FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET
DE GESTION
DEPARTEMENT DES SCIENCES ECONOMIQUES
B.P. 832 KINSHASA XI
L'INTERACTION ENTRE LA MONNAIE ET LA CRISE BANCAIRE
EN RépuBlIquE démoCRAtIquE du CoNgo de 1977 à 2007 :
Essai Explicatif Et tEntativE des solutions
OTSHINGA KIKOMBE Emmanuel
Gradué en Sciences Economiques et de
Gestion
Mémoire présenté et
défendu en vue de l'obtention du titre de licencié en en Scienc
Economiques
Option : Economie Monétaire
Directeur : NGOY KASONGO Emile
Année Académique 2009-2010
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
i
IN MEMORIAM
A toi notre regrette mère Mado LITIMBA SINZE, dont le
séjour sur la terre de nos ancêtres a été court,
pour votre soutien tant moral que matériel.
Tu as été arraché cruellement à
notre affection alors, qu'auprès de toi nous nous estimerons heureux, tu
nous as donné tout amour d'une vraie Maman, et l'affection dont nous
avons besoin toutes ces années.
Dommage que tu puisses être capable d'exprimer ce moment,
que ce ressent ta disparition dans notre vie.
Laisse-nous te dire que tu as été super maman pour
nous, ton amour et tes conseils nous manquerons à jamais.
Nous aurions souhaité que tu sois présente en ce
dernier jour de mes études universitaires, mais l'homme propose Dieu
dispose.
Que la terre de nos ancêtres soit douce et
légère.
Emmanuel OTSHINGA K.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
ii
EPIGRAPHES
« Ne fais pas Reproches à quelqu'un qui se moque de
tout, si non il le détestera. Mais si tu fais des remarques à
un sage, il t'aimera ».
Proverbes 9 : 8
« S'il y a quelque chose de pire dans la vie, ce n'est pas
de n'avoir pas réussi mais de n'avoir pas essayé ; car la vie
serait un bien perdu si on l'aurait vécue comme on ne l'aurait pas
voulue ».
Franklin delano ROOSEVELT 32ème
Président des USA
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iii
DEDicAcE
Mon oncle Martin LITIMBA et Jaques LITIMBA
Maman Sisca SINZE et maman clémentine BADIPI
Mon grand frère Costack BADIPI et ma grande scour Mimi La
famille LONGE et LITIMBA
Ma grande scour Betty Elongo et son Mari GuyJou Soku
Emmanuel OTSHINGA K.
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solution
iv
REMERCIEMENTS
En ce moment où nous allons devoir clôturer nos
études Universitaires en Sciènes économiques et de
gestion, option économie monétaire, qu'il nous soit permis
d'exprimer notre gratitude à tous ceux qui de près ou de loin,
ont contribuer à la réalisation de notre rêve à
travers cette dissertation.
Ainsi, nous bénissons notre seigneur Jésus
christ pour la force, la santé, l'intelligence et la sagesse qu'il a
bien voulu nous accorder tout au long de notre parcours aussi difficile.
Du fon de notre coeur, nous remercions particulièrement
le Professeur Emile NGOY KASONGO dont le dévouement, la
rigueur et les exigences ont été favorable pour nous.
A travers lui, nous pensons très sincèrement a
monsieur l'assistant Germain KAMBINGA qui accepté
également de participer à la conception de ce travail, et par la
même occasion nous remercions nos Professeurs et chefs des travaux qui
ont participé à notre formations aux seins de la faculté:
le Professeur TSHIUNZA MBIYE, Professeur MABI MULUMBA, Professeur KABAMBA
NTENTA, Professeur NYEMBO SHABANI, Professeur BOLALUETE MBWEBEMBO, professeur
André NYEMBWE MUSUNGAIE, professeur KATOKALE LUTINA
Le chef des travaux NGONGA NZINGA, le chef des travaux Paul
LUANSANGU, le chef des travaux clément MUYA et le Emany MUKUNDI
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
v
NYEMBO. Nous remercions également. Tous les corps
académique, scientifique et Administratif de la faculté de
sciences économiques et de gestion.
Notre gratitude va également à Maman Anna
NZENGELE, Maman Annie MABUA, Maman OKAKO, Maman Albertine MABUA, à
monsieur André LOSA, Monsieur Fabrice SAWELA LIKALA.
Que nos frères, scours, cousins cousines, Bijoux
LITIMBA, Mibelle AKUKA, Michael LONGE, Reagan LONGE, J.P. LONGE, Sophora LONGE,
Jaques ATENDA, SOUZI LITIMBA, Christian LITIMBA, Moïse MATUMONA, Merveille
MATUMONA, Katya et Victoire LITIMBA.
Qu'il nous soit également permis de remercier tous nos
amies et compagnons de lutte et de promotion Cissé MONGO, Fanfan NZITA,
Alain PAMBU, Fabrice ZAGHOMBILA, Bien venu LISOLE, Guelphy MBAYA, Sylvie
LUEGERA, Cédric KALEMASI, Junior KUYIKA, Cédric KABONGO, Rolince
KALENGA , MIKEKOMBO, Alfred SAMBA, Richard LUKOKI, Trochet MASIALA et sans
oublier JIJITA BONGO.
Que tous eux que nous n'avons pas cités ici comme nous
l'aurions voulu soient sincèrement et cordialement remerciés.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
vi
LisTE DEs ABREviATioNs
- BCC : Banque centrale du Congo
- DTS : Droits de tirages speciaux
- FASEG : Faculte des Sciences Economiques et de Gestion
- FED : Reserve federale (Banque centrales USA)
- FHB : circulation fiduciaire hors Banque
- FMI : Fond Monetaire International
- INF : Inflation
- M2 : monnaie au sens large c.à.d. M1 + Depôt
à terme
- MM : Masse Monetaire
- PIB : Produit Interieur Brut
- PNB : Produit National Brut
- PPA : Parite du pouvoir d'Achat
- PUZ : Presse Universitaire Zaïroise
- RDC : Republique Democratique duc Congo
- TC : Taux de change
- TMM : Taux de croissance de la Masse Monetaire
- Tx CH : Taux de depreciation du taux de change
- Tx cre : Taux de croissance economique
- Tx FHB : Taux de croissance de circulation fiduciaire hors
banque
- Tx infl : Taux d'inflation
- Tx rees : Taux de reescompte
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
1
INTRODUCTION
I. Problématique
La pensée économique au cours de trois
dernières décennies de notre ère, reste, nul doute,
dominer par la problématique des crises bancaires qui ont
engendré des couts financier très importants et par
conséquent entrainent un gaspillage de ressources
particulièrement rares dans les économies dites
émergentes. Loin d'être un fait isolé, ces crises sont un
phénomène planétaire, plus de 130 pays ont connu des
divers disfonctionnements bancaires significatif (1).
Ce fait, comme en font foi l'abondance des littératures
a renouvelé l'intérêt de chercheurs pour le processus
d'intermédiation bancaire et ses implications. La plus part des ces
travaux abordent cette problématique en mettant l'accent soit sur les
facteurs internes dits aussi endogènes, soit sur les facteurs externes
autrement appelés exogènes.
Les facteurs endogènes renvoient à la notion de
la gouvernance interne et externe des banques, en ce sens que les crises
bancaires s'expliqueraient d'une part, par la défaillance dans le mode
de gestion des banques et qu'elles se généralisent en suite dans
tout le secteur suivant le mécanisme du marché, on part d'une
crise isolée touchant une ou quelque banque vers une crise
générale ; et d'autre part, par la faiblesse de la supervision
dans le chef des autorités de régulation.
Les facteurs exogènes concernent essentiellement la
contagion que nait la persistance de déséquilibre des
fondamentaux, l'idée étant de dire que, les crises bancaires est
l'une des conséquences de l'instabilité macro-économique
qui nait dans d'autres sphères de l'économie et finisse par
entamer le secteur bancaire.
Ces travaux, s'ils constituent incontestablement de
sérieuses avancées dans l'explication et la compréhension
de ces crises, éclipsent cependant de nombreux faits significatifs
présents dans les économies qualifiées
1 D. Plihon et L. Miotti, « Libéralisation
Financière, Spéculation et Crise Bancaires », Economie
Internationale, La Revue du CEPH n° 85, 2001, p.4
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
2
en développement, spécialement en
République Démocratique du Congo où le rôle
joué par la monnaie entant qu'actif financier, dans le processus qui a
conduit à la crise bancaire dans ce pays, n'est pas de moindre, loin de
là.
En effet, l'intermédiation bancaire en
République Démocratique du Congo bien que peu
développé a connu une rupture vers la fin de 1990 (2),
cette dernière n'était que l'aboutissement logique d'une sombre
période caractérisée par la baisse continue de
dépôts et de crédit bancaire, et par la sous bancarisation
de l'économie nationale (3).
Les implications de la monnaie, bien que laissées dans
l'oubli dans la plus part des travaux traitant la crise bancaire en
République Démocratique du Congo, est très
déterminantes dans le processus qui a conduit à cette crise, les
faits sont pourtant bien visibles ; à une certaines époque,
précisément période 1980 - 1993, la monnaie de la
République Démocratique du Congo, le Zaïre, avait perdu deux
des trois qualités indissociables d'une bonne monnaie, à savoir
:
1' Reserve de valeur et
1' Intermédiaire des échanges.
Durant cette période, à l'image de la Banque
Centrale du Congo, l'institution d'émission et autorités de
régulation, qui mettaient en circulation des billets que public
n'accordait pas leur confiance, les quels des billets qui par ailleurs
rendaient les opérations comptables difficile (4), les
banques du second rang ont souffert cruellement de crédibilité,
élément pourtant indispensable pour une banque, et les services
qu'elles offrent étaient du coup méprisables. A cela
s'ajoutèrent la dépréciation continue de la monnaie
nationale dont la cause première était l'accroissement de la
monnaie, et l'hyper inflation, à une époque où
l'économie n'était pas encore officiellement dollarisé.
Dans cet environnement les banques subissaient des diverses pertes notamment en
terme de coût fixe.
Ces phénomènes ont eu un impact décisif
dans le déclenchement et le déroulement de la crise bancaire en
République Démocratique du Congo.
2 BCC, Rapport Annuel, 1993, p.189
3 R.LUKOKI, « La Crise Bancaire et
l'Instabilité Macro-économique en République
Démocratique du Congo de 1975 à 2007 », FASEG, Unikin,
p.2
4 BCC, Op.cit., P. 190
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
3
Ainsi donc, dans la perspective d'une relance, toutes
leçons méritent qu'on y accorde une attention
particulière, cela dans le but d'assurer les performances futures, c'est
dans ce cadre que situera notre travail.
II. Intérêt du sujet
La stabilité du système financier est
liée à la performance de l'économie moderne, les efforts
que fournissent les différents gouvernements à travers le monde
en témoignent la pertinence.
Ainsi soucieux de son avenir, le gouvernement de la
République Démocratique du Congo s'est lancé depuis 2001
à travers les différents programmes économiques, à
relancer son économie. Pour cette finalité le rôle du
secteur bancaire apparait très décisif car à l'absence de
marché financier, ce par ce secteur que le mouvement des capitaux se
fait principalement. Cependant celui-ci ne peut jouer ce rôle que s'il
connait un assainissement objectif.
Notre travail s'inscrit dans le cadre d'une contribution
visant à relever des écueils qui pourront compromettre les
objectifs de la croissance que les responsables de la politique
économique se sont fixés car l'histoire témoigne des
sérieuses raté en matière justement des différentes
reformes qu'a connu la République Démocratique du Congo, du fait
justement des insuffisances de diagnostic.
Ce travail se veut aussi un cadre de réflexion
scientifique pour n'importe quel travail portant sur ce thème et les
conclusions qui en de coulent sont à mettre dans ce bilan.
III. Hypothèses de travail Nous retenons
trois hypothèses pour ce travail :
1' La crise bancaire en République Démocratique
du Congo est liée directement à l'incohérence des
politiques monétaires et indirectement à l'instabilité de
la monnaie nationale
1' L'instabilité de la monnaie congolaise est due
à l'absence des politiques économiques fiables et
particulièrement au rythme de la croissance de masse monétaire
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
4
i' Le développement du secteur bancaire passe par la
stabilité de la monnaie.
IV. Objectifs du travail
Tout travail scientifique comporte des objectifs. Pour cette
étude
nous avons un objectif général et deux objectifs
spécifiques.
IV.1. Objectif Général L'objectif
général de notre travail est celui de trouver et d'expliquer
l'origine de la crise bancaire en République
Démocratique du Congo et le rôle joué par la monnaie durant
cette crise
IV.2. Objectif Spécifiques Cette
étude se fixe objectifs spécifiques, à savoir :
1. Dans quelle mesure la stabilité de la monnaie peut
permettre la relance des activités bancaire en RDC.
2. Vérifier si le secteur bancaire congolais est sorti de
la crise eu égard à l'évolution récente des
agrégats macro-économique (2001 - 2007).
V. Délimitation du sujet
Dans cette étude, nous parlerons de l'interaction entre
la monnaie et la crise bancaire en RDC de 1977 à 2007, essaie explicatif
et tentative des solutions.
VI. Canevas du travail
Hormis l'introduction et la conclusion, notre recherche compte
quatre chapitres. Le premier traite du cadre conceptuel, le second nous permet
de comprendre la monnaie et son rôle dans l'économie, le
troisième présente la crise bancaire en RDC et le
quatrième donne une approche empirique de la monnaie dans le processus
de la crise bancaire en RDC.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
5
CHAPITRE I. CADRE CONCEPTUEL
Ce chapitre introductif à pour vocation de donner un
aperçu theorique de notre sujet, il est question de preciser les
differents concepts relatifs aux thèmes de ce travail. Dans ce cadre, il
en sera defini les concepts qui feront l'objet des chapitres qui vont suivre.
Nous avons subdivise le chapitre en deux grandes sections :
· La première section se rapporte aux notions de la
monnaie ;
· La deuxième section explicite les notions sur la
crise bancaire
I.1. Aperçu Général sur la Monnaie
La monnaie, ce terme fait l'objet d'abondant travaux tant
theorique que pratique, il en decoule plusieurs definitions de, nous allons
presenter celles qui nous semblent être plus complète, ensuite
nous traiterons des notions essentielles de la monnaie.
I.1.1. Définition de la Monnaie
La monnaie selon le professeur MABI MULUMBA peut être
definie comme « tout bien ou un instrument qui est generalement accepte
par une collectivite en paiement de biens et service ou creances
».5
Ce rôle peut être attribue à un bien ou un
instrument ;
· Soit par la loi qui permet à tout acheteur ou
tout debiteur de l'imposer immediatement en paiement d'une marchandise ou en
relogement d'une dette sans que le vendeur ou le creancier puisse le refuser ou
en discuter la valeur ;
· Soit par la coutume : ce deuxième element
demontre que ce n'est pas l'obligation legale qui est la condition suffisante
pour qu'un bien joue le rôle de la monnaie. Ce rôle provient
essentiellement d'un consensus general de la collectivite.
Il ressort de cette definition deux elements essentiels :
5 MABI MULUMBA : « la monnaie dans l'economie
» Ed. Cedi, Kinshasa 2001, p.18
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
1.
6
Existence d'un objet ou instrument dans une entité
géographique ;
2. Acceptation de la monnaie par les membres de la
collectivité.
La monnaie dans ce sens, serait tout objet qui circule dans
une collectivité bien définie, comme moyen de paiement. Cet objet
ne doit pas faire l'objet de contestation dans cet espace géographique,
ce consensus social étant remplacé par l'autorité de
l'Etat qui garantit l'usage de la monnaie sur la zone de sa
souveraineté.
Il sied de souligner que pour certains économistes, la
monnaie implique nécessairement deux dimensions qui font découler
deux catégories de définitions :
La dimension juridique d'où découle la
définition juridique de la monnaie, et la dimension économique
d'où découle la définition économique.
D'après la première dimension, la monnaie est
définie comme tout ce qui est généralement accepté
en paiement de biens ou de services ou pour le remboursement de dettes. Le
numéraire (ce qu'on appel communément l'argent liquide) ; les
chèques et les dépôts en compte courant bancaires ou
postaux, même les dépôts sur des comptes d'épargnes
peuvent aussi servir de monnaie s'ils peuvent être transformés
rapidement et facilement en numéraire ou virés sur des comptes
courants.6
Du point de vue juridique, la monnaie doit répondre aux
trois caractéristiques suivant :
· L'attribution de souveraineté ;
· Le territoire ;
· Le pouvoir d'achat.7
Ces définitions sont visiblement complémentaires,
de toutes les manières, la monnaie peut être
considérée comme tout objet accepté par le
6 F. MISHIKIN : << monnaie, banque et
marchés financiers >> 8e Ed. Edition Pearson,
Paris 2007, p. 65
7 KATO KALE : << question monétaire des
pays envoie de développements >> note de cours deuxième
années de licence, FASEG, UNIKIN, 2010
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
7
membre d'une communauté en règlement des
échanges des biens et services. Ce consensus social doit être
renforcé par l'autorité de l'Etat dans les sociétés
modernes.
I.1.2. Les fonctions de la monnaie
Les fonctions de la monnaie est l'une des rares notions qui
fait l'unanimité chez les économistes. Que la monnaie consiste en
coquillage ; en cailloux, en or ou en papier, peu importe la forme, elle a
trois principales fonctions :
1. La fonction d'étalon de valeurs ou de
numération (unité de compte)
2. La fonction d'intermédiaire des échanges ;
3. La fonction de réserve de valeur.
I.1.2.1. la fonction de
numération
Cette fonction est appelé également fonction
d'étalon de valeur ou d'unité de compte, est cette aptitude
qu'à une monnaie à servir d'unité de mesurer de la valeur
dans l'économie.
On dit souvent que la présence de la monnaie dans
l'économie facilite les échanges ; dans ce sens qu'elle permet
d'échanger des biens hétérogènes et concilie les
besoins divergents; le rôle est effectif dans cette fonction. La monnaie
sert dans ce cas d'unité de mesure des la valeur des biens et services.
Cette attribution de la monnaie a permis de réduire les couts de
transaction en diminuant le nombre de prix qu'il faut afficher et examiner dans
cas d'absence de la monnaie lors des échanges (économie de troc).
Cette fonction est indissociable à une manière.
I.1.2.2. la fonction d'intermédiaire des
échanges
Avec la monnaie, celui qui a une vache et désir avoir
du Riz, n'a pas besoin d'aller marchander avec la personne qui à du riz
et qui désire de l'échange avec une vache.
Il lui suffit de vendre son produit et d'utiliser cette somme
d'argent pour acheter du riz. C'est dans cela que tient le sens de la fonction
d'intermédiaire des échanges.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
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solution
8
L'utilisation de la monnaie comme intermédiaire des
échanges améliore l'efficacité économique et permet
de minimiser le temps dépensé à échanger des biens
ou des services.8
Cette fonction d'intermédiaire des échanges
suppose bien évidement que la monnaie joue en même temps le
rôle de numération sans lequel il serait alors impossible de
comparer la valeur des biens échangés et qu'elle est une
réserve de valeur.
I.1.2.3. la fonction de réserve de
valeur
La monnaie étant un actif financier pure, elle doit
permettre la conservation de valeurs dans le temps, ceci d'autant plus que tous
les échanges ne s'effectuent pas sur même marché ni au
même moment.
Cette fonction suppose que l'unité monétaire
acquise aujourd'hui par la vente, doit permettre d'acheter un autre bien demain
par exemple pour cela, elle doit garder sa valeur (pouvoir d'achat), en d'autre
terme, situé dans le temps et dans l'espace, la monnaie est une
réserve de valeur.9
Une réserve de valeur sert à épargner le
pouvoir d'achat entre le moment où un revenu est reçu et celui
où il est dépensé. Cette fonction de la monnaie est utile
car en général on ne souhaite pas dépenser son revenu
quand on le reçoit et on préfère le garder jusqu'au moment
où on a le temps et le désir d'acheter. Plus loin nous verrons
que cette fonction et celle d'intermédiaire des échanges
manquaient cruellement aux différentes monnaies de la RDC durant le
quinquennat 1990-1995, période de grande turbulence de l'économie
Congolaise.
Pour mieux asseoir les chapitres qui vont suivre nous
présentons brièvement, l'évolution historique de la
monnaie, un accent particulier sera mis sur la forme de la monnaie telle
qu'elle se présente aujourd'hui.
8 F. MISHIKIN, op cit, p.66
9 MABI MULUMBA, op cit, p.19
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
9
I.1.3. brève historique de la monnaie
Pour qu'un instrument ou un bien sert de monnaie, il faut
qu'il fasse l'objet d'un consensus général, c'est-à-dire
l'acceptation par tous les membres de la communauté au sein de la quelle
ce bien va circuler comme monnaie.
Cette précision justifie l'exclusion que nous faisons
du troc, car le troc n'est pas une monnaie par ce qu'il ne fait pas l'objet
d'un consensus général. Dans une économie de troc celui
qui a le mouton par exemple, qu'il désir l'échanger avec une
quantité donné du café doit trouver la personne qu'a le
café et qui souhaite l'échanger avec un mouton. Mais cela ne veut
pas dire que tous les moutons sont échangeables avec le café.
Nous catégorisons l'évolution de la monnaie en deux
:
1) La monnaie concrète ou matérielle (ayant en soi
une valeur propre) ;
2) La monnaie dématérialisée (sans valeur
intrinsèque).
I.1.3.1. La monnaie concrète
Il s'agit de la forme première de la monnaie du point
de vue historique, car elle est intervenue juste après le troc, c'est
à partir de cette forme que la monnaie s'est imposé comme
intermédiaire des échanges.
I.1.3.1.1.La monnaie marchandise
Il s'agit ici d'un choix porté sur un bien quelconque
par le membre d'une communauté pour servir de moyen de paiement. Ce bien
doit revêtir certaines qualités dont les principales sont :
· Homogénéité : sinon les contrats
exprimés en cette monnaie sont d'un contenu incertain ;
· Malléabilité pour qu'il soit possible de le
divisé en partir exactement égales ;
· Inaltérabilité sans laquelle la monnaie
ne pourrait pas remplir sa fonction de réserve ni même servir de
simple moyen d'échange.
Dans cette catégorie on retrouve certains biens de
consommations, les biens à l'usage rare (coquillage), et les
métaux précieux, il faudra retenir ici
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
10
une monnaie constituée de marchandise désirable
pour elle même est celle appelé une monnaie marchandise. 10
I.1.3.2. Monnaie de
matérialisée
Contrairement à la forme précédente, la
monnaie dématérialisée regroupe les différentes
monnaie qui en soi n'a pas de valeur propre, elle a de valeur que dans la
confiance que les agents économiques lui confer. Il s'agit :
· De la monnaie fiduciaire ;
· De la monnaie scripturale ;
· De la monnaie électronique ;
· De paiement électronique.
La monnaie fiduciaire est la forme première de la
monnaie dématérialisée qui s'est imposé comme
d'abord supplément aux insuffisances et inconvénients de la
monnaie marchandise principalement la monnaie métallique.
Pour petit rappel, avec l'or et l'argent comme monnaie, en
plus de probabilité du vol, il n'était pas aisé de
circuler avec sa fortune. Cette forme de monnaie est lourde et difficile
à transporter.
La raison principale pour laquelle ceux qui possédait
des pièces d'or ou d'argent avaient pris l'habitude de les
déposer chez des commerçants appelés orfèvres. Ces
derniers délivraient un reçu en contre partie de ce
dépôt. La pratique s'établit très vite entre
commerçante de remettre ce reçu en paiement des biens vendus et
services prestés au lieu de se servir du métal lui-même
pour conclure la vente.
Les billets étaient des sortes de certificats de
dépôts d'or ou d'argent convertible à tout moment.
Néanmoins, la numéraire pièce comme
billet à évolué vers un statut de monnaie fiduciaire
c'est-à-dire monnaie qui tire sa valeur de la confiance qu'inspire son
émetteur, cette confiance ne dépend pas forcement de
l'institution d'émission mais d'un ensemble de données
macroéconomiques.
10 Mishkin, Op.cit p.70
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
11
De nos jours la monnaie fiduciaire est la monnaie ou les
billets émissent par la banque centrale du pays, elle a le cours
légal, c'est-à-dire elle doit être acceptée par les
agent économiques opérant dans l'intérieur des
frontières nationales sous peine d'infraction. Son acceptation n'est
plus un consensus mais plutôt une obligation légale. Plus loin
nous verrons que cette règle ne se vérifie pas toujours (cas RD
Congo).
La monnaie scripturale est exclusivement émise par les
Banques du second rang (banque commerciale) la pratique consiste à un
simple jeu d'écriture entre Banques sur ordre de leurs clients
(d'où le terme de monnaie scripturale), avec le temps l'intervention de
la lettre de change fut une étape importante dans l'évolution de
la monnaie scripturale bien que leur acceptation était limitée au
gens connaissant le débiteur ou le signataire successif, aujourd'hui la
monnaie scripturale est représenté principalement par le
chèque.
Tout comme la monnaie fiduciaire était née de
la pratique du dépôt de métal, la monnaie scripturale
naquit de la pratique du dépôt de billet.
Tout comme la monnaie fiduciaire est susceptible de subir de
perte en terme de pouvoir d'achat, la monnaie scripturale subi la
dépréciation.
L'avancé technologique a permis de mettre au point
d'autre moyen de circulation de la monnaie plus sophistiqué sous forme
de carte de crédit. Cette forme de paiement peut non seulement se
substituer au chèque, mais peut remplacer aussi le numéraire.
La première forme de monnaie électronique est
la carte de débit (carte de crédit, elle ne donne pas
accès à un en principe aux USA comme la république
démocratique du Congo, elle donne accès au crédit) mais
permet seulement un paiement.
Une autre forme de monnaie la plus récente est celle
des cartes prépayées ou porte monnaie électroniques. En
les achetant pour un montant donné, comme une carte de
téléphone, un consommateur peut réaliser des paiements
chez tous les commerçants équipés d'un terminal.
Enfin, l'achat et la vente sur internet est aussi une autre
forme de monnaie électronique, on peut l'obtenir en ouvrant un compte
dans une Banque
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
12
et en lui faisant transférer un montant sur ordinateur
personnel. On peut aussi surfer sur internet et utiliser la monnaie
électronique pour payer des achats en transférant directement de
montant nécessaire de son ordinateur à celui du vendeur. Celui-ci
peut aussi recevoir le paiement avant d'expédier les achats.
Avec le paiement électronique au lieu d'envoyer un
chèque on peut se connecter sur le site internet de sa Banque et en
quelconque clics, transmettre un ordre de paiement pour régler par
exemple une facture.
I.2. La marche monétaire
Quel qu'en soit le développement du système de
paiement seule la monnaie nationale a cours légale dans presque tous les
pays. Elle est la liquidité par excellence, elle est par
conséquent indispensable pour les échanges. Même ceux
impliquent la Banque commerciales et ses clients. Cette monnaie se
négocie particulièrement sur le marché monétaire,
c'est dans ce marché que les banques, les établissements de
crédit, le trésor public et la banque centrale interviennent.
Dans cette section, nous allons présenter les
intervenants sur le marché monétaire, certaines opérations
qui s'y déroulent et les instruments du dit marché. Mais avant
tout, il sied de donner de précision à ce qu'on attend par
marché monétaire.
I.2.1. Définition
D'après la Banque de France le marché
monétaire est le marché des capitaux à court et moyen
terme, par opposition au marché financier sur lequel d'effectuent les
emprunts et placement à long terme.11
Il est évidant que cette catégorisation des
marchés se fonde sur la notion de maturité des titres qui y sont
échangés, dans ce sens le marché monétaire est un
marché financier sur le quel seuls les instruments à court terme
(dont l'échéance originelle est inférieure à un an)
sont échangés.12 Généralement, le
marché monétaire se subdivise en deux comportements :
11 E. LE SAOUT : « introduction aux
marché financier » Ed. Economisa, paris,2008,p23
12 F. MISHIKI : op cit, p. 36
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
·
13
Le marché interbancaire exclusivement ouvert aux Banques
entre elles, et d'autres institutions financières ainsi que le
trésor public,
· Le marché des titres des créances
négociable ouvert au public
I.2.2. Les intervenants
Plusieurs agents économiques interviennent sur le
marché monétaire chacun dans le comportement qui lui est
réservé.
On retrouve les agents ci-après dans le marché
interbancaire : la banque centrale qui intervient pour réguler la
monnaie qu'elle émet, c'est à travers ce marché que la
banque centrale manipule en outre la politique monétaire ; le
trésor public qui émet de titres ainsi que la caisse de
dépôt est consignations.
Le marché des titres de créances est ouvert
à tous. On y retrouve les entreprises et particuliers, mais
également les Banques Commerciales et d'autres institutions de
crédit ci-haut mentions.
I.2.3. Les opérations
Il faut distinguer les opérations qui se
déroulent au marché
interbancaire avec celle qui se déroulent sur le
marché de titres de créances.
I.2.3.1. Les opérations sur le marché
interbancaire
Généralement trois types d'opérations se
déroulent sur le marché bancaire à savoir :
· Les interventions de la Banque centrale ;
· Soit une opération de facilite permanent ;
· Soit l'intervention sur les réserves
obligatoires
La Banque centrale intervient sur le marché
interbancaire en tant que responsable de la politique monétaire et comme
autorité de régulation du marché monétaire en
général.
Les interventions de la Banque centrale se résument en
trois grandes catégories suivantes :
· Soit une opération d'open market ;
· Soit d'intervention sur les réserves
obligatoires.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
14
Par opérations d'open market, la banque centrale vend
ou achète les titres contre sa propre monnaie afin d'augmenter ou
diminuer les liquidités sur le marché : on parle de pris en
pension et de mesure en pension de titres dans ce cas.
Par opération des facilités permanents, la
Banque Centrale se présente principalement comme autorité de
régulation : elle peut soit fixer un taux plafond pour les
facilités des prêts, soit un taux planches pour facilités
de dépôts.
Les réserves obligatoires sont les quotas obligataires
que les Banques doivent déposer à la Banque Centrale comme
réserve. Cette disposition réglementaire empêche les
banques à utiliser tous les dépôts pour effectuer des
prêts. La Banque Centrale détermine le taux de réserve
obligatoire suivant les objectifs de la politique monétaire qu'elle
désire à atteindre. Nous en reviendrons avec détails dans
le chapitre III.
Les établissements de crédit interviennent sur
le marché interbancaire entant que préteur ou emprunteur, suivant
le niveau de leur trésorerie. Les banques préfèrent
s'emprunter entre elle plutôt que recourir à la banque centrale,
cette préférence se justifie par le fait que l'emprunt
contracté au prés d'une autre Banque ou institution
financière peut permettre d'augmenter le dépôt au
près de la banque centrale afin de respecter le montant fixé mais
aussi de disposer de réserve excédentaire comme
dépôt remunerable. Le taux appliqué sur ce marché
est libre c'est-à-dire déterminé suivant certains
référentielles.
Le trésor public intervient sur le marché
interbancaire entant qu'emprunteur pour le compte de l'Etat afin de financer le
déficit de celui-ci. Il émet pour cela de bons négociables
appelés bons du trésor à taux variable. Il est
évident que le succès de ces interventions dépend de la
crédibilité de l'état. En République
Démocratique du Congo, ces opérations ne fonctionnent pas pour
des raisons évidentes.
I.2.3.2. Les opérations sur le marché
des titres de créance
Le marché des titres négociables est ouvert
à priori à tous les agents économiques. En principe, les
opérations qui s'y déroulent se font entre d'une part les Banques
et d'autres les institutions financières et d'autres part les
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
15
agents économiques privés notamment les entreprises
privées, les particuliers, les coopératives et autres.
Les interventions de la Banque Centrale ne sont pas visible
à priori, car elles sont indirectes, il s'agit de répercutions
sur l'actif des banques de couts dans leur passif.
I.2.4. Les instruments
Il existe plusieurs types d'instrument suivant le
développement et la profondeur du marché.
Par instrument, il faut entendre les titres qui font l'objet de
négociation dans le marché monétaire.
Sur le marché interbancaire les instruments
négocié sont l'essentiel des contrats des prêts et
d'emprunt négociable dont l'échéance est en
général extrêmement courte ; on parle de prêts et
emprunts en blanc désigner l'échange de liquidité en
contrepartie de titres et la pension livrée implique la livraison des
titres proposés en garantit des liquidités empruntées.
De façon concrète, le billet à ordre
négociable permet de matérialiser les opérations de
prêts/emprunts.13
Sur le marché des titres de créances deux types de
titres font objet de négociation :
· Les titres à court terme dont
l'échéance est inférieur à un au sont
appelés « titres de créances négociables » (TCN)
et « euro commerciale payer » (ECP)
· Les titres à moyen terme entre un an et cinq ans
sont appelés « Bons à moyens terme négociable »
(BMTN) en France.
Visiblement suivant l'économie il existe de nombreux
titres, diverse appellations mais la maturité y est presque la
même.
13 E. le SAOUT, op cit p. 24
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
16
I.3. La crise bancaire
Les crises bancaires de ces deux dernières
décennies ont suscité de nombreux travaux, ceux-ci constituent
des avancés notoires dans la compréhension de ce fait
économique de notre époque.
L'intérêt porté aux crises Bancaires
vient du fait des couts substantiels et de la récurrence de ces crises.
Une crise étant un fait passager et inhabituel sa genèse est
difficilement identifiable et peut revêtir plusieurs formes, suivant
l'évolution de l'environnement socio-économico-juridique et du
marché. il s'en suit par
conséquent l'évolution de concepts dans le temps et dans
l'espace.
Dans le cadre de notre travail nous allons retenir que les
définitions qui regroupent un nombre significatif
d'élément ou événement pouvant permettre
d'identifier le débat d'une crise, ensuite nous présenterons les
indicateurs proprement dits d'une crise Bancaire.
Cette section comporte deux points :
· Le premier point traite de définition de la crise
Bancaire et
· Dans le deuxième point nous présenterons
les indicateurs les plus pertinents de crise Bancaire.
I.3.1. Définition de la crise Bancaire
Les crises ont fait l'objet de plusieurs définitions,
nous en avons retenu deux : celle donné par KAMISKI et MEINHART (1999),
et à SARRA BEN SLAMAZAVARI (2005)14
D'après KAMINSKI et REINHART une crise Bancaire est
généralement précédée par les
événements suivants : << Banks runs >>, << with
drawls >> retraits massifs, liquidation forcée, fusion ou prises
de contrôle des établissements bancaires par l'Etat, aide de
l'Etat à une ou plusieurs Banques et une variation dans le
dépôt des Banques.
Ceux deux auteurs ont donc retenu deux types
d'événements pour marquer le début d'une crise bancaire
:
14 SARRA BEN « évolution du
système Bancaire tunisien » constatation d'indice de stresse,
ESSEC, 2005, P.8
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
1.
17
Le panique Bancaire aboutissant à la fermeture
contrôle ou rachat par un secteur public ou autre institution
financière (cas du Venezuela1993)
2. Fermeture, fusions, rachats et interventions publique a
grande échelle pour assistés un groupe ou institution
financière importante (cas des USA 2008, Allemagne)
SARRA BEN semble reprendre les même les
éléments pour définir à son tour une crise Bancaire
elle écrit ; une crise bancaire revêt principalement deux formes
:
· Soit un processus de panique bancaire du au retrait
des dépôts qui a pour conséquence : la fermeture, la fusion
ou prise de contrôle par le secteur public ou par d'autre institutions
financières.
· Soit une dégradation de la qualité des
actifs bancaires ce qui risque de mettra en place la solvabilité des
banques.
En définitif, une crise Bancaire est une série
d'événement qui à aboutisse à la rupture du
processus d'intermédiation bancaire sur un espace économique
donnée.
I.3.2. Indices et indicateurs d'une crise
Bancaire
Les crises bancaires, comme d'autres faits
économiques, peuvent être observées à l'aide de
l'évolution d'un certains indicateurs qui peuvent être un
agrégat, un ratio, une grandeur etc.
Cette notion ne renvoie pas explicitement à
l'idée d'un seuil au sens strict mais plutôt à la notion de
tendance, en ce sens que ces indicateurs permettent de terminer les
périodes de stress qui correspondent à un intervalle de temps
pendant lequel les indicateurs du système Bancaire signalant une
tendance à la baisse. C'est l'évolution de ces indicateurs qui
servent de soubassement pour déterminer la genèse d'une crise
bancaire.
Dores et déjà il faudra savoir que les crises
Bancaires comme d'ailleurs d'autres faits économiques sont assujettis a
plusieurs interprétations, de ce fait, leurs indicateurs sont fonctions
de l'approche retenu par l'analyste. Les
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
18
indicateurs que nous allons présenter dans les lignes
qui suivent vont répondre à cette logique, ils sont exclusivement
quantitatifs. Deux grandes approches priment dans la littérature
économique portant sur les crises bancaires : approche
macroéconomique et approche microéconomique.15
Ilya, par conséquent, les indicateurs à
caractère macroéconomique et les indicateurs à vocation
microéconomique. Ce premier type d'indicateurs se compose des
éléments spécifiques aux Banques alors que le
deuxième type d'indicateur regroupe les variables
macroéconomiques.
Les indicateurs à caractères
microéconomique sont :
· Taux d'intermédiation Bancaire ;
· Taux de croissance de crédit domestique ;
· Taux division des risques etc.
Les indicateurs à vocations macroéconomique que
sont
· ~~é~it à 1i'é~onomie
Taux de croissance du ratio :
~~~
· Taux de croissance du ratio : 'f2
Reserve ~nternationate
Ratio ~~é~it à ~'é~onomie
.
PIE
. Taux de circulation fiduciaire hors banques
I.3.2.1. Taux d'intermédiation
Bancaire
Ce ratio est le rapport entre les dépôts
reçus par une Banque (ou le système Bancaire) et les
crédits accordés par cette même Banque (ou le
système Bancaire) au cours d'une période donnée.
Mathématiquement, nous pouvons formuler comme suit Tib = D
x 100 où Tib : taux d'intermédiation Bancaire
Cr
D : dépôts reçus toute maturités
Cr : crédit accordés toute maturité
confondues
15 Ezzedine et Al, op.cit, p.8.
*Ces approches seront représentées et analyse au
chap.III où une section y exclusivement réserve
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
19
Ce ratio représente l'essentiel de l'activité
traditionnelle d'une Banque à savoir : recevoir le dépôt et
accorder les crédits.
Toute proportion gardée Tib >1 cela signifie que la
totalité de dépôts n'est pas utilisée pour l'octroi
de crédit, il y a donc de ressource oisives. Cette situation est en
défaveur de la banque.
Tib <1, du point de vue financier, c'est une bonne
situation en ce sens qu'il y a plus de gain que des charges dans la mesure
où le bénéfice de l'activité Bancaire est
située du côté de son actif. Dans cette situation, la
Banque se trouve dans une position un peu dangereuse, parce qu'une partie de
son actif n'est pas soutenue par les dépôts.
Tib = 1, cela veut dire qu'il y a égalité entre les
dépôts et les crédits, c'est l'équilibre parfait,
mais la Banque subie les charges liées au coût fixe.
I.3.2.2. Taux de Croissance de crédit
domestique
Ceci est un fait : la période précédent les
crises bancaires se
distinguées également par une augmentation rapide
de crédit domestique.16
Le taux de la croissance de crédit domestique n'est pas
indicateur en soi, mais sa comparaison avec d'autres taux qui le rendent
pertinent. Dans la pratique ce taux est à comparer avec le taux de la
croissance du PIB. Dans ce cas, lorsque le taux de croissance réel du
crédit domestique au secteur privé est supérieur à
celui du PIB on peut déjà prévoir un avenir sombre pour le
secteur bancaire, car cette situation signifie qu'une partie du crédit
n'est pas soutenue par le secteur réel.
La relation crédit-croissance n'est plus
respectée, par présomption on peut également dire qu'on
est en phase de formation de bulles spéculatives.
I.3.2.3. Ratio crédit à
l'économie/PIB
Le ratio crédit à l'économie sur PIB est
un bon moyen pour appréhender une crise Bancaire. Ce ratio est
également un des indicateurs qui permettent de mieux comprendre les
liens entre crises bancaires et de change.
16 JP Allégret, « Economie de la
mondialisation, opportunité et fractures, éd. Deboeck, p190.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
20
Le crédit dont il est question dans cette ration est
essentiellement celui accordé au secteur privé non financier. Ce
ratio permet donc de mesurer le boom du crédit, ce dernier est une
manière puissante d'appréhender l'accroissement des risques de
crédit subis par les Banques commerciales d'où résulte une
augmentation de la probabilité de dégradation des bilans
Bancaires. Cela signifie que les Banques ont une plus forte
vulnérabilité aux chocs macro économiques.
Cette dynamique est accentuée par l'augmentation de la
production et l'emballement des prix des actifs qui précèdent les
crises de change, dans un contexte où les actifs financiers et
Immobiliers servent de collatéraux les Banques, le retournement des
marchés des actifs signifie donc une chute de la richesse des
emprunteurs, ce qui dégrade la situation en accentuant le rationnement
du crédit. Les prêts sur productifs tendent à s'accroitre
avant et après la crise Bancaire. Il s'agit donc d'un certain laxisme
qui se manifeste durant la période de bonne perspective, les Banques
privilégient les profits seulement. S'exposant au risque de chocs
exogènes.
I.3.2.4. Ratio Mjréserves
internationales
Ce ratio est le rapport entre la masse monétaire au
sens du M1, c'està-dire les billets (monnaie fiduciaire) et les
dépôts à vue, à laquelle on ajoute les
dépôts à terme et le réserve en monnaie
étrangère. Toute chose égale par ailleurs, lorsque
l'économie enregistre un taux de croissance élevé de la
masse monétaire (M2), cela peut considérer comme l'un des signes
annonciateurs d'une crise Bancaire.17 La présomption ici est
la formation des bulles spéculatives lorsqu'on rapporte M2 aux
réserves de change, plus ce ration est élevé plus
l'économie est vulnérable à une crise de confiance des
investisseurs craignant le risque de change et de convertibilité des
engagements.
En outre, ce ratio est un bon indicateur qui permet de mesurer
également la capacité d'une Banque centrale, et donc le
système Bancaire dans son ensemble, à confronter une baisse de
réserve en devises suite à une panique Bancaire. De plus, selon
Ezzedine Abdoub et al (2008), le ratio M2/réserve
17 JP Allgret,
op.ci, p.194
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
21
internationales dispose d'un contenu informatif primordial, car
il permet d'avoir une idée sur la capacité de l'économie
à résister aux pressions spéculatives.
I.3.2.5. Ratio déficit
budgétaire/PIB
Ce ratio contient deux notions importantes qui le rendent,
d'ailleurs pertinent en termes de détection et de prévision de
crise Bancaire :
- La notion d'éviction directe et indirecte.
- La notion de la dégradation de l'actif de Banque
D'une manière générale on désigne
sous le vocable d'éviction le phénomène qui conduit
l'activité économique du secteur public à supplanter celle
du secteur privé dans le cas échéant. Il s'agit de
l'éviction que provoque le financement de déficit
Budgétaire : le crédit à l'état se fait au
détriment de crédit à l'économie.
En déterminant son portefeuille plus de titres publics,
les Banques s'exposent au risque en cas de non remboursement. En principe.
L'état ne tombe jamais en faillite mais il peut se retrouver dans une
situation d'insolvabilité temporaire. Ce dernier cas est récurant
dans les pays en voie de développement, dans certains pays, comme la
République démocratique du Congo, l'état peut devenir
insolvable, et du coût ne rembourser pas les dettes qu'il a
contractées auprès des Banques, ou il les rembourse avec
décote.
Ce ratio n'est pas en soi un indicateur de la crise Bancaire mais
contient des informations qui permettent de situer la période de
stress.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
22
Conclusion
Ce premier chapitre de notre mémoire a pour vocation de
préciser théoriquement les concepts sur lesquels notre travail va
s'asseoir.
La monnaie, nous venons de la voir, est indissociable de ses
trois principales fonctions à savoir :
- Intermédiaire des échanges
- Unité de compte
- Réserve de valeurs
Elle est le principal objet sur lequel se portent les
échanges dans le marché de capitaux en général, et
marchés monétaire en particulier parce que seule la monnaie
Banque Centrale cours légal dans la plus part des pays.
Les monnaies (monnaie Banque Centrale, monnaie scripturale,
monnaies électronique et autres) sont émises essentiellement par
les banques entant que produit des celles-ci. Elles renseignent sur la
crédibilité de ces dernières : les performances ou les
défaillances des Banques ne sont pas sans conséquences sur les
monnaies et vice versa. Il existe donc un lien de causalité
théorique entre la monnaie et la crise Bancaire.
Dans les précédentes sections, il a
été démontré que la panique bancaire est
l'étape qui précède généralement les crises
bancaires, et que cette panique peut résulter de toute information sur
la situation des Banques et/ou toute autre information sur l'économie.
On peut aisément envisager ce qu'une défiance du public sur les
monnaies peut engendrer sur la performance des Banques. Nous y reviendrons avec
détails dans les chapitres qui vont suivre, car l'un des objectifs
majeur leur sont assignés.
Les crises Bancaires quant à elles, sont observables
à l'aide des indicateurs ou ratios un fait important à souligner
que ces ratios ne renvoient pas nécessairement à la notion d'un
seuil mais plutôt, ils permettent de suivre l'évolution des
Banques, et aussi de détecter les périodes de détresse.
C'est donc l'évolution de ces ratios et/ou indicateurs qui permettent de
déterminer de façon chiffrée, les prémisses des
crises Bancaires. C'est ce que nous allons faire dans les chapitres III et
IV.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
23
CHAPITRE II. COMPRENDRE LA MONNAIE
La monnaie est un terme d'usage courant, tout le monde en sait
quelque chose. Mais, ses implications sur le plan macro economique et social ne
sont pas faciles à deceler car la monnaie ne repond pas seulement aux
motifs economiques mais elle fonde aussi la cohesion sociale.18
Dans le chapitre I nous avions defini et donne les differentes
formes ainsi que les fonctions de la monnaie, dans le present chapitre de notre
travail nous allons tenter de faire ressortir le rôle de la monnaie dans
l'economie sur deux plans : Micro et Macro economiques, nous les analyserons
ensuite entant qu'actif financier et moyen de paiement et enfin nous
examinerons la situation monetaire au Congo au regard des theories ci-haut
presentees.
Il sied de souligner avant tout que l'expression monnaie (au
singulier) renvoie dans le cadre de ce memoire directement à la monnaie
nationale (celle qui est emise par la Banque Centrale d'un pays, qui a donc
cours legal). Chaque fois que ce terme sera utilise, il aura ce sens. Ce
chapitre nous le subdivisons en trois sections :
- Dans la première section, rôle de la monnaie
dans l'economie, nous presenterons les deux grandes ecoles de la pensee
economique sur ce sujet
- La deuxième section, monnaie comme actif financier et
moyen de paiement, nous examinerons la monnaie sous ces deux aspects.
- La troisième et dernière section portera sur la
situation monetaire en Republique democratique du Congo.
18 F. KABUYA Kalala et Matata Ponyo, «
l'espace monétaire Kasaïen », Edition l'Harmattan,
P.22.1999
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
24
II.1. Rôle de la monnaie dans l'économie
Le rôle de la monnaie dans l'économie peut
être appréhendé de deux
manières :
- Premièrement en examinant les raisons de la Demande et
la détention de la monnaie
- Deuxièmement en analysant l'importance de la politique
monétaire dans les fluctuations économiques.
Et il convient de signaler que l'essentiel de ce qui va suivre a
été tiré
dans les travaux de deux grandes écoles de sciences
économiques à savoir :
Les Keynésiens avec Keynes et les classiques avec
Friedman comme
chef de fil.
II.1.1. La demande de la monnaie
II.1.1.1. Approche Keynésienne de la demande
de monnaie
L'approche Keynésienne de la demande de monnaie est la
réponse de Keynes (et les adhérents à son analyse)
à la question de savoir pourquoi les agents économiques
demandent-ils la monnaie, en d'autre terme, on veut savoir les raisons de la
détention de la monnaie. Pour Keynes, trois raisons majeures justifient
cette demande :
- Motif de transaction
- Motif de précaution
- Motif de spéculation
Les deux premiers motifs sont fonction principalement du
revenu et le troisième et dernier motif est fonction du Taux
d'intérêt des titres. John Maynard Keynes est le premier à
avoir systématisé les motifs pour lesquelles la monnaie est
demandée.
1. Le motif de Transaction
La demande de la monnaie est déterminée par le
volume de transactions effectuées par les agents économiques et
celles-ci sont proportionnelles au revenu.19
19 MishKin, op.cit, p685.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
25
La constitution de cette forme d'encaisse permet entre autres
de palier au besoin de liquidité qui nait suite au décalage entre
les dépenses et la perception du revenu, et reste intimement lié
au volume des échanges commerciaux : plus le volume de transaction est
important, plus la demande de la monnaie augmente et étant donné
que le volume de transactions est fonction de revenu, la demande de la monnaie
pour motif de transaction est donc proportionnel au revenu.
Ce motif met en exergue la fonction d'intermédiaire des
échanges que nous avions présenté au chapitre premier.
2. Le motif de précaution
La monnaie est demandée et détenue non
seulement pour le besoin de transaction mais aussi pour le motif de
précaution afin de faire face aux imprévus.
L'encaisse de précaution est destinée à
financer des dépenses aléatoires, elle est fonction du revenu.
« Dans les pays en voie de développement, l'encaisse de
précaution revêt une grande importance. Tant
d'événement sont aléatoires, dont la réalisation se
traduit par des dépenses immédiates (exemple : Maladies dans les
pays à sécurité sociale limitée, fêtes
familiales, enterrements). ».20 Cette forme d'encaisse
matérialise les fonctions de réserve de valeur et
d'intermédiaire des échanges exposé dans le chapitre
précédent.
La demande de la monnaie, pour motif de précaution est
inversement proportionnelle à l'inflation, nous le verrons plus loin.
3. Le motif de spéculation
Ouvrons, une parenthèse pour définir le terme de
spéculation. Selon l'économiste Classique Kaldor (1939), la
Spéculation est « achat ou vente des biens avec intentions de
revente (ou de rachat) à une date ultérieure, lorsque l'action
est motivée par l'espoir d'une modification du prix en vigueur et par
l'avantage lié à l'usage du Bien.21
20 M. Rudlott cité par E. MABI MULUMBA, op.cit,
p41.
21 Kaldor cité par Plihon dans « la
libéralisation financière : spéculation et crises
Bancaires », revue du CEPH n°85 Ier Trimestre, 2001, P10.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
26
Ce motif répond plus à la raison de la
détention de la monnaie que sa demande, bien que les deux concepts
soient intimement liés.
L'encaisse pour motif de spéculation est destinée
à réaliser un profit sur des titres à revenu fixe (les
obligations) selon les variations de taux d'intérêt.
Il s'agit ici de la substitution monnaie-titre suivant la
rentabilité anticipée chacun de ces actifs.
La demande de la monnaie pour motif de spéculation est
fonction du Taux d'intérêt.
Il faudra souligner ceci : pour Keynes il y a deux
catégories d'actifs utilisables comme réserve de valeur : la
monnaie et les titres (principalement les obligations) chacun de ce deux actifs
est préférable (demandé) en fonction sur rendement
anticipé.
Les taux d'intérêt élevés,
impliquant les cours des obligations baisses et le risque de perte en capital,
rendent la détention des obligations plus préférable que
celle de la monnaie.
A l'inverse ; si les taux d'intérêt sont bas, le
risque de perte en capital est grand, il est favorable de détenir la
monnaie pour profiter d'éventuelle hausse des cours futurs que de garder
les obligations.
II.1.1.2. Approche Néoclassique de la Demande
de la monnaie
Le rappel théorique que nous allons exposer dans cette
sous section émane de Friedman, l'intitulé de la dite section se
justifie par le fait que Milton Friedman lui se réclamait
fréquemment de Irving Fisher et de la théorie
quantitative.22
Cet auteur a répondu à la même question
que Keynes mais contrairement à ce dernier, il considère
plusieurs actifs comme substituables à la monnaie. Au lieu de chercher
à analyser des motifs spécifiques de la demande de monnaie comme
l'a fait Keynes, Friedman part dune idée simple : la fonction de demande
de monnaie est analogue à la fonction de demande pour n'importe quel
actif. Par conséquent il l'analyse avec la théorie
générale de la demande
22 F. MishKin, op.cit, P.693.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
27
d'actifs (cette théorie sera abordée dans la
section qui va suivre la présente). Pour Friedman la demande de
monnaie se présente sous forme d'équation suivante :
Md =f (YP rb - rm re - rmðème - rm)
P
Avec Md/P : demande d'encaisse réelle :
Yp : Revenu permanent
rm : Rendement anticipé de la monnaie
rb : Rendement anticipé des titres (autres que les
actions) re : Rendement anticipé des actions
ðème : Taux d'inflation anticipé
Les signes situés sous l'équation indique
l'influence positive (+) ou négative (-) exercée par chaque
variable explicative sur la demande de monnaie. Dans cette équation, la
demande de la monnaie, comme d'ailleurs des autres actifs, est fonction de deux
variables :
- le revenu et
- le rendement anticipé
En claire, la demande de monnaie est une fonction croissante
de la richesse comme le montre le signe positif situé sous le revu
permanent. A côté de la monnaie, d'autres actifs existent.
Friedman les répartis en trois catégories principales : les
titres, les actions et les actifs réels (ou corporels).
Les différentiels de rendements anticipés entre
ces actifs et la monnaie sont les trois autres variables explicatives de la
demande de monnaie. Il a de croissante avec la demande de monnaie : Quand l'un
d'eux augmente, la demande de monnaie diminue, d'où le signe
négatif figurant au dessus de chacun. Ils découlent, tous les
trois, du rendement anticipé de la monnaie rm.
II.1.2. Monnaie dans les fluctuations de
l'économie
Lorsqu'on désire comprendre l'influence de la monnaie
dans les
fluctuations économiques, on recourt
généralement soit à la méthode structurelle soit
à la méthode réduite. Dans le premier cas, on cherche
à déterminer l'influence de la monnaie sur les autres variables
de l'économie en précisant les différents canaux de
transmission. Dans le deuxième cas on s'intéresse plus à
déterminer cette influence qu'à comprendre ses voies par
lesquelles elles les affectent. De toutes les façons cette
problématique est la facette implicite du
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
28
débat sur la pertinence de la politique
monétaire dans la régulation de l'économie. Ce
problème continue toujours de faire le débat entre les
keynésiens et les Monétaristes. Les premières
étudient les effets de la monnaie sur l'activité
économique en construisant un modèle structurel
c'est-à-dire une description du fonctionnement d'une économie au
moyen d'un système d'équations décrivant les canaux
à travers lesquels la politique monétaire (et la politique
budgétaire) affectent la demande et la production globale.
Les monétaristes, quant à eux ne
précisent pas les différents canaux à travers lesquels la
monnaie agit sur la demande globale mais, ils examinent l'effet de la monnaie
sur l'activité économique en regardant si l'évolution de
la production est étroitement reliée à l'évolution
de la monnaie.
Conformément au thème de notre travail, nous ne
présenterons pas le débat autour de la politique monétaire
au contraire, nous examinerons les canaux par lesquels la monnaie influence les
activités économiques.
La théorie économique en reconnait trois : il y a
:
- Le mécanisme centré sur les taux
d'intérêt : Effet coût du capital
- Le mécanisme agissant par le biais des prix des autres
actifs : effets de richesse
- Le mécanisme centré sur le crédit : Effet
de disponibilité de crédit.
II.1.2.1. Effet de Coût de
Capital
Cet effet traduit le rôle du taux d'intérêt
sur l'investissement et le
revenu.23
Il construit le principal canal de transmission entre le
secteur monétaire et le secteur réel dans le schéma du
type Keynésien. Le taux dont il s'agit est celui pratiqué pour la
rémunération des placements longs (actions, obligations). Il
mesure par conséquent « le coût d'acquisition de la monnaie
pour les entreprises ».
23 E. BOLALEUTE ; « Politique monétaire », Notes
de cours Ière licence, Faseg, Unikin, 2009, P.14.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
29
Logiquement, une hausse de ce taux, suite à
l'augmentation de la masse monétaire stimule l'investissement productif.
Car le coût de l'emprunt pour les entreprises est moins coûteux,
inversement une hausse de taux d'intérêt pour freiner le rythme de
la création monétaire, rend le titre préférable
à la monnaie, et in fine, affecte négativement le secteur
réel en freinant les nouveaux investissements. Il en est ainsi parce que
le taux directeur de la Banque Centrale est la référence de tous
les autres taux d'intérêt.
Le canal de transmission n'agisse pas seulement par
l'intermédiaire des décisions des entreprises en matière
de dépenses d'investissements en logement et l'acquisition des biens de
consommation durables de consommateurs.
En République Démocratique du Congo, la Banque
Centrale du Congo a souvent eu recours à ce canal. C'est ainsi qu'en
1970, sous l'impulsion des responsables de la politique économique qui
considéraient le secteur agricole comme prioritaire, de taux de
réescomptes particulièrement avantageux étaient
prévus pour ce secteur. Elle en a fait, depuis 1990 son principal taux
directeur.24
Une autre illustration, par la Banque Centrale du Congo de
recours à cette voie est la fixation administrative de taux
d'intérêt débiteurs pratiqué par les Banques. En
effet, vers février 1974 la Banque Centrale du Congo cherchant à
assurer un financement adéquat aux secteurs économiques
jugés prioritaires (secteur agricole et de Petites et Moyennes
Entreprises) a commencé à imposer le taux d'intérêt
débiteurs applicables à toutes les Banques dans leurs
opérations de crédit avec l'économie.
Cependant à partir de 1983 la tendance
générale était allée dans les sens de la
libéralisation des taux débiteurs. Déjà ils sont
totalement libéralisés.
24 E. MABI MULUMBA, op.cit, pp.125-126.
250
200
150
100
50
0
Taux de Réescompte
Taux de Réescompte
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
30
Tableau n°1. Taux de réescompte en
République Démocratique du Congo
Année
|
1977
|
1978
|
1979
|
1980
|
1981
|
1982
|
1983
|
1984
|
1985
|
1986
|
1987
|
Taux
|
10
|
10
|
12
|
12
|
15
|
15
|
20
|
20
|
25
|
30
|
29
|
Année
|
1988
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
Taux
|
37
|
55
|
45
|
55
|
55
|
95
|
145
|
125
|
233
|
13
|
22
|
Année
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Taux
|
120
|
120
|
140
|
24
|
8
|
14
|
29
|
40
|
23
|
Source : 1. E. Mabi Mulumba, op.cit
1. BCC : Condensé d'informations statistiques,
n°24/2000.
Graphique n°1 : Evolution du taux de
réescompte en RDC
II.1.2.2. Effets prix d'autres
actifs
Le canal de transmission par les prix d'autres actifs montre
l'influence de la variation du patrimoine financier des agents
économiques due au mouvement de la monnaie su l'activité
économique réelle. Il existe deux
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
31
actifs, en plus des obligations qui font l'objet de beaucoup
d'intérêts dans la littérature consacrée aux
mécanismes de transmissions : les actions et les obligations.
On suppose ici que les agents économiques
principalement les ménages lissent leur consommation dans le temps, de
ce fait, leurs dépenses sont fonction non pas de leurs revenus actuels
mais de l'ensemble de ressources qu'ils perçoivent au cours de leur vie,
les revenus procurés par les autres titres constitutifs du portefeuille
y compris.
Une variation de rendement de l'un de ces titres augmente le
revenu des agents économiques, et par conséquent le rythme de
leurs dépenses. L'investissement étant stimulé, la
production y suit. Quel lien avec la monnaie ?
Les prix des titres tels que les actions et les obligations
sont largement influençables par le politique monétaire. Une
baisse du taux d'intérêt directeur de la Banque centrale est
susceptible de relancer l'économie. Pour des raisons déjà
évoques dans le point précédent, et donc d'accroitre le
taux de croissance de dividende (ou coupon) (ou de coupon futur), et par
conséquent une augmentation de prix des obligations et même des
actions nous allons y revenir.
Quant aux devises, elles influencent les activités
économiques, par leur mouvement qui est résultant de plusieurs
facteurs dont les principaux sont : le taux d'intérêt de
dépôt Bancaire et le taux de change. On sait que la
dépréciation d'une monnaie, toute chose restant égale par
ailleurs, peut aboutir à la croissance économique et
l'inflation.
Comme aussi le taux d'intérêt peut rendre une
économie attrayante nous y reviendrons dans la section portant sur la
monnaie comme actif financier.
II.1.2.3. Effet de disponibilité de
crédit
La monnaie affecte l'économie réelle
également par le canal de disponibilité de crédit. En
effet, l'activité économique peut être directement
freinée lorsque les autorités monétaires limitent le
volume d'une source de financement, et que le jeu normal des taux
d'intérêt dans les ajustements sur le marché du
crédit est perturbé. Cet effet de rationnement joue d'autant
mieux que
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
32
les agents économiques n'ont pas de solution de
financement alternatif. Il est évident que ce canal, au regard du
développement de marché des capitaux est quasi
obsolète.
Afin de concourir à la réalisation des objectifs
de la politique économique, la Banque Centrale du Congo recours souvent
à ce mécanisme, déjà au lendemain de l'accession du
pays à l'indépendance lors de la première grande
réforme de novembre 1963, elle adopte cette politique dans le domaine de
l'octroi de crédits aux entreprises en fixant à chaque Banque
commerciale un plafond de crédits qu'elle est autorisée à
accorder. Cette politique est supprimée depuis le 1er juin
1993.25
Tableau n°2 : Evolution de crédit Bancaire
(Crédit accordé par les Banques Commerciales)
Année
|
1977
|
1978
|
1979
|
1980
|
1981
|
1982
|
1983
|
1984
|
1985
|
1986
|
1987
|
1988
|
1989
|
Crédit en million
de $ USD
|
552
|
700
|
467
|
346
|
284
|
310
|
214
|
115
|
131
|
162
|
204
|
202
|
166
|
Année
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
Crédit en
million de $
|
164
|
66
|
64
|
102
|
69
|
52
|
46
|
17
|
384
|
64
|
94
|
49
|
USD
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Année
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Crédit en
million de $ USD
|
37
|
44
|
102
|
134
|
243
|
357
|
Source : Manipulation personnelle à partir de :
1. Rapports annuels : 1975, 1980, 1990, 1993, 2000 et 2007
2.Condensé d'informations statistiques 2000
25 Banque centrale du Congo « rapport annuel
1999l » p179
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
33
II.2. Monnaie comme actif financier et Moyen de paiement
La monnaie est un actif financier comme les autres
(obligation, action, ...), s'il faut entendre par ce dernier un bien qui peut
servir de réserve de valeur et qui peut faire l'objet de
négociation sur le marche des capitaux mais, à la
différence des autres actifs financiers, la monnaie ne procure pas en
principe, de gain en capital, elle offre tout de même certains avantages
en terme du pouvoir d'achat. Celui qui détient la monnaie dans son
portefeuille peut profiter de la baisse de cours des actifs, par exemple, pour
acheter plus de titres qu'il n'aurait acheté dans l'immédiat.
Du coût, les éléments influent sur la
détermination des prix des actifs sont aussi applicables à la
valeur de la monnaie. En d'autres termes, la qualité de
l'émetteur, la confiance dans l'environnement macro économique et
d'autres éléments politico socio économiques qui
pèsent sur le choix dans la détention des actifs, s'imposent
aussi dans le ca de la monnaie. Les mouvements dans la composition du
portefeuille des agents économiques financiers comme non financiers ont
des incidences sérieuses sur la stabilité de Banques et sur
l'économie dans son ensemble.
Par ailleurs, en tant que moyen de paiement, la monnaie est
indissociable de certaines qualités notamment, la conservation du
pouvoir d'achat dans le temps exprimé en comparaison avec d'autres
monnaies.
La perte ou la diminution du pouvoir d'achat suit à la
détention d'une monnaie n'est pas sans conséquence sur le
mouvement de monnaies et la performance du secteur Bancaire.
Dans cette section, nous allons essayer de ressortir de
façon systématique les incidences de la qualité de la
monnaie sur la performance du secteur Bancaire et sur l'économie dans
l'ensemble ensuite nous élargissons notre analyse en y incluant la
monnaie scripturale.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
34
II.2.1. Substitution Monétaire et la confiance
dans les Banques
La confiance est l'un des éléments majeurs pour
la bonne performance des activités Bancaire. On dit monnaie fiduciaire,
il faut entendre par là, une monnaie dont la valeur intrinsèque
est basée sur la confiance qu'inspire son émetteur. De nos jours
cette confiance qu'inspire pas seulement de l'émetteur de la monnaie
mais d'un parapluie d'élément économico-socio
politique.
Un changement dans les fondamentaux de l'économie,
comme un changement de régime politique peut freiner la valeur d'une
monnaie. Selon la théorie traditionnelle de la porte feuille, les agents
économiques désirent toujours détenir un portefeuille
diversifié, cela pour se prémunir de risques. La monnaie
étant un des actifs constitutifs du portefeuille, et étant
substituable non seulement aux titres mais également entre elles, elle
n'échappe pas à ce principe du portefeuille.
Les agents économiques peuvent bien se
débarrasser d'une monnaie au profit d'une autre (monnaie domestique au
profit des devises). Tout comme une rumeur peut faire fondre la valeur d'une
monnaie.
Ce phénomène est très récurrent
dans les pays en voie de développement au régime de change
flexible, a de répercussion très significative sur le rendement
des activités Bancaires et sur le taux de change.
Dans le Chapitre I, nous avions vu que dans le processus qui
conduit à la crise Bancaire, la panique Bancaire est l'étape la
plus importante (pour certains économistes, c'est la manifestation de la
crise même) et qu'elle peut être provoquée par
l'asymétrie de l'information, la perte en terme du pouvoir d'achat due
à la détention d'une monnaie peut dans certains cas
générer la panique bancaire et conduire par conséquent
à la crise bancaire.
Le modèle de Diamant et Dybviga26 peut
servir du cadre d'analyse pour ce fait. D'après ces auteurs, il y a
l'asymétrie d'informations entre les Banques et les déposants.
Les Banques ne connaissent pas les intentions des
26 Cité par JP Allegret, op.cit,
p.265.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
35
déposants à propos de leurs retraits de
dépôts. Les avoirs détenus dans les Banques sont liquides
en ce qu'ils servent de moyens de paiement immédiats cela signifie que
les déposants peuvent modifier leurs plans de dépenses
consécutivement à des changements dans leurs
préférences ou dans leurs anticipations.
Supposons qu'au sein d'une économie, les
dépôts ne se font qu'en monnaie locale et qu'elle soit
inconvertibles si les agents économiques anticipent une augmentation de
l'offre de la monnaie domestique, ils en déduisent l'inflation dans les
biens libellés en cette monnaie, in fine, la baisse de leur pouvoir
d'achat futur suite à la détention dans leur portefeuille de la
monnaie domestique, afin de se prémunir de cette perte, Ils se
précipitent aux guichets de Banques pour retirer leurs épargnes
afin de les convertir en d'autres actifs (devises ou dans les immobilisations
corporelles et incorporelles). Il va s'en suivre la panique Bancaire si tous
les agents adoptent le même comportement par effet de Contagion.
On part donc d'une Asymétrie d'information qui pousse
les agents économiques à changer la composition de leur
portefeuille. Cette mutation dans le portefeuille plonge les Banques dans les
difficultés.
La panique Bancaire, dont nous parlerons en détail dans
le chapitre III et IV, est un équilibre non désiré qui
menace en permanence, le bilan des Banque. Cette situation s'explique par le
fait que très souvent, la valeur faciale des dépôts est
toujours supérieure à la valeur de liquidation du portefeuille
bancaire.
Les retraits effectués par les déposants
s'effectuent de manière séquentielle, selon le principe du
premier arrivé, premier servi. Il en résulte de ce fait, ce qu'un
déposant peut espérer retirer de la banque est fonction de sa
place dans la queue. Or les déposants savent que partiellement ils ne
pourront pas tous récupérer la totalité de la valeur
faciale de leur dépôt. Plus un agent se situe loin dans la queue,
et plus il anticipe que les autres déposants devant lui vont vouloir
retirer des dépôts, plus il exprime une demande de retraits. Comme
l'ensemble
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
36
des déposants font une telle anticipation, il se
produit un problème sur les Banques la liquidité disparait dans
l'économie. Et la raison d'être de Banques aussi entant qu'actifs
financier et la liquidité par excellence, la monnaie peut être
à l'origine de déséquilibrer du secteur Bancaire er de
l'économie dans son ensemble. Cela est valable également si on
analyse la monnaie comme moyen de paiement et produit des Banques.
Une défiance du public à l'encontre d'une
monnaie scripturale ou fiduciaire est un signe d'une grande détresse
pour le secteur bancaire et pour l'économie. Nous parlerons dans les
deux derniers chapitres de notre travail.
II.2.2. Monnaie, Taux de change et inflation
La théorie économique atteste les liens
évidents entre la monnaie, le taux de change et inflation.
Le taux de change est l'équivalent en monnaie
étrangère d'une unité de la monnaie nationale
(définition du taux de change au certain) c'est-à-dire le nombre
d'unité de monnaie étrangère qu'il faudra dépenser
pour avoir une unité de monnaie domestique. Il existe deux types
d'opérations de change. Les opérations au comptant (spot),
caractérisées par un dénouement immédiat ou
presque. A cet type d'opération s'applique le taux de change au comptant
et les opérations à terme c'est-à-dire à une date
ultérieure déterminée au moment de la conclusion du
contrat, de dépôt bancaires : à cette catégorie, si
ce cours (taux de change) augmente alors la monnaie nationale
s'apprécie.
Le taux de change fait aussi l'objet de cotation selon
l'incertain, dans ce cas il exprime le prix en monnaie nationale d'une
unité de monnaie étrangère, et si ce cours augmente, cela
correspond à la dépréciation de la monnaie domestique.
Les échanges entre monnaies se font sur le
marché de change. C'est sur ce marché que les devises nationales
se vendent et s'achètent permettant ainsi d'assurer les
règlements liés au commerce international mais aussi la
conversion des capitaux quand les transferts d'épargne entre agents
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
37
économiques appartenant à des espaces
monétaires distincts.27 Il faudra signaler le fait que ce
marché est dénué de localisation géographique
propre, il est planétaire et fonctionne en temps continu. Il s'apparente
en réalité à un réseau. L'inflation peut être
définie comme une hausse, plus ou moins rapide du niveau des prix,
généralement différentielle. C'est-à-dire
accompagnée d'une modification des prix et revenus relatifs. Cette
définition est un choix car en réalité, il existe de
nombreuses définitions. Notre choix se justifie par le fait que cette
manière de définir ce concept renferme en elle les
éléments clés dit concepts à savoir :
- Une hausse rapide du niveau des prix
- Généralité de cette hausse et la
modification des prix relatifs
Voyons maintenant le lien entre ces variables : monnaie, taux
de change et inflation. Pour mieux cerner cette relation nous allons distinguer
le court terme et le long terme. A court terme, le taux de change est l'une des
manières d'exprimer le prix d'actifs (dépôt bancaire et
autres) domestiques comparé à des actifs étrangers (de
même nature, mais libellés dans une autre monnaie).28
Entant le prix relatif de deux types d'actifs, le taux de change répond
logiquement à la théorie de demande d'actifs.
Sommairement selon la théorie de demande d'actifs deux
éléments déterminent la demande d'actifs : le rendement et
le risque. Le taux de change dépend lui aussi de deux facteurs :
- Le taux des dépôts en devises
- Le taux de change futur anticipé.
Toute chose restant égale par ailleurs, le taux de
change est fonction croissante du taux d'intérêt et
décroissante des anticipations du taux de change ; le
développement monétaire influencent le taux de change en
modifiant à la fois les taux d'intérêt et les anticipations
de change.
27 André Cartapanis, « Les
marchés financiers internationaux », Ed. La découverte,
Paris, P.59.
28 F. Mishkin, op.cit, P.602.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
38
Ces dernières sont étroitement liées aux
anticipations d'inflation. L'inflation dépend des variations dans
l'offre et de la demande de monnaie. En clair, tout actif est
préférable en fonction du rendement relatif qu'il confère
et du risque y associé, parce que son appréciation se fait en
comparaison avec des actifs étrangers. On suppose alors que les agents
économiques ou l'investisseur est devant deux actifs financiers l'un
libellé en monnaie domestique et l'autre en monnaie
étrangère. Le taux de rendement est le facteur le plus
déterminant pour la demande de ces deux actifs.
Ce taux de rendement est égal au taux
d'intérêt sur les avoirs libellés en monnaie nationale plus
la dépréciation attendue de cette monnaie, ces deux
dernières variables sont largement dépendante de mouvement de la
monnaie. Si le rendement anticipé des actifs libellés en monnaie
domestique est supérieur au rendement des avoirs en monnaie
étrangère, les investisseurs vont demander plus les actifs
nationaux qu'étrangers. Ce mouvement (demande des actifs nationaux)
correspond à une sortie de fond dans l'économie et un flux de
devises, du coup l'augmentation de devises par rapport à la monnaie
nationale, suivant la loi de l'offre et de la demande, va occasionner
l'appréciation de la monnaie domestique par rapport aux devises.
Si à l'inverse, les investisseurs anticipent une
augmentation du rendement des actifs en devises par rapport aux actifs
libellés en monnaie domestique la détention de première
catégorie sera préférée.
Ce mouvement c'est-à-dire une augmentation de la
demande des actifs étrangers correspond à une sortie des devises
de l'économie nationale vers l'étranger. La baisse de devises par
rapport à la monnaie nationale engendrera dans ce cas la
dépréciation de la monnaie nationale. Ce qui est plus
intéressant à souligner est le fait que ce rendement qui
détermine le mouvement même des actifs lui-même de la
demande et de l'offre des monnaies. En d'autres termes, le mouvement des
monnaies détermine à la fois le taux d'intérêt et
les anticipations de change. Bien entendu cet argument n'est valable que dans
l'hypothèse d'une parfaite substituions des titres libellées en
devises et ceux libellés en monnaie domestique. L'inflation, quant
à elle n'est pas seulement un phénomène
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
39
monétaire, elle peut résulter aussi des
constituants (les inputs) du coût de revient. De toutes les
façons, l'inflation traduit le déséquilibre sur le
marché des biens et services : les prix étant fonction des
variations de l'offre et de la demande, la hausse de prix peut être due
à un accroissement de la demande globale de biens et services face
à une offre globale inélastique.
Parallèlement une augmentation de l'offre de monnaie
face à une demande constante engendre, toute chose restant égale
par ailleurs un sur plus de liquidité dans l'économie, par
rapport au volume de production, cela va provoquer une tension sur la demande,
l'insuffisance de l'offre pour contenir la demande aura pour conséquence
immédiate la hausse des prix.
En République Démocratique du Congo, beaucoup
d'études attestent l'existence d'une corrélation positive entre
l'accroissement de l'offre de monnaie et l'inflation et entre l'offre de
monnaie et le taux de change. D'autres travaux même établissent un
lien de causalité invoqué29 entre l'accroissement de
l'offre de la monnaie et l'inflation.
29 R. lukoki, op.cit, p.77
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
Tableau n°3 : Taux de croissance de la masse
monétaire, inflation et le Taux de change en RDC de 1977 à
2007
Année
|
1977
|
1978
|
1979
|
1980
|
1981
|
1982
|
1983
|
1984
|
1985
|
1986
|
1987
|
TMM
|
56
|
56
|
10
|
76
|
37
|
65
|
87
|
33
|
|
|
|
INF
|
63
|
68
|
99
|
37
|
41
|
35
|
101
|
33
|
27
|
33
|
100
|
Taux de change
|
0,8568
|
0,8359
|
1,7286
|
2,7999
|
4,3835
|
5,7500
|
12,8992
|
36,1292
|
49,8692
|
59,7083
|
112,401 7
|
Année
|
1988
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
TMM
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
INF
|
122
|
96
|
233
|
3645
|
2990
|
4652
|
9797
|
370
|
753
|
-0,4
|
126
|
Taux de change
|
187,050 8
|
390,5082
|
718,153 3
|
15587,65 5
|
645549,08 3
|
7521803,8 3
|
1193,9525
|
7040,5075
|
50184,90
|
131344,75 6
|
160666, 1
|
Année
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
TMM
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
INF
|
527
|
451
|
160
|
20
|
10
|
32
|
22
|
20
|
10
|
Taux de change
|
4,0178
|
21,8209
|
206,6169
|
346,8104
|
404,5189
|
398,2337
|
474,0053
|
468,2789
|
516,7531
|
Source : - Banque Centrale, op.cit
- Vincent NGONGA « essai d'identification de cycle
économique en RDC de 1960 à 2007 » Unikin, 2009.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
41
II.3. Situation monétaire en RDC
L'exposé théorique de précédent
chapitre avait pour but de ressortir
les grandes lignes de la question monétaire de
manière à rendre aisée la compréhension
spécifique de la problématique de la monnaie au Congo que nous
analysons sommairement analysé dans cette section. Nous allons y revenir
en détail au dernier chapitre de notre travail, mais, cette fois
là pour dégager, à l'aide d'un modèle
économétrique, les éventuelles implications de la monnaie
dans le processus qui a conduit à la crise Bancaire au Congo.
La situation étant la photographie d'un fait à
un certain moment, nous procéderons par étape,
premièrement en une analyse des principales réformes depuis
l'indépendance du Congo, puis un examen de l'évolution des
principaux agrégats monétaires.
II.3.1. Les principales Réformes monétaires
au Congo de 1976 à 2008
Les réformes monétaires au Congo sont
régulières, depuis les années
1960 la République démocratique du Congo a
vécu au rythme d'au moins deux réformes monétaires chaque
décennie. Ce fait est révélateur du souci de responsable
de la politique économique à veiller à la bonne
performance de l'économie, car la réforme, quelque soit sa forme,
elle vise avant tout à corriger une tendance jugée
dérangeuse, soit à redynamiser l'économie d'une certaine
manière ou tout simplement corriger et redynamiser l'économie.
Depuis 1976, la République démocratique du Congo
a connu 5 réformes monétaires dont certaines accompagnées
de la restructuration du marché monétaire. Les opérations
qui ont été qualifiées de réforme
monétaire30 au Congo ont comporté un ou plusieurs de
ces éléments31 :
- La modification de la parité externe de la monnaie
nationale ; - L'émission d'une nouvelle unité monétaire
;
- Le retrait avec ou sans substitution, partiellement ou
totalement des signes monétaires existants ;
30 Pour F. KABUYA et TSIUNZA MBIYE, la
réforme monétaire peut être définie comme un
ensemble des mesures d'ajustement de l'économie axées
principalement sur l'assainissement de la monnaie elle-même.
31F. KABUYA et TSHIUNZA Mbiye, «
L'économie congolaise et réforme monétaire de juin, 1998
», l'Afrique de grand lac, annuaire 1999-2000, p2.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
42
- Le gel temporaire ou définitif d'une partie
considérable. Nous présentons sommairement ces réformes
:
II.3.1.1. La Réforme monétaire du 12
mars 1976
Cette réforme a conduit à la dévaluation
du Zaïre monnaie par rapport à DTS. La réforme
monétaire de 1976 est la troisième depuis l'accession du Congo
à l'indépendance.
Avant cette année 1 Z étant égale
à 1 DTS et 1 DTS valait 2 dollars US, après la réforme qui
s'est opérée sous le couvert du rattachement du zaïre
monnaie au DTS. 1Z revenait à 1,7 dollars US. On comprend donc ce que
cet alignement avait comporté une dévaluation de la monnaie
nationale de l'ordre de 41,5%.Ladite réforme était
accompagnée dans le cadre du fonctionnement du marché
monétaire par la politique restrictive et sélective du
crédit : il s'agit des mesures contraignantes définies par la
Banque centrale du Congo pour amener les Banques à la fois à ne
pas octroyer les crédits au-delà d'un seuil et à orienter
le crédit vers les secteurs jugés prioritaires.
Cette réforme était une réponse au processus
de mise en place d'un programme de stabilisation exigé par le FMI.
La dévaluation affecte négativement le bilan des
Banques : du côté de l'actif principalement par la perte de
crédit accordé en monnaie dévalue, bien entendue si ce
prêt n'est pas indexé cette perte est en valeur réelle :
Les banques ont besoins des devises pour satisfaire les
besoins de leurs clientèles mais aussi pour assurer les
opérations qu'elles ont avec l'extérieur, elles achètent
ces devises avec la monnaie nationale dans le marché de change. Le
changement de parité des monnaies a donc des incidences sérieuses
sur l'actif des Banques.
Du côté du passif, elles seront amenées
à rémunérer plus chers les avoirs libellés en
monnaie étrangère. Comme à l'actif, cette perte est en
terme réel.
Concernant la réforme de l'an 1976, elle a
été associée avec d'autres mesures et la sélection
de crédit, notamment l'encadrement de la restriction ne jouent pas en
faveur des Banques car elles les contraient d'abandonner certaines
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
43
opérations rentables mais non priorité pour
l'état, et à financer des activités qui peuvent être
considérés à risque les Banques ne sont pas libre quant
à la sélection de leurs opérations et du niveau ou volume
du crédit à accorder.
Ces tracasseries administratives associées aux
inconvénients de la dévaluation ne permettent pas au secteur
Bancaire de s'épanouir, pas étonnant si le résultat de
cette réforme était mitigieux32, comme en
témoigne certains indicateurs que voici :
Tableau n°4
Année
|
Taux de
croissance du
PIB
|
Taux d'inflation
|
Taux de
croissance de
masse
|
Indice de la
dollarisation
|
1976
|
6,4
|
71,3
|
47
|
19
|
1977
|
0.4
|
63,1
|
59
|
15
|
1978
|
-5,3
|
67,6
|
54
|
12
|
1979
|
0,3
|
99,0
|
15
|
19
|
Source : Gaston Mongbondo « La dollarisation de
l'économie congolaise :
Cause et conséquence » mémoire de DEA, FASEG,
Unikin 2009, P.103- 113.
II.3.1.2. La réforme monétaire de
décembre 1979
La réforme monétaire de décembre 1979
consistait principalement à la démonétisation des billets
de 5 zaïres et à leur remplacement par d'autres billets de
mêmes valeurs faciales. En même temps, il fut question
d'opérer une importante déflation des moyens de paiement sans
pourtant affecter la valeur externe de la monnaie nationale. L'échange
manuel pour les particuliers devait se limiter à 3000Z par personne
âgée de 18 ans et plus, et 5000Z (dont 50%, à verser en
compte) pour les Petites et Moyennes Entreprises et 20.000Z (dont 50% à
verser en compte bancaire) pour les autres entreprises de grande taille. Dans
un premier temps, les avoirs en comptes à vue étaient disponibles
à concurrence de 10% tandis que le reste serait progressivement
libellé de l'économie.
Comme lors de la réforme de 12 mars 1976, cette
réforme de décembre 1979 s'accompagne d'autres mesures
applicables aux Banques. A cette
32 KABUYA et TSHIUNZA Mbiye, op.cit, P.2.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
44
occasion il fût instauré par la Banque Centrale
du Congo, l'exigence d'un coefficient de réserve obligatoire et un
plafond de refinancement des Banques pour les opérations de
réescomptes et de mise en pensions.33
Ces mesures ne favorisaient pas le développement des
banques, et ont les mêmes incidences que celles de la réforme
précédente.
II.3.1.3. La réforme monétaire de
septembre 1983
C'est la réforme de régime de change, cette
réforme a comporté 3 points principaux :
- La modification du taux de change
- L'adhésion officiellement du régime des taux
flottants - La libéralisation de la réglementation des
changes.
La modification du Taux de change avait conduit à la
révision de la parité de la monnaie nationale, donc une
dévaluation de 77,5% partant de la parité de 1 Z = 0,1575 DTS en
vigueur depuis le 22 juin 1981 à 1Z = 0,0354 DTS.
Le Taux de change, la valeur en monnaie
étrangère, de la monnaie nationale, devait se déterminer
librement sur le marché interbancaire des changes, dans ce nouveau
régime de change.
La libéralisation de la réglementation de changes
consistait à la suppression des mesures précédentes aux
changes et échanges.
II.3.1.4. La réforme monétaire
d'octobre 1993
Plusieurs analystes considèrent la réforme
d'octobre 1993 comme l'une des plus importantes réformes qu'a connu la
République Démocratique du Congo. Plusieurs objectifs ont
été assignés à cette opération, les uns
à court terme, les autres à long terme.34
A court terme, la réforme visait comme finalité
:
- La réduction sensible du niveau de l'inflation par
résorption partielle de la masse monétaire :
33 BCC, rapport annuel, 1980, p.156.
34 BCC, « Rapport annuel 1993 », P.194.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
45
- Décomprimer à des niveaux soutenables les
coûts d'impression des signes monétaires afin de faciliter la
comptabilisation et le dénouement des transactions ainsi que de
restaurer un environnement économique favorable à la relance de
l'activité économique.
A moyen terme : la réforme devrait contribuer au
rétablissement progressif des équilibres fondamentaux de
l'économie grâce à l'action combinée de
l'encadrement durable de la demande et de la promotion des activités
productives.
Pour cette réforme, les mesures d'accompagnement
assignées étaient les suivantes :
- Un plafonnement de crédit à l'état
considéré comme la principale cause des dérapages
monétaires, son expansion était fixée à 177,6
millions de nouveaux zaïres ;
- Favoriser le crédit à l'économie, son en
cours devait s'élever à 539,6 millions de nouveaux zaïres
fin décembre 1993 ;
- Le budget en devises prévoyait la mobilisation de
20,6 millions de dollars Américains au cours du dernier trimestre.
L'essentiel de ces recettes devait servir à l'importation des produits
de première nécessité ;
- Quant à la masse monétaire, elle devait
s'accroitre de 66,8% au cours du dernier trimestre 1993.
In fine, les critères ci-dessus devaient permettre de
limiter le taux d'inflation à 66,7%.
Cette réforme a été à la base du
grand désordre monétaire particulièrement grave :
émergence d'un nouveau espace monétaire ; la hausse
exagérée des prix des biens et services, et la
dépréciation accélérée de la monnaie
nationale face aux devises. Dès le lancement des nouvelles unités
monétaires introduites par la dite réforme on assiste à un
phénomène raricisme dans l'économie.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
46
L'espace monétaire congolais s'est éclaté
en deux où circulait deux unités monétaire
différentes, l'une ayant cours légal et l'autre
bénéficiant uniquement de la confiance de ses utilisateurs :
- Le premier espace couvrait les 9 provinces sur les 11 que
compte la République Démocratique du Congo, où circulait
la nouvelle unité monétaire : les nouveaux zaïres
- Le deuxième espace comptait deux Kasaï où
circulèrent les anciennes unités monétaires officiellement
démonétisées.35
L'existence de ces deux espaces monétaires a
durée pendant 5 ans soit de 1993 à 1997, visiblement les Banques
étaient les premières à encaisser de sérieux
coûts dus à ce fait. En effet, les Banques ayant les filiales dans
ce nouvel espace ont certaines dû fermer pour raison
d'inconvertibilité car les Banques étant sous contrôle de
la banque Centrale du Congo ne pouvaient pas opéraient avec une monnaie
qui n'a pas cours légal, nous allons revenir sur ce, dans le chapitre
III. Dans l'ensemble la situation économique après cette
réforme était intenable pour les Banqués, les indicateurs
macro économiques en témoignent.36
Tableau n°5
Année
|
1992
|
1993
|
1994
|
Indicateurs
|
|
|
|
Taux de croissance de PIB
|
- 10,5
|
-13,5
|
-3,9
|
Taux d'inflation
|
2.989,6
|
4651,7
|
9796,9
|
Indice de la dollarisation
|
91,99
|
92,71
|
99,54
|
Avoirs extérieurs nets
|
- 428,8
|
-427,3
|
581,3
|
Source : BCC, op cit, 1993, p201
Ces facteurs à eux seuls peuvent déclencher une
crise Bancaire grave pour des raisons déjà
évoquées.
35 Pour plus de détail, on eut
consulté l'excellent ouvrage du professeur F. KABUYA et Monsieur Matata
Ponyo, « l'espace monétaire kassaien : crise de
légitimité et de souveraineté en période d'hyper
inflation au Congo », 1993- 1997.
36 Données en millions de DTS Cfr rapport
annuel, 1993, p.201.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
47
II.3.1.5. La Réforme monétaire de
1998
Suite aux dysfonctionnements notoires du système
monétaire congolais à savoir :
- La multiplicité d'espaces monétaires ainsi que de
taux de change ;
- La perte de confiance généralisée dans
la monnaie nationale du fait de l'instabilité persistante de sa
valeur interne et externe ;
- La dollarisation excessive de l'économie ;
- La pénurie de signes monétaires au sein du
système Bancaire ;
- La rupture de la parité interne entre la monnaie
scripturale et la monnaie fiduciaire ;
- La désintermédiation accrue attestée
par l'importation circulation fiduciaire hors Bancaire et la des articulations
des paiements ;
- La diminution drastique du taux de liquidité de
l'économie, atteignant 4,3% en 1997 contre 10 au cours des
périodes antérieures.
le gouvernement de la République Démocratique du
Congo a décidé, dès le mois de mai 1997, de confier
à la BCC la tâche d'opérer une réforme
monétaire impliquant le changement de l'unité monétaire ;
devient le nouveau franc congolais.
La réforme monétaire de 1998 poursuivait les
objectifs majeurs
suivants.37
- L'unification de l'espace monétaire ;
- La stabilité des prix intérieurs et du taux de
change ;
- Le rétablissement du système des paiements ; - La
restructuration du système bancaire ;
- La relance de l'activité économique ;
- Institution d'une nouvelle unité monétaire.
37 BCC, rapport annuel 1998, p.172
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
48
La stabilité des prix intérieurs et du taux de
change devait être réalisée grâce une politique
Budgétaire et monétaire rigoureuse basée d'une part, sur
l'exécution équilibrée des opérations
financières de l'Etat, et d'autre part, sur le contrôle strict des
émissions monétaires. Le rétablissement du système
des paiements consistait à homogénéiser l'éventail
fiduciaire sur l'ensemble du territoire national et réduire les
écarts de taux de change entre provinces. Pour cette finalité la
Banque Centrale du Congo à retirer systématiquement et
progressivement toutes les anciennes monnaies Zaïres dans les deux
Kasaï et les nouveaux zaïres dans quatre provinces.
En outre, le décret loi n°066 du 20 avril 1998
portant assainissement des dépôts Bancaires visait 3 objectifs
complémentaires à savoir la convertibilité des
dépôts bancaires, le rétablissement de la parité
entre le chèque autrement convertissable avec décote, et le
retrait facile des espèces aux guichets des Banques.
La restauration du système Bancaire se fait à deux
niveaux :
- Le décret-loi n°064 définit le cadre de la
restructuration de la Banque Centrale
- Le décret-loi n°065 du 20 avril 1998 organise le
régime spécial de restructuration des Banques et institutions
financières en déséquilibre financier.
Cette réforme comme d'autres qui l'ont
précédée n'ont pu réaliser les objectifs qui lui a
été assignés faute de préparation et d'autres
événements politique notamment la guerre de 1998 qui occasionnent
plusieurs faits de nature à faire échouer ladite réforme ;
la remise en circulation dans les territoires occupés, des billets
d'anciennes monnaies déjà retirées ;Le ralentissement du
rythme d'incinération des anciens billets retirés de la
circulation, avec comme conséquence non seulement l'engagement des
chambres fortes, mais aussi le risque de réinjection de ces monnaies
etc.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
49
II.3.2. Evolution des principaux Agrégats
Monétaires TABLEAU N°5
Année
|
Masse monétaire
|
Quasi monnaie
|
Crédit à
l'économie
|
Taux de change en 1$
|
Indice de dollarisation
|
Circulation fiduciaire Banque
|
197738
|
1.057721
|
181.712
|
-
|
0,8568
|
15
|
44
|
1978
|
1.650889
|
255.048
|
-
|
0,8359
|
12
|
48
|
1979
|
1.808889
|
390.083
|
-
|
1,7286
|
19
|
31
|
1980
|
3.178446
|
473359
|
972970
|
2,7999
|
31
|
48
|
1981
|
4.367330
|
637.789
|
1250425
|
4,3835
|
28
|
48
|
1982
|
7187855
|
1.055.533
|
1894886
|
5,7500
|
22
|
46
|
1983
|
13434343
|
3.609,9
|
2757301
|
12,8992
|
7
|
46
|
1984
|
17799686
|
3.786,9
|
4208198
|
36,1292
|
9
|
49
|
1985
|
22.924,8
|
3.417,7
|
6984781
|
49,8692
|
24
|
54
|
1986
|
37.995,5
|
7.681,7
|
11.437.4000
|
59,7083
|
76
|
50
|
1987
|
74.741
|
15.194
|
25096.000
|
112,4017
|
67
|
49
|
1988
|
169851
|
41.400
|
43.457.400
|
187,0508
|
54
|
49
|
1989
|
273605
|
70.239
|
73.510.000
|
390,5082
|
81
|
56
|
1990
|
1.704647
|
317.058
|
154.000000
|
718,1533
|
88
|
54
|
1991
|
18282194
|
731.707
|
2389000000
|
15587,055
|
97
|
59
|
1992
|
700717419
|
36.280138
|
5148000000
|
645549,083
|
92
|
47
|
1993
|
19903789564
|
18.815
|
104094000000
|
7521803,83
|
93
|
71
|
1994
|
374602678
|
2.987.700
|
82614950
|
1193,9525
|
100
|
74
|
1995
|
1927867754
|
8.042.650
|
563802439
|
7040,5075
|
99
|
87
|
1996
|
21575313
|
63.304390
|
4160308000
|
50184,90
|
98
|
38
|
1997
|
32775680
|
72.743350
|
4727297000
|
131344,756
|
99
|
46
|
1998
|
845042571
|
131636371
|
98296
|
160666,01
|
96
|
61
|
1999
|
3.915273633
|
247758362
|
333877
|
4,0178
|
99
|
75
|
2000
|
23558063993
|
2630705445
|
2948103
|
21,8209
|
100
|
68
|
2001
|
77143732
|
27.058671
|
13353185
|
206,6169
|
100
|
41
|
2002
|
98832881
|
36195806
|
13951854
|
346,8104
|
100
|
50
|
2003
|
130118714
|
58.008.653
|
19622998
|
404,5189
|
90
|
49
|
2004
|
22222541
|
105.179.634
|
41653869
|
398,2337
|
93
|
46
|
2005
|
277111477
|
216.104.039
|
63469253
|
474,0053
|
100
|
43
|
2006
|
436922182
|
213515712
|
120780458
|
468,2789
|
100
|
27
|
2007
|
658833855
|
340964375
|
197138479
|
516,7531
|
100
|
35
|
Source :
- BCC : rapports annuels : 1975, 1980, 1985, 1990, 1993, 1998,
2000 et 2007. - BCC : Condensé d'informations statistiques : 2000
Ces grandeurs sont analysées en détails dans les
chapitres III et IV
38 De 1974 à 1993 en millions de Zaïres
De 1994 à 1998 en millions de Nouveaux zaïres De 1999
à 2007 en FC
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
50
Conclusion partielle
Ce chapitre avait comme objectif principal de faire ressortir
les implications d'une monnaie dans l'économie en général
et dans la performance du secteur Bancaire en particulier. Cela afin de
permettre la saisie de la problématique des monnaies au Congo (monnaie
scripturale et fiduciaire).
Il a été démontré que la
confiance. en matière des monnaies (monnaies dans toutes ses formes) est
un élément majeur, est que cette confiance ne dépend pas
que des institutions d'émission mais, également d'autres facteurs
notamment l'évolution des fondamentaux et certains
éléments extraéconomiques (climat politique, ordre
social), etc.
En conséquence les déterminants de la valeur
d'une monnaie n'est pas à l'apanage des autorités
monétaires, comme aussi les mouvements de la monnaie ne s'expliquent pas
seulement au différentiel de taux d'intérêt appliqué
par des Banques : les anticipations jouent un rôle clé.
Les désordres et le phénomène de
substitution monétaire observé au Congo durant la période
sous étude particulièrement durant la décennie 90 ne
répondait qu'à l'incohérence de politique monétaire
mais surtout en effondrement systématique des fondamentaux (avec une
implication implicite du politique) sur lequel se fondent les anticipations des
agents économiques.
Ce phénomène avait terni sérieusement
l'image des Banques n'ont produit comme effet que le changement dans le niveau
de prix, comme pour dire les vrais causes étaient à cherche
ailleurs.
Les monnaies donc étant le produit des banques, elles
reflètent réellement l'image de celles-ci, la défiance
à l'égard d'une monnaie est une manifestation concrète
d'un système désavoué par les agents économiques.
Nous allons y revenir dans les chapitres qui vont suivre.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
51
ChapitrE III. CrisE baNcairE EN RDC : syNthèsE
dEs 0faits
L'evolution des agregats economiques en RDC notamment : le
credit à l'economie ; le depôt bancaire ; la circulation
fiduciaire hors banque ; ainsi le nombre des guichets bancaires, attestent que
le secteur bancaire congolais a connu une crise durant toute la decennie 1990.
Cependant, cette periode n'est que le s'ocre d'une situation apparemment vielle
car, l'intermediation bancaire au Congo vegetait bien avant cette decennie.
Manifestement cette crise s'est remarquee par la faillite des certaines banques
; la liquidation ; la chute de credits et depôts bancaires,
l'inconvertibilite au pair des engagements bancaires et une montee remarquable
de la circulation fiduciaire hors banques. Plusieurs faits economiques
sociopolitiques l'ont precede.
Dans ce chapitre nous examinons systematiquement l'evolution
des principaux agregats economiques, enfin nous deriverons l'environnement
global de la periode sous etude mais, bien avant cela, nous donnerons un bref
aperçu theorique sur les crises bancaires.
III.1. Bref aperçu du débat sur les crises
bancaires
La crise bancaire est un fait economique apparemment vieux
mais son ampleur et sa multiplicite au cours de ce dernier demi-siècle a
suscite de nombreux travaux.
Globalement, un examen de la litterature financière
portant sur ces crises enseignes que deux courants de recherche ont essaye de
determiner les principales causes des crises bancaires :39 le
premier courant stipule que les crises bancaires reposent sur des fondements
macroeconomiques et que les pres conditions inappropriees au processus de
liberalisation financière constituent la principale cause des crises
bancaires : en revanche, le deuxième courant marque surtout par les
travaux d'Andre Cartapanis et Plihon, soutient l'idee que les crises bancaires
reposent plutôt sur les causes micro-economiques :C'est le
39 Ezzeddine abdou et al, op.cit, p.3.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
52
comportement spéculatif des banques que permet la
libéralisation financière qui en est la cause. Nous allons
analyser ces deux courants.
III.1.1. Lien entre libéralisation financière
et crise bancaire
Ce lien peut être appréhendé sous deux
aspects : premièrement en se basant essentiellement sur les objectifs
assignés à la libéralisation, deuxièmement, de
façon empirique, en étudiant les répercutions de cette
mesure sur le secteur financier.
Il convient de signaler que la libéralisation
financière est l'une des étapes majeures du processus de la
mondialisation, elle repose sur le principe de libre circulation des capitaux
Suivant les objectifs assignés, on libéralise le secteur
financier d'une économie pour lui permettre de jouer pleinement son
rôle, en attirant particulièrement les capitaux étrangers,
favoriser ainsi la bonne performance de l'économie. Selon certains
auteurs dont Alfaro et Hammel (2007) Kim et Kenny (2006), Hao (2006) Menzie et
Hiro (2005), Bekourt et al (2005)40, les pays en voie de
développement qui souffrent de l'insuffisance des capitaux doivent
libéraliser entièrement le système financier pour assurer
son bon fonctionnement et amorcer la croissance économique rapide.
L'idée de base est donc la suppression pure et simple de toute forme de
répression financière car elle est préjudiciable pour
l'économie. A terme avec la libéralisation financière, les
banques ne devraient plus être contraintes de financer les
déficits publics ou financer les secteurs moins rentables du point de
vue économique mais jugés prioritaire par les responsables de la
politique économique, comme cela fut le cas pour la RDC vers la
décennie 1975-1985 (Cfr le Chapitre II). Ainsi en ayant plus de
liberté d'initiative, les banques pourront se développer et faire
développer les autres secteurs lucratifs, et accroitre par
conséquent la compétitivité de l'économie. Les
activités bancaires ou le secteur bancaire doit répondre
uniquement à la logique du marché.
En définitive, selon les auteurs cités ci-haut,
le libre épanouissement de la sphère financière
permettrait le développement de la sphère réelle par une
allocation optimale du capital et génère une croissance
économique.
40 Plihon, op.cit, p.10.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
53
Mais, le résultat empirique de la libéralisation
financière s'est avéré mytigieux ; au lieu de permettre
l'éclosion du secteur financier, elle engendré de crises
bancaires très significatives. L'étude menée par Kaminsky
et reinhart est assez révélatrice sur ce sujet : sur 25 crises
bancaires recensées entre la période 1970- mi 1995, le secteur
financier a été libéralisé dans les cinq
années précédentes dans les 18 cas. Il en est ainsi pour
deux principales raisons : d'une part, en accordant aux banques plus de
liberté, celles-ci ont l'opportunité de s'engager davantage dans
les opérations de spéculations, motivées par la diminution
de part de marché et de la baisse de rentabilité dans le secteur
du fait de l'entrée des nouvelles banques dans la firme.
D'autre part, l'entrée des capitaux engendre un
accroissement rapide des crédits bancaires et de la masse
monétaire (contre partie exogène) favorisant l'inflation et la
constitution de bulles spéculatives, parce que l'accroissement de
crédit et ce supplément de la masse monétaire n'ont pas de
fondement interne, c'est-à-dire, ils ne sont pas en relation directe
avec le besoin de l'économie, l'appréciation de la monnaie qui en
découle freine les exportations et ralentit la croissance. Cette
évolution macroéconomique qui en fragilisant les agents
financiers, porte préjudice aux banques.
III.1.2. La spéculation et les crises
bancaires
Dans cette approche, les crises bancaires ne sont plus
explicables par des causes exogènes, c'est-à-dire, par la
libéralisation financière mais elles revêtent un fondement
micro-économique, dans le sens qu'elles résultent du comportement
délibéré des banques face aux risques ; les banques se
laissent guider par le profit, et se livrent dans les opérations de
spéculation.
Partant de la définition de spéculation
donnée dans le chapitre deux, on peut selon Plhions, considérer
que les opérations spéculatives ont quatre
caractéristiques :
- Elles impliquent une prise de risque : prises de position sur
les taux d'intérêt, les prix d'actif ou le taux de change
- Ces opérations sont motivées par l'espoir de
plus-values liées aux variations anticipées des prix des
actifs
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
54
- Elles sont pures ou sèches, c'est-à-dire
qu'elles sont autosuffisantes et qu'elles n'ont pas de contre partie directe
dans la sphère réelle de l'économie
- Elles s'effectuent plus à « crédit
», c'est à dire que les capitaux engagés sont
empruntés par les spéculateurs que cherchent à faire jouer
des effets de levier.
Ces opérations sont souvent très rentables
potentiellement mais elles comportent une part énorme des risques, les
banques se livrent à ce genre d'opérations uniquement à
cause de la rentabilité alléchante.
La spéculation qui selon Kindleberger, se
caractérise aussi par deux concepts : l'euphorie et détresse
financière, résulte elle-même d'un changement majeur
(déplacement).
L'euphorie constitue la première phase de la
spéculation, caractérisée par une perte de contact des
agents économiques avec la réalité (les fondamentaux) et
par des phénomènes de psychose collective : le sommet de
l'asymétrie informationnelle.
La détresse financière est la phase finale de la
spéculation qui précède la panique. Il s'agit de la
situation où les spéculateurs se trouvent dans
l'incapacité de pouvoir honorer leurs engagements.
Le déplacement est un événement
extérieur, d'une ampleur importante, qui modifie les perspectives, les
attentes et les centres de profit, ..., il peut être des
événements politiques (guerres, changements de régime,
...) ou économique (découverte de nouvelles colonies ou de mines
d'or, etc.).
De façon systématique, les banques ont
adopté un comportement actif et délibéré de prise
de risque, lié au fonctionnement même des marchés
libéralisés et concurrentiels.
La crise est résultante d'un effet de contagion, elle peut
naitre dans une ou plusieurs banques et frapper tous les secteurs.
En résumé, suivant cette logique, la
libéralisation financière ainsi que les innovations
suscitées par le marché financier, ont propulsé les
banques
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
55
vers les opérations spéculatives. Cela non pas
seulement parce que ces opérations se présentent comme une
alternative alléchante mais surtout les banques privilégient
désormais leur seul profit : la myopie face aux risques est le principal
facteur déclencheur des crises bancaires de notre ère.
III.1.3. La réglementation et les crises
bancaires
Face à la régénérescence des
crises bancaires dans le temps et l'espace, et compte tenu des coûts
énormes qu'elles engendrent sur le plan économique et social, on
se pose la question de savoir s'il n'est-il pas possible de se préserver
des crises ou de moins d'atténuer les coûts ? D'autres personnes
s'interrogent sur la possibilité de contenir le risque
systémique, c'est-à-dire d'éviter la transmission de choc
d'un secteur vers un autre ou tout simplement empêcher l'effet de
contagion entre les entités composantes d'un secteur et/ou entre les
secteurs. Cette problématique est le fond du débat autour de la
réglementation prudentielle. Tout le monde en est convaincu la
pertinence mais la forme et le fond qu'elle doit prendre pose
problème.
Après l'échec du Bale I et II, la question au
tour de la réglementation future du système financier demeure
d'actualité d'autant plus que, de l'aveu du J.P Landau,
«l'économie est constamment soumise au risque d'une nouvelle
crise.41 » L'histoire des crises bancaires montrent
qu'après la sortie de crises, la question sur la réglementation
s'impose vite. Le célèbre Glass-Steagall Act ou le Banking, Act
de 1933aux USA, Bale I et II en sont des exemples.
Quelqu'un soit la vraie cause, les comportements des banques
jouent un rôle décisif dans le processus qui conduit aux crises
bancaires. D'où la nécessité d'en freiner
l'élan.
D'après le vice-gouverneur de la Banque de France, la
réglementation prudentielle doit agir plus directement sur les
incitations individuelles et collectives. Cette réglementation, selon
André Cartapanis doit être macro et micro prudentielle. La
finalité d'une approche macro-prudentielle est de limiter le risque de
détresse financière impliquant des pertes significatives en
termes d'out put réel pour l'économie toute entière. Celle
d'une approche micro-prudentielle est de limiter le risque de détresse
financière pour des
41 J.P Landau, « Bulles et surveillance macro
prudentielle » conférence organisée par la banque de France
et l'école d'économie de Toulouse, Paris, Janv 2008.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
56
institutions individuelles indépendamment de leur impact
sur le reste de l'économie.42
III.1.4. Les crises aux multiples causes : un diagnostic
nécessaire
A l'évidence, les fondements des crises bancaires
varient avec le temps et l'espace. La cause principale de la crise bancaire en
Argentine (1994) n'est pas la même que celle des USA (2008) : alors que
pour l'Argentine, les retraits de fond par les investisseurs étrangers
suite à l'effondrement des fondamentaux avait précipité
les banques dans la crise, aux USA ce le lâchement constaté sur le
marché des immobiliers qui explique la crise : de même la crise
coréenne de 1997 n'est pas identique avec celle observée en
Grèce (2009). Parallèlement la crise d'Octobre 1929 aux USA
laquelle avait donné naissance en 1933 au « banking Acte, n'a pas
des mêmes fondements que celle de l'an 2008.
La structure du marché, les instruments ainsi que les
agents intervenants dans le marché évoluent avec le temps, cela
fait que les facteurs générateurs varient également.
Dans tous les cas, chaque crise peut être
spécifique, le diagnostic s'impose comme une étape
nécessaire pour l'identification des éléments à
l'origine d'une crise bancaire, la similarité de ces crises ne diminue
en rien leurs spécificités.
III.2. Evolution des principaux agrégats
économiques en RDC 1976-2007
L'année 1976 est considérée par plusieurs
économistes spécialistes du Congo comme l'année de
manifestation de signe de détresse économique en RDC ! C'est en
cette année qu'il a eu, de la part du gouvernement, le premier grand
plan de redressement des fondamentaux accompagné par la
dévaluation de la monnaie nationale de 41,2% par rapport au dollar
américain43.
L'évolution des agrégats économiques que
nous présentons dans ce chapitre atteste, à suffisance, que le
secteur bancaire en RDC était en difficultés depuis 1976.
Celles-ci sont administratives et fonctionnelle. Les problèmes
42 André Cartapanis « plaidoyer pour une
réglementation macro prudentielle des banques », IEP, octobre
2008.p15
43 MUTAMBA LUKUSA, Déséquilibre
macro-économique et ajustements au zaïre de 1976 à 1987,
PUZ, Kinshasa, 1990, p.52
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
57
d'ordre administratif incombe à la BCC, il s'agit de
l'inadéquation de ces mesures au regard de l'évolution de
l'environnement économique, et les difficultés fonctionnelles
sont dues à l'instabilité macroéconomiques.
Globalement, la circulation fiduciaire hors banque a connu une
évolution inquiétante, elle est restée positive durant la
période sous étude, rapporté à la masse
monétaire, le ratio CFHB/MM est resté au tour de 50,97% en
moyenne durant la même période. Cela montre la défaillance
et le caractère peu attrayant du système bancaire congolais. Nous
allons y revenir.
Depuis 1976, la monnaie zaïroise-congolaise connait des
dévaluations et des dépréciations significatives.
L'évolution du taux de change que nous présenterons dans le
tableau 8 le démontre bien. Parallèlement, l'évolution du
taux croissance de la masse monétaire, du taux de l'inflation, du taux
de la croissance de PIB et l'indice de la dollarisation prouve la
spécificité de l'économie congolaise : avec un
accroissement prononcée de la masse monétaire et une inflation
galopante durant la décennie 90, le taux de croissance du PIB est
demeurée négatif et l'évolution de l'indice de
dollarisation qui s'en suit, donne une illustration concrète de
l'incertitude qui règnent dans l'esprit des opérateurs
économiques oeuvrant en RDC.
III.2.1. Circulation fiduciaire hors banque et le ratio
CFHB/MM
L'évolution de la circulation fiduciaire hors banque
que nous présentons dans cette sous section, comme les autres
données traitées dans ce travail, est tirée principalement
dans les différents rapports de la BCC.
Cet agrégat peut être considéré
comme un indicateur de l'efficacité du secteur bancaire, dans la mesure
où elle reflète l'attrait des services bancaires,
c'est-à-dire, la capacité du secteur bancaire à attirer
les capitaux nationaux. Rapproché à la masse monétaire, le
ratio CFHB/MM est un bon indice qui renseigne sur l'aptitude des banques
à véhiculer les impulsions de la politique monétaires.
Durant la période à laquelle notre travail se
rapporte, l'évolution de ces indicateurs est la suivante :
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
58
Tableau n°7
Année
|
197644
|
1977
|
1978
|
1979
|
1980
|
|
1981
|
|
1982
|
|
CFHB
|
286
|
215
|
464768
|
799
|
975
|
566
|
124
|
1538
|
129
|
2090
|
297
|
3282
|
818
|
Taux CFHB
|
39
|
|
62
|
72
|
|
-29
|
|
177
|
|
36
|
|
57
|
|
CFHB
|
42
|
|
44
|
48
|
|
31
|
|
48
|
|
48
|
|
46
|
|
MM
|
1983
|
1984
|
1985
|
1986
|
1987
|
1988
|
1989
|
1990
|
6136683
|
8 802 233
|
12 293
|
18967
|
36421
|
82798
|
153662
|
425845
|
87
|
43
|
40
|
54
|
92
|
127
|
85
|
178
|
46
|
49
|
54
|
50
|
49
|
49
|
56
|
54
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
10.830142
|
363 963515
|
13972038 158
|
271765
|
1644357
|
2443
|
3261
|
3768
|
318
|
505
|
59
|
47
|
71
|
74
|
87
|
1996
|
|
1997
|
|
|
1998
|
|
1999
|
2000
|
2001
|
8720
|
435
|
1521
|
70
|
580
|
514
|
520
|
041
|
2944499065
|
15962788910
|
31417133
|
403
|
|
84
|
|
|
238
|
|
|
472
|
442
|
-100
|
38
|
|
46
|
|
|
61
|
|
|
75
|
68
|
41
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
49757474
|
63148445
|
101467260
|
119934976
|
118233759
|
233252894
|
58
|
27
|
61
|
18
|
-1
|
97
|
50
|
49
|
46
|
43
|
27
|
35
|
Source :
- BCC, op.cit
- Auteurs sur base des données de la BCC
44 *De 1974 à 1993 en million de zaïres
:
* En million de nouveaux zaïres à partir de 1994 *En
FC à partir de 1999
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
59
Graphique n°2 : Evolution de la circulation
fiduciaire hors banque et le ratio
CFHB
MM
1,6E+10
1,4E+10
1,2E+10
1E+10
CFHB
Taux CFHB CFHB/MM
4E+09
2E+09
0
-2E+09
8E+09
6E+09
L'évolution de la circulation fiduciaire hors du
circuit bancaire et le ratio CFHB/MM est demeurée croissante, 1979,
1994, 2001 et 2006 exceptées pour le premier indice. Les années
1991, 1992, 1993, 1995 et 1998 se distingue en terme de proportion
d'accroissement : c'est à partir de 1991 que pour la première le
taux de croissance de la circulation des espèces hors banques se chiffre
à 4 chiffres, soit 2443%, ensuite 3261, 3768, 55 et 3281 respectivement
pour l'an 1992, 1993, 1995 et 1998.
Dans l'ensemble le taux moyen de croissance de la circulation
fiduciaire hors banque est de 413%.
Ce pourcentage montre l'effectivité dramatique de la
dégradation progressive des activités bancaires ; il signifie que
chaque année 413 % de la monnaie banque centrale échappe au
circuit bancaire, et sont donc détenues par les agents
économiques non financiers. Toutefois, il sied de souligner le fait que
cette moyenne doit être interprétée avec réserve
parce que, comme toute moyenne, elle est influencée par des valeurs
aberrantes, en l'occurrence le pourcentage des années 1991, 1992, 1994,
2001 et 2006. Cette petite nuance ne
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
60
diminue en rien la portée de notre analyse car
l'évolution annuelle atteste bien que le système bancaire
congolais détériore au fil du temps.
Cela revient à dire aussi qu'avec le temps le moyen de
financement en RDC se raréfie au détriment des opérateurs
économiques évoluant dans le circuit normal (par opposé du
circuit informel).
III.2.2. Taux de dépréciation et taux de
croissance de la masse monétaire
Le taux de change sera notre première variable
explicative dans le modèle qui va servir de validation empirique des
arguments théoriques avancés dans les différents
chapitres, parce que, seule cette variable reflète au mieux la
qualité d'une bonne monnaie. En effet dans ses fonctions de
réserve de valeurs et d'intermédiaire des échanges, la
monnaie est censée jouir d'une certaine stabilité : celle-ci se
fait en rapport avec les biens et les services locaux, et avec les autres
monnaies. Dans ce contexte, la dépréciation comme
l'appréciation d'une monnaie entame sérieusement le choix de sa
détention. Le taux de change reflète mieux la qualité
d'une bonne monnaie.
Par ailleurs, une augmentation de l'offre de monnaie par
rapport à une devise, provoque une dépréciation de cette
monnaie sur le marché des changes, du moins à cours terme. Dans
la perspective de long terme, une augmentation de la monnaie à le
même effet qu'une réforme monétaire : un changement dans le
niveau des prix (Cfr le chapitre II).
En RDC, l'évolution du taux de change (sous
différents régimes) et de la masse monétaire de 1976
à 2007 se présente comme suit :
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
61
Tableau n°8
Année
|
1976
|
1977
|
1978
|
1979
|
1980
|
1981
|
Taux de
change
|
0,8475
|
0,8568
|
0,8359
|
1,7286
|
2,7999
|
4,3835
|
Taux de
dépréciation
|
41
|
1
|
-3
|
52
|
38
|
36
|
MM
|
678675
|
1057721
|
1650995
|
1808889
|
9178446
|
4367330
|
TCMM
|
47
|
56
|
56
|
10
|
76
|
37
|
1982
|
1983
|
1984
|
1985
|
1986
|
1987
|
1988
|
5.7500
|
12,90
|
36,13
|
49,87
|
59,71
|
112,4017
|
187,0508
|
24
|
55
|
64
|
28
|
16
|
47
|
40
|
7187855
|
13434343
|
17799986
|
22224,8
|
37995,5
|
74741
|
169851
|
65
|
87
|
32
|
29
|
66
|
97
|
127
|
Année
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
Taux de
change
|
390,5082
|
718,1533
|
15587,055
|
645549,083
|
729303,83
|
1193,9525
|
Taux de
dépréciation
|
52
|
46
|
95
|
98
|
91
|
97
|
MM
|
273605
|
1784647
|
18282194
|
770717419
|
19903789564
|
821403
|
TCM
|
61
|
187
|
2230
|
4116
|
2483
|
788
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
7040,5075
|
50184,90
|
131344,76
|
160666,01
|
4,0178
|
21,8209
|
206,6169
|
83
|
86
|
62
|
18
|
56
|
82
|
89
|
3398415
|
21575313
|
32 7756680
|
845042571
|
3915273633
|
23558063993
|
77143732
|
314
|
535
|
52
|
158
|
363
|
502
|
227
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
346,8104
|
404,5189
|
398,2337
|
474,0053
|
468,2789
|
516,7531
|
40
|
14
|
-2
|
16
|
-1
|
9
|
98832881
|
130118714
|
222.226541
|
277.111477
|
436922182
|
658833855
|
28
|
32
|
71
|
25
|
58
|
51
|
Sources : - BCC : rapports annuels, 1975, 1985, 1990, 1993, 1998,
2000
- BCC : condensés d'informations statistiques 1998 et 2000
- Auteurs sur base de données de BCC
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
62
L'analyse de l'évolution du taux de change ; et de taux
de croissance de la masse monétaire présentée au tableau
n°8 montre l'instabilité chronique de la monnaie
zaïroise-congolaise : exceptée les années 1978, 2004 et
2000, où le taux d'appréciation était de -3, -2 et -1
respectivement, la monnaie nationale se constamment fléchie face aux
dollars américain. Les pourcentages de cette dépréciation
sont en soi révélateurs de cette instabilité. Dans
l'ensemble le taux de dépréciation est de 50% ; le plus bas
niveau est celui de l'année 1977. Cette année là, le taux
était de 1% tandis que le niveau le plus haut est celui de
l'année 1992, 98%.
Il faut souligner le fait que le régime de change n'est
pas resté le même durant la période d'étude, la
valeur de la monnaie zaïroise-congolaise était
déterminée soit par les monnaies de rattachement, soit
fixée arbitrairement ou déterminée suivant
l'évolution du marché : on est passé donc d'une
période à une autre au régime de change soit administre
soit libre.
Jusqu'à 1983, la valeur de zaïre monnaie
était fixée par rapport aux devises en l'occurrence ; le dollar
américain de 1971 à 1976 ; et le DTS de 1976 à 1983.
Cette situation mérite d'être analysée
avec minutie ; elle signifie avant tout que durant la période de
1976-1983, la monnaie du zaïre (l'appellation du pays sous le règne
de Mobutu) fluctuant non pas sur base des considérations
économiques locales, mais plutôt en fonction de la valeur de
monnaie de rattachement. En d'autres termes, la monnaie nationale, le
zaïre, était dépendante de la politique monétaire du
FED. Nous disons FED, parce que même dans la composition du DTS, le
dollar américain était la monnaie dominante.
En principe la politique de rattachement d'une monnaie
à une devise ne porte pas directement préjudice aux
activités des banques car celles-ci pouvaient connaitre à
l'avance les orientations de la politique monétaire nationale via la
politique du FED. En revanche les banques devraient subir les effets
collatéraux dus à cette politique, l'économie dans
l'ensemble se trouve exposé directement par cette mesure. Voyons-en.
Lorsqu'un pays fixe la parité de sa monnaie à
une devise, la détermination du taux de change échappe, par
conséquent, à la politique interne,
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
63
autrement dit, la monnaie locale vaut ce que valle la monnaie
étrangère ; en conséquence, la monnaie par sa valeur
exprime en terme d'échange, peut être un obstacle majeur pour la
réalisation des objectifs de la politique économique, car dans ce
cas, elle peut s'apprécier alors que la conjoncture économique
locale était en faveur d'une dépréciation, tout comme elle
peut se déprécier alors qu'elle devrait plutôt
s'apprécier.
Pour les activités des banques, on peut envisager trois
incidences
possibles :
1. La perte en valeur réelle des dépôts et
crédits bancaires, et les conséquences qui vont en
découler
2. La sortie des capitaux
3. L'accroissement du risque systémique
4. L'incidence de la variation des prix sur les
dépôts bancaires
La dépréciation d'une monnaie affecte la valeur
de dépôts et de crédits bancaire : la
dépréciation diminue la valeur, en terme du pouvoir d'achat, de
dépôts effectués en monnaie qui subie ladite
dépréciation. En raison de lien entre le taux de change et les
prix des produits importés, la dépréciation rend les
services bancaires moins intéressants, toute chose étant
égale par ailleurs.
D'après DUPRIEZ, l'appréciation ou la
surévaluation décourage les apports de capitaux frais quand elle
ne les écarte pas complètement, parce qu'elle rend les
exportations coûteuses. Et s'il existe un marché parallèle
de devises, l'écart entre le taux de change sur ce marché et le
taux de change officiel encourage les exportateurs à la fraude, ce qui
contribue à réduire les recettes en devises. Les mêmes
effets se produisent lors de la persistance d'une dévaluation ou
dépréciation. Cette thèse se vérifie en RDC au
cours de la période 1976-1979 durant laquelle l'écart entre les
deux taux était à plus de 300%.
La politique de rattachement pour qu'elle ne entame pas les
activités des banques, devrait être accompagnés d'une
libéralisation financière intégrale afin de permettre aux
banques de répercuter les coûts encaissés sur le
marché, cela ne fût pas le cas pour le zaïre.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
64
En 1976, la BCC avait centré sa politique au tour de
crédit, c'était la politique restrictive et sélective du
crédit. Ces mesures ont été renforcées en 1979 par
l'instauration d'un coefficient de réserve obligatoire imposé aux
banques pour les opérations de réescompte et mise en pension.
Toutes ces mesures étaient censées, dans un premier temps casser
l'inflation et rééquilibré les fondamentaux.
Or en vertu de la solidarité des prix, et contenu la
part importante des biens importés dans nos marchés avec le
rattachement de zaïre monnaie au dollar, la maitrise de l'inflation
échappait à la BCC. Ainsi donc ces mesures, outre le fait
qu'elles étaient inopportunes, asphyxier inutilement les banques.
Obliger de suivre la politique de la banque centrale du Congo, les banques
subissaient les conséquences de l'instabilité
macro-économiques à laquelle même la BCC n'y pouvait rien
faire. Ces répressions financières et l'instabilité
macroéconomiques sont deux facteurs explicatifs de l'émergence du
risque systémique en RDC. A ce niveau, il est prématuré
d'expliquer les facteurs à l'origine de cette
dépréciation. On peut néanmoins, en avoir une idée
en se référant a la théorie classique du mouvement de la
monnaie.
« Cette théorie stipule qu'une augmentation de
l'offre de monnaie d'un pays provoque une dépréciation de sa
monnaie sur le marché des changes » : une augmentation de l'offre
de monnaie zaïroise provoque une dépréciation de la monnaie
nationale par rapport aux autres monnaies.
Il s'avère pertinent donc de voir le rythme de
croissance de la masse monétaire afin d'avoir une idée sur les
facteurs potentiels à l'origine de cette dépréciation
continue. Le tableau n°8 donne, à cet effet, l'évolution de
la masse monétaire. L'analyse de cette variable montre que la masse
monétaire s'est accrue d'une année à une autre avec un
rythme accéléré, les pourcentages de cette croissance sont
énorme : le taux moyen d'accroissement est 408%, les valeurs
extrêmes : 10% et 4116% respectivement pour les années 1979 et
1992. L'analyse des composantes de la masse monétaire pour ces deux
années (à laquelle se rapportent les pourcentages extrêmes)
: montre la prédominance de la circulation fiduciaire par rapport aux
autres composantes (les quasis monnaies), au cours de ces années les
fiduciaires englobées 31 et 47% de la masse monétaires.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
65
La masse monétaire quant à elle, donne une
tendance sommairement identique avec celle du taux de
dépréciation, du taux de change : son évolution demeure
positive, les pourcentages de cette variation sont éloquents, dans
certaines années, le taux de croissance de la masse monétaire
s'est chiffré à quatre chiffre.
Globalement, les années 1991, 1992, 1993, 1994, 1995,
1996, 1998, 1999, 2000 et 2001 se distinguent nettement des autres
années, en termes de pourcentage, l'évolution de la masse
monétaire en pourcentage se présente comme suit : 2230, 4116,
2483, 788, 314, 535, 158, 363, 202 et 2007. L'analyse de composante de la masse
monétaire durant cette sous période donne l'image globale de
facteurs à l'origine de cette variation soit l'évolution suivante
:
1991
1992 1993
Circulation 10.845400
fiduciaire
|
364297400
|
14.078314700
|
Dépôt à vue en 7209700
monnaie nationale
|
39665000
|
5409721500
|
Dépôt à terme en 227100
monnaie nationale
|
9770200
|
4157461000
|
1997 1998
Circulation fiduciaire
|
152170580
|
514 520041
|
Dépôt à vue en monnaie nationale
|
71166400
|
123634128
|
Dépôt à terme en monnaie nationale
|
795920
|
4655542
|
Dépôt en devises
|
71947430
|
126980829
|
Provisions pour paiement des impôts
|
31676470
|
75252031
|
Sources : BCC : rapports annuels 1993 et 1998
On remarque dans cet échantillon la circulation
fiduciaire représente en 1991, 59,3% de la masse monétaire, elle
a baissé pour atteindre 47% en 1992 70,7% en 1993, 46% en 1997 et 61 en
1991, il y a donc une prédominance de cette composante par rapport aux
autres.
45 *de 1991 à 1993 en milliards de zaïre * 1997 et
1998 en FC
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
66
De façon récurrente, la BCC attribue
l'augmentation de la masse monétaire observée durant les
différentes années à l'accroissement du crédit
intérieur net, notamment des avances accordées au trésor
public par le système bancaire (Cfr les différents rapports
annuels). Des études empiriques attestent également cet
argument.
Tout semble indiquer l'existence d'une corrélation
apparente entre le mouvement de la masse monétaire et le taux de change
en RDC durant la période à laquelle s'insère notre
mémoire. Cependant la nature de cette corrélation apparente ne
pourra être précisée que dans le chapitre IV.
II.2.3. Evolution du taux d'intermédiation
bancaire, d'indice de dollarisation et du taux de réescompte
Le taux de réescompte est le principal lieu de
référence pour les banques. Il détermine implicitement le
coût de crédit bancaire d'une part, et le gain de
dépôt bancaire d'autre part. Cela d'autant plus que le taux
débiteur est déterminé en fonction du taux
créditeur. Dans un environnement stable, seul le taux de
réescompte illustre l'attrait des services bancaires traditionnels.
Toute proportion gardée, une augmentation du taux de
réescompte devrait s'accompagner d'une diminution de crédit, et
une diminution de ce taux produirait des effets inverses parce que, ce taux est
le principal taux de refinancement pour les banques, et représente donc
le coût d'acquisition des capitaux. Ce taux, nous le verrons est
fortement influencé par le taux d'inflation. Les facteurs qui
déterminent l'inflation, influencent également le taux de change,
de ce fait, le taux de réescompte enferme en lui un certain aspect de la
qualité d'une bonne monnaie. Son instabilité continuelle montre,
en effet, que la monnaie ne jouit pas de toutes ses fonctions telles que
décrites au chapitre précédent.
Parallèlement, l'indice de dollarisation semble
également être déterminé par les mêmes
facteurs et véhicules le même message que le taux de change. Ce
dernier avec le taux de réescompte et d'inflation détermine le
taux d'intermédiation bancaire. Au cours de la période en
étude, leur évolution est la suivante :
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
67
Tableau n°9
Année
|
1977*
|
1978
|
1979
|
1980
|
1981
|
Crédit
|
473,115
|
585,504
|
807715
|
969104
|
1243052
|
Dépôt
|
693,152
|
850,9462
|
1436,4667
|
1845,1341
|
2516,129
|
Intérêt
|
1,4
|
1,45
|
1,78
|
1,90
|
2,02
|
Indice
|
15
|
12
|
19
|
31
|
28
|
1982
|
1983
|
1984
|
1985
|
986
|
1987
|
1989
|
1784,389
|
2757,301
|
4169,542
|
6515,300
|
9647,900
|
25096
|
43457
|
4663,25
|
8345,7824
|
9827,1424
|
11469,916
|
19046,947
|
31313
|
79538
|
2,62
|
3,62
|
2,37
|
1,78
|
1,97
|
1,25
|
2,83
|
22
|
7
|
9
|
24
|
76
|
67
|
54
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
73512
|
153957
|
2389000
|
461211206
|
8471296613
|
253305
|
801276
|
7446584
|
110147
|
188476
|
3982000
|
164325000
|
3707556000
|
205633
|
1173706
|
8271782
|
1,50
|
1,22
|
1,67
|
0,36
|
2,28
|
1,23
|
0,68
|
0,89
|
81
|
88
|
97
|
92
|
33
|
100
|
99
|
96
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
9446391
|
14620822
|
255821
|
2060141
|
10030877
|
12688768
|
17933681
|
11216919
|
174754186
|
5946344
|
5334041
|
314057688
|
443917312
|
614868728
|
1,18
|
1,45
|
2,31
|
2,65
|
3,10
|
3,46
|
3,45
|
99
|
96
|
99
|
100
|
100
|
100
|
90
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
40477153
|
63464184
|
113859978
|
193652769
|
1099125012
|
16161802
|
270665,2042
|
1844808567
|
2,71
|
2,54
|
2,38
|
2,34
|
93
|
100
|
100
|
100
|
Source : BCC ; op.cit
Il ressort de l'examen du tableau n°9 que le taux
d'intermédiation est resté au tour de 2,06% durant la
période 1980-1990 et au tour de 2,83 entre 2000 et 2007, avant et
après ces deux périodes, il est resté autour de 1,50%,
signe
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
68
visible des malaises dans le secteur bancaire. Sur l'ensemble
de la période à laquelle se rapporte cette étude, le taux
d'intermédiation bancaire n'a pas connu une évolution
significative, au contraire, il est resté végétatif. Les
fortes augmentations des dépôts bancaires observables au cours de
décennie 1990, particulièrement la période 1990-1995
proviennent pour une large part des virements bancaires en faveur des
fournisseurs du trésor public.46 L'analyse des
dépôts bancaires selon la réparation géographique
révèle que la plus grande part des dépôts se trouve
concentrée à Kinshasa. Cette concentration est
consécutive, selon la BCC, à l'inégalité de
couverture du pays en structure bancaire.
Globalement, l'examen de la structure des dépôts
bancaires par catégorie de déposants fait apparaitre la
prédominance des entreprise privées, suivies des particuliers et
des entreprises publiques.
Quant à l'évolution de l'indice de
dollarisation, il est resté en dessous de 50% de 1976 à 1985,
après cet indice est demeuré largement supérieur à
50%. Cela montre la dégradation de la monnaie zaïroise-congolaise.
Précisons tout de même que le crédit présenté
au tableau précédent est celui qui est octroyé par les
banques aux entreprises et aux particuliers.
II.2.4. Evolution PIB constant au prix de 2000, du taux
de
croissance globale et sectorielle entre 1976 et
2007
Le produit intérieur brut est l'une des grandeurs
économiques de références pour mesurer la richesse
crée dans une économie. C'est partant de lui qu'on déduit
ou détermine d'autres agrégats notamment le revenu national. Le
produit intérieur brut mesure l'ensemble des richesses crées dans
une économie au cours d'une période, généralement
une année. Cet agrégat à vocation à croitre d'une
année à une autre, et à demeurer supérieur au taux
de croissance démographique parce que, il reflète implicitement
le revenu des habitants. Avoir à tout prix un taux de croissance du PIB
positif, n'est-il pas le souci de tout gouvernement responsable ?
L'évolution de cet agrégat en RDC entre 1976 et 2007, est
présentée dans le tableau n°10 :
46 BCC : rapport annuel 1993, p.170. Cfr
également le rapport annuel 1995
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
69
Année
|
PIB au prix de 2000 (en million de CDF)
|
TAUX DE CROISSANCE
|
PIB
|
AGRICULTURE
|
INDUSTRIE
|
SERVICES
|
1977
|
500,9
|
0,4
|
-3,30
|
0,92
|
3,00
|
1978
|
474,4
|
-5,3
|
0,17
|
-8,33
|
-5,28
|
1979
|
472,9
|
0,3
|
3,06
|
-6,14
|
4,70
|
1980
|
483,8
|
2,3
|
2,81
|
4,53
|
0,88
|
1981
|
495,4
|
2,4
|
2,68
|
4,81
|
1,23
|
1982
|
492,9
|
-0,5
|
3,21
|
-3,38
|
-1,27
|
1983
|
499,9
|
1,4
|
1,98
|
4,01
|
1,70
|
1984
|
527,7
|
5,6
|
2,78
|
12,43
|
3,47
|
1895
|
530,3
|
0,4
|
2,75
|
0,31
|
-4,20
|
1986
|
555,3
|
4,7
|
2,34
|
4,83
|
6,35
|
1987
|
570,3
|
2,7
|
2,04
|
0,96
|
3,56
|
1988
|
573,7
|
0,6
|
2,92
|
-1,94
|
-1,33
|
1989
|
565,7
|
-1,4
|
2,80
|
-4,98
|
-2,61
|
1990
|
528,4
|
-6,6
|
2,61
|
-18,93
|
-1,68
|
1991
|
483,8
|
-8,4
|
2,80
|
-19,86
|
-9,96
|
1992
|
433,1
|
-10,5
|
3,12
|
-29,92
|
-11,76
|
1993
|
374,6
|
-13,5
|
1,89
|
-15,77
|
-28,65
|
1994
|
360,1
|
-3,9
|
-0,82
|
-0,59
|
-10,01
|
1995
|
362,6
|
0,7
|
-2,25
|
10,86
|
-0,63
|
1996
|
358,6
|
-1,1
|
-2,85
|
6,55
|
-2,29
|
1997
|
339,2
|
-5,4
|
-2,77
|
-19,73
|
-1,31
|
1998
|
333,3
|
-1,7
|
-1,42
|
1,49
|
-4,73
|
1999
|
319,1
|
-4,3
|
-5,11
|
8,32
|
-6,83
|
2000
|
297,1
|
-6,9
|
-11,66
|
1,68
|
-6,69
|
2001
|
290,8
|
-2,1
|
-3,93
|
-1,69
|
-3,54
|
2002
|
300,9
|
3,5
|
0,47
|
9,35
|
4,94
|
2003
|
318,3
|
5,8
|
1,23
|
12,20
|
8,02
|
2004
|
339,5
|
6,6
|
0,64
|
18,32
|
7,46
|
2005
|
361,5
|
7,8
|
2,87
|
9,49
|
7,76
|
2006
|
381,7
|
5,6
|
3,2
|
4,5
|
9,1
|
2007
|
406,1
|
6,3
|
3,3
|
3,8
|
11,1
|
Source: V. NGONGO, op; cit
Ce tableau, riche de révélation, présente
une évolution inquiétante du PIB, le taux de croissance est en
chute libre depuis 1977. S'il faut voir un peu loin, la régression du
produit intérieur brut était amorcée dès 1975. Sur
une période de 31 ans, le PIB affiche le taux de croissance du PIB
s'affiche avec un signe négatif 16 fois, avec le taux de croissance
moyen, soit -0,59%.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
70
Globalement, le taux de croissance est resté positif
pendant plus de 6 années consécutives que de 2002 à 2007,
au rythme d'accomplissement seule cette période peut être
considérée comme période de croissance, exceptée la
période 2002-2005 l'économie congolaise n'a jamais
enregistré un taux d'accroissement positif au moins trois ans de suite.
La période allant 1989-2001 se remarque par la régression
continue du PIB avec un taux de croissance moyen de -5%.
Nous n'allons pas nous lancer à argumenter les raisons
de ces fluctuations du PIB, d'autant plus que cela ne s'inscrit pas dans le
thème de notre travail mais, nous tenterons d'en avancer
d'éventuelles conséquences pour le secteur bancaire.
Théoriquement l'existence d'une relation des
causalités dans les deux sens entre la croissance et le crédit
bancaire ne fait plus débat. On sait que les banques permettent de
mobiliser l'épargne financière des agents à
capacité de financement pour l'affecter à des usages plus
productifs, exprimés par les agents économiques en besoin de
financement, elles assurent donc la transformation de l'épargne en
investissement productif (l'un des composantes majeures de revenu national). A
l'inverse, on sait que l'épargne est aussi fonction de revenu, et que la
régression économique en ralentissant les activités
économiques, détruit les emplois et diminue le revenu potentiel
de ménages, in fine, affecte négativement les activités
des banques.
Dans le cas de la RDC, cette tendance à la
régression du PIB donne présomption d'émergence de risque
de défaut entendue comme risque de contre partie). Pas donc
étonnant si le durant 31 ans le nombre des banques n'a augmenté
que de 3%. En effet, en 1975 la RDC comptait 9 banques, et en 2007 elle en
compte 12 (Cfr les rapports annuels de la Banque Centrale du Congo 1975 et
2007), mais aussi du risque systémique entendue comme le risque que la
défaillance d'un agent économique face à ses engagements
contractuels puisse se transmettre aux autres participants, en proie à
des défaillances le long d'une chaine de réactions conduisant
à des difficultés financières croissantes.47
Ces deux risques nés du fait que la baisse des
activités que traduise le taux de croissance négatif du PIB,
amène certaines entreprises dans la faillite et d'autres à
réduire leurs activités, les entreprises et les ménages
deux principaux clients des banques auront des difficultés pour honorer
leurs engagements ans le temps.
47 A. cartapanis op.cit p10
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
71
Conclusion partielle
Ce chapitre avait comme vocation première de
révéler un certain nombre des faits, en relation avec la Monnaie,
qui peuvent avoir des liens implicites ou explicites avec la crise bancaire en
RDC. Pour cette ultime finalité nous avions recensé quelques
agrégats économiques qui selon les théories
exposées sont susceptibles d'entamer le processus
d'intermédiation bancaire en RDC, il s'agit principalement de :
- Taux de change
- Taux de croissance de la masse monétaire - Taux de
croissance économique
- Taux de réescompte et
- Taux d'inflation
En outre pour observer la dite crise, nous avions porté
notre regard sur l'évolution de taux de circulation fiduciaire hors
banques pour des raisons évoquées ci haut
Après examen de ces variables deux observations peuvent
être
notées :
1. La dépréciation continue du taux de change
de la monnaie zaïroisecongolaise la régression chronique du PIB, la
forte croissance de la masse monétaire associées avec
l'hyperinflation fait de l'espace économique de la RDC, un espace
incertain et dangereux pour les activités bancaires.
2. Les différentes mesures administratives
décidées pour assainir le secteur bancaire national notamment le
contrôle et l'orientation des crédits bancaires, auxquelles il
fait ajouter l'utilisation de coefficient de réserve obligatoire et de
taux de réescompte, n'apportent les effets escomptés, au
contraire, elles asphyxient inutilement les activités bancaires.
Bref, deux facteurs majeurs susceptibles d'expliquer la part
croissante de la dégradation du taux de circulation fiduciaire hors
banques, la détérioration de l'environnement
macroéconomique telle qu'en témoigne l'évolution de ces
agrégats et la répression financière incombent
exclusivement à la BCC.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
72
CHAPITRE
IV. LA MONNAIE DANS
LE PROCESSUS DE CRISE BANCAIRE EN RDC : APPROCHE EMPIRIQUE
Dans ce dernier chapitre de notre travail, nous allons essayer
de tester empiriquement les influences, mieux, le rôle de la monnaie dans
la problematique de la crise bancaire en RDC. Ce rôle, nous l'observons
au travers de certaines variables qui ont un pouvoir d'explication suffisant.
Il s'agit de variables suivantes :
· Le taux de change ;
· Le taux de croissance de la masse monetaire ;
· Le taux de reescomptes ;
· Le taux d'inflation.
Ces influences seront observable à l'aide d'un
modèle econometrique type Cobb Douglas où nous ajouterons
egalement le taux de croissance economique parmi les variables explicatives ou
exogènes.
Nous subdivisions ce chapitre IV en deux grandes sections :
· La première section donnees et methodologie
dans cette section nous nous argumentons le choix porte sur ces variables et
sur le modèle ;
· La deuxième section resultat d'estimation,
conclusion et recommandations finales.
IV.1.Données et méthodologie
Les donnees utilisees dans ce travail ont ete toutes pour
l'essentiel tirees dans differents documents de la Banque Centrale du Congo, il
s'agit notamment de documents suivants : Rapports annuels et condenses
d'informations statistiques. D'autres donnees ont pour origines certains
travaux empiriques principalement ; les memoires de DEA de Mr Vincent NGONGA et
Mr. Gaston MONGBONDO. Toutes ces donnees sont exprimees en pourcentages, elles
sont donc des taux. Nous avons proceder à une analyse econometrique en
une regression par la methode de moindre carree ordinaire.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
73
IV.1.1. Choix de variables
Les variables explicatives comme expliquée ont
été choisies sur base de théorie exposées sur le
chapitre II. Nous avions regroupé les variables qui sont susceptible
d'avoir une incidence important sur la variable endogène. En claire, le
choix porté sur les variables exogènes se fait sur base de deux
critères :
1. Refléter la qualité d'une bonne monnaie ou en
avoir une influence suffisante ;
2. Avoir une influence sur les activités de banques,
cette influence doit être théoriquement évidente.
Ces critères, nous les avions établies en
conformité avec les objectifs de notre travail tels qu'ils sont
définis clairement à la section IV concernant la variable
endogène, elle a été choisie sur base de
considérations théoriques et empiriques, de l'empirisme parce que
seule cette variable convient bien pour le cas spécifique de la crise
bancaire au Congo (confère la sous section II.2.1.).
Nous avions donc choisi avec ces critères quatre
variables exogènes trois de ces variables sont directement liées
avec la monnaie qu'elles reflètent l'image.
IV.2. Méthodologie
Nous étudions le rôle de la monnaie dans la crise
bancaire en RDC à l'horizon de 30 ans, soit de 1977 à 2007. Cette
période regorge toutes les grandes turbulences qu'a connu
l'économie congolaise : changement de régime de change,
changement des cibles de la politique monétaire ; les programmes
économiques la sous la supervision du FMI, les pillages, les guerres,
etc. en plus, cette période satisfait au centre de
significativité de l'échantillon.
Notre première estimation répondre à
l'objectif principal de ce travail, à savoir trouver et expliquer
l'origine de la crise bancaire en RDC en mettant accent particuliers sur le
rôle de la monnaie via les variables qui incarnées la valeur de la
monnaie.
Une deuxième régression sera faite afin
d'établir la relation entre le taux de change et le taux de la
croissance de la masse monétaire, cette estimation répond au
premier volet des objectifs spécifiques, à savoir voir dans
quelle
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
74
mesure la stabilite de la monnaie pourra permettre la relance
des activites bancaires en RDC. Ces deux estimations se feront par la methode
de moindre carree ordinaire.
IV.2.1. Présentation du modèle
Pour verifier nos theories et des presomptions relationnelles,
ci-haut exposees, nous allons utiliser deux modèles : l'un modèle
non lineaire et l'autre lineaire.
Le modèle non lineaire est le principal modèle sur
lequel se fonde. Ce chapitre nous aussi tout notre travail, il se formule comme
suit :
TxCFHB = A
TXCHa.TX.infa.TX.reesr.TxCtre.
ue (1)
Oil TxCFHB = Taux de croissance de circulation fiduciaire hors
banque ;
TXCHa = Taux de derations du taux de change ;
TX.infa= Taux d'inflation
TX.rees = Taux de reescompte
TxCre = Taux den croissance economiques
Il s'agit donc d'un modèle de type Cobb-Douglas. Notre
choix sur ce genre de modèle se justifie par le fait que les variables
exogènes, choisies sur base des theories exposees dans les chapitres
precedents, ont certes de liens avec la variable endogène mais la nature
de ce lien n'est pas nettement etablie sur le plan theorique. En outre
á, y, r, t et e conviennent bien afin de permettre la saisie du sens de
ce lien. En ce sens, ces exposants representent dans le cas d'espèce des
elasticites. Cette façon de proceder donne l'avantage d'interpretation.
Ces exposants pourront interpreter directement en termes
d'elasticite48. Bien evidemment, après avoir lineariser le
modèle. Dans sa forme logarithmique, ce modèle se presente comme
:
Ln TxCFHB = A + álnTX CH + ylnTXInf + rlnTxrees + tlnTxCre
+ u (2)
48 R. Bourbonnais, Econometrie Ge edition, DUNOD,
p.158 OTSHINGA KIKOMBE Emmanuel
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
75
C'est sous cette forme (linéaire) qu'il sera estimé
par la méthode moindre carrée ordinaire.
L'autre modèle qui viendra en complément des
précédents sera linéaire et se formule comme suit :
TxCH = áTxMM (3) où TxMM : taux de croissance de
la masse monétaire comme le mode (2), le modèle (3) sera
également estimé à l'aide de la méthode de moindre
carrée ordinaire
Concernant le choix de la méthode d'estimation, il se
justifie par le simple fait que la fonction(2) bien que au départ non
linéaire pouvait être linéariser. De même, la
fonction (3) également est estimable par cette méthode. En plus
la plupart des hypothèses statistiques sur le comportement des variables
sont satisfaites ce qui fait de la méthode dite, ordinary least squares,
la méthode appropriée pour ces données et ces
modèles.
IV.3. Résultat d'estimation, conclusion et
recommandation finale
Nous analysons d'abord le résultat des estimations,
ensuite, nous allons conclure le travail avec les recommandations basées
sur la lumière de notre analyse.
IV.3.1. Résultat des estimations
En nous servant de données des tableaux 1, 3, 5, 6 et 8
relatives à l'évolution des variables suivantes :
· Taux de croissance de circulation fudiciaire hors banque
(Tableau n°7) : Tx XFHB ;
· Taux de variation de taux de change (Tableau n°8)
;
· Taux d'inflation (Tableau n°3) TXInf ;
· Taux de réescompte (Tableau n°1) TXrees ;
· Taux de croissance économique (Tableau n°10)
Txcré.
Pour le modèle (2), nous avons obtenu le résultat
suivant :
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
76
IV.3.1.1. Résultat économétrique
Nos tests donnent le résultat ci-après :
Dependent Variable: TXCFHB Method: Least Squares
Date: 02/01/11 Time: 09:12
Sample: 1977 2007
Included observations: 31
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
TXCH
|
8.311526
|
6.902231 1.204180
|
0.2394
|
TXCRE
|
-89.61356
|
30.68503 -2.920433
|
0.0071
|
TXINF
|
0.104403
|
0.074415 1.402972
|
0.1725
|
TXREES
|
-4.278934
|
3.077447 -1.390417
|
0.1762
|
C
|
122.9534
|
270.6717 0.454253
|
0.6534
|
R-squared
|
0.574015
|
Mean dependent var
|
425.0000
|
Adjusted R-squared
|
0.508478
|
S.D. dependent var
|
937.2291
|
S.E. of regression
|
657.0782
|
Akaike info criterion
|
15.96017
|
Sum squared resid
|
11225547
|
Schwarz criterion
|
16.19146
|
Log likelihood
|
-242.3827
|
F-statistic
|
8.758739
|
Durbin-Watson stat
|
1.653353
|
Prob(F-statistic)
|
0.000129
|
Il sied maintenant de procéder à un diagnostic du
modèle 1
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
77
Test porte-manteau
Date: 01/31/11 Time: 18:49
Sample: 1977 2007
Included observations: 31
|
|
|
|
|
|
|
Autocorrelation
|
Partial Correlation
|
|
AC
|
PAC
|
Q-Stat
|
Prob
|
. |***
|
|
|
. |***
|
|
|
1
|
0.395
|
0.395
|
5.3099
|
0.021
|
. | . |
|
|
. *| . |
|
|
2
|
0.035
|
-0.143
|
5.3527
|
0.069
|
. *| . |
|
|
. | . |
|
|
3
|
-0.063
|
-0.026
|
5.4958
|
0.139
|
. *| . |
|
|
. *| . |
|
|
4
|
-0.100
|
-0.069
|
5.8772
|
0.209
|
. *| . |
|
|
. *| . |
|
|
5
|
-0.115
|
-0.062
|
6.3932
|
0.270
|
. *| . |
|
|
. *| . |
|
|
6
|
-0.119
|
-0.069
|
6.9691
|
0.324
|
. *| . |
|
|
. | . |
|
|
7
|
-0.105
|
-0.055
|
7.4380
|
0.385
|
. | . |
|
|
. | . |
|
|
8
|
-0.043
|
0.001
|
7.5183
|
0.482
|
. | . |
|
|
. *| . |
|
|
9
|
-0.038
|
-0.058
|
7.5860
|
0.576
|
. | . |
|
|
. | . |
|
|
10
|
-0.054
|
-0.053
|
7.7294
|
0.655
|
. *| . |
|
|
. | . |
|
|
11
|
-0.058
|
-0.050
|
7.8994
|
0.722
|
. *| . |
|
|
. *| . |
|
|
12
|
-0.065
|
-0.062
|
8.1285
|
0.775
|
. *| . |
|
|
. | . |
|
|
13
|
-0.062
|
-0.053
|
8.3504
|
0.820
|
. | . |
|
|
. | . |
|
|
14
|
-0.057
|
-0.056
|
8.5472
|
0.859
|
. | . |
|
|
. | . |
|
|
15
|
-0.015
|
-0.009
|
8.5620
|
0.899
|
. | . |
|
|
. | . |
|
|
16
|
0.000
|
-0.040
|
8.5620
|
0.930
|
H0 : Les erreurs se comporte comme un brut blanc
H1 : Les erreurs ne se comporte pas comme un brut blanc
L'hypothèse nulle n'est pas à rejeter car la
valeur de Q-stat qui est de 8,5620 au dernier décalage de 16
associés à une probabilité de 0,930, nous indique que les
erreurs se comportent comme un brut blanc.
Test de Normalité des erreurs H0 : il y a
normalité
H1 : il n'y a normalité
L'examen visuel de la distribution de la série des erreurs
donne une indication sur la forme de la distribution, ce test donne cet aspect
:
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
78
Series: Residuals Sample 1977 2007 Observations 31
Mean
|
1.39e-13
|
Median
|
-65.98969
|
Maximum
|
1599.732
|
Minimum
|
-1363.053
|
Std. Dev.
|
611.7065
|
Skewness
|
0.386232
|
Kurtosis
|
3.720832
|
Jarque-Bera
|
1.441885
|
Probability
|
0.486294
|
12 10 8 6 4 2 0
|
|
-1000 0 1000
Visiblement, la série est bien distribuée. En
outre, partant de la stabilité de Jacque-Berra nous disons donc les
erreurs se comportent comme un brut bilan gaussien. Nous validons
l'hypothèse nulle, les erreurs sont indépendamment identiquement
distribuées.
Test d'auto corrélation des erreurs
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
F-statistic 5.673267 Probability 0.008772
Obs*R-squared 9.172734 Probability 0.010190
Partant du test Breusch Godfrey, et de la statistique de
Durbin Wastson, nous constantans qu'il y a la présence d'auto
corrélation d'ordre 1 et 2. Ceci nous inspire à une correction du
modèle.
Test d'hétéroscédacité
ARCH Test:
F-statistic 1.966628 Probability 0.171797
Obs*R-squared 1.968818 Probability 0.160573
La statistique de Fisher de ARCH qui est de 2,7428
associés à une probabilité de 0,0830 nous indique qu'il y
a l'absence d'hétéroscédacité. Il n'est donc pas
bon de rejeter l'hyopthèse de homoscedacité.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
79
Test de cusum
82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06
CUSUM 5% Significance
Ce test nous indique qu'au seuil de signification de 5%, le
modèle est globalement stable.
Correction du modèle
Dependent Variable: TXCFHB Method: Least Squares
Date: 01/31/11 Time: 18:57 Sample (adjusted): 1979 2007
Included observations: 29 after adjustments
Convergence achieved after 18 iterations
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
TXCH
|
0.571676
|
0.810205 0.705595
|
0.4878
|
TXCRE
|
-3.032993
|
4.498383 -0.674241
|
0.5072
|
TXINF
|
0.051223
|
0.017007 3.011822
|
0.0064
|
TXMM
|
0.932307
|
0.042855 21.75487
|
0.0000
|
TXREES
|
-0.854422
|
0.588371 -1.452182
|
0.1606
|
AR(1)
|
-1.174663
|
0.196200 -5.987052
|
0.0000
|
AR(2)
|
-0.531331
|
0.197528 -2.689898
|
0.0134
|
|
R-squared
|
0.965889
|
Mean dependent var
|
449.6897
|
Adjusted R-squared
|
0.956586
|
S.D. dependent var
|
965.0665
|
S.E. of regression
|
201.0827
|
Akaike info criterion
|
13.65181
|
Sum squared resid
|
889553.1
|
Schwarz criterion
|
13.98185
|
Log likelihood
|
-190.9513
|
Durbin-Watson stat
|
2.298833
|
Inverted AR Roots
|
-.59-.43i
|
-.59+.43i
|
|
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
80
Test d'auto corrélation supérieur à
1
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
F-statistic 1.648677 Probability 0.217387
Obs*R-squared 3.853671 Probability 0.145608
Test d'auto corrélation
H0 : il y a l'absence d'auto corrélation H1 : il y a auto
corrélation
On accepte l'hypothèse nulle d'absence d'auto
corrélation d'ordre 1 partant de statistique de Durbin Waston et on
accepte H0 pour l'auto corrélation d'ordre > 1 (absence de
multicolinéarité).
IV.3.1.2. Interprétation de l'estimation du premier
modèle
Au regard du résultat économétrique du
dernier tableau de la sous section précédente, nous sommes
à mesure d'affirmer qu'il y a relation inverse entre taux de croissance
de la circulation fiduciaire hors banque et le taux de réescompte et le
taux de croissance économique. Cela veut dire si le taux de croissance
et le taux de réescompte augmente, toute chose étant égale
par ailleurs, le taux de circulation fiduciaire hors banque diminue. Ce
résultat est à interpréter avec réserve car les
probabilités associés à ces deux variables, à
savoir : le taux de réescompte et le taux de croissance
économique ne sont pas dans la norme idéale, cela n'entame pas la
bonté du modèle ni la porté des estimations. Le
résultat concernant ces deux premières variables explicatives
rejoint la théorie exposée à la sous section II.2.3. (Voir
la page 65) : la diminution ou la régression économique perturbe
les activités des banques. En raison du lien entre le taux
débiteur et le taux créditeur des banques, une augmentation du
taux de réescompte en faisant varier le taux débiteur, affecte
également le taux créditeur et peut susciter les placements
nouveaux. Ce le sens qu'il faudra donner au signe négatif de ces deux
variables. On remarque aussi une forte élasticité s'il faut
procéder ainsi, du taux de croissance économique par rapport
à celle du taux de réescompte.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
81
Quand aux taux de change, et taux d'inflation, ils ont une
relation positive avec le taux de croissance de circulation fiduciaire hors
banque, le coefficient associé à ces deux variables est
respectivement de 57% et 5%. Cela signifie tout simplement que la
dépréciation comme l'inflation affecte négativement les
activités des banques. Cela valide les hypothèses et l'essentiel
des théories exposées dans les chapitres
précédents. La dépréciation comme l'inflation rend
les services des banques moins intéressants, les résultats
économétriques confirme cela.
Par ailleurs, il y a lien de causalité entre le taux de
change et le de croissance de la masse monétaire, c'est le sens des
tableaux mis en annexe, stipule que toute augmentation de la masse
monétaire s'accompagne d'une dépréciation de taux de
change mais, le taux proportion reste faible en dessous de 40%.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
82
ConcLusion générALe eT LA
recommAndATion
Le présent travail porte sur l'interaction entre la
monnaie et la crise bancaire en RDC de 1977 à 2007. Ce mémoire
devrait trouver et expliquer l'origine de la crise bancaire au Congo en mettant
un accent tout particulier au rôle joué par la monnaie dans ladite
crise.
Nous avions formulés trois hypothèses afin de mener
vos investigations :
- La crise bancaire en RDC est directement liée
à l'incohérence des politiques monétaires et indirectement
à l'instabilité de la monnaie nationale ;
- L'instabilité de la monnaie congolaise est due
à l'absence des politiques économiques fiables
particulièrement au rythme de la croissance de la masse monétaire
;
- Le développement du secteur bancaire passe par la
stabilité de la monnaie.
Le recours à l'économétrie devrait permettre
la validité ou le rejet de ces hypothèses.
Au regard du résultat trouvé à l'aide de
deux modèle économétriques exposés au chapitre IV,
nous sommes à mesure d'affirmer l'influence négative de la
dégradation de la qualité de la monnaie sur les activités
des banques. Les monnaies, nous l'avons vue, est un produit des banques et ont
un contenu informationnel significatif sur la performance des banques ces
monnaies sont indissociables de ces trois principales fonctions la
défaillance de l'une de ces fonctions peut entamer sa valeur et
perturber les activités des banques car la crise bancaire, peut
être déclenchée par une simple rumeur.
Pendant longtemps, les données traitées dans ce
travail, attestent que la monnaie Zaïroise (Congolaise) a perdu l'une de
trois qualité d'une bonne même, à savoir la conservation du
pouvoir d'achat dans le temps. La régression présentée au
dernier chapitre de notre mémoire démontre que le corolaire de la
dépréciation de la monnaie et de l'inflation, c'est
l'augmentation de la circulation
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
83
fiduciaire hors banques. Mais leur pouvoir d'explication n'est
pas déterminant. Cela traduit l'influence d'autres facteurs à
l'explication de cette crise. Ces facteurs, au regard de nos investigations,
sont à l'apanage de la banque centrale du Congo et à
l'instabilité macroéconomies. Nos hypothèses sont donc
valides (au moins deux).
Nous sommes convaincus que les responsables de la politique
économique doivent veiller sur la stabilité de la monnaie et
assainir l'environnement macroéconomique en supprimant
particulièrement toutes formes de répressions financières
afin de permettre aux banques de jouer pleinement leur rôle.
Les banques doivent rendre facile la compréhension de
leurs services au public, de manière à promouvoir la culture
bancaire au grand public. C'est-à-dire approcher la masse.
Elles doivent encore diversifier leurs services, de ne pas se
contente seulement d'opération traditionnelles c'est-à-dire la
réception des dépôts et l'octroi des crédits, elles
doivent faire preuve d'imagination en offrant des services adaptés aux
données nationales. En outre, elles doivent augmenter leurs
présences et n'est pas se concentrer qu'aux grandes villes.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
84
BIBLIOGRAPHIE
I .OUVRAGES
1. A. CARPANIS : << Les marchés financiers
internationaux », Ed. La découverte, Paris, 2004
2. E. LESAOUT : introduction aux marchés
financiers, Ed. Economica, Paris, 1999
3. F.MINSHKIN : Monnaie, banque et marchés financiers
», 8eme Ed, Pearson, Paris, 2007
4. JP.ALLEGET et P. LE MERRE : économie de la
mondialisation Au zaïre » 1976 à1987, PUZ, Kinshasa
1990
5. MABI MULUMBA : la monnaie dans l'économie
» Ed. Cedi, Kinshasa 2000
6. MUTAMBA LUKUSA : le déséquilibre
macro-économique et ajustement Opportunités et fractures
», Ed. Debroeck, Bruxelles, 2008
7. R. BOURBONAIS, économétrie
6ème Ed, dunod »
II. ARTICLES
1. Bancaires », Economie Internationale, La Revue du CEPH
n° 85, 2001
2. CARPANIS : « plaidoyer pour une réglementation
macro prudentielle des banques », IEP, octobre 2008
3. D. Plihon et L. Miotti, << Libéralisation
Financière, Spéculation et Crise
4. EZZEDDINE ET AL : << Apport de la gouvernance à
l'explication des crises bancaires ; une analyse en données de panel
»IEP, octobre 2008
5. F. KABUYA et TSHIUNZA Mbiye, << L'économie
congolaise et réforme monétaire de juin, 1998 », l'Afrique
de grand lac, annuaire 1999-2000
6. F. KABUYA Kalala et Matata Ponyo, « l'espace
monétaire Kasaïen », Edition l'Harmattan, 1999
7. J.P LANDRO, << Bulles et surveillance macro
prudentielle » conférence organisée par la banque de France
et l'école d'économie de Toulouse, Paris, Janvier 2008
8. KEHO YAYA : efficacité macro économique du
crédit bancaire en cote d'ivoire » document du travail n° 118,
capec, 2005
9. SARRA BEN << évolution du système
Bancaire tunisien » constatation d'indice de stresse, ESSEC, 2005
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
85
III. DOCUMENT OFFICIELS
1. BANQUE CENTRALE DU CONGO: rapports annuels 1993,1998 et
2005
2. BANQUE CENTRALE DU CONGO: condensé d'informations
statistiques
IV. NOTE DES COURS ET MEMOIRES
1. E. BOLALEUTE ; « Politique monétaire »,
Notes de cours Ière licence, Faseg, Unikin, 2009
2. KATO
KALE.ml : << question
monétaire des pays envoie de développements » note de cours
deuxième années de licence, faseg, unikin, 2010
3. R.LUKOKI << la crise bancaire et l'instabilité
macro-économique en RDC de 1975 à 2007 »FASEG,
Unikin
V. SITES INTRNET
1. WWW. africa -
union.org
2.
WWW.wikipedia.org
86
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
87
NNEXE
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
88
Statistique descriptive
|
TXCFHB
|
TXCH
|
TXCRE
|
TXINF
|
TXMM
|
TXREES
|
Mean
|
425.0000
|
47.52688
|
-0.493548
|
795.8903
|
419.9677
|
51.48387
|
Median
|
85.00000
|
46.00000
|
0.300000
|
96.00000
|
71.00000
|
29.00000
|
Maximum
|
3768.000
|
98.00000
|
7.800000
|
9797.000
|
4116.000
|
233.0000
|
Minimum
|
-100.0000
|
1.000000
|
-13.50000
|
-0.400000
|
10.00000
|
8.000000
|
Std. Dev.
|
937.2291
|
30.58925
|
5.306282
|
2012.999
|
897.9610
|
53.92209
|
Skewness
|
2.766934
|
0.255932
|
-0.517468
|
3.368975
|
3.005917
|
1.701368
|
Kurtosis
|
9.223934
|
1.809483
|
2.695759
|
14.43486
|
11.43526
|
5.409105
|
Jarque-Bera
|
89.59135
|
2.169140
|
1.503054
|
227.5348
|
138.5903
|
22.45227
|
Probability
|
0.000000
|
0.338047
|
0.471646
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000013
|
Sum
|
13175.00
|
1473.333
|
-15.30000
|
24672.60
|
13019.00
|
1596.000
|
Sum Sq. Dev.
|
26351952
|
28071.06
|
844.6987
|
1.22E+08
|
24190019
|
87227.74
|
Observations
|
31
|
31
|
31
|
31
|
31
|
31
|
4000
3000
2000
1000
0
-1000
8
4
0
-4
-8
-12
-16
5000
4000
3000
2000
1000
0
100
80
60
40
20
0
10000
8000
6000
4000
2000
0
-2000
240
200
160
120
80
40
0
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
89
Graphique
TXCFHB
1980 1985 1990 1995 2000 2005
TXCRE
1980 1985 1990 1995 2000 2005
TXMM
1980 1985 1990 1995 2000 2005
TXCH
1980 1985 1990 1995 2000 2005
TXINF
1980 1985 1990 1995 2000 2005
TXREES
1980 1985 1990 1995 2000 2005
OTSHINGA KIKOMBE Emmanuel
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
90
Graphique d'ensemble
10000 8000 6000 4000 2000 0 -2000
|
|
1980 1985 1990 1995 2000 2005
TXCFHB TXINF
TXCH TXMM
TXCRE TXREES
|
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
91
Régression
Dependent Variable: TXCFHB Method: Least Squares
Date: 02/01/11 Time: 09:12
Sample: 1977 2007
Included observations: 31
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
TXCH
|
8.311526
|
6.902231 1.204180
|
0.2394
|
TXCRE
|
-89.61356
|
30.68503 -2.920433
|
0.0071
|
TXINF
|
0.104403
|
0.074415 1.402972
|
0.1725
|
TXREES
|
-4.278934
|
3.077447 -1.390417
|
0.1762
|
C
|
122.9534
|
270.6717 0.454253
|
0.6534
|
R-squared
|
0.574015
|
Mean dependent var
|
425.0000
|
Adjusted R-squared
|
0.508478
|
S.D. dependent var
|
937.2291
|
S.E. of regression
|
657.0782
|
Akaike info criterion
|
15.96017
|
Sum squared resid
|
11225547
|
Schwarz criterion
|
16.19146
|
Log likelihood
|
-242.3827
|
F-statistic
|
8.758739
|
Durbin-Watson stat
|
1.653353
|
Prob(F-statistic)
|
0.000129
|
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
92
Diagnostique du modèle Test porte-manteau
Date: 01/31/11 Time: 18:49 Sample: 1977 2007
Included observations: 31
Autocorrelation
|
Partial Correlation
|
|
AC
|
PAC
|
Q-Stat
|
Prob
|
. |***
|
|
|
. |***
|
|
|
1
|
0.395
|
0.395
|
5.3099
|
0.021
|
. | . |
|
|
. *| . |
|
|
2
|
0.035
|
-0.143
|
5.3527
|
0.069
|
. *| . |
|
|
. | . |
|
|
3
|
-0.063
|
-0.026
|
5.4958
|
0.139
|
. *| . |
|
|
. *| . |
|
|
4
|
-0.100
|
-0.069
|
5.8772
|
0.209
|
. *| . |
|
|
. *| . |
|
|
5
|
-0.115
|
-0.062
|
6.3932
|
0.270
|
. *| . |
|
|
. *| . |
|
|
6
|
-0.119
|
-0.069
|
6.9691
|
0.324
|
. *| . |
|
|
. | . |
|
|
7
|
-0.105
|
-0.055
|
7.4380
|
0.385
|
. | . |
|
|
. | . |
|
|
8
|
-0.043
|
0.001
|
7.5183
|
0.482
|
. | . |
|
|
. *| . |
|
|
9
|
-0.038
|
-0.058
|
7.5860
|
0.576
|
. | . |
|
|
. | . |
|
|
10
|
-0.054
|
-0.053
|
7.7294
|
0.655
|
. *| . |
|
|
. | . |
|
|
11
|
-0.058
|
-0.050
|
7.8994
|
0.722
|
. *| . |
|
|
. *| . |
|
|
12
|
-0.065
|
-0.062
|
8.1285
|
0.775
|
. *| . |
|
|
. | . |
|
|
13
|
-0.062
|
-0.053
|
8.3504
|
0.820
|
. | . |
|
|
. | . |
|
|
14
|
-0.057
|
-0.056
|
8.5472
|
0.859
|
. | . |
|
|
. | . |
|
|
15
|
-0.015
|
-0.009
|
8.5620
|
0.899
|
. | . |
|
|
. | . |
|
|
16
|
0.000
|
-0.040
|
8.5620
|
0.930
|
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
93
Test de normalité
Series: Residuals Sample 1977 2007 Observations 31
Mean
|
1.39e-13
|
Median
|
-65.98969
|
Maximum
|
1599.732
|
Minimum
|
-1363.053
|
Std. Dev.
|
611.7065
|
Skewness
|
0.386232
|
Kurtosis
|
3.720832
|
Jarque-Bera
|
1.441885
|
Probability
|
0.486294
|
12 10 8 6 4 2 0
|
|
-1000 0 1000
Test d'autocorrélation supérieur à 2
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
F-statistic 0.734189 Probability 0.490365
Obs*R-squared 1.787303 Probability 0.409159
Test d'hétéroscedasité
ARCH Test:
F-statistic 2.742831 Probability 0.083021
Obs*R-squared 5.052592 Probability 0.079955
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
94
Test de la multicollinéairité
|
TXCH
|
TXCRE -
|
TXINF
|
TXREES
|
TXCH
|
1
|
0.652168593982895
|
0.576576377999822
|
0.68216778451507
|
|
|
|
-
|
|
TXCRE
|
-0.652168593982895
|
1
|
0.492071775010431
|
-0.370011733529385
|
|
|
-
|
|
|
TXINF
|
0.576576377999822
|
0.492071775010431
|
1
|
0.416323661016763
|
|
|
-
|
|
|
TXREES
|
0.68216778451507
|
0.370011733529385
|
0.416323661016763
|
1
|
Test de cusum
82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06
CUSUM 5% Significance
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
95
Correction du modèle
Dependent Variable: TXCFHB Method: Least Squares
Date: 01/31/11 Time: 18:57 Sample (adjusted): 1979 2007
Included observations: 29 after adjustments
Convergence achieved after 18 iterations
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
TXCH
|
0.571676
|
0.810205 0.705595
|
0.4878
|
TXCRE
|
-3.032993
|
4.498383 -0.674241
|
0.5072
|
TXINF
|
0.051223
|
0.017007 3.011822
|
0.0064
|
TXMM
|
0.932307
|
0.042855 21.75487
|
0.0000
|
TXREES
|
-0.854422
|
0.588371 -1.452182
|
0.1606
|
AR(1)
|
-1.174663
|
0.196200 -5.987052
|
0.0000
|
AR(2)
|
-0.531331
|
0.197528 -2.689898
|
0.0134
|
|
R-squared
|
0.965889
|
Mean dependent var
|
449.6897
|
Adjusted R-squared
|
0.956586
|
S.D. dependent var
|
965.0665
|
S.E. of regression
|
201.0827
|
Akaike info criterion
|
13.65181
|
Sum squared resid
|
889553.1
|
Schwarz criterion
|
13.98185
|
Log likelihood
|
-190.9513
|
Durbin-Watson stat
|
2.298833
|
Inverted AR Roots
|
-.59-.43i
|
-.59+.43i
|
|
test d'autocorrélation supérieur à 1
|
|
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
|
F-statistic
|
1.648677
|
Probability
|
0.217387
|
Obs*R-squared
|
3.853671
|
Probability
|
0.145608
|
Test d'hétéroscedacité
|
|
|
ARCH Test:
|
|
|
|
F-statistic
|
2.734879
|
Probability
|
0.110204
|
Obs*R-squared
|
2.664936
|
Probability
|
0.102582
|
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
96
Deuxième modèle La
régression entre le txch et txmm
Dependent Variable: TXCH Method: Least Squares
Date: 02/01/11 Time: 09:01
Sample: 1977 2007
Included observations: 31
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
38.84625
|
4.918124 7.898591
|
0.0000
|
TXMM
|
0.020670
|
0.005028 4.110768
|
0.0003
|
R-squared
|
0.368170
|
Mean dependent var
|
47.52688
|
Adjusted R-squared
|
0.346383
|
S.D. dependent var
|
30.58925
|
S.E. of regression
|
24.73037
|
Akaike info criterion
|
9.316282
|
Sum squared resid
|
17736.14
|
Schwarz criterion
|
9.408797
|
Log likelihood
|
-142.4024
|
F-statistic
|
16.89841
|
Durbin-Watson stat
|
0.929389
|
Prob(F-statistic)
|
0.000296
|
Diagnostic du modèle
Date: 02/01/11 Time: 09:03 Sample: 1977 2007
Included observations: 31
Autocorrelation
|
Partial Correlation
|
|
AC
|
PAC
|
Q-Stat
|
Prob
|
.
|
|**.
|
|
|
.
|
|**.
|
|
|
1
|
0.217
|
0.217
|
1.6050
|
0.205
|
.
|
*
| .
|
|
|
.
|
|* .
|
|
2
|
0.118
|
0.075
|
2.0990
|
0.350
|
.
|
| .
|
|
|
.
|
| .
|
|
3
|
-0.011
|
-0.054
|
2.1032
|
0.551
|
.
|
| .
|
|
|
.
|
| .
|
|
4
|
-0.048
|
-0.046
|
2.1887
|
0.701
|
.
|
.
|
|
.
|
* .
|
|
5
|
0.047
|
0.078
|
2.2773
|
0.810
|
.
|
* .
|
|
|
.
|
|* .
|
|
6
|
0.166
|
0.160
|
3.4000
|
0.757
|
. *| .
|
|
|
. *| .
|
|
|
7
|
-0.078
|
-0.173
|
3.6601
|
0.818
|
. | .
|
|
|
. | .
|
|
|
8
|
0.036
|
0.055
|
3.7182
|
0.882
|
. | .
|
|
|
. | .
|
|
|
9
|
0.005
|
0.038
|
3.7195
|
0.929
|
. | .
|
|
|
. | .
|
|
|
10
|
0.015
|
0.010
|
3.7312
|
0.959
|
. *| .
|
|
|
. *| .
|
|
|
11
|
-0.064
|
-0.122
|
3.9384
|
0.972
|
. *| .
|
|
|
. | .
|
|
|
12
|
-0.061
|
-0.041
|
4.1370
|
0.981
|
. *| .
|
|
|
. | .
|
|
|
13
|
-0.088
|
0.003
|
4.5817
|
0.983
|
. | .
|
|
|
. | .
|
|
|
14
|
-0.022
|
-0.026
|
4.6097
|
0.991
|
. | .
|
|
|
. | .
|
|
|
15
|
0.009
|
0.012
|
4.6153
|
0.995
|
. | .
|
|
|
. | .
|
|
|
16
|
0.000
|
-0.009
|
4.6153
|
0.997
|
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
97
Test de normalité
Series: Residuals Sample 1977 2007 Observations 31
Mean
|
-7.56e-15
|
Median
|
0.574997
|
Maximum
|
45.46171
|
Minimum
|
-39.00376
|
Std. Dev.
|
24.31470
|
Skewness
|
0.229695
|
Kurtosis
|
1.999000
|
Jarque-Bera
|
1.566845
|
Probability
|
0.456840
|
4
8
6
5
3
2
0
-40 -30 -20 -10 0 10 20 30 40 50
7
1
Test d'autocorrélation des erreurs
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
F-statistic 5.673267 Probability 0.008772
Obs*R-squared 9.172734 Probability 0.010190
test d'hétéroscedasité
ARCH Test:
F-statistic 1.966628 Probability 0.171797
Obs*R-squared 1.968818 Probability 0.160573
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
98
Correction du modèle
Dependent Variable: TXCH
Method: Least Squares
Date: 02/01/11 Time: 09:08
Sample (adjusted): 1978 2007
Included observations: 30 after adjustments Convergence achieved
after 10 iterations
Variable
|
Coefficient
|
C
|
43.58425
|
TXMM
|
0.013509
|
AR(1)
|
0.561183
|
R-squared
|
0.551868
|
Adjusted R-squared
|
0.518673
|
S.E. of regression
|
20.70706
|
Sum squared resid
|
11577.12
|
Log likelihood
|
-131.9020
|
Durbin-Watson stat
|
1.740968
|
Inverted AR Roots
|
.56
|
Std. Error t-Statistic Prob.
8.989472 4.848366 0.0000
0.005879 2.297829 0.0295
0.155693 3.604432 0.0012
Mean dependent var 49.07778
S.D. dependent var 29.84682
Akaike info criterion 8.993466
Schwarz criterion 9.133586
F-statistic 16.62502
Prob(F-statistic) 0.000020
Test d'autocorélation d'ordre 2
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
F-statistic 0.660568 Probability 0.525342
Obs*R-squared 1.505789 Probability 0.471001
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
99
TABLe Des mAtières
In memoriam i
Epigraphes ii
Dédicace iii
Remerciements iv
Liste des abréviations vi
Introduction 1
I. Problématique 1
II. Intérêt du sujet 3
III. Hypothèses de travail 3
IV. Objectifs du travail 4
IV.1. Objectif général 4
IV.2. Objectif spécifiques 4
V. Délimitation du sujet 4
VI. Canevas du travail 4
Chapitre i. Cadre conceptuel 5
I.1. Aperçu Général sur la Monnaie 5
I.1.1. Définition de la Monnaie 5
I.1.2. Les fonctions de la monnaie 7
I.1.2.1. la fonction de numération 7
I.1.2.2. la fonction d'intermédiaire des échanges
7
I.1.2.3. la fonction de réserve de valeur 8
I.1.3. brève historique de la monnaie 9
I.1.3.1. La monnaie concrète 9
I.1.3.1.1.La monnaie marchandise 9
I.1.3.2. Monnaie de matérialisée 10
I.2. La marche monétaire 12
I.2.1. Définition 12
I.2.2. Les intervenants 13
I.2.3. Les opérations 13
I.2.3.1. Les opérations sur le marché
interbancaire 13
I.2.3.2. Les opérations sur le marché des titres
de créance 14
I.2.4. Les instruments 15
I.3. La crise bancaire 16
I.3.1. Définition de la crise Bancaire 16
I.3.2. Indices et indicateurs d'une crise Bancaire 17
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
100
I.3.2.1. Taux d'intermédiation Bancaire 18
I.3.2.2. Taux de Croissance de crédit domestique 19
I.3.2.3. Ratio crédit à l'économie/PIB 19
I.3.2.4. Ratio M2/réserves internationales 20
I.3.2.5. Ratio déficit budgétaire/PIB 21
Conclusion 22
Chapitre II. Comprendre la monnaie 23
II.1. Rôle de la monnaie dans l'économie 24
II.1.1. La demande de la monnaie 24
II.1.1.1. Approche Keynésienne de la demande de monnaie
24
1. Le motif de Transaction 24
2. Le motif de précaution 25
3. Le motif de spéculation 25
II.1.1.2. Approche Néoclassique de la Demande de la
monnaie 26
II.1.2. Monnaie dans les fluctuations de l'économie 27
II.1.2.1. Effet de Coût de Capital 28
II.1.2.2. Effets prix d'autres actifs 30
II.1.2.3. Effet de disponibilité de crédit 31
II.2. Monnaie comme actif financier et Moyen de paiement 33
II.2.1. Substitution Monétaire et la confiance dans les
Banques 34
II.2.2. Monnaie, Taux de change et inflation 36
II.3. Situation monétaire en RDC 41
II.3.1. Les principales Réformes monétaires au
Congo de 1976 à 2008 41
II.3.1.1. La Réforme monétaire du 12 mars 1976
42
II.3.1.2. La réforme monétaire de décembre
1979 43
II.3.1.3. La réforme monétaire de septembre 1983
44
II.3.1.4. La réforme monétaire d'octobre 1993 44
II.3.1.5. La Réforme monétaire de 1998 47
II.3.2. Evolution des principaux Agrégats
Monétaires 49
Conclusion partielle 50
Chapitre III. Crise bancaire en RDC : synthèse des faits
51
III.1. Bref aperçu du débat sur les crises
bancaires 51
III.1.1. Lien entre libéralisation financière et
crise bancaire 52
III.1.2. La spéculation et les crises bancaires 53
III.1.3. La réglementation et les crises bancaires 55
III.1.4. Les crises aux multiples causes : un diagnostic
nécessaire 56
III.2. Evolution des principaux agrégats
économiques en RDC 1976-2007 56
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
101
III.2.1. Circulation fiduciaire hors banque et le ratio CFHB/MM
57
III.2.2. Taux de dépréciation et taux de croissance
de la masse monétaire 60
II.2.3. Evolution du taux d'intermédiation bancaire,
d'indice de dollarisation et du taux de réescompte 66 II.2.4.
Evolution PIB constant au prix de 2000, du taux de croissance globale et
sectorielle entre 1976 et 2007 68
Conclusion partielle 71
Chapitre IV. La monnaie dans le processus de crise bancaire en
RDC : approche
empirique 72
IV.1.Données et méthodologie 72
IV.1.1. Choix de variables 73
IV.2. Méthodologie 73
IV.2.1. Présentation du modèle 74
IV.3. Résultat d'estimation, conclusion et recommandation
finale 75
IV.3.1. Résultat des estimations 75
IV.3.1.1. Résultat économétrique 76
IV.3.1.2. Interprétation de l'estimation du premier
modèle 80
Conclusion générale et la recommandation 82
Bibliographie 84
Annexe 87
|