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Impact des politiques fiscales sur les recettes fiscales et la croissance économique en Cote d'Ivoire

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par Kassoum BIKIENGA
Université de Cocody/Abidjan, Programme de Formation en Gestion de la Politique Economique - DESS-Hautes Etudes en Gestion de la Politique Economique 2009
  

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2.2. Les réformes fiscales de la période 1980-2008

Pour les besoins de l'analyse, cette période sera découpée en trois sous périodes : 1980-1990 qui correspond à l'ajustement structurel en Côte d'Ivoire, 1990-2000 qui correspond à une période de stabilisation et de reprise économique, et la période 2000-2008 qui correspond à une période de crise sociopolitique. Cette division répond à un souci d'homogénéité des périodes d'analyse. Les réformes entreprises ont concerné l'économique et le social, mais nous ne nous intéressons qu'aux réformes économiques.

2.2.1. Réformes fiscales de la période 1980-1990

En 1986, concernant les impôts sur les bénéfices, il est prévu une exonération de certaines plus-values en cas de réinvestissement. En outre, l'on assiste à une harmonisation des dispositions du CGI et du nouveau code des investissements.

Pour la relance de l'économie en 1987, le Gouvernement a décidé de diminuer le taux de la TPS
de 5 points sur agios bancaires, passant de 25% à 20%. Mais les autres prestations restent
soumises au taux du droit commun. Cette mesure stimule l'activité économique, peut être

contrarié par l'augmentation du taux de l'IRC qui passe de 12% à 13,5% pour les dépôts privés et de 15 à 16,5% sur les dépôts des entreprises.

En 1988, les principales reformes ont consisté en la révision de l'abrogation de certaines dispositions du CGI suite à l'extension du champ d'application de la TVA au secteur de la distribution.

2.2.2. Réformes fiscales intervenues pendant la période 1990-2000

Au titre de l'année 1991, pour les prestataires de services, l'on a assisté à l'exonération de la formation professionnelle, des transports de personnes et de marchandises, notamment exercés comme activité principale.

La taxe de développement touristique a été supprimée, afin de renforcer la compétitivité des entreprises de ce secteur et leur éviter une double imposition.

En matière d'impôts sur les traitements et salaires, l'on assiste à une réduction de la contribution employeur. Cette mesure vise à renforcer la compétitivité des entreprises, à favoriser l'emploi dans le secteur privé et réduire la fraude fiscale liée aux taux élevés des impôts à la charge de l'employeur. Ainsi, les taux sont ramenés de 9% à 4% et de 16,5% à 11,5% respectivement pour le personnel local et le personnel expatrié.

Concernant les impôts sur les bénéfices, le taux d'imposition, qui était de 40% pour les entreprises depuis la loi de finance 1975, est ramené à 35%. Par ailleurs, le prélèvement FNI au taux de 10% est supprimé par la loi de finances pour la gestion 1990, pour toutes les entreprises, sociétés ou particuliers.

Outre ces réformes, il est intervenu :

- la baisse du taux du prélèvement à titre d'acompte au titre des impôts sur les revenus

locatifs. Pour compter de l'entrée en vigueur de la loi de finances pour la gestion 1991, le taux de 20% assis sur les montants bruts des loyers passe de 20% à 15%. Ce prélèvement est fait à titre d'acompte sur les revenus fonciers.

- L'exonération du prélèvement de l'ASDI au profit de certaines entreprises exportatrices,

notamment celles qui ne peuvent facturer ni l'ASDI, ni la TVA du fait de leurs affaires à l'importation.

En 1992, en matière de patente, il a été mis en place un système d'aide au PME. Ainsi, les PME sont exonérées du paiement de la patente à la première année civile de leur création, pour compter de la loi de Finances gestion 1992. Cette mesure vise à favoriser la création d'entreprises. Par conséquent, ne sont pas concernées les reprises d'activités et les créations d'établissements annexes.

Il a été également procédé à la réduction du taux de la contribution employeur au titre du personnel local, qui passe de 4% à 2,5%. Cette initiative vise à accroitre la compétitivité des entreprises et à encourager l'embauche du personnel local.

Au titre des initiatives de l'année 1992, l'on peut citer également :

a) la consolidation et simplification des impôts fonciers. En effet, dans le but de simplification et d'équité fiscale, il est décidé de substituer aux multiples impositions frappant la propriété immobilière, un impôt unique consolidé à la charge du propriétaire. Cette réforme se caractérise par :

- la suppression de toutes les exonérations temporaires et celles relatives aux locaux habités par leurs propriétaires à titre d'habitation principale ;

- la suppression de toutes les impositions, notamment celles dont le revenu est dévolu aux

communes (taxes sur le revenu net des propriétés bâties, taxe de voirie et d'hygiène) - la suppression de tous les abattements pour la détermination de la base d'imposition ; - la création de plusieurs taux, en fonction de la destination de l'immeuble.

Le taux de droit commun (15%) est ramené à :

- 9% pour les immeubles ou bâtiments sous exemption temporaire au 1er janvier 1992. Il a un caractère transitoire. A l'expiration de l'exemption il sera appliqué le taux de droit commun (15%)

- 4% pour les immeubles exclusivement d'habitation principale et habités par les propriétaires.

b) La suppression de la TVA et de la part patronale sur les traitements et salaires au profit des entreprises en phase d'exploration minière. Cette mesure vise à encourager les recherches dans les domaines miniers et d'inciter les entreprises désireuses d'investir en Côte d'Ivoire.

c) La mise en place d'un crédit d'impôt pour réinvestissement dans le domaine hôtelier

Afin de permettre au secteur hôtelier d'accroitre ses investissements, il est accordé un allègement d'arriérés d'impôts égal à la différence entre l'application de la fiscalité nouvelle, telle qu'elle se présentera en 1992, et la fiscalité en vigueur au 1er octobre 1990. Cet allègement sera en outre limité au montant des investissements effectivement réalisés entre le 1er janvier 1992 et le 31 décembre 1993.

En 1993, les réformes intervenues ont concerné la taxe sur le chiffre d'affaires, les droits d'enregistrement et de timbre et d'autres impôts.

En matière de taxe sur le chiffre d'affaires, il s'est agi entre autres de :

- l'exonération de la TVA des fibres de jute et de sisal ainsi que des sacs en ces matières,

- l'application de la TVA au taux réduit aux fournitures de logement et de nourriture par les cliniques et cabinets médicaux ;

En matière de droits d'enregistrement et de timbre, les principales reformes ont consisté en :

- la suppression de la taxe sur les contrats d'assurance et assimilés ;

- l'exonération de l'IGR et de l'IRC des intérêts servis sur les livrets d'épargne populaire et les caisses d'épargne et de crédit à caractère mutuel. Cette mesure vise à encourager l'épargne issue des catégories moyennes des populations.

- l'exonération de droit de mutation sur les acquisitions d'immeubles par les banques et les établissements financiers à la suite de la procédure d'exécution forcée.

Au titre des réformes intervenues en 1993, il convient d'ajouter l'extension de l'imputation à l'impôt sur les bénéfices et la patente.

Au titre de l'année 1994, l'annexe fiscale à la loi de finances pour la gestion 1994 a introduit une multitude de réformes, comparativement aux années passées antérieures. Il s'est agi principalement de préciser à travers des circulaires, l'application de certaines mesures retenues précédemment. A ce titre on peut retenir :

- la retenue de BNC au titre des sommes versées aux personnes exerçant des professions médicales ou paramédicales ;

- l'extension de l'IMF à toutes les personnes physiques et morales relevant de l'impôt sur les BIC ou de l'impôt sur les BNC. En rappel l'IMF avait été créé par la loi N°68-612 du 31 décembre 1968 portant loi de finances pour l'année 1969. Le taux de l'IMF du droit commun est de 0,5% du CA TTC, pour les contribuables du RNI et 1% du CA TTC pour ceux du RSI et de l'impôt synthétique ;

- l'institution d'un régime simplifié d'imposition qui s'applique tant en matière d'impôt sur les BIC que de TVA ;

- l'institution d'un régime simplifié d'imposition qui s'applique tant en matière d'impôt sur les BIC que de TVA ;

- l'exemption des droits d'enregistrement de certains actes de sociétés d'Etat. Cette exemption ne concerne que les sociétés d'Etat à l'exception des sociétés d'économie mixte ;

- la déduction et exonération partielle des cotisations sociales complémentaires. Il s'agit d'une exonération partielle en matière d'impôts sur salaires les cotisations patronales versées par les employeurs à des organismes de retraite et de prévoyance complémentaires ;

- l'application du taux de droit commun (35% ) au titre de l'impôt sur les bénéfices des activités de recherche et d'exploitation d'hydrocarbures ;

- la réduction du taux de TVA applicable aux tabacs, cigares et cigarettes. Le taux de TVA passe de 23% à 19,20%, applicable au CA incluant la taxe ;

- la territorialité en matière de TVA et de TPS.

Pour l'année 1995, les réformes ont concerné principalement la TVA, les taxes spécifiques, l'impôt sur le revenu, les droits d'enregistrement et de timbre ainsi que des dispositions diverses.

En matière de TVA, on peut retenir :

- la suppression du taux super réduit de la TVA suite à l'entrée en vigueur de la politique d'harmonisation des taux de TVA dans la zone UEMOA. Par conséquent, tous les produits sont désormais passibles du taux réduit.

- l'extension du droit à déduction de la TVA aux bâtiments administratifs et commerciaux et aux véhicules utilitaires. Cette mesure visait à aider les entreprises à rétablir et à renforcer leur compétitivité.

En matière de taxes spécifiques, il s'agit de :

- la réduction de 50% de la taxe additionnelle sur les alcools à bouche autres que les vins, bières et cidres, produits localement ;

- l'assimilation de la taxe spéciale sur les boissons alcoolisées ;

En matière d'impôt sur le revenu, les réformes ont consisté en :

- l'institution d'acomptes provisionnels en matière d'impôt sur les BIC des personnes soumises au régime du bénéfice réel normal ;

- l'aménagement des dispositions de l'article 84 du CGI, portant réduction d'impôts cédulaires en cas d'investissement de bénéfices en Côte d'Ivoire.

- la modification de la durée du report déficitaire ;

- l'aménagement du minimum de perception des exploitants des stations services concernant l'IMF ;

En matière de droits d'enregistrement et de timbre, les principales reformes ont porté sur :

- la réduction du tarif des droits de mutation des immeubles à usage industriel et commercial ou à usage de bureau. Cette mesure répond à un souci de relance économique et d'amélioration de la compétitivité des entreprises ;

- la réduction du tarif des droits d'apport. Cette mesure s'inscrit dans une logique d'amélioration de la structure financière et de la compétitivité des entreprises, le taux minoré en cas de fusion, d'apport partiel d'actifs ou de division des sociétés ;

- la suppression de l'exonération du droit proportionnel prévue en matière de mutation d'immeuble assortie d'une condition suspensive ;

- l'exonération des produits des comptes courants commerciaux ;

- la réduction du taux de l'IRVM applicables aux produits des obligations. Le régime de faveur comporte les avantages suivants : (i) la réduction du taux de l'IRVM, qui est uniformément fixé à 6% au lieu de 12% et 25% (lots), (ii) le taux de 6% est libératoire de l'IGR, (iii) les produits perçus par les entreprises relevant du régime du bénéfice réel normal ne sont retenus qu'à concurrence de 10% de leur montant pour la détermination du résultat fiscal.

Concernant les dispositions diverses, on peut retenir les mesures suivantes :

- l'institution d'un crédit d'impôt pour création d'emploi. Bénéficient de cette mesure toutes les personnes physiques ou morales passibles de l'impôt indépendamment de leur régime d'imposition, à l'exception des entreprises nouvelles ;

- l'extension du caractère libératoire du paiement de l'impôt synthétique à l'impôt général sur le revenu ;

- la fermeture d'établissement en cas d'entrave à l'action de l'administration.

Les mesures prises en 1996 s'articulent autour des principaux points suivants :

- le renforcement des moyens de l'administration ; - l'élargissement de l'assiette de l'impôt ;

- les mesures d'allègement ;

- les mesures d'ordre technique,

- les mesures diverses.

Pour les taxes sur le chiffre d'affaires, on retient :

- l'introduction de deux systèmes de retenue à la source de la TVA au titre d'une part des sommes versées par les entrepreneurs en bâtiment et travaux publics à leurs soustraitants, et d'autre part des acquisitions de biens et services des exportateurs et des redevables bénéficiant du régime de l'usine exercée ;

- les aménagements apportés au mode de facturation des ristournes et autres remises et rabais alloués par les fournisseurs à leurs clients par notes d'avoir. La mesure a consisté à rendre obligatoire la facturation hors TVA et hors ASDI des ristournes, remises et autres rabais commerciaux accordés après délivrance des factures de ventes par les fabricants, les importateurs, les grossistes et demi grossistes ;

- l'aménagement du régime fiscal des opérations de recherche et d'exploitation pétrolières en eaux profondes. Cette mesure qui vise à promouvoir le développement des opérations de recherche et d'exploitation en eau profondes en Côte d'Ivoire consiste en un allègement de la Taxe sur la Valeur Ajoutée et de prélèvement à titre d'acompte sur divers impôts au profit des compagnies pétrolières exerçant une activité de recherche et d'exploitation en eaux profondes ;

- la mise en place de dispositions spéciales au profit de la CIE, de l'EECI et de la CIPREL. Ces mesures s'inscrivent dans le cadre de la promotion et du développement du secteur des mines et de l'énergie et consistent en l'exonération d'une part du prélèvement d'acompte sur divers impôts des importations et des achats locaux qu'elles effectuent, et d'autre part de la retenue à la source au titre des sommes mises en paiement par le trésor public au profit des mêmes entreprises.

Au titre de l'impôt sur le revenu, les reformes ont concerné :

- les modalités d'imposition des avantages en nature en matière d'impôt sur les salaires ;

- la retenue à la source de l'impôt sur les BIC au titre (i) des ristournes, commissions ou remises versées par les importateurs, fabricants, grossistes et demi grossistes, à leurs revendeurs principaux, (ii) des sommes versées par les entrepreneurs des BTP à leur sous-traitants, architectes, métreurs, géomètres et autres professionnels, (iii) des sommes versées par les exportateurs de café ou de cacao à leur traitant. Le taux effectif appliqué est de 7,5% ;

- l'augmentation des taux applicables en matière d'IMF. Les taux tels que prévus par le nouveau dispositif se présente comme suit : (i) 2% pour les personnes relevant du régime

RSI au lieu de 1% et (ii) 5% pour les personnes relevant du régime de l'impôt sur les BNC, au lieu de 3% ;

- l'aménagement du champ d'application de l'article 84 du CGI portant réduction d'impôts cédulaires en cas d'investissement en Côte d'Ivoire. Désormais, les investissements éligibles sont ceux réalisés par les seules entreprises industrielles ou agricoles et consistant en la création d'une activité nouvelle ou dans le développement d'une activité existante ;

- l'aménagement des dispositions de l'article 111 du code général des impôts portant réduction d'IGR en cas d'investissement de revenu en Côte d'Ivoire.

En matière de contribution des patentes et de contribution foncière, on peut retenir les reformes suivantes :

- le paiement de la patente est désormais à la charge des propriétaires des installations ;

- l'institution d'une taxe de voirie, d'hygiène et d'assainissement à la charge de certains organismes et entreprises exonérées de la contribution foncière ;

- l'aménagement des dispositions portant prélèvement d'un acompte au titre des impôts sur les revenus locatifs. Désormais, la contribution foncière sur les propriétés bâties est égale au prélèvement de 15% sur les loyers.

En matière d'enregistrement et de timbre, les réformes sont relatives à :

- la cession d'actions ou de part d'intérêts des sociétés immobilières d'attribution ou de copropriété et de cession des valeurs mobilières ou de droits sociaux de sociétés à prépondérance immobilière. A ce niveau, il faut noter qu'il s'agit d'une limitation de la portée de l'exonération de droits d'enregistrement applicable aux cessions à titre onéreux de droits sociaux, telle que prévue par l'annexe fiscale à la loi de finances pour la gestion 1991 en soumettant au droit sociaux des sociétés immobilières d'attribution ou de copropriété et des sociétés à prépondérance immobilière ;

- la précision concernant le champ d'application du tarif du droit de mutation des immeubles à usage industriel et commercial ou à usage de bureau. Le taux du droit commun est de 10%. Le taux réduit est de 7,5% applicable seulement aux immeubles bâtis, directement et exclusivement affectés à l'exploitation ;

Au titre de l'année 1997, l'annexe fiscale à la loi de finances s'inscrit dans le cadre de la politique de soutien de la fiscalité à la reprise économique. A cet effet, les mesures visent une plus grande compétitivité des entreprises et une simplification du dispositif fiscal ivoirien, à travers l'incitation à l'investissement, le renforcement de la compétitivité des services, la mobilisation de l`épargne ainsi que les aménagements techniques visant à simplifier et à clarifier le dispositif fiscal.

Les principales reformes intervenues ont concerné notamment les taxes sur le chiffre d'affaires, l'impôt sur le revenu, la contribution des patentes et la contribution foncière, la législation domaniale et foncière, la fiscalité mobilière et les taxes sur les contrats d'assurance.

Concernant les taxes sur le chiffre d'affaires, nous pouvons citer :

- l'aménagement du régime applicable au crédit bail ;

- l'extension du droit à déduction de la TVA aux véhicules de location ;

- la fixation du régime d'imposition des biens d'occasion, des oeuvres d'art, des objets de collection et d'antiquité en matière de TVA ;

- l'assimilation des services rendus à destination de l'étranger à des exportations. Les prestations visées sont notamment les opérations d'expertises comptable, les prestations d'ingénierie, les prestations informatiques, les études conseils, les opérations d'intermédiaire. Cette mesure d'exonération vise à dépénaliser les prestataires ivoiriens contractant avec des non résidents.

En ce qui est de l'impôt sur le revenu, les mesures prises sont relatives à :

- La rectification portant sur le dispositif de l'article 111 du CGI relatif à la réduction d'IGR en cas d'investissement en Côte d'Ivoire. Cette disposition concerne les personnes passibles de l'IGR, à raison exclusivement de salaires, pensions et rentes viagères, revenus fonciers et revenus de capitaux mobiliers dont elles sont bénéficiaires ;

- La précision des modalités d'imposition des avantages en nature en matière d'impôt sur les salaires. Le nouveau dispositif unifie le régime d'imposition pour tous les salariés,

avec tout de même quelques cas particuliers, tout en maintenant deux modes d'évaluation, forfaitaire et réel ;

En matière de contribution des patentes, les réformes intervenues peuvent se résumer comme suit :

- La suppression de l'exemption du droit proportionnel pour certaines catégories professionnelles, telles que l'exportateur d'or, l'exploitant de clinique, le fabricant de corde ou ficelle, le transitaire, les entrepreneurs de transport public, etc.

- La précision relative aux personnes redevables de la contribution foncière. Il ressort que

les possesseurs d'immeubles sont imposables au même titre que les propriétaires.

Concernant la législation domaniale et foncière, la principale modification a consisté en l'exonération de la SONARECI des droits budgétaires de publicité foncière.

En matière de fiscalité mobilière et de taxes sur les contrats d'assurance, les mesures prises sont entre autres :

- l'harmonisation de la fiscalité des valeurs mobilières au sein de l'UEMOA,

- l'extension des procédures applicables aux taxes sur le CA à la taxe sur les contrats d'assurance.

En 1998, s'inscrivant dans le cadre de la politique de soutien de la fiscalité à la reprise économique et au renforcement de la croissance, les mesures prises en la matière ont principalement visé les taxes sur le chiffre d'affaires, l'impôt sur le revenu, la contribution foncière, l'enregistrement et le timbre.

Dans le domaine des taxes sur le chiffre d'affaires, il convient de retenir comme mesures :

- l'assimilation de certaines prestations de services à des exportations en matière de TVA. Selon cette mesure qui fait allusion aux opérations de manutention, de magasinage et d'acconage, seules seront désormais taxées les opérations portant sur des marchandises destinées à l'exportation ;

- l'aménagement du taux en matière de crédit bail. Aux termes de la nouvelle disposition, les locations de bien faisant l'objet d'une opération de crédit bail sont soumises au taux légalement applicable au bien loué. Les locations ne sont pas soumises à la TVA lorsque le bien est exonéré ;

- l'exonération de la TVA sur les emballages vendus à des exportateurs. La mesure ne bénéficie qu'aux exportateurs de produits agricoles bruts ou transformés, y compris ceux de la pêche ;

En matière d'impôt sur le revenu, les mesures prises ont surtout consisté en :

- l'aménagement du champ d'application de la retenue à la source de l'impôt sur les BIC au titre des sommes versées par les entrepreneurs de BTP aux sous-traitants, architectes, métreurs, géomètres et autres professionnels ;

- l'aménagement du régime des jetons de présence.

Pour la contribution foncière, la principale mesure a consisté en la suppression du minimum de recouvrement de la contribution foncière. Cette mesure permet une amélioration du recouvrement.

Quant aux droits d'enregistrement et de timbre, il a été précisé les actes assujettis au droit de timbre de dimension. L'innovation introduite a consisté à restreindre notablement le champ d'application du timbre, notamment à soustraire de l'impôt les contrats d'abonnement.

Outre ces reformes, l'on peut évoquer :

- l'aménagement de la taxe spéciale sur les transports privés de marchandises. Le nouveau dispositif élargit le champ d'application de la taxe spéciale en supprimant toute référence à la charge utile ;

- l'exonération du prélèvement à la source à titre d'ASDI portant sur les produits pharmaceutiques. Cette mesure vise à remédier à la situation pénalisante que créait l'ASDI pour la trésorerie des pharmacies.

Les mesures fiscales intervenues en 2000 prennent en compte les engagements communautaires de la Côte d'Ivoire, notamment ceux relatifs à la TVA dans le cadre de l'UEMOA et les incidences du traité de l'OHADA et du SYSCOA.

En matière de taxes sur le chiffre d'affaires, on peut retenir :

- l'aménagement du dispositif fiscal ivoirien relatif aux taxes indirectes au regard de la directive N°02/98/CM/UEMOA du 22 décembre 1998 portant harmonisation des

législations des Etats membres de l'Union «économique et monétaire ouest africaine en matière de TVA. Le nouveau dispositif retient les deux taux de TVA (taux normal 20% et taux réduit 11,11%). Ces taux sont exprimés sur une base HT à l'inverse de la disposition antérieure qui utilisait une base TTC ;

- la modification du champ et des conditions d'application du prélèvement à la source à titre d'ASDI;

- l'aménagement du RSI en matière de TVA. En matière de taxes spécifiques, on note :

- l'aménagement de certaines dispositions du CGI relatives à la taxe spéciale sur les boissons ;

- l'aménagement des tarifs applicables en matière de taxe de consommation sur les produits pétroliers.

En matière d'impôt sur le revenu, l'on peut retenir :

- l'institution d'un prélèvement à la source sur les rémunérations en matière de contrats d'assurance ;

- l'aménagement du régime de la prime de transport en matière d'impôt sur les salaires.

Désormais, les primes de transport pour le déplacement du salarié de son domicile à son lieu de travail sont exonérés d'impôt sur les traitements et salaires ;

- l'aménagement du régime fiscal des dons et libéralités en matière d'impôt sur les bénéfices et d'IGR. Il s'agit d'un élargissement du champ d'exonération qui s'étend désormais aux associations oeuvrant dans les domaines de la culture et de l'enseignement ;

- l'aménagement des règles d'imposition du revenu des exploitants individuels et des professions libérales. Le taux d'imposition des particuliers passibles de l'impôt sur le bénéfice passe de 25% à 35% ;

- l'institution d'un prélèvement sur les cessions à titre onéreux de biens immeubles réalisés par les personnes physiques. Le taux de prélèvement prévu par ce dispositif est de 15% assis sur la plus value de cession qui est réputée égale à 20% du prix de vente ;

- l'institution d'un prélèvement sur certaines productions agricoles et produits de la pêche en mer ; le taux, assis sur la valeur brute du produit livré, est fonction du rendement financier des productions concernées (cf. article 24 de l'annexe fiscale de la loi de finances pour la gestion 2000.

En matière de contribution des patentes, l'on peut retenir :

- l'aménagement des modalités de paiement de la contribution des patentes de transports publics. Il s'agit d'une réduction du nombre des acomptes exigibles et d'un renforcement des sanctions en cas de non paiement dans les délais légaux, ceci pour améliorer le niveau de recouvrement de la patente du secteur ;

- l'aménagement du mode de calcul de la patente. Le tarif du droit proportionnel est fixé à 18,5% de la valeur locative des locaux professionnels.

Dans le domaine des droits d'enregistrement, l'on peut retenir notamment l'aménagement des modalités de recouvrement du droit de bail. Il s'agit d'une extension de la technique de la retenue à la source au droit de bail.

Outre ces mesures, il convient d'évoquer :

- l'aménagement du dispositif fiscal ivoirien au regard du traité portant harmonisation des droits des affaires en Afrique. A ce titre, les mesures entreprises concernent les sociétés unipersonnelles et les groupements d'intérêts économiques.

- l'aménagement du dispositif fiscal ivoirien au regard du système comptable ouest africain. Ces aménagements concernent les dates de dépôts des déclarations, la présentation des états financiers, le régime des entreprises nouvelles au regard de la date de clôture du premier exercice ainsi que le régime fiscal du crédit bail ;

- l'aménagement du régime du réel normal d'imposition. Le nouveau dispositif redéfinit les personnes soumises au régime réel normal et prévoit les cas dans lesquels elles peuvent être imposées suivant les autres régimes en vigueur ;

- l'aménagement du régime de l'impôt synthétique. Au terme de l'article 19 de l'annexe fiscale à l'ordonnance N°2000-252 du 28 mars 2000 portant budget de l'Etat pour la gestion 2000, bon nombre d'exclusions sont supprimées du régime de l'impôt synthétique tandis que les minima et maxima du seuil d'imposition ont été relevés ;

- les dispositions particulières applicables aux sociétés holdings. Compte tenu de leur rôle positif dans le renforcement des entreprises, les holdings bénéficient désormais de mesures avantageuses. Ces mesures sont relatives aux impôts sur le bénéfice et aux impôts sur le revenu des créances.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius