I.6.2. Modèle d'analyse : le changement social selon
Michel Crozier
Après cette présentation de notre modèle
théorique, le modèle d'analyse que nous privilégions dans
notre étude sur le déboisement est celui développé
par Michel Crozier et
49 COSER, L., Les fonctions du conflit social,
Paris, PUF, 1982, p. 83.
50 MENDRAS, H., Eléments de sociologie,
Paris, Armand Colin, 1996, p. 203.
51 MENDRAS, H., FORSÉ, M., Le changement
social, tendances et paradigmes, Paris, Armand Colin, 1983, p. 11.
Erhard Friedberg dans leur ouvrage intitulé
L'acteur et le système.52 Pour ces auteurs, le
changement est d'abord la transformation d'un système d'action et mise
en place de nouveaux rapports humains avec de nouvelles formes de
contrôle social.
Il est bien vrai que, traitant du déboisement, nous ne
sommes pas dans le cadre d'une organisation bureaucratique. Toutefois, parce
que dans la perspective de l'analyse fonctionnaliste que nous adoptons, la
société est comme un système vivant composé
d'éléments qui interagissent, le modèle de Crozier permet,
dans un système social évolutif tel que celui du
Département de Toma, d'analyser les rapports de l'individu à
l'espace et de bien mettre en relief les rapports du trinôme
société-pouvoir-espace. Dans cette perspective, et
conformément au modèle d'analyse de Crozier, pouvoir, zone
d'incertitude, stratégie et enjeu, conflit, système d'action
concret sont des concepts clés qui définissent et permettent
d'interpréter les relations entre acteurs dans un contexte donné,
tel que celui, ici, du déboisement en particulier et d'utilisation ou de
gestion des ressources naturelles en général.
En somme, dans ce contexte du déboisement, c'est la
dynamique des rapports entre acteurs individuels et collectifs
(autorités administratives, propriétaires fonciers, coupeurs de
bois, brasseuses de dolo,...) qui rend compte du changement social
dans le Département de Toma.
52 CROZIER, M., FRIEDBERG, E., op. cit., p.
383.
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