3.2.2. Analyse de l'évolution des taux d'imposition
des sociétés et la croissance du PIB
Le PIB ivoirien a évolué en dents de scie. Le
taux de croissance le plus élevé a été
enregistré en 1964, soit 17,60%. Le taux le plus bas a été
enregistré en 1980, soit -11%. Globalement, la croissance a
été plus forte au cours des deux premières
décennies d'indépendance, à savoir 1960- 1980, que les
deux décennies suivantes (1980-2000). L'économie ivoirienne se
serait donc connu un essoufflement après 15 années de «
miracle ivoirien ». Si l'on regarde de près l'évolution
du
PIB et celui des taux d'imposition, l'on peut se rendre compte
d'un certain parallélisme. Iisemble que les années de
forte croissance du PIB correspondent à des années où les
taux
d'imposition, notamment des sociétés, sont les
moins élevés. En, effet, l'année 1964 qui a
enregistré le taux de croissance du PIB le plus élevé
correspond à des taux d'imposition les plus bas (25%). De même
l'année 1980, qui a enregistré le taux de croissance le plus bas,
correspond à un taux d'imposition des plus élevés
(40%).
Graphique 5 : Evolution du taux d'imposition sur les BIC
et du taux croissance du PIB (1960-2006)
-10%
-20%
40%
20%
50%
30%
10%
0%
Taux IBIC Taux de croissance du PIB
Source : construction de l'auteur avec les données de la
banque mondiale pour le taux de croissance et les données de la
Direction générale des impôts pour le taux de l'IBIC.
Le constat fait à travers le graphique ci-dessus nous a
amenés à nous demander si les taux d'imposition des
sociétés n'avaient pas une influence sur la croissance
économique en Côte d'Ivoire. Pour ce faire, nous avons
étudié la corrélation entre croissance économique
et taux d'imposition sur les sociétés. Les données
utilisées portent sur la période 1960 à 2006. Le
coefficient de corrélation vaut -0,16, avec un coefficient de
détermination R2 égal à 0,26 certes faible. Il
ressort que le taux de croissance du PIB est négativement
corrélé avec les taux d'imposition sur les
sociétés. En d'autres termes, une augmentation des taux
d'imposition sur les sociétés entraine une
dépréciation du taux de croissance du PIB. Ce résultat est
conforme aux conclusions de certains auteurs tels que Johansson et al (2008),
Milesi-Ferreti et Roubini (1995), dont les résultats d'études
été cités plus haut.
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