DISCUSSION
Notre zone d'étude est fondamentalement
guinéo-congolaise. Elle partage beaucoup de points communs avec la flore
de la cuvette centrale et avec la florule du Mayumbe. Cependant, les
activités de l'homme introduisent des modifications qualitatives et
quantitatives.
D'après Tailfer (1989) la morphologie du pied n'est en
rien tributaire de l'ampleur de la cime ni de la grosseur de l'arbre.
L'expression d'une espèce peut être influencée par les
facteurs du milieu même s'il est vrai que la morphologie d'une
espèce est régie par son patrimoine génétique.
Du point de vue quantité, notre étude atteste
une richesse floristique de 29 espèces se rapprochant aux travaux de
Kombi (2009) réalisés sur la même superficie. Ce
dernier a inventorié 30 espèces des Fabaceae dont
21 Faboideae et 9 Mimosoideae, avec 17 genres
différents alors que nos résultats ont montré une
diversité des 25 genres dont 29 espèces reparties dans 10
familles différentes dont 3 sous-familles des Fabaceae, 5
Fabaceae/Mimosoideae, 4
Fabaceae/Caesalpinioideae, 2
Fabaceae/Faboideae; 2 Apocynaceae, 2
Malvaceae/Bombacoideae, 2 Burseraceae, 2
Cecropiaceae, 2 Meliaceae, 1 Annonanceae, 1
Clusiaceae, 1 Combretaceae, 1 Rubiaceae.
Par ailleurs, l'élément pouvant expliquer la
faible valeur numérique de notre inventaire, bien que notre florule soit
diversifiée, est soutenu par l'hypothèse selon laquelle,
(Schnell, 1970 cité par Puig, 2001), les arbres à contreforts
sont plus fréquents sur sols argileux que sur sols majoritairement
sablonneux caractéristiques de la zone de Kinshasa et ses environs.
Généralement ces arbres développeraient des contreforts
suivant les conditions du milieu pour résister aux forces des vents et
de la gravité (Puig, 2001).
Du point de vue qualité, en comparant notre
étude à celle de Mwanankasi (2009), qui a décrit des
espèces hôtes des chenilles dans la région de Kinshasa et
du Bas-Congo. Celui-ci a pu inventorier 32 espèces sur sa superficie
d'étude. Nous avons répertorié, pour la superficie de la
région de Kinshasa, 5 espèces hôtes des chenilles
comestibles : Albizia adianthifolia, Albizia ferruginea,
Canarium scheweinfurthii, Dacryodes edulis, Funtumia
africana et des espèces donnant des fruits comestibles :
Dacryodes edulis, Canarium schweinfurthii, Ceiba pentandra,
Pterocarpus soyauxii, Tetrapleura tetraptera, Trilepisium
madagascariense et Xylopia aethiopica. C'est ce qui montre
davantage l'importance de notre travail.
CONCLUSION ET SUGGESTIONS
S'articulant autour de la morphologie du pied comme
critère probant de description, notre approche d'identification nous a
permis d'appréhender une sélection de 29 arbres à
importance multiple dans l'enchevêtrement floristique (spontané ou
cultivé) de Kinshasa et ses environs.
L'évolution du couvert végétal souligne
de l'impact des activités de l'homme sur l'environnement forestier de
la contrée et requiert d'entreprendre très urgemment
l'élaboration de projets de reboisement afin d'augmenter le potentiel
ligneux de la région et de redonner à la population
l'approvisionnement en bois de chauffe et de construction et d'introduire
l'agroforesterie sur base d'espèces à contreforts afin de
garantir la restauration des sols et la régénération
d'espèces forestières locales.
Qualitativement, une amélioration des techniques
agricoles s'impose. Les terres marginales, terres sableuses des pentes, doivent
faire l'objet de reboisement urgent (fréquent) avec les mêmes
espèces pour éviter l'aggravation des érosions et les
agrosystèmes devraient y être interdits. Et aussi penser au
reboisement à impact réduit dans de tels milieux par
l'utilisation des arbres à contreforts et à empattements qui
résisteraient aux forces du vent et de la pesanteur.
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