CHAPITRE II : Matériels d'étude
II-1- La matière organique (M.O)
Généralités sur la matière
organique
On désigne sous le terme de M.O un ensemble de substances
organiques de nature et de propriétés variées
(CHAMAYOU et LEGROS, 1987).
La matière organique (M.O) est définie comme la
matière spécifique des êtres vivants végétaux
et animaux (MUSTIN, 1987).
Elle provient de l'activité de tout organisme
présent à la surface ou à l'intérieur du sol. Une
partie de cette M.O est produite par les organismes vivants: déjections
animales, exsudats racinaires, litière végétale et
polysaccharides microbiens. Le reste est constitué par les débris
des végétaux morts, les cadavres d'animaux et les cellules
microbiennes lysées (DAVET, 1996).
On appelle également matière organique l'ensemble
des composés organiques susceptibles d'être incorporés au
sol.
II-1-1- Les différents types de matières
organiques
La matière organique du sol est constituée de deux
groupes de substances :
*Les substances humiques qui sont l'acide fulvique, l'acide
humique et l'humine (MORRILL et al, 1982, GARY et al,
1994). Ces substances nouvelles reconstruites à partir de
certaines M.O transitoires et certaines matières minérales
(SOLTNER, 2003).
*Les composés biochimiques tels que les acides organiques,
sucres, lipides et polysaccharides (MORRILL et al, 1982, GARY
et al, 1994).
II-1-2- Evolution de la matière organique (M.O)
La décomposition de la matière organique est
définie comme étant le processus de séparation de
matériaux organiques dans le sol de leurs constituants de base
(PAUL, 1992 in ABIVEN, 2004).
CHAPITRE II : Matériels
d'étude
D'après DUCHAUFOUR (1995), l'évolution de la
matière organique fraîche (M.O.F) engendre l'humus un peu de la
même façon que les minéraux primaires qui donnent naissance
à l'argile.
Les molécules complexes de la matière organique
fraîche subissent une décomposition microbienne qui libère
des composés simples le plus souvent solubles.
Une partie subit le processus de minéralisation,
c'est-à-dire la transformation en composés minéraux
solubles ou gazeux: " c'est la minéralisation primaire". Certains de ces
composés peuvent d'ailleurs se réorganisent au cours de
l'humification.
Une partie échappe à la minéralisation et
sert de matériau à l'édification de molécules
nouvelles, de plus en plus complexe, dont l'ensemble constitue l'humus:
c'est"l'humification". Ces composés humiques contractent des liens plus
ou moins étroits avec les composés minéraux (argiles et
oxydes) puis ils se minéralisent à leur tour, mais plus lentement
que la matière organique fraîche " minéralisation
secondaire". (Fig. 04).
a. La minéralisation primaire (M1)
C'est la dégradation de la M.O.F, en particulier les
composants peu résistant comme les glucides, les protéines et les
acides aminés, ainsi que les lipides et les acides nucléiques. Si
elle est totale, les produits de la transformation sont des cations, des anions
et des molécules simples. Le devenir de ces substances solubles dans la
solution du sol est comme suit (Fig. 04):
1. Evacuation dans l'atmosphère du CO2, H2O, NH4 +, N2,
H2S par échanges gazeux (1).
2. Absorption des cations, anions et H2O par les
végétaux (2).
3. Absorption du Co2, NH4+, NO-3 et SO-24, PO-34 par les
micro-organismes (3).
4. Fixation du K+, NH+4 et H+ sur le complexe absorbant (4).
5. Entraînement du K+, Na+, Ca+2 et NO-3 par lixiviation
(5).
b. Humification (H)
Sous le terme général d'humification se cachent
trois voies de synthèse de matière organique stabilisée,
formant l'humus :
CHAPITRE II : Matériels
d'étude
- l'humification par héritage (H1), qui donne l'humine
résiduelle ou héritée.
- L'humification par polycondensation (H2), qui fournit l'humine
d'in- solubilisation.
- L'humification par néo synthèse
bactérienne (H3), qui fournit l'humine microbienne (Fig. 04).
L'ensemble de ces trois humines (résiduelle,
d'insolubilisation et de néosynthèse bactérienne) forme la
partie la plus insoluble et la plus stable de l'humus l'humine.
c. La minéralisation secondaire (M 2)
C'est la plus lente (1à 3 %) de la matière
humifiée par an mais aboutissant au même résultat que la
minéralisation primaire et concernent les molécules organiques
préalablement synthétisées par l'humification. Ces
molécules sont plus stables et résistent mieux à la
dégradation (Fig. 04) (GOBAT et al, 1998).
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