)
avec 16 patients (32%).
La redistribution vasculaire vers les sommets associée
aux opacités nodulaires bilatérales en ailes de papillon et
à une cardiomégalie a constitué le profil radiographique
le plus souvent observé (56% ; n = 28).
2.4.2 Données
électrocardiographiques
42 patients (84%) avaient réalisé un ECG. Les
principales anomalies étaient l'HVG (83,3% ; n =35), la tachycardie
sinusale (54,7% ; n =23) et les troubles de la repolarisation (52,3% ; n
=22).
2.4.3 Données
échocardiographiques
23 de nos patients avaient réalisé une
échographie cardiaque après accalmie de l'épisode aigu. La
cardiomyopathie dilatée à fonction systolique
altérée était de loin l'anomalie la plus rencontrée
(65,2% ; n = 15), suivie par les troubles de la cinétique septale (43,4%
; n = 10), la cardiomyopathie dilatée à fonction systolique
conservée (17,4% ; n = 4) et les troubles de la relaxation du VG (17,4%
; n = 4). 20 patients avaient une cardiomyopathie décelée
à l'échographie.
En croisant ces données avec les patients ayant une
HTA, nous constatons que 3 patients (60%) avaient une altération de la
fonction systolique et 2 d'entre eux (40%) une dysfonction diastolique avec
fonction systolique conservée. Nos chiffres se rapprochent ainsi de ceux
de Gandhi et al. [36] qui démontre qu'en cas d'OAP
hypertensif, une insuffisance cardiaque diastolique est
retrouvée dans près de la moitié des cas, soit 47,36%.
2.4.4 Données biochimiques
Nos conditions de travail ne nous permettaient pas d'avoir un
bilan biochimique à orientation cardiologique en urgence. En effet,
l'ionogramme sanguin, la numération formule sanguine, le dosage des
enzymes myocardiques et la créatininémie ne pouvaient pas
être réalisés en urgence dans notre hôpital. La
gazométrie et le dosage du BNP [39, 40, 41] dont la
valeur pronostique est connue ne sont pas réalisables au Mali.
2.5 Profils thérapeutiques
La prise en charge préhospitalière n'a
été effective que chez un seul patient, bien que peu
adaptée. Ne disposant pas de kit d'urgences, l'ordonnance était
remise aux accompagnants. Ceci constituait un second facteur de retard dans la
prise en charge thérapeutique. Le troisième facteur de retard
était relatif aux conditions financières des patients et
accompagnants.
2.5.1 Thérapeutiques
médicamenteuses
Le furosémide a été administré
chez tous nos patients (100% ; n = 50), suivi par
l'oxygénothérapie nasale (masque et lunette) à fort
débit (74% ; n = 37), les antihypertenseurs (62% ; n = 31), les
salicylés comme antiagrégant plaquettaire (56% ; n = 28), les
antibiotiques (54% ; n = 27). Seuls 46% (n = 23) de nos patients ont
reçu un dérivé nitré, dont 36% (n = 18) par voie
sublinguale et 10% (n = 5) par voie transdermique. Les dérivés
nitrés par voie injectable n'ont pas été
administrés car non disponibles au Mali. La digoxine et les
corticoïdes ont été administrés respectivement chez
28% (n = 14) et 24% (n = 12).
Le furosémide, les dérivés nitrés
et l'oxygène ont été administrés respectivement
chez 100%, 59,3% et 24,4% des patients dans la série de Bétala
[3]. Dans l'étude de Fiutowski en Pologne
[57], les principales drogues administrées
étaient les diurétiques (89%), suivies par les antibiotiques
(84%) et l'aspirine (81%).
Dans notre série, l'administration de furosémide
et d'oxygène semble être associée à un taux
élevé de guérison (14 guérisons versus 5
décès ; p = 0,48). Par contre, l'administration de
furosémide, d'oxygène et du dinitrate d'isosorbide par voie
sublinguale s'associe à un taux de guérison moindre (9
guérisons versus 4 décès ; p = 0, 53). Ce constat
pourrait laisser croire à un effet antagoniste des dérivés
nitrés dans la prise en charge des OAP cardiogéniques. L'absence
de dérivés nitrés injectables dans notre contexte pourrait
expliquer ce fait car les dérivés nitrés per os ont un
effet retard et moindre par rapport à la forme injectable. Ceci plaide
en faveur de l'acquisition et de l'introduction des dérivés
nitrés injectables dans la liste des médicaments essentiels puis
dans notre stratégie de prise en charge. De plus, l'observation n'est
pas statistiquement significative car nos probabilités sont nettement
supérieures au seuil de signification p = 0,05.
Crane [55] affirme que moins de 70% des
patients ont reçu les dérivés nitrés. Dans cette
même étude, l'utilisation des dérivés nitrés
était associée à une augmentation du taux de
guérison. Rabacal [54] recommandait déjà
l'utilisation des dérivés nitrés en première ligne
dans le traitement de l'OAP cardiogénique dès 1993, lorsque la PA
le permettait. En Pologne [57], les dérivés
nitrés injectables étaient moins utilisés chez les
patients décédés (52% versus 78% ; p <
0,00001).
Bien que la supériorité des vasodilatateurs
nitrés sur le furosémide ait été récemment
démontrée [52], il est clair que ces deux
thérapeutiques ne doivent pas s'opposer mais se compléter
[2, 18, 38, 46, 52].
2.5.2 Type de soluté
Seuls 4 (8%) de nos patients n'ont pas reçu du
sérum glucosé 5% (dextrose 5%) à l'entrée.
2.5.3 Thérapeutiques non
médicamenteuses
Nous avons eu recours à une aspiration pour
libérer les voies aériennes supérieures chez 18% de nos
patients. Une intubation trachéale a été effectuée
chez 12% des patients (n = 6) et 4% (n = 2) de ceux-ci ont été
mis sous assistance respiratoire (5 décès ; 83,33%).
Par ailleurs, le nombre de décès chez les patients
intubés est très élevé en comparaison avec le taux
de 27% cité par L'her [2].
2.6 Evolution
Elle a été spectaculaire chez certains de nos
patients, avec régression rapide des symptômes. Toutefois, des
complications et des décès ont été très
souvent rencontrés.
2.6.1 Complications
19 de nos patients (38%) ont présenté des
complications. Le choc cardiogénique et la fibrillation auriculaire ont
été les complications le plus souvent rencontrées avec
respectivement 6 cas chacun. Nous avons observé une relation
signifiacative entre l'existence des complications et les décès
(p = 0,0001) :7 patients avaient 2 complications et ont eu une survie
nulle ; 6 patients ayant une seule complication sont
décédés. Les 6 autres patients avec complication unique
ont eu une évolution favorable. L'insuffisance rénale aiguë
et l'arrêt cardio-respiratoire ont suivi avec 5 cas chacun. Nous avons
aussi observés 2 cas d'hyperkaliémie et 2 cas de
pleurésie.
2.6.2 Durée du séjour à
l'hôpital
32% de nos patients (n = 16) ont séjourné
à l'hôpital pendant 7 à 9 jours. Les extrêmes
étaient de 3 heures et 24 jours. 72% de nos patients (n = 36) sont
sortis de l'hôpital avant le 10e jour d'hospitalisation.
2.6.3 MortalitéNous avons eu
13 décès, soit 26% de notre effectif.
Le taux de mortalité est très variable selon les
séries hospitalières. L'her évoque un taux de 16 à
20% [2], Bétala rapporte 18,5% de décès
dans les 24 premières heures [3]. Fiutowski obtient un
taux de 21% [57]. Notre taux est proche de celui de Crane qui
trouve 26,2% [55]. Dans une étude portant sur les
thrombolyses au cours de l'IDM à Dakar [61], Ndongo
retrouve 25% de décès chez les patients ayant
présenté un OAP.
Malgré toutes nos insuffisances dans la prise en charge
des OAP cardiogéniques, notre taux de mortalité est comparable
à celui des autres équipes. Toutefois, ce taux pourrait
être revu à la hausse si nous avions pris en compte tous les
patients chez qui il avait été suspecté un OAP
cardiogénique mais décédés avant la
réalisation d'une radiographie du thorax. Ce fait nous amène
à prendre des mesures rapides pour améliorer notre pratique afin
d'avoir une gestion des cas plus efficace et plus consensuelle.
2.7 Protocole de prise en charge de l'OAP
cardiogénique
L'insuffisance du plateau technique ne nous permet pas une
prise en charge optimale de l'OAP cardiogénique tel que décrit
dans la littérature. Cela nous a conduit à proposer un protocole
de prise en charge adapté à notre contexte.
Ce protocole comprend trois grandes étapes :
1) Orientation diagnostique devant un OAP
cardiogénique
Cette étape souffre du délai entre
l'épisode aigu et la réalisation des examens
complémentaires, au premier rang desquels nous trouvons la radiographie
du thorax. Leur accessibilité devrait être renforcée dans
les situations d'urgence.
2) Prise en charge hospitalière de l'OAP
cardiogénique : traitement symptomatique
L'absence de dérivés nitrés injectables
au Mali représente la principale entorse à cette seconde
étape. Comme substitut, malgré le délai d'absorption lent
par rapport à la voie injectable, nous préconisons l'utilisation
des dérivés nitrés per os chez tous les patients ayant un
OAP cardiogénique, en s'assurant que la pression artérielle soit
= 100 mmHg.
3) Prise en charge hospitalière de l'OAP
cardiogénique : traitement étiologique
Le plateau technique nous amène également à
cette étape à réadapter les protocoles de prise en charge
des étiologies de l'OAP.
CONCLUSION
&
RECOMMANDATIONS
VII - CONCLUSION
Au cours des 22 mois qu'a duré notre étude, nous
avons colligé 50 cas d'oedème aigu pulmonaire
cardiogénique. Notre but était d'étudier la prise en
charge diagnostique et thérapeutique de l'OAP cardiogénique.
La fréquence hospitalière de l'OAP
cardiogénique est de 1,52% #177; 3,39.
Le sex ratio était de 1,27 en faveur des hommes. La
tranche d'âge 60-69 ans était la plus représentée
avec 32% des cas et l'âge moyen était de 53,72 #177; 2,58.
La moitié de notre effectif (50%) avait plus de 60 ans.
Le début de la crise aiguë était nocturne dans
68% des cas.
72% de nos patients sont arrivés à
l'hôpital à bord d'un véhicule de transport en commun. 28%
de nos patients ont été admis dans notre hôpital à
bord d'une ambulance non médicalisée. La crise hypertensive
était la principale étiologie, retrouvée dans 50% des cas.
L'HTA (70%) et le tabac (38%) étaient les facteurs de risque
cardio-vasculaires le plus souvent rencontrés. La poussée
hypertensive (48%) et la mauvaise compliance aux traitements antérieurs
(30%) étaient les facteurs déclenchants les plus
fréquents.
La PAS était supérieure à 140 mmHg dans
74% des cas. Une tachycardie supérieure à 100 pulsations/min
était présente chez 82% de nos patients. La fréquence
respiratoire moyenne était de 31,50 #177; 1,15 cycles/min.
L'hypoxémie était présente chez tous nos patients avec une
SpO2 moyenne à 84,40 #177; 0,85%.
Le tableau clinique, parfois atypique, réalisait dans
la majorité des cas une polypnée inspiratoire à type
d'orthopnée avec toux productive, anxiété, hypersudation,
une pression artérielle élevée, une tachycardie, un
souffle d'IM, une hypoxémie et des râles crépitants
pulmonaires.
Les anomalies radiographiques thoraciques les plus
fréquentes étaient la redistribution vasculaire vers les sommets
(100%), la cardiomégalie (96%), les opacités hilifuges en ailes
de papillon (58%) ou le flou périhilaire (22%).
Les principales anomalies électrocardiographiques
étaient l'HVG (83,3%), la tachycardie sinusale (54,7%) et les troubles
de la repolarisation (52,3%).
Le traitement préhospitalier n'a été
effectué que chez un seul de nos patients.
Dès l'admission, 74% de nos patients ont
bénéficié d'une oxygénothérapie. Le
furosémide a été administré chez tous nos patients
(100%), suivi par les antihypertenseurs (64%), les antiagrégants
plaquettaires (56%), les antibiotiques (54%). Les dérivés
nitrés ont été administrés dans 46% des cas, dont
36% par voie sublinguale et 10% par voie transdermique.
32% de nos patients ont séjourné à
l'hôpital entre 7 et 9 jours. Le choc cardiogénique et la
fibrillation auriculaire ont été les complications les plus
fréquentes avec chacun 12% des cas. Le taux de mortalité
était de 26% des cas.
Au terme de notre travail, nous pouvons affirmer que
l'oedème aigu du poumon cardiogénique est une urgence
thérapeutique et sa prise en charge doit être faite dans des
unités de soins intensifs. L'HTA joue un rôle majeur en temps que
facteur de risque cardio-vasculaire, facteur déclenchant et
étiologie principale. Notre gestion des OAP cardiogéniques
souffre de l'absence de traitement préhospitalier du fait de l'absence
d' ambulances médicalisées et de SAMU, des difficultés
à réaliser une radiographie du thorax, un ECG, un bilan
biochimique et une surveillance continue de qualité. De plus,
malgré la non disponibilité de certaines thérapeutiques,
la prise en charge hospitalière de l'OAP cardiogénique reste
marquée par la sous utilisation de l'oxygène et des
dérivés nitrés, ainsi que la mauvaise utilisation de ces
derniers.
Ce travail mené à terme nous amène à
formuler les recommandations suivantes :
VIII - RECOMMANDATIONS
AUX AUTORITES SANITAIRES
> Promouvoir la lutte contre le tabac et l'HTA par la
stratégie IEC ;
> Introduire dans la liste nationale des médicaments
essentiels les dérivés nitrés (en spray et par voie
injectable);
> Former des urgentistes et ambulanciers secouristes;
> Créer un SAMU.
A LA DIRECTION DE L' HPG
> Equiper les services de l'HPG de kit d'urgence ;
> Equiper le service de Réanimation en moniteurs
permettant une meilleure surveillance des patients ;
> Equiper le service de Réanimation d'un appareil
mobile de radiographie pour
la réalisation des clichés au lit du malade et d'un
électrocardiographe;
> Equiper le service de Réanimation d'un laboratoire
pour réaliser les analyses
biologiques et biochimiques en urgence ;
> Equiper le service de Réanimation d'un respirateur
permettant la CPAP ;
> Equiper le service de Cardiologie « A » d'une
unité de soins intensifs cardiologiques (USIC).
AUX MEDECINS
> Informer les patients sur les facteurs de risque
cardiovasculaires et les facteurs déclenchants de l'OAP
cardiogénique ;
> Utiliser des dérivés nitrés chez tous
les patients présentant un OAP cardiogénique avec une PAS
supérieure à 100mmHg.
AUX PATIENTS
> Réduction voire arrêt de la consommation de
tabac ; > Contrôle régulier de la PA ;
> Bonne compliance aux traitements.
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Place de l'hypertension artérielle sans la pathologie
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Thèse Med. Bamako 2005
ANNEXES
FICHE D'ENQUETE
I- IDENTIFICATION
Nom Prénom Sexe Age
Profession Ethnie Résidence Nationalité
II- SERVICE D'ORIGINE
III-
1/ Référence : OUI NON
Si OUI, préciser : Hôpital CSR CSCOM Clinique
2/ Moyen de transport : Ambulance
médicalisée Ambulance non médicalisé
Transport en commun
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

ETIOLOGIE & FACTEURS DE RISQUES
IV-
1/ Etiologie
IDM Troubles du rythme
Cardiomyopathie (type) Cardiopathie congénitale
(a préciser)
Autres (a préciser)
2/ Facteurs de risque cardio-vasculaires
HTA Tabac Alcool Diabète
Obésité Sédentarité Pneumopathie
Autres (a préciser)
3/ Facteurs déclenchants
Poussée hypertensive Poussée ischémique
IRA
Ecart de régime Arrêt du traitement Fièvre
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Pneumopathie
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Hyperthyroïdie Anémie
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HTA
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IM IA
RA RM
4/ Heure de survenue : Matinale Vespérale
Nocturne
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EVALUATION CLINIQUE A L'ADMISSION
1/ Détresse respiratoire : OUI NON
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2/ Glasgow Y= M= V=
3/ PA mmHg Pouls /min FR /min t°_____ °C
SpO2 % PaO2 %
4/ Signes fonctionnels A/ DYSPNEE
a- Type : Effort Repos Orthopnée
c- Rythme : Polypnée Normal
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Bradypnée
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d- Temps : Inspiratoire Expiratoire B/ DOULEUR
a- Type
b- Siège
c- Irradiations
d- Intensité
e- Durée
f- Facteurs d'exacerbation
g- Facteurs d'accalmie C/ SIGNES
D'ACCOMPAGNEMENT
Toux Expectoration (type)
Sueurs Cyanose
Extrémités froides Signes d'IVD (à
caractériser)
Anxiété Autres (à
préciser)
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5/ Signes physiques
a- Examen cardio-vasculaire
· Inspection
· Palpation
· Percussion
· Auscultation
Bruit de Galop (type) FC____/min
Régulière Irrégulière
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Eclat de B2 : au foyer pulmonaire
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au foyer aortique
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Autres bruits (à préciser)
b- Examen pulmonaire
· Inspection
· Palpation
· Percussion
· Auscultation
Crépitants Sous crépitants
Sibilants Ronchus
Autres bruits
c- Examen général (autres organes)
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RA
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IA RM
Souffles IM
V- EXAMENS COMPLEMENTAIRES
1/ Radiographie du thorax
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- Opacités nodulaires bilatérales floconneuses
(en ailes de papillon) - Redistribution vasculaire vers les sommets - Lignes de
Kerley (type)
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- Flou périhilaire
- Opacités réticulaires et
micronodulaires
3/ Echocardiogramme
- Epaississement de la paroi des bronches
- Epanchement pleural
- Cardiomégalie
· V1 0,50-0,54 V2 0,55-0,59
V3 0,60-0,64 V4 >=0,65
- Autres (a préciser)
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2/ ECG
a- FC & Troubles du rythme (type)
b- HVG HVD HAG HAD
c- Troubles de la conduction (type)
d- Description de QRS
e- Troubles de la repolarisation
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4/ Gazométrie artérielle
5/ NFS
7/ Ionogramme sanguin
8/ Glycémie Créatininémie
9/ Autres (a préciser)
VI- TRAITEMENT
1- Oxygénation
|
|
2- Intubation 3- Aspiration
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|
5- Solutés : SG5% SG10%____SS_____ RL_____
Macromolécules
7- Médication (types et doses)
* Diurétiques
* Dérivés nitrés
* Antihypertenseurs
* Morphiniques
*
Digitaliques
* Dopamine *Dobutamine
* Adrénaline
* AAS *HBPM
* Corticoïdes
* Antibiotiques *Antipaludiques
* Autres
4- Ventilation : spontanée Artificielle
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VII- EVOLUTION
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1/ Guérison Décès
2/ Complications (citer)
3/ Durée d'hospitalisation
FICHE SIGNALETIQUE
NOMS : KEMTA LEKPA
PRENOM : FERNANDO
TITRE : L'OEDEME AIGU PULMONAIRE CARDIOGENIQUE A
L'HÔPITAL DU POINT « G »
ANNEE ACADEMIQUE : 2004 - 2005
VILLE DE SOUTENANCE : Bamako
PAYS D'ORIGINE : Cameroun
LIEU DE DEPOT : Bibliothèque de la FMPOS
SECTEUR D'INTERET: Urgences, Réanimation,
Cardiologie
RESUME
OBJECTIFS : Etudier la prise en charge
diagnostique et thérapeutique de l'oedème aigu pulmonaire
cardiogénique (OAP).
METHODOLOGIE : Du 1er mars 2003 au
31 décembre 2004, nous avons mené une étude prospective,
descriptive et analytique dans les services d'urgence et de réanimation
et de cardiologie << A >> de l'Hôpital du Point << G
>>. Nous avons inclus dans l'étude tous les patients ayant un OAP
cardiogénique confirmé par la radiographie du thorax.
RESULTATS : Nous avons colligé 50
dossiers. L' OAP cardiogénique a représenté 1,52% des
hospitalisations. Le sex ratio était de 1,27 en faveur des hommes.
L'âge moyen était de 53,72 #177; 2,58 ans. 50% des patients
avaient plus de 60 ans. 70% des patients venaient directement de leur domicile.
La crise hypertensive (50%) a été la principale étiologie.
L' HTA (70%) et le tabac (38%) ont été les facteurs de risque
cardio-vasculaires les plus fréquents. La poussée hypertensive
(48%) a été le principal facteur déclenchant. La
radiographie du thorax montrait la redistribution vasculaire vers les sommets
(100%), la cardiomégalie (96%), les opacités hilifuges en ailes
de papillon (58%). La prise en charge hospitalière a consistée en
l'administration de furosémide (100%), d'oxygène (74%),
d'antihypertenseurs (64%). Seuls 46% des patients ont reçu un
dérivé nitré. Le choc cardiogénique et la
fibrillation auriculaire ont été les principales complications.
La mortalité est élevée, soit 26%.
CONCLUSION : Notre prise en charge reste
marquée par l'absence de traitement préhospitalier et la sous
utilisation de l'oxygène et des dérivés nitrés.
MOTS CLES : OAP cardiogénique, HTA,
radiographie du thorax, oxygénothérapie, furosémide,
dérivés nitrés.
ABSTRACT
Name: KEMTA LEKPA
First name: FERNANDO
Title: CARDIOGENIC ACUTE PULMONARY EDEMA IN
HÔPITAL DU
POINT «G»
Academic year: 2004-2005
Heading country: Cameroon
Registration: Library of FMPOS
Department: Emergencies, Intensive Care Unit,
Cardiology
SUMMARY
OBJECTIVES: Study the diagnostic and therapeutic
assumption of responsibility of cardiogenic acute pulmonary edema (CAPE).
METHODOLOGY: From the March 1st,
2003 to the December 31st, 2004, we undertook an exploratory,
descriptive and analytic study. Study had been held in the emergencies,
intensive care unit and the ward of cardiology «A» of Point
«G» Hospital. We included in the study all patients having a CAPE
confirmed by chest radiography.
RESULTS: We have collected 50 files. CAPE has
represented 1,52% of the hospitalizations. The sex ratio was 1, 27 in favour of
men. The average age was of 53,72 #177; 2,58 years. 50% of the patients had
more than 60 years. 70% of the patients came directly from their residence.
Hypertensive emergencies (50%) were the principal etiology. High blood pressure
(70%) and tobacco (38%) were the most frequent cardiovascular risk. The
hypertensive push (48%) was the principal starting factor. Chest radiography
showed the vascular redistribution towards the tops, cardiomegalia (96%),
hilifuges opacities in wings of butterfly (58%). The hospital role consisted of
the administration of furosemide (100%), oxygen (74%), antihypertensives (64%).
Only 46% of the patients received nitrates. The cardiogenic shock and auricular
fibrillation were the principals complications. Mortality is elevated, at least
26%.
CONCLUSION: at the end of our study, we
affirm that the frequency of the CAPE is 1,52% and the high blood pressure is
the principal etiology. Our assumption of CAPE remains characterised by the
absence of pre-hospital treatment and under use of oxygen and nitrates.
KEY WORDS: CAPE, high blood pressure, chest
radiography, oxygen, furosemide, nitrates
SERMENT D'HYPPOCRATE
En présence des Maîtres de cette faculté, de
mes chers condisciples, devant l'effigie d'Hippocrate, je promets et je jure,
au nom de l'Etre Suprême, d'être fidèle aux lois de
l'honneur et de la probité dans l'exercice de la Médecine.
Je donnerai mes soins gratuits à l'indigent et
n'exigerai jamais un salaire au-dessus de mon travail ; je ne participerai
à aucun partage clandestin d'honoraires.
Admis à l'intérieur des maisons, mes yeux ne
verront pas ce qui s'y passe, ma langue taira les secrets qui me seront
confiés et mon état ne servira pas à corrompre les moeurs,
ni à favoriser le crime.
Je ne permettrai pas que des considérations de
religion, de nation, de race, de parti ou de classe sociale viennent
s'interposer entre mon devoir et mon patient.
Je garderai le respect absolu de la vie humaine dès la
conception.
Même sous la menace, je n'admettrai pas de faire usage de
mes connaissances médicales contre les lois de l'humanité.
Respectueux et reconnaissant envers mes maîtres, je rendrai
à leurs enfants l'instruction que j'ai reçue de leurs
pères.
Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle
à mes promesses.
Que je sois couvert d'opprobre et méprisé de mes
confrères si j'y manque.
JE LE JURE
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