B. Importance de la
famille
Environ 1200 espèces presque toutes tropicale ; en
RDC 15 genres dont 2 introduits et 146 espèces.
Cette famille est très importante au point de vue
scientifique par la très grande diversité de ses organes (surtout
de ses inflorescences), de ses curieuses particularités
écologiques et par le rôle important joué dans les
associations par beaucoup de ses espèces, ainsi qu'au point de vue
pratique en raison des usages divers de certaines d'entre elles.
Musanga cecroipiodes, le parasolier, joue un
rôle considérable dans le reboisement naturel, et fournit une
sève potable, Milicia excelsa, Treculia africana,
Trilepisium madagascariense, Antiaris welwitschii et de nombreux
Ficus sont parmi les grands arbres, des éléments
importants de la forêt équatoriale, dont quelques-uns
(Milicia surtout) livrent des bois précieux. Un
Cecropia, introduit d'Amérique et naturalisé,
présente des adaptations myrmécophiles célèbres.
Les graines de Treculia africana et de
Trilepisium madagascariense sont comestibles.
Enfin, l'écorce de plusieurs Ficus et de
l'Antiaris sert aux indigènes à préparer des
tissus pour vêtements (Hauman, 1948).
Deux espèces portent des contreforts, Trilepisium
madagascariense et Milicia excelsa. Elles seront
décrites dans les lignes suivantes.
C.1. Trilepisium madagascariense
(Welw) Ficalho,
NV: Agbute (dl. zande) Syn. Bosqueia angolensis, B.
phoberos
- Port, arbre de 35 m de haut ;
- Tronc lisse et à contreforts faibles ; latex
blanc abondant, blanchâtre, rougissant à l'air, bourgeon terminal
aigu ;
- Bois blanc jaunâtre, marqué de zones rouge
vineux dues au latex des canaux laticifères ; léger,
tendre ; fibreux, vite attaqué ;
- Feuilles à limbe elliptique, atténué
vers le bas, arrondi vers le haut, mais brusquement acuminé, de 6-14 x
3-6 cm, assez coriace ; nervures basales ascendantes ; stipules
complètement amplexicaules et soudées ;
- Inflorescences bisexuées, discoïdes, de 8-10 mm
de diamètre ; involucre 6-8-lobé, ciliolé ;
- Fleurs mâle sans périanthe, réduites aux
étamines, très nombreuses, de 2-3 mm de long ; unique fleur
femelle centrale, à style de 6 mm de long, bifide ;
- Fruits akènes à péricarpe lie de vin,
brun à sec ;
- Distribution géographique :
Mayumbe, Bas-Congo, Kasaï -- de la Guinée à
l'Ethiopie, l'Angola, le Natal, le Madagascar et les îles
Seychelles ; (Hauman, 1948 et Tailfer, 1989).
C.2. Milicia excelsa (welw.) C.C.
Berg
NC : Iroko, Kambala ; NV :
Mafula (Maniema)
- Photo 8 : Port de Milicia excelsa
à l'Institut Technique Agricole de Mombele/Limete
(Photo Maniana).
Port, arbre de première grandeur, à fût
cylindrique, atteignant 1,50 m de diamètre ; cime disposée
en large pyramide renversée ;
- Pied muni d'empattements arrondis marqués de
lenticelles jaune orangé disposées en lignes
transversales ;
- Ecorce gris brun foncé, fendillée puis
écailleuse, marquée de nombreuses lenticelles jaune
orange ;
- Bois jaune ocre brunissant rapidement, très
résistant, parfois imprégné de concrétions
calcaires (cystolithes) ; coupe jaune orange de 1,5 cm d'épaisseur,
mouchetée de points plus pâles, exsudant un abondant latex lait de
chaux à crème exceptionnellement incolore ;
- Feuilles simples, alternes, largement elliptiques et
courtement acuminées, caduques ;
- Fleurs apétales, unisexuées, réunies
encymessubcylindriques, les chatons mâles pendants atteignant 7-15 cm de
long ;
- Fruits : syncarpe cylindrique atteignant 5 cm x 1,5 cm
de diamètre, composé de nombreux akènes
lenticulaires ;
Distribution géographique : RDC
(Kisangani, Kasaï, Bandundu, Maniema, Mayumbe) ;
Gabon ; Congo-Brazza ; Afrique orientale ;
Angola ; Lybie ; Ghana. (Tailfer, 1989).
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